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Sentimental/Romanesque
FilledeJoie : De la magie sur ta peau
 Publié le 03/01/10  -  22 commentaires  -  7828 caractères  -  194 lectures    Autres textes du même auteur

Nos mots d’amour fanés d’aujourd’hui sont comme l’écho d’hier, et il me semble que dans ton regard, ce matin, résonne encore les Je t’aime de la vieille chambre d’hôtel.


De la magie sur ta peau


Tes yeux. Immenses. Doux et lumineux.


Tes yeux qui fouillent mon âme comme un pinceau trempé dans la couleur. Tu me regardes. Ton corps lourd et nu telle une peinture de Renoir est déposé dans les draps blancs, ton sourire illumine la pièce sombre. Nous sommes en hiver, dehors le froid est glacial, terrible. Mais ici, dans cette chambre aux murs recouverts d’un papier peint éculé, dans cette chambre hors du temps, presque anachronique, il fait chaud ; une chaleur bienveillante qui nous enveloppe comme un manteau de coton, ou comme un été lourd en Toscane. Nous respirons, nous sommes en vie, et tu me regardes de tes yeux pailletés d’assurance et de malice. J’effleure ta taille blanche de mes mains d’hommes, de mes mains brutales qui se font douces et tremblantes pour toi seule, mes mains épaisses qui se transforment à ton contact, comme s’il y avait de la magie sur ta peau.

Ton visage est ovale, blanc, lisse ; les larmes y seront sublimes.


Notre étreinte, après la découverte, après les yeux qui s’interrogent et se troublent, les peaux qui se cherchent et qui se meuvent dans les draps, après la peur et les cœurs qui battent trop fort… L’étreinte, enfin, violente, étourdie ; comme un manque à combler. Un désir trop longtemps contenu. Ta peau magique contre la mienne, brûlante, dans l’expectative de ton corps pâle.

Les baisers, maintenant, de ceux qui ne requièrent aucune parole, juste nos souffles et nos corps mêlés comme les racines d’un arbre.


- Je t’aime.


Ces seuls mots délicats qui se détachent dans le silence de la chambre, dans l’enfer et la tornade du dehors ; les paysages auparavant immobiles se déchaînent sous le vent et la tempête, c’est un hiver rude où la neige poudre chaque sentier, chaque morceau de vert et de jaune et de bleu. Tout est blanc.


- Je t’aime.


Ces mots qui grondent plus fort que la tempête, qui enserrent mon cœur de ses lianes dangereuses ; l’amour. Ces je t’aime à n’en plus finir qui se consument dans notre union désespérée. Il s’agit bien de peur, cette peur terrible rapprochant les êtres qui se consolent sous la pleine lune ou dans la tempête. Nos corps qui s’accrochent pour ne pas tomber, pour ne pas disparaître ; l’amour simulé pour se sauver du monde.


- As-tu peur ?

- Oui.


Enfin, l’orgasme, tout est blanc, cette tempête qui ravage tout, qui brûle la neige au dehors, qui immobilise enfin le paysage agité, le mouvement. Tout est blanc.


- As-tu peur ?

- Non.


L’enfer se calme doucement, ne demeure plus que le désœuvrement, nos corps enlacés, nos respirations haletantes, et la peur qui s’est enfuie, légèrement.



--




« Tu m’écoutes ? »

Murmure d’un écho…


« Tu m’écoutes ? »

L’écho d’un murmure…


« Non. »


Non ma chérie, je ne t’écoute pas, je ne t’écoute plus.

Je pense à nous, avant.


Nous sommes installés dans ce café du dimanche, ce café parisien où nos habitudes nous portent et nous enchaînent ; nous enracinent. Ce matin, je touille mon café, je brise le sucre, et je ne te regarde pas ; tes yeux me font mal, ils m’évoquent tes yeux d’avant, pendant l’amour ; maintenant éteints, déchus, vides, effarés. Car la peur est revenue, elle nous suit, pour toujours, elle nous enchaîne dans son obscurantisme.

Tu me demandes :


- Qu’y a-t-il ? Enfin, parle.


Il n’y a rien.

