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Réalisme/Historique
Faolan : Drôles d'oiseaux
 Publié le 30/04/10  -  8 commentaires  -  14421 caractères  -  49 lectures    Autres textes du même auteur

"Maintenant, si vous ne voulez pas rater le spectacle, je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas traîner..."


Drôles d'oiseaux


1876 – Caroline du Nord.


Mon grand frère et moi survolions la plage de Kitty Hawk. Bras écartés et portés par les vents forts, nous croisions inlassablement nos trajectoires ; lui dans son maillot de laine rugueuse, moi en casquette et robe de soie bleue. Ores qu’un courant ascendant nous fit prendre un peu d’altitude, je me retrouvai dans son sillage. Un coup d’œil derrière nous m’indiqua que la tour de contrôle n’était pas loin ; je lui fis signe. Drapée élégamment d’un tissu foulard rose chiné, maman agita également le bras. L’instant d’après, elle disparut de ma vue : je descendais en piqué, brusquement happé par le vide. Devant moi, mon frère suspendit son vol. La collision inévitable, nous roulâmes au pied de la petite dune.


- Regarde !


Wil s’était prestement redressé, l’index pointé en direction du rivage caressé par le moutonnement des vagues. De gigantesques oiseaux de fils, de bois et de coton semblaient y attendre un vent favorable pour s’envoler. Alentour, des hommes s’agitaient fébrilement. La scène, et les grains de sable crissant dans ma bouche, me laissèrent sans voix. Mon frère ramassa sa besace tandis qu’une étrange construction attira le regard émerveillé du petit garçon de cinq ans que j’étais. Elle se tenait sur trois roues, à l’écart des autres, non loin de l’eau, comme honteuse d’exister. Ses ailes échancrées m’évoquaient celles des chauves-souris.


- Wil, Wil, t'as vu ça ? lui dis-je, désignant l’objet de mon enthousiasme.


Il sourit, voyant l’excitation me trémousser, puis me prit la main.


- Allons voir plus près.


Nous courûmes jusqu’à ce que le sable durcisse. Essoufflés, nous ralentîmes le pas, pour finalement nous arrêter devant la pointe de la longue aile de lin. Des embruns s’y déposaient, la faisant miroiter sous le soleil. Mon frère sortit du sac, une feuille, un crayon, et entreprit d’esquisser l’instant.


- Fais le tour, mais ne t’éloigne pas trop, promis ? Je reste là.


Dessiner était devenu pour lui une obsession, le moindre brin d’herbe ou épi de blé ployant sous le vent devenait prétexte au crayonnage. Nos parents se réjouissaient de le voir croquer ainsi la vie. Moi, je l’admirais, espérant devenir aussi adextre de mes mains lorsque, comme lui, j’aurais neuf ans.


- Promis Wil !


Je me mis lentement à faire le tour du saugrenu volatile. Contemplatif, d’abord, devant son nez, hélice aux quatre pales habilement taillées dans le bois. Impressionné, ensuite, par la démesure de l’aile sous laquelle je marchais. Englouti par son ombre, j’eus la fugace impression d’être un fragile insecte sur le point d’être gobé : je pressai le pas, les yeux rivés sur le sable scintillant. Les rayons du soleil eurent tôt fait de me rasséréner et, mon émoi de môme déjà oublié, je continuai ma flânerie. Lorsque je passai derrière la queue, lui découvrant du bout des doigts un côté rugueux, un chapeau melon sitôt suivi d’un costume noir comme l’ébène jaillit de l’étroite cabine et avança à vives enjambées vers l’avant de l’appareil.


- Ce n’est pas encore aujourd’hui que tu me feras planer, hein vieux coucou !?


L’homme, robuste trentenaire, portait avec élégance une moustache finement travaillée.


- Diantre ! Un spectateur ! s’exclama-t-il soudain en m’apercevant. Clément Ader, enchanté.


Le pilote souleva son couvre-chef, s’inclina, et renchérit :


- Malheureusement bonhomme, j’ai bien peur que mon avion ne daigne décoller aujourd’hui.

- Ton quoi monsieur ?

- A-vi-on, prit-il soin de répéter, détachant chaque syllabe. C’est ainsi que je l’ai baptisé. J’ai bon espoir que d’ici quelque temps ce mot soit plus usité.

- J’aime beaucoup !


Il s’en réjouit puis reposa un regard paternel sur son invention.


- Tant de temps passé à observer le vol des roussettes et rien, aucun résultat probant. Je ne sais quoi m’échappe…


Comme si son geste allait lui remettre les idées en place, il réajusta de deux doigts sa cravate.


