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Sentimental/Romanesque
Dupraievna : M'oublier
 Publié le 25/01/15  -  11 commentaires  -  6112 caractères  -  106 lectures    Autres textes du même auteur

Ce que j'aurais pu être, une nuit.


M'oublier


Je me suis dirigée vers ce squat sans laisser à mon esprit le temps de réfléchir. Le trou dans mon cœur avait décidé à ma place. Il me dominait et savait à présent ce qui m'était nécessaire. J'avais besoin d'une véritable secousse. À Bastille j'avais rencontré cette fille aux cheveux roses, Violette. Un fil invisible semblait nous lier. Un regard de ma part et elle s'était approchée, telle une sauveuse. Je n'étais plus qu'un visage plein de trous, creusé par les larmes de l'abandon. Sur le dos, mon éternel pull bleu, tout élimé à force de tirer dessus. Mon pull était une sorte de carapace à l'intérieur de laquelle je me sentais éloignée de tout. Du monde qui semblait me donner des gifles à chacune de mes sorties. Violette m'avait prise dans ses bras directement. J'aurais pu la rejeter ou m'en étonner, si je n'avais pas eu ce gouffre incroyable à combler. Je m'étais accrochée à elle comme à une bouée en plein naufrage. L'été où Balthazar m'a quittée, je n'ai pas cessé d'avoir le sentiment de me noyer, encore et encore. Mon corps semblait avoir renoncé, comme dénué subitement de tout intérêt. Violette était la première à rentrer si violemment dans mon intimité et à me sortir de la noyade. J'étais désireuse de cette violence, désireuse d'arracher la peau pleine de larmes qui me brûlait. La nuit je voulais être autre. Violette l'avait compris et m'avait invitée à la Miroiterie, 88 rue de Ménilmontant. « Je sais ce dont tu as besoin », avait-elle murmuré en me quittant.

Je savais ce que je trouverais en poussant la porte. J'ai maquillé mes yeux de rouge. Je m'efface totalement derrière ce fard sanguinolent. À l'intérieur je suis happée par ce mélange de rires, de musique, de conversations animées. Bouleversement total. Tout ce que je pensais acquis est chamboulé. Les gens autour de moi ont l'air tellement heureux et sereins. Je n'ai jamais vu autant de bonheur. Picotement. Chaque poil de ma peau se hérisse, j'ai des bouffées de chaleur. Une grande blonde grimpe sur une petite rouquine devant moi et l'embrasse avec un désir monstre. Je suis happée par la fumée et les vapeurs d'alcool. J'ai tellement mal au cœur. J'ai besoin d'être un peu partie, dans les vapes, sinon mon cœur va exploser d'un coup. Une mare de sang. Plusieurs salles se suivent, il y a un concert punk dans le fond. La première salle est bondée, la fumée m'enveloppe et m'envoûte. Je sors une cigarette et retrouve Violette qui me prend par la main pour me faire asseoir dans son cercle d'amis. Elle glisse dans ma main une petite pilule avec un dessin de soleil. « Bon voyage ma chérie », me susurre-t-elle dans l'oreille. Tout en la regardant, je mets le comprimé sur ma langue et bois une gorgée de la bière qu'elle me tend. Il n'y a bientôt plus qu'elle et son sourire immense. J'attends avec une boule immense au ventre que la chose fasse effet. Je n'y ai jamais touché mais je suis tellement euphorique à l'idée de tout ce que je vais découvrir. Ce soir Violette m'offre un peu de bonheur simple et rose. Je sens la musique de plus en plus forte, j'ai l'impression qu'elle entre et sort par chaque pore de ma peau. Une boule de chaleur immense passe dans tout mon corps. J'ai terriblement envie de sexe tout à coup. Les couleurs sont plus belles que jamais, plus vives. Je voudrais les prendre entre mes mains, les caresser. Je sens la chaleur s'emparer de tout mon être. Et l'explosion. Comme un grand boom dans ma tête. Un grand boom dans mon vagin, sur ma langue, dans mes seins et dans ma poitrine. Mon cœur bat si fort que j'ai peur qu'il s'arrête, mais la sensation est folle. Je me sens vivante, les voix dans ma tête se taisent. Ces voix qui sans cessent hurlent. Ces voix qui trouvent dans mes faiblesses leur indépendance. Elles me rongent, me vampirisent, posent au-dessus de mes pensées un voile noir. Le voile recouvre mes pensées les plus positives, il éteint le soleil en moi, il anéantit les derniers crépitements d'un feu intérieur. La petite pilule tue ce murmure incessant, inonde les voix de son rayonnement. La commissure de mes lèvres s'étire et un sourire s'y impose. « Love is today », j'entends au loin. La musique se fait plus vibrante que jamais. Le sol sur lequel je repose a une force inouïe. Je m'élance dans la foule, mon corps s'embrase, ne répond plus à mon esprit qui va trop vite. Il perd son équilibre. Picotement dans tout le corps. J'existe, et j'en suis consciente. Je me rapproche du son, je ne fais qu'un avec la voix de la chanteuse, avec la guitare et son électricité. Je suis électrique. Je me noie dans la foule. Je me sens proche de moi, proche de chacune de mes envies, de mes palpitations, je ne recule devant rien. Je n'ai jamais eu aussi peu peur du monde. Je jette mon pull bleu dans la foule, voulant qu'il ne reste plus qu'un souvenir. Celui d'une autre que je méprise. Je ne veux plus avoir peur, je veux être celle qui construit son monde, et non qui le subit. Je me sens immense, radieuse. Je me croise dans le regard d'un garçon près de moi. J'aime cette image. J'aime sa langue dans ma bouche, j'aime son souffle ravageur. J'aime être ravagée. Violette se rapproche de moi et se met à nous embrasser tous deux. L'étreinte est douce, évidente, une parenthèse dans ma vie que je ne voudrais oublier pour rien au monde. Mais déjà ma folle amie aux cheveux roses me tire pour que l'on sorte de la Miroiterie. Nous nous engouffrons dans la nuit, et courons sans savoir où aller. Je jouis de cette liberté sauvage et imprévisible. Les lumières des lampadaires dansent autour de nous et nous rions, chantant à tue-tête We Can Be Heroes de David Bowie. La nuit nous appartient. La vie nous appartient. Je n'ai plus froid alors que je dévale la rue Oberkampf et que les gens nous dévisagent. Survoltées, nous sommes.

