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Salima
2/5/2025
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
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Cette nouvelle me choque par son contenu politique et idéologique. Le classement en science-fiction me parait juste une façon de dissimuler l'attaque dirigée contre l'Islam.
Évidemment, c'est l'Islam qui est visé par "religion de l'ombre", ce qui se confirme par tout un tas de clichés communément répandus contre l'Islam et les Musulmans, ou bien d'attributs tournés en dérision et mépris : barbus, polygames, burka, etc. Usage du prénom Ali, opposé aux prénoms du rire, de la liberté, de la joie : Joanna, Alix, Maëlle, Lucie, Tom, Lou, prénoms occidentaux et/ou de l'American Way of Life. S'agit-il de dénoncer un extrémisme, une déviance ? Non, il s'agit ici d'assimiler l'Islam dans son intégralité à des clichés abjects : "postillonnent-ils, la barbe pleine de sauce tomate. Leurs voix s’élèvent comme le tonnerre, ils renversent les plats, nous jettent à terre. Coups de pied. Leurs mains grasses dans nos cheveux défaits." etc. On se croirait revenus en 1939, aux temps de propagande antijuive. Pour preuve : dans ce texte, l'ordre n'est pas rétabli par un retour à la religion de l'Islam purifiée des atrocités d'ignorants violents et criminels, non, l'ordre est rétabli en niant la religion : – La liberté comme religion La vie comme parole sacrée Et soi-même pour guide – et en allant faire du char à voile dans la baie du Mont-Saint-Michel. C'est de la propagande pure, utilisant la diffamation et le mépris pour propager des idées anti-islamiques. Je ne peux même pas m'attarder sur une éventuelle qualité d'écriture, tant le fond occulte la forme. Sous prétention de dénoncer un obscurantisme, l'auteur fait usage de procédés oratoires déviants, fait passer des insultes pour des lieux communs, mon ressenti est profondément dégoûté. Salima, en EL. |
jaimme
15/4/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Une nouvelle qui dénonce la barbarie de la soumission absolue des femmes qui la vive au quotidien en Afghanistan, aujourd'hui et en particulier. Mais pas seulement, car le mélange des origines des prénoms étend le sujet à toutes celles qui subissent la talon des hommes. Une espérance aussi, étendue un peu abusivement à la catégorie "science-fiction".
L'espoir que l'idéologie, quelle qu'elle soit, ne donne plus de prétexte pour anéantir la vie des femmes, comme celle des hommes. Ce texte n'est en rien raciste ou islamophobe (terme qui est utilisé à tort à toute personne qui critique les abus du monde musulman). La pratique de toute religion peut être apaisée et aimante, elle peut être aussi prétexte à assujettissement et exclusion. Toute forme de violence est à dénoncer, ce qui est fait ici. L'auteur a aussi utilisé son droit à dénoncer toute forme de religion. C'est son droit. Le fond est donc tout à fait recevable, et même honorable. Quant à la forme, malgré de belles tentatives, je trouve l'ensemble un peu artificiel, ne sachant pas si la poésie est utilisée avec suffisamment de force ou pas assez. La deuxième partie est plus percutante que la première partie. Bravo pour vous être attaqué à un sujet aussi douloureux et qui cristallise tant de pensées manichéennes. Dans le contexte international actuel il est bien difficile de parler des horreurs que subissent tant de personnes sans être immédiatement taxé d'être le tenant d'une forme de racisme. Et c'est malheureusement compréhensible car certains utilisent effectivement la lutte contre certains abus pour faire clairement du racisme anti-arabe. Toujours se poser la question: "qui parle"? |
Gouelan
2/5/2025
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Laz
2/5/2025
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
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Je reviens sur le texte après avoir commenté les précisions de Gouelan.
