Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Fantastique/Merveilleux
clive_Stingray : Le Collectionneur
 Publié le 16/08/09  -  7 commentaires  -  34722 caractères  -  75 lectures    Autres textes du même auteur

Une route du Nevada, non loin de la zone 51, sera le théâtre d’une aventure extraordinaire où la noirceur de l’âme humaine va rencontrer la froideur du vide sidéral…


Le Collectionneur


Désert du Nevada. Un vent composé d’une poussière fine et ocre était en train de se lever. Balayant la petite route 375, il demeurait l’unique élément perturbateur du long ruban d’asphalte désertique…


Aucun nuage dans le ciel ne permettait aux rares insectes téméraires qui se trouvaient là, de se protéger des assauts de ce soleil de plomb.

Soudain, un petit point lumineux fendit le ciel à une allure vertigineuse. Arrivé à un point précis aux abords de la route, il stoppa net. Amorçant une lente trajectoire verticale, de violents éclairs improbables accompagnèrent son inexorable descente. Bientôt, une lumière vive émana du petit objet. Devenant rapidement insoutenable, son volume se dilata de façon exponentielle pour terminer sa métamorphose par un violent flash lumineux accompagné d’un bruit sourd.


En une fraction de seconde, ce phénomène céda la place à… une station-service.


C’était une station-service perdue au milieu de nulle part. Une station comme on n’en faisait plus. Ornée de deux pompes à essence qui dataient du milieu des années cinquante, il y avait aussi un restaurant et un atelier de mécanique. Avec leur allure délicieusement surannée, ils participaient à cette ambiance kitsch des années d’après-guerre…


À l’intérieur du café « E.T ! » - pour « Eat-Them ! » - un vieil homme s’affairait. De petite taille et armé d’un plumeau, il dépoussiérait avec application un cadre photographique accroché au mur. Il était habillé à l’image de ce lieu furieusement nostalgique, c'est-à-dire intégralement vêtu d’un vêtement blanc immaculé muni d’un tablier et de la toque assortie. Péniblement en équilibre sur une chaise en aluminium-plastique, il enchaînait les gestes méticuleux.


Soudain, le vieux poste de radio, posé sur le comptoir, se mit à fonctionner.

Le vieil homme s’arrêta net, esquissa un sourire et entreprit de descendre de son échelle improvisée. Il se fraya un chemin au milieu de ce décor typique des années cinquante où des tables dressées avec des nappes rouges à damiers côtoyaient le sempiternel juke-box. Des tabourets en skaï rouge étaient soigneusement alignés le long d’un comptoir zingué.

L’homme, au regard malicieux, tendit l’oreille et se mit à écouter religieusement son poste de radio antédiluvien…


- C’est dans des circonstances dramatiques que le couple infernal Phyllis et Morrison s’est encore illustré hier à Las Vegas ! Nous rappelons à nos auditeurs que « les mariés maudits du Nevada », comme se plaisent à les appeler nos confrères de la côte ouest, sont toujours activement recherchés par la police fédérale dans plus de vingt-huit états… Les faits se sont déroulés de la façon suivante : « Il était un peu plus de huit heures du matin quand le fourgon banalisé de la Western Union effectuait sa livraison quotidienne à la First National Bank, la plus grosse banque de la ville. D’après les premiers témoignages recueillis sur place, tout se passa très vite. Un clochard aurait abordé l’un des convoyeurs en pleine rue pendant qu’une femme, apparemment enceinte, les aurait au même moment interpellés, prétextant être victime d’un malaise. » La suite, chers auditeurs, vous la connaissez déjà, car cette barbarie a été filmée en exclusivité par une de nos équipes de reporters qui se trouvait là par hasard ! Nous ne commenterons donc pas à nouveau ces scènes d’une violence extrême et, rappelons-le, gratuite, qui confortent dans l’horreur la réputation d’inhumanité du couple ! Chers auditeurs, si vous les apercevez, surtout ne tentez rien ! Appelez le plus rapidement possible la police d’État. C’était Sean Levin sur KXNT, la radio de l’information, canal 840. Prochain rendez-vous à vingt heures.


Dès la fin du flash d’information, il coupa la radio… qui n’était pas branchée !


Il descendit du tabouret et regarda à nouveau son mur. Là, au milieu des centaines de cadres photographiques suspendus, un nouveau cadre vierge apparut.


- Oui, c’est ça ! Ici, ce sera parfait…



- Putain ! Morrison, coupe cette foutue radio ! J’en ai suffisamment entendu !


La jeune femme qui invectivait le conducteur, c’était Phyllis. Assise sur le siège passager, elle se tortillait pour pouvoir retirer un vêtement de grossesse factice qui dissimulait un fusil à pompe ainsi qu’un chapelet de grenades…


- Dis donc Phyllis ! La prochaine fois que tu chouraves une caisse, pense à refroidir son proprio seulement après l’avoir éjecté du véhicule… et non pas avant ! Tout ce sang et ces morceaux de cervelle, ça me soulève le cœur !


Celui qui conduisait avec une cigarette à la bouche, c’était Morrison.


- C’est bien la première fois que quelque chose te choque !

- Oui, je suis choqué, Mme Northrop ! Ça me désole qu’une voiture aussi neuve soit déjà si dégueulasse ! Quel gâchis !


Ils se regardèrent pendant quelques secondes puis s’esclaffèrent…


Désert du Nevada. Cela faisait presque quatre heures depuis leur départ de Las Vegas que les célébrissimes Phyllis et Morrison Northrop, le couple maudit du Nevada recherché par la moitié des forces de l’ordre des États-Unis, roulaient à tombeau ouvert avec leur coupé Ford Mustang flambant neuf sur la route 375. Ils devaient leur surnom macabre au funeste hommage qui leur fut rendu après le massacre qu’ils provoquèrent lors de leur mariage à Las Vegas dans l’église du Pasteur Johnson. Ce fut leur premier exploit…


Trente-deux crimes plus tard, ils défiaient toujours l’autorité d’État avec un culot impressionnant et une intelligence qui avait mis en échec toutes les tentatives pour les neutraliser.