- Roussettes ?

- Des chauves-souris !


De manière minutieuse, il mima l’animal.


- Mais ça vit la nuit ça, non ? C’est pour ça qu’il décolle pas ton a-vi-on !


Le pilote s’esclaffa puis m’ébouriffa les cheveux sous ma casquette. Je détestais ça.


- Y a-t-il assez de puissance pour le décollage ?


Mon frère venait de nous rejoindre et glissait son œuvre dans le sac.


- Fais voir ? murmurai-je.

- Plus tard frérot, me souffla-t-il dans un sourire.


Clément Ader regardait Wil, les yeux ronds, légèrement décontenancé.


- Euh… hum, certes… il est vrai que pédaler n’est finalement peut-être pas suffisant, marmonna-t-il tout en jaugeant la taille de ses mollets, le bas du pantalon relevé.


Il sortit un calepin de son veston, y griffonna quelques mots et avança ensuite vers le poste de pilotage, la poitrine gonflée par l’assurance, les yeux plissés de détermination. Une fois installé sur le siège de rotin, il nous adressa un clin d’œil complice avant de se mettre à pédaler de manière si véloce que très vite il en haleta. Wil me prit sous le bras et, précautionneusement, nous fit reculer. Puis joie ! Les roues s’extirpèrent de leurs empreintes sablonneuses, l’appareil se mit en branle, brisant lentement le souffle du vent du large. Clément Ader avait à présent le visage cramoisi ; je m’interrogeais sur le temps qui lui restait avant d’éclater car, tout en remuant les jambes, le pilote poussait ou tirait laborieusement des manivelles, ce qui avait pour bien maigre effet, au regard des efforts consentis, d’abaisser les ailes par leurs arrières. L’avion avait tout au plus parcouru l’équivalent de dix enjambées adultes qu’il dévia soudain à droite, vers la mer. Certainement aveuglé par la sueur lui perlant du front, Clément Ader ne le remarqua point, pas plus qu’il n’entendit nos cris, masqués par son propre ahanement et le bruit du ressac. Il continua donc à pédaler férocement, ignorant qu’il se jetait dans la gueule de l’eau. Subitement, l’appareil oscilla dangereusement. L’extrémité de l’aile droite percuta le sable et se brisa net ; l’engin et son occupant, impuissant, versèrent sur le flanc, deux pales volèrent en éclats et l’avion stoppa sa course, le nez chatouillé par les doigts écumeux des vaguelettes. Tandis que l’infortuné pilote s’arrachait de la carcasse, nous restions immobiles, yeux écarquillés, ne sachant que faire. Au-dessus de nos têtes, quelques pélicans bruns en quête de nourriture passèrent en raillant ; Clément Ader ne s’en offusqua point. L’effet de surprise passé, nous accourûmes. Il sourit en voyant nos mines dépitées.


- Allons allons, tout va bien, plus de peur que de mal, voyez !


Bras relevés il tourna sur lui-même, exhibant fièrement son anatomie intacte. Il reprit de son parler enthousiaste, époussetant çà et là son costume :


- Ne vous inquiétez pas, j’en reconstruirai un autre !


Il s’accroupit et me chiffonna les cheveux à nouveau. Cette fois, Wil y eut droit aussi. Au vu de sa moue, il semblait apprécier autant que moi.


- Maintenant, si vous ne voulez pas rater le spectacle, je ne saurais que trop vous conseiller de ne pas traîner.


Il désigna une haute dune, au sommet de laquelle un téméraire toisait le vide. À son pied, quelques curieux s’étaient regroupés en une masse grisâtre constellée de bleu-vert, beige et rouge vin. Abandonnant notre élégant interlocuteur à sa collecte de débris, nous nous hâtâmes de les rejoindre. Arrivés à leur hauteur, nous nous frayâmes un passage entre longues vestes et robes en bengaline ou taffetas, afin de nous placer plus avant. Légèrement décentrés par rapport à la trajectoire supposée qu’allait prendre l’engin, nous attendîmes. Les bras écartés de l’audacieux soutenaient deux larges ailes rondes de toile écrue, nervurée par une ossature de bois. Sur la plage, le vent soufflait toujours puissamment, soulevant sur son passage le sable en de basses et larges traînées éthérées. Enfin, le pilote prit hardiment son élan, les ailes basses. Ses pas fuyaient sur le sable mou mais au bord de la pente, il avait pris assez de vitesse : il redressa la voilure et ses pieds quittèrent le sol. Derrière moi, une dame s’engoua :


- Il vole !