Il n’y a que nous, et ce foutu éloignement, cette foutue détresse, qui nous mange, qui nous ronge et s’accroche comme la neige dans les cheveux. Et soudain cette pensée me ramène à un autre souvenir. Ces souvenirs d’ailleurs qui me hantent, ta peau blanche d’avant, flétrie aujourd’hui, tes anciens yeux tendres, à présent pétris d’inquiétude.


- Tu ne comprends pas, murmuré-je.

- Comprendre quoi ? souffle-t-elle.


*


Sa peau est aussi blanche que la neige, nous avons l’air de deux danseurs dans cette patinoire extérieure, le ciel tombe et coule dans nos cheveux, s’accroche à nos vêtements ; je te regarde, l’air hébété, amoureux, et nous tombons. Nous nous fracassons le corps sur la glace. Mais avant tout, nous nous tenons, nous sommes ensemble, enlacés, entiers, résistants, et nous rions.

C’était il y a longtemps, dans un autre monde. Un monde où la peur n’existait pas, un monde où ta peau était encore magique.


*


- … Encore magique…

- Qu’est-ce que tu marmonnes ? me demandes-tu.


Mon café est noir, sombre et amer comme ton visage que j’évite, que je ne veux pas voir.

Soudain je regarde le paysage morne à travers les vitres grises : il neige. Il se met à neiger lentement. Il neige ! Je me mets à rire, doucement.


- Quoi ? Parle, bon sang.

- Chérie, il neige, tu sais… Tant pis pour aujourd’hui. Tant pis pour le présent.

- Je ne comprends rien. Tu deviens fou ou quoi ?!


Je rigole de plus belle, me souvenant de ton bonnet rouge parsemé de blanc ; et de ta peau crème, brillante de mon essence. Je me souviens de nous, et de notre première étreinte dans cette vieille chambre d’hôtel, de la tempête qui faisait rage et de notre amour qui débutait, pourtant intact.


- Dis-moi ce qu’il y a, je t’en prie, répètes-tu inlassablement.

- Rien. Tu étais si belle, tu sais, tu ne t’en doutais même pas, mais tu étais si belle, si belle…


Tu me regardes enfin pour de vrai, de tes yeux interrogateurs, des rides se sont déposées tout autour, subtilement ; ils ne sont plus vides, mais ils sont soucieux. Ton chagrin m’émeut, il m’éblouit même, je lis enfin cette poésie qui te caractérisait, cette poésie maintenant usée, fatiguée, fugace…

Ta main tremble sur la table, elle est fine, d’opale, tes veines bleues s’y lisent tels une énigme, un mystère à déchiffrer ; je l’attrape et je la serre fort.


Nos mots d’amour fanés d’aujourd’hui sont comme l’écho d’hier, et il me semble que dans ton regard, ce matin, résonne encore les Je t’aime de la vieille chambre d’hôtel. Le café se transforme lentement sous ton regard, sous nos mutismes, les murs s’imprègnent de nos vieux souvenirs, ils défilent et se suivent, comme si l’on nous repassait le film de notre vie, comme si nous allions mourir. Je vois cette neige, encore, ce moteur qui ne nous a jamais délaissés, et puis toutes ces choses simples que j’aimais ; ta voix douce et envoûtante quand tu me lisais Rimbaud ou Baudelaire, puis nos étreintes passionnées et tendres ; mais surtout la volupté intense de notre repos qui suit le plaisir, dans le lit. Tous les lits que nous avons partagés, de notre chambre jusque dans l’herbe d’un coin isolé…


Et les mots se lisent dans ton regard.

À nouveau je les entends, authentiques.

Dans ce café de nos flétrissures, s’opère soudain un voyage dans le temps.

Tout revit, se matérialise sur l’écran des murs et de nos visages. Je te regarde, bouleversé. Dans nos mains attachées traversent les murmures, les sourires, les larmes, notre vie, notre vieux bonheur perdu. Tu le sens tout comme moi, ce courant magique qui nous pénètre.

Nous sommes dans le kaléidoscope de notre histoire, de ces vestiges qui me hantent et que pour une fois je revisite avec toi.


