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Policier/Noir/Thriller
Cyberalx : Premier amour
 Publié le 03/03/09  -  21 commentaires  -  4889 caractères  -  161 lectures    Autres textes du même auteur

Peu importe où, peu importe quand, c'est intemporel et universel...


Premier amour


La larme qui coule sur la joue de Suzy laisse un sillon blanc dans la poussière sur sa peau.


La tête de l’homme s’est détachée.


Le sifflement dans ses oreilles est continu, strident, mais elle préfère ça parce qu’en regardant les gens alentour, leurs visages défigurés par la peur, le doute ou la tristesse, ce doit être pire de les entendre.


Sa tête a volé dans les airs et s’est écrasée sur le trottoir avec un bruit humide.

L’avait-elle entendu ou juste imaginé ?


Elle regarde la carcasse du bus scolaire, cherche ses camarades de classe, incapable de bouger autre chose que la tête, le sifflement dans ses oreilles commence à diminuer et à mesure qu’elle parcourt des yeux les membres épars de sa meilleure amie, de son professeur de sciences naturelles, une plainte s’élève par-delà le brouillard auditif. C’est bien ce qu’elle craignait, même les adultes pleurent.


L’instant d’avant, l’homme fixait la foule, immobile, sérieux, elle l’avait trouvé beau.


Le vent soulève l’odeur des chairs calcinées, il porte jusqu’à ses narines le parfum de la mort sans se soucier de savoir ce qu’elle ressent en retour. Les cendres et la poussière se lèvent comme un voile sur la réalité, dévoilant la mort, le sang et les larmes.

Elle lève les yeux au ciel, y cherche des oiseaux, une belle pareidolie dans les nuages, elle ne cherche pas Dieu.


Il n’était pas là, aujourd’hui.


Alors que le mouvement de la ville entraînait tout le monde, lui était là, planté au beau milieu de la circulation, imperturbable et beau, il avait les yeux clairs et l’avait regardée, son regard était vif et intelligent.


Une femme hurle, son visage est déformé, cramoisi, elle tient dans ses bras la poignée d’un landau.


Le landau n’est plus là.


Des cendres tombent du ciel, gracieusement, comme la neige à Noël, puis recouvrent le sol d’un manteau grisâtre. Elle fixe une flaque de sang qui se mêle aux cendres pour leur donner une teinte sombre.


Elle s’était amusée à essayer de deviner son nom, c’était probablement un mystérieux européen, un Jean-François... Oui, Jean-François ! Elle aime ce nom, il lui rappelle ces pays qu’elle veut visiter, où les gens parlent bien, où les hommes tirent la chaise des dames avant de s’asseoir. Les cheveux de l’homme étaient blonds, de la couleur des blés juste avant qu’ils ne ternissent, une couleur de vie.


Les sirènes retentissent, pompiers, ambulances, policiers.

Elle ne sait pas si c’est bien, les secours vont aider les gens, mais en arrivant, ils vont rendre tout cela réel, ça se sera vraiment produit.


Elle n’était pas du genre à fixer un garçon dans les yeux, mais là, à l’abri dans le bus qui l’emmènerait loin de Jean-François, elle l’avait regardé dans les yeux, sans ciller, son cœur s’était mis à battre plus fort, ses joues étaient en feu, une chaleur enivrante était née dans son ventre, c’était terrible et délicieux à la fois.


Un autoradio encore allumé dans une des voitures diffuse une chanson joyeuse, comme la caresse obscène du Diable sur les victimes :


Yes, it's a good day for singing a song,

and it's a good day for moving alone,

Yes, it's a gooooood day,

How could anything go wrong,

A good day from morning' till night…


Un homme à la voix désespérée hurle : « Que quelqu’un éteigne ça, au nom de Dieu ! », il tient une femme dans ses bras, elle sourit tendrement à l’homme, sans doute qu’elle ne voit pas ses jambes à deux mètres d’elle…


Il l’avait regardée, lui aussi. Jean-François avait regardé la jeune Suzy à travers la vitre du bus, elle avait pu lire en lui, son regard sérieux s’était voilé de tristesse, elle avait interprété ça comme un adieu, ils ne se reverraient jamais.

Comme elle avait raison.


