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Fantastique/Merveilleux
Adraboz : Repas de famille
 Publié le 16/08/08  -  5 commentaires  -  19658 caractères  -  29 lectures    Autres textes du même auteur

Un homme hérite d'un très vieux manoir où il fera la plus merveilleuse des rencontres...


Repas de famille


D’aucuns prétendent qu’au crépuscule de nos jours, loin de prendre simplement un autre tournant, notre vie s’arrête bel et bien, notre horloge cesse de tourner, suspendant pour l’éternité le chant du coucou dans sa gorge... Une perspective tout de même peu réjouissante, vous en conviendrez ! Après ce lot de misères qui accompagne le quotidien de nombre d’entre nous, n’y aurait-il donc qu’un gouffre béant, une sorte de précipice sur le bord duquel l’on passe sa vie entière à jouer, avant de faire le faux pas qui nous sera fatal ? Assurément, pas plus que les millions d’êtres humains qui se sont, depuis la nuit des temps, désespérément penchés sur la question, je ne puis me prononcer. Je me contenterai de vous narrer l’étrange histoire que j’ai ouï conter par une de mes connaissances, personne extrêmement sensée, raisonnable et tout à fait saine d’esprit, dont je tairai le nom, par simple souci de coquetterie, et ce même si ce récit, tout bonnement extraordinaire, ne saurait être tenu que pour dérives hallucinatoires d’un quelconque esprit troublé, considération peu flatteuse, je vous le concède, mais dont nous autres, écrivains, romanciers, scripteurs, quel que soit le nom dont l’on nous affuble, ne nous soucions guère.


Cet ami donc, qui me fit le privilège de m’instituer dépositaire d’une des plus mystérieuses et fabuleuses histoires que femme, ou même qu’homme de lettres se vit jamais rapporter, descendait d’une très ancienne et noble famille, qui surpassait jadis en splendeur et en richesses bien des Cours prétendument prestigieuses, mais qui, désormais presque désargentée, ne pouvait guère plus compter que sur l’une ou l’autre demeure en sa possession pour rappeler vaguement la somptuosité et la prospérité d’antan. Parmi ces vestiges d’une gloire passée, un manoir d’aspect imposant, avec de vastes salles perdues dans le dédale d’interminables escaliers, et entouré d’un jardin que n’eût, ma foi, point dédaigné le fier Roi-Soleil, ce somme toute majestueux manoir donc, fut légué à mon ami à la mort de son père, un digne magistrat, véritable parangon de vertu et d’intégrité, aux cheveux et à la barbe dont je m’étais toujours figuré qu’ils étaient faits de neige, tant leur blancheur était éclatante.


Quoique lui aussi père de famille et déjà propriétaire d’une modeste mais coquette villa campagnarde, néanmoins parfaitement équipée de tous les avantages que le confort moderne peut désormais nous offrir, l’homme, bien que fort affligé de la perte de son père bien-aimé, se sentit gagné par un vif enthousiasme à l’idée de posséder une aussi belle demeure et s’y rendit le plus promptement possible, sa curiosité vivement excitée. Il faut dire que durant son enfance et sa prime jeunesse, peu souvent l’occasion lui avait été donnée de visiter ce manoir dont il mourait d’envie d’explorer jusqu’aux moindres recoins, car on le prétendait hanté : des voisins clamaient en effet à qui voulait l’entendre que si l’on se promenait, le soir, aux alentours de la propriété, l’on pouvait, pour peu qu’on tende l’oreille, percevoir quelques notes arrachées à un piano ou des murmures de voix, entendre des bribes de conversations animées ponctuées d’éclats de rires et de chants d’enfants, qui ne comportaient en eux-mêmes rien de bien effrayant, mais qui glaçaient pourtant le sang des audacieux qui avaient osé s’aventurer jusqu’aux hautes grilles surmontées de piques acérées, destinées à protéger l’accès au manoir d’éventuelles intrusions. Comment pouvait-il régner un aussi joyeux tintamarre dans une demeure où, si ce n’étaient quelques dévouées servantes qui venaient, deux fois par mois, suant à grosses gouttes, les mains tremblantes, et à grand renfort de signes de croix, empêcher la maison de sombrer dans l’état de délabrement qui guette toute maison inoccupée, comment donc se pouvait-il qu’il y eût ne serait-ce que le moindre murmure dans cette demeure où âme qui vive n’avait posé les pieds depuis plus de cinquante ans ? L’aïeul de mon ami avait en effet décidé de quitter le manoir, les pièces, vastes et profondes, étant par trop difficiles à chauffer lorsque l’hiver venait.