Aucune logique ne dictait leurs actes car un vent de folie avait emporté leur raison. Pourtant, aujourd’hui, cette cavale avait un sens pour Phyllis et Morrison.

Pour fêter leur première année de mariage, ils avaient décidé de revenir dans la ville qui avait vu naître leur légende morbide… Monstres de barbarie, il leur arrivait pourtant de connaître des moments de lucidité où ils canalisaient leur folie dans un écrin de douceur, l’un envers l’autre…


Phyllis avait enfilé une tenue légère. Tout en se remaquillant, elle jeta un coup d’œil au travers de la vitre passager :


- Morrison…

- Oui, mon amour ?

- Qu’est ce qu’on fait ici ? Voilà plusieurs heures que nous avons quitté la route principale…

- Phyllis… nous en avons déjà discuté ! Tu as entendu la radio et vu les infos ! On doit faire profil bas durant quelque temps. En passant par les routes secondaires, on limitera le risque de se faire remarquer…

- Ok ! mais là, tu te surpasses ! Des collines à perte de vue, pas d’habitation, pas même une station essence…


Soudain, le moteur du bolide commença à produire des secousses inquiétantes. Quelques secondes plus tard, le véhicule s’immobilisa...


- Phyllis…

- Oui, mon amour ?

- La prochaine fois que tu piques une caisse… Assure-toi qu’elle a le plein d’essence !



L’air chaud et sec de la région devenait de plus en plus insupportable.


- Regarde Phyllis ! On est vernis ! Une station essence, juste là, devant nous…

- Super... Bouge-toi Morrison, c’est ton tour cette fois-ci ! De toute façon, je n’ai plus de munitions…


Morrison sortit du véhicule, ouvrit le coffre et prit un des sacs qui y étaient entassés… Il le jeta sur la banquette arrière. D’innombrables billets de banque se répandirent dans l’habitacle. Il passa la tête par la vitre du conducteur et regarda Phyllis dans les yeux. Il prit un ton très autoritaire :


- On se calme ! Je t’ai déjà dit qu’on doit être discrets. On a assez de thunes pour se mettre au vert quelque temps…


Phyllis le regarda tout en arborant un sourire radieux :


- Rapporte-moi un paquet de chewing-gum, mon amour…


Morrison prit quelques billets, posa son arme sur la banquette arrière, et se dirigea à pied vers la station-service.


Ce vestige de l’époque du baby-boom avait l’air abandonné. Il n’y avait pas un bruit. Morrison se dirigea vers le restaurant qui exhalait des odeurs à la fois douces et familières, à la recherche d’un jerrycan qui lui permettrait de ramener le véhicule à la station.


- Hé ! Y a quelqu’un ? Nous sommes tombés en panne sèche à quelques kilomètres d’ici, j’aurais besoin d’un jerrycan !


Aucune réponse. Il n’y avait personne. Pourtant, les tables du relais routier étaient dressées. Morrison pouvait sentir cette atmosphère unique où la nostalgie des lieux côtoyait un silence de mort. Il pouvait encore humer les effluves du bacon grillé et des œufs brouillés en provenance de la cuisine. Pourtant, pas une seule trace de fumée, ni de poêle sur le feu…


Il ne put s’empêcher de se diriger vers l’un de ces murs où s’exposaient ces innombrables photographies. Il ne pouvait pas l’expliquer mais Morrison était attiré par ces images. Il s’approcha comme hypnotisé par ces morceaux de vie emprisonnés sur du papier glacé.


Elles semblaient avoir été extraites de plusieurs albums de famille différents. Certaines d’entre elles, jaunies par le temps, montraient des hommes, toujours en costume, arborant un visage souriant, mais figé, et posant devant un véhicule flambant neuf. Morrison voyait même l’un d’entre eux arborer une mitrailleuse comme on en faisait plus…

D’autres, plus récentes, surprenaient, dans leur intimité, des couples donnant des baisers vigoureux. Mais ces photos exprimaient autre chose. Elles exhalaient, au travers de certains regards tourmentés, une violence couvée et exprimaient une inquiétude maladive, donnant une intensité rare à ces clichés…


Soudain, le juke-box se mit en route. Une mélodie semblant provenir d’outre-tombe parvint aux oreilles de Morrison. C’était un standard des années cinquante. Un slow mélodique et mélancolique comme l’on n’en faisait plus… Il s’approcha de l’appareil. Le juke-box s’arrêta net. Un rapide coup d’œil au travers de la vitre bombée qui affichait les titres de ces standards américains lui permit de retrouver le morceau joué. Il inséra une pièce pour le réécouter. Peine perdue. La pièce était systématiquement rejetée. Et pour cause, le juke-box n’était pas branché !


Imperturbable, Morrison récupéra la pièce et se dirigea vers le distributeur de sucreries aux couleurs vives. Son bocal de verre était rempli de boules de chewing-gums bigarrées. Il inséra à nouveau sa pièce, récupéra une boule rouge écarlate, la mit dans sa poche et sortit du café en direction du vieil atelier mécanique. Une de ses portes battait la mesure au rythme des rafales de ce vent exaspérant.


À l’intérieur, il trouva un bric-à-brac d’outils de mécanicien vétustes et abîmés, comme laissés à l’abandon. Pourtant, une lueur rouge vif attira son attention. Un jerrycan métallique flambant neuf se trouvait là, semblant attendre son futur propriétaire.

