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Re : Le dernier ciel de Lucinda
Visiteur 
Louis,

Cette arrière-saison est formidable. La preuve : on y côtoie encore des commentaires et des posts comme les vôtres. Par contre, j’ai eu la mauvaise idée de les lire dans ma véranda. Heureusement, je continue de garder une tapette à la main, et bon, dès que j’ai franchi à nouveau le seuil pitoyable et sanguinolent des cadavres, j’ai retrouvé le plaisir d’un âtre étincelant de vos flammes et des braises de Fogo. Je vous en supplie, Fogo, retrouvez vite votre souffleur.

Bellini

Contribution du : 10/11/2022 16:05
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
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Je ne demande pas à Louis de « massacrer » les autres JohanSchneider mais d’apporter plus d’équilibre dans ses commentaires qui tels quels me semblent lénifiants.

J’ai fait une bêtise en commentant votre texte Fogo, je conçois que mon appréciation était creuse et ne vous apportait rien sinon un agacement légitime. Mais voilà, j’avais lu et me sentais obligé d’apposer quelques mots. Pour ça je vous prie de m’excuser.
Quant au respect que vous évoquez, il n’empêche nullement de dire ce qu’on pense.

Je ne vais pas me lancer dans des explications fumeuses et alambiquées Mokhtar, je réagis souvent par instinct. Je constate juste que les auteurs se pâment d’extase en lisant les commentaires de Louis tout simplement parce qu’il les flatte de fort belle manière. Mon opinion, contestable je vous l’accorde, c’est qu’il ne prend pas de risques, n’aura jamais d’ennemis, que cette notion de plaisir à laquelle il prétend ne peut être un gage d’objectivité dans l’analyse d’un texte.

Louis n’intervient quasiment jamais en forum Vincente, je me saisis de cette occasion rare pour échanger. De plus c’est lui-même qui nous explique comment il fonctionne (#15), il n’y a donc rien d’anormal à ce qu’on lui réponde. Enfin si ses commentaires denses et fournis ne peuvent être comparés de près ou de loin à ceux d’un critique littéraire, j’aimerais bien que vous en me sortiez la définition.

Contribution du : 10/11/2022 17:28
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
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@ Malitorne,
1 - Le sujet de ce fil n'est pas un "échange" sur la façon de commenter de Louis, ou sur ce qu'il a appelé un "principe général" qu'il entend suivre.
2 - Que Louis fasse le choix de peu intervenir en forum ne peut justifier que dès que vous l'apercevez, vous veniez lui faire le reproche de ceci ou cela sur ses commentaires en général.
3 - Vous pouvez rebondir sur ses propos si vous parvenez à éviter le mode accusatoire, ce que vous n'avez pas réussi à mon sens à maîtriser ici.
4 – Quant à la notion de "critique littéraire", je l'ai reprise à votre suite, entre guillemets pour bien signaler et la citation de vos propres mots et la difficulté de cerner cette spécialité/spécificité. En écrivant dans votre post #16 : "C’est là où pour moi vous perdez de la crédibilité en tant que critique littéraire", vous avez bien suggéré que vous attendiez de lui une expertise de cet ordre, que l'on peut supposer professionnelle, ou d'un haut académisme, non ?

Contribution du : 10/11/2022 17:57
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
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Vous faites erreur, Malitorne, mes commentaires ne comportent pas, ou très peu, de « louanges », pas plus que de critiques négatives. Ils constituent des analyses de textes, faites du mieux que je peux en un temps limité. Et je ne crois pas qu’elles soient "lénifiantes’’. Il arrive même qu’elles troublent, comme certains en ont témoigné, mais sans jamais les remettre en cause en tant qu’auteurs.
En abordant un texte, qui me semble riche de contenu, pour parler métaphoriquement, je pars à l’aventure, en explorateur, pour sonder ses profondeurs, suivre les chemins qu’il indique, découvrir les terres qu’il laisse entrevoir. Non pas découvrir la psyché de l’auteur, même si elle s’y trouvera pour une part impliquée. Je ne suis pas psychanalyste, ni psy de quelque sorte. Que viendrait faire un psychanalyste sur Oniris !!!
Non pas pour « découvrir » tout court, comme le suggère Bellini.
Dé- couvrir, c’est, en effet dévêtir, dénuder. Je ne cherche pas une mise à nu. Et je suis à chaque fois surpris, étonné lorsque l’on me dit avoir pénétré dans une « intimité ».
Chacun accepte, en offrant ses textes à une publication, de s’exposer. De se dévoiler un peu. Mais ce qui m’intéresse, ce n’est pas la psyché de l’auteur, c’est une vérité universelle ou une réalité inaperçue qu’il m’invite à découvrir en tant que lecteur, même si c’est parfois à travers sa singularité.
Ma pratique me fait perdre de la crédibilité en tant que « critique littéraire », dites-vous. Vincente a correctement répondu. J’y ajoute que je n’ai nullement l’ambition de devenir « critique » ; que je n’en ai pas la prétention. J’ai été poussé vers d’autres voies dans la vie, et il est maintenant un peu tard.
Si malgré tout je perds en crédibilité, eh bien tant pis, qu’on ne lise pas mes commentaires, ou que l’on n’en tienne pas compte, il n’y a rien de grave à cela.
Si vous souhaitez lire des commentaires proches de ceux d’une «critique littéraire », alors il faut lire ceux de Bellini, qui s’en trouve bien plus proche que moi.