C’est peu après cet abandon de la maison que les étranges bruits en provenance de celle-ci avaient commencé à attirer l’attention, puis à susciter l’inquiétude des riverains, jusqu’à leur inspirer cette crainte mêlée de respect et de fascination, à laquelle monsieur mon ami se trouva confronté dès le jour où il se présenta comme le nouveau maître des lieux, et bien décidé à faire disparaître l’espèce de torpeur dans laquelle sa demeure avait été pendant si longtemps plongée. Comme je l’ai déjà fait remarquer, cet homme, doté d’un esprit extrêmement cartésien et rigoureux, n’était pas le moins du monde porté à la superstition ; l’on ne s’étonnera donc point si je précise que, faisant fi de toutes les recommandations dont l’abreuvèrent les bonnes gens du pays, avertissements qu’il traita, intérieurement puisque c’était un homme d’excellente éducation, de pures billevesées, notre « châtelain » ouvrit les lourdes portes grillagées et pénétra à l’intérieur du domaine. Il admira la pureté des formes de la bâtisse, l’impression de grandeur et de majesté qui s’en dégageait, et s’attarda un instant dans le jardin, imaginant déjà, une fois les ronces et les herbes mauvaises extirpées du sol, la magnificence que pourraient recouvrer les parterres. J’ai dit que notre homme était rationnel, mais une petite pointe de douce rêverie n’est-elle point indispensable à la sagesse que se targue de détenir l’être humain ? Aussi notre ami se voyait-il déjà, d’ici quelques mois tout au plus, attablé sur la spacieuse terrasse dont il pouvait entr’apercevoir, là-bas, quelques motifs du carrelage, à prendre le soleil en sirotant un savoureux thé à la menthe en compagnie de sa ravissante épouse, à contempler ses charmants bambins s’amuser à jouer au ballon, tandis qu’une multitude d’oiseaux de toutes les couleurs entonneraient les chants les plus délicieux de la Création.


Ramené brusquement à la réalité par le cri strident d’un oiseau de nuit, notre ami se rendit compte que, perdu dans d’aussi agréables pensées, il n’avait pas vu le temps passer, et que le soir était venu, plongeant désormais la demeure dans une mi-pénombre quelque peu lugubre, inquiétante, même pour un homme à la tête aussi solidement fixée sur les épaules que le nôtre. Aussi se hâta-t-il de pénétrer dans la bâtisse, remarquant au passage la décoration plutôt sommaire des pièces qu’il traversait, puisque tous les bibelots et meubles étaient les uns entassés dans des coffres, les autres voilés de grands draps blancs, semblables à une armée de fantômes de toutes tailles, tapis dans l’ombre et prêts à bondir sur l’inopportun qui osait troubler ainsi la sérénité des lieux. « Quelle singulière comparaison ! » songea notre héros, frissonnant malgré lui - était-ce seulement de froid ? Car en vérité il régnait une atmosphère glaciale dans le manoir, aussi décida-t-il que le moment était venu de s’accorder quelque repos et monta-t-il l’un des grands escaliers qui desservait la demeure, espérant trouver à l’étage un lit accueillant et de quoi se chauffer. Soudain fourbu, rompu de fatigue comme s’il eut parcouru dix lieues à pied, il ouvrit la première porte qui se présenta à lui, avança en titubant, remarqua à peine qu’un bon feu de cheminée flambait dans l’âtre, la question de savoir qui avait allumé ce feu ne lui effleura même pas l’esprit, alors qu’il tombait lourdement sur un grand lit moelleux, garni de tendres édredons dans lesquels il enfouit profondément la tête, tandis qu’il s’envolait déjà vers le pays des songes.


C’est ici qu’apparaît le caractère étrange, inexplicable des faits que je me suis donné pour tâche de vous relater. Mais peut-être serait-il plus judicieux de laisser maintenant la parole à mon ami, le personnage principal de la mystérieuse aventure que je vous ai promise. Aussi écoutez-le avec attention, gardez à l’esprit que cette expérience était tout à fait inédite pour lui, et comprenez qu’elle ait pu changer du tout au tout sa vie et sa conception de la mort. Trêve de circonlocutions, je confie, l’espace d’un récit, la plume à notre héros !



