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Humour/Détente
DaisyLewis : Je ne voulais pas être écrivain
 Publié le 02/03/09  -  12 commentaires  -  14805 caractères  -  86 lectures    Autres textes du même auteur

Je ne voulais pas être écrivain. Ça m’est tombé dessus par hasard.


Je ne voulais pas être écrivain


Je ne voulais pas être écrivain. Ça m’est tombé dessus par hasard et le hasard, tout le monde le sait, est un fourbe. Son plaisir principal est de faire des entourloupes à tous ceux qui ont trop d’imagination. Moi, je voulais être chanteuse. J’aurais pu faire un duo avec Bruce Springsteen, j’en suis sûre. On aurait fait un carton à Madison Square Garden.

Bon, c’est de ma faute aussi, le jour de la Grande Distribution des rôles, je suis arrivée en retard.


- Quel est votre nom ?

- Lewis, Daisy Lewis.

- Lewis. Il y a un paquet de Lewis. Ah ! Oui, Daisy, vous allez être écrivain.

- Écrivain ? Pas du tout ! Je veux être chanteuse !

- Chanteuse ? Tout le monde veut chanter en ce moment. C’est une manie. Il y a une époque, c’était héros ou roi. Maintenant, c’est chanteur. Désolé, mais vous arrivez trop tard. La lettre C, c’était ce matin. Là, j’en suis à la lettre E.

- E ? Mais comment ?

- E comme écrivain. Vous seriez arrivée plus tôt, vous auriez pu être écorcheur.

- Et si je passe mon tour ?

- Ce n’est pas admis par le conseil de la Grande Distribution des rôles.

- Dites quand même.

- Il y a écumeuse, mais comme il y a de moins en moins de débouchés dans ce métier, le suivant c’est écuyère.

- Mais, je ne sais pas monter à cheval !

- De toute façon, vous serez écrivain ! Maintenant, sortez ! Il y a du monde qui attend derrière vous.

- Et si je chantais en faisant du cheval ?

- Dehors !


Voilà comment tout a commencé. Au début, je me suis dit que j’avais mon libre arbitre, que je n’étais pas obligée d’accepter et que si je ne pouvais pas chanter à New York, je pouvais au moins chercher un vrai travail. Pas un truc d’écorché vif. Je suis trop sensible pour me faire souffrir. Et puis, j’aimais me balader, prendre l’air, m’extasier devant de beaux paysages et de beaux tableaux, écouter de la musique, regarder les gens vivre autour de moi. Je voulais une famille, des amis et pas rester toute la journée enfermée, collée à mon bureau, seule.


J’avais à peu près tout et je pensais être bien dans ma peau quand le type du bureau de la Grande Distribution des rôles est venu me relancer jusque chez moi.


- Bon, vous en êtes où ?

- J’ai un travail, un mari, des enfants. Tout va bien. Merci d’être passé !

- Parfait ! Parfait ! Et l’écriture ?

- Quoi l’écriture ?

- Dois-je vous rappeler que vous êtes écrivain ?

- Non, non ! Ne revenez pas là-dessus. Je ne suis pas écrivain. Et puis moi, je voulais être chanteuse, alors, écrire, ce n’est pas mon truc.

- Vous n’écrivez jamais ?

- Si bien sûr, comme tout le monde. Mais, des trucs sans intérêt. Je remplis des notes, des carnets. Pas de quoi pavoiser.

- Excellent ! C’est un bon début. Maintenant, il faut vous y mettre pour de bon. Vous avez perdu assez de temps !

- Écoutez, je pense que vous et moi, depuis le début, on ne se comprend pas. Je ne voulais pas être écrivain. Je voulais être chanteuse !

- Okay ! Ne vous énervez pas. Très bien. Chantez-moi quelque chose.

- Comment là ? Tout de suite ?

- Eh bien oui. Vous voulez que je vous prenne pour une chanteuse. Chantez !


Là, j’étais mal. Très mal. Je chante depuis toujours, tout le temps, mais uniquement lorsque je suis seule sous ma douche ou dans ma voiture. Chanter à froid, comme ça, je n’y arrivais pas. J’ai essayé de gagner du temps en m’éclaircissant la voix, en esquissant quelques mouvements d’échauffement. Le type restait impassible, bras croisés devant moi. Pas vraiment une attitude qui pouvait me mettre à l’aise. Et puis, un truc terrible m’est venu à l’esprit. C'était horrible. Impossible de l’empêcher. Pardon Bruce.