Enfin tu sembles comprendre, depuis ton regard d’il y a quelques minutes, je sens que tu lis ma détresse, mais mon soulagement aussi, d’avoir parlé, même maladroitement. Je sens que tu comprends ce qui me rend triste, et il me semble même que tu l’acceptes. Je raffermis ma prise sur ta main, ta main si douce par laquelle nous avons voyagé dans le passé.


Et enfin, les mots sortent, accouchent, naissent, se dessinent comme un poème et achèvent de nous replonger dans notre vieille sérénité :


« Je t’aime toujours »


FIN


 
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   Maëlle   
2/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Trés joli texte. La menace sourde du début de transforme avec l'arrivé de la neige. L'amertume du narrateur est palpable, vécue, presque, par le lecteur.
Merci.

   NICOLE   
2/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai aimé que le sujet tourne autour de la passion et de l'érosion qui la menacent, mais je n'ai pas ressenti la magie promise.
Après une troisième lecture, je devine un peu mieux ce qui n'a pas fonctionné : certaines formules sont maladroites, d'autres ont été tellement employées qu'elles en unt perdu de leurs couleurs.
Pèle-méle des tue-le-charme : "enfin l'orgasme", qui a le mérite d'être juste informatif, mais qui ne véhicule aucune forme d'érotisme. "Nous nous fracassons le corps sur la glace", un peu outré, non ?
"Comme si l'on nous repassait le film de nos vies, comme si nous allions mourrir", le poncif d'entre les poncifs, avec en prime une répétion...
J'en oublie volontairement, parce qu'il y a aussi de jolies choses, qui me font penser qu'en allant à la simplicité, ça pourrait être vraiment bien. J'ai relevées de belles phrases qui coulent avec davantage de fluidité : "nos corps mélés comme les racines d'un arbre", ou encore "nos mots d'amour fanès". Merci pour elles.

   jaimme   
2/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Au delà des doutes, du passage du temps cet homme dit à cette femme, à son amour: "je t'aime toujours".
Ma première lecture me donnait à lire une lettre d'amour. La seconde s'est plus approchée d'une nouvelle, d'une histoire.
Parfois à la limite de la poésie; mais c'est le propre de toute lettre d'amour.
En cela c'est touchant... Pourtant je suis resté en dehors du texte; je n'ai pas réussi à être touché par cette "belle" déclaration.
Tristesse? Je n'ai pas bien saisi. Peut-être parce que dire "je t'aime toujours" c'est dire autrement "je t'aime malgré tout"; malgré le temps qui a passé. Le froid, la neige, symbolisent le temps, les années, le monde qui tend à user les sentiments. C'est ma lecture...
Ou simplement la peur de ce temps qui passe. Se rassurer.
Cela pourrait être très beau. Pourtant je n'ai pas été emporté.
Pourquoi? J'ai bien du mal à le dire. Sans doute parce que tout est effleuré, les sentiments comme les personnages. Je ne m'identifie pas; je ne regarde personne.
Sinon l'écriture est agréable.

   Pat   
4/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un beau texte plein de poésie. J'aime bien ce découpage en fragments, morceaux de vie qui se succèdent, mais dont on sent malgré tout le lien. Mais surtout cette écriture sensible, pleine de nostalgie, de douceur.

Edit : il y a juste une chose que j'aimerais souligner, mais qui ne m'a pas forcément dérangée. Je n'imagine pas le narrateur en tant qu'homme. Je pense qu'il est difficile (enfin pour moi, ça serait difficile) d'écrire d'une place énonciative de l'autre genre. Le regard me semble trop féminin (c'est peut-être l'écriture qui me fait penser ça, mes a priori ?).