***



« Je voguais, à bord d’un imposant navire, lançant de temps à autre un ordre bref à plusieurs hommes qui, avec empressement et efficacité, me secondaient dans ma tâche de capitaine du Roy, chargé de pourchasser et de mettre fin aux activités criminelles des pirates, flibustiers et autres bandits maritimes qui pullulaient dans les eaux du royaume. Du moins, tel était le songe récurrent qui occupait mes nuits depuis quelques jours, sans nul doute inspiré par mes nombreuses lectures. Mais cette fois-ci, le décor changea tout à coup, et je me retrouvai dans le splendide manoir que je venais d’investir quelques heures plus tôt. Cependant, rien n’était pareil à ce que j’avais déjà pu apercevoir de la demeure : loin de la gigantesque maison se découpant sur un fond de ténèbres, telle que j’avais pu la contempler auparavant, je vis une bâtisse claire, entourée de vergers aux arbres croulant sous des fruits mûrs et visiblement juteux, de potagers et de parterres de fleurs magnifiques, dont le parfum suave à souhait venait me chatouiller les narines. Je remarquai d’ailleurs une variété de plantes assez incongrue, dans le sens où l’on la rencontrait en général peu fréquemment dans un jardin particulier, peut-être en raison de l’usage auquel on la destine habituellement : le chrysanthème est en effet généralement cultivé comme une plante ornementale, que l’on emploie pour fleurir les tombes des chers disparus. Mais certaines personnes affectionnent cette plante comme d’autres affichent une préférence pour les roses ou les dahlias. Un soleil chaud conférait à l’air ambiant ce petit quelque chose de légèrement étouffant qui est si agréable en été, et qui donne envie de s’étirer paresseusement sur une chaise longue.


L’astre flamboyant, d’une clarté éblouissante, se déversait à flots à travers les carreaux de la demeure, qu’on devinait composée d’une succession de pièces toutes plus richement décorées les unes que les autres, ornées de meubles précieux et de tapis luxueux. La porte d’entrée était grande ouverte, comme pour inviter le badaud à franchir son seuil, ce que je fis après avoir marqué un instant d’hésitation. Après tout, personne ne m’avait clairement enjoint de pénétrer à l’intérieur de la demeure ! Mais ma curiosité avait pris le dessus sur ma prudence et mon sens aigu des convenances, et je me retrouvai au milieu d’un vaste vestibule, sur les murs duquel une pléiade de miroirs étincelaient de mille feux, me renvoyant mon propre reflet à l’infini. Soudain, j’entendis une salve d’applaudissements rompre le paisible silence qui jusqu’alors régnait sur les lieux, et un pianiste que, fin connaisseur, je devinais aussitôt accompli, entama un morceau enjoué que je ne parvenais pas à situer mais qui me semblait vaguement familier, comme surgi des limbes de mon plus lointain passé. C’est alors que je remarquai dans le miroir en face duquel je me trouvais une petite silhouette à côté de la mienne, celle d’une enfant joufflue et mignonne à croquer, aux yeux d’un bleu rieur, qui me révéla s’appeler Louise, et qui tenait au bout d’une de ses petites mains potelées une ravissante petite poupée de chiffon, prénommée Adélaïde. Puis avec un ton qu’elle voulait sérieux mais qui était en réalité d’un comique irrésistible, elle m’apprit que j’étais solennellement convié à prendre part au banquet qui se déroulait en ce moment dans la grande salle à manger. Et, d’autorité, elle me saisit le poignet, qu’elle entoura de sa petite menotte, et m’entraîna vers la pièce d’où provenaient les joyeux rires et autres manifestations de liesse.