Dans sa bouche, un goût cuivré et salé fait son apparition, elle sent le liquide chaud couler de ses lèvres et sait aussitôt que sa belle robe sera tachée, mais Jean-François n’en saura rien, sa tête s’est détachée.


Elle se décide à bouger, la douleur fait son entrée, milles aiguillons machiavéliques viennent lui rappeler qu’elle a assisté à la fin du monde et qu’on ne regarde pas cela sans en payer le tribut. Des vagues de douleur montent en elles, l’immergent, puis la laissent respirer, pour mieux la submerger la fois d’après.


Elle s’était imaginée descendre du bus, tendre la main à Jean-François. Il lui aurait souri, aurait pris sa main et l’aurait emmenée dans un pays où il y a des bals et où les gens habitent de grandes maisons de pierre jonchées de lierre, là-bas, ils se seraient mariés, il lui aurait fait de beaux enfants qui auraient grandi dans le giron d’un amour sans bornes.


Puis Jean-François s’est fait exploser.


Suzy est fatiguée, elle ferme doucement les yeux sur ce monde agité et sourit, après tout, elle vient de tomber amoureuse pour la première fois…



 
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   Nongag   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Oh la la...! C'est "heavy"! Oh!

Conjuguer rencontre, regards, l'impression naïve de tomber amoureuse et ça... Faut le faire! Je suis très impressionné. C'est le choc! Une nouvelle comme un coup de poing en ce qui me concerne. L'irréalité du moment est vraiment bien rendue car toute cette scène se passe en une ou deux minutes peut-être même pas.

Un petit détail me dérange un peu: "...mais Jean-François n’en saura rien, sa tête s’est détachée" inutile selon moi. Elle ne réalise pas encore pleinement ce qui vient de se passer mais de là à s'inquiéter de ce qu'il pourrait penser... Tu vas vraiment loin!!!

Mais je chipote...

Bravo! C'est très fort!

   Faolan   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Une courte mais dense nouvelle !
Pour ma part j'ai trouvé la première phrase curieusement construite (qui, sur, dans, sur)
Beaucoup de répétitions : "cendres" (une fois en contradiction ? - se lèvent puis descendent du ciel, landau, la tête s'est détachée
Il y a également dans la même phrase, voile et dévoilant.
Le coup du prénom, j'ai trouvé ça moyen, sans lui en donner cela aurait encore mieux fonctionné pour moi.
Voilà pour les critiques, qui sont essentiellement dues à une deuxième et troisième lecture.
A côté de cela, l'atmosphère est bien rendue.
En peu de mots tu arrives à décrire des sentiments, une situation forte. C'est parfois très poétique.
Au final, un textre réussi mais qui aurait pu être plus "affuté".
Merci.

Commentaire édité

   widjet   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
L’amour et l’horreur dans une même scène.
Rien de bien novateur, dira-t-on, mais le résultat s’avère plutôt efficace et avec une écriture un peu plus soignée (exemple la phrase mais elle préfère ça parce qu’en regardant les gens alentour, leurs visages défigurés par la peur, le doute ou la tristesse, ce doit être pire de les entendre manque de fluidité, ou le mot « cendre » répété presque la même phrase, il y a aussi le douleur fait son entrée ou les visages défigurés qui m’éclate pas des masses…etc…) l’ensemble aurait été encore plus terrifiant.

Quelque chose aussi que j’ai trouvé dommage et qui je pense (mais je peux me tromper) aurait amplifié le climat apocalyptique de la scène : écrire des phrases brèves. Ici l’auteur fait des phrases longues qui donnent un rythme à la scène, c’est en décalage avec ces minutes que l’on imaginent suspendues dans le temps. Pour accentuer l’effet, du poste d’observation de la gamine, j’aurai préféré des phrases sèches comme des constats surréalistes et atroces genre :
Le vent soulève l’odeur des chairs calcinées, il porte jusqu’à ses narines le parfum de la mort sans se soucier de savoir ce qu’elle ressent en retour
(j’aurai coupé la phrase en deux)
Idem pour Une femme hurle, son visage est déformé, cramoisi, elle tient dans ses bras la poignée d’un landau .
Une phrase comme : "Une femme hurle. Son visage est déformé. Cramoisi. Elle tient dans ses brases la poignée d’un landau" a - pour moi - une autre portée. J’aurai MEME rajouté par exemple quelque chose comme « démembré » après landau, ça m’évite de dire la phrase d’après ( le landau n’est plus là qui me semble superflue car on le devine). J'espère que tu m'en veux pas d'être intrusif sur son texte....

