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Réalisme/Historique
Camille-Elaraki : Une femme comme les autres
 Publié le 17/08/16  -  19 commentaires  -  6572 caractères  -  226 lectures    Autres textes du même auteur

Être femme de ménage, 24h/24, 6 jours sur 7 ; être une "bonne" dans une famille riche de Casablanca, c'est déjà pas facile. Alors pensez à la jeune trisomique qui travaillait dans ma famille…


Une femme comme les autres


« Zohra ! De l'eau ! » La jeune femme accourt. Empressée. Presque paniquée. Elle pose une bouteille d'eau sortie du frigo au milieu de la table. Puis, satisfaite du bon accomplissement de sa tâche, elle sourit de sa bouche édentée. « Sors d'ici ! Retourne en cuisine !… Et ferme la porte ! » Elle manque de se prendre une chaussure dans la figure. Obéit en riant. Zohra est comme ça. Elle énerve tout le monde. Alors tout le monde lui crie dessus. Avec son chiffon blanc qui lui bande la tête, son tablier en tissu rigide et ses sandales de caoutchouc, Zohra ressemble à n'importe quelle autre « bonne ». Elle est pourtant différente. La famille Khaoulani, dans laquelle elle travaille depuis qu'elle a quinze ans, vous le dira, à sa manière : « C'est un cas spécial. Elle est un peu débile. » En réalité, Zohra est atteinte d'une maladie mentale. Laquelle ? On ne le sait pas. Personne ne s'en préoccupe.


Autour de la table ronde du salon, la famille se réunit. Chaque jour, ce sont des dizaines de personnes qui rendent visite à leur matriarche, Latifa. C'est grâce à elle, que ses enfants ont pu faire des études, déménager à Casablanca et trouver la fortune là où on l'attendait. Nous sommes au Maroc. Personne ne s'étonne d'être obéi au moindre mot, d'être servi au moindre regard. Nous sommes au Maroc. Et moi non plus, je ne m'étonnais pas. Moi aussi, je criais sur Zohra. Je fais partie de cette famille et j'agis comme tous les autres.


Mais aujourd'hui, je la regarde différemment. Autour de la table, nous parlons en français. C'est ce que l'on fait lorsqu'on veut soustraire la grand-mère ou les femmes de ménage à certaines informations. Cette fois, c'est Zohra le sujet de tous les ragots scandaleux. Elle repartira demain dans sa famille, à la campagne. Définitivement. Elle a encore fait une connerie. Une connerie qui ne lui sera pas pardonnée.


C'est une de mes tantes qui raconte l'histoire. Zohra est chargée des courses. Depuis toujours, elle enfile une djellaba verte et un foulard bleu dans l'après-midi pour se rendre au marché. Récemment, les courses se sont faites de plus en plus longues. On s'est interrogé. On a enquêté. Et on a trouvé une réponse. Zohra discutait avec le gardien de l'immeuble avant de retourner à sa routine laborieuse. Un vieil homme moustachu, petit, maigre, desséché par le soleil. Ajoute ma tante, dans une grimace de dégoût. Bien sûr, lorsque ça s'est su, les cris se sont faits plus forts et les coups ont coloré le dos de Zohra. Que croyait-elle ? Qu'elle pouvait humilier la famille sans en subir les conséquences ? Qu'elle pouvait flirter avec un homme au grand jour, sans en être inquiétée ? Elle demanda pardon. Pleurait. Puis, finalement elle avoua. Le gardien l'avait demandée en mariage. Elle avait dit oui. Le bras qui la battait s'immobilisa dans son élan. Un mariage, pour une « bonne » au Maroc, ça signifie la fin de sa carrière de domestique et le début de sa vie en tant que femme au foyer et mère de famille. Zohra partirait donc, après toutes ces années ? Elle que nous pensions trop laide pour jamais avoir à s'en aller ? Ma tante interrompit les questions qui germaient tout autour d'elle : ce n'est pas fini. Le jour suivant, Zohra n'était pas allée aux courses. On le lui avait interdit. Mais dans l'après-midi, quand tout le monde faisait la sieste, et que la deuxième bonne était partie à sa place au marché, elle était descendue voir le gardien. Elle ne rentra qu'une heure plus tard. Elle avait les yeux gonflés de larmes. De la honte. Du déshonneur. On ne saura jamais exactement ce qu'il s'est passé. Mais elle ne se marierait pas avec le gardien. Sans doute jamais avec personne. Elle quitterait Casablanca et rentrerait dans sa famille pour y rester. Jusqu'à la fin.


