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Policier/Noir/Thriller
Leina21 : Rebirth
 Publié le 16/06/09  -  9 commentaires  -  5877 caractères  -  69 lectures    Autres textes du même auteur

L'éveil, puis le réveil. Une prise de conscience qui change tout, sauf peut-être la véritable nature de sa propre essence.


Rebirth


Une vive lumière me transperce les yeux. Un amas de bruits indicibles les uns des autres berce mes oreilles, étouffant et enveloppant. L'air glacial me brûle la gorge et les narines à chaque inspiration, si bien que toute odeur disparaît presque. Ma bouche est pâteuse, lourde et épaisse. Ma tête est étourdie. Engourdie. Au moment même où ces informations pénètrent le cortex cérébral, ma conscience irradie tout mon être. Cela fait des heures que j'erre.


Ma dépouille désincarnée est portée par le flux du mouvement même. Tout mon être est douloureux, mes pieds sont meurtris par ma longue traversée de la ville. L'atmosphère froide et pesante consume mes mains et mes cuisses au travers de mon jean. J'ai la tête lourde et ankylosée. Malgré tout cela, mon corps se meut de lui-même, comme un automate et lorsque je ressors à nouveau de ma torpeur je me trouve sur les quais. Mon reflet dans l'eau fuyant et hésitant me fascine. Hypnotique. Je ne peux défaire mon regard du leurre miroitant et capricieux qui m'absorbe un peu plus à chaque frémissement.


Pourquoi suis-je ici ? Je n'en ai aucune idée. Ni même de qui je suis. Il faut se rappeler. Se ressaisir. Quitter cette ambiance annihilante. On m'alerte. Si je suis, alors je quitte cet état d'ataraxie. Mais il est déjà trop tard pour reculer. Juste penser pourquoi ou qui suffit pour activer le processus. Avec ma mémoire je renais. Des réminiscences s'infiltrent et me perforent la rétine. Un dernier au revoir à cette douce et chaleureuse quiétude emmitouflante, et mes souvenirs m'arrachent à ma matrice d'adoption.


Je quitte un monde lumineux et sans odeur pour un univers rouge et pestilentiel. Il a des relents de marée rehaussés d'un fumet d'ordures. Des images affluent le long du nerf optique et m'enlèvent de l'obscurité des quais pour m'immerger dans un bain de rouge. Un bain de sang. La rougeur de mes mains n'est pas due à l'afflux de sang pour combattre le froid. C'est une trace. Une marque indélébile.


Mes mains sont souillées. Tout est flou. Ce que je pense être mes souvenirs se fond aux décors, je suis perplexe. Instinctivement, je fais les cent pas le long des quais, comme pour retrouver sous chaque foulée un peu de ma mémoire. Frustrant, car vain. Je m'arrête de marcher, et un long cri est extirpé du plus profond de mes poumons. Au moment même où ma voix s'éteint, des images rayonnent dans chacun de mes vaisseaux, comme si elles avaient été emportées des confins de mon être par ce cri.


Tout est limpide. Je me rappelle. Je suis. Mais cette clarté nouvelle me plonge dans des abîmes insondables. Qu'ai-je fait ?!? C'est avec effroi que je regarde mes mains. Ou plus exactement le sang qui les a ternies. Il faut se laver. Il faut retrouver cet état apathique. Je me baisse et plonge les mains dans l'eau nauséabonde des quais. Je les frotte dans l'espoir d'oublier à nouveau, de me laver de ce crime fétide, et ne m'arrête que lorsqu'une vive douleur m'y contraint.


Tantôt inerte, je suis immergé dans l'anxiété. Mes mains sont blanches, presque bleues. L'eau est glacée. Mais je recommence à frotter dans ma quête de pureté. J'ai mal. La froideur de l'eau consume mes mains et me brûle. Je pleure. Pourquoi ai-je fait cela ?!? Un frisson glacé me parcourt et me voilà sous l'emprise de vertiges. Mon corps accroupi au-dessus de l'eau vacille. J'ai froid et chaud en même temps. Je suis en nage. L'infâme odeur a raison de moi et je vomis toutes mes tripes. Mes yeux ne quittent pas les reflets miroitants de l'eau, captivants. Tout mon être frémit, parcouru de sueur froide.


Puis le calme. J'ai chaud. Mon esprit est apaisé. Une sérénité m'enveloppe. Sous cette quiétude muette je perçois une voix. La Voix insidieuse. Elle me berce, rassurante. Elle s'occupera de tout. C'est ce qu'elle me murmure à l'oreille. Elle est insinueuse, et s'engouffre en moi lentement pour finir par m'avaler tout entier. Je n'ai pas la force de lutter. Je suis faible et elle non. La peur, l'effroi, la honte et l'incompréhension sont un cercle dont je suis le centre, minuscule. Ils sont mes juges, mes bourreaux. La Voix leur fait face. Elle les étrangle un à un et les balaie d'un simple geste. Je succombe à la Voix.