Bref y’a pas mal d'autres cas comme ça.

Je voulais chipoter un peu sur la relative crédibilité (devant tant d’horreur, devant la vue de membres déchiquetés, du sang, de la cervelle etc…arrive-t-on à sourire en se disant « je suis tombé amoureuse !», mais après coup je me suis dit que la gamine ne devait pas être nette non plus, qu’elle avait un fond morbide – d’ailleurs un moment je me suis même dit : et si cet attentat était un acte d’amour, une preuve d’amour à la gamine fait par JF ?....Pas con non ?...Mais pour cela, la réaction de la gosse aurait du être plus ambigue…Peut-être à méditer l’ami non ? :-))) )

Bon, tu vas dire que je fais la fine bouche, mais c’est juste un avis parmi tant d’autres.

Le texte a de l’idée, vraiment et on reconnait bien ta patte, cette violence sourde et l’ironie de la situation et ta capacité en quelques phrases à visualiser une scène mais il y avait vraiment moyen de donner plus de force, plus d’impact à cet attentat. Ca reste naturellement un texte tout à fait correct.

Widjet

   Anonyme   
3/3/2009
Ce texte est vraiment très curieux. Bizarre ce que je ressens à la fin de la lecture. Il l'a fait mais il l'a pas fait exprès, il regrette mais c'est comme ça. Elle était jeune, elle était belle, il est bien triste, mais Tant pis.

Très difficile à décrire, mon ressenti. D'abord, j'ai cru qu'il était responsable de ce désastre, relecture : non c'est une victime ; re re lecture : mais non ma première impression était la bonne.
A force de lire et de relire la raison relativise. Tout, et c'est dommage.

Ce coup de foudre et les rêves qu'il génère chez Suzy est un peu rapide. Cette sensation qu'elle éprouve en fin de texte, est presque, je dis presque (ressenti personnel) hors de propos. Parce qu'il y a la scène, les dégâts, la souffrance partout, alors tout de suite, comme une tache écarlate, cet amour et le constat de cet amour... à y réfléchir, c'est plus violent que le reste.
Et si ce sentiment (de par sa pureté) est plus violent que le drame en lui-même, il devient hors de propos parce qu'il est expédié, trop rapide. Ou qu'il tombe comme un cheveu sur la soupe.

Je crois que la nouvelle aurait mérité un développement plus long, mais là j'ai un doute. Comme toujours quand je propose du plus long parce que j'aime les nouvelles courtes.

"Le vent soulève l’odeur des chairs calcinées, il porte jusqu’à ses narines le parfum de la mort sans se soucier de savoir ce qu’elle ressent en retour." Curieux d'imaginer que le vent puisse se soucier de ce qu'elle peut bien ressentir. L'idée est poétique mais au "goût" c'est étrange.

Je comprends qu'elle lui donne un prénom, mais (avis très personnel) je n'aime pas cette confusion. Le sujet est trop grave, pour jouer avec les nerfs du lecteur que je suis.
Cette confusion, d'un certain côté, me détache de la scène première, si c'est ce qu'à voulu obtenir l'auteur, il y a réussi. Mais moi ça me gêne.
J'ai dans une petite nouvelle, deux éléments très importants, et je ne sais plus quel est le plus important des deux ce qui fit que je ne sais plus exactement ce que je ressens, ce qu'il me reste après cette lecture.
Je dirai bien+ pour la forme, très bien- pour le fond. (avis très personnel)

   Ariumette   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je crois que mon cerveau a l’esprit de contradiction… Ton récit m’a fait rire ! Pourquoi ? Et bien je crois que malgré une idée intéressante (j’aime particulièrement l’alternance réalité/pensée est pour moi une très bonne idée, surtout le fait que les 2 soient en décalage) on se perd dans les details gores. Je crois que tu as voulu en faire trop sur l’horreur, du coup ça devient comique (enfin je trouve). Je cite en exemple le plus gros selon moi :"sans doute qu’elle ne voit pas ses jambes à deux mètres d’elle…"

Du coup je suis passée à côté de l’émotion… Ou alors j’ai tapé dans le mille ?

