Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Fantastique/Merveilleux
dowvid : Une visite à la Crèche
 Publié le 03/11/12  -  6 commentaires  -  16038 caractères  -  89 lectures    Autres textes du même auteur

Grosjean se rend à la Crèche pour retrouver des papiers égarés.


Une visite à la Crèche


Dehors, le soleil diffuseur d'ultraviolets mortels réusissait parfois à percer la couche de nuages colorés recouvrant la Cité. Ses rayons dorés frappaient alors généreusement les fenêtres de la Banque. L'or qui en ruisselait se déversait directement dans ses coffres.

À l'intérieur de l'édifice, le directeur s'adressait à Grosjean, responsable des affaires externes :


– Il y a eu une erreur monumentale, Grosjean. Et je compte sur vous pour la réparer. Certains docu-menteurs ont été remis par erreur à l'administration de la Crèche. Et j'en ai absolument besoin. Vous devez les retrouver ! Par tous les moyens ! intima-t-il. Faites-en sorte que je sois satisfait sinon…


La phrase était restée en suspens, ce qui était bien fatigant pour notre héros et provoquait bien des mots.

Grosjean devait s'assurer des bonnes relations de la Banque avec ses partenaires. Fonction de prestige, qu'on lui avait dit. Pour ce qu'il en avait à faire ! Mais cet ordre de Drec Tieur avait ce petit quelque chose dans l'urgence qui ne pouvait être ignoré.

Grosjean s'était donc décidé à tordre le téléphone pour communiquer avec la directrice de la Crèche. Le petit appareil avait eu si mal que sa sonnerie avait éclaté à l'autre bout de la ligne, où on s'empressa de répondre tant le son était plaintif. Grosjean expliqua la situation.


– Vous croyez que je pourrais y aller maintenant ? demanda-t-il. Monsieur Tieur semble vraiment y tenir.

– Ces documents-là ? Je crois bien que les enfants les ont pris pour dessiner, mais je n'en suis pas certaine, lui répondit une voix féminine mûre et douce.


C'était une dame d'environ trente-cinq ans qui parlait à Grosjean. Elle avait les cheveux roux bien attachés sur la tête, luisant d'une huile qui sentait bon la maman. Les yeux d'un gris perçant étaient accentués par de minces traits noirs savamment posés sur les paupières. Un cou gracieux sur des épaules rondes, des joues creusées sous des pommettes saillantes, des seins qu'on devinait volumineux dans son décolleté vert, et des hanches légères moulées dans sa jupe noire qui donnaient l'envie d'être papa. Et à la Crèche, c'était ce qui importait. Les enfants devaient accorder une confiance entière à ceux qui s'en occupaient.

Grosjean continua :


– Croyez-vous qu'on pourrait les retrouver ? J'en ai absolument besoin. Ce sont des papiers de la plus haute importance.

– Écoutez, je ne sais que vous dire. Vous voulez que je vérifie dans la salle de jeux ? qu'elle lui répondit.

– On va faire mieux que ça, répliqua Machin. Je vais vous rejoindre à la Crèche, et on regardera ce qu'on peut faire ensemble. Ça vous va ?

– Pas de problème, qu'elle lui dit. Je vous y attendrai. Pour ce qu'on a à y faire, à la Crèche ! Un peu de changement me fera le plus grand bien. À tout à l'heure.


Grosjean n'attendit pas que le son globuleux du combiné raccroché se fasse entendre, et il déposa le sien délicatement sur son butoir. Il avait eu le temps d'étudier le comportement du téléphone domestique depuis qu'il travaillait, et il avait développé une estime certaine pour ces petits outils du quotidien bien souvent mal aimés. Il supportait mal les lamentations qu'on en tirait en leur tordant les boyaux. Il avait noté que la patience et la douceur permettaient un apprivoisement rapide de ces petites bêtes. Et on pouvait alors en tirer des petits services bien utiles. Il demanda donc au sien de prendre en note le nom des gens qui l'appelleraient pendant son absence. Ainsi il pourrait retourner leurs appels à son retour et les épater.

Il poussa sa chaise, peu résistante, et se leva. Il lui semblait que le plafond était plus bas qu'à l'habitude.


– Encore de la pluie ! se dit-il à lui-même et à voix haute.


Le baromètre sur le mur rougit de honte et le tube explosa sous la pression. La toile au mur, judicieusement installée par notre quidam qui en avait dans le crâne, recueillit les gouttelettes éparses et les fixa à travers les autres. Il pleuvait souvent en cette Cité. Il avait donc acheté des Pitot de différentes couleurs qui, en éclatant ainsi, contribuaient à la décoration de son bureau. De plus, la pression créée par l'explosion avait quelque peu relevé le plafond en question. Grosjean pouvait maintenant se tenir bien droit. Dehors, le soleil semblait vouloir percer définitivement les nuages.