- If there's something strange is in your neighborhood, who you gonna call ? Ghost-wri-ter !


C’était pitoyable. Pas la peine d’en rajouter. Le type a eu un de ces petits sourires narquois qui vous brise une carrière de diva en une seconde. J’étais humiliée.


- Si on revenait à l’écriture, maintenant.

- Je ne suis pas douée pour écrire. Je n’étais pas terrible à l’école en français. Mon orthographe est nulle. Je ne peux pas être écrivain.

- Tout ça, ce ne sont que des excuses. L’orthographe se travaille, le style aussi.

- Désolée. Ce n’est pas pour moi. Et puis, c’est un truc de mec, l’écriture. Pourquoi vous n’allez pas tourmenter mon voisin. Je suis sûre qu’il écrit et qu’il serait ravi de vous avoir comme tuteur.

- Depuis quand l’écriture serait réservée exclusivement aux hommes ?

- Depuis toujours. Pourquoi croyez-vous que Sand se faisait appeler George ?

- Et Colette ? Elle s’appelait Gabriel ? Bon, assez de mauvaises excuses. Passons aux choses sérieuses. Quand allez-vous vous y mettre pour de bon ?

- Je ne sais même pas ce qu’il faut faire pour être écrivain.

- D’abord, il faut écrire et écrire encore. Ensuite, il faut lire.

- Lire ? Et lire quoi ?

- Tout. Tout ce qui vous passe sous la main : des romans, des nouvelles, des articles. Tout ce que vous pouvez lire, même ce que vous n’aimez pas.

- Okay, mais si je lis les livres des autres et que je les recopie, à quoi ça me servira ? C’est difficile d’oublier des phrases que l’on a aimées et de ne pas les reprendre pour soi.

- C’est pour profiter de l’expérience des autres auteurs. Fréquentez des gens qui écrivent, partagez avec eux. Ils vous aideront à progresser. Ne vous inquiétez pas. Tout le monde a ce problème. Mark Twain disait qu’« Adam était le seul homme, qui, chaque fois qu’il disait quelque chose d’épatant, était certain que personne ne l’avait dit avant lui ».

- Ouais. Pas de chance pour Ève. Chaque fois qu’elle disait quelque chose d’épatant, Adam était persuadé de l’avoir dit avant elle.

- Vous n’allez pas recommencer votre petit discours féministe. Gardez cela pour l’un de vos personnages. Il faut que vous perdiez cette habitude de digresser tout le temps. C’est assez irritant et l’on perd le sens de votre propos.

- La littérature est un art machiste. C’est Lucia Etxebarria qui le dit.

- Vous continuez là. C’est très énervant !

- Okay ! Allez-y ! Quand je pense qu’il faut encore que ce soit un homme qui fasse votre boulot.

- Là, je n’y suis pour rien ! C’est une contradiction de l’auteur. Bien, Madame la suffragette, je vous laisse un an pour écrire un roman. Et vous avez intérêt à vous y mettre, sinon…

- Sinon ?

- Vous serez très malheureuse.


Et puis, il est parti. Il m’a plantée là avec sa dernière phrase qui me tournait autour comme un vautour.


Alors, je m’y suis mise pour de bon. J’ai travaillé mon orthographe, soigné mon style, alimenté mon imagination. Petit à petit, j’ai écrit des trucs plus élaborés. Je peaufinais mes phrases, j’aiguisais mes mots et je rabotais ce qui dépassait. J’étais bien. Je préparais un petit chef-d'œuvre quand le type est revenu.


- Alors ? Vous en êtes où ?

- J’ai fait ce que vous m’avez dit.

- Et comment cela se passe ?

- Pas trop mal. Je m’applique et je ne procrastine pas trop.

- Excellent ! Voyons ce que nous avons là.

- Ah ! Non ! Je n’ai pas fini. S'il vous plaît, ne lisez pas par-dessus mon épaule. Cela me gêne terriblement.

