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Horreur/Épouvante
garedunord : L'anneau et le…
 Publié le 28/03/12  -  13 commentaires  -  3155 caractères  -  268 lectures    Autres textes du même auteur

Cauchemar palermitain.


L'anneau et le…


La vie est parfois bien bizarre. Tenez, hier après-midi, alors que tout Palerme faisait la sieste, à cette heure où rien ne se passe, moi, le seul touriste égaré sous ce soleil abrutissant, j’ai fait une bien étrange découverte…


Je marchais dans une rue oubliée les tempes écrasées par cette chaleur qui faisait vaciller même le sol, lorsque je vis briller sur le bitume ce que je pris d’abord pour un petit bout de verre. Je me penchai intrigué.


En fait il s’agissait d’une pierre aux facettes finement ciselées. Je jetai un coup d’œil à droite, puis à gauche. Rien. Décidément toute forme de vie semblait avoir déserté la ville. En toute impunité donc, j’allais me saisir de la pierre ; mais elle me résista. Je regardai de plus près… Oui c’était ça ! C’était une bague.


L’anneau s’était incrusté dans le bitume ramolli, et la pierre, iceberg facétieux sur un océan opaque, se jouait du soleil.


J’attrapai la pierre et, cette fois-ci, la tirai avec plus de fermeté, mais toujours en douceur.


Je sentis la bague se libérer de son étreinte visqueuse. Le goudron, collé au métal, s’étirait en fils poisseux et de cette noirceur gluante émergea l’anneau. L’anneau… et le doigt, ou plus exactement ce qu’il en restait.


Sans doute sous le poids des voitures, l’anneau s’était déformé, se resserrant sur le doigt jusqu’à se heurter à l’os sur lequel on pouvait encore voir pendre un cartilage spongieux déchiqueté. Je sentais un léger chatouillement dans la paume de ma main où gisait ce doigt légèrement contracté. Non pas qu’il bougeât, non, il semblait animé d’une vibration.


Je le retournai délicatement. C’est alors qu’un relent de putréfaction vint me fouetter les narines, me donnant la nausée. Mais ce n’était rien. Je venais de comprendre. Des centaines de vers, gras comme des sangsues, fouillaient les chairs dans l’encombrement des vaisseaux éclatés, des lambeaux de peau arrachés, des caillots de sang séchés. Certains s’étaient immiscés sous l’ongle, le décollant lentement. Par endroits ce petit boudin tuméfié était devenu bleu et semblait prêt à exploser. Là où le doigt avait été sectionné un liquide orangé et verdâtre légèrement mousseux suintait. C’en était trop. Écœuré je lâchai ce doigt et m’assis au bord du trottoir. Puis je fermai les yeux.


Il me sembla avoir rêvé de l’homme à qui manquait le doigt : la lame du couteau qui scintille, la peau qui s’écrase, se tasse avant de céder, le choc sourd de l’os, le sang qui bouillonne sur la chemise…


Je fus tiré de ma rêverie par un bruit de mastication… un chien, oh ! un chien pelé, miteux, l’œil vitreux, le corps rongé par les parasites, un de ces chiens d’outre-tombe qui vous donne mauvaise conscience. Il salivait bruyamment. À l’instant où je compris qu’il avait englouti le doigt, je le vis se tordre de douleur, sa gueule se contracta, un éclair halluciné traversa ses yeux injectés de sang, il poussa un râle déchirant, se raidit sur ses pattes antérieures et dans un grondement sourd se répandit en une gigantesque flaque de dégueulis.


Surnageant parmi les tripes encore fumantes les vers grouillaient… ils étaient maintenant des millions !


 
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   Anonyme   
22/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ouah ! Une claque. Bref mais efficace dans le genre gerbant (et il m'en faut beaucoup). Ce qui a fait la force du texte pour moi, c'est que la trouvaille paraît d'abord anodine, puis précieuse, et soudain tout bascule.
La fin est très bien trouvée à mon avis ; invraisemblable et en même temps logique, dans le droit fil de ce qui précède.

Ah, un bémol sur la toute première phrase : "La vie est parfois bien bizarre", je trouve ce début faible. Je ne dis pas qu'il faudrait renforcer l'adjectif, mais plutôt éviter de commencer par une remarque générale et des plus banales. Selon moi, entrer directement dans le concret, dans l'histoire elle-même, serait préférable.