Aussitôt Morrison partit rejoindre les pompes. Le vent transportait une poussière ocre qui maculait la station. Il prit un pistolet de remplissage à l’anachronisme surprenant et le plongea dans le bidon métallique. Cela ne dura que quelques minutes…



Finalement, le coupé Mustang des Northrop apparut en approche de la station. Il se gara devant les pompes. Morrison sortit le premier tout en fixant le ciel. Le temps était en train de changer. Au loin, on pouvait apercevoir d’énormes nuages noirs, annonciateurs d’une tempête imminente, fréquentes dans la région à cette époque de l’année.


- Tu verras Phyllis, il n’y a personne. On fait le plein et on s’arrache d’ici. Je n’ai pas envie d’être encore ici quand la tempête arrivera…


Phyllis n’en avait cure des recommandations de Morrison. Elle jeta rapidement un coup d’œil autour d’elle et fit une moue désapprobatrice. Quelque chose la perturbait. Tandis que Morrison s’affairait pour remplir le réservoir de la Mustang, Phyllis sortit du véhicule puis ouvrit la portière arrière pour récupérer son arme. Une photo tomba au sol. Phyllis la ramassa. Elle faisait partie de leur album de mariage. Comment avait-elle pu échouer ici ? Phyllis la contempla puis dévisagea Morrison durant quelques instants. Elle lui adressa un sourire. Morrison s’en aperçut.


- Tout va bien mon amour ?


Phyllis lui tourna le dos, posa la photo négligemment sur un des sacs et prit son fusil à pompe. Elle changea radicalement d’attitude.


- Quelque chose cloche… Je veux en avoir le cœur net !


Elle referma la portière et, armée du fusil à pompe, commença à se diriger vers le café. Morrison vit l’arme et courut vers elle.


- Qu’est-ce que tu fais ? Je pensais avoir été clair. Pose-moi cette arme !


Phyllis s’arrêta net. Elle se retourna et se dirigea vers Morrison. Elle lui pointa son canon sous la mâchoire.


- Le premier qui me l’enlèvera des mains… Je lui souhaite bien du plaisir…

- Dis donc ! Tu prends ta grossesse trop à cœur ! Je te rappelle que tu n’es pas enceinte…

- Ah ! Ah ! Très drôle ! Je te ramène quelque chose ?

- Ok… Une bière mon amour ! Et ne traîne pas ! Un gros grain se prépare !


Tout en se dirigeant vers le café, Phyllis fit de dos un geste obscène avec son index en guise de réponse. D’un pas décidé, elle pénétra dans le « E.T ». Plusieurs minutes passèrent. Morrison avait fini de faire le plein d’essence et pestait contre le retard de Phyllis. Il vociférait de plus en plus fort. Les premières gouttes commencèrent à tomber. Bientôt un vent violent se leva.


- Phyllis ! Qu’est-ce que tu fous ? On doit partir maintenant !


Pas de réponse. Soudain, le juke-box se mit en marche. Morrison entendit cette même mélodie malgré la cacophonie naissante des éléments de la nature qui se déchaînaient. La pluie s’intensifiait. Les premiers éclairs firent leur apparition et devinrent rapidement de plus en plus menaçants. L’un d’eux tomba près de la station-service. Au même moment, Morrison aperçut une lumière bleutée furtive qui illumina, l’espace d’un instant, l’intérieur du restaurant. Toutes les lumières s’éteignirent et le juke-box devint muet… Des coups de feu retentirent. Morrison se dépêcha de prendre son arme de gros calibre et pénétra à son tour dans l’établissement. On distinguait à peine le mobilier.


- Phyllis… Où es-tu ?


Personne ne répondit. Morrison progressait lentement à la recherche de Phyllis. Il ne la trouvait pas.


- C’est très drôle ! Où es-tu encore fourrée ?


Au moment où il prononça ces paroles, la lumière revint et le juke-box redémarra.

À l’extérieur, le vent redoublait d’intensité. Brusquement, une rafale d’une force rare se déchaîna contre la porte battante du café et réussit à s’engouffrer dans la salle. L’un des cadres accroché au mur tomba au sol. Morrison s’approcha et le ramassa. Il n’y avait pas de photographie… Il le posa sur l’une des tables. Soudain, un bruit de moteur suivi d’un crissement de pneu le fit sortir de la salle comme un fou.


Morrison regarda rapidement en direction des pompes à essence… Le Coupé avait disparu ! Il pesta à qui voulait l’entendre.


- Qui est là ? Montre-toi, connard ! Montre-toi que je te fasse la peau !


La force du vent devenait insoutenable. De plus, la pluie formait maintenant un rideau opaque tout autour de lui qui rendait la visibilité impossible à plus de dix mètres. Au loin, il pouvait toujours entendre le bruit sourd des portes de l’atelier mécanique battant la mesure. Impuissant, il dut se résoudre à s’y réfugier. À l’intérieur, il chercha un endroit dégagé. Il s’assit sur le sol tout en croisant les jambes et posa son arme, attendant patiemment que la tempête passe.



La nuit commençait à tomber sur la route 375. La tempête s’était déplacée et avait laissé place à une nuit froide mais lumineuse grâce à une lune particulièrement brillante ce soir...