   Anonyme   
3/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très joli texte sensible.
De jolies phrases comme dès les premières "tes yeux qui fouillent mon âme...la couleur" et d'autres tout au long du texte..
Une sensualité certaine...
Des oppositions intéressantes : du blanc extérieur et des couleurs à l'intérieur, du froid dehors du chaud dedans, le passé et le présent..
Le lien serré tout au long du texte entre l'amour et la peur..
La fragilité et la dégradation de l'amour sont bien rendues.
Le couple se rejoint dans l'avant dernier paragraphe avec beaucoup de finesse et de subtilité.Une incommunication s'est créée, et une passerelle fragile par les paroles de l'un et la compréhension de l'autre s'instaure, l'amour renait...
Mais un certain nombre d'incompréhensions : "l'amour simulé pour se sauver du monde" "l'enfer se calme doucement" ces phrases ne sont pas cohérentes avec ce qui est dit juste avant.
Dans la seconde partie l'auteur dit "un monde où la peur n'existait pas" en parlant du début de leur histoire alors qu'au contraire , il a parlé de la peur aussi dans cette période...
Bonne continuation

   Anonyme   
3/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Fin, raffiné même, poétique et nuancé. Un texte qui n'anonce pas la magie mais décrit celle d'hier et accepte qu'aujourd'hui et demain soit différents. Poésie et sagesse. Un regard à l'arrivée très souriant sur la vie : les choses ont changé et après, il en reste un peu, au fond des yeux, si on est fort on en garde pour demain, si on est las on acceptera demain tout en sérénité. J'ai particulièrement apprécié l'image de l'orgasme statique, figé, "tout est blanc". Enfin ça ne dépasse pas les 10000 signes ce qui est bien confortable pour lire en ligne.

   florilange   
3/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime ce texte tout en douceur & en nuances. Et puis l'influence du temps qui passe & change imperceptiblement les choses. Ce ne sera + jamais comme la 1ère fois, sauf si nous le voulons & que nous faisons l'effort... Retrouver la magie. Sur la peau & partout.
Oui, joli texte.
J'ai moins aimé :
"...résonne encore tous les je t'aime..." Ce serait plutôt "résonnent".
Florilange.

   Anonyme   
4/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Filledejoie
La brièveté de votre texte a retenu mon attention. Je ne regrette pas mon incursion dans une forme de littérature qui habituellement n'a pas mes faveurs.
Votre pseudo est explicite, vous êtes une dame. Mais vous prêtez votre plume à un homme. Il n'est pas inintéressant de voir les sentiments qui nous sont prêtés par le beau sexe.

L'écriture est très agréable. On se croit parfois dans un poème en prose.
Nulle mièvrerie . C'est vrai, c'est un "mec" qui cause, d'ailleurs quelques maladresses (volontaires j'imagine) sont là pour le souligner:"enfin l'orgasme".

La première partie laisse entendre que le monsieur mettra un terme à cette relation "après l'amour"
Eh bien non, après l'amour, c'est encore l'amour.
Et le lecteur en est soulagé, non qu'il compatisse, mais parce que ce faisant on échappe au cliché.

   MissGavroche   
4/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les images sont fortes, j'ai aimé notamment:"Ton visage est ovale, blanc, lisse ; les larmes y seront sublimes".
De plus toutes ces images colorées donnent au texte de l'épaisseur, on voit les couleurs. Le seul bémol mais ce n'est que mon avis, est la fin un peu trop "rose"...

   Anonyme   
4/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
J'aime les idées, pas le traitement. Cette nouvelle ne m'émeut pas, mais me donne envie de connaitre l'auteur.

Je sens une volonté farouche de fixer les vertiges, l'amertume ; c'est une fresque.

L'emploi d'expression comme 'telle que' (X 2 ou 3, ici) revêt l'histoire d'un aspect ... factice. De même pour les mièvreries suivantes : yeux pailletés (image utilisée, entre autre, par Musso) ; peau magique ; "je t'aime" (désolée mais c'est vraiment rebutant pour moi) ... surtout que le premier est suivi de la très juste phrase 'de ceux qui ne requièrent aucune parole' . Contradictoire, donc ; 'ta peau crème, brillante de mon essence.' Je trouve ça trash.

En fait, ce qui me gêne, c'est l'impression que cette nouvelle est écrite 'pour le lecteur', il y a une volonté de séduire/émouvoir relativement dérangeante à mes yeux.

Les images sont belles, mais manquent d'éclat, de profondeur. C'est trop lisse. Ca manque de failles. Je reste désespérément à la surface sans tomber un seul instant à travers le texte.