Je trouve le texte excessivement long, ennuyeux pour qui ne partage pas les sentiments de l’auteur, et la poésie qui s’en dégage artificielle. J’ai l’habitude, lorsque je n’aime pas un texte, de passer mon chemin, mais en l’occurrence il me semble juste de répondre à l’effort de l’auteur. |
Donaldo75
5/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Hello Gouelan,
J’aime bien l’exergue qui me prévient de ce que je vais lire. Je le dis d’autant plus que personnellement je ne l’utilise pas de cette manière. Anyway ! Je rentre dans la nouvelle. Les deux premières lignes, qui font office de préambule, je suppose, ne m’étonnent pas de la part d’une poétesse telle que toi. Moi, je trouve ça bien, rafraichissant par rapport à pas mal de nouvelles bien carrées qui n’entrent pas forcément dans mes oreilles rondes. « On se partage les tâches et l’homme en barbe. Lui nous a toutes les trois. » J’aime bien la formulation ‘l’homme en barbe’ qui me fait penser à un strip lu récemment dans un journal américain. Quant aux deux phrases, elles résument bien ce type de situation. « Les poings serrés, les bouches tordues par la rage, les regards glauques clouent les garçons à la peur. Eux aussi. L’odeur d’opium et d’alcool trahit les mensonges de ces tyrans. » C’est exactement ça, l’oppression, avec en plus savoir que l’idéologie derrière le régime n’est qu’une façade vermoulue. « La parole peut tuer lorsqu'elle n’a plus qu’une seule couleur. La couleur de la haine ; glauque, rouge sombre, épaisse, râpeuse. Ses mots tranchent, étranglent, lapident. Ils explosent. Ils crachent. Comme étouffée par un virus, elle ne fait que vomir une diarrhée de ténèbres. » Je trouve cette formulation particulièrement adaptée. Elle ne respire pas l’analyse sociologique et s’ancre dans notre humanité, avec des mots que tout le monde peut comprendre quel que soit notre référentiel culturel. Et ça c’est bien dans une dystopie. En synthèse : j’ai bien aimé le déroulement de la nouvelle, même si je trouve qu’elle faiblit sur la fin. La tonalité est là. Les personnages auraient pu s’appeler Ingrid, Helmut et Wolfgang et l’histoire se passer dans les tréfonds du Dakota du Nord sans que l’histoire perde de sa force. Bravo ! |
Sidoine
6/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Sur la forme, j'ai trouvé cette nouvelle aboutie, avec un ton poétique qui laisse bien entrevoir la souffrance et l'oppression dont il est question. Peut-être y a-t-il un léger essoufflement narratif au fil du propos, mais j'ai aimé la sensibilité qui s'en dégage.
Sur le fond, je suis beaucoup plus mitigé. Je trouve problématique toute référence à l'islam dans ce contexte, (« religion de l'ombre », « burqa », « homme en barbe »...). Ce vocabulaire charrie des clichés qui me paraissent à la fois violents et inappropriés, en dépit des intentions de l'auteur. Comme si des peurs ancrées s'étaient manifestées à travers cet imaginaire, en dépit de lui-même. Pour cette raison, il me semble que le texte gagnerait en pertinence et en hauteur en enlevant tout ce qui se rapporte à l'islam, et à se situer dans un territoire non ancré dans le réel (outre la religion de l'ombre, les hommes en barbe et la burqa, revoir le choix des prénoms, l'allusion au mont saint michel etc...). Il aurait alors plus une portée universelle, en s'attaquant à toute forme de dérive religieuse, sans viser explicitement l'une d'entre elles en particulier. Bref, peut-être faudrait-il qu’il assume pleinement sa dimension dystopique, en s’émancipant du réel, pour atteindre une parfaite sublimation ? |
Cristale
6/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Gouelan,
"Depuis que les voix de l’ombre ont disparu, les écoles ont ouvert leurs ailes à tous, petits et grands. De partout, on sort des livres de leur cachette." "Alors, si beaucoup de livres ont fini au bûcher, d’autres ne tarderont pas à les réinventer. Patience." Pour avoir aimé votre texte, la sincérité aussi douce que brutale du propos, et notament ce passage empreint d'espoir, mais peu à l'aise pour commenter les nouvelles, je romps mon silence afin de partager le bruit de mes pensées. Qu'au ciel chantent les oiseaux. |
Damy
6/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Un texte bien délicat, bien pudique, poétique aussi, pour évoquer la violence, notamment celle faite aux femmes.