Les hypothèses fusent alors des esprits échauffés par le scandale. Se serait-elle fait violer ? Seulement toucher ? Ou aurait-elle accepté de coucher avec cet homme, qui l'aurait aussitôt abandonnée aux châtiments de sa luxure ?


Moi, je préfère ne pas parler. Silencieuse, je regarde Zohra qui sert du cola aux enfants. Elle ne rit plus, le temps de quelques minutes. Je la regarde comme jamais je ne l'ai regardée. Non plus comme une domestique, que son travail aliène dans son humanité et à sa dignité, mais comme une femme, à part entière. Une femme qui s'est laissé porter par l'espoir, par le désir. Une femme qu'un homme a brisée. Une femme comme une autre.


Je me souviens de cette soirée de vacances où mes cousines et moi, nous nous ennuyions. Nous avions appelé Zohra pour qu'elle nous occupe. Nous lui avions posé des questions. Sur son enfance, sur son identité. Des choses dont elle ne parlait jamais. Puisque tout ce qu'on attendait d'elle, c'est qu'elle obéisse en silence. Elle n'était jamais allée à l'école. Son père l'avait « donnée » à une famille de la ville, lorsqu'elle était encore petite. Elle y avait travaillé plusieurs années, comme « petite bonne ». Là bas, le chef de famille la maltraitait et avait fini par lui mutiler le bras avec un couteau de cuisine. Elle nous montra ses cicatrices, en riant. Comme toujours. Après cet incident, elle était retournée chez elle, et son père l'avait renvoyée dans une autre famille. Anticipant nos questions de curiosité, Zohra nous montra sa carte nationale. On s'étonna de son âge. Elle était jeune. Était née la même année que notre cousin Naoufel. Elle avait vingt-cinq ans. Et pourtant, elle paraissait si vieille. On en rigola. Cruellement. Et naïvement, elle rigola avec nous. Finalement, nous nous sommes fatiguées de sa présence et l'avons renvoyée à la cuisine d'où elle venait.


Je ne crois pas être quelqu'un de méchant. Je ne vois pas ma famille comme des gens tyranniques et insensibles. Les habitudes nous aveuglent. Les traditions nous abrutissent. Ce n'est que la veille du départ de Zohra que j'ouvre les yeux. Là où dans mon autre pays, la France, nous la traiterions avec plus de gentillesse du fait de son handicap, au Maroc, on ne la voit que comme quelqu'un de stupide et méprisable. Nous n'ignorons pas la maladie mentale, dans ma famille. J'ai un cousin proche qui est trisomique. Seulement il faut croire qu'être reconnu comme tel est un privilège de riche.


Le jour suivant, Zohra emballe ses maigres affaires. En passant la porte, elle n'ose pas nous regarder dans les yeux. On ne la reverra plus. Ma grand-mère pleure. Malgré les hurlements et les coups, je m'étonne de voir qu'elle aimait Zohra. C'était sa manière de l'aimer, et ce sera la seule manière dont elle ne sera, sans doute, jamais aimée.


 
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   vendularge   
29/7/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

L'écriture tout à fait correcte nous raconte l'histoire d'une maltraitance insupportable, faite de railleries, de coups, d'humiliations et d'esclavage. Quelle que soit la tradition, le "respect" de l'autre dans sa fonction, fut-elle de servir, me paraît aller de soi. Ce n'est pas le cas ici, on va même plus loin en disant que la grand mère "aimait" celle qu'elle traitait moins bien qu'un chien, le summum de l'insoutenable; cela me rappelle ces hommes qui battent leur femmes du matin au soir et ont quelques fois une larme au coin de l'œil, ils aiment ce sentiment de pouvoir et ne sauraient d'en passer mais rein à voir avec l'amour.