Le narrateur ne m'a pas convaincue. Porté surtout sur la description, la narration légère, il semble vide de tout sentiments, et ses 'je t'aime' surgissent comme une mauvaise farce.

...

Bref ... A la prochaine ...

   Anonyme   
4/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte qui, dans l'ensemble, m'a émue. J'aime l'approche de l'auteur, j'aime le réalisme doux-amer du regard sur ce qui lie réellement les êtres, notamment ici :

Ces je t’aime à n’en plus finir qui se consument dans notre union désespérée. Il s’agit bien de peur, cette peur terrible rapprochant les êtres qui se consolent sous la pleine lune ou dans la tempête. Nos corps qui s’accrochent pour ne pas tomber, pour ne pas disparaître ; l’amour simulé pour se sauver du monde.

ou ici :

Il n’y a que nous, et ce foutu éloignement, cette foutue détresse, qui nous mange, qui nous ronge et s’accroche comme la neige dans les cheveux.

J'aime ce dialogue de sourds de la seconde partie, qui illustre bien le gouffre qui peut exister quand deux êtres ont perdu leur ancrage, quand le lien se distend et que la dissonance entre les mots, les regards et les ressentis s'installe.

Certaines phrases sont très touchantes et poétiques, et j'aime assez le risque pris par l'auteure de parler de l'amour au masculin.

J'aime moins par contre certains lieux communs dans l'expression, certaines images assez usées, ce verbe aimer un peu trop suremployé. Je déplore quelques répétitions (magie/magique) et quelques maladresses d'images et de langage ("les peaux qui se cherchent et qui se meuvent dans les draps" --> se meuvent... bof, "L’étreinte, enfin, violente, étourdie" --> étourdissante peut-être, mais pas étourdie ! "elle nous enchaîne dans son obscurantisme", etc. ), et un emploi du point-virgule sur lequel je me suis un peu interrogée.

Et puis cet orgasme qui arrive d'on ne sait où (si j'ose dire) et qui aurait mérité un traitement un peu plus long et surtout un peu plus délicat, au regard du style du texte.

Donc, globalement un peu déçue du traitement, à cause d'une certaine platitude et d'un manque d'envolées lyriques, mais néanmoins séduite par ce qui y est exprimé et qui dévoile une belle sensibilité.

   Perle-Hingaud   
4/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,
Un sentiment mitigé à la deuxième lecture.
Sur la forme: je trouve de belles envolées, séduisantes, mais aussi de nombreuses petites maladresses, ou choses qui m'arrêtent dans ma lecture: par exemple: l'étreinte étourdie (?), dans l'expectative (qui casse la poésie), l'orgasme (semble déplacé dans le langage utilisé par ailleurs), touiller son café, murmuré-je...
Il y a cette technique déjà utilisée dans Lula: le narrateur parle de la femme en passant de la seconde à la troisième personne. Cela me déroute, mais je suis peut être la seule à en être gênée (tu me demandes... souffle-t-elle, sa peau...).
Sur le fond, je ne comprends pas bien les sentiments décrits: pourquoi cette colère dans l'amour ? cet "enfer"? les deux amants vieillissent, je saisis la peur, le regret, mais je reste étrangère aux autres sentiments.

J'espère ne pas te sembler trop négative dans mon commentaire, car ton écriture est plaisante à lire, je pense simplement ne pas être sur ta longueur d'onde dans ce texte.
Bonne continuation.

   Anonyme   
4/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'aime bien cette façon d'écrire et d'aborder les thèmes par petites touches. Il y a un œil de peintre chez l'auteur.
Pour la forme je regrette les maladresses, des répétitions, des approximations (nos peaux se meuvent, un manteau de coton)
une petite réticence pour l'orgasme que je n'ai pas vu venir...(et les préliminaires alors ???)
Mais dans l'ensemble j'aime beaucoup la sensibilité la délicatesse la nostalgie qui se dégagent de ce texte fragile.

