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Les silences de Colombe
Maëlle : Les silences de Colombe  -  I - Ouverture
 Publié le 05/08/10  -  15 commentaires  -  3830 caractères  -  794 lectures    Autres publications du même auteur

J’écrase le bouton du réveil, je me retourne, en grognant. L’édredon glisse du lit, découvrant mon mollet. Froid. Marre. Veux pas me lever. Surtout aujourd’hui.

Maman commence à ranger bruyamment la vaisselle en signe d’impatience. Quand faut y aller… Je repousse violemment le reste de la couette, je m’étire, m’assieds. Je peste en récupérant mes chaussons sous le lit. Pas moyen de rester pieds nus sur ce foutu carrelage. En me retournant, je vois l’oreiller, avec sa taie d’oreiller débile, et là j’ai du mal à pas me mettre à chialer.


+++


C’était un mardi après-midi. Prof de maths absente, on avait décidé d’aller bosser chez moi plutôt qu’en perm’. Enfin, bosser… Colombe était sérieuse, moi moins. Je lui expliquais les équations à deux inconnues en l’embrassant dans le cou, sur la tempe, sur la main, partout. Elle suivait quand même. Cette fille est incroyable. Jamais on ne sait ce qui se passe derrière ses grands yeux bruns.

Avant de sortir sa trousse, son cahier, elle éteignait son portable. Devant moi, Colombe ne l’a jamais allumé. Elle le sortait, tapait sur les touches et le rangeait. Il ne sonnerait pas. Elle était là pour moi seul. Elle prenait son stylo plume, se penchait sur la table du salon, et une longue mèche lisse dévalait le long de son épaule.

Les cheveux de Colombe, étalés sur mon oreiller. Les doux cheveux de Colombe, si lisses, si sages, emmêlés, à portée de ma main. Les yeux de Colombe qui disent…

Si c’était faux ?

On terminait quand même. Du moins, elle terminait. Moi, il me restait à recopier les brouillons confus où se mêlaient des exemples, des solutions et des tentatives d’explication.

Elle m’a demandé si je voulais voir pour le français. Je me suis niché au creux de son épaule, là où ça sent si bon. J’ai soupiré un peu :


- Faut bien.


J’avais un match dimanche. Autant m’avancer.

Arrangement entre nous depuis… même avant. Équitable. Maths contre français. Colombe faisait des efforts, moi aucun, mais sa patience, alliée aux résumés qu’elle me faisait des livres que je n’avais pas terminés, et même à peine ouverts, me permettait de louvoyer pas trop loin de la moyenne.

Colombe a sorti la photocopie de son classeur et commencé à surligner des mots. J’ai relu la consigne à mi-voix :


- Quels sont les éléments qui font de ce texte de Charles Baudelaire un poème d’amour.


Il y avait trois questions mais je ne suis pas allé plus loin. J’ai lu le poème, lentement.


Mon enfant, ma sœur,

Songe à la douceur

D’aller là-bas vivre ensemble !

Aimer à loisir,

Aimer et mourir

Au pays qui te ressemble !


Le sourire approbateur de Colombe, qui ne se moque pas de moi, de ma voix rauque, de mes hésitations. J’ai relu pour essayer de mieux comprendre. J’aime bien la poésie parce que c’est souvent court, mais Pedro n’a pas tort : celle qu’ils fument, c’est d’la bonne. J’aurais aimé, pourtant, être plus à l’aise avec les mots. Me rapprocher encore d’elle.

J’ai pris un crayon mine et j’ai entouré les expressions qui me faisaient penser à Colombe.


+++


Mon bol est sur la table, le paquet de céréales et le lait aussi. Rien que l’idée de sentir le mélange sucré, pâteux me révulse. Je prends un yaourt, un de ceux de Maman, 0% nature, et j’attrape la boîte de café soluble. Ma mère dit que pour deux la cafetière c’est vraiment pas la peine. J’en verse trop, pas grave. Amer, acide. Mélange idéal.


- T’as rien mangé, tu vas être malade.


Pas répondre. Je prends mon sac, j’embrasse ma mère sur la joue.


- T’as pas entraînement ce soir ?


Si. Non. J’irai pas. Je prends mes affaires quand même. C’est plus facile que d’expliquer.


 
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   Selenim   
5/8/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Une fois n'est pas coutume, je me penche sur ce roman estival.

Une entrée en matière très (trop ?) courte où flotte quelques fragrances de naïveté, de poésie et de simplicité.

Le narrateur, un ado passablement amoureux, effeuille quelques aspects évanescents de sa gentille Colombe. Rien de bien passionnant même pour une introduction.

Le style n'est pas trop ma tasse de thé, concis à l'extrême, affichant parfois des mots esseulés et des phrases amputées. J'ai du mal avec cette économie, l'art de la réduction peut se trouver à d'autres niveaux.

Enfin, ce petit morceau n'est que la partie visible de l'iceberg et ne doit pas être représentatif de l'œuvre finale.

J'attends la suite.

