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Brèves littéraires
Concours :  Le neuf de pique [concours]
 Publié le 10/06/25  -  4 commentaires  -  1998 caractères  -  28 lectures    Autres textes du même auteur

Thème n°1 : Écrire le temps long. Récit d'une dimension plus qu'humaine (inspiré d'un roman d'anticipation – une série B – de Jean Amila).


Le neuf de pique [concours]


Ce texte est une participation au concours n°37 : Écrits des Temps Exaspérés

(informations sur ce concours).



Quand le dernier soleil

à l'horizon fondra

inondant de vermeil

un ciel soumis et las…

Il est bien tard, minnesinger, pour entrouvrir les portes de la poésie ; il est trop tard pour regretter le grain de l'arc-en-ciel. Résigne-toi, minnesinger ; au tournant des saisons, jette un dernier regard sur une scène immense, inerte et froide. Et bientôt vide.

Terminus minéral. C'est la fin du voyage et l'affreuse évidence d'un temps sans avenir.

Aucun soleil de minuit, aucune de vos blanches nuits, rien de vos messes noires ne vous ramènera l'aurore endolorie.

De loin en loin l'aboi d'un chien enchaîné résonnera encore et le désespoir de ses griffes crissera sur la carapace de latérite. Sous l'arbre à palabres, le dernier cercle des griots regardera passer, au fil d'un fleuve ensanglanté, les âmes humaines fossilisées. Ils avaient la prescience. Vous a-t-on jamais dit que chaque galaxie est contenue dans un atome ? Vos esprits terre à terre n'ont pas su écouter.

Dans votre temps si long, chacun de mes gestes est une bombe à fragmentation. Neuf de pique. Pincement délicat, glissement de mes doigts sur le papier glacé, imperceptible effervescence et déflagration d'axions dans l'infiniment petit. J'ai nommé le Big Bang. Je suis joueur dans l'âme.

Le vertige vous prend et l'effroi vous tenaille devant l'imminence d'une chute dans le néant insondable. Ne vous étonnez pas alors, ouvrant grand vos regards dans le vide abyssal, d'apercevoir un éclair noir et blanc percer furtivement les ténèbres obreptices.

J'abats mes cartes. Je vous l'ai dit, je suis joueur.

Vous pourriez être la poussière d'orgueil qu'un mauvais vent cosmique dissémine de millénaire en millénaire.

Je pourrais être la conscience universelle.

Je suis l'infiniment grand.


 
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   Donaldo75   
27/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'ai trouvé à ce texte court de la force. Il n'a pas besoin de développer à l'infini des arguments pour rentrer dans les cases du concours. En peu de mots mais des images prenantes, il s'adresse au lecteur de manière à provoquer plus que de la réflexion. J'aime beaucoup la fin.

Bravo !

   Cyrill   
27/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je ne connais pas le roman d’anticipation indiqué dans l’incipit, je vais faire sans, c’est possible ! J’apprends qu’en cartomancie, le neuf de pique est une carte d’avertissement associée à les obstacles, la tristesse, la maladie et la fin d’un cycle : nous voilà bien !
Du rythme et de la poésie ! Le texte est sonore, en témoignent ces allitérations et assonances à la pelle.
Le ton est d’emblée très lyrique et incite à la déclamation : « Il est bien tard, minnesinger ».
Il s’emploie à faire monter doucement la tension dramatique : « Je suis joueur dans l'âme » … « Je vous l'ai dit, je suis joueur ». Un beau crescendo.
Le locuteur semble user des armes de son adversaire (messes noires) pour asseoir son pouvoir et abattre sa carte maîtresse.
J’ai été emporté par cette mise en scène, avec ses puissantes apostrophes : « Vous a t-on jamais dit », «Le vertige vous prend et l'effroi vous tenaille », et le mystère quasi étouffant dont se pare le texte.
Merci pour la lecture.  

   Robot   
10/6/2025
Quelle force dans cette interpellation. Ce n'est pas une invective mais un rappel d'une mise en garde virulente. Dépasser l'avertissement, on passe à l'anéantissement.

   Provencao   
10/6/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

"J'abats mes cartes. Je vous l'ai dit, je suis joueur.

Vous pourriez être la poussière d'orgueil qu'un mauvais vent cosmique dissémine de millénaire en millénaire.

Je pourrais être la conscience universelle.

Je suis l'infiniment grand."

J'aime beaucoup cet infiniment grand avec cette force du mouvement, et ce pouvoir de transformation et de bouleversements, dans sa fragilité et la vulnérabilité.

Avec toutes vos chances pour le concours.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement


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