En vérité, l'esclavage et la maltraitance des enfants et des adultes affaiblis par leur rang, leur naissance ou leur handicap ne sont pas l'apanage du Maroc, c'est universel chez les imbéciles.

Je regrette qu'à aucun moment on entende Zohra, ce qu'elle croit devoir subir, ce qu'elle pense devoir mériter. On plaindrait presque la narratrice.

Bref, le texte est bien écrit, il donne la nausée. Et si c'est fait pour, alors c'est réussi.

Vendularge

   hersen   
1/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
" Les traditions nous abrutissent"

Un excellent texte, plein d'humanité et de remise en question du narrateur.

Une tranche de vie. Voilà ce qu'on nous raconte, une tranche de vie d'une employée de maison atteinte de trisomie;

je suis vraiment très touchée par ce texte. parce qu'il montre de faon évidente qu'il est si facile de prendre les autres pour des esclaves, pour des jouets. Il n'y a pas besoin d'aller jusqu'au Maroc.

Merci de cette lecture.

   Anonyme   
18/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un récit émouvant, d'abord très bien écrit, qui nous montre la dureté des cœurs dans certaines cultures. Il y a des endroits où on s'encombre moins de principes humanistes qu'ailleurs, vous le démontrez parfaitement. Ce n'est qu'en s'en éloignant, en découvrant d'autres valeurs, qu'on peut alors s'interroger sur sa conduite précédente. Tout l'intérêt de s'ouvrir au monde.
J'ai beaucoup aimé votre clairvoyance sur ce point, votre prise de conscience et le remord qui l'accompagne, si tant est que l'histoire soit véridique. Quand les souvenirs sont douloureux et que nous n'avons plus de prise sur eux, seule l'écriture permet de panser les plaies, de dénoncer aussi. Vous y êtes parvenue avec brio.

   Charivari   
17/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai vraiment beaucoup apprécié cette nouvelle touchante, terrible, mais décrite sans pathos inutile. Ce qui m'a le plus plu, c'est que vous avez réussi à cerner une vision tout à fait particulière de la maladie mentale dans une société traditionnelle, le poids des traditions, l'importance des "on dit" ; et puis cette narratrice qui a du remords, cette grand-mère qui a la fin pleure pour Zohra, on évite absolument le manichéisme.

   Robot   
17/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très beau récit à la fois par le thème et par la qualité de l'écriture. Une démonstration des différences culturelles qui amènent à réfléchir sur la manière dont les us et coutumes peuvent influencer la façon de voir les choses, de guider les actes.
L'émotion naît sans recours au pathos, dans le chapitre qui parle de la soirée de vacances.
Ce que j'apprécie c'est le réalisme du regard porté sur les actes qui paraissent normaux dans un contexte et cruels dans un autre.
Rien n'est tout blanc ou tout noir.
La conclusion toute en nuance, culpabilisation et regret permet au lecteur de se plonger dans ses propres réflexions sur les habitudes qui aveuglent.

   Anonyme   
17/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le récit de bourreaux ordinaires fait de vignettes cliniques authentifiées du côté de Zohra et ignorées, mais faisant force de loi, du côté des martyriseurs.Qui est vraiment malade?
Par le biais d'une écriture qui maintient somme toute un certain détachement par rapport aux faits et où l'auteur ne porte pas de jugements trop détaillés et personnels, le texte devient vite glaçant.
Il est réussi en cela.
Merci à vous

   Jean_Meneault   
5/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai aimé cette nouvelle qui évite en effet les jugements faciles, le "populisme" etc... Votre écriture est claire, se lit avec aisance, sans avoir l'impression de devoir lire. C'est un texte touchant, qui traite du particulier avec une portée plus universelle, sans donner de leçon, humblement, ce qui le rend plus fort. Merci à vous.

   aldenor   
17/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte dense et sincère. Qui s’interroge sur les traditions et les relations humaines. L’auteur ne tranche pas, laissant se côtoyer les points de vue. Mais laissant aussi le sentiment d’une culpabilité partagée dans la triste destinée de Zohra.
J’ai aimé l’écriture vive et personnelle.