- C’est juste pour admirer votre petit bijou. Il faut bien que je constate vos progrès. Alors, qu’est-ce que nous avons là :

« Stupéfaite, comme fouettée par la cruauté des mots, serrée dans son petit tailleur chic dont l’orange, tamisé par la douce lumière des persiennes fraîchement repeintes par Paul, son délicieux voisin et ami d’enfance qui rendait Édouard si jaloux, accentuait l’extrême pâleur de sa peau fine et délicate au velouté si doux que son mari dur et terrible devant elle maintenant, aimait tant caresser avant cette horrible soirée où elle n’aurait jamais dû aller, Émilie vacilla… »

- Eh bien ! Ce n’est pas étonnant qu’elle vacille, la pauvre ! Entre la remarque cinglante du mari et sa réaction, il se passe quatre lignes sans respirer. Elle s’étouffe !

- C’est l’histoire douloureuse d’une femme trompée. Il n’y a pas de quoi rire.

- Oh ! Mais je ne me moque pas d’elle !

- Pas d’elle, mais de moi ! Je vous l’avais dit que je n’étais pas écrivain, mais vous n’avez pas voulu m’écouter.

- Ce n’est pas si mal que ça. Vous avez du style. Mais vous lisez trop par-dessus votre épaule.

- Pardon ? Alors là, excusez-moi, mais c’est quelque chose que je ne peux pas faire ! C’est une question de physique. Je n’ai pas celui qu’il faut. Pas que pour l’écriture d’ailleurs.

- C’est une façon de parler. Ce que je veux dire, c’est que vous n’écrivez pas par rapport à votre personnage, mais par rapport à vous. Ce que vous décrivez, c’est ce que vous voyez. Et puis, vous écrivez trop en vous demandant de quoi ça a l’air. Vous vous dites : est-ce que ça fait écrivain ? Vous vous gênez de la même façon que je vous gêne. Il faut vous laisser aller.

- Je ne comprends pas bien où vous voulez en venir. Les longues phrases ? Ce n’est pas ça qui fait un grand texte ?

- Il faut beaucoup d’expérience pour pouvoir manipuler des phrases de cette importance sans qu’elles ne tombent à plat. Vous, ce n’est pas votre style. Ce n’est pas donné à tout le monde.

- Qu’est ce que l’on m’a donné, alors ? Je n’ai même pas eu une jolie poitrine le jour de la Grande Distribution ! J’imagine que pour cela aussi, je suis arrivée trop tard.

- Ce n’est pas le sujet. Vous digressez encore, il faut faire attention. Bon, continuons. Ce qu’il vous manque, c’est de l’amour.

- De l’amour ? Mais, j’ai tout ce dont j’ai besoin à la maison.

- Ce n’est pas de cela que je vous parle.

- Je disais juste cela au cas où vous pourriez avoir une idée par-dessus votre épaule.

- Dans mon travail, on n’a jamais ce genre d’idées ni au-dessus de l’épaule, ni ailleurs. Sinon, on ne s’en sortirait pas. Ce que j’essaye de dire c’est que vous devez aimer tous vos personnages. Tous, même les pires de vos créations. Au fond, vous êtes un peu chacun d’entre eux, que ce soit la femme trompée, le mari ou le tailleur orange.

- Je ne suis pas très tailleur. Je suis plutôt jeans.

- Oh ! Voilà une réplique pertinente ! Écoutez, si vous arrêtiez de m’interrompre, on terminerait plus vite cette nouvelle ridicule. Je n’ai pas que vous comme cliente.

- Okay ! C’est bon. Le plus vite on aura fini…

- Dans votre nouvelle, il ne s’agit pas de vous, mais d’une femme blessée. Il vous faut entrer dans sa tête pour savoir ce qu’elle ressent vraiment dans cette situation et vous parlez pour elle.

- Je ne suis donc qu’un porte-voix. Moi qui pensais avoir des choses à dire. Ce n’est pas très réjouissant.

- Détrompez-vous ! Cela ne sera que plus intéressant. Simplement, vous les direz à travers vos personnages. Il faut aussi laisser un peu de place aux lecteurs. En leur laissant utiliser leur imagination et combler des vides par leur vécu, ils adaptent vos histoires à leur histoire. Ainsi, ils peuvent s’identifier un peu aux personnages et s’attacher à eux. Moi, par exemple, si l’auteur ne me décrit pas, certains me donneront le physique d’un curé de campagne, d’autres celui d’un professeur ou d’autres encore celui d’un sosie d’Hemingway. Ils utilisent leurs propres références. J’aimerais bien que les femmes m’imaginent élégant et séduisant, mais je ne pourrais pas leur en vouloir si elles bâillent en me lisant. L’auteur me donne l’air pédant. Il faudra que je discute avec elle.

