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Humour/Détente
Arielle : Le Jack Russel (conte de Noël)
 Publié le 13/12/10  -  17 commentaires  -  7069 caractères  -  128 lectures    Autres textes du même auteur

"Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi."

Jean de la Fontaine "Le lion et le rat"


Le Jack Russel (conte de Noël)


Joséphine Grosgrain avait l'âme légère. Les fêtes étant passées, la comédie des vœux, des cadeaux, des festins sombrait dans la nuit noire des corvées accomplies.


Elle avait obligeamment reçu, comme chaque année, la visite d'un vague petit neveu accompagné de sa marmaille. Il réglait en une soirée les obligations familiales et annuelles que ses principes lui imposaient. Toujours étroitement liés au protocole, il traînait dans ses bagages la dinde, la bûche et le sapin traditionnels :


- On l'a pris avec des racines, Taty, pour que tu puisses le mettre en terre après les fêtes !


Joséphine n'avait donc plus qu'un rite à respecter : débarrasser ledit sapin des afféteries et fanfreluches dont l'avaient surchargé ses neveux le soir du réveillon et lui faire prendre, marche après marche, l'escalier descendant au jardin.


L'empoté, bien installé au centre de la pelouse, aurait un an pour crever tranquillement, assisté dans son agonie par les arrosages copieux et réguliers de tous les chiens du voisinage.


Cette fois pourtant, les choses n'allaient pas se passer comme prévu.


Joséphine Grosgrain avançait en âge et les douze marches de l'escalier du jardin, quoiqu'il s'agisse de les descendre, lui paraissaient prendre chaque année un peu plus de hauteur. L'exercice devenait périlleux. C'est à la septième station que le calvaire de notre héroïne prit soudain une accélération dramatique.


Quand elle émergea du néant de son étourdissement, c'est grâce à une touffe d'aiguilles lui chatouillant la narine gauche que Joséphine comprit qu'elle n'était pas encore passée de vie à trépas. Elle distinguait un ciel laiteux au travers des branches épineuses et, sur sa droite, l'escalier la dominait de toute son arrogance de vainqueur. Elle ne souffrait pas mais parvint tout juste à détourner un peu la tête pour dégager son nez des griffes qui le titillaient.

Se concentrant sur ses sensations, elle constata qu'elle en avait vite fait le tour : à partir du cou, silence radio. Du bout du menton à l'extrémité des orteils elle paraissait s'être évaporée.


Joséphine Grosgrain, veuve depuis quelques lustres, avait pris l'habitude de régler seule et à son rythme tous ses petits soucis de contingence. Elle ne s'affola pas.

Sous son sapin, réduite à une tête sensible et pensante, elle se mit à réfléchir. Il était fort peu probable que quelqu'un s'inquiétât de son sort dans les heures, voire les jours à venir. Aucun voisin attentif et envahissant ne viendrait se pencher sur son sort. Il y avait belle lurette qu'elle avait découragé les invasifs de toute sorte et le cher neveu, dont le souvenir lui pesait, à cette heure, si fort sur le cœur, ne se manifesterait pas avant décembre prochain.


Le soir tombait. Quelques flocons commencèrent à tournoyer dans la lumière d'un réverbère qui venait de s'allumer. Joséphine se souvint d'un conte qu'on lui avait lu autrefois « La petite fille aux allumettes ». Elle revoyait les illustrations du livre : cet éclat bleu de la nuit dans laquelle baignait l'héroïne, la fleur jaune de l'allumette enflammée autour de son visage et de ses doigts transis… Elle aurait donné cher pour que la flamme d'une allumette ou d'un briquet vienne à cet instant lui réchauffer le bout du nez et les oreilles ! Elle s'endormit.


C'est le moment que choisit le chien de l'impasse voisine pour entamer sa ronde. Ayant, lui aussi, ses principes et ses habitudes, il optait invariablement pour la pelouse de Joséphine afin d'y humer les prémices de sa balade noctambule. Il fut surpris de sa découverte : le sapin qu'il aimait saluer à sa manière occupait, cette année, une position singulière, il tourna autour, perplexe et renifla longtemps cette forme humaine qui l'intimidait. Comme elle ne semblait nourrir à son encontre aucune hostilité et restait parfaitement immobile, il se rassura et fit ce qu'il avait à faire. C'était un chien sans états d'âme particuliers. Après avoir levé longuement la patte sur l'insolite il s'en fut à ses affaires d'un petit trot allègre.