Morrison ouvrit les yeux. Il regarda tout autour de lui, évaluant la situation. Il y avait là d’énormes bidons d’huile usagée qui côtoyaient des bacs remplis de sable et un peu plus loin des bidons d’essence. De nombreux outils étaient soigneusement accrochés sur un antique établi tandis qu’un pont élévateur accueillait une vieille guimbarde qui, elle aussi, semblait appartenir à cet univers suranné des années cinquante…


Il examina son 44 Magnum. Il ne restait plus que deux balles dans le barillet… Tout en les contemplant, il sentait l’adrénaline qui montait inexorablement en lui. Ce même désir incontrôlable de faire le mal. Soudain, il entendit le bruit sourd d’un camion qui ralentissait. Morrison se redressa. Au même moment, le décor changea. Les vieux bidons disparurent au profit de véhicules en stationnement ! Le sol rocailleux de l’atelier devint un trottoir et les murs se transformèrent en devantures de magasins ! Morrison se retrouva attifé tel un clochard. Avec son Smith et Wesson, il était en train de braquer un convoyeur de fond !


L’espace d’un instant, il regarda autour de lui. Il n’avait pas bougé. Pourtant, il était bien dans cette rue de Las Vegas où, le matin même, les Northrop avaient commis leur dernier crime. Il ne comprenait pas. Phyllis était au sol, feignant son état de femme en enceinte. Un convoyeur était à ses côtés. Elle leva la tête et cria en direction de Morrison


- Qu’est ce que tu fous Morrison ? Tire !


Le visage du jeune convoyeur de fond était pétrifié de peur. Pris de panique, il posa sa main sur son ceinturon. Instinctivement, Morrison lui tira une balle au milieu du front. L’homme tomba à terre avec un bruit sourd. Tandis que Morrison agissait mécaniquement, Phyllis, après avoir attiré le deuxième convoyeur, s’était redressée et le tenait en joue avec son fusil à pompe. Morrison examina le fourgon.


- Le troisième convoyeur ne veut pas sortir, Phyllis !


En effet, respectant les consignes d’usage, le troisième convoyeur savait qu’il devait tenir cette position coûte que coûte… Phyllis était furieuse.


- Fait chier !


Elle dégrafa son vêtement de grossesse, laissant aussitôt apparaître un chapelet de grenades ! Elle en saisit une et colla le canon froid de son arme sur la glotte du convoyeur pour le forcer à ouvrir la bouche.


- Serre ça entre tes dents, connard !


Le convoyeur dut s’exécuter et mordit à pleine dent cette grenade. Avec un morceau de ruban adhésif, elle fixa le tout. Il regardait Phyllis avec un regard pétrifié. Elle le redressa en le maintenant en joue. Ils se dirigèrent vers l’arrière du camion. Phyllis appuya son arme sur la joue du convoyeur qui se retrouva acculé contre la porte arrière du fourgon. Sa tête s’écrasait maintenant contre la vitre. Son collègue, qui était resté dans le fourgon, pouvait assister à toute la scène.


- Ne bouge pas !


Phyllis se recula à bonne distance et invectiva le troisième homme.


- Si tu ne veux pas que la cervelle de ton collègue se répande sur la chaussée, tu as intérêt à ouvrir !


Un silence de plusieurs secondes s’ensuivit. Soudain, on put entendre la serrure du coffre-fort se déverrouiller. Un jeune homme tremblotant sortit en titubant, les mains sur la tête…


- S’il vous plaît madame ! Ne faites rien ! Je me rends !


Morrison s’engouffra dans le fourgon et récupéra tous les sacs qui s’y trouvaient pendant que Phyllis tenait en joue les deux survivants. Morrison courut vers le véhicule qu’ils venaient fraîchement de voler.


- Qu’est-ce tu fous Phyllis ? La police ne va pas tarder !

- Attends ! Je règle les derniers détails…


Phyllis ordonna au deuxième convoyeur de menotter son collègue par-derrière aux poignets et aux chevilles… Quant à l’infortuné convoyeur avec la grenade dans la bouche, Phyllis le menotta seulement aux poignets. Parmi les nombreux accessoires qu’elle transportait, elle prit un morceau de fil de pêche et fit un premier nœud sur la goupille de la grenade. Elle s’approcha du troisième convoyeur et fit un second nœud sur ses menottes. Mais le fil de pêche était bien court. Ce qui obligea le deuxième convoyeur à se baisser pour ne pas tendre dangereusement ce fil de la mort.


- Surtout ne bougez pas ! C’est un conseil…


Phyllis courut en direction de la voiture, laissant échapper un rire cynique.


Morrison démarra en trombe. Au bout de quelques mètres, Phyllis regarda dans son rétroviseur. L’un des deux hommes trébucha, déséquilibré par cette position obscène. Une explosion s’ensuivit…


- Je leur avais pourtant dit de ne pas bouger…


Le couple maudit se regarda dans les yeux durant quelques secondes puis s’esclaffa…


Alors qu’ils se dirigeaient à vive allure en direction de la sortie de la ville, un grand éclair bleuté jaillit. Morrison se retrouva dans le vieil atelier mécanique… Rien n’avait changé. Rien n’avait bougé. Pourtant, une odeur de poudre arrivait à ses narines. Il examina son arme. Il ne restait plus qu’une balle dans le barillet ! Morrison voulut sortir. Il se dirigea dans la direction d’où il était venu… Il n’y avait plus de porte ! À la place, un mur lui faisait désormais face. Aucune ouverture apparente. Il ne semblait jamais y avoir eu de porte à cet endroit-là ! Il retourna sur ses pas. Le décor avait encore changé. Un grand hangar lui faisait face désormais. Il était composé de parois claires à l’aspect métallique.


C’était absurde ! La modernité de cette salle tranchait avec tout ce à quoi il avait été confronté jusqu'à présent. L’éclairage lui-même était une énigme. Aucune installation lumineuse n’était visible, aucune ampoule n’était à l’origine de cet éclairage. Tout semblait provenir des surfaces elles-mêmes qui généraient une luminosité intense !


