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Fantastique/Merveilleux
Bidis : Le petit ange de Noël [concours]
 Publié le 08/12/07  -  17 commentaires  -  8865 caractères  -  64 lectures    Autres textes du même auteur

Un petit bossu ne peut pas participer à la chorale de Noël


Le petit ange de Noël [concours]


Cette nouvelle est une participation au concours n°3 : Le Conte de Noël (informations sur ce concours).



Dans un joli bourg du beau pays de France, vivaient un Châtelain, sa femme et leur petit garçon qui s’appelait Éric.


Comme il était leur unique enfant, ses parents l’idolâtraient et le couvraient de cadeaux tous plus beaux les uns que les autres. Éric ne pouvait rien souhaiter qu’il ne l’ait immédiatement.


Mais le petit garçon était tout de même très malheureux car un mauvais génie lui avait jeté un sort à sa naissance : l'enfant avait l’épaule gauche beaucoup plus haute, beaucoup plus grosse et beaucoup plus ronde que l’épaule droite. On parlait bien de miracles possibles et de science, mais les médecins avaient jugé plus prudent de remettre toute opération à plus tard, dans une dizaine d’années, quand il aurait vingt ans.


Or voilà que pour les fêtes de Noël, la chorale de l’école avait décidé de donner un grand concert. Les enfants entonneraient des chants de circonstance, habillés en anges. Un costumier fut mandé, qui travailla jour et nuit pendant plusieurs semaines. Mais lors des premiers essayages, il s’avéra qu’hélas, aucun stratagème ne permettrait à Éric de porter des ailes comme les autres enfants. Sur son dos, l’empennage immaculé se mettait de travers et l’une des deux ailes dépassait obstinément toutes les autres de façon tout à fait inesthétique. Éric aurait dû accepter de se trouver au dernier rang de la chorale, caché par ses camarades et bien entendu sans ailes du tout et c’était d’autant plus dommage qu’il avait une voix magnifique et qu’il chantait très bien.


L’enfant bossu pleura beaucoup et décida avec colère que, dans ces conditions, il ne participerait pas à la chorale. Triste et déçu par cette attitude mais très compréhensif malgré tout, l’instituteur n’insista pas.


Alors, tous les soirs du mois de décembre, Éric se mit à prier désespérément :


- Petit Jésus, faites qu’au matin de Noël je me réveille avec un dos comme tous les autres enfants. Je vous en prie, je vous en supplie, mon petit Seigneur que j’aime, faites que ma bosse s’en aille pendant la nuit d’anniversaire de votre naissance et ainsi je pourrai aussi être habillé en ange et chanter avec les autres…


Et le matin du 25 décembre arriva enfin.


Quand Éric se réveilla, il sauta du lit et courut vers le miroir. Mais il sentait déjà que rien ne s’était passé. Et, effectivement, sa bosse était toujours là. Il se regardait avec tristesse car il restait tout tordu et affreux tel qu’il était la veille et tel qu’il se connaissait depuis toujours.


Il fit sa toilette en pleurant et descendit les escaliers. Dans le grand hall du château, il vit ses parents, les domestiques et les enfants de ceux-ci qui se rassemblaient devant la grande porte du salon. L’on attendait que tout le monde soit présent pour l’entrée traditionnelle dans la pièce où les attendait la magie de Noël.


Éric vint se glisser contre la porte et regarda par le trou de la serrure, car la curiosité le taraudait. Dans son angle de vision, une boule blanche à facettes, toute scintillante de paillettes d’argent, pendait au bout d’une branche de sapin…


Enfin l’on ouvrit en grand les battants de la porte et tout le monde entra en poussant des oh ! et des ah ! de surprise joyeuse.