Le second chien qui passa par là, un vieux de la vieille, claudiquant et quasiment aveugle, avait été chasseur dans sa jeunesse. Le fumet de bête chaude dégagé par Joséphine l'intrigua bien plus que la situation incongrue du sapin qui l'abritait. Il commença à creuser sous les branches, s'efforçant de dégager une proie éventuelle, ce qui eut pour effet de tirer celle-ci de l'état comateux dans lequel elle était tombée :


- Vous avez du feu ? furent ses premiers mots.


« La petite fille aux allumettes » l'avait suivie dans son sommeil ! Le chien sursauta et, confondu par sa méprise, fit un bond en arrière avant de revenir s'assurer qu'il ne rêvait pas… Les traces du passage de son prédécesseur canin le ramenèrent à une réalité plus familière. Il compissa soigneusement Joséphine avant de s'éloigner, digne et bancroche, sans plus lui accorder d'attention.


On ne peut pas dire que ces arrosages successifs aient eu une influence quelconque sur la santé de notre accidentée. Elle flottait, entre ses deux flaques d'urine, dans une brume incertaine où elle voyait sa propre tête se détacher de son corps et rouler dans le caniveau, légère boule de papier mâché, remontant la rue jusqu'au carrefour sous l'œil indifférent des passants.


Il était un peu plus de onze heures quand un troisième visiteur tomba nez à nez avec Joséphine. C'était un Jack Russel probablement très jeune, probablement offert à Noël, peluche vivante qu'on colle aux bras d'un enfant sans qu'il en soupçonne le mode d'emploi. Le petit terrier avait dû se glisser entre deux portes, échappant à la vigilance de ses nouveaux maîtres. Il avait sans doute trotté longtemps avant de rencontrer âme qui vive aussi fit-il une belle fête et force démonstrations d'amitié à cette présence humaine qui ne se dérobait pas. Sous la chaleur vigoureuse de ses baisers Joséphine semblait reprendre vie, clignait des yeux, grommelait, finit même par éternuer :


- Tiens, je m'enrhume ! constata-t-elle.


Afin de l'encourager à plus de participation, le chien s'accroupit à quelques pas, commença à japper joyeusement en esquissant une danse d'invite au jeu que sa malheureuse partenaire était bien en peine d'accepter. Mais il ne se décourageait pas, revenant à l'assaut à grands coups de langue avant de japper de plus belle en tournant comme un fou autour du sapin.


La maison de Joséphine Grosgrain était sise dans un quartier paisible dont les habitants, passé onze heures, éteignaient leurs téléviseurs avec un bel ensemble, rejoignant benoîtement leurs alcôves où, pour la plupart, les attendait un chat obèse que les nuits ne grisaient plus depuis bien longtemps.

Le tintamarre que faisait le petit Jack Russel finit par attirer l'attention des uns et des autres, on vit s'éclairer des fenêtres, s'entrebâiller des portes et quelques téméraires en pantoufles s'avancer jusqu'au perron au pied duquel gisait sous son sapin notre valeureuse héroïne qui venait de tourner de l'œil, étourdie, épuisée par le manège infatigable de son sauveur.


 
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   costic   
4/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai bien aimé cette histoire de Noël un peu piquante.
Les descriptions me semblent très justes comme les marches qui prennent des centimètres, l'évaporation d'une partie du corps de l'héroïne, l'agonie programmée du sapin...
Dans la phrase:
"...avait pris l'habitude de régler seule et à son rythme tous ses petits soucis de contingence" Le mot contingence seul me gène un peu.( Les petites contingences matérielles?)
Rien d'autre à signaler pour moi. J'ai apprécié l'histoire de cette Joséphine solitaire et débrouillarde et du petit jack Russel à la joie efficace.

   Mistinguette   
5/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Je le trouve sympa ce conte de Noël. L’écriture est plaisante et grâce aux descriptions on visualise très bien les scènes. Je pense toutefois que ce récit aurait supporté quelques lignes supplémentaires afin que s’infiltre un peu plus de suspens. Mais en l’état, il est à mon avis déjà pas mal du tout.

J’ai relevé une répétition qui est peut-être voulue. Je la signale tout de même au cas où ce ne serait pas le cas :
« C'était un Jack Russel probablement très jeune, probablement offert à Noël… »

Bonne continuation à l’auteur. J’espère à l’avenir lire d’autres textes de lui (elle) car j’aime beaucoup sa façon d’écrire.

MERCI pour cette lecture.