Nous avons fini par redescendre de notre petit nuage et par nous endormir grelottantes dans les bras l'une de l'autre. La lumière du jour vient caresser ma peau. Violette dort encore à côté de moi et je suis émue. Je ne me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie. Cette nuit s'est offerte à moi comme la promesse d'une renaissance.


 
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   in-flight   
10/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien
"Ce que j'aurais pu être, une nuit."--> Finalement la chute est contenu dans cette petite phrase au début. Car on devine seulement à la fin de l'histoire ce qu’aurait pu pu être la narratrice, et par conséquent ce qu'elle n'est pas devenue. C'est plutôt bien joué.

Évidemment, j'ai tout de suite pensé au film "la vie d'Adèle" de Kéchiche, le clin d’œil est à mon avis trop prononcé. Peut-être est-ce intentionnel...

Sur la forme, il faut aérer le second paragraphe, il est trop compact.

Merci

   monlokiana   
25/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien votre texte. En fait j'ai adoré le lire même s'il est tout en bloc et ke je me trompais de lignes parfois et que je relisais la précédente (les petits bémols de la présentation du texte). J'ai bien aimé la façon dont votre personnage est présenté, la façon dont vous l'avez aidé à sortir de sa routine c'est-à-dire la souffrance. C'est une femme qui a besoin de liberté et je trouve que vous avez tres bien su partager ce désir avec la lectrice que je suis.
Merci à vous pour ce moment et bonne continuation!

   Neojamin   
15/1/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Cette tranche de vie est bien écrite, bien transposée...on y sent du vécu où une certaine connaissance de ces choses-là. Je ne suis pas sûr que ce texte rentre dans la catégorie nouvelle. Pas d'intrigue, pas de chute...Mais bon, le partage est intéressant.
J'ai trouve le premier paragraphe laborieux...surtout en comparaison avec la suite. Dès que la pilule est avalée, le texte s'emballe et c'est comme si le lecteur avait lui aussi pris un peu de cet extasy. C'est donc réussi, l'écriture transmet un sentiment bien clair, elle nous emporte.
Malheureusement, c'est un peu court, elles sortent déjà de la Miroiterie, elles s'engouffrent dans la nuit mais il n'en reste que quelques phrases. Je reste sur ma faim. Que se passe-t-il quand on a pris ce genre de pilule, comment voit-on le monde autour de soit, comment appréhende-t-on la nuit ? Et ce réveil...qu'y a-t-il dans ce réveil ?

D'une manière générale donc, l'histoire manque d'intrigue et si c'est juste une tranche de vie, il faudrait s'étendre un peu plus, ce texte a finalement agit sur moi comme un apéritif...j'attends la suite!

