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Sentimental/Romanesque
colibam : Belle-de-nuit
 Publié le 16/06/09  -  13 commentaires  -  12878 caractères  -  70 lectures    Autres textes du même auteur

“L'amitié qui se lit sur les visages et dans les gestes devient comme une prairie dessinée par un rêve dans une longue nuit de solitude.”
Tahar Ben Jelloun


Belle-de-nuit


Le téléphone sonna.

Les yeux gonflés de sommeil, Jacques mit quelques instants à se rappeler qu’il était sur le canapé. Il jeta un œil à la pendule murale qui affichait 2 h 20. Dehors, la pluie résonnait sur les tuiles. Troisième sonnerie. Jacques se redressa sur un coude en cherchant le combiné à tâtons. Il décrocha enfin.


- Allô.

- Jacques ?

- Non, le Père Noël mais faites vite, j’ai encore des colis à fi…

- C’est Paul. Excuse-moi de te déranger à cette heure mais il va falloir que tu viennes.

- Que je vienne ? Où ça, en France ?

- Désolé mon vieux mais… C’est Greta. C’est fini, elle est partie.


Silence.


- L’enterrement a lieu quand ?

- Dans deux jours, au Père Lachaise.

- C’est bon, j’y serai.

- Merci, Jacques. Je passe te prendre à l’aéroport ?

- Ça va, je me débrouillerai. À bientôt.


Cette fois, il était complètement réveillé. Il s’assit et ferma les yeux. Sa tête tournait affreusement. Il avait fêté l’anniversaire d’un collègue de bureau, la veille. Après quelques minutes, il poussa un long soupir, se leva et buta dans une bouteille. Il l’entendit se renverser et le liquide se répandre sur le parquet.

Trois heures plus tard, il dormait profondément dans l’avion qui le ramenait en France. Le froid mordant qui l’accueillit à l’aéroport acheva de le dégriser. Il décida de prendre un taxi et arriva un peu après 20 h 00 au domicile de Paul. C’est Hélène qui ouvrit. Toujours aussi radieuse.


- Oh, Jacques. Rentre vite au chaud. Tu as fait bon voyage ?

- Ça va mais j’aurais préféré venir pour autre chose. Les autres sont là ?

- Estelle et Laurent arrivent demain matin.

- Et François ?

- Paul est parti le chercher à la gare. Ils ne devraient pas tarder à arriver. Donne-moi ton manteau et installe-toi. J’ai préparé un bon feu.


Jacques était à peine assis que la porte d’entrée s’ouvrit.


- Jacques, ce vieux Jacques ! C’est bon de se revoir. Ça fait un bail !

- Cinq ans.

- Cinq ans, déjà. Ça nous fait quelques rides en plus.

- Oui, et c’est pas fini avec l’enterrement.


Les trois amis s’installèrent devant la cheminée. Hélène vint les rejoindre avec un plateau fumant. Jacques croisa les jambes et regarda Paul :


- Alors ?

- C’est arrivé avant hier. L’hôpital m’a appelé au boulot. Elle est partie dans la nuit. Le docteur m’a assuré qu’elle n’a pas souffert.

- Tu parles ! Qu’est-ce qu’ils en savent au juste, ces foutus médecins ?

- Oh ça Jacques, je ne sais pas mais bon dieu, Greta n’est plus là maintenant. Madame Bijoux.

- Madame Bijoux. Vous vous souvenez la première fois qu’on l’a vue débarquer ?


C’était il y a vingt ans. Ils étaient tous les six étudiants en fac de droit et venaient d’arriver dans la capitale. En cherchant des endroits agréables pour passer leurs soirées, ils étaient tombés sur ce pub, dans une ruelle tranquille du vieux Montmartre. L’ambiance y était chaleureuse et la musique excellente. Ils disposaient en outre de deux billards et d’un jeu de fléchettes. Le top !

Après deux tournées de Guiness, elle était arrivée et s’était assise au fond, seule. Le patron avait déposé deux verres, un pour elle et un en face. Elle attendait donc quelqu’un. Lorsqu’ils avaient quitté le pub au milieu de la nuit, la vieille dame était toujours seule, au fond du bar qui résonnait de musique et de rires.