- Incroyable…, lui fit écho une voix grave et ahurie.


L’homme planait paisiblement, genoux relevés, aussi confortablement que s’il eut été assis sur une chaise, et poursuivait sa descente, telle une mouette paresseuse se laissant porter par le vent. Pétrifié d’admiration, je n’osais respirer, ni même avaler, de peur de troubler la quiétude du planement. De temps à autre, par d’habiles et gracieux mouvements du bassin, il reconsolidait son équilibre ou corrigeait sa trajectoire. Soudain, les ailes du planeur se cabrèrent et il chuta brutalement ; une clameur effarée s’éleva de la foule. Le pilote, surpris, ne put tendre les jambes et son séant rencontra douloureusement le sable. Entraîné par sa vitesse il bascula en avant et roula maintes fois sur lui-même. Alors que trois hommes s’élançaient dans l’intention de lui porter secours, déjà le pilote tentait de se relever, enchevêtré dans un mêlement de fils, de bambou, de rotin et de coton.


- Des sacrifices doivent être faits ! nous lança-t-il, pantin malgré lui.


Je n’étais pas encore remis de ce à quoi je venais d’assister que mon frère me poussa du coude.


- Premier en haut ? me nargua-t-il en désignant du menton le sommet de la dune.


Sans attendre ma réponse, il s’élança à l’assaut de la pente ocre. Son sac de toile ballottait dans son dos. Je m’apprêtais à faire de même quand une voix forte me vissa au sol :


- Gare ! Faites place !


Instinctivement, je rentrai la tête dans les épaules ; un vrombissement semblable à celui d’un bourdon dodu se rapprochait lentement. Du coin de l’œil je vis un petit appareil me frôler la casquette. L’engin, fin morceau de bois supportant quatre ailes fines et diaphanes, était à peine plus long que large. À l’arrière tournoyait une hélice.


- Cinquante-trois, cinquante-quatre, salutations, cinquante-cinq…


Un homme de petite taille au profil ventru me dépassa à grandes enjambées ; je me mis à trotter derrière lui. Le planeur perdit peu à peu de l’altitude pour finalement se poser dans un court glissement.


- … et soixante-huit !


Il s’arrêta et se retourna si brusquement que je manquai de le percuter. Dans son pantalon de daim, il regardait satisfait l’endroit d’où, j’imaginai, il avait lancé son appareil. Il planta sa canne à pommeau dans le sable, ouvrit sa redingote de velours, s’accroupit puis enfin, souleva son invention à ma hauteur. Comme si mes yeux avaient posé les questions qui restaient prisonnières de mes lèvres, il se lança dans une explication détaillée :


- Vois-tu mon petit, cette hélice est constituée d’un entrelacs de brins de caoutchouc qui dans un mouvement de circumduction…


L’aviateur parlait vite, avec des mots compliqués. Les yeux rivés sur sa surprenante création, je ne pus m’empêcher de m’égarer dans mes pensées. Je planai près des côtes, accompagné du vol lent et lourd de labbes pomarins bruns aux joues teintées de jaune. Je fondis vers l’eau, l’affleurai, m’y regardai ; les traits qu’elle me renvoya n’étaient pas les miens : sourcils froncés, Wil me regardait…

Bon sang ! Il devait s’inquiéter !

Tout éclata comme une baudruche exagérément gonflée et je me retrouvai aux côtés du gros parleur, toujours occupé à soliloquer. Il désignait à présent la paire d’ailes arrière.


- … l’empennage, mon petit, constitué de ces deux surfaces portantes que tu constates plus petites que celles positionnées antérieurement permettent à mon planophore de conserver son équilibre lors de son trajet aérien…


Sans prendre congé – à quoi bon ? Mes paroles, endiguées par le flot des siennes, n’auraient jamais atteint ses oreilles – je courus aussi vite que mes petites jambes de l’époque me le permettaient. Le vent soufflait à présent de manière irrégulière, rendant hasardeuse toute tentative de vol. J’arrivai au pied de la dune tandis que sur de larges couvertures certaines gens improvisaient un déjeuner, sortant de paniers en osier, quignons de pain, fromages et bouteilles de vin. Parmi eux, nulle trace de mon frère. Une voix claire s’éleva :


- Voyez !