Merci

Xrys

   thea   
5/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
j'ai beaucoup aimé cette histoire, l'écriture est belle cela se lit facilement on a envie d'aller au bout pour savoir la fin....

quelques maladresses celles notées plus haut, mais vraiment du plaisir à lire et puis le titre correspond bien au ressenti n'y a t-il pas un temps où la magie de la peau fait défaut? si, je pense, passé ce cap, l'amour peut renaître sous une autre forme aussi vraie. je trouve excellent d'avoir écrit sur ce thème..

et puis j'ai aimé le choix de la neige ( magique aussi) pour faire basculer l'histoire, il y a je pense dans l'amour une magie nécessaire, quand elle n'est plus sur la peau pour des raison d'âge, on peut la trouver ailleurs...dans un autre regard.

merci.

bonne continuation.

   kamel   
5/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Filledejoie

L'amour vient d'être réssuscité dans un vieux souvenir.Il renaît grâce à cette expression "De la magie sur ta peau",un titre qui donne l'envie au narrateur d'illustrer un portrait physique de ce petit rapprochement.
Cette chaleur d'amour ressentie préserve toujours son originalité dans le temps."Nos corps mêlés comme les racines d'un arbre".
"Je t'aime "conserve sa valeur d'hier dans ce présent plein de détresse,d'obséssion ou l'effet de faire d'une réalité, un rêve.
"Je pense à nous ,avant"une rupture dans le présent s'imbolise cet état d'amour d'antan,consommé et détruit par le temps.
L'amour figé demeure toujours dans ses yeux qui parlent et qui donnent lecture au desespoir.
Ce texte comporte parfois des dialogues,sorte de renforcement de la structure interne.elle permet néanmoins de ralentir la lecture.
Belle impression d'ensemble.

Amicalement Kamel

   feexlin   
5/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte très poétique et très beau. C'est plein d'images, surtout cette thématique très présente de la neige...
On note dès les premières phrases cette finesse de l'écriture.
Par contre, je n'aime pas vraiment l'emploi du terme "orgasme", je ne sais pas mais il me semble que ça casse quelque chose, c'est moins doux.
En somme, un bon texte qui se lit facilement.

   Anonyme   
5/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Je ne suis pas adepte des bluettes, d'ailleurs je m'impatientais de terminer la lecture de ce récit dans la première partie. Heureusement la seconde partie m'a fait changer de cap vers un ailleurs plus agréable.

Je décèle des maladresses dans la première partie, beaucoup de phrases clichés ou peu heureuses m'ont chagriné tel que :
"Ton corps lourd... est déposé dans les draps" là le charme est rompu pour ma part plus loin "ton sourire illumine la pièce sombre" phrase très redondante dans ce type de sujet.

Pour positiver un peu, "c'est un hiver où la neige poudre chaque sentier", ici malgré l'apparente banalité de l'image, je trouve cela enchanteur.

Néanmoins mon avis reste mitigé sur le fond de l'histoire, même si la conclusion n'a pas été pour me déplaire.

A la prochaine alors,

S.

   Anonyme   
13/1/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Merci à l'auteur

Premières remarques :

Ton corps lourd et nu... "déposé" dans les draps : l'image est lourde comme ce corps qui devient trop "lourd" parce qu'il est "déposé"
Qui se cherchent, qui se meuvent, qui battent ... lourd également.
L'idée de fond est bonne, la lassitude, la vieillesse, l'amour usé, sont de bons sujets et le texte a quelques belles phrases, mais les maladresses stylistiques, les images parfois, comme cette juxtaposition d'idées " chaque morceau de vert et de jaune et de bleu.Tout est blanc'" m'ont décroché du récit.
Passé, présent, mélancolie, regrets et rappels se confondent, s'amassent , il me manque une géographie, des repères que je n'ai pas su trouver.
Désolé, je n'ai pas accroché à cette histoire.

   Faolan   
17/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'aime l'idée et la chute, moins l'écriture. Un court texte mais qui donne l'impression de se répêter, peut-être etait-ce voulu pour accentuer le sentiment de monotonie ? Un sentiment mitigé donc à la fin de ma lecture. On sent que l'auteure veut faire de belles phrases, mais cela tombe souvent dans l'excès. Dommage. Plus de simplicité n'aurait donc pas nuit. D'autres commentaires ont déjà mis en évidence les phrases que je trouvais lourdes ("Ton corps lourd et nu", "tes veines s'y lisent...", ...) ou belles ("ces mots qui enserrent mon coeur de ses, j'aurais mis leurs ?, lianes dangereuses, ...)