Ce que je vis tout d’abord en pénétrant dans la salle à manger, ce fut une gigantesque table, s’étendant à perte de vue, et autour de laquelle était assise une foule hétéroclite d’hôtes plus étrangement vêtus les uns que les autres, à tel point que je me crus survenu au beau milieu d’une de ces fêtes costumées qui font les délices de l’aristocratie dorée ; certains portaient des tenues qui ne dépareraient point chez un antiquaire. Des éclats de rires fusaient de toutes parts, tous souriaient et semblaient extrêmement proches les uns des autres comme s’ils eussent tous appartenu à la même famille. Quand je parus au bras de la jolie fillette, des exclamations ravies saluèrent notre entrée, et aussitôt des dizaines de poignées de main cordiales me congratulèrent, tandis que les dames me tendaient d’un air charmant leurs mains à baiser, exercice auquel je me pliai en riant sous cape, car cet usage était à notre époque devenu exquisément démodé. On m’offrit une chaise, sur laquelle je pris place après avoir chaleureusement remercié le prévenant monsieur qui me l’avait avancée, et me mis à observer les autres convives. « Décidément, quel curieux habillement ! » songeai-je encore à la vue d’un homme racé, distingué, vêtu d’un costume kaki et arborant sur le sommet du crâne un large chapeau de même teinte, en pleine discussion avec son voisin de table, où il semblait être question de prises de chasses fabuleuses et de grands dangers encourus. Soudain, une armée de domestiques surgit dans la salle, et l’on ne put bientôt plus distinguer que des paires de bras s’activant à charger la table de victuailles. Quand les valets eurent fini de s’affairer autour de la tablée, un silence religieux se fit, durant lequel je ne pus m’empêcher de pousser un hoquet de stupéfaction : jamais je n’avais vu un tel amoncellement de mets divinement succulents ! Canard rôti à la sauce à l’orange, mouton au miel et serti d’amandes, cochon de lait farci, gigot en croûte... tourtes aux champignons et aux herbes fines, truites grillées aux petits oignons rissolés, pâtés de poissons aux asperges... et de la tarte aux pommes gratinée de cannelle ! Et de la crème aux fruits secs ! Tous ces délices généreusement arrosés de vin rouge, d’anisette et d’eau de fraises... Un régal autant pour les yeux que pour le nez et la bouche ! Chaque convive fit largement honneur à tous les plats, qui se vidèrent dans un brouhaha continu, des conversations étant même engagées entre des interlocuteurs placés d’un bout à l’autre de la table, tout cela dans une atmosphère chaleureuse et remplie de gaieté. Pour ma part, je me contentai d’écouter les propos échangés par mes plus proches voisins, qui n’étaient pas les moins loquaces : ainsi, j’appris que monsieur de B... avait enfin réussi à persuader Sa Majesté de se pencher sur l’étude de tel problème, ou encore à quel point le coup d’éclat du baron de la R..., pourtant perpétré l’année précédente, faisait encore jaser la cour entière. Tout à mon observation des convives, je ne me rendis pas de suite compte que leurs discussions faisaient allusion à des événements ou à des faits dont j’avais eu connaissance en parcourant d’anciens ouvrages poussiéreux qui étaient rangés dans la bibliothèque familiale, transférée depuis longtemps dans ma charmante villa... mais j’y pensais subitement, cette découverte remontait à plus de cinquante ans ! Et cet assassinat horrible, il y avait plus de deux cents ans qu’il avait été commis ! Et soudain, tout se fit clair... toutes ces personnes élégamment vêtues, quoique de manière surannée, qui devisaient gaiement de nouvelles défraîchies depuis très longtemps comme si elles s’étaient produites la veille, tous ces gens n’étaient autres que mes aïeux : plusieurs générations d’hommes, de femmes et d’enfants appartenant à ma famille, ayant même fondé ma lignée, se trouvaient là, attablés à mes côtés, du moins leurs esprits, leurs âmes immortelles, puisque les corps charnels de la plupart d’entre eux étaient depuis des décennies redevenus poussière !


L’homme en costume d’explorateur, n’était-ce pas le fameux arrière arrière-grand-oncle qui chassait le zébu, il y a de cela bien longtemps, en terre africaine ? Je croyais me souvenir, à présent, que la délicieuse fillette qui m’avait introduit au milieu de l’assemblée était l’une des jeunes sœurs de mon arrière arrière-grand-père, morte prématurément à l’âge de cinq ans d’une pneumonie. Et cette belle vieille dame, là-bas, qui tendait un morceau de pain à un minuscule chien portant autour du cou un amusant collier à grelot, ne pourrait-il s’agir de la tendre épouse de mon arrière-grand-père, qui nourrit de son vivant une passion dévorante pour les animaux ? Quant à cet homme bedonnant, au sourire bienveillant, assis devant le piano, qui rallume les cierges du candélabre placé devant ses yeux pour lui permettre de lire sa partition, ne serait-ce point, par hasard, le cousin germain de mon père, cet homme qui venait souvent en visite chez mes parents lorsque j’étais petit, et qui me prenait sur ses genoux pour me hisser à la hauteur des touches du piano, afin de m’apprendre cet air qui tantôt me paraissait si familier ?