Je ne me suis pas posé en juge des textes, les soumettant à un pouvoir normatif. Cela semble choquer, mais je suis là principalement pour le plaisir, « Plaisir du texte » comme dirait Roland Barthes, pour reprendre ses mots, et non son concept.
S’il me faut « remuer la fange des textes » comme vous dites, alors vous détruisez ma motivation.
Je suis conscient de l’intérêt qu’il y a à signaler des défauts d’écriture ou de style, mais d’autres sur Oniris s’en chargent très bien. Il y a une diversité d’approche des textes, et c’est ce qui fait la richesse d’Oniris, et permet le choix de privilégier telle ou telle pratique. Pour ma part, je n’ai pas voulu me poser en modèle à suivre de la façon de commenter sur Oniris !

Vous me soupçonnez de naïveté, et du désir d’esquiver les conflits.
La naïveté, pour une part, je la revendique ! Le roman qui m’a le plus marqué dans ma jeunesse, c’est l’Idiot de Dostoïevski. Dans plusieurs des textes que j’ai écrits, les personnages sont des ‘’idiots’’. Mais je suis lucide pourtant. Non, je n’aime ni les conflits ni les polémiques, c’est pourquoi je voudrais que ces dialogues restent des échanges d’arguments, prennent place dans un temps dont nous avons peut-être besoin, celui du retour réflexif sur nos pratiques d’auteurs et de commentateurs.
Et parce que je suis lucide sur la réalité, faite partout de rapports de forces et de conflits, je ne crois pas pour autant qu’il convienne de les poursuivre, de les reproduire, de les perpétuer dans l’espace Oniris, comme s’il s’agissait d’une fatalité inévitable.
Il convient plutôt, autant que nous le pouvons, de les éviter. Cela n’empêche pas la vivacité des échanges, l’enthousiasme dans la défense d’un point de vue, et je sais que vous êtes attaché à ce qui est vivant plutôt qu’à ce qui somnole, et ronronne.

Une dernière remarque : le choix des textes que je commente pourrait laisser penser à une discrimination entre textes ‘’commentables’’ et d’autres qui ne le seraient pas, rejetés alors dans la catégorie des ‘’non-commentables’’, indignes de commentaire, voire relégués à du ‘’lamentable’’.
Il est vrai que des textes, nouvelles ou poèmes, ne suscitent pas mon intérêt, j’ai dit selon quels critères, mais sur d’autres que j’ai trouvés intéressants et beaux, le temps m’a manqué pour les commenter convenablement, et donc avec plaisir… Je ne dispose pas, de plus, du temps nécessaire pour tout lire.

Contribution du : 10/11/2022 19:45
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
Visiteur 
Louis : « Si vous souhaitez lire des commentaires proches de ceux d’une « critique littéraire », alors il faut lire ceux de Bellini, qui s’en trouve bien plus proche que moi. »

J’essaie de vite ouvrir une fenêtre de tir avant que Fogo ait retrouvé son stylo :)
Je ne peux évidemment que me trouver surpris d’être cité par vous dans cette comparaison que vous faites de moi avec la critique littéraire. Je ne sais pas dans quelle considération vous tenez celle-ci, mais je vous trouve trop courtois pour y avoir glissé de l’ironie :))