Au plaisir de te lire a nouveau.

   Anonyme   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte étrange, qui oscille entre fleur bleue, gore et surréalisme...
C'est surprenant et finalement assez drôle, mais ce n'est peut-être pas voulu ? Je ne sais et je m'en moque... Sans rire, quand je l'ai lu la première fois, la terre a tremblé, et moi j'ai sur - sauté !

   Anonyme   
3/3/2009
J'ai pris le temps de lire deux fois avant de décider de commenter. C'est aéré, mesuré dans le choix des mots, l'écriture est abordable. Ce qui est plaisant chez Cyberalx c'est sa manière de ne pas se payer de mots. Un certain respect du lecteur donc.

Après il y a le récit. Le sujet, réaliste au départ est abordé sous un angle assez étrange. Comment dire ? Je n'y crois pas. Ces personnes qui vivent un intense moment drammatique et donnent à voir des réactions vaudevillesques, non je n'y crois pas. Cette femme qui vient de se faire trancher les jambes et donc se vide de son sang, qui tombe en amour dans les bras de cet homme sans se soucier de sa douleur...

Ou alors il aurait fallu prendre le temps d'explorer davantage le mental de tes personnages, nous obliger à y croire ( et là, étant donné que le talent ne te manque pas tu es impardonnable !)

Je me refuse à te moyenniser parce que ce type de récit n'est pas ce que j'aime. J'attends, Cyber, le texte, qui va avec ce titre. :)

   xuanvincent   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Malgré sa violence, j'ai dans l'ensemble apprécié cette nouvelle.

Le titre m'avait fait penser à un texte sentimental, je ne m'attendais pas à tant de violence... D'autant plus que le récit commence fort, par cet homme dont la tête se détache, sous l'effet d'on ne sait encore quel drame.

Comme les précédents textes, ce récit m'a paru bien écrit,de manière efficace.

Le sujet - l'amour naissant (il s'agirait plutôt alors d'un coup de foudre, vu la brièveté de la scène) de la jeune fille contrastant avec l'horreur des instants suivants - m'a intéressée.

Pour le fond, j'ai dû relire plusieurs fois le texte pour tâcher de mieux le comprendre.
Plusieurs points me restent obscurs. Notamment, j'ai du mal à pouvoir imaginer que cet homme puisse s'être fait exploser (ou alors il me manque des éléments pour accepter cette idée).

. détail : la description de la cendre qui tombe "gracieusement", m'a parue déplacée dans ce contexte d'horreur.
. Le fait que "Jean-François" désigne à la fois sans doute un jeune homme aimé de la jeune fille et cet homme inconnu m'a par moments un peu gênée pour la compréhension du texte.

   Anonyme   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Si je ne m'abuse c'est It's a good day for moving along... en tout cas dans la version originale... si je me souviens bien du texte et i je me réfère aux rimes du couplet.

Sinon j'ai apprécié la lecture, la différenciation entre le réel et le pensé, l'italique et le non-italique, le sérieux et le décallé.

j'aime l'exercice, mettre en parallèle deux façons de vivre un évènement. Rationnel/irrationnel.

C'est tiré par les cheveux, c'est un peu court pour être vraiment visuellement irréprochable (je veux dire pour qu'on s'arrache au texte à la fin en disant...: noooon encorrrre), mais ça coule, ça explose et ça tache.
Et en plus y a la ptite con qui tombe en amour avec le mec qui fait boum.
Et ça, tu me connais, j'aimeuh!

Celà dit, si j'apprécie la légèreté des italique, je pense que le coté non-italique mériterait un traitement plus apocalyptique encore.
Ok on voit bien le landeau disparu... les morceaux de la meilleure amie... mais c'est encore par trop soft pour mon gout.

Mais je reste fan ma nouille, je reste fan!
(et j'aime mieux que ton texte pour le concours par exemple...bien qu'il soit (celui-ci) moins ... émotif.