"la pierre, iceberg facétieux sur un océan opaque" : joli !
"un éclair halluciné traversa ses yeux injectés de sang, il poussa un râle déchirant, se raidit sur ses pattes antérieures et dans un grondement sourd se répandit en une gigantesque flaque de dégueulis" : trop d'adjectifs et de qualificatifs ici à mon avis (presque tous les substantifs en sont pourvus), j'ai l'impression que ça affaiblit l'impact

   matcauth   
22/3/2012
 a aimé ce texte 
Pas ↑
bonjour,

le problème de cette histoire est qu'elle donne le sentiment d'arriver de nulle part, de tomber comme un cheveu sur la soupe. On ne connait rien du contexte, on a à disposition aucun élement susceptible de le connaître (pourquoi un doigt, pourquoi une bague, pourquoi Palerme?) et de l'imaginer. Si il s'agit d'horreur, alors il faut nous donner de quoi avoir peur, de quoi être mal à l'aise, ou encore de quoi ressentir une émotion. Sinon, quel est le but de cette histoire? pourquoi cette fin, elle aussi arrivée de nulle part, sans lien logique, concret ou suggeré avec le reste?

Bref, tout cela manque de cohérence, la scène n'est pas dépeinte, pas assez en tout cas pour se l'imaginer, l'ambiance (à part la chaleur) et l'atmosphère ne sont pas décrite ou suggerées...


c'est une histoire, finalement, qui n'accroche pas le lecteur.

   jeanmarcel   
28/3/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Un cauchemar est souvent sans queue ni tête, c’est entendu, on ne cherche pas trop la cohérence, c’est entendu aussi, mais ici la description n’est pas assez fouillé, pas assez travaillé pour intéresser le lecteur.
Quelques effets gore ne suffisent pas à faire une nouvelle qui tient la route.
La fin est carrément bâclée, le principe du rêve sans fin est une vieille astuce mais il est mal utilisé car pas assez développé.
La flaque de dégueulis et les vers grouillants seraient les bienvenus dans une vraie histoire d’horreur, ici ils servent simplement d’accessoires.
Je pense que l’on doit donner un sens à ce que l’on écrit, même quand on décrit des choses insensées.
Une histoire sans signification qui s’oublie dès la lecture terminée.

   Perle-Hingaud   
28/3/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Malgré la brieveté de la scène, j'ai trouvé cette histoire intéressante, et surtout, bien racontée. Le vocabulaire riche, imagé, le rythme nerveux, tous ces éléments m'ont permis de passer un bon moment (malgré le thème...). J'ai pensé à une scène d'un des romans de Vargas (lequel, ça...) dans lequel l'enquête, si je me souviens bien, commence par la découverte d'un doigt.
J'ai bien aimé ne pas tout savoir. La mention de la ville de Palerme, par exemple, est très évocatrice dans mon imaginaire "noir", et il n'y a pas besoin de plus.
L'histoire part ensuite dans un registre plus fantastique, pourquoi pas. J'aurais aimé en lire plus long, découvrir la suite, mais pour ma part ce texte fonctionne également ainsi.

   Beckett   
28/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
N'écoutez pas ceux qui vous disent : "on aimerait bien savoir pourquoi Palerme, pourquoi le doigt, pourquoi la bague ou pourquoi les oreilles du princes de Galles", ils manquent d'imagination.
Moi, J'aime remplir les blancs, c'est ça lire. Un auteur qui ne laisse aucune liberté d'interpretation à ses lecteurs, qui lève toutes ambiguité quant à son récit par une accumulation de détails et d'explications, dépossède le lecteur de son plaisir, il l'empêche de s'approprier l'histoire. Bravo donc pour le flou sur le contexte et les motivations du narrateur.
Le style n'est pas fantastique, mais simple et efficace. Le plaisir d'écrire est palpable.
J'ai beaucoup pensé à Buzzati pour le décor Italien et le coté absurdo/fantastique. A Lynch aussi ( au début de"blue velvet", le personnage découvre une oreille coupée dans un terrain vague). Bref, j'ai aimé puisque je commente. Voila un petit texte très sympathique et sans prétention qu'on à envie de lire jusqu'au bout ( Et aïe! Ce n'est pas fréquent).
Merci.

