Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Réalisme/Historique
guanaco : N° 20030427 - ZN
 Publié le 11/08/07  -  14 commentaires  -  10888 caractères  -  34 lectures    Autres textes du même auteur

Le phénomène des gangs latinos est à nos portes en Europe. Genèse d'une gangrène.


N° 20030427 - ZN


Heureusement, Elvira était venue avec ses deux filles. Au moment du choc, elles ont pu soutenir leur mère même si la douleur les avait fait chanceler elles aussi. C’est bien lui. Aucun doute possible. Sur l’étiquette accrochée au gros orteil on pouvait lire : NUMERO : 20030427 – ZN. Nom : Chavez Montero. Prénom : Marlon Orlando. Type : latino-américain. Taille : 1,63m. Âge : 15 ans. Cause du décès : arme à feu.


Après un verre d’eau, les trois femmes sortirent de la morgue de San Salvador en laissant derrière elles un fils et un frère. Le seul. Mais la tristesse avait laissé place à la colère et au sentiment de culpabilité. Comment n’avaient-elles rien vu ? Comment le Seigneur avait-il permis une chose pareille ? Elvira avait toujours su que Marlon avait un secret mais elle avait toujours respecté son fils. Elle avait confiance en lui. C’était son fils !

Hier, aux alentours de dix-sept heures, Marlon est tombé sous les balles de l’autre camp. Lorsqu’on l’a ramassé, il gisait au beau milieu du boulevard des Héros, près du centre commercial Métrocentro. Deux balles dans le ventre et une autre dans la poitrine. Les forces de police, alertées par des badauds étrangement blasés, sont arrivées trop tard. Le feu d’artifice était déjà terminé. Seul restait le corps inanimé d’un jeune garçon dont l’abdomen vomissait les tripes, le tout maculant de sang un uniforme scolaire, celui du lycée Francisco Menendez. Nul besoin d’aller chercher un suspect en particulier. L’enquête avait immédiatement pris un chemin bien précis, celui que lui indiquait le tatouage de Marlon.


Le lycée Menendez est le plus important de la capitale salvadorienne. Plus de trois mille élèves essayant tant bien que mal d’y obtenir un diplôme. Tant bien que mal car l’enseignement public en El Salvador est dans le même état que ses routes : impossible de se fier à l’itinéraire conseillé. Ou bien on slalome entre les trous et les obstacles et on y arrive ; ou alors on tombe en panne, on reste sur le bord de la route et on attend qu’une bonne étoile vienne nous sortir de là, situation qui peut durer un certain temps.

Le scorpion sur l’écusson est la seule fierté de ces jeunes lycéens en uniforme. En tout cas c’est ce que croyait Elvira chaque fois qu’elle lui repassait sa chemise et son pantalon. C’était pour elle une cérémonie religieuse, un rite quotidien. Tous les matins c’était comme mettre les ailes à un ange avant qu’il ne parte au lycée.

Mais le vrai mal qui rongeait Marlon n’était pas sur son uniforme. La bête qui l’accompagnait jour et nuit était aussi dangereuse pour les autres que pour lui-même. Un phénix méphistophélique renaissant de ses cendres meurtrières et infernales, un basilic satanique et sournois, deux lettres et un nombre tatoués sur son dos entre les deux omoplates : MS 13.


MS 13. « Mara Salvatrucha 13 ». Le gang le plus redouté de toute la planète mais qui prend ses racines en El Salvador. Au moment de la signature des accords de paix signés à Chapultepec au Mexique en 1992 entre les forces armées salvadoriennes et la guérilla de gauche incarnée par le FMLN (Front Farabundo Marti de Libération Nationale), une grande partie du pays et surtout des terres a été détruite par plus de dix ans d’une guerre civile sanglante et d’une rare violence entre 1979 et 1992. Un pays resté hagard, détruit moralement et économiquement, et encore sous le choc de l’assassinat de la seule personne qui aurait pu changer les choses, les rendre plus humaines pour le moins - une guerre peut-elle être humaine ? - : l’archevêque de San Salvador, monseigneur Romero, abattu devant ses fidèles, en pleine homélie dénonçant le non respect des droits de l’homme.


Un pays corrompu par un gouvernement qui ne tient pas ses promesses. Les accords prévoyaient des pensions ou des lopins de terres pour les soldats ou les guérilleros. Des promesses jamais tenues. Dès lors certains, mus par la déception et la rancœur, ressortirent les armes, ces armes qui avaient été enterrées et qui auraient dû germer et produire des champs entiers de paix et de prospérité. Mais la poudre s’est remise à brûler, le métal s’est remis à transpercer les chairs pour ces familles laissées pour compte d’un revers de la main comme un clochard qui vient demander sa pièce et que l’on refoule parce qu’il empeste ou parce qu’il fait peur tout simplement.