   Scipio202   
19/1/2010
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↓
En avançant que je suis le lecteur le plus crasse qu'auteur puisse avoir à son pied, j'avoue que, dès la première ligne, ce poème de nouvelle a contrecarré mes espérances noctambules d'allègre divertissement.

Ce dont je dois me plaindre le plus, c'est le rythme. Autant des phrasés, que des images, que du vocabulaire, que de la narration, que des personnages. Sa maîtrise est nulle, cahotante, hasardeuse, et surtout, irréaliste, bornée d'incohérence.

Si les phrases courtes font preuve de poigne, elles n'ont de sens qu'au cœur d'un texte ouvragé, où les phrases, non, ne sont pas toutes courtes. En effet, un ramassis de phrases courtes, les unes enchaînées sur les autres, donne ce fâcheux effet... de ne rien donner du tout. Les mots, mis à nus, perdent tout sens de la parure et de la décence, et leur possible impudicité n'a plus la moindre saveur exotique. Bien sûr, il y a quelque effort de fournir, de temps à autre, une phrase plus longue que l'autre, mais toujours charcutée et sagement disséquée en différents petits compartiments. Cela donne que dans le style, rien que dans le style, le texte est mort.

Quant aux images... L'intervention de noms d'auteurs ou d'artistes renommés ne fait que démontrer l'incapacité du narrateur à en élaborer de nouvelles, et cela tombe comme un cheveu dans la soupe. Renoir, Baudelaire, je me sens brusquement retiré du peu de poésie qui traîne, qui, d'ailleurs, correspond à la banalité la plus crasse, dépourvues de profondeur, palabrement superficielle et vaine. Ce texte est trop figé sur quelconque "idéal" : "Oh, c'est magnifique, on se comprend sans se parler, youhou," et manque de réalité, de matière, de terre. Or, sans terre, il n'y a pas de fleurs. Oui, parce que si les images physiques sont à plaindre de candeur facile, les images psychologiques reposent sur un vécu drôlatiquement pauvre et fantasmatique (voire, fantomatique), et qui ne risque pas d'aider quelconque lecteur à comprendre la vie qui lui est offerte.

Désormais, pour le vocabulaire, il faut prendre conscience que la plupart des mots que nous employons sont chargé d'une histoire, mais surtout, d'un champ lexical. Aussi, quand je lis kaléidoscope dans un texte au vocabulaire jusque-là classique à la Racine, mon oreille bourdonne, et lorsque je croise "foutue" (excusez-moi le terme) après un passage singulièrement pudique et chaste, je me demande si le narrateur a parfaite maîtrise et conscience de son dictionnaire cérébral. Désolé, c'est plus fort que moi, je ne peux pas digérer. Si l'on veut oser de pareils mots, le texte doit en proposer la couleur d'emblée par une ambiance. Sinon, c'est du simple rabattage de plume : "Désolé, j'ai pas trouvé mieux... mais vous ferez avec, hein ?" Je suis un lecteur crasse, je ne fais pas avec.

Passons enfin aux personnages. ... Je le mentionnais avec l'aspect psychologique mal-rompu des images, un peu plus haut, mais... depuis quand sommes-nous télépathes ? Si l'écriture a pour vertu la communication, comment se fait-il qu'elle nous propose des personnage qui ne communique absolument pas ? Outre que la "donzelle" est uniquement partie du décors et qu'elle n'a aucune vie propre, qu'elle n'est qu'objet narratif pour assouvir la vision ronchon de la vie du narrateur-personnage-principal, et que ses mots ne font que servir ce dernier, elle n'a aucun caractère féminin. Une femme ne se contente pas du silence, car même après plusieurs années de vie commune, nous ne vivons pas dans la tête de l'autre ; l'écriture, par sa magie, le suggère, mais il ne faut pas se faire de film. Bref, la psychologie fort réduite de cette pauvre dame amoindrit encore la valeur déjà médiocre et banale de ce texte fort niais.