Le grand sapin tout décoré de sujets multicolores, de guirlandes dorées, de boules en verroterie et de petites lampes mesurait bien deux mètres de hauteur. Éric reconnut, au pied de l’arbre, la crèche, car chaque année, il lui venait une affection particulière pour les santons qui représentaient la Sainte Famille, les animaux de l’étable, les bergers et les Rois Mages. Il savait comment Jésus était né dans une grotte que les bergers de Palestine avaient aménagée en étable et d’ailleurs, ils étaient là, les bergers, dans la ouate qui figurait la neige et leurs moutons les suivaient. Un peu plus loin, venus d'Orient et guidés par la lumière de l'étoile, marchaient les trois Rois, les bras chargés des présents symboliques : l'or de Melchior célébrant la royauté de l’enfant nouveau né, l'encens de Balthazar en hommage à sa divinité et la myrrhe de Gaspard pour l’homme qui plus tard sauvera l’humanité par sa souffrance. Éric se demandait comment l’on pouvait sauver les autres par sa propre souffrance et c’était là, pour lui, un grand et terrible mystère…


Un moment, il oublia sa tristesse. Les enfants se précipitaient vers les jouets disposés sur le sol, tous plus merveilleux les uns que les autres : des trains électriques, des voitures miniatures, des panoplies, des jeux de toutes sortes ainsi qu’un foisonnement de bonbons, de mandarines et de biscuits. Mais le plaisir d'Éric fut de courte durée car il se souvint que son plus grand souhait n’avait pas été exaucé.


Après le déjeuner où l’on mangea une énorme dinde et des marrons, il demanda et obtint la permission d’aller se promener de par la petite ville où se déroulait le traditionnel marché de Noël. Il promit de revenir avant que le soir ne tombe et sa maman, qui était blonde et jolie comme le sont toutes les mamans dans les contes, l’embrassa tendrement en lui mettant une bourse pleine de pièces d’or dans une poche de son manteau.


Il régnait de par les rues une joyeuse effervescence. Les gens se bousculaient devant les échoppes aux étalages colorés. Ici des fruits exotiques, là des fromages crémeux, là encore des bijoux de pacotille, miroirs, santons, écharpes de soie ou de dentelles… Et montaient des odeurs de boudins grillés et de marrons chauds, et l’on poussait des cris, et des rires fusaient…


Éric admira, sur un étal, un très joli coffret qui ne s’ouvrait que grâce à un mécanisme secret ainsi que l’expliquait le marchand. Le dessin du couvercle était fait de nacre incrustée dans de la laque d’or. « Voilà une bien jolie boîte où mettre mes trésors », pensa l’enfant. Comme il allait s’enquérir du prix de l’objet, il vit une vieille dame qui chancelait et qui allait tomber. Vite, il se précipita et la rattrapa juste à temps.


- Vous allez loin, Madame ? Donnez-moi votre sac, je vais vous aider.

Et, joignant le geste à la parole, il prit la charge de la pauvre vieille et la reconduisit jusque chez elle, non loin de là. Or, tandis qu’ils marchaient, la neige se mit à tomber, fine et espacée…


- Voilà, j’y suis. Merci jeune homme, vous êtes bien gentil.


Et Éric retourna vers les échoppes du marché.


Un homme était assis par terre. Son vieux manteau tout usé ne devait pas le protéger bien utilement contre le froid de l’hiver se dit Éric qui, spontanément, prit de sa poche la bourse et la vida dans la casquette du pauvre gueux éberlué.


L’homme criait quelque chose, des remerciements sans aucun doute, mais Éric était déjà parti, comme honteux de son geste tandis que la neige tombait soudain plus drue et que le carillon de l’église s’était mis à égrainer, à toute volée, ses notes cristallines.


Éric n’avait plus d’argent à présent pour acheter la jolie boîte, alors il décida de rentrer chez lui.


Comme il s’en revenait vers le chemin qui menait au château, il avisa, dans une ruelle un peu sombre du bourg, un petit garçon d’une huitaine d’années qu’entouraient trois malandrins. L’un d’eux tenait l’enfant qui trépignait et pleurait tandis que les deux autres fouillaient fébrilement dans un sac posé sur le sol. Éric n’écouta que son courage et vint se planter dans le groupe.


- Que se passe-t-il ici ? demanda-t-il d’une voix qu’il essaya de rendre intimidante.

- De quoi, Moustique ? Passe ton chemin, et au trot ! dit un des garçons accroupi devant son larcin.

- Il… m’ont… pris mon sac, hoquetait le petit entre deux sanglots.