Ce sont les fils qui ont repris le flambeau. Belle expression pour parler d’un feu pervers et beaucoup plus subtil et plus moderne que celui de la guérilla : la délinquance urbaine. Armes, Solidarité, Territoire et Famille : nouveau crédo d’une partie de la jeunesse salvadorienne. La rue est à eux.


Marlon n’a jamais dit à Elvira qu’il venait d’entrer à la MS 13. Suite à une bagarre dans la cour du lycée, un élève de terminale s’est approché de lui :


- Tu te débrouilles pas mal avec tes poings -lui avait-il dit-. Ça pourrait te servir un jour d’avoir des couilles, tu sais ?


Et il était parti.

Marlon ne fit pas cas de la remarque et retourna vers ses copains. Trois jours plus tard, il rencontra de nouveau le gaillard de terminale mais cette fois dans la rue et accompagné de deux autres sbires tout droit sortis d’un clip de rap gangsta.


- Marlon, t’as cinq minutes ?

- Ça dépend, pourquoi ?

- Pour qu’on parle d’un ou deux trucs qui vont changer ta vie, mec. Allez, j’t’offre des pupusas. Au fromage ou à la graisse de porc ?


Une semaine plus tard, il se faisait tatouer le sigle fatidique sur le dos. Il savait que le lycée était le fief du gang et un réservoir inépuisable de recrues potentielles victimes de la misère sociale. Mais il s’était juré de ne jamais l’intégrer. Pour lui ces mecs étaient des dingues. Ils avaient transformé le bahut en véritable quartier général. Le directeur avait beau dire aux parents d’élèves qu’il maîtrisait la situation et que son établissement restait principalement un lieu d’éducation et de respect des règles, cela ne l’empêchait pas d’avoir un 9mm dans le tiroir de son bureau.

Mais voilà. Marlon est le seul homme de la maison. Amputé d’un bras lors du conflit, son père ne pouvait plus exercer son art, son métier, et donc une source de revenus : la sculpture sur bois. Il excellait dans la reproduction de statuettes mayas qu’il vendait, sur les lieux des fouilles archéologiques, aux nombreux touristes qui venaient visiter les sites. Se sentant alors inutile, il décida de se suicider et alla se pendre à l’arbre devant la cabane, et ce, aux yeux de tous.

Les deux sœurs vendaient des tortillas sur les marchés et sa mère, après des heures de route en bus à moitié déglingué, travaillait comme journalière dans les caféiers de l’ouest du pays. Mais les revenus demeuraient malgré cela insuffisants pour subvenir aux dépenses quotidiennes de la famille, alors les perspectives d’argent facile promis par la MS 13 furent très convaincantes. C’était sans compter sur les dangers que représente l’appartenance à un gang, et plus particulièrement la MS 13.


Pour un habitant d’El Salvador, les ambitions sont restreintes. Avoir de l’argent. Ou pas. Dans le premier cas, les personnes exercent une profession honorable – avocat, médecin, banquier -, habitent la maison de leurs rêves dans un quartier rupin comme l’Escalon, surveillé par une société privée de gardiennage, et généralement, le week-end elles prennent le 4x4 pour aller au « rancho » ou petite résidence secondaire sur les plages de La Libertad. Pour les autres, les vrais salvadoriens, souvent d’origine indienne, on parlera davantage de survie pour beaucoup dans des zones défavorisées comme Mejicanos ou Soyapango ou même des bidonvilles dont le nom parle de lui-même : les « marginales ».

Pour la deuxième catégorie, la dernière chance s’appelle États-Unis. Le rêve américain se transformera pour certains, hélas, en cauchemar salvadorien. La jeunesse joue la carte américaine, et plus précisément Los Angeles, pour trouver un Eldorado économique. Quel clin d’œil de l’Histoire ! La clandestinité provoque dès lors un réflexe communautariste, celui de la solidarité patriotique ou raciale. Et Los Angeles devient de ce fait le terrain des règlements de comptes entre latinos, afros, asiatiques et ultranationalistes blancs. La MS 13 contre le reste du monde. Mais la police d’immigration américaine, inlassablement, fait son travail de sape et rapatrie les méchants petits garçons vers leurs mamans. El Salvador ! Quel terrain de jeu pour « une bande de potes » ! Une forêt dense, une police rongée par les bakchichs, un territoire régulièrement laminé par les catastrophes naturelles – on se souviendra d’El Niño et de Mitch dans les années 90 ou du séisme de 2001 - et le discrédit jeté sur l’honnêteté de la population suite au scandale des aides humanitaires détournées dans les caves de gens peu scrupuleux désireux de se faire de l’argent sur la détresse du pays. Les dons étaient vendus au plus offrant ! Comble de l’horreur et de la nausée, on retrouvera un nombre incalculable de sacs de nourriture avariée non « vendus » dans certains sous-sols privés…