   MissNeko   
17/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir
J ai beaucoup aimé votre texte. Je l ai dévoré. Vous écrivez très bien : c est clair, limpide sans pathos. J ai bien imaginé l histoire : beaucoup d images se sont bousculées.
J ai le cœur bien serré pour cette pauvre jeune femme. Quelle tristesse.
La phrase suivante est criante de vérité et de lucidité :
Les habitudes nous aveuglent. Les traditions nous abrutissent.
Que de lucidité dans vos mots ..
Merci pour ce partage. J aurais tellement aimé savoir ce qu elle est devenue ....

   Anonyme   
18/8/2016
Commentaire modéré

   bambou   
18/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce texte est prenant et touchant dans sa dénonciation du sort réservé, dans une société inégalitaire, aux plus fragiles qui sont ravalés, sinon à l'état d'objet, au moins à celui de sous-êtres humains.
Il y a quelque chose de l'ordre de l'inéluctable. Et même s'il peut y avoir une sorte d'affection, d'attachement (l'émotion de la grand-mère)c'est ainsi ! On ne se pose pas de question.
Sauf peut-être la narratrice, dont on perçoit en filigrane le cheminement grâce au regard sensible qu'elle porte.

   Anonyme   
18/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Texte prenant et efficace: on le lit avec avidité et on est plein de compassion pour cette pauvre jeune femme. Les commentaire de la narratrice décrivent parfaitement l'inégalité de traitement des êtres selon leur origine sociale et ce au sein d'une famille aisée et sans doute cultivée. Quand elle dit que la grand mère l'aimait je ne souscris pas à cette interprétation mais la chute est belle.

Merci pour ce texte.

   Anonyme   
18/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte très bien mené. La description de Zohra au début est réussie, on se la représente bien. En quelques mots, on la connaît déjà... L'auteur sait nous transmettre l'empathie qu'elle éprouve à son égard et la colère aussi, concernant sa famille, tellement injuste et violente.
J'aimerais moi aussi savoir ce que Zohra est devenue et j'espère qu'une prise de conscience s'opérera chez ceux, ici ou ailleurs, qui pratiquent l'esclavage moderne. Peut-être grâce à la littérature?
Bravo!

   Lulu   
18/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Camille-Elaraki,

j'ai vraiment beaucoup aimé lire cette nouvelle. Il y a le récit, puis l'écriture. J'aime les deux à la fois.

J'ai trouvé pertinent qu'il y ait là une narratrice qui voit les choses de l'intérieur. Cela rend le récit plus vrai, plus touchant dans ses intonations. La narratrice raconte avec le recul qui est le sien, sans porter de jugement sur personne.

Je trouve l'écriture superbe. Vos phrases sont percutantes. On entend et voit les personnages... et on s'attache, même si le récit est court. C'est que votre texte est dense.

J'aurai assurément beaucoup de plaisir à vous relire.

Bonne continuation !

   vb   
19/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Texte très intéressant, très informatif que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. Je l'ai lu comme on lit une lettre de lecteur très bien rédigée dans un journal et c'est là que peut-être le bât blesse. J'ai le sentiment de ne pas avoir lu une nouvelle. Des adverbes, des qualificatifs, des descriptions d'odeurs, de couleurs, de sentiments, une action plus concrète m'ont manqué. J'aurais aimé pouvoir plus me mettre dans la peau de la narratrice et non pas simplement apprendre ce qui s'est passé, mais sentir l'action comme si j'y étais.
Un détail: j'ai trébuché sur "Un vieil homme moustachu, petit, maigre, desséché par le soleil. Ajoute ma tante, dans une grimace de dégoût." J'aurais préféré une virgule avant "Ajoute".
Félicitations pour ce très beau texte.