- Rendez-lui son sac, ou gare à vous ! intima Éric, les poings serrés.

- Non, mais ! Tu t’es r’gardé, Microbe.


Et ce disant, le maraud se redressa et poussa rudement le petit bossu qui tomba sur le sol. L’autre se mit à lui donner de violents coups de pieds. Éric saignait vilainement mais parvint néanmoins à se remettre debout. Il se précipita courageusement vers son agresseur.


Ils allaient se mettre à deux contre lui, quand des passants attirés par le bruit de la bagarre, s’approchèrent, curieux. Voyant les gens affluer, les voyous, ne demandant pas leur reste, s’enfuirent. Instantanément, la neige se mit à tomber à gros flocons et un grand arc en ciel se dessina dans le ciel. Et, de tous les hauts parleurs de la petite ville, s’élevèrent vers le ciel les voix pures et aériennes des enfants qui célébraient la naissance de Jésus.


Alors, tandis qu’Éric consolait le petit en lui rendant son sac, une dame désigna à sa petite fille l’enfant bossu :


- Marion, regarde bien ce petit garçon. Car c’est un ange, vois-tu, un vrai petit ange de Noël...



 
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   Manonce   
8/12/2007
Magnifique conte de Noël !

   nico84   
8/12/2007
 a aimé ce texte 
Bien
Cette nouvelle nous apprend qu'il existe des anges sans aile. J'aimé ton idée et ton héros, qui donne sans retour.

Merci de nous plonger dans ton univers merveilleux et bravo pour cette participation.

   Sharyann   
13/12/2007
j'ai apréçié mais j'ai l'impression que ce genre d'histoire de petit ange, on en ait un peu trop vu...
Et peut-être n'est-ce encore qu'une impression (?) mais je crois voir que tu as des fois des difficultés à exprimer les sensations.
Bonne chance alors :)

   Musea   
29/12/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Joli conte!

   philippe   
31/12/2007

   Maëlle   
2/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Conte simple, un peu dans l'idée d'un Daudet, sans merveilleux mais avec esprit de Noël. C'est un peu trop simple, un peu trop gentil, mais la description du marché donne une vraie ambiance au texte.

   Lariviere   
2/1/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Joli conte de noël avec une jolie fin de noël !...

Il me semble que le récit décolle vraiment après le repas de noël, quand Eric sort se promener au marché de Noël.

L'histoire est belle, mais il n'y a là, rien de très original. Le coté candide de la fin, ne parait pas désuet et donne à cette courte nouvelle la petite touche émouvante qui la sauve...

Merci...

   Roselyne   
2/1/2008
Superbe ! il rare de rencontrer des personnes qui pensent aux autres en cette période de fêtes
Bravo !

   Roselyne   
2/1/2008
 a aimé ce texte 
Passionnément
j'ai omis de mettre une note

   Anonyme   
19/1/2008
C'est un conte de noël sans prétention mais qui adhère très bien au concept. Par contre, ceratines phrases sont très mal formulées, il faudrait t'entraîner d'avantage en expression car ton texte laisse une impression d'inachevé. Autrement, finissons sur une bonne note, c'était un joli conte.

   Anonyme   
6/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Je m’attendais à ce qu’Eric se métamorphose (littéralement) en ange ! J’ai cru que sa gibbosité était une aile en pleine croissance et non une simple protubérance.
L’idée était bonne…

   Doumia   
5/10/2008
J'adore les contes alors je suis retombée en enfance ! Votre petit bossu m'a embarqué jusqu'au bout. J'ai trouvé la fin très sobre porteuse d'une belle morale, parfaite pour un conte de noël.
Merci Bidis