Comment ne pas comprendre l’application d’un concept tel que « œil pour œil » ?


Alors quoi ? Le sort du pays est entre les mains de Marlon ? Quinze ans ! Mort pour son pays ? Son pays n’existe plus. Mort pour sa famille ? Exactement, pour sa famille. Mais laquelle ? Elvira et ses deux sœurs ? La MS 13 ? Qui lui a fermé les yeux pendant qu’il agonisait et qu’il se vidait de son sang ? Une main douce, câline, compréhensive, miséricordieuse, une main qui pardonne tout, une main qui caresse, une main qui pleure, qui hurle, qui s’étouffe, une main qui a bercé tant de fois le hamac, une main qui passe dans les cheveux et qui rassure ?

Ou une main vengeuse, haineuse, une main qui sent la poudre et la mort, une main blanchie par la coke et le crack, une main salie par le pognon gagné par des sicaires, une main couverte de sang elle aussi, une main tatouée, une main terriblement anonyme, une main qui a quinze ans peut-être et qui dit, comme à l’étal du Mercado Central, « voilà, sous cellophane, emballé. Au suivant ! »


Marlon est mort en mission entendra-t-on dire le jour de l’enterrement. En effet, armé d’un 38, il devait attendre en embuscade au coin du boulevard le passage de trois membres de la M 18. Lorsqu’il les mit en joue, Marlon comprit que le tatouage qu’il avait dans le dos allait devenir le plus lourd fardeau de sa vie et qu’il venait d’un coup d’un seul de tatouer toute sa famille en même temps. Ces quelques secondes de lucidité lui furent fatales. L’un des trois sortit lui aussi un 38 et fit feu à bout portant à trois reprises en direction de Marlon.

On apprendra plus tard que le coupable fut blessé lui aussi. Le puissant recul de l’arme au moment du coup de feu l’aurait fait basculer et trébucher sur le trottoir. Bilan : une clavicule cassée.

Pas étonnant quand on a dix ans…


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Tchollos   
12/8/2007
C'est un texte bourré d'informations, d'observations. On sent le coeur de l'auteur qui s'enflamme mais qui parvient à se maîtriser, qui tente d'être exhaustif, de toucher à la vérité. C'est un texte important...avec un message sincère, tout en tendresse face à la complexité et la cruauté d'une situation. Ca m'a donné envie d'en savoir plus sur ce pays un peu méconnu, et puis je dois dire que je suis très sensible aux luttes contre l'injustice, contre l'oppression, à cette maudite fatalité honteuse qui s'acharne sur les défavorisés et les victimes du monde.

D'un point de vue "littéraire", il n'y a pas vraiment d'histoire. Le cadavre, le drame familiale, c'est plus un fil rouge permettant d'embrayer sur un discours plus précis, plus profond. Malgré tout, il y a une certaine émotion qui agit comme une soupape, pour ne pas que cela devienne trop pesant.

J'aurais préféré plus d'"histoire", que les informations soit distillées dans un récit de fiction. Peut-être voulais tu éviter les longueurs (y a de la matière pour un roman dans ce texte). C'est un récit qui est plus journalistique que littéraire à mon avis. Ce n'est pas un mal en soi d'ailleurs.

Le sujet est vraiment rare, très maîtrisé. C'est un texte qui touche par son importance, son sérieux et par l'investissement de l'auteur, bravo.

   Pat   
13/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé cette façon de raconter cette histoire, malheureusement, banale en certains endroits. Ca m'a rappelé un peu "la cité de Dieu" . On sent la tristesse, l'émotion pour ce jeune garçon... l'impuissance aussi... C'est bien écrit : de belles images (je ne peux pas citer because mon ordi kaputt et celui-là ne me le permet pas mais j'aurais bien eu envie). C'est très attachant, plein de tendresse pour cet enfant. Et bien documenté aussi. Merci pour ce beau texte.