Me manque un tit jenesaichouilla quoi... j'identifie et j'éditerai quand je m'en sens capable avec des mots qui veulent dire des choses que tu comprends.
;-)

Merci celà dit pour ce moment de fraicheur que j'ai dégusté au déssert. Miam miam!

   dude   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis d'un avis assez partagé.
J'ai aimé le style, malgré quelques menus défauts (des formulations qui m'ont moins convenu, comme là: "C’est bien ce qu’elle craignait,même les adultes pleurent."). J'ai apprécié l'indéniable "plus" des passages en italique et la façon, aérée, dont le texte est découpé. L'idée d'introduire l'extrait d'une chanson crachée par l'autoradio, en total décalage avec la triste réalité m'a paru excellente!
Et pour finir, le mélange entre scènes de carnage (malgré un côté trop granguignolesque parfois) et les pensées qui traversent l'esprit de Suzy donne un résultat intéressant qui m'a accroché jusqu'à la presque toute fin de l'histoire.
Toutefois, l'irruption de ce sentiment amoureux m'a moins convaincu. En fait, j'ai du mal à croire que Suzy puisse se livrer à cette introspection dans un tel climat d'horreur. Peut être aurait-il mieux valu effleurer cette idée que de l'aborder de façon aussi frontale aussi? Je sais pas si je suis très clair là ;).

   jensairien   
4/3/2009
c'est pas mal cette parallèle entre le coup de foudre de la jeune fille et la mort qui l'emporte. Aussi j'aime bien la dernière image. Sinon je ne suis pas vraiment convaincu par la forme narrative, trop descriptive, à ras du sol, beaucoup trop d'hémoglobine, des jambes "à deux mètres" de leur propriétaire, les têtes qui volent en l'air. Tout ça manque de vigueur. La chanson qui fait un peu copier/coller.
Pas évident de vouloir décrire un attentat de l'intérieur mais c'est justement, peut-être, une vision trop extérieure, et ça se sent.
"JF s'est fait exploser" quelle curieuse construction.

   Menvussa   
5/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un sujet difficile a traiter car tellement d'actualité. Tu pièges un peu le lecteur désireux de commenter car l'importance de la forme semble bien dérisoire vu le fond et qu(il n'y a pas grand chose à dire sur le fond.

Disons que tu as évité le piège visant à attendrir à outrance le lecteur.

C'est presque du JT mais avec une commentatrice victime, un regard de l'intérieur.

Le traitement est original et réussi.

   victhis0   
6/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Si tu ne l'as pas encore lu, je te conseille l'excellent "19 secondes" de Pierre Charras, assez proche.
Moi j'ai bien aimé (si il te faut l'adresse d'un bon psy, demande-moi!) ce texte cruel et brutal, ce mélange d'amour et de haine dans un texte dense. Du bon boulot. Mention sur le prénom de l'explosé, un "mohammed" étant beaucoup trop cliché.
bien vu

   Anonyme   
8/3/2009
Ah franchement, bravo.

Ce contraste entre l'horreur absolue de la scène du kamikaze qui se fait sauter le caisson et le romantisme des passage en italiques (qui ne sont, pour moi, pas contemporains à ce qui se passe, ceci pour répondre aux commentateurs qui trouvent étrange que la jeune fille puisse se dire tout ça au milieu des débris d'un attentat), atteint parfaitement son but : laisser le lecteur un peu décoiffé, à se dépatouiller au milieu d'impression contradictoires et dérangeantes.

Pour ce qui est de l'écriture, les répétitions soulignées précédemment ne m'ont pas gênée, je ne les avais même pas notées en première lecture, trop emportée par l'intensité du récit.
Certaines trouvailles assez bonnes, comme la "caresse obscène du Diable sur ses victimes" en parlant de la chanson, ou les cendres qui tombent "gracieusement, comme la neige à Noël".

J'ai beaucoup aimé.

Un petit edit pour dire que, grâce à toi, j'ai appris un mot. J'ignorais jusqu'à l'existence même du mot pareidolie.

   Welthes   
10/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime ce texte, sa chute.
Le contraste, histoire d'amour/ bain de sang suggère l'idée que la relation que deux personnes peuvent entretenir, réelle ou imaginaire, ne peut pas toujours être exactement celle esperée, la vision première d'un individu, le jugement qui en est établi n'est jamais bon à cent pour cent.
Les phrases sont très belles.