   M-arjolaine   
28/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé ce texte ! J'ai vraiment été saisie, j'ai aussi pensé à "Blue Velvet de Lynch" et à Buzzati. Ma seule réserve serait sur le tout début du texte, l'accroche a failli me faire fuir. Je crois comprendre l'intention de l'auteur, et cela fait aussi partie d'un style je pense, alors je n'ose pas critiquer. Mais pour moi c'est vrai, cela faisait un peu maladroit. Du reste, l'écriture et l'expression me convainquent tout à fait !
Dès le second paragraphe, pour moi, c'est du tout bon !

   widjet   
29/3/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je retiendrais surtout l'aisance stylistique assez évidente de l'auteur et sa capacité pour poser efficacement une scène d'apparence anodine et intéresser son lectorat sur ce maigre postulat de départ.
Visuellement assez réussi et décalé, le texte (aux confins du fantastique) ouvre adroitement une porte...avant de nous la claquer violemment sur les doigts.

Frustrant...mais prometteur.

Attendons la suite...

W

   macaron   
29/3/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Une histoire intéressante, très visuelle, qui ne manque pas de sel. La première phrase n'est pas la bonne et la dernière ne colle pas avec l'ambiance très réaliste de cette nouvelle. Vous passez dans un autre genre, en quelque sorte. L'écriture alerte, bien sentie profite à la trame de cette mésaventure palermitaine.

   bakus   
8/12/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une histoire hideusement interessante et bien racontée. Tellement bien qu on peut se permettre d oublier certaines faiblesses, l histoire est trop courte pour qu on ait le temps de rentrer dedans de s immerger dans le glauque. Elle manque de sens aussi, trop simple et incoherente. Mais au final ca donne quelque chose de pas mal.

   carbona   
4/9/2015
Bonjour,

Je pense que je suis passée à côté de l'intrigue là. Du coup je trouve l'histoire un peu plate. Elle sonne pour moi juste comme une description. Le narrateur trouve une bague, accrochée à un doigt plus ou moins collé dans le bitume, il y a plein de vers, il trouve ça dégueulasse, il fait une petite pause pour ne pas dégueuler et quand il se réveille, un chien a mangé le doigt.

Allez, je vous en prie, éclairez-moi !

   lala   
14/12/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour garedunord,

J'ai bien aimé la construction générale du récit, le plongeon dans la chaleur de Palerme, ce contexte anecdotique qui s'installe en toute quiétude, et l'horrible découverte qui ne cesse de remplir l'espace, le feuille, l'écran.
Je trouve l'ensemble un peu court, la description du doigt excessive et la fin approximative, l'ensemble dans une écriture maîtrisée et fluide qui ne demande pourtant qu'à se répandre.

   Anonyme   
13/2/2016
Je ne sais pas si j'aime ou si j'aime pas, je m'abstiendrai donc de toute évaluation.

Il y a un relent de Lynch qui me plait assez, et puis, je ne sais pas trop pourquoi, le texte ne m'a pas emportée.
Pourtant, le format, le style, tout se prête à l'appréciation.

C'est un peu trop... tourne en rond sur un format aussi court, tout en étant juste ce qu'il faut effleuré...

Je reste donc dubitative, et c'est le ressenti que je veux laisser.

   silvieta   
10/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte hanté mais auparavant on suit pas à pas et avec un intérêt croissant le narrateur dans la progression putride de sa découverte, jusqu'à l'explosion finale.

J'avais lu quelque part une histoire de mains (nouvelle/news ou nouvelle/short story ? je ne sais plus). Revenons à nos doigts.

Brillante trouvaille que le pont du départ. Qui n'a pas rêvé de trouver un diamant au détour d'une rue? un diamant sur un doigt, moins...

La mort du pauvre chien marque un pas de plus dans l'horreur qui était déjà bien installée mais je me demande si elle ajoute vraiment quelque chose à l'ensemble. C'est un peu tiré par les cheveux. Comment meurt ce chien? parce que le doigt a atteint un état de putréfaction avancé? je doute que cela suffise à tuer un chien. Les canidés et autres carnivores possèdent un système digestif mieux approprié que le nôtre à avaler de la viande faisandée. Ou parce que la personne à qui appartenait le doigt est morte empoisonnée? (si l'on meurt empoisonné est ce suffisant pour tuer celui qui nous croquera un doigt?) Ou alors un crime de psychopathe absolu qui après avoir tué se sert de sa victime comme appât pour tuer encore? J'aime assez cette dernière hypothèse.
N'empêche que, le mystère n'étant pas élucidé, j'aurais préféré que la nouvelle s'arrête au moment où le chien affamé arrive et gobe le doigt. Le choc n'en aurait pas été moindre.


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