Je meurs, elle m'étouffe tout entier et m'emmure dans un silence absolu et rassurant. Mais elle converse toujours avec moi. Elle est moi et je suis elle, me susurre-t-elle à l'oreille d'un ton enjôleur. Elle est forte et sécurisante. Elle parle de pouvoir et l'encense. Je perds toute faculté à penser. Elle résonne toujours plus fort, toujours plus haut. Je l'embrasse toujours un peu plus et me noie dans ses abîmes.


Je deviens la Voix. Je l'adhère, l'épousant entièrement, indissociable. La Voix m'insuffle la force. Culpabilité, honte et peur perdent sens. Seule compte la force. Vivre est un combat, l'homme contre l'homme. Seul le plus fort survivra. Mon meurtre n'était que le premier pas vers l'affranchissement total. Je repense à cet instant où le sang a coulé de l'autre, emportant avec lui l'essence de la vie. Instant grisant s'il en fut un, où pouvoir et puissance m'enivrèrent.


Je me lève et le vent caresse délicatement mes joues. Le soleil se lève et avec lui la promesse de moments tout autant jouissifs. Si ce n'est plus, la première fois ayant été brève, je n'avais pas encore savouré chaque geste et émotion. Mais une première fois reste toujours immortelle, gravée à jamais et marque d'un renouveau. Je me délecte à l'avance de toutes ces voluptés futures plus savoureuses et sophistiquées les unes que les autres.


Cette pensée m'extirpe un rire du plus profond de mon être. Sous le soleil à peine éclos, lui jetant un dernier regard, prenant une profonde inspiration, je quitte les quais, lieu de naissance, et je fais serment de m'améliorer, de prolonger le plaisir. Je pars en chasse, pour capturer cette addictive ivresse.


 
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   widjet   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Quand l'auteur m'a gentiment briefé sur le pitch de son premier texte, je me suis dit : exercice périlleux. En effet, il n'est pas facile d'entrer dans la tête d'un tueur, de décrire son état psychologique. Leina s'est attelé courageusment à ce challenge et on le voit bien, son texte affiche dans son intention cette envie de décrire. Les mains, la tête, oreilles, narines...bref chaque parcelle du corps est cité. Le récit fait donc la part belle aux descriptions avant d'entamer la prise de conscience progressive du personnage. Bref je salue cette volonté jusque boutiste car on peut facilement ennuyer le lecteur avec le descriptif (ce qui n'est pas le cas ici).

A mon sens, pour parvenir à intérioriser avec efficacité tout ce qui se passe dans la tête d'un désaxé, il faut qu'un auteur puisse avoir deux qualités essentielles : l'art de rendre les choses visuelles et claires à la lecture et avoir une aisance, une varitété et une richesse d'écriture qui permette ce rendu visuel et limpide.

Ici, ce n'est pas le cas.

J'ai listé une partie des phrases dont la formulation ou la tournure (souvent passive) m'ont semblé poussives, parfois trop forcées (des mots un peu un poil trop savants qui font artificiels) confuses ainsi que les répétitions nombreuses qui se sont chevauchées tout au long de ce texte. Hélas, tant de lourdeurs et de redites réduisent à néant la bonne volonté affichée par ce texte audacieux.

Malgré mon évaluation un poil sévère, j'encourage vivement l'auteur à repenser son texte et le retravailler, cela pourrait donner quelque chose d'interessant.

W

"Tout mon être" répété d'une ligne sur l'autre
"Quitter cette ambiance annihilante. On m'alerte. Si je suis, alors je quitte "
"parcourt, parcouru"
"l'eau glacée,...frisson glacée" à peu de ligne d'intervalle
"Cette pensée m'extirpe un rire du plus profond de mon être. Sous le soleil à peine éclos, lui jetant un dernier regard, prenant une profonde inspiration"
"Je me lève et le vent caresse délicatement mes joues. Le soleil se lève"

"Tantôt inerte, je suis immergé dans l'anxiété".
"Ma dépouille désincarnée est portée par le flux du mouvement même".
"comme si elles avaient été emportées des confins de mon être par ce cri".
"Si ce n'est plus, la première fois ayant été brève, je n'avais pas encore savouré chaque geste et émotion"
"Culpabilité, honte et peur perdent sens."
"Un amas de bruits indicibles les uns des autres berce mes oreilles, étouffant et enveloppant"

   Selenim   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un texte contemplatif avec une écriture qui se cherche.
Les méandres de la pensée et de la mémoire, c'est déjà coton d'en retranscrire le dixième par l'écrit, alors quand il s'agit de celles d'un assassin... attention danger.
Comme l'exprime si bien le narrateur : Mes mains sont souillées. Tout est flou. , en effet tout est flou dans ce récit. L'auteur empreinte un ton évasif, impersonnel, qui force le lecteur à allumer les anti-brouillard qui malheureusement ne percent le voile que lorsque l'histoire s'achève.
Le sujet a dévoré l'auteur. Il faut tenter de revenir à des choses plus simples, plus essentielles. Alléger l'écriture, ne pas essayer de construire des phrases compliquées avec des mots "Tadaaaaam !". Au passage, merci pour ataraxie, je connaissais pas, c'est assez amusant comme mot.
J'attends le prochain texte car je pense que l'auteur(e) a des choses à dire. Je le lirai avec plaisir s'il gagne en clarté et surtout en simplicité.