   Anonyme   
6/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Chouette ! Une histoire qui finit bien ! L'héroïne n'est que tétraplégique, alors qu'elle aurait pu mourir de froid, et sans allumettes, encore ! Mais non, elle se pâme parce que le chien tournicote. Damned.
C'est tout mignon, décalé, joyeusement canin et j'ai redécouvert avec bonheur les termes "compisser" et "bancroche", qu'on dirait tout droit sortis de "Mort à crédit" (je ne l'ai pas relu pour vérifier, mais l'hérédité lexicale me semble évidente).

Une petite remarque :
"Joséphine Grosgrain avançait en âge et les douze marches de l'escalier du jardin, quoiqu'il s'agisse de les descendre, lui paraissaient prendre chaque année un peu plus de hauteur. L'exercice devenait périlleux. C'est à la septième station que le calvaire de notre héroïne prit soudain une accélération dramatique" : "bien qu'il s'agît", concordance du subjonctif et marqueur de concession qui me semblent plus adaptés ; "prendre une accélération" me chagrine.

Merci pour cet agréable moment de détente.

   doianM   
7/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Jolie histoire accompagnée d'une bonne écriture.
J'ai eu du plaisir à la parcourir.
La ronde des chiens en visite est bien décrite, chaque animal avec sa personnalité. Et ils sont bien vivants.

Le rituel du sapin, la visite annuelle du neveu s'inscrivant dans la routine et l'obligation, la référence au conte d'Andersen rajoute un brin de nostalgie, de cette tristesse qui s'accomode assez bien avec l'humour mesuré.

Bonne continuation

   Anonyme   
13/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très jolie écriture, extremement soignée, précise, ciselée par endroit
"Après avoir levé longuement la patte sur l'insolite il s'en fut à ses affaires d'un petit trot allègre"
"peluche vivante qu'on colle aux bras d'un enfant sans qu'il en soupçonne le mode d'emploi"
Magnifique ode aux Jack Russel !
L'histoire est un peu décalée, l'humour aussi, légèrement, juste ce qu'il faut.

   alvinabec   
14/12/2010
Charmant conte qui aurait supporté sans s'alourdir qqes lignes de plus. Style soigné, pt-être des recherches sémantiques presque trop brillantes mais c'est Noël après tout.
Affèteries et fanfreluches, copieux et réguliers, sensible et pensante, attentif et envahissant, digne et bancroche, etc. engagent le texte dans un rythme -trop- binaire. L'expression "pas se passer comme prévu" pourrait être plus joliment tournée. A vous lire...

   Anonyme   
15/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Arielle ! Ayant moi-même 12 marches qui mènent au jardin et de surcroît un âge certain, j'ai dégusté ce très joli conte avec grand plaisir mais, malgré tout, une petite appréhension !
Trève de plaisanterie ! J'ai aimé cette belle histoire servie par une écriture que j'adore et, mon unique reproche, concerne la chûte que j'aurais bien vue un peu plus étoffée bien que l'auteur laisse supposer une fin plutôt heureuse... Un conte de Noël ne peut en aucun cas mal se terminer, n'est-ce pas ? A l'occasion, j'aimerais bien avoir des nouvelles de Joséphine...
Merci pour cet excellent moment ! Amicalement. Alex

   Anonyme   
16/12/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je vais évoquer deux éléments qui me semblent être les plus important dans une nouvelle. Premièrement, le scénario: Très franchement je le trouve un peu simplet mais peut être est-ce voulu. Tu as bien fait de mettre "conte de noël" entre parenthèse car ton texte ressemble plus à un conte qu'à une nouvelle. L'histoire est mignonne, attendrissante et ce marie très bien avec ton style d'écriture. Je passe donc au deuxième point: Ledit style que je qualifierais d'inventif et de "prose recherchée". Honnêtement, c'est ta plume qui m'a fait le plus d'effet dans ta nouvelle (ou conte?). Étant donné que ton scénario ne m'a pas particulièrement plu, ton style a assez bien rattrapé le coup, si je puis dire. Tu as une belle plume qui fusionne parfaitement avec le caractère émouvant de ton histoire. Après, chacun ses goûts, mais personnellement, ton texte n'a pas aiguisé mon sens artistique comme je l'attends d'une nouvelle (je préfères les chutes plus "violente", qui laisse le lecteur en état d'insatisfaction suffisante). Voilà ce que je pense de ton œuvre, j'ai été franc et je pense ne pas avoir été trop dur (si?). En tout cas, tu as du talent, c'est évident et même si je "n'adhère" pas à l'histoire, tu restes un Homme de lettre, un colon de l'Art... Bonne continuation ;)

   Anonyme   
22/12/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Dommage, l'écriture est très plaisante et l'idée de départ qui voudrait m'entraîner chez Amélie Poulain ou Adèle Blanc-Sec ou Odette Toulemonde très séduisante. Mais c'est de quelques aboiements qu'il s'agit et je suis quelque peu déçue. Vivement une histoire à la hauteur de cette écriture. Il faudrait etoffer le scenario. Il faudrait un vrai scenario. Je ne parle pas d'intrigue parce que ce n'est pas une chose incontournable, juste un scenario plus conséquent.