   Leo   
14/8/2007
Au niveau de l'écriture, il y a des choses que je n'aurais pas présenté de cette façon, mais c'est le choix de l'auteur, je le comprends et je l'admets.
Au niveau du fond, il y a une réalité, trop souvent ignorée, de gamins qui vont ainsi au bout du "juste et bon", non pas parce qu'ils le croient, mais parce qu'"on" leur a dit ce qu'était le "Juste et Bon".
Merci d'avoir soulevé ce problème. Et toi, lecteur, ne commets pas l'erreur de croire que cela n'existe qu'ailleurs : tu as les mêmes aux portes de ta cité.

   Cyberalx   
13/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bon, passer dans les commentaires après Tchollos revient à essayer de faire le tour du monde en 80 jours juste après Philéas Fog...

Déjà, le thème me plait, et pour cause : J'écris depuis 5 ans un roman qui repose sur les "sicarios" mis en lumière par Pablo Escobar.

Je suis d'accord avec tout ce qu'il a dit y compris les choses qui comme souvent après un de ses (trop rares) commentaires ne me sont pas apparues clairement.

Sinon, je pense que c'est un bon compromis entre la description journalistique (On sent vraiment que c'est quelque chose qui te tient à coeur et que tu es très renseigné) et un récit "vivant".

Je n'ai pas réussi à trouver de failles dans le texte, on dirait que tu a déjà une bonne expérience de l'écriture, tu mènes le lecteur par le bout du nez où tu veux, on voit que c'est toi qui conduit.

Bravo, donc, en lisant "le dictaphone ou petit conte rendu", je me demandais si tu ne nous avait pas "tout donné" d'un coup et je me rend compte avec plaisir que ce n'est pas le cas, merci pour ce très bon moment de lecture.

   pupuce   
14/8/2007
Je suis quelqu'un que la mort imbécille des enfants révoltent également au plus haut point. Mais je n'arrive pas encore à le dire, à l'écrire en tout cas aussi bien que toi. Il est vrai aussi que ce beau texte pourrait tout aussi bien servir de fil conducteur à un reportage télévisé d'"envoyé spécial" par exemple. Mais on y perdrait très certainement en intensité et ce serait dommage.

   Ninjavert   
28/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un texte poignant, qui réveille comme un coup de poing dans la gueule (quand il n'endort pas ^^)

Je suis d'accord avec ce qui a été dit, concernant le ton presque journalistique de l'ensemble, et la maigreur de l'histoire qui sonne presque comme un prétexte, une justification à la pose du décor, et à la réflexion que tu nous invites à partager.

Evidemment, ce système, cette société que tu nous décris avec tant de précision, de documentation, n'est quasiment faite que de petits drames comme celui ci. Ca n'est pas un prétexte, juste une illustration de cette triste réalité. Mais en tant que dévoreur d'histoires, d'intrigues et de rebondissements, je suis resté sur ma faim. Plus que pour "Xiomara", même si les deux textes n'ont rien en commun, si ce n'est une écriture brillante.

On est pas dans la fiction, ici, et cette dure réalité que tu peins avec brio est tout ce qu'il y a de plus réelle.

J'ai aimé tes petites touches d'humour noir, métaphores subtiles jamais gratuites

"Tant bien que mal car l’enseignement public en El Salvador est dans le même état que ses routes : impossible de se fier à l’itinéraire conseillé. Ou bien on slalome entre les trous et les obstacles et on y arrive ; ou alors on tombe en panne, on reste sur le bord de la route et on attend qu’une bonne étoile vienne nous sortir de là, situation qui peut durer un certain temps."

Bref, un texte sincère, et un texte puissant.

Ca manquait de vie à mon goût, c'est un peu trop dans l'exposé de faits, d'une situation, ce qui ne nous permet pas de nous immerger complètement dans cette misère à laquelle on assiste, impuissants.

Un récit plus vivant, moins journalistique (vu que l'idée à été évoquée) nous permettrait peut être de nous sentir moins étranger à l'histoire, de ne pas avoir l'impression d'être devant la télé, même si ce que tu nous montres est formidablement exposé.

Merci pour ce moment intense !