Pour la narration... C'est le plus grand chaos. Tantôt douce, calme, bien, bien, on commence à savourer, on commence à savoir où l'on est, ensuite, elle saute brusquement vers ce qu'il faut qu'il se passe pour que l'histoire avance ! Rythme rompu, mal orchestré. Cela n'aurait tenu qu'à moi, j'aurai cessé de lire après la fin du second paragraphe.

   widjet   
7/2/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J’avoue ne pas être un bon client de ce genre d’écriture ; c’est du « romanesque soft », du « lyrisme sage ». Personnellement, en dépit des efforts de l’auteur et cette sensibilité prégnante, je trouve ça trop… « adulescent », si j’ose dire.

Et puis ça s’étire à l’infini, c’est insistant, trop sans doute (et ce pour renforcer les effets, les sentiments, j’imagine). Trop forcé et pas assez de nuance ni de réflexion très profonde. Enfin, en dépit des mots employés, de l’intériorisation souhaitée, moi, cette souffrance sourde, cette douleur je la vois pas, je la sens pas… sans parler que je n’ai pas « vu » un homme derrière cette plume.

Rien à faire. Je n’adhère pas même si je note un progrès (sur la forme) par rapport à Lula .

W

   Margone_Muse   
18/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonsoir FilledeJoie,

Déjà, sur le style : je ne dis pas que je pourrai reconnaitre un de tes textes entre mille mais si on me donne celui là à l’aveugle et qu’on me dit après « C’est FilledeJoie qui l’a écrit » je dirai « M’étonne pas… ». Je retrouve ici une narration mélancolique et un peu fragile… Comme dans tout ce que j’ai lu de toi jusqu’à présent.

Concrètement, il ne se passe pas grand-chose dans ce texte : on a plutôt deux états décrits l’un après l’autre. Je ne suis pas forcément adepte de « l’inaction » donc j’ai un peu de mal à accrocher.
Le thème traité de la passion qu’on consume et dont il ne reste rien n’est pas nouveau. Il n’est pas inintéressant en soi mais disons qu’il n’a pas été traité ici de la meilleure manière qui soit. Je ne retrouve pas tant de passion que ça dans la première partie… Je ne sais pas trop l’expliquer mais les mots n’ont pas eu d’effet sur moi. J’étais pas avec eux dans la chambre, quoi, lol.
Et la fin de cette première partie, avec l’orgasme qui pointe le bout de son nez, entre le « peur » et le « plus peur »… bon, c’était bizarrement mené tout ça, je trouve.
Du coup : pas trop dedans avant, pas trop dedans après, j’ai envie de dire… Donc idem pour la seconde partie.

Mais plus globalement, même à l’aveugle, je ne dirai pas que c’est un homme, le narrateur. Je trouvais que t’avais bien géré le truc dans « Dans mes bras » (même si tu n’utilisais pas le « je » pour la narration), sans doute parce qu’il y a une petite part de féminité chez un jeune homosexuel qui se découvre comme tel [je suis jeune mais ni homme ni homosexuel et mes mots sont donc ici pure suggestion de ma part, loin de moi l’envie de vexer ou de blesser quelque homme, jeune ou pas, homosexuel qui passerait par là, j’insiste sur ce point], mais là, il y a un décalage, je trouve. La narration est somme toute plutôt douce mais quand on lit que les mains du narrateur sont à la base « brutales » et « épaisses », bon, on s’imagine un charpentier bien viril (mdr toute seule devant mes raccourcis et mes propos exagérés mais je pense que tu vois l’idée) et dans les mots, ben c’est pas trop ça.

Pourquoi ne pas être restée dans les chaussures d’une femme ? Le thème aurait pu être aussi bien traité comme ça puisque les femmes aussi égarent la passion au cours de leur relation (c’est d’ailleurs le cas de ton personnage féminin, sauf qu’elle a besoin qu’on le lui fasse remarquer) et peut être même bien plus rapidement que les hommes pour certaines.


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