À l’inverse de vous, je dirais que seule la forme m’intéresse dans un récit. C’est évidemment provocateur, mais ce qui est vrai c’est que seule la forme peut décider de mon intérêt pour un récit. Vous savez, je me roule en bouche tous les matins une page de Cervantes au hasard. Je ne sais même pas ce qu’elle raconte, puisque précisément je la lis hors contexte. Et pourtant, quelle tranquillité se propage soudain en moi, quelle impassibilité… Si j’étais plus savant, j’oserais dire : quelle ataraxie !
Cette page de Cervantes, je la fais suivre d’une page du Voyage au bout de la nuit, n’importe laquelle. Et ma tranquillité se transforme alors en une sorte de spasme clonique… :) Alors seulement je me sens prêt à venir débiter quelques âneries sur Oniris :)

Si je parle du fond dans mes commentaires, c’est juste pour vérifier que la forme utilisée est valorisante pour les idées exprimées. Donnez le même scénario écrit et dialogué à David Lynch et à Dany Boon : il y a peu de chances que vous obteniez le même film. C’est dans ce sens que je me permets de critiquer ce que je lis, parfois d’une manière qui peut paraître désinvolte. Désinvolture que j’estime avoir subie moi-même de la part de l’auteur et que j’espère lui faire toucher du doigt. Alors oui, j’ai une approche de critique littéraire, même si évidemment je n’ai aucune compétence pour afficher cette prétention. Tout ça reste du travail d’amateur consciencieux, même s’il se trouvera sans doute, ici ou là, un mauvais esprit pour critiquer cette approche et se targuer, lui, de ne pas faire de commentaires de textes.

J’ai l’œil à tout, même si c’est parfois l’œil d’un myope. Je commente peu, mais je le fais à fond, comme le metteur en scène est gêné par un pot de fleurs sur la table alors qu’il devrait être sur le buffet. Est-ce que ça modifie l’intrigue ? Sans doute que non. Est-ce que ça participe à l’univers du récit ? Terriblement. Et de pot de fleurs en pot de fleurs, l’auteur ou le metteur en scène finissent par avilir ou par transcender leur œuvre. Alors non, Louis, je ne vous suivrai pas sur votre terrain, mais quel plaisir de vous voir partir à l’aventure en équipant votre bateau des seuls gréements dont vous semblez avoir besoin. Comme vous le dites, je crois, c’est la diversité du transport (les commentaires) qui fait l’intérêt du voyage pour l’auteur.

Vous parlez de moi, mais il y a de bien meilleurs commentateurs que moi sur le site, et pour ne rien vous cacher, c'est eux que je viens lire en priorité.

Cordialement
Bellini

Contribution du : 10/11/2022 22:05
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
Visiteur 
Je n'ai rien d'intéressant à apporter au sujet.

Juste Je lis sur ce fil des pseudos qui me mettent le sourire aux lèvres (et c'est pas le moment, j'ai les pommettes gonflées), ça fait plaisir.

*** je repars sur la pointe des pieds lire le texte de Fogo du coup, avant qu'il ne retrouve sa plume...***

Contribution du : 10/11/2022 23:48
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
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Mes interventions paraissent souvent brusques et ont le don de m’attirer pas mal d’inimitiés, au moins ont-elles le mérite de faire sortir les gens de leur retranchement. Pour prendre une image cocasse, je me vois comme un agitateur de cocotiers qui les secouerait énergiquement pour en faire tomber les noix. Parfois je m’en prends une sur la tête, je suis sonné mais finis toujours par me relever. J’avais cette vue de vous Louis, non pas d’un cocotier mais d’une figure intouchable, vénérée, qui telle une entité supérieure venait de temps à autre toucher de sa grâce nos malheureuses productions. Toujours bienveillante, attentive au moindre détail jusqu’à pénétrer dans les tréfonds de l’âme, puis une fois sa verve terminée repartait vers les stratosphères. Une attitude qui me semblait hautaine, intrigante, et dont j’ai tenté de vous faire redescendre. Il ne faut pas chercher plus loin les raisons de mon intervention qui ne répondaient pas à une volonté de démolir mais d’accéder à quelqu’un.
Et j’ai bien fait car maintenant je vous comprends mieux, personne sage et réfléchie qui sait précisément ce qu’elle recherche en littérature, guidée avant tout par le plaisir.
Je vous envierais presque, mon rapport à l’écrit est bien plus tourmenté, à vrai dire c’est ce qui m’anime. Si j’étais calme comme l’eau d’un étang je poserais définitivement la plume.

(Je ne parasiterai plus ce fil, désolé Fogo).

