Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Fantastique/Merveilleux
hersen : Conte des zoizeaux pour les oiseaux
 Publié le 29/04/22  -  12 commentaires  -  5932 caractères  -  86 lectures    Autres textes du même auteur


Conte des zoizeaux pour les oiseaux


Je suis chanteur de zoizeaux dans un palais. J’avais des prédispositions, étant rêveur et zézayeur.


Un prince très riche avait dans une salle d’apparat des milliers de cages dorées, joliment tarabiscotées et avec une chaîne en tungstène par laquelle elles étaient accrochées au plafond. Le prince m’a engagé car il ne retirait pas de ses oiseaux le plaisir escompté. Il les avait achetés aux quatre coins de la Terre, du temps où ça l’amusait encore de mener lui-même sa barque dans tous les ports, un énorme rafiot noir qui se traînait chargé sur les mers. Avec un nom en grand peint à la poupe.

Ces zoizeaux multicolores étaient supposés chanter du matin au soir, mais le prince remarqua que de jour en jour les notes s’effilochaient. Il m’a donc embauché après avoir épluché mon CV, que je lui chantai sur plusieurs tons. Il fut séduit et je devins chanteur de zoizeaux attitré.


Je venais le matin et je passais de cage en cage. Nous faisions nos gammes, puis j’inventais des jeux, des canons, des trilles et je me suis tant démené pour mon travail qu’en peu de temps, le palais de nouveau fut lieu de concert permanent.

Le prince, vraiment très content, me payait bien. J’en étais déjà à remplir mon deuxième coffre de billets tout neufs.


Un matin, tout guilleret comme à l’accoutumée, j’entrai dans la salle des cages. Comment décrire l’émotion, quand on est simplet comme je le suis, petit zézayeur de zoizeaux ? Les larmes me sont tout de suite montées aux yeux.

J’avais devant moi un spectacle atterrant. Tous les zoizeaux s’étaient arraché des plumes. La vision était saisissante en ceci que non seulement ces plumes étaient plumes, mais elles étaient si multicolores, si joyeuses par elles-mêmes, en tout cas pour mes yeux, que je n’ai pas d’emblée compris leur message. Un message terrible tandis que neigeaient des plumes et des plumes et des plumes brillantes, bigarrées, floconnant le sol : libère-nous, toi seul peux le faire. Libère-nous si tu nous aimes !


Faut-il tant de temps pour trouver une action juste ? Faut-il réfléchir ? Sans doute.


Je me suis assis sur un de mes coffres à billets – j’avais été augmenté il y a peu pour compétence exceptionnelle en chant de zoizeaux – et je baissais les yeux sur un sol richement carrelé aux dessins élaborés par les plus grands artistes. Les prisonniers se taisaient, respectant ma pensée, continuant néanmoins de s’arracher les plumes. Quand j’eus fixé le savant carrelage suffisamment longtemps, que j’eus considéré le beau de ce monde, je découvris qu’il n’était en fait que question.


Que devais-je faire ? Le travail pour lequel je m’enorgueillissais d’être si hautement payé valait-il le bonheur des zoizeaux du prince ? Les fesses plus lourdes que du plomb, dont un kilo ne vaudra jamais la valeur de ces plumes dans mon cœur, je me suis levé. Puis j’ai ouvert les cages, une à une, et laissé leurs occupants s’envoler. De ma vie je n’ai jamais été si ému, le spectacle de ces fous déplumés m’a renversé l’âme. Ils avaient tout sacrifié, sauf les plumes de leurs ailes. Ils ont cru en moi.


Je n’ai pas de mots aujourd’hui encore pour m’être senti autant en osmose avec eux à ce moment, au-delà de mes chants zézayants.


Il fallait maintenant que je me libère moi-même, le prince sera si furieux qu’il me coupera peut-être la tête. J’ai tenté d’ouvrir les coffres, mais pas moyen : ils étaient verrouillés. Impensable de les emporter, ils étaient de toute façon scellés au sol magnifique.


Je n’avais plus rien, sauf ma tête. Je me mis donc à courir pour la garder, j’ai couru aussi loin que j’ai pu jusqu’à m’écrouler sur une plage. J’ai dormi longtemps, je crois, et des clameurs mécontentes m’ont réveillé. Abasourdi, j’étais au milieu de gens affairés traînant des grands sacs derrière eux et ramassant quelque chose que je ne pouvais identifier. Le sable gluant collait, et des poissons, des coquillages, des… zoizeaux ? étaient prisonniers d’un magma noir. Je voyais des silhouettes en contre-jour sur les rochers, penchées dans ce qui semblait être une tâche méticuleuse. Debout enfin, on me bouscula. Excuse, entendis-je. Je tournais comme une toupie au ralenti, et j’ai fini par comprendre que je gênais, qu’il me fallait à moi aussi un sac.


Ma vie venait de prendre un tournant, je mis les mains dans le cambouis.