Mais il n’était pas au bout de ses surprises car cet éclairage dévoila un spectacle encore plus étonnant. En effet, il y avait là de nombreux véhicules de toutes sortes, de toutes marques. Certains d’entre eux avaient l’aspect du neuf et d’autres beaucoup moins récents, à l’image de cette Cadillac Eldorado Spécial Convertible de 1954 avec son épaisse couche de poussière ! Mais tous ces modèles avaient un point commun. D’abord, c’étaient tous des modèles haut de gamme, puissants et rapides. Mais surtout, un rapide coup d’œil sur quelques-uns d’entre eux le conforta dans la nature de leurs propriétaires. D’innombrables tâches de sang séché et de nombreux morceaux d’os humains maculaient les banquettes arrière de plusieurs de ces véhicules. Il aperçut également un nombre incalculable de munitions en vrac, des armes de gros calibre, des grenades, des armes blanches et même quelque chose qui ressemblait furieusement à… un bazooka !

Tout semblait avoir été laissé en l’état…


Au bout de cette concession improvisée, il retrouva son Coupé Ford. Morrison, d’un pas lent et toujours impassible, ouvrit la portière arrière. Imperturbable, il récupéra un grand nombre de munitions et rechargea son arme. Les billets de banque jonchaient encore le sol de l’habitacle. Ici aussi, rien ne semblait avoir été touché… À l’intérieur, il retrouva la photo de Phyllis qui avait échoué entre le siège conducteur et le frein à main. Il regarda cette photo durant de longues minutes. Soudain, tout s’éteignit. Morrison sortit immédiatement de la Mustang, l’arme à la main. Aussitôt, la lumière revint. Les voitures avaient disparu et le décor avait à nouveau changé. Morrison se retrouva dans le restaurant. Phyllis était là aussi…


- Qu’est-ce qu’il nous arrive, Morrison ? Toi aussi, tu…

- Il faut partir d’ici, Phyllis !


Au moment où il prononça ces mots, le décor changea à nouveau. Une mélodie familière résonna à leurs oreilles. Le restaurant avait laissé la place à un décor d’église. Morrison était dans son costume blanc éclatant et le visage de Phyllis resplendissait, magnifié par sa ravissante robe de mariée. Ils levèrent les yeux tous dans la même direction. Devant eux se tenait le pasteur David Johnson qui avait scellé leur union, il y a un an jour pour jour…

Quelques touristes jouaient le rôle de témoins et le photographe était déjà en place. Presque accroupi devant son appareil posé sur un trépied, il était prêt à saisir l’instant magique…


- Mes enfants ! Avez-vous les alliances ?


Fébrilement, Morrison sortit les alliances et les donna au pasteur. Il se tourna vers Phyllis et lui tendit sa main. Elle prit délicatement l’une des alliances. Le pasteur se retourna et tendit la main vers Morrison.


- Phyllis et Morrison, vous avez écouté la parole de Dieu qui a révélé aux hommes le sens de l'amour et du mariage. Vous allez vous engager l'un envers l'autre. Mais avant d’écouter vos consentements mutuels, je voulais féliciter mes jeunes enfants d’avoir pu surmonter toutes les épreuves que Dieu a mises sur votre chemin depuis votre naissance. Orphelins, vous avez été tous deux recueilli à l’institution St-Jean- de-Paul. Mais vous vous êtes rencontrés bien plus tard malgré cette promiscuité. Dieu a dû décider que c’était le moment… Un amour est né, un amour sincère. Vous vous êtes retrouvés pour surmonter à deux les futures épreuves de la vie.

David Johnson s’approcha de Phyllis, Il lui posa la main sur la tête.


- Votre éducation fut très difficile, n’est-ce pas Phyllis ?

- Oui, mon père…


Phyllis répondit d’une petite voix, gardant les yeux baissés. Le pasteur se recula et s’adressa aux futurs époux.


- Il faut donc louer le seigneur d’avoir mis sur votre route un guide spirituel aussi clairvoyant et tenace que fut la mère supérieure de l’institution St-Jean de Paul ! Dès les premières années de ton pensionnat, et ce, malgré ton parcours très chaotique, elle a toujours cru en toi, Phyllis. Surtout quand, avec l’aide de Morrison, elle t’a vu t’épanouir pour devenir la belle personne pleine de vie que j’ai maintenant devant mes yeux…


David Johnson se rapprocha à nouveau de Phyllis. Elle leva les yeux.


- Cela ne m’a donc pas surpris quand Phyllis m’a sollicité et que j’ai eu plaisir d’accéder à sa requête pourtant peu habituelle.


Une silhouette apparut derrière la colonne du fond. Bientôt, son visage fut éclairé par les vitraux de l’église.


- Mère Phileas ! Approchez ! Il y a ici deux personnes qui veulent vous remercier…


C’était une femme à l’habit austère mais au regard bienveillant qui s’approcha du couple. Elle leva les bras et posa délicatement ses mains sur le front de Phyllis et Morrison.


- Mes enfants ! Mes chers enfants ! Quel plaisir de vous revoir !


Au moment où la mère supérieure apposa ses mains, le pasteur remarqua un changement radical dans l’attitude des futurs époux. Alors que Morrison arborait désormais un rictus déstabilisant, Phyllis affichait une moue tourmentée, stigmate de souvenirs atroces et tenaces qui étaient en train de prendre possession de sa raison. Un souvenir particulièrement intense hantait désormais son esprit. C’était celui du regard horrifié de la mère supérieure quand elle fut surprise en train de dépecer un lapin vivant…


- C’est pour observer son petit cœur battre ! avait-elle répondu…


Elle fut punie très sévèrement pour cet acte de barbarie… qu’elle répéta de nombreuses fois, s’attaquant avec une violence inouïe à de nombreux animaux. Ses excès de folie rendaient toute adoption impossible. Désespérée par son attitude, la mère supérieure excédée laissa échapper une phrase qui résonnait encore dans l’esprit de Phyllis :


- C’est la fille du diable !