Contribution du : 11/11/2022 09:11
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
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Louis

Il me semble vous avoir heurté en cherchant une méthode dans votre commentaire. Si c’était le cas, j’en serais bien désolé. Vous dites vous-même qu’un texte peut dire davantage que ce que l’auteur a pensé y mettre. Votre commentaire, s’il n’est pas une nouvelle, est aussi un texte. Alors, sans préjuger cette fois d’aucune de vos intentions (ce que j’ai fait et je reconnais que c’est une erreur que j’ai faite), disons plutôt que j’ai écrit au sujet de ce que j’y ai trouvé, moi, et c’est ce qui participe de mon plaisir dans un échange, lorsque celui-ci transforme quelque chose en moi, qu’il me lie en quelque sorte à jamais à celui que j’ai lu, regardé ou écouté. Je me souviendrai sans doute longtemps de votre commentaire en écrivant et si j’ai, maladroitement sans doute, utilisé le terme méthode, c’est que votre commentaire ne commente pas uniquement ce texte que vous avez lu, mais d’autres que j’ai déjà écrits et vraisemblablement d’autres que j’écrirai. Vous avez peut-être remarqué que j’ai d’abord utilisé plusieurs fois le terme démarche, qui me semble beaucoup moins orienté et préjuger d’une intention, et que je n’ai utilisé le terme méthode que lorsque j’élaborais déjà pour moi-même un outil possible au départ de votre démarche.

On peut être désireux de conserver en soi la magie des choses et renoncer à en profaner l’âme. C’est ce qui m’est arrivé au sujet de la musique que je n’ai jamais trouvé le goût d’étudier. Elle est mon amie depuis toujours. J’avais peur de disséquer un corps vivant et de lui ôter la vie. Alors, je me suis contenté de voir battre un cœur sans chercher à savoir comment il battait. Et pourtant, je suis quelqu’un de très cartésien, j’adore analyser des choses pour en comprendre le fonctionnement, mais il demeure quelques domaines que je n’ose pas aborder autrement que d’une manière qui, peut-être, laisse à un athée quelque sentiment de spiritualité, d’humilité face au mystère.

Je n’ai heureusement aucune culture littéraire. J’été élevé dans une famille dont le bagage culturel était proche du néant. J’ai très peu lu et très tard. Je n’ai pas face à la littérature ce sentiment de profanation que j’ai à l’égard de la musique et je ne suis pas naïf au point de penser que les bons textes naissent d’un éclair spontané du génie. Une méthode d’analyse, posée sur une chose aussi complexe, ne sera jamais une recette de cuisine, mais je ne veux pas laisser mon scalpel dans sa trousse. Je pense écrire correctement, mais je ne pense pas pouvoir faire mieux que ce que je fais actuellement. Votre commentaire, Louis, m’a semblé proposer un outil qui peut m’être utile à une progression. Et s’il ne le proposait pas, je l’y ai trouvé.

Je me rappelle cette altercation entre Serge Gainsbourg et Guy Béart au sujet des arts majeurs et des arts mineurs. Cette altercation m’intéressait peu car je ne cherche pas de hiérarchie dans les choses qui me plaisent et, dans le fond, j’étais plutôt de l’avis de Béart. J’ai en revanche été beaucoup plus intrigué lorsque Gainsbourg a évoqué la notion d’initiation. Je me suis dit que pénétrer au cœur de la fournaise et des réactions en chaîne, loin d’éteindre le plaisir de la découverte et de l’émerveillement, loin de m’expulser dans le froid des ténèbres, pouvait faire naître un plaisir plus complexe, plus puissant, plus éclatant peut-être encore. Vous aurez noté dans cette phrase, Louis, les signifiés forts que sont le froid, l’obscurité, la chaleur et la lumière. Aurais-je déjà commencé à apprendre de vous ? ;) Vous n’aurez pas manqué de remarquer que Fogo, prononcé Fwogou en portugais, signifie feu.

C’est pourquoi je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous dites que le nom du personnage « Lucinda » est à mettre « sur le compte du hasard ».

J’accepte la possibilité d’une orientation inconsciente vers le prénom Lucinda.

Et de nouveau, je ne suis pas d’accord avec vous, lorsque vous dites : « Ce faisant, vous le dépouillez du langage lui-même, des signifiants, pour n’en garder que les signifiés ». Au contraire, il me semble porter attention aux « signifiants », à l’exemple de « Lucinda » et ce qui s’entend dans ce nom en tant que « signifiant ».

Il me semble pourtant trouver dans vos phrases la confirmation de ce que vous réfutez. Le résultat aurait-il été différent si j’avais choisi un autre prénom, mais dont la racine aurait été la même ou comparable ? N’est-ce donc pas que Lucinda, en tant que signifiant, n’importe pas, que seul importe le signifié, le concept de lumière, du moins lorsqu’il s’agit d’appréhender le texte par le réseau de ses sens, par le réseau de ses signifiés, c’est-à-dire par sa substance, indépendamment de la manière par laquelle celle-ci prend forme matérielle ?