   Flupke   
11/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un souffle chaud et froid dans cette nouvelle concise. Italiques utiles pour faire le distinguo (mais pourquoi mette les paroles de la chanson en italiques ?) entre le présent linéaire et le passé immédiat inversé. L’ensemble produit un certain effet donc je dirais que c’est assez bien réussi par rapport à ce qui semble être recherché. Du chipotage : la femme sans jambes qui sourit ; visuel mais implique une rupture de l’artère fémorale, donc on se vide de son sang très rapidement en quelques dizaines de secondes me semble-t-il. Vérifier auprès d’un docteur la validité d’une telle image qui semble suggérer la survie de cette femme.

   Anonyme   
23/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Difficil d'exprimer ce qu'on ressent après avoir lu ce texte, ce n'est ni de la joie, ni de la peine. J'avais l'impression de regarder le journal télévisé détaillant un attentat, plutôt que d'être à la place de suzy. Certains verbes à la fin du texte comme "sait", "rappeler" éloignent de l'idée qu'elle peut être sous état de choc. Je trouve le récit trop descriptif (je ne pense pas qu'on est le temps de voir tout ça lorsqu'on est victime d'un attentat), et les phrases pas assez hachurées. Cela le rend trop surréaliste à mon goût.
Dommage, car sinon j'ai bien aimé l'idée des deux récits qui se croisent, et de la chanson totalement en dehors du cadre.

   Anonyme   
17/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Pas mal je trouve. La fin un poil mélo mais bon. J'ai bien aimé l'ambiance du texte, la description de l'attentat.
Ni trop long ni trop court.
Une lecture agréable ma foi.

   clementine   
18/5/2009
Très visuel, comme un court métrage où tout est dit ...ou laissé à l'interprétation du spectateur en quelques images.
Grâce aux italiques on a l'impression de 2 scènes diamétralement opposées qui se superposent.
L'amour, la mort, une ouverture, la fin, tout se mélange et danse au milieu du sang et de la poussière.
Une atmosphère, une oppression empreinte de légèreté se dégage à la lecture. Ambivalence des sentiments humains.
"Incroyable légèreté de l'être!".
Je crois l'avoir déjà dit, j'aime l'écriture de Cyberalx, j'ai apprécié ce récit.
Tout petit bémol mais qui ne concerne pas le texte en soi, la phrase d'introduction me paraît inutile.
Par contre, la dernière m'interpelle et me laisse au bord du "malaise".
Voilà, pas très constructif comme commentaire, je l'avoue.
Merci.

   calouet   
9/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je suis plutôt emballé, même si je partage assez les remarques de l'ami Widget. Le coup du landau notamment, m'avait aussi sauté aux yeux : tu dois pouvoir faire mieux, en évitant le lourd "mais le landau n'est plus là"...

Mais dans l'ensemble c'est quand même très convaincant. Le traitement est académique (l'horrible décrit avec une simplicité et une naïveté quasi-enfantines), mais c'est suffisamment bien maitrisé pour que ça fonctionne.

Particulièrement, j'ai apprécié certains détails, qui me font l'effet de ce "coup d'oeil" qui selon moi fait en grande partie les bons auteurs de nouvelles : le "bruit humide" est excellent, tout comme ce passage "les secours vont aider les gens, mais en arrivant, ils vont rendre tout cela réel, ça se sera vraiment produit.", ou encore ça "il lui rappelle ces pays qu’elle veut visiter, où les gens parlent bien, où les hommes tirent la chaise des dames avant de s’asseoir."


Bref, selon moi ça sent bon le talent, un petit moins le travail peut-être, mais ça reste super honorable, largement au niveau de ce qu'on peut généralement lire ici. Merci pour cette lecture.

   Anonyme   
4/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très fort!

Alors quelques trucs qui m'ont gênés: "Le landau n’est plus là. " C'est redondant avec la phrase précédente je trouve et il y a un côté cliché un peu trop évident.

"il tient une femme dans ses bras, elle sourit tendrement à l’homme, sans doute qu’elle ne voit pas ses jambes à deux mètres d’elle…"

La phrase est lourde,avec trop de ponctuation ce qui la rend difficile à lire dans un texte où la simplicité est de rigueur justement.

Le reste: c'est très bon, trash comme j'aime.

Bravo.

"


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