La marche pour se rendre jusqu'à la Crèche était dépourvue d'intérêt. Il suffisait d'allonger les jambes l'une après l'autre sans trop y penser et d'avancer entre les bordures de trottoir vers le sud-ouest. C'était un coin de la Cité peu développé, et seules les personnes qui y avaient commerce pensaient à s'y rendre. Entre la Banque et la Crèche : des immeubles banals et délabrés, des clôtures abandonnées, quelques espèces lignées qui s'accrochaient ici et là. On habitait dans ces lieux comme on le pouvait, et quand on le pouvait. Le jour, on partait à la recherche d'activités quelconques, et bien souvent on se retrouvait ensemble devant un écran, à écouter les émissions futiles de l'ère CA, où des Comptables Agréés expliquaient des plans de pension-bidons, où des Conseils d'Administration intriguaient à qui mieux mieux contre la population, où des Clowns Alcooliques se fendaient la poire dans des cascades ratées.

Arrivé à la Crèche, notre ami poussa la barrière. Elle tomba donc. Deux vieux menuisiers apparurent prestement, heureux de leur effet, et contents de pouvoir prouver leur utilité malgré le temps qui passait. Grosjean enjamba le plus rapide, qui s'était déjà accroupi au pied de la geignante, et gravit les quelques marches qui conduisaient à la porte. Il ne put s'empêcher de sursauter lorsqu'il entendit les cris du menuisier s'écrasant le pouce sous le marteau. C'était pourtant un classique, mais il ne pouvait s'y faire. Il hésita à pousser la porte, et se limita à s'user les jointures dessus. Au bout de quelque temps, on vint lui ouvrir. Il jeta un dernier regard vers les menuisiers, dont l'un était à recoudre les doigts de l'autre malencontreusement ébarbés par l'égoïne, et se posa des questions sur la survie de l'espèce. Ceux-là riaient de toutes leurs dents jaunes, et on voyait qu'ils aimaient leur métier. Grosjean détourna la tête et franchit le seuil de l'orphelinat.

Le plancher de la pièce d'accueil était recouvert de tuiles de marbre veiné. On pouvait y voir battre le sang, et elles semblaient bien vivantes. Devant lui, un grand escalier colimaçait vers le deuxième étage. Des enfants sans âge le suivaient constamment, essuyant les traces baveuses qu'il laissait sur le marbre. Les murs s'élevaient jusqu'au plafond et même au-delà, car on sentait que le deuxième étage était lui aussi à l'abri des courants d'air. La couleur dorée qui les recouvrait semblait directement empruntée au soleil. On pouvait deviner le lien intime unissant cette institution et la Banque.

Devant lui se tenait Dominique, la maman d'emprunt de tous ces petits qui s'amusaient à mourir. Elle portait la même jupe que tout à l'heure, mais elle avait dû changer de chemise, un enfant ayant régurgité sur son épaule. Elle portait donc une petite veste jaune, qui se mariait très bien au noir. Elle sourit et tendit la main à Grosjean.


– Je suppose que vous arrivez directement de la Banque ? fit-elle en le reniflant prestement.

– J'en arrive tout droit comme vous pouvez le constater, que lui répondit l'autre.


Une odeur de nouilles et de pâtes molles émanait effectivement du chandail que portait Grosjean.


– Bienvenue chez nous donc ! Vous verrez, les odeurs ici ne sont pas désagréables non plus. On a élaboré un concept très particulier pour se prémunir des émanations de ces petits monstres.


Elle fit un geste de la main qui en disait long, bien que ma phrase fût plutôt courte.

Elle ouvrit le chemin à Grosjean, qui la suivait mais ne voyait pas vraiment le décor autour de lui. Il s'intéressait plutôt aux formes mobiles que la lumière dessinait sur la jupe de Dominique au rythme de son pas cadencé.

Ils firent ainsi quelques mètres à la queue leu leu, puis une deuxième salle les accueillit avec bonheur. Les murs verts ondulaient au gré du vent, comme le feuillage agité par une douce brise matinale qui chante des airs de jazz barbierien. Une odeur de forêt tropicale s'exhalait d'une brume légère qui tombait du plafond à un débit constant. Les narines dilatées par cette humidité odorante retournaient des messages de quiétude au processeur principal. Les oiseaux sifflaient des sons voilés, sans contretemps, qui polissaient les tympans et renforçaient le message olfactif. Une chaleur radiante mouillait la peau et incitait à s'alléger. Ne restait que le sens du goûter à solliciter. Ce que Dominique se plut à combler en posant un baiser langoureux sur les lèvres de Grosjean, qui demeura ébahi devant tant de générosité et de bon goût. Il ne savait que dire et le dit, et tous deux tombèrent sur un divan posé là par hasard. Le Chat rugit de son ténor hurleur.