Soudain, alors que je détournais mon regard vers la droite, j’aperçus mon père qui me souriait, arborant sur son visage une expression de quiétude que je ne lui avais pas vue depuis fort longtemps, accablé qu’il avait été pendant de longs mois par la maladie et les affres de la douleur. Je m’approchai de lui le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine, sous les regards emplis de tendresse de l’assistance, de ma famille. Mais à peine lui eussé-je touché l’épaule que ma vision se brouilla, que l’assemblée se clairsema, et que le visage de mon père, si paisible, si serein, disparut peu à peu dans le lointain, tandis que mes yeux se repaissaient une dernière fois avidement de sa vue. Puis je me réveillai, grelottant dans un grand lit glacial, les cendres du feu de cheminée depuis longtemps froides dans l’âtre. À travers les volets des fenêtres, le jour tentait de poindre, mais je ne m’en souciai guère : je me levai et quittai sur-le-champ cette demeure, bien décidé à n’y plus remettre les pieds. Ce manoir, havre de paix de mes ancêtres, destination finale de leurs errances terrestres, ne devait plus jamais être troublé par quiconque. Aussi pris-je rapidement des dispositions qui garantiraient à tout jamais l’inviolabilité à ce sanctuaire sacré, que je suis intimement persuadé de gagner un jour ou l’autre, sans la moindre appréhension puisque je vivrai ainsi éternellement heureux auprès des miens. »



***



Voilà, à mon sens, un résumé assez fidèle de l’étrange aventure qui advint à mon excellent ami, et qui changea à coup sûr le cours de sa vie. Trois ans après m’avoir relaté cette histoire, il mourut malheureusement des suites d’une angine de poitrine, plongeant dans la tristesse sa bonne épouse et ses chers bambins. Cependant, je décidai de raconter l’affaire, par le biais d’une épistole, à sa veuve, une femme douce et intelligente, qui me remercia avec effusion. Je ne sais si elle m’a cru, mais la pensée que son mari reposait désormais dans le giron aimant de sa tendre mère, auprès de ses pères, dut probablement lui apporter quelque réconfort.


Nous sommes en droit de nous demander si l’homme a nécessairement besoin de savoir ce qui l’attend après la mort pour vivre pleinement et de manière heureuse sa vie sur terre ; les uns imaginent le néant, les autres la chaleur et l’amour... Ne pourrait-on simplement se contenter d’être, sans chercher à savoir ce que l’on sera ? Quoi qu’il y ait ou n’y ait pas derrière le rideau qui retombe sur nous après notre dernière révérence, nous devrions tous avoir réussi comme nous l’entendions le spectacle de notre vie.


 
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   xuanvincent   
18/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Cette histoire de fantômes, que j'ai trouvée bien écrite, m'a intéressée.

Pour la forme, je note toutefois la longueur des phrases et de certains paragraphes, qui m'a par moments un peu gênée pour la compréhension du récit.

Pour le sens, je ne comprends pas trop le début du récit de l'ami du narrateur : on dirait qu'il vient du passé, d'un vaisseau (cette narration de la part d'un fantôme pourrait m'intéresser), pour se transformer, sans transition, en l'ami du narrateur... Il ne doit pas s'agir de cela, j'ai dû manquer quelque chose.

   Azurelle   
22/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un récit qui est bien travaillé tant par le vocabulaire que part la structure des phrases. J'ai même perçu qu'il y avait un changement d'atmosphère entre d'écrivain et son ami. On sent qu'on change de personne... En ce qui concerne l'écrivain, je ne vois rien de mystérieux lol si peut être une manière qui laisse deviner d'un milieu aisé. Par compte un petit reproche l'ami qui a vu tous ses aïeules a des enfants et une femme... pourquoi alors semble t-il seul dans le récit. S'il ne l'était pas, cela semble étrange qu'il n'ait pas averti sa femme qu'il y avait des individus dans la salle à manger. Sinon, ce texte a trop souvent des phrases longues, on sent Adraboz que tu maitrises ton texte pas de problème mais laisse respirer ton lecteur. C'est un beau texte mais à lire à l'oral cela doit être une véritable épreuve sportive de souffle.

   victhis0   
27/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Une prose que l'on dirait extraite d'un roman bourgeois du début du dix neuf eme siecle, et, c'est plutot un compliment, la langue y étant employée avec précision et savoir-faire. J'ai moins aimé la longueur inutile des phrases qui m'a fait perdre le fil à plusieurs reprises : une "écriture maigre" comme le prone si bien François Nourissier est, je pense, un conseil utile. En faisant plus concis, plus proche du sujet plutôt qu'une profusion de mots, je pense que le texte aurait gagné en force. Ca vaudrait le coup d'essayer ?

   Adraboz   
28/8/2008
[Message edité]

Une discussion a été ouverte à propos de ce texte ici :
http://www.oniris.be/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=3667&forum=6&post_id=41104#forumpost41104

   Menvussa   
23/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L'histoire me plaît. l'écriture est belle, peut-être un peu trop riche. La présentation gagnerait à être un peu aérée .


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