Selenim

   placebo   
6/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien
j'aime bien ce style moi, au contraire :)

très court, effectivement, mais bon le cadre n'est pas trop loin pour moi et me parle.

une tentative d'instaurer un suspense à la fin, pas mal mais qui pourrait être améliorée je pense.

''Jamais on ne sait ce qui se passe derrière ses grands yeux bruns.'' j'ai trouvé un peu bof

''elle éteignait son portable. Devant moi, Colombe ne l’a jamais allumé. Elle le sortait, tapait sur les touches et le rangeait''. si elle l'éteint, elle n'a pas de raison de l'allumer, et normalement pas besoin de trois touches pour l'éteindre.

bonne continuation,
placebo

   Anonyme   
14/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bin ça alors ! Tu connais mon fils toi Maëlle ? ^^
Non, mais sérieusement c'est vraiment bien senti et retranscrit cette "Incursion" en Adoland :) , bonne idée, et puis j'aime bien l'écriture bougonne qui va droit au but, un peu comme les ados aussi, tête baissée, un coup à côté, un coup, vlan, dans le mile !
Merci, je vais poursuivre...

   brabant   
15/8/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Maëlle,

Je me suis dit : "Et si je lisais un roman ?"

Je crains que cela ne soit astreignant. Bon, je ne connais pas bien le style de Maëlle. Qu'a-t-elle écrit ? Oh, plein de plumes ! Alors, pourquoi pas ? Essayons ce roman.

Une complicité amoureuse entre deux adolescents à cheval sur la puberté du côté puberté achevée; lui, matheux maladroit; elle, littéraire comme il se doit. Bien, ils se complètent admirablement ces deux-là... Il est fou amoureux et il le montre, voudrait même bien le démontrer, forcément ! Un matheux ! Elle est amoureuse mais comme toutes les filles (sérieuses) elle est réservée et ne le montre pas, ou moins, le travail c'est le travail, ne pas mélanger les genres. Ils sont bien sympathiques tous les deux. ça donne envie d'aller plus loin.
"Aimer à loisir
Aimer à mourir
Au pays qui te ressemble !"
On ne lâche pas comme ça un poème de Baudelaire, même si celui-ci ressemble plus à du Lewis Caroll.

Style: Bon, il se passe de fioritures. Un peu froid à mon avis, comme Colombe qui a peut-être le bon goût de ne pas frémir (je ne sais pas, les amours adolescentes sont plus enthousiastes) mais il est clair et se lit facilement. Attendons l'opus 2, cela va peut-être se réchauffer.

   Anonyme   
3/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Moi qui me prêt à des exercices de style classique ; ou qui aime le subjonctif plus-que-parfait, autant dire que votre syntaxe m'était spéciale. Cela reflète néanmoins le monde incomplet et pourtant érudit d'un langage adolescent. L'histoire est commune à chacun, et chacun se la pense pourtant unique ; voici résumé la ville crédule d'un adolescent.

   Anonyme   
6/9/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
L'ouverture de ce roman est concise. Le décor est planté. Les personnages sont présentés de manière sommaire.

L'idée d'un roman à la première personne me rebute toujours un peu. L'approche de l'auteur vis-à-vis du narrateur est intéressante. L'apparente froideur de Colombe attire l'attention du lecteur.

L'enchainement des paragraphes est néanmoins dissocié à mon goût. J'ai l'impression de tomber d'une scène à l'autre sans avoir été prévenu, surtout à la fin du récit.

L'écriture est quant à elle classique, sans fioritures. Les passages descriptifs sont parfois faibles.

Je dirai oui pour le fond, à revoir pour la forme.

Bilan : mitigé, c'est le début.

   Anonyme   
28/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Entrée directe dans "l'action", la narration, pas de description inutile ... Ce n'est pas une mauvaise chose, cependant l'écriture manque de crédibilité, cette façon de décrire les moindres faits et gestes fait l'effet d'un journal intime. "J'écrase le bouton du réveil, je me retourne, en grognant".

Ca fait voix off sur vidéo amateur "Tu vois, là, c'est moi, et je suis en train de faire ça'. Moui. Rien de palpitant à glisser sous la dent du lecteur, mais il faut bien commencer quelque part ...

C'est mieux dès le second paragraphe, on commence à y croire un peu plus, plus d'émotion, moins de discours inutiles.

Cependant le récit est encore maladroit, trop consciemment dirigé vers un destinataire, on explique gentiment au lecteur de quoi il est question.

   David   
15/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Maelle,

J'ai du mal à me faire à l'idée de ce narrateur, il a un côté baroudeur qui ne colle pas à l'âge que je lui donnerais, mais il a quand même du caractère, de la place pour la profondeur j'espère, comme dans des passages comme ceux-là :

"J’écrase le bouton du réveil, je me retourne, en grognant. L’édredon glisse du lit, découvrant mon mollet. Froid. Marre. Veux pas me lever. Surtout aujourd’hui."
"Avant de sortir sa trousse, son cahier, elle éteignait son portable. Devant moi, Colombe ne l’a jamais allumé. Elle le sortait, tapait sur les touches et le rangeait. Il ne sonnerait pas."
"Elle m’a demandé si je voulais voir pour le français. Je me suis niché au creux de son épaule, là où ça sent si bon. J’ai soupiré un peu :


- Faut bien."

