Je crois qu’on ne peut pas imaginer tout et n’importe quoi à partir de la science, il y aura toujours des limites infranchissables définies par la théorie. Par exemple il n’est pas possible de dépasser la vitesse de la lumière ou d’obtenir des mesures précises d’une particule. Ce ne sont pas des barrières liées à l’état actuel de nos connaissances mais le résultat d’équations mathématiques et d’expériences dûment vérifiées. Jamais la science ne pourra rattraper l’imagination humaine, son inépuisable capacité d’abstraction.
Il est autorisé d’extrapoler à partir de ce qu’on sait déjà, se projeter très loin dans l’inconnu me semble une tentative hasardeuse proche de la métaphysique. Ainsi le texte "Voir monter la falaise" (d’une grande qualité par ailleurs) m’apparaît davantage comme du surréalisme au regard de sa dimension onirique, de son aspect technique farfelu, difficilement compatible avec des bases rationnelles.
Je pense qu’il faut distinguer le faisable de l’impossible, et me répondre qu’on ne sait pas ce que sera la science dans cent ans me laisse dubitatif. Les interactions fondamentales de la physique ne sont pas changeantes.

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Fiction, nom féminin
Fait imaginé (opposé à réalité) ; construction imaginaire.
Synonymes : invention
Création de l'imagination, en littérature ; genre littéraire que représentent ces œuvres. Livre de fiction (conte, roman…).

Science, nom féminin
Ensemble des connaissances générales (de qqn).
Sa science est étendue.
Synonymes : savoir
Savoir-faire que donnent les connaissances, l'expérience, l'habileté. La science d'un orateur.

Science-fiction, nom féminin
Genre littéraire et artistique qui décrit un état futur du monde en extrapolant les données de la science ou de la technologie.

Bien que je sois, globalement, de ton avis sur le fait que certaines connaissances scientifiques ne puissent être déformés sous prétexte de la fiction, on ne peut pas dire que les mécanismes physiques permettant d'expliquer des faits ne se font pas démonter au fil du temps.
Pour cause, un certain nombre d'autres mécanismes, physiques, mathématiques, géologiques, biologiques ou autres, sont, au cours du temps, découverts. Et certains d'entre eux se répercutent sur des mécanismes précédemment connus.
Un exemple très simple : l'âge de la Terre.
Dans les années 1850 (oui bon je ne me souviens plus de la date), Kelvin (brillant physicien n'est-il pas ?), estimait l'âge de la Terre entre 20 et 400 millions d'années. Son estimation, basée sur des calculs scientifiques et la connaissances de la loi de Fourier (équation de la chaleur), ne prenaient en compte que le mécanisme de conduction associé au transfert de chaleur.
Au cours du XXIème siècle, la découverte de la convection mantellique a permis de corriger cette erreur, puis d'autres découvertes (dont les méthodes de datation radioactive) ont permis d'approcher l'âge actuellement retenu de la Terre (environ 4,5 milliards d'années).

A l'époque de Kelvin, il n'était pas envisageable que le manteau de la Terre puisse être en convection ; un caillou qui entre en convection, ce n'est pas simple à percevoir.
Et pourtant, il convecte.

Bref, tout ça pour dire que la lumière des connaissances actuelles n'est que l'obscurité des connaissances de l'avenir (ça aurait pu être un bon sujet pour le concours tiens).
Ainsi, il est tout à fait possible, dans un écrit de science fiction, d'imaginer d'autres mécanismes scientifiques (qui ne sont pas découverts à l'heure actuelle), qui agissent sur des connaissances scientifiques actuelles, et donc nous en modifierait la perception en tant que lecteur.
Mais, à mon sens, si l'on se dirige dans cette voie, il faut avant tout reprendre cela et expliquer la chose, pour ne pas justement que l'on s'imagine que la science a disparu (ou était méconnue) par l'imagination de l'auteur.

Les interactions fondamentales de la physique ne sont pas changeantes, oui, certes, et pour reprendre l'exemple de Kelvin que j'ai cité, la loi de Fourier sur l'équation de la chaleur n'a pas été modifié par la découverte de la convection mantellique ; mais qui sait, peut-être le sera-t-elle un jour ? (ou peut-être n'est-elle pas valable sur d'autres planètes pour X raison ? ou peut-être, ou peut-être, ou peut-être ; c'est là le charme de la science-fiction =) )

PS : je ne saurai être aussi catégorique que toi pour écrire que rien ne va plus vite que la lumière, je préfère rêver du champ des possibles.

