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USS-AMÉRION II : Continuation
Sebastien : USS-AMÉRION II : Continuation  -  Impondérables
 Publié le 11/07/10  -  2 commentaires  -  5447 caractères  -  16 lectures    Autres publications du même auteur

- Non mais c’est des MALADES ici, fit Dugommier en tapant de l’index sur la table.


Le capitaine, Dugommier et Plaureur étaient réunis autour d’une des tables du rez-de-chaussée de l’auberge, et découpaient du pourrisson fumé au couteau moléculaire. La salle commune était quasiment déserte. Un feu brûlait timidement dans l’âtre, et les rares fenêtres laissaient à peine passer la lumière du jour. Quelques chandelles faisaient de leur mieux pour éclairer l’ensemble. Le sous-lieutenant avait narré ses mésaventures à son supérieur, mais Plaureur était là surtout pour l’alcool de pommeud’pin.


- Calmez-vous, Dugommier, tempéra Guignoletti. Ça peut pas être si terrible. Tenez, l’aubergiste, par exemple. Bon, il a l’air un peu schizophrène comme ça, je vous l’accorde, mais globalement on peut causer. On a même un dortoir pour ce soir. Enfin pour aujourd’hui, quelle que soit l’heure qu’il est, parce qu’avec ces deux soleils, là…

- Je ne sais pas si vous réalisez bien, mon capitaine. Je suis tombé sur un gosse qui arrive à dire des accents circonflexes ! À l’oral !

- Des accents circonflexes…

- Oui ! Deux accents circonflexes, là… Je crois que ça se prononce ^^.

- Bel accent, mon sous-lieutenant, grain-de-sala Plaureur.


Quelques tables plus loin, Danet et Kroustibat jouaient en équipe à la klapiote de comptoir, jeu de cartes bien connu dans cette région de la galaxie. En face, deux joueurs locaux alternaient shooters de brindillette et cigares au kakeutusse.


- Et full - double full - full, s’exclama Kroustibat en claquant deux cartes sur la table. Pour la vaseline, c’est par là, ajouta-t-il en crânant.

- Eh non, tu peux pas, il y a une casaque aux olives par les tétons de la duchesse, fit l’un des deux ivrognes. Perdu.

- Bordel, grogna Danet. J’comprends rien. Les olives, là, elles sont pas en opposition par rapport aux chaussons aux pommes ? C’est compatible, ça ?

- Nan mais laisse tomber, fit Kroustibat en regardant d’un œil torve ses adversaires. On va se refaire.


Ailleurs, trois petites silhouettes se faufilèrent derrière le comptoir, sans éveiller les soupçons de l’aubergiste. Sans éveiller l’aubergiste non plus, d’ailleurs. Elles ouvrirent puis refermèrent derrière elles la porte qui donnait accès à l’arrière-boutique.


- Bon. Alors qu’est-ce que vous proposez, Dugommier ?

- Ben je ne sais pas trop. Ici, soit on tombe sur des gens qui parlent correctement, du genre de l’aubergiste, soit on tombe sur des péquenots qui parlent une espèce de sabir imbitable. Qui n’est pas tout le temps le même, d’ailleurs. En fait avec le premier, ça a presque failli marcher, fit le sous-lieutenant, songeur.

- Oui mais l’aubergiste, à part causer de chambres, de rumeurs à la noix et de picrate, y a rien à en tirer. Plaureur a essayé, au bout d’un moment il tourne en boucle, le vil félon.

- Je confirme, fit l’intéressé en reposant bruyamment sa chope. En fait il tourne vraiment en *brooooo* - pardon - en boucle. Il doit avoir un répertoire de phrases types assez limité.

- Moi, je crois que bon, fit Guignoletti.


Plus loin.


- Par la malepeste ! s’écria Kroustibat. Je vais tout de même pas me faire fumer par un paysan ! Ce serait bien le premier à me battre !

- Je crois qu’il n’y a pas que lui, Kroustibat, qui peut te battre, fit sombrement Danet.


Les deux compères étaient désormais en caleçon, torse nu, et tentaient désespérément de conserver le peu de dignité qui leur restait.


- Bon. Carte, fit Danet.

- Voilà, carte moi aussi, renchérit Kroustibat en direction de leurs adversaires, impassibles.

- Pentacle d’andouillette pour toi, fit l’un des deux ivrognes. Et... ah, bonne pioche, aspic au vin blanc. Pas mal.

- On va se refaire, je te dis, mon gros, fit Kroustibat.

- D’une, chuis pas gros, et de deux, voilà : petite klapiote aux andouillettes par les écrous de douze, fit fièrement Danet en abattant son jeu. Qu’est-ce que tu dis de ça, betteravier ?

- Ben je dis grande klapiote à l’ancienne avec maçon tchèque diagonalisant. Perdu.

- Euh… Kamoulox ? tenta Kroustibat.


Encore plus loin.


- Paivää hühelooh ! Här de taar van de huüd ?

- Hø ! Glök joo !


Ah non, pardon, un peu trop loin. Moins que ça, donc. Les trois silhouettes avaient procédé à une répartition équitable des ressources. Chacune son fût de pinard. Bwa gisait sous un tonnelet de Château Gros-Bourdon et participait activement à l’ivresse générale en chantant à tue-tête “On en a gros, mais c’est pas l’pire”. Wou avait choisi un tonneau de vin rétro-annuel issu du Disque-Monde, une rareté, et bénéficiait de la gueule de bois avant même d’avoir bu. Bss, quant à lui, s’était accaparé un fût de Villageoise, un peu à l’aveuglette, et sentait confusément que le réveil serait terrible.


- Bah non mais je vois que ça, conclut Guignoletti. Pas moyen de trouver quoi que ce soit comme information valable. C’est déjà une information, en soi, d’ailleurs.

- Alors on rentre ? dit Dugommier sans trop y croire. Pas fâché d’apprendre ça, mon capitaine.

- Roooon… compléta Plaureur en bavant sur la table.

- Ah, vous voilà, dit le capitaine en se retournant vers Kroustibat et Danet. Ben… Qu’est-ce que c’est que cette tenue ?

- Euh… On a eu un petit pépin avec des autochtones, fit Danet, penaud.

- Bon, c’est pas très grave, de toute façon on rentre à la maison.

- Ben justement… fit Kroustibat en regardant ses pieds. On a un petit peu perdu le vaisseau aux cartes, en fait.


 
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   Anonyme   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Nos amis jouent aux cartes et perdent le vaisseau.
Rien de plus.

   Donaldo75   
14/12/2021
Retour aux chapitres courts qui peuvent être fusionnés. La partie de cartes ne semble pas faire avancer le récit et encore moins l'histoire mais elle reste dans le même moule que le début de cette nouvelle, à savoir du n'importe quoi habillé de références potaches qui, une fois que le lecteur s'est habitué, glisse comme un bruit sourd de marteau-piqueur dans l'oreille d'un citadin en train d'attendre son bus. L'autre partie donne plus d'informations sur le pitch narratif mais c'est un peu court pour emballer la lecture, la rendre mémorable, juste une sorte de début de tentative d'ébauche d'un essai d'introduction. A suivre, je suppose, comme disent les vaillants.


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