C'est beaucoup de verbes à chaque fois en peu de temps, de place, c'est rythmé mais ça ne rend pas le personnage frénétique, il est zen par ailleurs. Il y a ces phrases inachevés aussi :

"Quand faut y aller…"
"Enfin, bosser… Colombe était sérieuse, moi moins."
"Arrangement entre nous depuis… même avant."

Qui font plus ado, comme les passages télégraphiques de la fin :

"J’en verse trop, pas grave. Amer, acide. Mélange idéal."
"Si. Non. J’irai pas."

Alors que les deux dernières phrases du chapitre sont plus marqués de maturité, comme autre exemple. Bon, c'est plus un état des lieux vu ce qu'il reste à lire, mais c'est pas déplaisant. J'ai pas encore piger ce que le foot vient donner comme image là-dedans mais ça doit être normal.

   Anonyme   
6/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Moi, étant une adolescente, je considère ce début de roman assez bon. J'ai vraiment envie de lire la suite et je suis sûre que toutes les adolescentes de mon âge feraient de même. J'aime bien la façon d'écrire, de tout détailler. Le seul point négatif c'est le fait que même si la fille est sérieuse normalement elle devrait quand même tenter de se rapprocher de lui. Mais sinon, bon c'est pas le meilleur début de roman que j'ai lu, mais c'est sûr que je vais lire la suite. Il y a du suspens et on a envie de voir ce qu'il va se passer entre eux deux.

   monlokiana   
18/8/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Enfin, je me décide à lire ce roman. Donc, c’est un début plutôt prometteur, car j’ai envie de connaître la suite. Je n’apprécie pas trop le « français-parlé » :

-t’as pas entrainement ce soir

Ou encore « j’ai du mal à pas me mettre à chialer »

Ou même « on avait décidé d’aller bosser chez moi plutôt qu’en perm’. »
Je n’ai pas trop bien compris le « perm’ » (mot coupé, tout le monde ne comprend pas y compris moi). J’ai conscience que c’est une jeune personne qui parle mais ne devrait-on pas penser aussi au lecteur, à facilité sa compréhension ?

Sur la forme, c’est fluide, ça se lit facilement, pas de lourdeurs.

Donc, je vais aller voir la deuxième partie.

   Anonyme   
11/9/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Maëlle !

J'aime cette entrée en matière : sobre, courte... elle donne envie d'en savoir plus ! Le ton monocorde de l'ensemble donne vraiment l'impression que ton personnage est malheureux au possible, enfin c'est assez bien rendu, pour moi c'est un plus ! en revanche, les quelques épisodes de la romance que tu décris ne ressemble pas vraiment à une romance d'adolescents... c'est dommage, mais il est vrai que les romans sont aussi fait pour se démarquer de la réalité !
Conclusion ? je file lire la suite =)

   Nachtzug   
3/12/2011
Commentaire modéré

   Anonyme   
30/12/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Quelques expressions à changer, comme "derrière ses grands yeux bruns", une intrigue pas spécialement captivante, une imprécision au niveau du portable jamais vu allumé, alors qu'il la voit taper sur des touches, moi adolescente ai été un peu vexée de cette représentation qu'on fait de nous, familière, mais j'ai quand même bien aimé.

   carbona   
4/12/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Alors j'attaque. J'apprécie l'écriture simple, les phrases courtes voire morceaux de phrases, un style vif qui me sied bien. Premier chapitre très agréable à, lire. Le jeune homme s'est fait larguer, dur dur, à voir la suite.

Je ne suis à priori pas fan des récits adolescents mais là pas de problème sur ce chapitre, ça ne fait pas gnan gnan, ça roule, c'est fluide.

Juste une remarque : l'adolescent qui dit "maman" quand il raconte sa mère, ça m'étonne. C'est sa daronne quoi ;) Non disons que dans la bouche d'une fille ça passe bien mais dans la bouche d'un garçon ça me surprend. Stéréotype culturel quand tu nous tiens !

A bientôt pour la suite !

   MissNeko   
7/10/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Le roman commence bien. Le style parlé est bien retranscrit. La plume est fluide et claire.
Je vais continuer

   Donaldo75   
25/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien ce premier chapitre, ça démarre bien avec du style court, direct, incarné. Je ne sais pas où tout ceci va mener le lecteur - vu que le résumé du roman ne m'a pas réellement aidé - mais je suis partant pour l'aventure, tenter de rentrer dans cet univers adolescent et voir ce que ça va donner, combien de temps le personnage va me surprendre, j'en passe et des plus psychédéliques. Je digresse, je digresse mais le style narratif me plait bien, il est original et ne coupe pas les cheveux en mille-vingt-quatre à essayer je ne sais quoi qui allonge la sauce mais ne rend pas le plat plus digeste. Ici, c'est du brut et ça fait du bien quelquefois.


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