Par-dessous une ombrelle un doigt pointait le milieu de la dune ; des yeux se levèrent. Un petit planeur beige voltigeait à une bonne hauteur d’homme du sol. L’hilarité gagna les quelques observateurs. Au vu de l’étroitesse de l’habitacle, il semblait évident que personne ne se trouvait à son bord. Qui donc avait bien pu oser le lancer ? L’appareil semblait charpenté d’une seule et même pièce. En cela il se démarquait des autres inventions présentes sur la plage. Tous le regardaient à présent. Indifférent, il continua sa descente semblant ne faire qu’un avec le vent qui, comme déférent, s’était soudain mué en une douce brise. La large voilure s’infléchit, déportant l’appareil sur sa droite, puis sur sa gauche, l’éloignant quelque peu de nous. Doucettement il se rapprocha du sable pour s’y poser avec élégance. Au même instant, face à moi, sur le côté de la dune, apparut mon frère. Je compris qu’il venait de la dévaler afin de suivre le vol. Sa figure était rouge, prête à éclater. Certaines personnes le dévisageaient, perplexes. Je le rejoignis. Un large sourire traversait son visage.


- Tu as vu ça ? Il a volé ! me lança-t-il exalté.


J'acquiesçai, tout surpris de le voir si expansif.


Clément Ader, suivi de quelques curieux, arriva à notre hauteur. Il désigna, amusé, le petit planeur qui trônait entre Wil et moi.


- C’est toi qui as réalisé cela ? demanda-t-il à mon frère.


Les yeux de Wil scintillaient de fierté.


- Oui monsieur.


J’étais estomaqué : je le connaissais bien mais jamais je ne l’aurais cru capable d’une pareille construction. D’une main, Clément Ader saisit délicatement l’engin et le souleva du sol.


- C’est du bel ouvrage, approuva-t-il en dépliant la grande feuille de papier.

- Merci monsieur. Plus tard j’en construirai un autre, un vrai, beaucoup plus grand, qui volera lui aussi, avec un moteur pour traverser les océans !


L’aviateur explosa de rire puis, pendant que mon frère reprenait son souffle, lui ébouriffa les cheveux ; prudent, je reculai d’un pas.


- Je te le souhaite mon garçon ! Dis-moi, comment t’appelles-tu ?

- Wilbur monsieur, Wilbur Wright, et là, dit-il en me mettant la main sur l’épaule, c’est mon frère, Orville.


 
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   florilange   
15/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai aimé lire cette nouvelle, qui nous ramène, de manière tout à fait agréable, à des temps très lointains. C'est assez bien raconté pour faire revivre l'époque de ces pionniers de l'aviation.
Cette rencontre de Clément Ader et des frères Wright enfants est amusante.
Quelques bricoles dans le style mais pas assez pour gêner la lecture.

   Mistinguette   
21/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bien imaginée cette tranche de vie de pionniers de l’aviation. S’ils revenaient parmi nous ils seraient probablement médusés par le progrès fulgurant de ce qu’ils ont initié. Un bon moment de lecture et une écriture plaisante.
Un style simple, dans le bon sens du terme.
J’aime beaucoup, merci pour cette lecture.

   Anonyme   
28/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très bon texte! Vraiment. Certes j'avais trouvé des le départ, en raison des noms, de qui il s'agissait, mais la qualité narrative joue à fond et je me suis laissé porter par l'histoire, tranquillement.

Je regrette un peu que l'on n'en sache pas plus sur la maman des deux frères, car si elle apparait au début, par la suite elle disparait complétement ce qui est un peu gênant.

Il n'y a pas de temps morts, ce qui est une très bonne chose pour ce type de récit, et si l'auteur a parfois une propension à délayer un peu (au début notamment), ce n'est en rien gênant.
Bref conquis par ce récit, vraiment.

   Flupke   
28/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,
Texte intéressant. Je n’ai pas vraiment trouvé trace du voyage de Clément Ader en Caroline du Nord sur l’internet (comme semble le suggérer ce texte). J’imagine que cela a été vérifié.
Pas très bien saisi le sens de la phrase « Ores qu’un courant ascendant nous fit prendre un peu d’altitude … »
« La tour de contrôle » Le narrateur a 5 ans en 1876 et utilise un vocabulaire très développé mais surtout une terminologie futuriste. Anachronisme linguistique ? Mais peut-être parle-t-il d’un passé très ancien en mélangeant vocabulaire contemporain et d’antan ?
Malgré quelques fautes de style (pas très convaincu par « doucettement » même si ce mot existe) le texte se laisse lire. La chute est classique pour ce genre de texte à tonalité historique. Le titre est bien trouvé.
Bonne continuation.

