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Sentimental/Romanesque
Gabriel : Voyage à grande vitesse
 Publié le 17/10/11  -  9 commentaires  -  17241 caractères  -  96 lectures    Autres textes du même auteur

Un vieil homme, plein d'humour, prend le TGV pour rejoindre un amour de jeunesse. Et il se souvient...


Voyage à grande vitesse


Ma chère Anna,


Je suis installé – mal installé d’ailleurs – dans ce train à grande vitesse qui me mène vers toi. Curieuse idée, n’est-ce pas, de t’écrire alors que nos retrouvailles auront lieu dans moins de quatre heures. Mais que veux-tu, le poids des habitudes, sans doute. On n’interrompt pas 42 années de correspondance comme ça ! Eh oui, 45 lettres. Trois la première année, puis une par an. Et deux en 92, lors du décès de ma pauvre Lucie.

Je les ai toutes relues. C’était plus simple pour les compter ! Façon surtout d’apaiser l’angoisse de te retrouver après tout ce temps. Te retrouver physiquement, je veux dire. Non pas qu’à 82 ans, j’ai encore envie de jouer au beau ! Quoique, j’essaie de me maintenir. De garder une certaine élégance, rien de plus mais rien de moins non plus ! Et pour le reste… j’accepte mes rides… elles sont comme ces photos collées dans les albums de famille, une vie rêvée unique qui se révèle pleine de clichés…

La naissance du filleul, les barbecues entre copains, la marée haute léchant un lever de soleil, le sourire d’un enfant, Lucie qui danse dans sa robe de printemps, le soleil qui s’éteint, à marée basse…

J’ai l’impression de patauger dans la nostalgie ! Tu avoueras que nos relations épistolaires ne t’ont pas habituée à ça, non ? Mais retrouver d’un bloc tous ces souvenirs !… Ce train à grande vitesse se transmute en machine à remonter le temps !!!

Bon, passons aux choses sérieuses ! C’est toi qui es souffrante et je suis là à jouer les vieux bougons grincheux, bouffi de tristesse, un vrai ringard en pantoufles !!! – j’aime bien ce mot, ringard, ça fait jeune, enfin pour celui qui le dégaine en premier !!!

Et bah, tiens, en parlant de pantoufles, j’aurais gagné à les prendre plutôt que mes mocassins neufs, parce que Péronne - Aix-en-Provence, c’est une expédition pour un bouseux de mon âge ! Mais pour l’élégance, c’était fichu ! Tout est affaire de choix finalement…

Alors, je t’explique. L’expédition, le chapitre défilé de mode est clos.

Départ gare TGV Haute-Picardie.

Ça, c’est pour le nom officiel.

Ici, on l’appelle “ La gare des betteraves ”. Perdue en plein champ ! Comme les prisons modernes ! Bâtiment haute technologie – verre-béton – froid en hiver - chaud en été – glacial toute l’année.

Et dans les deux cas, une fois planté là, nécessité viscérale de s’évader au plus vite par le premier train venu. En espérant prendre la bonne direction…

Voilà pour le décor.

L’organisation vaut aussi le détour… Un employé, pardon, un agent d’accueil… pour toute la gare ! Il délivre les billets, enfin aux quelques derniers ploucs comme moi allergiques aux commandes sur Internet, passe la serpillière, alimente les distributeurs de sucreries qui gaveront à leur tour les bambins aux caries…

Le mois dernier, les chauffeurs de bus assurant la navette vers la capitale picarde ont dû appeler la SNCF en urgence : le pauvre type était malade et la gare… fermée !… Eh oui, un seul préposé… une seule clef…

Quand tu penses que c’est la ligne Paris - Londres, celle du tunnel sous la Manche ! Véritable prouesse technologique, merveille du génie humain…

J’imagine le rosbif qui débarque là, en plein champ :


— Sorry mister, c’est close, Passe-Partout a une gastro, repassez demain !…


Si c’est pas tuer le service public, ça !!! Bon, bon, d’accord, je te vois d’ici « pas de politique… ». Mais quand même ! Je suis sûr que sur ce point, ton De Gaulle aurait été d’accord avec moi !…

Du coup, depuis une semaine, je passe avec mon ami Guy – le médecin – prendre la température de l’employé multifonctions !… Mais oui, je plaisante ! Je crois deviner un doux sourire sur ton visage hâlé… et ta petite fossette… Je sais bien qu’à toute allusion politique doit suivre un petit quolibet… Oh, là par contre… tes sourcils se froncent… et mettent en valeur tes yeux de Méditerranéenne…


Enfin, voilà ! Je suis dans le train ! Pas de colique du rail pour aujourd’hui !!!