   Alice   
25/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Le retour de Balthazar! Je comptais sur lui!
Pour des raisons déjà nommées, j'ai eu du mal avec le second paragraphe d'un point de vue formel, mais je n'ai réellement décroché que dans la partie purement descriptive de l'effet de la pilule. À la deuxième lecture je l'ai bien mieux savouré, et sans avoir jamais pris de drogue (autre que l'alcool qui en est bien une à elle toute seule contrairement à l'avis général) j'ai pu comprendre avec force plusieurs des images: "mon corps s'embrase, ne répond plus à mon esprit qui va trop vite"; "Je me croise dans le regard d'un garçon près de moi. J'aime cette image"; "Je me sens proche de moi, proche de chacune de mes envies". C'est ça, juste ça. Seriez-vous une vraie "party animal"? ;) Beaucoup de force dans vos mots.

Certaines tournures deviennent parfois des clichés dont votre écriture et votre sensibilité manifeste se passeraient sans problème (le "trou dans mon coeur", "éteint le soleil en moi", le "feu intérieur". Le "telle une sauveuse m'apparaît également une fin de phrase plus maladroite que les déconstructions syntaxiques délicieuses auxquelles on a droit en fin de texte: "Survoltées, nous sommes." Beaucoup plus fort que la forme traditionnelle, bien vu).

La brièveté du texte ne vient cette fois en rien entacher le sentiment de finition que j'en retire. Sinon, je n'ai qu'un regret, et ce serait la dernière phrase. Elle présente une naïveté stylistique étrangère à la majorité du texte. On pourrait aussi se passer de l'avant-dernière, mais elle prendrait déjà plus de force sans la promesse de renaissance. Ce n'est bien sûr que mon avis.

Merci beaucoup pour ce texte fin, charnel.

À la prochaine,

Alice

   Anonyme   
25/1/2015
Bonjour Dupraievna

Moi aussi, tout de suite - les cheveux roses, là-bas ils étaient bleus - j'ai pensé à la vie d'Adèle, film que j'ai beaucoup aimé.
Et moi aussi j'ai attendu quelque chose qui n'est pas venu. Une différence, un rebondissement, quelque chose qui permette au texte de sortir du film et de m'apporter un éclairage différent, ou peu ou prou identique mais totalement autre. L'impression qui domine, c'est que le texte s'ouvre, se donne et se referme aussi sec. Le parasitage - dans mon esprit et ma lecture - de l'histoire prégnante d'Adèle est regrettable.
A une prochaine lecture.

   Francis   
26/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il faut vivre avec ses fantômes, affronter les cloportes du réel, les portes qui se ferment. Mais un jour, un jour, on veut voler vers une autre vie: retrouver la position fœtale, briser cette gaine qui nous étouffe, sous laquelle le cœur cogne et s'étiole. Alors on rencontre Violette, un sémaphore...pour une fugue, une parenthèse. La plume est parvenue à m'emporter sur son petit nuage.

   Shepard   
26/1/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Un texte qui m'a partagé... D'abord l'impression du pavé "in your face", j'ai tout de suite su que ça allait être émotionnel.

La première partie est abominable de lourdeurs avec ses phrases hachées, presque télégraphiques, contenant des clichés du type "Le trou dans mon cœur" ou encore "les larmes de l'abandon" a faillit me faire décrocher. Heureusement le texte est court alors j'ai continué.

La seconde partie est excellente en comparaison. Le style de phrases courtes passe beaucoup mieux car il provoque un sentiment d'accélération, d'emballement, qui colle bien aux événements. L'effet de la drogue est bien rendu, mais il y'a quand même une phrase qui m'a fait grincer des dents

"Je me sens vivante, les voix dans ma tête se taisent. Ces voix qui sans cessent hurlent. Ces voix qui trouvent dans mes faiblesses leur indépendance. Elles me rongent, me vampirisent, posent au-dessus de mes pensées un voile noir. Le voile recouvre mes pensées les plus positives, il éteint le soleil en moi, il anéantit les derniers crépitements d'un feu intérieur."

On retombe un peu dans le cliché gnangnan, et puis de toute manière je ne vois pas le rapport avec une situation de post-rupture ... Je m'attendais plutôt ou ce qu'elle oublie totalement l'image de son ex, qui sont "les voix" au pluriel ?

Je regrette que la redescente soit exposée en 2 lignes, car si c'est bien la toute première fois pour elle, la descente est à peu près aussi épique que la montée. Certes en moins glamour.

En résumé je ne sais pas ou me placer avec ce texte, j'aime le milieu, l'excitation et la folie, mais le début me barbe et la fin se précipite...