- J’crois bien qu’la mamie s’est fait poser un lapin, s’était exclamée Estelle.

- Tu m’étonnes, t’as vu le numéro ? Elle doit être sponsorisée par Ripolin.

- Arrête un peu !

- Pourtant tu peux pas la louper, avec tous ses bijoux. Un vrai sapin de Noël.

- Bon sang mais t’es vraiment nul Jacques !


Le lendemain, elle était revenue, à peu près à la même heure et s’était assise à la même place.


- Tiens, regardez, v’là madame Bijoux qui rapplique !


Sans qu’elle ait prononcé la moindre parole, le patron lui avait déposé ses deux verres. La dame avait bu le sien, lentement. Puis elle avait attendu, toute la soirée, dans l’indifférence générale.


- Ben dis donc, c’est la reine du rendez-vous manqué !

- De toutes façons, avec une silhouette de vainqueur comme ça, t’es condamné à la solitude.

- P’tête bien que c’est l’patron qui s’en occupe, une fois que tout le monde est parti.

- Arrête Paul, t’es lourd !


Au bout d’une semaine, les six amis s’étaient habitués au manège de celle qu’ils appelaient madame Bijoux. La vieille dame semblait tout droit sortie d’une carte postale des années 20. Un long boa argenté s’enroulait autour du manteau en fourrure noire dont elle ne se séparait jamais tandis qu’un large chapeau à plumes mauves coiffait son visage excessivement maquillé. Quant à ses doigts, ils étaient garnis de grosses bagues multicolores. Hélène semblait intriguée par l’étrange personnage. Un soir, alors qu’elle payait sa tournée au comptoir, elle se renseigna auprès du patron :


- J’ai une petite question. Vous connaissez la vieille dame au fond de la salle ?

- Madame Dulac ? Si je la connais ? Pour sûr, tout le monde la connaît à Montmartre.

- Pourquoi commande-t-elle deux verres à chaque fois ?

- Ah ça, y paraît qu’elle attend quelqu’un, son mari ou son amant, j’sais pas trop. C’est qu’elle parle pas beaucoup la p’tite Greta.

- Et vous ne lui avez jamais demandé ?

- J’préfère pas connaître la vie des gens. Y viennent ici pour s’amuser, se détendre. Elle, ça fait vingt ans qu’elle vient ici tous les soirs alors vous savez, si j’avais voulu.


Hélène n’en revenait pas. En revenant vers le groupe, elle s’exclama :


- C’est dingue ça !

- Quoi ?

- La mère Bijoux ! Ça fait vingt ans qu’elle vient ici tous les soirs !

- Vingt ans ? Et elle prend toujours deux verres ?

- Apparemment.

- Eh ben, on peut dire qu’elle s’accroche la mamie.

- Attends, tu imagines tout ce qu’on aurait pu boire gratos à la place ?

- Et les mecs, on pourrait p’tête faire quelque chose.

- Qu’est-ce que tu proposes ?

- J’sais pas encore. J’ai bien une petite idée mais…

- Dis toujours.


L’idée de Laurent était simple. Puisque Greta cherchait un amant, ils allaient favoriser le destin. Le lendemain, dans l’amphi de la fac, ils épluchèrent un magazine spécialisé de petites annonces. À la troisième page, Jacques s’exclama :


- Ouais, ça c’est bon, regardez : Homme seul, la trentaine, bonne composition, cherche femmes mûres toutes origines pour soirées à deux sans tabou. Complexées et timides s’abstenir.

- Quand même, tu crois pas qu’on va un peu loin ?

- C’est pour rigoler. Et puis qui te dit que ça marchera pas ? Eh, on pourrait être à l’origine d’une grande histoire d’amour !

- Mouaih. Enfin moi, j’aime pas trop ça, c’est quand même une vieille dame.


En sortant de la fac, pendant que Paul s’était renseigné pour obtenir l’adresse de Greta, Jacques et Laurent avaient rédigé une réponse à l’annonce.

Les premiers jours, rien ne s’était passé. Greta Dulac apparaissait toujours seule, à la même heure, et se réfugiait dans l’ombre, au fond de la salle.