Des années très difficiles se succédèrent au pensionnat jusqu'à ce que son comportement change radicalement lorsqu’elle rencontra Morrison. Elle devint méconnaissable…


Le pasteur se dirigea vers Mère Phileas et fit un geste sec pour l’inviter à se reculer.


- Afin que vous soyez unis dans le Christ, et que votre amour, transformé par lui, devienne pour les hommes un signe de l'amour de Dieu, devant l'Église ici rassemblée, échangez vos consentements. La main dans la main, vous échangez vos consentements.


Morrison tourna la tête en direction de Phyllis et lui prit la main.


- Phyllis Saltana, veux-tu être ma femme ?

- Oui, je veux être ta femme.

- Et toi, Morrison Northrop, veux-tu être mon mari ?

- Oui, je veux être ton mari.

- Je te reçois comme époux et je me donne à toi.

- Je te reçois comme épouse et je me donne à toi.


Le jeune couple semblait former maintenant un seul être, partageant le même esprit. Ils terminèrent leur allocution à l’unisson.


- Pour nous aimer fidèlement, dans le bonheur ou dans les épreuves, et nous soutenir l'un l'autre, tout au long de notre vie.


Le pasteur leva les bras et joignit les paumes de ses mains.


- Je vous déclare unis par les liens sacrés du mariage. Vous pouvez embrasser la mariée !


La marche nuptiale démarra. Un long et vigoureux baiser fut immortalisé par le photographe. Les deux époux se séparèrent et… s’esclaffèrent !


Morrison ouvrit son costume et, tout en brandissant deux revolvers sortis de leur holster respectif, il mit en joue les témoins de la cérémonie. Phyllis renversa l’autel et sortit un long couteau de cuisine qu’elle avait dissimulé sous sa robe de mariée… Elle avança en direction de la mère supérieure. Ce regard, Mère Phileas le connaissait mais elle avait prié le ciel de ne jamais le revoir. Et l’impensable scène de barbarie débuta à un rythme d’enfer…

Morrison ouvrit le feu sur les témoins et les exécuta les uns après les autres tout en blasphémant à haute voix.

Phyllis, les yeux injectés de sang, prononçait de petites phrases incohérentes tout en arborant un sourire diabolique… Le pasteur s’interposa. Phyllis l’exécuta sans aucune hésitation. Dans sa grande mansuétude, David Johnson parvint à prononcer quelques mots avant de s’effondrer sur le sol.


- Que Dieu vous pardonne, mes enfants car s’il ne le fait pas, vous serez maudits pour l’éternité…


Plus aucun obstacle ne la séparait de la mère supérieure. Elle s’adressa à elle de façon confuse.


- Je n’ai jamais changé… Ma Mère ! Morrison m’a appris à canaliser ces petites voix qui résonnent dans ma tête… Avec lui il m’arrive de retrouver une forme de paix intérieure... Mais parfois c’est trop, cela doit sortir !


Phyllis se mit à hurler.


- Vous comprenez ?


Phyllis se jeta sur elle avec une sauvagerie extrême. Rapidement, la mère supérieure succomba aux assauts de cette harpie réincarnée... Malgré cela, elle s’acharna sur ce corps sans vie durant plusieurs minutes en prononçant ces mêmes paroles incompréhensibles…


- Phyllis ! Ça suffit maintenant ! On doit partir !


Morrison sermonna Phyllis. Il savait que c’était le seul moyen de lui faire toucher à nouveau terre dans ces moments de folie. Phyllis se releva. Sa robe de mariée était maculée de ce liquide épais qui dégoulinait de toute part. Son visage et ses mains étaient ensanglantés et elle affichait un rictus morbide. Elle se dirigea vers Morrison et le saisit par taille. Elle arborait désormais un large sourire…

De toutes les personnes présentes dans cette église, seul le photographe semblait avoir été miraculeusement épargné par ce carnage. Il n’avait pas bougé depuis le début de cette expédition punitive… Morrison l’interpella sur un ton léger :


- Hé ! Toi ! C’est ton jour de chance ! Il doit rester un témoin si on ne veut pas être maudits ! Fais ta plus belle photo pour la postérité et on te laisse la vie sauve !


Une petite voix résonna dans la nef.


- Avec le plus grand plaisir !


Le flash se déclencha… Les époux ne pouvaient plus bouger. Ils étaient paralysés. Le photographe se redressa, laissant apparaître son visage. C’était ce vieil homme au regard malicieux…

Soudain, le décor changea à nouveau. Les époux maudits se retrouvèrent à nouveau dans le restaurant de la station-service… Devant eux, une silhouette longiligne grisâtre de taille moyenne leur faisait face. Affublée de grands yeux noirs en forme d’amande, elle s’approcha des Northrop. Au fur et à mesure, son apparence changea pour qu’elle redevienne ce vieil homme qui semblait si sympathique.