   Automnale   
26/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La narratrice, coeur et âme meurtris, rencontre, quelque part dans Paris, Violette, une fille aux cheveux roses. Un fil invisible semble lier les deux jeunes filles. Et elles vont à "La Miroiterie", 88 rue de Ménilmontant !

En fait, ce bout d'histoire nous raconte une rencontre mais, surtout, les effets d'une petite pilule... A la Miroiterie, on fume, on boit, embrasse des inconnus (ues), écoute accessoirement de la musique, et on découvre, avec délice, l'effet des petites pilules roses... Il s'en passe donc des choses à La Miroiterie, squat où tout, ou presque, est permis !

"Un éternel pull bleu, tout élimé à force de tirer dessus"... J'ai aimé cette façon, toute simple mais efficace, de se décrire... Au fil des mots, j'ai découvert - j'y reviens ! -, intéressée, l'ambiance de La Miroiterie. Et je trouve l'atmosphère bien dépeinte.

Pour les petits détails, un tantinet négatifs, j'ai remarqué que Violette était la première à rentrer (j'enlèverais le "r")... Je lis que la narratrice attend avec une boule immense au ventre. Or, immédiatement après, elle nous dit être tellement euphorique (à mon avis, c'est l'un ou l'autre)... Et, enfin, j'ai un peu tiqué avec les répétitions : je sens la musique... Je sens la chaleur... Je me sens vivante... Je me sens immense... (mais peut-être est-ce volontaire ?).

Comme cela a déjà été dit par les commentateurs précédents, le deuxième paragraphe, qui pourrait facilement être scindé en deux voire trois parties, est beaucoup trop long...

En conclusion, la promesse d'une renaissance a surgi. Tant mieux ! Mais reste à savoir si le bonheur rose, proposé par Violette, va se maintenir... Voilà que je voudrais, curieuse, connaître la suite de cette rencontre !

Merci beaucoup, Dupraievna. En lisant "M'oublier", je ne me suis pas du tout ennuyée...

P.S. - Je me demande si je n'aurais pas intitulé ce récit "La Miroiterie"...

Automnale

   dodo-chan   
26/1/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
C'est à l'arrache, il y a des choses sympathiques dans votre textes. Les pauvres âmes possédées par des énergies inconscientes et avides, ce n'est pas nouveau comme sujet mais ça fonctionne.

Mais pourquoi ne pas aller plus loin encore? Pourquoi ne pas innover. J'aurai aimé que les petites ivres de plaisir et de pilule, commettent l'irréparable, un crime, un viole ou autre...Que l'on s'enfonce pour de bon.

   molitec   
26/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien
J’ai aimé l’introduction, bien que je n’ai pas pu m’empêcher de voir en cette histoire une suite à votre précédente nouvelle, lecture qui m’a prédisposé en quelque sorte à ressentir pleinement le désarroi du personnage, la seule phrase : »Balthazar m’a quittée » suffisait, je suis curieux de savoir quel serait la différence sur ce point si je n’avais pas lu l’histoire précédente.
La suite ressemblait un peu au passage de l’anniversaire, et que j’avais aimé, mais là avec plus de complexité (personnages), moins de naïveté (circonstances), j’ai apprécié et j’estime que c’est aussi réussi, j’ai ressenti une force destructive tranquille qui explose comme à l’intérieur d’un récipient solide, explosion à degrés, contrôlée, réglée sur juste ce qu’il fallait détruire, pour reconstruire après. J’ai apprécié aussi la façon généreuse de décrire les perceptions et sensations du personnage.
Néanmoins, la lecture deviendrait plus facile si dans la forme, le texte est aéré, surtout le deuxième paragraphe. Une autre petite remarque, j’ai ressenti le deuxième « je suis happée » presque comme répétitif, mais ça reste subjectif.
Merci pour cette lecture, au plaisir de vous relire.

   carbona   
11/10/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Vous avez su donner du rythme à votre texte, un rythme approprié au récit.

Une nuit d"ivresse", je ne sais pas comment le dire autrement.

Dommage que cette liberté que connaît le personnage ne soit que l'oeuvre de la petite pilule rose, et ne soit donc à mon sens qu'illusoire.

Surprise par la fin, je m'attendais à un réveil plus douloureux. Je doute que le personnage soit à l'aube de sa renaissance. Elle n'a pas fait le chemin par elle-même. Parviendra-t-elle par elle même à réapprécier la vie sans remplacer la dépendance à Balthazar par la dépendance à la petite pilule ?

Merci pour votre texte.


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