Par contre – et n’y vois aucune provocation de ma part – je suis surpris qu’au XXIe siècle, on en soit encore à concevoir des wagons pour riches et pour pauvres ! À se demander s’ils n’ont pas supprimé les troisièmes classes uniquement pour nous éviter de se croire dans le Titanic ?!…

Non, mais très bien les secondes classes… Confort moyen, mais bien. Pas l’impression de rouler si vite. Pas de bruit de moteur Diesel. Bien. Un voyage en Ami 8 à trois cents kilomètres heure…

Les couloirs sont un peu étroits par contre. Je dis ça, c’est surtout eu égard à mon voisin de droite. Bel homme. Quarantaine. Costume en lin. Polo Lacoste. Bien dans sa peau. La classe… Jusqu’à ce qu’il retire ses chaussures… À l’aise… Les jambes étendues. Seul au monde… Le jeune cadre dynamique prêt à conquérir l’Amérique…

Mais qui pue des pieds !!!

Que veux-tu, je ne peux pas te le dire autrement, qui pue des pieds !!! Mais vraiment…

J’ai d’abord cru qu’un gars du Nord nous préparait une raclette au maroilles… mais non… Alors j’ai commencé à fixer ses pinceaux… à chercher son regard…

Mais, tu te rends compte, à 82 ans, j’étais plus gêné que lui !!! Et au moins, dans une Ami 8, on pouvait ouvrir les fenêtres !!! Et même fermée, c’était la décapotable en permanence, on manquait pas d’air !!!

Lui non plus, tu me diras !…

C’est vrai que même un couloir large comme une avenue n’aurait pas changé grand-chose… L’odeur du pied qui pue, c’est comme la connerie, ça ne connaît pas de limites !!!

J’en étais à souhaiter des troisièmes classes pour la catégorie “ pieds qui puent ”quand il a remis ses pompes… Je me suis dit qu’il avait dû sentir quelque chose… Je ne parle pas de l’odeur. C’est la sienne, j’espère pour lui qu’il s’y est habitué… Non, percevoir mon regard… une sorte de persuasion psychologique, tu vois…

Mais non, il descendait tout simplement à Marne-la-Vallée. Ouf !!! Dans ces circonstances, le TGV qui joue les omnibus, ça a du bon…


Je ne sais pas si c’est par association d’idées, type fromage ou dessert, mais j’ai décidé de me rendre au wagon-restaurant.

Au bar, quoi… C’est pas l’Orient-Express non plus…

Je te passe les détails de la file d’attente. Je ne résiste pas à évoquer pourtant ce couple d’Anglais avec leurs deux enfants… Je ris, mais c’est pas drôle…

Ils expliquaient, comme ils pouvaient, qu’ils n’avaient pas eu le temps de descendre à Marne-la-Vallée. L’exposé a bien pris dix minutes. Et le contrôleur leur a adressé un large sourire… puis de son merveilleux accent marseillais :


— Prochaing arrêt, Valence ! Pour Tintin, c’est tintin !


Bon, mis à part la confusion entre Hergé et Disney, c’était vraiment drôle !!! Ils sont restés comme quatre puddings parachutés en pleine bouillabaisse… Décidément entre la gare des betteraves et Mickey à Valence, cette ligne semble maudite pour les Anglais… La ligne noire…

Enfin, ça nous a fait un petit intermède…

Avec tout ça, je n’avais pas eu le temps de regarder le menu… En plus, j’avais oublié mes lunettes dans le wagon. Je me suis retrouvé aussi paumé que les British… J’étais parti pour le plus simple, le jambon-beurre de base. À se préparer au pire, on ne peut avoir que le meilleur…

Mais voilà, pas de sandwich… enfin si, mais sans baguette… du wrap poulet !!! Tu connais ça, toi, du wrap ? Bon, le poulet, j’arrive à imaginer malgré Alzheimer en embuscade… Mais du wrap ?… Visiblement une espèce de crêpe plate, froide… Le retour de la vengeance des Anglais ?