- Je suis vraiment fasciné par l’espèce humaine et ce, depuis ma première visite dans les années cinquante… J’ai d’ailleurs gardé une nostalgie inextinguible pour cette période de votre histoire. Elle me rappelle une époque d’insouciance que vous semblez avoir perdue, vous autres les humains… Je suis déjà venu plusieurs fois sur votre planète à la recherche de cette inhumanité qui permet au reste de votre humanité de se définir comme telle. N’essayez pas de parler ni de bouger… C’est inutile. Vous vous contenterez désormais de regarder… comme tous les autres…


Soudain, un grand voile translucide apparut et enveloppa les deux époux. Repoussés violemment contre le mur du café, ils perdirent toute consistance… mais pas leur conscience. Le couple maudit du Nevada conserverait sa lucidité pour l’éternité…

Réduit à la dimension d’une photographie, il allait désormais rejoindre tous ces personnages barbares à l’image d’une humanité qui est parfois malade de ses enfants…


- Oui, c’est ça ! Ici, ce sera parfait… Ils seront la pièce maîtresse de ma collection…


Un vent léger se levait sur la route 375. Un grand flash lumineux jaillit en lieu et place de la station-service. Tout disparut. Seul un petit point lumineux s’éleva rapidement dans le ciel et prit une trajectoire impossible avant de disparaître au loin…




- C’est très tôt ce matin qu’a été retrouvé le corps de Marie Swan, 14ans, au bord de l’East River. C’est la seizième victime du tueur des lilas. Le mode opératoire est toujours le même. Comme toutes les autres filles, elle était nue avec des lilas dans ses mains… Les autorités locales n’ont toujours aucune piste pour l’instant. Un portrait-robot circule actuellement. Nous invitons la population à redoubler de vigilance et à rapporter tout comportement suspect aux autorités locales. C’était Laura Soltberg sur 77 WABC, la radio de l’information. Prochain rendez-vous à vingt heures.


Un soir de septembre. Un homme vêtu d’un manteau sombre marchait le long de Montgomery Street d’un pas rapide. Il se sentait épié depuis l’assassinat de la petite Marie. Il était anxieux. Rasant les murs, il décida de s’engouffrer dans la première station de métro venue… À cette heure de forte affluence, la rame que prit William Torne était bondée. Il décida de circuler au sein des rames pour trouver un endroit moins fréquenté. La chance lui sourit car la dernière rame était déserte, seul un petit garçon était assis au loin. William s’assit à l’autre bout. Au bout de quelques minutes, il entendit des sanglots en provenance du garçon. Après plusieurs minutes de gémissements, William décida de le rejoindre.


- Alors mon bonhomme, qu’est-ce qu’il t’arrive ?


Le petit garçon s’arrêta de pleurer. Il regarda William et lui tendit une fleur. Désarçonné, il la prit spontanément. C’était un lilas. En regardant à nouveau le petit garçon, il s’aperçut que c’était maintenant la petite Marie qui le regardait en s’esclaffant. Elle tenait un cadre photographique. Il était vide.


- Oui, c’est ça ! Ici, ce sera parfait…


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   jaimme   
16/8/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un petit gris justicier au nom de la période parfaite des Etats-Unis des années cinquante... Chacun ses goûts.
Ce qui m'a le plus gêné sur le fond c'est ce couple dont la psychologie se résume à un seul mot. Ils sont 'fous". Donc psychopathes tueurs criminels sadiques, etc. Même les téléfilms aux plus petits budgets essaient de donner un peu de consistance à leurs personnages. Pourquoi sont-ils "fous"?
Heureusement que cet E.T. est là pour nous sauver!
Je me suis donc profondément ennuyé.
J'aurais bien vu cette histoire au second degré: la même histoire, tellement exagérée qu'elle en serait devenue comique. Ce qu'essaie de faire Tarantino, avec plus ou moins de succès. Mais là j'ai l'impression de lire un Kill Bill au premier degré.

Sur la forme. Il y a un travail. Mais il n'est pas mené à son terme (tiens, est-ce que ça existe ça?). Bref, j'ai relevé par exemple:
- une lumière n'a pas de volume, mais une intensité
- à quelques lignes de distance, parlant de cette station service, il faut choisir entre "délicieusement surannée" et "furieusement nostalgique". Délicieusement et furieusement ne font pas bon ménage, à mon avis.
- Une fois Etat (pays) prend une majuscule (ce qui doit être), et quelques lignes avant c'est une minuscule.
- "tout se passa très vite", dans le contexte narratif il fallait écrire "tout s'est passé très vite".
- trois incohérences: un fusil à pompe caché dans un vêtement de grossesse? J'espère qu'il était démontable; la voiture du dingue est volée, mais il crie dans le désert c'est le cas de la dire, dans les deux sens du terme puisqu'il dit: "Montre-toi!". Logiquement le voleur présumé est parti, non?. Au début il nous est dit que les furieux n'ont plus de munitions, puis vers la fin ils en trouvent en grande quantité dans leur coffre. Ce genre d'incohérence peut être évitée par une relecture générale et rapide. En effet on peut avoir écrit le début de la nouvelle quinze jours avant la fin et oublier ce genre de détail vu par le lecteur qui, lui, lit en quelques minutes.
- il aurait fallu séparer plus nettement les paragraphes entre ceux qui concernent la station-service et ceux du couple infernal, avant qu'il arrive chez ET.
- "mitrailleuse comme on en fait plus": mettre un "n' "avant le en.
- phrases à revoir: "apparut en approche de la station", "le véhicule qu'ils venaient fraîchement de voler", pourquoi "fraîchement"; le conforta sur la nature" et non "le conforta dans la nature", "la mère supérieure excédée laissa (non: avait laissé) échapper",...

Donc une relecture sérieuse et multiple s'impose. Mais le plus important, me semble-t-il, est d'approfondir la psychologie des personnages. Le thème choisi, lui, est une question de goût.
Bonne continuation

   ANIMAL   
16/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Sur le fond, j'adore cette histoire, j'adore ce couple infernal genre Bonnie and Clyde ! Ce mélange de polar et de science-fiction me plaît, et puis la morale est sauve puisque l'extra-terrestre se substitue à la justice des hommes.

Pour un récit sous forme de nouvelle, je n'ai pas besoin d'en savoir plus sur les motivations des personnages. Il y aurait à creuser pour un roman mais là, c'est parfait.

Pour ce qui est de la forme, je rejoins assez le commentaire précédent. Le style m'a semblé étrange parce qu'inégal.