- Je commence à avoir mal à la tête. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de lecteurs ?

- C’est la partie la plus pénible. Écrire et lire vont ensemble. Vous écrivez aussi pour être lue et peu de personnes vous liront. En général, c’est à ce moment-là que les désillusions et les déprimes peuvent arriver.

- Vous voulez dire que je vais faire tout cela pour finir encore plus déprimée. Non, merci. Ça ne m’intéresse pas !

- La déprime est passagère. L’exaltation de créer un monde et de faire évoluer des personnages dedans en vaut la peine.

- Oh ! Mais, dites donc ! Puisque c’est si formidable et que vous avez l’air de savoir ce qu’il faut faire, pourquoi vous ne l’écrivez pas vous-même ce bouquin ?

- Ah ! Non ! Je ne suis pas écrivain. Je suis responsable de la zone A-F de la Grande Distribution des rôles. Chacun son boulot !

- Pourquoi est-ce que vous me racontez tout cela, alors ? Vous écrivez à vos heures perdues ?

- Je ne perds pas mes heures. Je suis quelqu’un de très organisé. Je suis préposé à la lettre E. Vous n’êtes pas mon premier écrivain. Et puis, je n’écris pas, je vous l’accorde, mais je lis. En tant que lecteur, je pense pouvoir donner quelques directions à suivre. Ensuite, c’est vous l’auteur, vous ferez ce que vous voudrez.

- Encore heureux ! Les gens qui éprouvent le besoin de donner des conseils en étant convaincus que les autres vont les suivre sont d’un orgueil incroyable !

- Ne soyez pas si susceptible ! Un conseil n’a jamais fait de mal à personne. Il s’agit juste de vous faire profiter d’une expérience ou de vous guider. C’est tout. Ne montez pas sur vos grands chevaux !

- Je suis arrivée trop tôt pour être écuyère. Vous vous rappelez ?

- Boileau disait « Aimez que l’on vous conseille et non que l’on vous loue » !

- Je ne suis pas à vendre, encore moins en location.

- Vous digressez encore et cela ne fait rire que vous ! Allons, ce n’est pas si terrible, vous verrez. Allez vous balader, prenez l’air, extasiez-vous devant de beaux paysages, de beaux tableaux. Écoutez de la musique. Regardez les gens, tous les gens. Profitez de votre famille et de vos amis. Asseyez-vous sur un banc et observez la vie autour de vous. Lisez toujours, écrivez encore et tout ira bien

- Magnifique ! Je me sens portée par les ailes dorées de votre enthousiasme vers les rives abruptes et cruelles de la création…

- Tant mieux ! Ah ! J’oubliais un dernier petit détail.

- Quoi encore ?

- N’abusez pas des… Évitez le plus possible de laisser des phrases en suspens. Quand vous avez fini de dire quelque chose, terminez simplement par un point. Les… laissent un doute sur ce que vous vouliez dire ou pas, un léger sentiment d’inachevé ou de confusion qui peut déstabiliser le lecteur.

- Je ne sais pas ce que je vais faire de tout cela et ce que ça peut donner. Mais bon, je n’ai pas le choix on dirait.

- N’hésitez pas d’effacer et de réécrire. C’est comme cela que l’on apprend.

- Peut-être qu’avec quelques cours de chant, j’aurais pu…

- Pardon ?

- Non, je parlais toute seule.

- Au travail, maintenant. Je reviendrai vous voir dans quelque temps pour savoir comment cela se passe.

- Ne vous pressez pas, surtout !


Et voilà. Il est reparti comme il était venu. Je suis restée un moment le nez collé à mon écran. Mais comme je ne pouvais rien faire d’autre, j’ai effacé mon texte et j’ai écrit :

Je ne suis pas dans la chnoute !

Et puis moi, je voulais être chanteuse, alors…


- Pas de… !

- Désolée !


Je ne suis pas dans la chnoute !

Je ne voulais pas être écrivain.