Je me suis réfugié derrière le club saumon, à cause du pain. De mie. Mieux que rien. Le tout servi dans un sac à vomi… Prévoyant, le service restauration…

Donc, un club poissonnier, une bière, un café : 15 € ! Facile à convertir, même pour moi ! Cent balles le casse-dalle ! Ça fait cher la rime !!!

Et côté dégustation… Comment dire… Pas mauvais, non… Pas bon non plus… Insipide… Un non-goût. Agueusie fulgurante. Rencontre intergalactique des papilles gustatives avec un trou noir…

Après ça, heureux de boire leur jus de chaussette ! Dégueulasse, mais tu revis, t’existes !!! Fortiche la SNCF pour te faire apprécier leur café ! Ça, pour le coût, c’est du service public !


Après ces émotions, une petite sieste s’imposait. Oh, pas à cause de la digestion… Avantage du menu prémâché… Non, façon de faire défiler plus vite le paysage… Comme un gamin pressé de s’endormir la veille de Noël pour être déjà demain. Raccourcir la nuit et découvrir ses cadeaux…

Et c’est là que j’ai pris conscience de ce bruit… Incessant… Un truc à te faire couper ton sonotone pour être pénard… Mais voilà, question ouïe, je suis encore au top !!! C’est plutôt la vue qui part en guenilles… Le labrador et la canne blanche me guettent !…

Une radio ? France Info ?

Non, juste un type qui parle… à voix haute !!! Le genre “ Pue des pieds ” avec vingt ans de plus !!!

Sans gêne, à s’écouter parler… À s’adresser officiellement à la blonde siliconée, au neurone esseulé, assise en face de lui… Monsieur tenait conférence… pour tout le wagon…Visiblement un grand professeur… ou chirurgien…

Cardiomyopathie par-ci, endocardite par-là… sans oublier les valvulopathies et sa théorie sur la dissection aortique…

Enfin, moi, je le trouvais surtout très… antipathique !!!

Il venait d’enchaîner, avec autant de brio, sur la paléoclimatologie – décidément, sans doute un prix Nobel généraliste qui allait finir en apothéose avec sa thèse sur l’avenir de la moule marinière et les conséquences de la crise économique sur la vie sexuelle des gastéropodes – quand un petit bout de femme l’a stoppé net :


— Vous ne pouvez pas parler moins fort, non !? Vous n’êtes pas tout seul ici !


Un ange !!! Tout de noir vêtue… Elle s’est ensuite repliée sur elle-même, intimidée par sa propre intervention au courage salutaire…

Le génie a terminé sa démonstration, à voix basse, conclusion confidentielle à sa poupée gonflable… Puis s’est tu. Définitivement. Mimant un dormeur détendu, histoire de ne pas perdre la face, sous les regards apaisés et rieurs de tous les voyageurs…

Puis chacun est reparti dans son silence… J’étais admiratif de cette jeune femme d’une vingtaine d’années… j’avais envie de me lever, de la saluer, de la remercier… De lui donner confiance… dans la vie. Je suis sûr qu’elle te plairait… Elle a les yeux pétillants… et le sourire d’une personnalité qui se cherche… vêtue couleur nostalgie ou du poids d’un avenir trop sombre… Encore attachée au paraître tant il est dur, à vingt ans, d’être…

Le visage garni d’ornements métalliques, oreilles, nez, sourcils, et langue, me semble-t-il, comme autant d’anticorps aux jugements des autres… comme autant de marques pour se rendre visible… comme autant de vis pour être plus solide…

Et cette force, cette envie de justice dont elle n’a pas encore conscience… celle qui lui a permis de clouer au pilori le professeur “Je sais tout”.

« Allez mademoiselle, abandonnez ces apparats, mettez un peu de couleurs, et laissez-vous aller à croquer la vie ! »


Lucie a sans doute souffert de ne pas avoir d’enfants… Enfin, que je ne puisse pas lui en donner. Je suis, moi, après tout ce temps, partagé… Je ne suis en rien nostalgique de nos carcans d’antan… mais trouve cette époque peu propice à l’insouciance…


Un manque… d’altérité. J’en suis à regretter le père Froncart !!! Les conflits étaient rudes ! Les conditions de travail aussi… Mais, il était là dès six heures du matin, le premier arrivé et le dernier parti. Il connaissait le boulot… Il tenait à son usine… et sûrement aux ouvriers !!! À ses ouvriers ! Aujourd’hui, ils ne sont qu’une variable d’ajustement, valant moins que les roulements à billes qu’ils fabriquent… Les patrons sont ailleurs, anonymes… À s’occuper des comptes, enfin surtout des leurs… C’est l’époque qui veut ça, non ? Ton Général a dû être le premier et le dernier Président de la cinquième à payer ses factures d’électricité !