Juste avant de me pencher pour ramasser ma première galette de brut persillée de grains de sable, j’ai vu au loin, sur la mer, un gros bateau noir, le Rakham le Noir du prince. Cassé en son milieu et se vidant de sa cargaison.


Le prince finalement ne m’avait pas coupé la tête. Il avait fait pire, il me l’avait laissée pour que je sois témoin de sa vengeance.

Je me suis dirigé vers les rochers. Je n’avais plus le temps de pleurer ou quoi que ce soit d’autre. Un volontaire s’appliquait à nettoyer un oiseau qui ne ressemblait plus qu’à une masse. Il avait des gestes très doux pour débarrasser ce corps secoué de temps à autre par un soubresaut de ce funeste or noir. Le nettoyeur m’expliqua qu’il fallait en premier s’occuper du bec, pour que l’oiseau puisse respirer. Puisse chanter, ai-je immédiatement pensé, puisse chanter. Le nettoyeur de zoizeaux m’a tendu cet être si frêle sous cet habit noir. Sois très doux, dit-il, je ne pense pas qu’il survivra.


Je l’ai pris dans mes mains, son œil rond me regardait. Il avait reconnu le chanteur de zoizeaux, il avait reconnu son libérateur. Alors, bien que maintenant dans le cambouis, je n’ai pas oublié mon premier métier. J’ai chanté mezzo voce pour lui et ses frères un air nouveau. Un air qui ne venait pas du palais, un air qui venait du fond de moi.


Je décidai de rester dans le cambouis, il y avait un énorme travail. Et je chanterais, de temps en temps, pour les zoizeaux.


J’entendis rire au loin sur la mer. Le prince, sur un de ses autres Rakham des mers, repartait pour une autre cargaison. Mon travail ne finira jamais.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Donaldo75   
17/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce texte n'est pas parfait mais il est impactant à la lecture; j'ai ressenti quelque chose en le lisant et la fin m'a particulièrement ému. Je crois que le ton employé, un peu naïf - mais n'est-ce pas la force du conte et également sa signature ? - permet ce décalage entre le fond et le sentiment. Le style empreint de poésie rend la narration picturale, surtout avec cette histoire d'oiseaux qui s'arrachent les plumes. Oui, c'est court mais fort, c'est conté et riche en sens. C'est important la quête du sens, je trouve.

   Robot   
29/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Les naïvetés de ce récit m'ont rappelé certains écrits de Germaine Beaumont (amie ce Colette) dont je m'étais amusé de la candeur. Je retrouve ici cette fraicheur de rédaction. Bien que sans surprise, l'histoire m'a entrainé et j'ai bien apprécié l'avant dernière ligne que j'aurais préféré en conclusion plutôt que la banalité de celle retenue.

   Pepito   
29/4/2022
Hello Hersen !

« mon CV, que je lui chantai sur plusieurs tons. » … ;-))
« billets tout neufs. »… vu le contexte, je voyais plutôt de bons gros louis d’or. ^^
« Les fesses plus lourdes que du plomb,.. » … c’était bien parti, mais… ^^
« laissé leurs occupants s’envoler »… tss, tss, un oiseau déplumé peut-il voler ? ^^ « sauf les plumes de leurs ailes »… ouais, bien vu !!! ;-)
« le prince sera si furieux »… « allait être si furieux », non ?
« je mis les mains dans le cambouis. »… ;-)
On peut se demander pourquoi des oiseaux chanteurs vont se regrouper sur une plage, mais pourquoi pas. Un conte dur, sur le sort du beau et fragile face à la volonté des puissants.
La scène finale m’a fait penser à un dessin de Reiser. Ah, poésie, quand tu nous tiens.

Pepito

PS : Sinon, tu crois qu’on peut commenter deux fois, histoire de faire croire qu’il y a encore du monde sur les nouvelles d’Oniris ? ^^

   Cristale   
29/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour hersen,

Je suis là, je lis, mais je n'ai pas fini de lire.
Quand même, j'ai franchi le seuil côté nouvelles comme souvent mais pour commenter c'est une autre paire de manches.
Je demande donc un délai de réflexion vu qu'il me faudra plusieurs lectures pour extraire toute la quintescence de ce texte. Le titre avec le mot "zoizeaux" a attiré mon regard.
Bon, j'y retourne mais sans garantie d'un commentaire digne de ce nom.

Cristale
qui va se faire modérer...

Ben non, pas vue pas prise ^^
D'abord je mets la note parce que ce texte m'a émotionnée.
Voilà c'est fait.

J'ai relu encore, maintenant je me sens prête pour exprimer mon ressenti. L'auteure est une grosse pointure dans le domaine des nouvelles, je marche sur des oeufs (non, pas d'oiseaux ! en chocolat).
Chanteur de zoizeaux, un métier comme un autre, une sorte d’impresario professeur de chant, on en connaît. Mais ces élèves prisonniers d’un palais au merveilleux carrelage n’ont autre moyen que jeter leur plus bel apparat hors de leurs cages pour lancer un S.O.S d’oiseaux en détresse...et, comme des naufragés agiteraient leurs vêtements déchirés à bout de bras debout sur l’esquif mais en pensant à garder leur slip, les oiseaux malins savent que leur salut viendra de leur capacité à s’envoler en gardant assez de plumes sur leurs ailes, sauf que pour eux ce n’est pas par pudeur mais par nécessité vitale (la différence avec les zumains).