 
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   widjet   
2/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
L’auteur s’était fait remarquer avec la remarquable nouvelle du concours sur les « brèves d’eau ».
Ici changement de thème…et de style. C’est une nouvelle plutôt « théâtrale » qui est quasiment que dialogué . C’est un des exercices les plus difficiles, surtout lorsqu’il s’agit d’en faire un texte comique ! Il faut être percutant, savoir maintenir un certain rythme…et être drôle. Hélas, après un début prometteur (le distributeur de rôle, une bonne idée !), Daisy peine à relancer la machine, faute de véritable trouvaille (stylistiques, de vocabulaire, alors que l’auteur a prouvé avec la douleur de l’eau de l’étendue de son attirail dans ce registre…)ou d’innovation, celle-ci finit par tourner à vide autour d’une seule idée répétée inlassablement.
Le texte a quelques arguments pour lui, comme les petits conseils d’écriture avisés donnés par le distributeur de rôle, c’est assez sympathique.

Mis à part cela, je suis resté sur ma faim. L’attente était sans doute trop forte.

Widjet

   Anonyme   
2/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Moi j'ai bien aimé. Comme toujours, je suis pour la catégorie détente, juste en attente de détente. C'est réussi, ça m'a détendue !

J'ai apprécié ce personnage qui ne souhaite pas donner dans l'écriture, ce libre-arbitre que l'auteur lui refuse, cette mise en abime, un auteur qui crée un auteur qui ne veut pas l'être etc

etc oui, parce que les ..., visiblement ;-)

   Anonyme   
2/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Il y a un truc qui me dérange dans ce texte : l'idée d'être obligé d'écrire si l'on n'a pas la "fibre". Ni même le désir. Mais ça se discute et ça pourrait expliquer pas mal de choses. Je pense à tous ces auteurs qui ont eu un jour quelque chose à dire et qui se trouvent, notoriété oblige, contraints de pondre sans arrêt quelque chose ce qui les amène à nous faire lire des pavés où il n'y a dedans que des mots.

J'ai aimé l'humour et le jeu des questions réponses qui prouve bien que l'auteur s'investit dans ces personnages. Le tuteur est juste un poil énervant, l'héroïne idéalement obstinée.

J'ai moins aimé la réflexion sur Eve. L'écho d'Adam. Me suis
demandé ce qu'elle venait faire là, déjà qu'on l'accable de tout la pauvre... (avis très personnel).

Les ... justement ! Est-ce qu'ils ne permettent pas à l'auteur (pas toi DL, n'importe quel auteur ) de laisser souffler le lecteur, de lui offrir un espace "cuisine explorative" ?

En tout cas, entre autres lièvres, là DaisyLewis, je trouve que tu en soulèves un gros : faut-il ou non décrire physiquement ses personnages ? Faut-il laisser le lecteur les imaginer ? Pourtant c'est classique, à chaque fois dans les livres, il y a un miroir au travers duquel le héros se décrit. Personnellement, je crois que je m'en fiche assez de comment il veut que nous le voyons, il suffit qu'il parle et je le classe dans la catégorie Redford, Ventura etc...

Mais la question demeure : elle commence où l'imagination du lecteur quand il lit ? Quel espace faut-il lui laisser au lecteur ? Si on ne lui dit pas tout on risque de le perdre, si on lui en dit trop, il étouffe. Il est où le dosage ?

DaisyLewis, ton texte est bon, moi je l'ai aimé, même si parfois les digressions m'ont embêtée, et je trouve que toutes les questions que l'héroïne se pose, ben j'arrête pas de me les poser et j'ai pas encore trouver les réponses.

J'aime bien ce que dit ton texte et la manière dont il le dit.

   Menvussa   
2/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il y a une phrase qui m'ennuie beaucoup, une citation pour être plus précis : "Aimez que l’on vous conseille et non que l’on vous loue".
Du coup je ne sais plus quoi dire, quel conseil pourrais-je te donner, d'écrire, oui, ça c'est sûr.

Quand une réflexion est menée avec autant de bon sens, de légèreté dans la forme et de sérieux dans le propos, on ne peut que se féliciter de la lire en espérant en retenir la quintessence et surtout d'être capable de la mettre en application.

J'aimerais pouvoir dire que c'est moyen pour combler Boileau, mais, ce serait mentir.