Dans le même temps…

Je me demande parfois… si nous nous étions connus aujourd’hui ?…

Cette rencontre improbable…

Toi, secrétaire de direction, catholique pratiquante…

Moi, le métallurgiste syndiqué et communiste…

Autre temps, autres mœurs… Nous serions-nous arrêtés à cet unique baiser ? Aurions-nous quitté nos époux respectifs ? Nous serions-nous supportés aussi longtemps ? La passion nous aurait-elle consumés ?

J’ai été heureux, tu sais… Avec Lucie, je veux dire… Et nous savons, tous deux, comme il est difficile de construire et de durer… Ma tendre Lucie m’a donné réconfort, présence, attention… sans faille… et beaucoup d’amour…

Je ne suis pas sûr d’avoir toujours été à la hauteur… Je lui ai été fidèle, toutes ces années. Même après sa mort… Une espèce d’évidence…

Elle m’a fait la grâce de rire de mes blagues, jusqu’au dernier jour… Oh, bien sûr, je sais bien que le quotidien m’avait fait chavirer de l’Auguste au clown blanc… Inévitablement… les coulisses sont généralement moins drôles que le spectacle…


Et je me souviens aussi de ce baiser… de notre baiser…

De cet été où tout regorge de soleil !!! Tes yeux, de ce noir si profond et mystérieux comme les lacs inquiétants et attirants des contes de notre enfance… Ton sourire émaillé de la blancheur chaude des murs de ces maisons du Sud… La couleur de ta peau si douce au goût de caramel salé… Ta poitrine tendue et palpitante dans le creux de ma main…

Je me souviens…

De cet automne où les doutes recouvrent de leurs feuilles mortes l’incandescence de notre baiser… où la raison voile les derniers rayons de soleil d’un jour d’été passionné…

Je nous revois… je me revois, là…

Ma cigarette agonise dans le cendrier… les volutes de fumée rejoignent le ciel gris de cet hiver si froid, si triste… Pensées sombres et nuits blanches… Le gel des insomnies fige nos inquiétudes en choix et certitudes raisonnés…

Je me souviens…

De ton départ vers des cieux plus cléments qui croise pourtant le retour des hirondelles de printemps…

Et puis les habitudes qui reprennent leurs droits au rythme des saisons…

Et nos lettres composées pour que cet été ne soit pas tout à fait un temps du passé…

Oui, je me souviens…


J’ai dû m’assoupir… La voix du contrôleur marseillais m’a sorti de ma douce torpeur… J’adore cet accent… même les mauvaises nouvelles prennent des allures de thé dansant… Les haut-parleurs chantaient :


— Un médecing est attendug en voiture 15, première classe, à côté du bar…


Un léger brouhaha dans le wagon comme une rumeur qui monte… Puis le silence… Deux, trois personnes passent dans le couloir, d’un pas rapide… Le coup de bol, une équipe du SAMU en pèlerinage ?

Non, visiblement, juste des curieux !


— Un médecing ou toute personne ayant des connaissances dans le secourisme est attendug voiture 15 !…


Le tumulte s’amplifie… Chacun y va de ses hypothèses… Certains se lèvent pour aller aux nouvelles… et surtout pour revenir en vedette du vingt heures !


— On sait pas, ils ne nous laissent pas passer !… y trouvent pas de docteur apparemment… un malaise, je crois… peut-être une femme enceinte… annonce une grosse femme au physique plus proche de Laurence Boccolini que de Laurence Ferrari…


C’est alors que ma petite protégée intervient :


— Vous ne pouvez pas les laisser faire leur travail, non ? Et vous, là, je croyais que vous étiez chirurgien ?!

— Moi… heu… non, non. Je lis des revues médicales, c’est tout… Je ne suis pas praticien…


Et paf !!! Minable, le grand ponte de supérette… Il cherche un soutien dans le regard vide de miss Monde qui hoche la tête comme les peluches installées sur la plage arrière des voitures…

Je fais un petit signe de gratitude à ma jeune héroïne… Elle se détend et me communique son humanité par un large sourire…


— Un prêtre est attendug voiture 15…


Ouille, ça s’arrange pas… J’hésite entre rire ou pleurer…


— Un légiste est attendug en voiture 15…


Non ? C’est une blague ! Le club saumon !?


