Les guerres d’ego sont monnaie courante dans toute les sociétés, et sont particulièrement véhémentes au sein de la cellule familiale.
Riton, Filip et Loupiot n’en finissent pas de jouer des coudes pour obtenir l’admiration du père. Et vas-y que je frime, que je suis le plus fort en ceci ou en cela.
Ce soir-là, ils rentrent de l’école au même moment, chacun ayant dans la poche de quoi se faire mousser. Comme un seul homme ils ouvrent la bouche pour conter au père leur dernier fait d’armes, la dernière preuve de leur valeur.
Le père les fait taire d’un seul geste de la main. Il secoue la tête de droite à gauche et de gauche à droite et leur dit :
- fils, croyez-vous que cette course à la reconnaissance paternelle soit ce que j’attends de mes garçons, étant entendu que je vous aime inconditionnellement autant l’un que l’autre ? Croyez-moi, rien ne va plus m’ennuyer que cette bête compétition !
Silence dans les rangs des ego malmenés. Le rouge aux joues, les garçons contrits regardent leurs pieds. Les je sont faits.

1000 signes et des poussières

Oui, ça me paraît excellent, et de belles formules qui ont de l'allure:

"que jamais ton pieu ne se brise et que les lunes changeantes, au dessus de ta tête, soient innombrables."

L'humour et l'épique s'entremêlent. Bravissimo

Elle est où la micro- que tu trouves excellente et dont tu cites un passage, Ferrandeix ?

Décidément, ce fil est bien brouillon, une chatte n'y retrouverait pas ses petits

Les jeux sont faits, rien ne va plus :

Qu’encore durent ces journées mort-nées, prises dans le cocon de leurs matins noirs humides

Un voile blanc, d’une seule lignée de linges blancs et de suaires se sont venus commettre le givre

Qu’en ces cas l’homme sage et fier entre se réjouir du coin de l’âtre d’où ferme sa lueur gnomide

Jamais sourire hirsute, regard saoul et blâmé, odeur de pisse froide n’entreront le poursuivre

Il contemple le manteau glacé qui fait bruler les herbes, lui est loin de tout corps, serait-il non céleste

Des cheminées là-bas fument et dansent sur leur chape, il s’agit de traînées éparses comme des draperies

Leurs halos sont aux brumes des marbrures évêchines, l’homme soliloque au bord du bout de ses rêveries

Des écharpes de laines sur le manteau des faîtes, s’allongent en traînes fines, se répandent comme peste

Un tel décor l’émeut dans l’élan d’être leste, reverse de plus bel son égoïste reste : les ‘je’ sont faits, rien ne va plus.

Une lune sur le visage de ce midi le happe, sans un regard de plus il s’enfonce en l’abîme

D’un décor nocturne d’anesthésiques mines, les halos sont toujours des marbrures échevines 

Ce monde de verglas lui ajoute à la fête des cheminées peignant jusqu’au ciel des faîtes

Le spectacle mourant des sans destin en deuil prennent ses songes comme s’embrase un cercueil.

 
Estimé à 1040 caractères (qui dit mieux).
 

 

Un beau poème, jeanphi, car c'est un poème à mon sens. Quel dommage de ne pas l'avoir proposé à la sélection !

Merci, le propos demeure évasif.
Mais je crois que je l'ai déjà proposé dans une autre version en janvier ou février, sans certitude.
Je ne suis pas primé pour mes déprimes.

Je suis pas mal en retard sur les sujets de micro-nouvelle. J'en suis encore à "plan à trois":

thème: plan à trois
LE JUGEMENT DE P RIS EN VERSION REVISITÉE
(975 caractères, espaces compris) - Écriture euphonique

Convoquées par Zeus devant Pâris pour les départager, maugréaient les trois concurrentes. Subir le jugement d’un vil mortel ne les enchantait guère. «Jouons un tour à ce berger stupide» proposa la sagace Athéna. «Confondons-le par une expérience en double aveugle. Je vais défiler trois fois - masquée - sous les attributs de chacune. L’ingénu point ne soupçonnera la supercherie. Qu’en pensez-vous, les filles?» -«Génial» Ce fut leur commun propos. Lors’ ainsi fit Tritogénie. Pour la première apparition, la voici protégée par son égide. Pour la seconde' elle est enveloppée de rubans. Pour la troisième' elle est accompagnée d’un paon. Le benêt choisit la seconde. Pour lui, nul doute' elle est par sa beauté supérieure aux deux autres. «Nigaud» l’interpelle Athéna. Trois fois’ je parus au lieu de chacune. Ton choix, sans valeur' était biaisé. Le berger' confus, s'enfuit et n’osa conter sa mésaventure. La maligne Eris’ mortifiée par ce plan tripartite’ en fut rageuse.

C'est une nouvelle de Robertus page 135

Je viens de remarquer que la réponse à un message précis ne s'affiche pas après ce message, mais tout au bout du fil! La seule solution semble de citer le message précédent, en totalité en partie selon le cas.

Oui, Ferrandeix, citer n'est pas une mauvaise idée. Ou indiquer le n° de #post.
J'avais cependant compris que tu répondais à ma question.