Ninj'

   jensairien   
21/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une nouvelle en forme de chronique journalistique. C’est bien écrit et très bien documenté, le sujet fascine. C’est ce qui rend le texte très attractif.

   widjet   
8/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est fluide, intéressant (même si on n'apprend pas énormement de choses sur la misère et le peu de perspective offert aux jeunes dans cette partie du monde) bref pas de reproche à faire. Mais le choix de l'auteur - respectable et tout à fait valable - d'en faire un texte plus "journalistique" réduit l'histoire à un fait divers, certes instructif (et tragique) mais qui se lit sans "passion". Même si la portée émotionnelle est amoindrie, le texte est tout de même extrêmement bien écrit et se lit avec intêret.

Widjet

   Anonyme   
21/5/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très très dur et malheureusement réaliste. Les gangs du Salvador sont effectivement "réputés". Tu le sais, je connais un peu la région, pas comme toi évidemment. Le Salvador, minuscule pays où la violence et la misère sont quotidiennes.
Un texte très maîtrisé. Les gangs qui "remplacent" la famille des jeunes influençables, un véritable fléau... Fuite aux Etats-unis, mais souvent une reproduction du schéma. Je ne peut pas dire bravo pour un tel sujet, juste merci de mettre en évidence le désespoir et l'instabilité qui sont bien trop souvent les garants d'une mort assurée.

   Flupke   
26/1/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai beaucoup aimé cette docunouvelle.
C'est bien écrit, et c'est très intéressant.
La chute très bien amenée donne du relief.
On sent que l'auteur est vraiment impliqué ne serait-ce que par la recherche ou bien que c'est un sujet qui lui tient à coeur.
Bravo

   Menvussa   
12/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Comment rester insensible ? mais que faire ?

Le texte est bien écrit, l'histoire est sombre mais racontée sans que l'auteur ne s'appesantisse, des faits, une société qui vit dans la misère, à laquelle on a enlevé pratiquement tout espoir. Cela relativise nos soucis, pourtant, demain on aura oublié, jusqu'à la prochaine fois.

Il faut ce genre de textes pour dénoncer, pour que l'on sache.

Merci à Guanaco.

   Anonyme   
28/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour guanaco
Suite au forum "style journalistique" j'ai lu Manipulations et celle-ci.
Une grande préférence pour ce texte-ci qui correspond et répond tout à fait aux questions que je me posais.
Manipulations est en ce qui me concerne, plus "racontée". J'aime beaucoup le rythme échevelé, on a envie de connaître la suite.
Ce texte-ci est plus calme, plus "journalistique" tout en étant aussi prenant dans son sujet.
Il y a en plus de très jolies phrases. Bien que je n'aime pas trop le fait que des armes puissent "germer et produire des champs entiers de paix et de sérénité." Image un peu usée de la "fleur au fusil" comme on en voyait souvent (le canon de l'arme déchiré, découpé donnant naissance à une fleur). J'en ai préféré d'autres, notamment celle de la veste et de la chemise qui habillent d'ailes un ange, tous les matins.
Un très bon texte que celui-ci, de belles descriptions, avec bcp de recul et une bonne connaissance du sujet.
Merci.

   Anonyme   
28/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un bilan avant d'être une histoire ou bien une histoire avant d'être un bilan ? Je ne sais. Pour les lecteurs du Monde Diplomatique ce qui est narré n'est pas une nouveauté ; la situation est peu ou prou la même dans bon nombre de pays d'Amérique latine... Je dirai tristement banale. C'est cynique je sais, mais le puissant voisin l'est encore plus qui encourage et arme les guérillas, soutien les dictateurs et reconnait comme au Honduras un président "élu" suite à un coup d'état.
Pendant ce temps les enfants meurent et les parents pleurent. Le rappeler et le crier permet de réveiller les consciences occidentales assoupies. Merci.

   cherbiacuespe   
22/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un texte de 2007. On est en 2023 et les choses ont-elles changées? Pas de ce que je peux en lire. Ce texte est bien fagoté dans le style reportage journalistique pas toujours simple à manipuler. Il faut de la logique pour exposer les faits (informations) le uns derrière les autres. C'est réussi car on plonge la tête la première dans un univers de délabrement public total. C'est malheureusement le lot des nations qui n'ont pas eu la chance d'avoir à leur tête des hommes ou des femmes providentiels vierges de corruption et qui n'ont comme horizon que le bien commun.

Quand à savoir ici, si l'on prend le même chemin, à cette date, on peut. Vu le délabrement continuel des services public, la violence qui s'étend, cette désagréable impression de corruption jusqu'au plus haut des institutions, les verrouillages parfois bizarres (plus d'agrément pour l’association anticor est un exemple), je fais parti des gens qui ressentent un malaise profond.

Texte essentiel, à mon avis.


Oniris Copyright © 2007-2023