— Arrivée à Avignong, 5 minutes d’arrêt…


Et là, je me réveille vraiment, un peu vaseux… Juste une petite farce de mon cerveau plissé et fatigué…

Avignon ? Il faut que je me prépare. Starting-block en place ! Voudrais pas me retrouver à Marseille comme les Anglais à Valence !!!


Voilà, ma chère amie. Plus que quelques minutes. Je ne pense pas te remettre ce courrier. Ce serait un peu ridicule.

Je te raconterai de vive voix mon voyage à grande vitesse.

Je te dirai à quel point ce lien qui nous unit a été important… ce tendre sentiment… tes lettres pleines de vie et d’espoir… Ce goût pour la littérature que tu m’as transmis… J’ai adoré « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme » de ton Zweig…


Et pour une fois, je t’écouterai. Oui, surtout, je t’écouterai…


Je t’embrasse, affectueusement, ma douce Anna.


Ton vieil ami, Gabriel.



********************



Anna ne revit jamais Gabriel. Elle reçut cette lettre par la poste quelques semaines plus tard.


Décédé dans ce train à grande vitesse… Dans l’anonymat et l’indifférence… sauf, peut-être, pour une jeune fille qui avait croisé son regard…


Et surtout pour une vieille dame qui l’avait attendu… longtemps…


Il avait changé de compartiment, s’était assis, pensif…


Puis s’était éteint, tranquillement.


En première classe…


 
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   Anonyme   
11/9/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ah, la fin m'a prise par surprise et m'a touchée... Je la déplore, ce qui me fait dire que le texte est réussi ! Simplement, peut-être l'aurais-je un peu raccourcie, d'un rien : telle quelle, je la trouve un poil verbeuse, sentencieuse à peine.
De même, je ne suis pas sûre de l'utilité de prolonger la lettre après "Voudrais pas me retrouver à Marseille comme les anglais à Valence !!" : le rêve du vieillard est prémonitoire (c'est ce dont j'ai eu l'impression, le malaise couvait en lui, d'où cette blague assez sinistre), je me dis qu'il a dû se sentir assez vite las d'écrire en se réveillant.
Peut-être y a-t-il aussi quelques longueurs dans le corps du texte, cela dit les anecdotes sont amusantes et l'ensemble est bien "passé", je ne me suis pas ennuyée.
Bref, un texte réussi pour moi, touchant et drôle.

"vêtue couleur nostalgie ou du poids d’un avenir trop sombre" : joli !
"Ton sourire émaillé de la blancheur chaude des murs de ces maisons du Sud" : belle image, abîmée selon moi par "de des de du" qui alourdit.

   Anonyme   
11/9/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Une histoire toute simple avec un humour bon enfant, j'ai apprécié.

L'écriture est efficace, sans fioritures ou lourdeurs.

On s'attache à ce vieux monsieur, à son caractère, son humour et à sa nostalgie.

Les anecdotes sont tangibles, le cadre réaliste.

L'histoire est attendrissante. La conclusion presque inattendue.

Bonne continuation.

   monlokiana   
27/9/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé le début:

"Je suis installé – mal installé d’ailleurs – dans ce Train à Grande Vitesse qui me mène vers toi. Curieuse idée, n’est ce pas, de t’écrire alors que nos retrouvailles auront lieu dans moins de quatre heures. Mais que veux-tu, le poids des habitudes, sans doute. On n’interrompt pas 42 années de correspondance comme ça ! Et oui, 45 lettres. Trois la première année, puis une par an. Et deux en 92, lors du décès de ma pauvre Lucie."

et la fin est...triste. Le vieil homme est mort dans ce voyage à grande vitesse. Aussi,j'adore le titre.
J'ai bien aimé la légèreté de la plume. Merci à l'auteur pour ce moment de lecture.

Mon commentaire ne peut peut-être pas beaucoup vous aider, mais je tenais à dire que votre texte m'a beaucoup plu. Tant dans l’écriture que les émotions. (la mort de la fin est juste écoeurante :(

Merci bien!

   caillouq   
28/9/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'ai eu du mal à croire au personnage. Ca vient peut-être du style, trop contemporain.
J'ai survolé à partir du milieu, lassé par la répétition/alternance des "..." et des "!!". C'est certainement voulu, mais sans rupture de rythme mon attention s'envolait. Les phrases se laissent lire, c'est agréablement rédigé - j'attends juste des aspérités auxquelles m'accrocher, plus surprenantes que cette fin douce-amère.