Ce n'est pas une coïncidence, "À force de silence" m'a évoqué la vie de Camille Claudel qui, aux limites du combat pour sa liberté, pour celle des femmes, a été enfermée dans un couvent de moniales par sa propre mère et son frère, y demeura 30 ans et y mourut. Son amour fou pour Auguste Rodin ne s'est pas passé sans passion ni sans violence. Margueritte de Navarre (une voisine) écrivit déjà un manifeste pour l'égalité des femmes : "La marguerite des marguerites". Tout cela est loin. Aujourd'hui, les extrémistes islamistes, ici et ailleurs, font leur office et j'admire la délicatesse avec laquelle vous abordez le sujet. |
papipoete
6/5/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Gouelan
J'avoue avoir hésité m'aventurer sous ces 11000 caractères, et finalement je crois que tu aurais pu en rajouter le double, tant tu avais à dire sur ce monde " préhistorique ", tant ce qu'il raconte semble d'un temps où bien des mots de notre vocabulaire n'existaient pas ! Les meurs qui occupent ces barbares ( barbus tout puissants contre femmes moins que rien ) nous font tourner la tête du côté de l'Extrème Orient, mais elles sont hélas coutumières, en bien des pays encore comme hier au Rwanda, en Bosnie, ou devant une maison cette femme immolée par son mari. A force de silence ou bien de propos irresponsables, sur tels ou tels combattants " résistants " , on se demande comment feront ces femmes, ces filles, pour un jour, ne serait-ce que défaire leurs cheveux ? NB Ce récit est bien mené, sous le grillage de la burka, sur le carrelage de la cuisine maculé de tout, sous les pierres de lapidation. Heureusement, ce texte se termine dans la baie du Mont Saint Michel, où l'héroïne Mamie Lou et son petit Tom semblent avoir trouvé un home de paix... après quels chemins de ronces à traverser ? On peut arguer la fabulation face à toutes ces horreurs, mais lorsque des rescapées de l'Enfer racontent, ne faut-il pas les croire comme celles d'Auschwitz, plutôt que laisser passer le temps comme aussi, les enfants à Bétaram ou autre petits du film " l'échange ", les religieuses " innocentes " après le passage des soldats russes en 45. Doit-on se taire encore et toujours ? L'auteure parle de ces croyants qui travestissent lugubrement l'Islam, comme la Sainte Inquisition put salir la religion catholique à vomir. Nous connaissons plein de musulmans qui arborent visage de paix, prônent respect du prochain, même portant la barbe mais imprégné de bonté. J'ai frémi, te lisant mais songé aussi : " savons-nous le bonheur dont nous jouissons, français ? " bravo pour ce moment ! mais je ne t'aurais pas lue, juste avant de me coucher... |
Ornicar
6/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Gouelan
Et merci pour cette nouvelle dérangeante, mais que j'ai lue avec intérêt, et qu'au final, j'ai appréciée. Justement, peut-être, à cause de son coté "dérangeant". Je trouve courageux de votre part le choix de sa thématique, car le sujet (ici l'emprise d'une religion en particulier, l'Islam) n'est déjà pas simple en lui-même. De plus, un tel sujet est particulièrement "sensible" chez nous, en France, pour des raisons évidentes qui tiennent à l'histoire du pays. Enfin, son traitement, sur un plan strictement "littéraire", est du genre "casse-gueule". Dans l'ensemble, vous vous en tirez plutôt bien, je trouve. Sur le plan formel, j'ai apprécié l'écriture. Son rythme, tout d'abord, avec ses nombreuses phrases courtes qui colorent le propos d'une certaine sécheresse et lui donnent par conséquent de l'impact ; ensuite, son caractère poétique à certains endroits. Sans doute, de mon point de vue, le texte gagnerait à être un poil raccourci. Sur le choix du genre (science-fiction), je n'y trouve, personnellement, rien à redire. N'eût été la présence de la mer à proximité - dont il est fait mention à un moment mais qu'on oublie vite - on peut se croire en Afghanistan, au pays des talibans, des "barbus". Et on découvre vers la fin que l'action se passe non loin de la baie du Mont Saint-Michel. Alors, dystopique ? Oui et... non. Non, parce que de tels cas existent aujourd'hui en France. N'en déplaise à