Et puis, un soir, ils ne la virent pas. C’est Hélène qui le fit remarquer aux autres :


- Vous voyez où ça nous mène vos conneries ?

- Attends, tu vas pas me dire qu’elle ne vient plus à cause de l’annonce !

- Qu’est-ce que t’en sais ? C’est quand même curieux non ? Ça fait vingt ans qu’elle vient là tous les soirs et là, comme par enchantement, elle disparaît.

- Arrête tu veux ? Tu te tracasses pour rien. Va demander au patron, il sait peut-être quelque chose.


Lorsqu’elle revint vers eux quelques minutes plus tard, Hélène était écarlate. Et furibonde. Sans regarder les garçons un seul instant, elle apprit à Estelle que Greta avait été hospitalisée. Le patron n’en savait malheureusement pas plus.

Le lendemain, ils se présentèrent tous les six à l’accueil et demandèrent à rendre visite à la vieille dame. La secrétaire toisa le groupe, haussant les sourcils mais finit par leur indiquer la chambre.

C’est la première fois qu’ils la voyaient le jour, démaquillée et sans bijoux. Lorsqu’elle les vit, agglutinés sur le seuil de la chambre et qu’elle aperçut les fleurs que tenait Hélène, Greta sourit. Là aussi, c’était une première pour eux.

Au nom du groupe, Hélène lui tendit le bouquet et s’excusa. Greta parut surprise :


- Mais de quoi parlez-vous ?

- Eh bien, en fait, l’annonce… c’était nous.

- L’annonce ? Ah, vous voulez parler du jeune homme qui s’est présenté chez moi lundi ? C’était donc vous ? Remarquez, vous avez bien choisi. C’était un bel homme ! Mais voyez-vous, à mon âge, je n’ai plus vraiment le goût pour ces choses-là.

- On a eu peur. On a pensé que c’était de notre faute.

- Oh non, ça m’a plutôt amusée. Il était très charmant. Il a vite compris qu’on nous avait joué un tour. Je suis là pour mon cœur, j’ai fait un malaise dans la rue jeudi matin. En plein marché.

Paul s’avança alors, hésitant :


- Pour l’annonce, les filles n’y sont pour rien mais comme on vous voyait toujours avec deux verres au pub, on a pensé que vous attendiez quelqu’un. Et quand le patron nous a dit que vous veniez tous les soirs depuis vingt ans, on a voulu faire quelque chose. J’suis désolé, c’était pas méchant mais bon, on voulait juste rigoler un peu.

- Vingt ans à attendre ? Vous imaginez ? Je suis patiente mais tout de même. Non, ce deuxième verre était un simple geste, une invitation pour venir s’asseoir à mes côtés ; pour discuter un peu et me sentir un peu moins seule. Depuis que maman est partie, c’est dur vous savez.


Greta leur raconta alors les grandes étapes de sa vie. Elle était née en Albanie, une nuit glacée d’octobre 1921 et avait vécu toute son enfance à Pogradec, sur les bords du lac d’Ohrid. Son père était berger mais surtout Aroumain et à ce titre, il était suspecté par le gouvernement albanais de sympathie pour l’impérialiste et voisin grec. Les Aroumains, qui représentaient une minorité ethnique, étaient victimes de persécutions et d’humiliations quotidiennes de la part des autorités de leur pays d’accueil.

Un jour, une voiture officielle était arrivée au village. Les quatre occupants étaient repartis avec le père de Greta. Elle ne l’avait jamais revu.

Quelques années plus tard, sa mère avait fait la rencontre d’Henri Dulac, un médecin qui travaillait dans la région pour une ONG. Il avait ramené les deux femmes en France et s’était finalement marié avec la mère. Pourtant, leurs malheurs continuèrent. Deux ans à peine après leur mariage, Henri décéda. Le maigre héritage qu’elle reçut n’étant pas suffisant pour nourrir sa fille, Olga Dulac dut travailler comme danseuse dans un cabaret de Montmartre. Greta y travailla elle-même plusieurs années et découvrit ainsi le monde fascinant de la nuit qu’elle ne quitta plus.

Le jour de sa sortie de l’hôpital, ils vinrent tous l’accueillir. Ils se retrouvèrent au pub le soir même. Le patron parut surpris et demanda à Greta si tout allait bien.