Bon courage

   nico84   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Il y a du potentiel et l'angle de narration est bien choisi. De l'autre côté, aprés l'acte, comment se sent on. La folie vient elle nous chercher. Nous sommes un autre quoiqu'il arrive. Je me suis perdu parfois dans la construction de la phrase. Mais ce n'est qu'un détail et ce n'est pas trés marqué.

J'ai vite compris ce que tu voulais faire mais comme le disent les deux précedents commentateurs, ton écriture peut encore s'affiner à la fois dans les réptitions mais aussi dans le style pour avoir une lecture plus fluide.

Bonnes idées. Angle original, il ne manque plus qu'à évoluer. Par le temps, l'expérience et les critiques constructives de chaque Onirien.

Bonne continuation Leina21.

   gollum29   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
C'est une écriture qui se cherche, indéniablement. Comme Widjet, je trouve que beaucoup de phrases sont forcées : problèmes de rythme, de vocabulaire (trop technique), du coup, l'histoire perd toute crédibilité. Je doute qu'après son acte, le meurtrier se fasse de telles reflexions métaphysiques...

"Ma dépouille désincarnée est portée par le flux du mouvement même"

"Des réminiscences s'infiltrent et me perforent la rétine. Un dernier au revoir à cette douce et chaleureuse quiétude emmitouflante, et mes souvenirs m'arrachent à ma matrice d'adoption."

Désolé, mais ces phrases m'ont fait sourire. J'ai pensé à J-C Vandamne se lançant dans de grandes et fumeuses théories dont lui seul a le secret...

En conclusion, je dirais qu'il faut affiner ton écriture, l'épurer pour qu'elle devienne plus percutante.

   solidane   
16/6/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je pense aussi qu'il y a un eappàroche très intéresssante. Le texte demadera probablement à être retravaillé, mais déjà il réussit à donner la sensation de complexite, d'étouffement de l'esprit du personnage. Difficile de dire en quoi amélorer le texte, mais la piste est à suvire. Bon courtage Leila

   Anonyme   
19/6/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Rien à dire, côté ambiance, elle est au rendez-vous de la première à la dernière ligne. C'est le moins que l'on puisse dire. Dommage toutefois que la lourdeur de certaines tournures de phrases vienne sortir le lecteur de sa bulle. Je pense notamment aux phrases suivantes :

"Je m'arrête de marcher, et un long cri est extirpé du plus profond de mes poumons." peut-être à cause du mot "extirpé"...
"Le soleil se lève et avec lui la promesse de moments tout autant jouissifs." le mot "autant" me paraît inadéquat.
"Cette pensée m'extirpe un rire du plus profond de mon être." à nouveau le mot "extirpe" est surprenant à cet endroit.

A côté de cela, il y a des passages très prometteur et assez dérangeant.

Bonne continuation!

   Anonyme   
20/6/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Leina21,

Alors tout d'abord, j'ai un souci avec l'utilisation de certains termes bizarroïdes ou étronches... comme par exemple :

- Un amas de bruits indicibles les uns des autres => tu voulais dire indissociables?

Ensuite, j'aime pas du tout tous ces je et ces possessifs semés partout dans le texte... ma tête mes oreilles ma bouche, ma tête, ma conscience, mon être, ma dépouille, mon être, mes pieds, ma longue traversée, mes mains, mes cuisses mon jean... (j'arrête je suis à la 6è ligne et c'est comme ça jusqu'à la fin.)

Je ne suis pas super fan du style non plus. no offense, je le trouve un peu lourd et maladroit. je m'explique, les formules sont parfois un peu poussives et rendent les paragraphes courts, pourtant, en association avec les possessifs, difficile à lire.

ça casse le rythme du coup.

pourtant le texte est court...

Donc je m'excuse, j'espère que tu ne m'en voudras pas mais j'ai pas été convaincue... je vais t'avouer que la forme m'a tellement perturbée que j'ai survolé le fond, et que je n'ai pas pu prendre plaisir à ma lecture.

La prochaine fois, peut-être?
Merci.

   florilange   
28/6/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Pas mordu du tout à ce texte. Pourtant l'idée de départ est originale. Mais les détours de la pensée & le style m'ont fait perdre le fil & ce n'est qu'à la fin que j'ai réalisé de quoi il s'agissait. Impossible de s'intéresser au personnage, trop compliqué. Pourquoi ne pas écrire + simplement? Raconter sans chercher les mots savants? Comme lorsqu'on est l'1 en face de l'autre.
Désolée, Leina21, à la prochaine fois.
Florilange.

   carbona   
5/8/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'ai dû forcé pour tout lire. C'est un texte que je trouve hermétique.
La progression des sensations du narrateur ne me permet à aucun moment de m'immerger dans la peau du personnage.

Ce texte manque à mon goût d'éléments concrets qui nous permettent de décoller.

J'aime cependant l'idée : se glisser dans la peau d'un apprenti tueur, c'est intéressant mais le traitement que vous en faites est trop irréel à mon goût, trop vague, pas assez palpable pour en faire profiter le lecteur.

A vous relire !


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