   Ariumette   
2/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Alors, en voila une idee qu'elle est bonne ! Ta trouvaille est rigolote et, effectivement, demande bien une nouvelle ! Malgre cela il y a des longueurs, vers le milieu du texte je me suis meme demandee si j'allai finir... (je dirai apres sa demo de chant). Je pense que cela vient de la repetition et de l'impression de tourner autour du pot. Peut-etre en ajoutant des reflexions plus ameres encore, ou des anecdotes...
Quelques tournures ne m'ont pas plu. Par exemple:
"Il y a écumeuse, mais comme il y a de moins en moins de débouchés dans ce métier, le suivant c’est écuyère." J'aurais plutot mis des points de suspension apres metier et mis la derniere proposition en phrase independante.
"C’est une question de physique. Je n’ai pas celui qu’il faut. Pas que pour l’écriture d’ailleurs." Je trouve cet ensemble pas hyper clair. Peut-etre en tournant la derniere phrase autrement.

Bref une chouette idee mais qui reclame qu'on lui donne du souffle !
Au plaisr...

   xuanvincent   
2/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Cette nouvelle me paraît plutôt adaptée pour le théâtre. Avec une mise en scène, elle pourrait être assez amusante, il me semble.

L'idée de départ m'a plu, j'ai ensuite globalement moyennement moyennement accrochée à l'histoire.

   Anonyme   
2/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ah ben ça!
J'ai apprécié. C'est fluide (très), ça se lit comme une pièce de théatre... on l'imagine très bien le sosie d'Hemmingway qui souhaiterait ressembler à Brad Pitt...

Beaucoup d'humour, des disgrssions absolument fantastiques de légèreté.
Si on peut reconnaitre une qualité à ce texte c'est qu' (sauf pour les quelques dernières lignes que je trouve frisotter le moralisateur sympathique qui ne fait que passer) il ne se prend pas au sérieux.

Les doutes, les soucis, les difficultés, tout est bien décrit.

Le style est fluide, j'aime beaucoup le rythme, le coté entre le réel et l'imaginé.

Bref, je reste sur mon opinion, faite lors du concours, y a de la graine d'écrivain sous ce pseudo!
Merci Daisy, je t'ai jamais entendu chanter, mais n'arrête pas d'écrire.

   Nongag   
2/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ah! AH! Je rigole... (Et je laisse souvent des points de suspensions...)

Et, évidemment, c'est un de mes critères quand je lis une nouvelle classée en humour. Il y a plein de petites trouvailles et de traits d'esprits bien amenés. "Si je chantais en faisant du cheval"!!!

L'humour est un style souvent déconsidéré. Pourtant, trouver le rythme et savoir bien apprêter les gags, ce n'est pas donné à tout le monde.

En plus, ta nouvelle, elle n’est pas conne du tout puisqu'elle se permet de nous rappeler avec légèreté de grands principes d’écriture et qu’elle souligne avec justesse le plaisir de la création.

Merci pour ce large sourire...

   Faolan   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une idée fort sympathique qui devrait parler à beaucoup d'entre nous, logique.
Le style est fluide, le ton léger et il y a assurément de l'humour.
Néanmoins, et pour ma part, après un début qui m'a accroché, j'ai trouvé le texte long, tournant quelque peu en rond.
Cela reste toutefois une nouvelle agréable, qui détend, sans plus pour moi.
Au plaisir de te lire.
Merci.

   jensairien   
5/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Assez sceptique au début avec ces considérations assez fades "ah zut pas écrivain moi je voulais sortir, voir du monde, des jolis paysages" mais par la suite j'ai trouvé le texte plutôt amusant.
Et l'on sent que l'auteur s'amuse aussi. Ça ne va jamais très loin mais ça ne se prend pas non plus la tête. C'est assez sage, frais, et semé de fantaisie. Un divertissement assez réussit.
.
je note une phrase qui me semble mal construite :
"l'exaltation de créer un monde et de faire évoluer des personnages dedans"
je pense : "de créer un monde et d'Y faire évoluer des personnages"

je suis retourné voir ton premier texte et ça me confirme dans mon commentaire. Tu as du coffre.

   Anonyme   
6/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte surprenant, très dialogué (ce qui est périlleux!), mais auquel on se laisse prendre.

J'aime cette idée de déterminisme de l'écrivain, et le côté obtus du héros!

C'est un peu plus long sur la fin, une lassitude s'installe, mais globalement c'est un bon texte.

   Bidis   
17/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai trouvé ce texte drôle, bien enlevé, cela se lit d'un trait et fait un peu tourner la tête.
J'aurais mis "les points de suspension" en toutes lettres au lieu de "les..." parce que, bien sûr, futée comme je suis, j'ai mis un petit moment à comprendre.


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