Il y a des moments très bien, j'apprécie particulièrement les dialogues entre les époux, l'humour méchant qui les anime et l'amour qui ressort très bien aussi. Mais lors d'autres passages, les phrases ne sont guère accrocheuses.

Exemple :

"Devenant rapidement insoutenable, son volume se dilata de façon exponentielle pour terminer sa métamorphose par un violent flash lumineux accompagné d’un bruit sourd".
La phrase gagnerait à être simplifiée ou scindée (par exemple : Bientôt, une lumière vive émana du petit objet et devint rapidement insoutenable. Elle se dilata de façon exponentielle pour éclater en un violent flash lumineux accompagné d’un bruit sourd). Ce n'est qu'une possibilité, bien sûr.

ou

"Morrison se dépêcha de prendre son arme de gros calibre et pénétra à son tour dans l’établissement" Au lieu de "son arme de gros calibre", il eut été judicieux de citer l'arme "son Colt .45, son .357 magnum si c'est une arme de poing, sa Marlin .444 pour une carabine..."

Bref, en retravaillant le style pour l'alléger, cette nouvelle serait un petit bijou pour les amateurs du genre.

Bravo pour l'imagination !

   florilange   
16/8/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Vrai, même dans le fantastique, faut 1 certaine cohérence, pour éviter de perdre le lecteur. J'ai lu cette nouvelle 1 peu longue d'1 bout à l'autre. Ne me suis pas réellement ennuyée mais souvent demandé où ces nombreux rebondissements allaient mener.
Je ne déteste pas la fin : savoir que le vilain couple est figé pour l'éternité, avec sa conscience, quelle belle punition.
J'aurais préféré que l'histoire s'arrête là. Mais bon, c'est la décision de l'auteur.
Pas si mal rédigé mais je n'aime pas "c'était 1 lilas". Le lilas est un arbre. Il lui a seulement mis dans la main une grappe de fleurs de lilas.
Merci de cette lecture,
Florilange.

   Farfalino   
16/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve que l'atmosphère fantastique de la station d'essence est bien rendue ainsi que la relation entre les deux époux maudits. Cela aurait pu être du Stephen King. J'aime bien aussi la perte de repères temporelles dans ce récit en partie à rebrousse-temps.

Je n'aime pas beaucoup la partie sur le mariage, un peu grand-guignolesque à mon goût.

L'épilogue est un peu long et sans doute inutile.

   Anonyme   
17/8/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Clive_Stingray. Comme Farfalino, mêmes réactions quant à Stephen King dont vous faîtes référence en ce qui concerne l'intemporel, et que j'apprécie, et le résumé sur le mariage qui m'a paru vraiment trop long. . J'ai noté entre autre, plusieurs répétitions (point - convoyeur et rames) et certaines phrases mal construites, si vous me le permettez, dont : "la tempête s'était déplacée et avait laissé place"...Peut-être supprimer "avait laissé place". J'ai bien aimé le style cependant, mais la longueur est un peu pesante. Peut-être venir à l'essentiel, en écourtant (ce n'est qu'une idée).

   Leandrath   
18/8/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Je suis partagé. y'a de bonnes voire tres bonnes choses. mais je reste avec cette impression de crossover entre "Tueur Nés" et "Rencontre du 3eme type" pas vraiment heureux (le crossover). les autres commentaires soulignent des inégalités de style, et le choix narratif du flashback imposé me parait ajouter à la lourdeur ou longueur du récit. Sucrer une ou deux anecdotes allégerait l'ensemble en le rendant plus lisible.
A part ça j'adore l'humour noir, cru et violent des deux protagonistes, même si c'est un peu cliché. Je mets moyen mais ya du potentiel.

   Jedediah   
19/8/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour et merci pour cette publication.

J'ai assez aimé le ton un peu "déjanté" de l'histoire... normal, puisqu'on se place dans la tête d'un fou meurtrier...
Dommage cependant que le titre, ainsi que les premiers paragraphes (décrivant l'arrivée de "l'OVNI") laissent autant présager la chute (en tout cas, ce fut mon cas).

Quant à la dernière partie, concernant le tueur des lilas, je suis partagé... Cela donne certes un certain cachet au texte, mais en rajoute peut-être un peu trop, puisque l'on sait alors déjà tout ou presque du rôle du "collectionneur"...

Le tout se lit facilement, même si j'ai trouvé que le langage était parfois un peu tordu : quelques répétitions ("années cinquante", "essence"), et quelques passages un peu confus :
"Phyllis ordonna au deuxième convoyeur de menotter son collègue par-derrière aux poignets et aux chevilles… Quant à l’infortuné convoyeur avec la grenade dans la bouche, Phyllis le menotta seulement aux poignets" -> C'est bien le deuxième convoyeur qui a une grenade en bouche, mais après avoir lu cela, j'ai douté et je suis revenu en arrière.

J'ai également relevé quelques coquilles :

"Morrison voyait même l’un d’entre eux arborer une mitrailleuse comme on en faisait plus…" -> il manque le n de négation : "comme on n'en faisait plus."

"Tout en se dirigeant vers le café, Phyllis fit de dos un geste obscène avec son index en guise de réponse" -> n'est-ce pas plutôt le majeur ? ^^

"Phyllis était au sol, feignant son état de femme en enceinte" -> le "en" est en trop.

"Tout semblait provenir des surfaces elles-mêmes qui généraient une luminosité intense !" -> j'ai été gêné par cette phrase, je pense qu'il manque une virgule après "elles-mêmes".

"D’innombrables tâches de sang séché" -> "taches" de sang.

"Elle se dirigea vers Morrison et le saisit par taille" -> "par la taille".


Merci pour ce moment de lecture et pour cette histoire somme toute assez noire et effrayante, mais aussi divertissante !


Oniris Copyright © 2007-2023