Quand juin arriva, le groupe dut malheureusement se séparer. Les études étaient terminées et à vingt-cinq ans, ils avaient tous soif de travail. Laurent et Estelle, qui s’étaient mis en ménage, partirent en Vendée tandis que François opta pour Arles. Le choix de Jacques fut plus radical. On lui proposa de travailler dans un cabinet d’affaires, à New York. Quant à Hélène et Paul, ils restèrent sur Paris et purent ainsi continuer à voir la vieille dame. Paul passait la voir tous les soirs après le travail.

Lorsqu’elle tomba malade, Hélène insista pour qu’elle vienne vivre chez eux. La maison était suffisamment spacieuse. Elle put ainsi prendre soin de Greta jusqu’aux derniers instants.

Une bûche s’effondra dans une gerbe d’étincelles. Les quatre amis se séparèrent dans un silence rempli de souvenirs.

Le lendemain, il pleuvait. À 10 h 00, ils étaient au cimetière où les attendaient Estelle et Laurent. À la fin du cérémonial, le regard d’Hélène remonta vers la plaque :

GRETA DULAC. 1921-2004

Elle sourit et se retourna vers ses compagnons :


- Au fait, vous savez quel était son nom d’origine, avant que sa mère se remarie ?

- Non.

- Bukurnatë. Greta Bukurnatë.

- Eh ben, pour emballer les garçons, ça a pas dû être facile tous les jours !

- Tout le monde ne peut pas s’appeler Ramon, Laurent. Mais le mieux, vous savez ce que ça veut dire ?

- Tu t’es mis à l’albanais maintenant ?

- Non, j’ai juste demandé à une amie. Eh bien, on pourrait traduire ça par « belle-de-nuit ». Vous imaginez ? Pour quelqu’un qui n’a connu pour ainsi dire que la nuit, c’est plutôt curieux non ?

Paul sortit alors de sa poche un collier en perle. Il s’avança lentement vers le caveau et le déposa sur la tombe. Avant de partir, Greta avait insisté pour que chacun récupère un de ses bijoux. Mais, sans eux, elle n’était plus vraiment madame Bijoux. Autour de lui, ses compagnons en firent autant.

Un peu plus tard, le groupe quitta le cimetière. Les nuages étaient si noirs et le plafond si bas qu’on se serait cru en pleine nuit.



 
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   Anonyme   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Colibam
C'est une très jolie nouvelle portée par une belle écriture et j'aime particulièrement cette Mme Bijoux. L'idée est excellente et bien rendue, cependant, à la fin de la lecture je ressens comme un léger déséquilibre.

La première partie est grave, je m'attendais à ce que ce soit une personne chère à leur coeur qui ait disparu. Elle l'est, oui, mais pas autant que l'auteur voudrait me le faire croire et c'est là que le bât me blesse.

"C’est Hélène qui ouvrit. Toujours aussi radieuse." Ici j'ai tiqué, à cause du "radieuse", en de telles circonstances, peut-on l'être ? La réponse de ladite Hélène et celle de Paul aussi, est enjouée, presque gaie alors que les nouvelles et l'ambiance sont tristes.

le plaisir des retrouvailles entre les copains est peut-être un peu trop marqué.

Ensuite, je pense que tout le passage consacré à la rencontre, au questionnement, à l'intérêt suscité par cette Mme Bijoux est trop long, trop descriptif, pas assez tendre ou proche ou sensible.

J'ai ici le portrait d'une vie et d'une femme mais rien qui m'y rattache et qui me fasse ressentir une amitié (phrase du résumé) si intense qu'elle exige la réunion de tous, pour cette raison là.

En fait, j'ai l'impression qu'ils s'y intéressent parce qu'elle les intrigue, qu'ils lient connaissance avec elle, s'amusent de cette blague (qui aurait pu vraiment mal tourner) et qu'ensuite, ben elle a cet accident. Et puis quelques années plus tard elle s'en va. Deux sur les six restent près d'elle. Un troisième la voit de temps en temps. Est-ce suffisant pour nouer de tels lien ?