   Coline-Dé   
23/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'adore. L'écriture acidulée, l'humour bien dosé, la gentillesse sous -jacente, tout ce que j'aime est ici réuni dans une petite histoire savoureuse ( en plus, je pourrais me sentir concernée : mes voisins ont un Jack Russel et j'ai un sapin. Je ne vous dis rien de l'âge...)
Texte tout à fait bienvenu pour un Noël sans mièvrerie.
Oui, la fin est un peu courte, surtout parce que cette écriture jubilatoire nous donnerait envie d'une conclusion en feu d'artifice...

   widjet   
24/12/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Première nouvelle de notre poétesse. Je craignais le conte de Noël traditionnel, consensuel et bien pensant, en d’autres termes : bien chiant.

Bonne surprise, c’est un récit plutôt « aigre » et « acide » (comme le liquide qui arrose notre héroïne) et il y a quelque chose de délicieusement jubilatoire à lire cette humiliation (même si – hélas - l’auteur n’en rajoute pas dans le calvaire vécu par notre personnage) ; aussi je trouve dommage que Arielle ait choisi un dénouement heureux. Mais bon, c’est Noël quoi…

Par moment, on est un peu perdu (la perte de connaissance de la vieille n’est pas très clairement amenée et par moment on est tenté de croire que le neveu est toujours à la maison et on ne comprend pas qu’il ne vienne pas la secourir).

Un moment plaisant.

Widjet

   wancyrs   
4/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quelle belle plume!!!

J'étais pris entre le fou-rire et la tristesse de voir cette pauvre aîné prise sous son sapin ; c'est tragique. heureusement que tout est bien qui finit bien, et je pense que cette nouvelle pourra changer l'aversion que j'avais pour les chiens en sympathie.

Merci

   Simili-me   
5/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le ton et l'écriture sont légers, on sent que tout cela glisse sur Joséphine, et à quel point elle en a vu d'autres. En cela, le personnage est parfaitement décrit. Le ballet des chiens, et le dédain apparent de l'héroïne pour les vivants hommes et bêtes qui l'entourent, m'auraient donné envie d'insister plus sur l'ironie de son sauvetage. Du coup, comme d'autres, je trouve la conclusion un peu rapide.

   marogne   
21/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un gentil conte en effet. Un peu désabusé au début, sait-on vraiment ce qui pousse les gens à se rencontrer à date fixe, n’est-ce vraiment que pour satisfaire les traditions, les obligations sociales, ou se sert-on de celles-ci pour cacher un vrai plaisir de rencontre, et un vague remords de ne pas avoir le temps le reste de l’année de le faire (ne pas avoir, ou ne pas penser à le prendre).

L’écriture est légère, adaptée au contexte, même si je la trouve un petit peu trop « méprisante », mais cela fait partie sans doute de la volonté de l’auteur.

   Pepito   
17/7/2012
Un joli conte dont le début, peut-être à cause de la mort de l'actrice ces jours-ci, m'a rappelé Tatie Danielle.
J'ai adoré l'humour perpétuellement sous-jacent. Réchauffée au pipi de chien, fallait y penser.
Et être "sauvée" par un Jack Russel change du traditionnel StBernard...

   carbona   
4/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai aimé votre écriture. J'ai noté la répétition du mot sort dans la première partie du texte.

Je ne suis pas transcendée par l'intrigue elle-même mais plus par le ton un peu grinçant de votre nouvelle.

La grand-mère arrosé de pipis de chiens < moyen

Pas trop compris/aimé le passage de la tête du personnage qui roule comme une boule de papier mâché.

A vous relire.

   Gouelan   
20/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai aimé ce conte de noël. Il est tendre et drôle à la fois, malgré la chute de la vieille dame. Je pense qu'à l'avenir, si elle s'en sort sans trop de séquelles, elle prendra soin de son sapin de noël.
Il était une fois un sapin de noël et une vieille dame...
Merci pour cette belle lecture.


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