certains, c'est déjà une réalité. Oui, parce que ces cas, tous ces cas mis bout à bout, ne font pas une généralité et ne reflètent heureusement pas une situation d'ensemble. Certes, le portrait fait de ces "hommes en barbe" ("la barbe pleine de sauce tomate", "Leurs mains grasses dans nos cheveux défaits" ) est caricatural. Et c'est peut-être le point faible de ce texte : ces rustres, ignares, pour qui la "croyance" est sans doute plus importante et plus forte que le "savoir" ne font règner la terreur que sur plus faibles qu'eux : les enfants, les femmes. Alors qu'un Tariq Ramadan tout à fait "présentable" me semble tout aussi, sinon plus, dangereux. Car l'homme, très intelligent, se double d'un redoutable idéologue. Parlons aussi du titre ("A force de silence"). Un très beau titre parce qu'il résonne en répercussions multiples. D'une part, le silence est le ressort et le moteur de cette nouvelle. L'enfant, Ali, que l'on voit grandir est silencieux, sourd et muet de naissance, ainsi que ses jeunes frères. On en ignore la raison et peu importe. On peut imaginer que ce trouble est la réponse d'un jeune garçon extrèmement sensible au silence qu'impose par la force "l'homme en barbe" aux filles et femmes de la maison. Silence double, donc. Silence oppresseur / silence protecteur dans lequel se réfugie Ali, mais aussi les femmes pour éviter les coups ("La leçon du matin chuchotée de mère à fille. Apprendre à parler moins fort que le filet du robinet, à se fondre aux murs, au carrelage fêlé, à la poussière, au torchon, à l’assiette ébréchée, à la serpillère"). Ne plus exister, être totalement transparent, pour survivre malgré tout. Et même silence triple, avec ce silence de la "majorité silencieuse" qui ne veut pas "faire de vagues", ni voir une certaine réalité qui n'est pas "toute" la réalité, mais qui constitue néanmoins une "part" de "la" réalité. Alors, oui ! Sur le fond, ce texte est une attaque contre une religion, l'Islam. Et alors ? Où est le problème ? Depuis quand ne peut-on pas critiquer une religion, quelqu'elle soit ? Ce n'est pas faire offense aux croyants et aux pratiquants d'une religion que de critiquer celle-ci. La critique de toutes les religions est légitime. Si tel n'était pas le cas, ce serait reconnaître la supériorité d'une "loi divine" sur la "loi des hommes", d'un pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel et cela, ce n'est tout simplement pas possible. Ni entendable, ni envisageable. Car la "religion", et là je parle du vocable, ce n'est pas seulement un ensemble de croyances, une foi. Si ce n'était que cela, il n'y aurait aucun problème. C'est aussi un culte (avec ses lieux et ses rites encadrant la pratique religieuse), et aussi une forme de pouvoir (avec sa hiérarchie interne, son organisation propre, son idéologie). Et c'est là que le terme devient problématique, car selon l'usage qui en est fait, il peut vouloir signifier une de ces trois choses ou les trois en même temps. D'où une confusion dommageable, source de malentendus et de mauvaises "interprétations" qui n'ont pas lieu d'être. Il ne serait pas tolérable, au nom de la nécessaire critique de la religion, de remettre en cause ou de s'attaquer à la foi, c'est à dire la liberté de conscience, de millions de musulmans. Et de ce point de vue, ce n'est pas ce que fait ce texte. On ne saurait donc le qualifier "d'islamophobe". Un terme qui, au passage, ne veut strictement rien dire mais révèle une escroquerie sémantique à des fins d'instrumentalisation politique. En gros : "critiquer l'islam = c'est critiquer tous les musulmans = donc, c'est raciste. CQFD". Mais il ne serait, à l'inverse, pas davantage tolérable d'interdire, au nom du nécessaire respect de la liberté de conscience absolue de chacun (croire en tel ou tel dieu ou ne pas croire), toute critique salutaire de la religion et de ses excès. Voilà les réflexions que m'inspire cette nouvelle au-delà de ses qualités réelles et de ses défauts mineurs. Un texte qui, par les réactions très tranchées qu'il a suscitées en commentaires ou en forum de discussions, m'a poussé à m'étendre peut-être plus longuement que d'habitude. |