Ce que je veux dire c'est que ces années là, moi lectrice, je ne les ai pas. Je ne sais rien de ce qui se noue entre Hélène Paul et la vieille dame.

J'aurais compris si Hélène et Paul étaient les seuls à éprouver ce chagrin, mais justement... Hélène est "radieuse".
la réunion des six, plus j'y réfléchis, moins elle devient probable, cependant l'idée est belle, mais ça manque de lien, d'intensité peut-être.
Ce n'est évidemment que mon ressenti.

   Selenim   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Malgré une écriture sobre et ciblée, j'ai trouvé que l'histoire s'embourbait dans des élans mielleux. J'ai eu la désagréable impression de lire par moment un scénario pour téléfilm produit par tf1.
Depuis Battement d'elle, je suis chaque écrit de l'auteur car il arrive à prendre cette distance qui transforme le mièvre en émotionnel. Malheureusement ici ça ne fonctionne pas, un moment d'égarement peut-être.
J'ai eu comme l'impression que cette histoire avait des émanations autobiographiques, comme si l'auteur, trop concerné, n'arrivait pas à prendre de la distance avec son texte.
Je n'ai pas réussi à me passionner pour cette bande d'étudiants aux échanges verbaux plats et stéréotypés. Madame Bijoux aurait pu être un personnage attachant s'il ne s'était pas résumé à 2 verres en forme d'énigme, une visite à l'hôpital et un passé larmoyant mais vite expédié.
Une déception, la première. Autant dire un grain de sel au regard de la totalité des textes de l'auteur.

Selenim

   nico84   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Belle écriture comme toujours colibam. Bravo pour ton style, cette manière de si bien raconter. Quant au fond. Je suis perplexe. C'est mignon mais il ne se passe pas grand chose. Une anecdote humaine, je comprends le message. Mais je n'ai pas du tout été transporté.

Ton écriture rattrape un peu ce que je ressens comme une "vide" de fond. Vide est peut être un peu fort mais il ne se passe pas grand chose. Je me cantonne peut être trop à l'histoire concrète, je m'arrête moins aux sentiments mais c'est aussi la manière dont sont rendus les émotions qui me laissent insensible.

Desole colibam, on ne peut pas toucher le lecteur que je suis à tous les coups. Bonne continuation.

   Anonyme   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Moi j'aime assez bien cette petite tranche de vie... servie par un style toujours aussi agréable et naturel.

Voilà une rencontre qui n'aurait jamais dû déboucher sur quoi que ce soit, et que le hasard, les circonstances transforment en une jolie histoire humaine.
Au fond, si Madame Bijoux n'avait pas fait un malaise, probablement n'y aurait-il jamais eu de contact entre l'une et les autres. Et probablement cette dame aurait-elle terminé ses jours dans la solitude. Et puis non, il se passe quelque chose qui va modifier tout ça... une banalité, comme presque tout ce qui nous arrive dans nos petites vies, après tout. Une banalité qui adoucit les uns dans l'innocente cruauté de leur jeunesse, et aide à se dire que dans toute relation, il y a matière à se construire.

Et je comprends que cet épisode de la rencontre avec Mme Bijoux soit une sorte de "mythe" commun à tous ces jeunes gens éparpillés dans leurs destins respectifs, quelque chose qui va les rassembler un instant autour du souvenir du "bon vieux temps". Et l'émotion que son décès génère est un mélange de sentiments divers, certains triste et d'autres plus légers, dont également une certaine nostalgie.

   Anonyme   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'aime l'écriture aérienne et précise.
Les dialogues sont très réussis, très crédibles.
Le personnage de la vieille dame est attachant mais un peu brouillé comme si on la voyait à travers un filtre. Par contre ce qui me gêne c'est le groupe d'étudiants, qui se lie à elle comme ça sans vraiment de raisons. Il manque dans ce texte les ressorts qui ont rendu possible cet attachement , et faute de ces ressorts ces relations paraissent artificielles, pas vraies.
Mais c'est toujours un plaisir de lire Colibam

Xrys

   Anonyme   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut colibam ! Une histoire simple, trop simple diront certains ! Pas pour moi... Je veux encore croire en l'homme et aux beaux sentiments. Peut-être ne suis-je qu'un vieil utopiste... Tant pis !