   Pattie   
1/10/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'ai trouvé la première moitié du texte lourde. Le trait est si forcé qu'il n'est plus amusant.
Je n'ai pas trouvé la fin logique : on parle d'un médecin, c'était pour lui ? On ne sent pas dans la narration qu'il devient "flou", qu'il perd le fil de la vie. C'est un peu abrupt, maladroit, plaqué.
En revanche, j'aime le fil mélo de l'histoire. Dans le mélo, le style de l'auteur se fait plus léger, plus discret, plus juste, et porte de l'émotion.

   Anonyme   
17/10/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Voyage à grande vitesse

Bon démarrage : des retrouvailles entre amoureux après 42 ans. Le courrier maintenu pendant tout ce temps, c'est beau! (1 lettre par an), et la relecture, la nostalgie : bref une aspiration au romantisme. Je m’attendais à des souvenirs heureux, érotiques pourquoi pas mais après c’est la déception, l'impitoyable quotidien reprends le dessus (il ne devait pas être si fébrile que ça pour ne pas continuer à rêver):
Visite en gare de haute Picardie, morne, dans un champ de betterave.
Visite du train et des couloirs étroits : une « ami 8 » à 300 à l’heure ! (bof, j’ai plutôt souvenir d’avoir été secoué avec les suspensions de 2 CV, ami 6 ou ami 8 ???)
Le voisin qui pue des pieds comme la raclette au maroilles (je vois très bien) !
Visite au bar avec sa file d’attente pour manger du « wrap », pour finir par du jus de chaussette et le tout pour 15 euros (décidément on reste bien les pieds sur terre mais bon dieu où il est passé le bel amour ?)
Ah si, il revient fugitivement avant le malaise d’un passager en voiture 15, Bref …. Ça continue au rythme effréné du train.
Il arrive, il va raconter le voyage à son amoureuse? (ou pas ?) J'espère que non pour elle, qui lui a donné le goût de la littérature. Il aurait mieux fait de lire un on bouquin, les voyages en train c’est fait aussi pour ça !
Et la chute, en italique, qui sauve un peu le texte, c'était lui pour qui on appelait un docteur?
Mais comme testament, une lettre comme ça c’est pas terrible, j’espère que je ferais mieux !

Pas de colique du rail pour aujourd’hui ! (il a la colique?)

   brabant   
17/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Gabriel,


Je n'ai pas grand-chose à dire sinon que j'ai beaucoup aimé ce texte à l'écriture élégante, racée. Bien construit avec sa conclusion délicatement triste.

Ceci dit, je peux reprocher à Gabriel de n'être pas très gentil avec Laurence Boccolini, et peut-être trop avec Laurence Ferrari. Mais je suis persuadé que, du fond de son sommeil éternel, il regrette ce trait de drôlerie discriminatoire.

Travail agréable malgré quelques senteurs prononcées, pieds et fromage estampillés TGV !

   horizons   
18/10/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je suis partagée. On s'attache à ce vieillard émouvant, à cette situation romantico nostalgique et on est surpris par cette fin, tout à fait inattendue. Donc de très bons points. Par contre, le texte n'évite pas certaines banalités: les gens qui discutent au portable dans le train, l'accent du Sud, les sandwiches mauvais et chers..etc. Quelques personnages ou anecdotes plus originaux au cours de ce voyage auraient été les bienvenus.
(Une jolie idée: G.Marquez dans un roman raconte comment une femme amoureuse, mariée ailleurs, a écrit toute sa vie à un homme lui aussi marié. Elle n'a jamais reçu de réponse mais a persisté. Devenu veuf, l'homme va sonner chez elle avec une grosse valise contenant...les 30 ans de lettres non ouvertes.)

   victhis0   
29/10/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Si ce n'est cette pluie de points d'exclamation comme une grosse pluie orageuse sur ce texte, j'ai bien aimé cette histoire et le portrait crédible de vieil amoureux.
Pas sûr d'avoir bien compris que c'est lui qui meurt avant le post scriptum.
Très jolies images sur la tenue de la fille notamment et points de vus assez amusants sur la SNCF.
Bon boulot. Pas révolutionnaire, certes, mais quand même un truc bien bâti et bien rythmé


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