   Anonyme   
30/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai enfin l'occasion de commenter (à nouveau rebienvenu chez toi Fao) un auteur qui m'avait plu lors de son inscription par son style bien particulier et cette espèce d'ambiance Sépia qu'il superpose sur ses mots.

Le titre est très bon^^ Il met sur la piste sans trop en faire...

Et puis l'histoire, toute belle, très convaincante d'une paire d'enfants et d'une rencontre absolument essentielle...

Est-ce que c'est basé sur du réel, comme le souligne Flupke, peu importe... enfin peu m'importe... je me suis laissé guidé par les yeux de Wil, et quel regard!

Edit : j'aime le regard d'Orville sur Wil, celui de Wil sur Ader, celuis que je pose sur le tout par la narration bien maitrisée... je trouve que c'est un bel exercice...^^ très visuel...

Un style donc, qui me plait complètement, qui réunit le doux et le rêve dans des mots choisis, des dialogues qui se tiennent... et j'avais déjà eu ça lors de mes premières lectures des textes de l'auteur, ce mélange de réalisme et de fiction est très bien tenu...

Merci Faolan, et j'espère que tu continueras de nous abreuver de ce genre de textes, qui décidément me plait beaucoup.

Bonne continuation, et au plaisir de te lire!


**PS: Private Joke : Dis, Fao, quels beaux paragraphes, ni trop longs, ni trop courts, les arrêts suivent très bien le fil narratif et sont tout à fait cohérents dans l'enchainement d'idées etc...^^ J'aime surtout la manière dont le texte, et les paragraphes, trouvent une aération (faut utiliser un vocabulaire aérien, que Diable!) naturelle dans les dialogues (j'ai dit que j'aimais bien les dialogues? J'aime bien les dialogues, j'aime beaucoup la manière dont les frères se parlent, dont Ader parle... oui j'aime les dialogues...) et pis voilà quoi, fallait le souligner, c'est important la forme (même chez Décathlon : à fond la forme!!)

   Anonyme   
1/5/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
« Ores qu’un courant » : dans quel sens doit-on prendre ce mot ? Maintenant je suppose. C'est tellement peu usité que j'ai eu un blocage.
« La collision inévitable, nous roulâmes au pied de la petite dune. »
« voyant l’excitation me trémousser, » :
« Nous courûmes jusqu’à ce que le sable durcisse. »
Des usages de la langue peu usités mais corrects et qui surprennent. Un style auquel il faut s'habituer ; je ne vous cache pas que j'ai cherché dans le dictionnaire (http://www.cnrtl.fr).
« et entreprit d’esquisser l’instant » : très belle image. Idem : « l’appareil se mit en branle, brisant lentement le souffle du vent du large. ».
Au début je me suis dit : tiens des enfants qui volent (les parents aussi). J'ai donc revu le genre dans lequel le texte est publié (réalisme/historique) et là, j'ai compris qu'il s'agissait d'un jeu. Ce qui me faire dire que c'est très bien exprimé et amené.
« et se brisa nette » : est-ce volontaire (nette ou net) ?
« Les frères Orville Wright (19 août 1871 - 30 janvier 1948) et Wilbur Wright (16 avril 1867 - 30 mai 1912) sont des pionniers américains de l'aviation, à la fois chercheurs, concepteurs, constructeurs et pilotes. » :
(source Wikkipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Orville_et_Wilbur_Wright

Vraiment un excellent texte mais qui nécessite pour certains mots l'usage du dictionnaire. Personnellement ça ne me gène en rien.

   Corbac   
2/5/2010
Un très bon texte ! Le contexte historique est respecté et on sent que l’auteur maîtrise son sujet. Rien que pour ça, cela valait le coup de découvrir cette nouvelle. Ajouter que l’écriture est parfaitement maîtrisée et j’en deviens tout simplement admiratif.

Le premier paragraphe m’a un peu déconcerté - Je les voyais vraiment en vol moi ! -, mais après une seconde lecture, je le trouve très bien choisi pour réaliser l’intro de cette nouvelle.

Bonne idée de faire découvrir cela par les yeux d’un enfant. L’identité de celui-ci était assez facile à deviner, mais cela n’a en rien gêné mon plaisir.

Ah oui, le titre de la nouvelle aussi est très bien trouvé.

J’ai vraiment apprécié. Au plaisir de te relire Faolan.

   Mellipheme   
13/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Jolie rencontre, peut-être imaginaire mais qu'importe, entre ces pionniers de l'aviation encore enfants.

L'enthousiasme des personnages pour ce qui est en train de s'inventer hic et nunc est émouvant.

Le style est agréable, léger comme les aéronefs mis en scène.


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