Puis le chant des oiseaux se tut. Une clameur sauvage s'était élevée dans l'air humide, réclamant privilège. Le saxo ne gueulait plus, non plus que la guitare. Sur un divan mouillaient deux corps essoufflés. Les cheveux en broussaille, la femme buvait à la peau de l'homme. Ils se reposaient, et la vie était belle. Notre héraut était satisfait.

Puis les deux amis se glissèrent sous la cascade dans la luxuriante forêt de la chambre verte. Ensuite, ils remirent leurs vêtements en riant, et reprirent la visite de la Crèche là où ils l'avaient laissée.

La jungle donnait sur une chambre vaste et éclairée, qui faisait croire à l'absence de mur. Le plancher était blond comme le sable, doux aux pieds, et chaud comme une mie de pain fraîchement cuit. Au fond de la salle, sur toute la longueur, un bassin d'eau turquoise, au même niveau que le plancher, agitée calmement par un mouvement de va-et-vient du contenant. La même technologie que décrite précédemment diffusait un air salé et chaud, d'une moiteur équatoriale.

Grosjean était émerveillé. Il pouvait entrevoir une autre pièce plus loin à gauche, par une ouverture grillagée dans le mur, et il se demandait bien quelle latitude il atteindrait alors.


– C'est merveilleux, fit-il à l'intention de Dominique. Et les enfants ? On ne les a pas vus encore. Ils font la sieste ?

– Oh ! Cela dépend. Certains parmi les plus jeunes doivent dormir. D'autres sont occupés à diverses activités. On va bientôt en voir quelques-uns à la salle de jeux. C'est par là !


Elle indiquait la gauche.

Ils traversèrent donc la plage à pied, ramassant de-ci de-là divers coquillages de plastique. La brise était douce et le soleil frappait fort.

Au bout d'une dizaine de minutes, ils avaient finalement atteint le mur de gauche, où un grillage de fer empêchait d'entrer et de sortir. Dominique composa une combinaison sonore sur un clavier cadenassé et la porte s'ouvrit sans grincer. C'était une de ses compositions qu'elle avait appelée « Blanc de mémoire » ; ainsi, elle pouvait la jouer de n'importe quelle façon, et la serrure la reconnaissait tout de même. C'était une improvisation nouvelle à chaque fois finalement. Improvisation tonale bien sûr, structurée à partir d'une combinaison classique de deux mineur sept, cinq dominante, et un majeur, avec un cycle de quintes ouvrant sur si bémol. Un triton moqueur s'y mêlait parfois, décuplant les possibilités du claviériste.

Une fois ouverte, la grille donnait sur un corridor aphone et sans saveur, blanc œuf.


– Je n'ai pas vu les enfants encore. C'est surprenant. Je veux dire, ils ne vont jamais à la plage ? demanda le type dont je cause depuis tout à l'heure, et qui avait bon cœur.

– Bien sûr que non ! qu'elle lui répondit. Vous avez déjà vu des enfants à la plage ? C'est grouillants, criards, morveux, brûlés par le soleil, piqués par les moustiques, sales, sans compter les noyés qu'on oublie dans l'eau. Vous pensez qu'on a envie d'avoir ces problèmes ? Non, non ! Ils nous bousilleraient tout notre ouvrage. Ils restent dans leurs quartiers, et c'est très bien comme ça.


Elle ouvrit la porte lourde qui fermait la salle des enfants. Une marée de cris agressa les tympans de Grosjean, et des odeurs nauséabondes lui rappelèrent sa propre enfance, souvenirs fugitifs mais bien imprégnés dans sa mémoire. Un calme relatif s'installa aussitôt que les enfants eurent reconnu Dominique.


– Allons, allons, les enfants ! On prend tous une place et on écoute ! J'ai quelqu'un à vous présenter, clama Dominique en assenant une taloche à celui qui était le plus près.


Il baissa la tête et courut vite s'asseoir sur un banc. Les autres firent de même. Il y eut quelques bousculades, ordinairement remportées par les plus grands, et chacun put bénéficier d'une place quelconque, et se tut.