Vous dites que « je n’analyse pas les intentions du texte », intentions qui seraient celles de l’auteur, en présupposant une différence entre les « intentions » et ce qui est effectivement écrit. Je crois qu’un lecteur ne peut pas faire cette distinction. Et qu’il ne peut s’en tenir, encore une fois, qu’à ce qui est écrit, et à la complexité des "intentions’’ qui s’expriment et se manifestent effectivement.

Je suis parfaitement d’accord avec vous. J’avais moi-même écrit « Il faut considérer le texte par ce qu’il contient. »

Je ne voulais pas aborder le sujet de l’absence d’Ana et ne le ferai qu’en peu de mots. J’ai été très troublé, vraiment très troublé lorsque vous avez relevé cette absence. Vous aviez raison de le faire. Une impasse scénaristique ne peut expliquer tout. Un scénario, ça se modifie. Bellini aussi avait raison lorsqu’il écrivait que l’autobiographe ne triche pas, même si tout n’est pas autobiographique dans ce texte. Ana, la vraie Ana, était quelqu’un de très absent, insondable, inatteignable, sauf durant la période de notre rencontre, de notre reconnaissance, de notre compréhension, lorsqu’il n’y avait qu’elle et moi. Finalement, c’est bien la vraie Ana qui se retrouve dans le texte, et c’est bien sa mère qui y a été bâillonnée. Adam et Eve expulsés de l'Eden, n'est-ce pas ? ;)

Je confirme qu’en lisant votre commentaire, je me suis retrouvé autant à poil que Mokhtar lisant d’autres commentaires de vous.

Merci encore.

Contribution du : 11/11/2022 15:27
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
Visiteur 
EDIT :

J'allais ajouter que je n'avais peut-être pas compris ce que vous disiez lorsque vous parliez de ce qui s'entend dans le prénom Lucinda en tant que signifiant.

Et je jure que j'y ai songé avant de lire le commentaire de Pouet, que je remercie déjà :)

Contribution du : 11/11/2022 15:57
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
Visiteur 
Louis

Je lis et relis encore ma nouvelle, éclairée au flambeau de votre commentaire. Je suis stupéfait, je ne peux l’écrire autrement. Je suis stupéfait de lire ce que je croyais n’avoir pas écrit. Le glacis n’est donc pas qu’une technique de la peinture à l’huile ?

Wikipedia : Le glacis consiste à superposer une ou plusieurs couches de peinture transparente, qui produisent un effet de profondeur. La surface de la couche colorée doit être parfaitement lisse, et réfléchir la lumière. Les traces du pinceau doivent être imperceptibles, faute de quoi la diffusion de la lumière s'oppose à l'effet de transparence. La peinture se regarde dans la pénombre avec une lumière latérale, sinon on ne voit que les reflets.

Je découvre dans les couches inférieures que Lucinda n’est pas l’absente et la recluse de ce texte. Je découvre avec lucidité que ce n’est pas dans l’obscurité de la chambre de Lucinda que le narrateur cherche à faire entrer la lumière. Je découvre que la mutique et la paralysée n’est pas Lucinda étendue sur son lit. Je découvre que c'est le narrateur qui porte tout le poids de cette réclusion à laquelle les autres semblent indifférents ou face à laquelle ils sont impuissants. Je découvre que la véritable recluse voudrait aider le narrateur à se relever après la révélation de sa réclusion. Et je découvre enfin que dans ce texte, l'auteur à cherché à priver la geôlière des moyens de la réclusion. Trois femmes, trois absences. Deux réelles et une fantasmée.

Le télescope spatial James Webb à ceci de novateur qu’une sorte d’ombrelle le préserve de la lumière et de la chaleur directe du soleil et, d’autre part, qu’à l’analyse de la lumière visible, il associe l'analyse de la lumière dans le domaine de l’infra-rouge, étendant ainsi le spectre de la vision humaine et révélant des images que nul n’avait avant cela pu voir.

Votre télescope a révélé ce que contient mon glacis.
Voilà presque vingt ans que je tournais autour sans jamais avoir pu l'écrire aussi clairement.

Hier soir, je dînais avec une amie payant des psys depuis de nombreuses années pour l'aider à voir clair en elle. Je lui ai suggéré de faire des économies, d'écrire un texte, de le proposer sur Oniris et d'espérer que Louis le commente.

Contribution du : 11/11/2022 20:30
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