S'il y a une chose, Malitorne, que nous apprend l'histoire de la science, c'est que rien n'est jamais fermé et que les vérités de maintenant seront certainement obsolètes demain, aussi inaltérables paraissent-elles aujourd'hui. La science-fiction imagine le futur, proche ou lointain, elle est forcée de se nourrir de remises en question scientifique et contester l'impossible. D'autre part, tu n'es pas sans savoir que le réel rejoint toujours la science-fiction, toujours. Il n'y a qu'à regarder ce que l'on disait de la robotique il y a quelques décennies et son état à notre époque.

La science-fiction est par définition... fiction.

C'est justement une catégorie où aucun frein n'est de mise, et pour tout dire, sans doute n'avons-nous encore rien vu : le plus étonnant serait à venir ?

A un esprit bridé par des connaissances relatives actuelles, je préfère un esprit débridé.
Que savons-nous du Monde ? A peu près rien. Alors pourquoi se priver d'imaginer ?

Autrement, si on veut faire abstraction de la science (physique, chimie, math, cosmologie etc...) on a le fantastique, mais c'est un type parmi d'autres dans la science-fiction.

La science fiction n'est pas de la science, puisque elle va se passer justement de démonstrations, elle va "singer" ou "tricher" : de nombreux vaisseaux spatiaux de récits de science fiction dépassent, voire multiplient, la vitesse de la lumière, ça n'en fait pas autre chose que des récits de science fiction.

Le voyage dans le temps est toujours fortement improbable, alors que le "ralentissement" imaginé par socque ressemble à ce qu'on sait de l'hibernation des animaux par exemple, un métabolisme vivant peut se ralentir dans certain cas et situation, c'est un fait scientifique.

Le "vraisemblable" renvoie plutôt à la suspension d'incrédulité

Prenons deux textes de science-fiction actuellement en page d’accueil pour illustrer mon propos : Planète oubliée et Voir Monter la falaise. Hormis l’entité venue du fond des âges, le premier est dans le domaine du possible, dans un avenir lointain mais possible : voyages interstellaires, extractions minières, bases humaines sur des exoplanètes. Nous sommes ici dans de l’anticipation constructive où il n’est pas absurde de se projeter.
Le second se situe à un autre niveau, aussi intéressant mais pour ma part bien moins crédible tant l’imagination est poussée ici à son extrême : des êtres de chair et de sang figés dans une quasi éternité sans altération de leur enveloppe. Ce type de science-fiction ne peut pas être matérialisé même en comptant sur des progrès faramineux de la science. Il y a des lois physiques qu’on ne peut dépasser et qui empêche ce genre de scénario. Le discours « tu ne sais pas de quoi sera fait la science » me semble irrecevable puisque les interdits seront les mêmes aujourd’hui que demain.
Je distingue donc deux grands domaines de science-fiction en littérature, c’est le cœur de ma réflexion. Une mouvance qui extrapole avec mesure et prudence, une autre qui s’envole dans l’abracadabrantesque (j’adore ce mot) et que je range plutôt dans le surréalisme, à la frontière du rêve et de la poésie.

Asrya, je vais me faire mon propre détracteur concernant la vitesse de la lumière. À ma connaissance, l’inflation, cette phase d’expansion accélérée juste après le Big Bang, l’aurait largement dépassée. Ça expliquerait certaines caractéristiques de l’univers observable (homogénéité et isotropie).
Autre théorie qui postule une vitesse supraluminique : l’intrication quantique. Deux particules qui ont interagi restent de façon inexpliquée liées entre elles, quelle que soit la distance qui les sépare. Si vous effectuez une mesure sur l’une, l’autre en sera instantanément affectée. Einstein appelait ce phénomène « l’action fantôme à distance ». Quand la réalité dépasse la SF...

"une autre qui s’envole dans l’abracadabrantesque", mais Malitorne, j'en parle plus haut, ce genre dans la SF, s'appelle le fantastique ou tout est permis. L'heroïc, autre genre, le permet aussi, ou l'on se sert souvent de la magie (alors là, tout est ouvert...). Bref, quand on écrit dans la SF, il faut savoir dans quel genre on se met. En SF pure,, on part de connaissances du jour et on essaye d'anticiper dans le futur. On peut aussi se servir de connaissance mises à l'écart par convenance (théorie des cordes, par exemple).

Cherbi, si tu arrives à pondre un texte sur la Théorie des cordes je te tire mon chapeau ! Moi j'essaie encore de la comprendre, mais c'est vrai que tu es adepte des histoires complexes.