   Flupke   
16/12/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un joli et conte et une morale que ne réprouverait pas Hans Christian lui même. Simple, clair et limpide, j’ai donné le print-out à ma femme en lui demandant de le lire et de le classer dans la « boîte », là où nous gardons des documents pour plus tard pour nos charmantes têtes blondes. J’aime bien la morale sous-jacente, pragmatique, aide toi le ciel t’aidera. Choisir l’illusoire d’un emplumage artificiel mais très visible ou bien un angélisme virtuel mais invisible. Cruel dilemme pour une âme d’enfant.
J’aime bien le passage sur la prière inefficace au petit Jésus surbooké. Cela sera peut-être l’occasion d’apporter un commentaire modérateur de ma part, afin de relativiser l’omnipotence du père ou du fils, un peu trop martelée parfois de manière visiblement capillotractée (« C’est pas moi qui a marqué le but, c’est Dieu ! » dixit mon neveu triomphalement, après un match de foot, au grand dam de mon beau-frère qui ne semble pas apprécier ce genre de lavage de cerveau au karcher). Quand à la nécessité d’intervenir dans des bagarres autres que KFAO (Kung Fu assisté par ordinateur), nous n’avons pas encore légiféré :-).
Merci Bidis pour cet agréable conte (qui plaît donc aussi aux grands) avec peut-être en prime la deuxième partie du commentaire par nos charmantes mais chronophages têtes blondes, dès le début de la prochaine décennie.
Amicalement, Flupke

   liryc   
11/9/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bravo Bidis pour ce joli comte, où la beauté prend le sens qu'il faut lui donner. L'univers de cette nouvelle est richement rendu dans la magie de la fête de Noël, ses rêves et ses injustices, plus frappantes en cette période.
lyric

   Anonyme   
11/9/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Bidis

Juste retour de manivelle. Bien aimé cette histoire soignée, bien racontée. Un conte pour enfants très bien construit, porteur de belles images. J'aime beaucoup la fin, je m'attendais à quelque chose de "fantastique/merveilleux" mais non et c'est tant mieux.

Juste une question sans importance aucune : en quelle année cela se passe-t-il ? Train électrique et bourse de pièces d'or... ne vont pas très bien ensemble. De plus ça fait quand même beaucoup (une bourse de pièces) pour un bambin de dix ans. Mais franchement c'est un détail anodin. Il y a aussi la mandarine, la fameuse mandarine ! qui me fait croire que ce Noël remonte à loin. D'ailleurs les images qui s'imposent à la lecture ne sont pas celles d'aujourd'hui. Enfin, j'ai pas transposé. Mais donc : électricité ou pas ?

Reste aussi "égrainé." Le carillon de l'église s'était mis à égrener ?

Un joli conte de Noël avec tout ce qu'il faut de juste retour des choses et moi la justice, ça me botte !

   Mwa   
25/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est rare de voir un conte pointait le bout de son nez...
Mais celui-là est très bien réussi !!
Un grand bravo, la narration est extrenement bien mené !!

   brabant   
22/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Bidis,


Alors là, la dernière phrase m'a flanqué comme un grand coup de mou, de bourdon, un grand coup au coeur, un grand coup d'émotion ! [Ben oui une larme quoi. Lol] Vous avez le sens du vrai miracle car les miracles hagiographiquement miraculeux sont banals. Le miracle en fait est dans l'oeil de cette dame et puis il va s'imprimer dans celui de la petite fille, il est dans la façon de regarder, dans le regard qui va au-delà mais sans tricherie, ni hypocrisie. Il n'y a pas ici de roi nu.

Une belle leçon pour ce concours de Noël

... où jusqu'au bout on ne trompe personne : Eric est un "vrai petit ange", pas l'Ange Gabriel non, ni un angelot replet et rose de composition, un "petit ange" !

N'est-ce pas "Merveilleux" ?

Somptueux !


Quelques petites remarques dont vous ferez ce que que vous voudrez (je ne suis d'ailleurs pas certain qu'elles soient toutes pertinentes) :

- Eric ne pouvait rien souhaiter QU'IL N'AIT immédiatement
- il s'avéra HELAS QU'AUCUN stratagème ne permettrait
- ... de par la ville... de par les rues... : répétition à deux lignes d'intervalle sans qu'elle soit stylistique.
- égrener ? (à moins que l'image grains/notes cristallines ne soit voulue en relation aussi avec la neige)

Je ne connaissais pas la signification de l'or, de l'encens, ni de la myrrhe. Vous lire est un enrichissement permanent en plus d'un agrément. Me reste plus qu'une nouvelle là ! Faudra songer à en écrire d'autres hein Bidis... :))))))))))))


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