– Je vous présente Grosjean. C'est un ami. Il vient de la Banque. Qu'est-ce qu'on lui dit ? demanda la maman.


Personne ne savait vraiment quoi dire, alors on eut droit à une clameur d'onomatopées diverses que je ne saurais reproduire, paresseux que je suis.

Dominique leva la main ; les enfants baissèrent la tête et la voix. Elle baissa la main ; le petit monstre à côté d'elle l'esquiva d'un geste leste. Elle le prit par la veste, le traita de peste, et je déteste le reste qui n'a pas beaucoup d'importance.


– Venez, fit-elle à notre homme. La salle de dessins est un peu plus loin. Vos papiers doivent y être.


Ils continuèrent donc leur chemin à travers la salle actuelle, s'occupant peu des enfants qui avaient repris leurs activités antérieures, soit des courses sans but, des sauts sur place, l'organisation de batailles rangées, la prise en charge des paris sur les vainqueurs des combats ou la chasse aux crottes de nez.

Un peu plus loin, la place était remplie de longues tables où s'alignaient des marmots de tous âges qui trônaient devant des pots de colle, des amoncellements de papier divers, des pyramides de crayons arc-en-ciel. Chacun s'évertuait à retracer des courbes, des textures, des reliefs. C'était une mosaïque de formes et de couleurs qui, vue de haut, pouvait ressembler au plan de la création de l'univers. On y retrouvait de tout, tracé avec plus ou moins de bonheur : des animaux, des plantes, des hommes, des microbes, des rien-du-tout, des monstres, des taches, de l'eau, des poissons, des ridicules, des ombres, des lumières, des essais, des erreurs, des réussites, des morts, des vivants ; de tout je vous dis !

Grosjean eut un frisson à l'idée du maelström que cela pouvait représenter, puis il pensa à Dominique et reprit ses couleurs. Comment retrouver les documents recherchés dans tout ce bordel ?

Après quelques minutes de recherche à fouiner un peu partout, ils se rendirent à l'évidence qu'ils ne retrouveraient pas les papiers convoités. Ils quittèrent donc la salle sans plus d'effort, laissant là les enfants qui semblaient n'avoir rien vu de tout cela.


– Hé bien tant pis ! fit Grosjean, déçu.


Sa bouche en était toute torve.


– Que voulez-vous ? fit-il chrétiennement. On ne fait pas de miracle.


En sortant de la salle à dessins, ils longèrent un autre corridor fade, pour aboutir dans une grande salle chaude et odorante, sans artifice imposant mais avec beaucoup de petits lits alignés les uns sur les autres. Sur les matelas, des enfants pâles étaient couchés. À leurs avant-bras, on avait fixé de drôles de papillons multicolores, qui gardaient les veines ouvertes et leur suçaient doucement le sang, tout en battant des ailes pour aérer la pièce. Le liquide de vie se répandait partout sur le plancher, et on pouvait voir le marbre s'en régaler. Ses veines se gonflaient alors d'une éternelle jeunesse.

Ils passèrent outre la salle de récupération, aboutirent dans le vestibule d'entrée déjà visité et promirent de se revoir le lendemain.

Le grand escalier avait à peine bougé. Le regard d'un enfant malheureux accroupi dessous assena un grand coup dans les tibias de Grosjean, qui n'en eut cure. Trop petit pour qu'on y prête attention, trop faible, trop insignifiant.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
18/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai trouvé ce texte absolument formidable. Une ambiance à la Vian, pour moi, en plus noir encore. J'ai adoré ce mélange de bienveillance que j'ai ressentie devant Grosjean et Dominique, et de cruauté qu'ils révèlent, une cruauté ordinaire si évocatrice de celle de notre monde.

J'aurai cependant un petit bémol sur la densité du texte : l'insolite est si riche, si universel, le décalage si constant que, à mon sens, c'est un poil trop. Je sais, ça rappelle le "trop de notes" reproché à Mozart...

"Devant lui se tenait Dominique, la maman d'emprunt de tous ces petits qui s'amusaient à mourir." : alors là ! génial.