   widjet   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Hé bien je trouve certains de mes compagnons particulièrement sévères. L’histoire n’est certes pas révolutionnaire, mais là encore, la délicatesse de l’écriture sublime le sujet.
Colibam écrit vraiment très bien. Une sobriété réfléchie, un bon dosage dans le descriptif et la narration (ni trop ni pas assez) et un sens de l’observation qui sonne juste dans la psychologie des personnages.
De plus l’auteur refuse de tomber dans le piège du pathos qui lui tendait le sujet et à l’instar de son personnage, il prend même le contrepied en nous montrant une vieille dame qui ne s’apitoie pas sur son sort et des retrouvailles entre amis pleines de cette simplicité pudique.

Et c’est justement cette simplicité qui finit par nous toucher.

Du bon travail.

W

   xuanvincent   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Je suis assez d'accord avec les paroles de widjet.

Si cette nouvelle m'a paru tout d'abord un peu simplement écrite (cela m'avait surprise) - par rapport à d'autres textes de l'auteur - après l'avoir relue, l'histoire m'a davantage intéressée.

   Anonyme   
17/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé. J'ai lu aisément, l'histoire est émouvante et sonne vrai. (-sauf- personne en 20 ans n'avait eu l'idée de partager sa table?... A la "clinquante de Tbilissi"? Peu importe.)
L'écriture tient bien la route. Une lecture agréable.
Bravo.

   nemson   
17/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien
salut Colibam. il me prend une envie de commenter ce matin, alors je me lance.
l'ecriture est correct le style simple est la sructure classique donc globalement c'est tres lisible ce qui est deja 50 % du boulot. Par contre les dialogues sont un peu bateau ex:
"- jacques ce vieux jacque ça fait un bail": personne ne dit jamais ça dans la réalité en retrouvant quelqu'un à mon humble avis.
et puis quelques image a coté
"Sponsorisé par ripolin": aucun lecteur de moins de trente cinq ans ne sait qui est Ripolin.
"comme un sapin de noël": beaucoup utilisé deja.
Et, bon c'est un detail, mais qui moi m'a un peu chagriné: On n'enterre plus les quidams au pere lachaise depuis jim morrison à moins d'etre le dalaï- lama.
Sinon lecture agreable puisque je l'ai lu.
amicalement.

   florilange   
20/6/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Cette nouvelle est agréable à lire, rien à dire côté style, tout est fluide.

Vrai que, sur le fond, j'aurais préféré, au lieu de lui faire 1 petite blague pas méchante mais 1 peu stupide, qu'ils viennent s'assoir chaque soir, l'1 après l'autre, à sa table, pour en apprendre 1 peu + sur cette vieille dame solitaire... Dire que c'est ce qu'elle attendait! Ils auraient ainsi chaque fois appris des détails de sa vie passée & noué de vrais liens d'amitié.

Mais bon, c'est mon ressenti & chacun voit midi à sa porte dès qu'il s'agit de raconter 1 histoire. Merci de cette lecture, colibam!
Florilange.

   Menvussa   
23/6/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une bien belle histoire, servie par une sacrée plume.

L'auteur nous tient en haleine avec trois fois rien. Un épisode qui pourrait être tristement banal dont il nous fait presque un conte de fée.
Un réel plaisir à lire ce texte.

Bravo

   brabant   
11/7/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
A mon sens et à mon humble avis, vous évoquez trop de pesonnages et trop de destins dans cette nouvelle. Ce qui fait que vous n'arrivez pas à les caractériser vraiment, à partir de là je ne peux pas m'y attacher car ils ne sont pas incarnés. Le groupe est délétère. Qui est qui? Qu'est-ce qui distingue l'un de l'autre? Il y a là matière à un roman ou à plusieurs nouvelles...
Peut-être trop de travail, ce qui fait que je ne vois que des directions. Où m'arrêter pour prendre un personnage par la main et lui dire: Alors! Si on discutait un peu? A peine est-il nommé qu'on passe à un autre. Hé! Parle-moi!... Il est parti... et le suivant fera de même...
Vous avez certainement vos motivations et le droit de ne pas être d'accord.
Amicalement


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