   Malo   
27/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte qui vous remue. Le poids de la tradition qui rend aveugle, insensible.La narratrice prend tout de même conscience de la dureté avec laquelle Zohra est traitée Cette petite bonne qui rit tout le temps... Une défense ? une façon d'accepter Sa vie telle qu'elle est ? Inch Allah... Le Maroc... En France aussi il y a des enfants esclaves.

   Anonyme   
6/9/2016
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Comme l'auteure met en exergue que cette histoire est arrivé dans sa famille, j'en déduit que c'est une histoire vraie, et qu'en tant que commentateur, j'ai le droit d'être meurtri par l'histoire de cette pauvre fille, et que si il y a un code déontologique à respecter, et bien là, il n'a pas été repecté.
Se débarrasser d'une femme, parcequ'elle est trisomique, et juste parce qu'elle aurait découvert l'amour, alors tel un tas de linge sale, on la renvoie chez-elle, dans la misère ou pourtant on était bien content, si j'ai bien compris, de l'extraire pour ''se servir d'elle'' en tant que femme à tout faire, et bien je suis désolé, mais moi je ne me contente pas de juger si c'est bien écrit ou pas.
Et l'approbation des commentaires envers la narratrice me font froid dans le dos.
C'est comme si l'on accablait cette pauvre fille une deuxième fois. Donc être trisomique dans une autre culture autoriserait ce mépris. N'y a-t-il pas quelque chose de dérangeant tout de même ? Je ne pense pas que les trisomiques apprécient vraiment votre histoire voyez vous ?
Je n'ai rien contre vous personnellement CAMILLE, et je me doute bien que ayez écrit votre histoire en toute innocence, mais comprenez que l'empathie du commentateur peut parfois, et là je ne sais pas si l'on peut parler d'empathie, car comme vous l'avez dit au début, il s'agit d'une vérité, avoir des réactions physiques dû à sa lecture.
Sinon cette femme, rassurez-moi, vous avez des nouvelles ? Elle va bien ? Où était-ce un renvoi définitf ?
En tous cas moi j'ai une pensée très tendre pour Zohra, et je souhaite du fond du cœur, malgré le choc qu'elle a dû ressentir, qu'elle trouve le bonheur, quelque part, n'importe où...

   Muscadet   
23/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Un éclairage intéressant sur le niveau d'intolérance de la classe moyenne au Maghreb, notamment sur les questions de l'atypisme comportemental et des pathologies mentales. Et un œil dans le microscope sur cette famille traditionnelle contemporaine qui donnerait certainement à Éric Zemmour du grain à moudre.
Lecture fluide et pesée.

   Anonyme   
13/10/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une affaire de pouvoir, de hiérarchie, de place, un écrit sociologique. Qui a la place de qui serait qui ou agirait différemment de qui. L'histoire est bien montée, j'ai aimé quand la narratrice appelle Zohra pour se distraire et le renvoie lassée, c'est tellement bien dit. Le dur attire le mou, etc... Obligé de se contenter de ça ? Un système bâti sur la peur, le mépris et la fragilité, un peu primitif, certainement, quelqu'un a dit :"le pouvoir, il faut se baisser pour le ramasser"... Ce texte est très bien écrit, je regrette que les trois dernières lignes ne soient pas au passé simple, pour la musicalité. Bravo à l'auteur et merci pour ce moment de lecture.

   Donaldo75   
15/3/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Camille,

Voici un récit qui nous livre brut de fonderie une vision de la société marocaine, de l'intérieur, sans concession. Il n'y a pas de jugement de valeur, de qualificatif inutile. C'est sobre.

La narration est prenante justement du fait de cette sobriété parce qu'en tant que lecteur j'aurais souhaité en savoir plus, par un rebondissement narratif, alors que la réalité exposée dans ces lignes ne le permet pas. On est dans l'authentique.

Bravo !

Donald


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