   AntoineJ   
26/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Etonnant ! et fatiguant ...
pas mal de bonnes trouvailles et beaucoup de facilités. On finit par ne plus savoir ce qui est pourrait être une faute de ce qui semble être volontaire ...
plein de poésie et d'humour ... agréable malgré tout
manque d'une reelle fin pour passer à autre chose ...

   dowvid   
3/11/2012
La nouvelle est tirée d'un chapitre d'un roman que j'ai écrit, pas publié, probablement pas publiable 8-)), mais où je me suis amusé pas mal. J'ai réécrit ce chapitre pour en faire une nouvelle qui se tienne, mais bien sûr qu'il n'y a pas de fin. De toute façon, je n'écris que des images et des sentiments, pas beaucoup d'actions.

   brabant   
3/11/2012
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonjour Dowvid,


"'Fantastique/Merveilleux'" ? 'Absurde' est le mot qui m'est venu à l'esprit à la lecture de ce texte, Kafka corrigé par un humoriste noir. J'ai cherché une chute sans en trouver, seul le lecteur tombe (en l'occurrence moi-même, je ne parle ici que pour moi) à la fin de ce texte, ou plutôt glisse (toujours moi) [ sur les veines du marbre gonflées/gorgées/éclatées de sang], il ne peut pas tomber de haut puisqu'il n'est monté nulle ou alors il tombe de très haut [voyez où vous m'avez mené ! :)]. lol. Très sincèrement et très désolément, jai pas compris, pas même trouvé une parabole.

M'en vais lire les autres coms pour voir s'ils m'éclairent...
- "Vian" ? Oui, pourquoi pas. De Vian je préfère les poèmes et les chansons.
- Manque d'une "réelle fin", je l'ai noté ou laissé sous-entendre et l'auteur le confirme.

A la limite je vois un soupçon de Dac. Allais m'aurait semblé plus indiqué ici. Courteline brouillé par Anouilh ? J'aime pas les cappucini ! Pardon ? On dit des cappucino ! Je me disais aussi, ils me restent sur l'estomac.

Ceci dit, chacun ses goûts hein !

Désolé Dowvid

Peut-être que je manque d'humour après tout !

lol

   caillouq   
19/12/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Comme quoi le brand marketing c'est efficace: je suis venu lire cette nouvelle après avoir lu, relu et re-relu la nouvelle en 3 lignes commise par l'auteur de celle-ci (<3 <3 <3). J'ai tout de suite reconnu les jeux discrets sur les mots parsemés un peu partout (pléonasme), et aussi d'autres moins discrets. Comme les débuts sont très importants (on n'est pas encore forcément porté par le récit), je me permettrai de faire remarquer que le "intima-t-il" de la première réplique est particulièrement pas beau, complètement inutile et donc très gênant. Enfin, AMHA, hein, comme dirait B. Je n'aime pas trop non plus certains petits relâchements, comme le nom facile de "Machin", "qu'elle lui dit" (eh oh ! On n'est pas avec Bigeard !), "NOTRE quidam"; "le type dont je cause depuis tout à l'heure", "que je ne saurais reproduire, paresseux que je suis" ...
J'apprécie beaucoup plus les petites saillies discrètes comme l'huile qui sent bon la maman, rappelée quelques phrases plus tard par la jupe qui donne envie d'être papa. La pression qui remonte le plafond et la mention des tubes ded Pitot (l'auteur pourrait-il méclairer sur son activité professionnelle :-D ?).
J'apprécie assez le côté "pied de la lettre des expressions", mais pas trop quand ça vire à du Boris Vian trop évident (le coup du baromètre qui rougit de honte, je suis sûr que c'est dans L'Ecume des jours, peut-être pas avec un baromètre, mais bon, ce n'est pas ce qu'il a écrit de mieux).

... au final ... Ben je ne regrette pas le voyage. Un peu peur quand le côté merveilleux a pris le dessus, mais ça se calme à la fin. J'adore la description de la Crèche, espèce d'extrapolation sous acide des endroits où les gens mettent leurs gamins irl. Et l'écriture est, la plupart du temps, un régal (sauf ces interventions agaçantes car inutiles du "je" narrant). La fin est parfaite, mais fait regretter que ce côté noir n'ait pas été plus développé auparavant.
Bref, j'attends le prochain Dowvid avec curiosité. Des fois qu'il ait envie, avec ce style, d'écrire un truc plus terre à terre et bien décapant (ah oui, xuse, j'aurais peut-être dû le dire plus tôt, d'ordinaire j'aime pas le fantastique/merveilleux, sauf avec Socque)

PS après avoir survolé les autres comm: (i) pour Vian, ça se confirme (ii) particulièrement apprécié aussi le "Devant lui se tenait Dominique, la maman d'emprunt de tous ces petits qui s'amusaient à mourir." (iii) j'ai bien fait de citer B, tiens :-))))
PS2: Un p'tit forum pour nous faire part de la genèse ?
PS3: ah, ben c'est fait. Mais en forum, vous pourriez être plus disert.

   Pepito   
2/10/2013
je viens de faire un com (long comme le bras) qui a disparu !!


Oniris Copyright © 2007-2023