Je souris mais ce n’est pas drôle. Le « maître-chanteur » décide de les libérer et que les oiseaux se dirigent vers la mer, ou l’océan, me semble logique car les plus beaux et les meilleurs chanteurs habitent les pays chauds et les îles paradisiaques lointaines. On peut imaginer aussi, vu qu’ils sont arrivés avec le bateau de ce fieffé prince, qu’ils pensaient repartir de la même façon qu’il étaient venus...Jusque là j’ai suivi et je suis contente me disant que leurs belles plumes repousseront quand ils seront de retour chez eux.

Mais non ! Le vil prince des lieux crie vengeance et laisse échouer volontairement son vieux gros rafiot « Rachham le noir » (pensant qu’il trouverait plus vite le secret de la licorne, lui si avide de trésors, en s’octroyant le rouge – j’ai bien fait de lire toute la série de Tintin) et v’la la marée noire sur les plages, pile poil où les oiseaux attendaient le bon vent pour prendre leur envol !
Et le pauvre maître des zoizeaux, même s’il avait pu emporter sa fortune, se retrouvant bien démuni devant l’ampleur de la catastrophe devint nettoyeur-chanteur de zoiseaux mazoutés. Mazette !
Bien mal acquis ne profite jamais, ici, ni au geôlier, ni au libérateur.

Une belle et triste histoire qui me fait penser à l’inconséquence de l’humanité car le Paradis, c’est la Terre elle-même dans toute sa magnificence. Il n’y en a qu’une et nous sommes 8 milliards de diables à la torturer.

Voilà hersen, gente conteuse d’histoires merveilleuses, ce que j’ai lu de ton...j’allais dire poème...texte que j'ai trouvé également très poétique, sans doute ce qui m'a attirée.

Cristale
ouf ! qui a évité la petite ligne à l'encre bleue ^^

   IsaD   
29/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Le fond de l'histoire est sympathique et j'ai trouvé le début plutôt prometteur : chanteur de zoizeaux dans un palais, c'est assez poétique je trouve.

Je n'ai malheureusement pas adhéré à la suite de la nouvelle, pour plusieurs raisons.

Des soucis de temps, semble-t-il, qui rendent la lecture un peu floue.

Et puis aussi des situations bizarres, telles que :

"Les prisonniers se taisaient, respectant ma pensée, continuant néanmoins de s'arracher les plumes" (j'ai du mal à visualiser la scène où l'on parle de silence tandis que les oiseaux s'arrachent les plumes, donc en paillant effroyablement j'imagine)

"J'en étais déjà à remplir mon deuxième coffre de billets tout neufs" (comme Pepito, j'aurais plutôt pensé à des pièces en or, l'histoire étant écrite plus à la manière d'un conte)

"Quand j'eus fixé le savant carrelage suffisamment longtemps, que j'eus considéré le beau de ce monde" (je comprends ce que vous voulez dire mais je trouve que l'idée de la contemplation pour saisir la beauté du monde n'est pas assez développée)

"les fesses plus lourdes que du plomb) :) désolée, cela m'a arraché un sourire...

"le spectacle de ces fous déplumés m'a renversé l'âme. Ils avaient tout sacrifié, sauf les plumes de leurs ailes" (je trouve l'image du renversement de l'âme un peu forte par rapport au regard des (fous ?) oiseaux déplumés. Ce qui m'a gênée aussi, c'est que vous dîtes à plusieurs reprises que les oiseaux se sont pas mal déplumés (notamment dans "tandis que neigeaient des plumes et des plumes et des plumes brillantes, bigarrées, floconnant le sol"), j'imagine qu'il ne leur reste plus grand chose sur le corps et pourtant ils arrivent à s'envoler

La fin m'a laissée perplexe. Le narrateur s'enfuit et durant ce laps de temps assez court, somme toute, le prince a eu le temps de constater la disparition des oiseaux, d'aller sur son bateau, de le mener au large et de provoquer une marée noire ?

Enfin la toute dernière phrase plombe (pour moi) le récit. De plus, j'ai du mal à croire que le narrateur ait pu entendre le rire du prince, vu la distance qui les sépare.

Mais bon, toutes ces remarques ne sont que mon interprétation, c'est si difficile finalement de vouloir dire avec des mots tant ils sont propres à chacun.

Edit
Après avoir relu votre texte, Hersen, je vois que certaines de mes remarques ne sont pas justifiées. En effet, vous aviez bien mentionné que les ailes des oiseaux étaient restées intactes (donc qu'ils pouvaient s'envoler) et en toute fin le narrateur s'enfuit et s'endort, ce qui suppose que le laps de temps est sans doute suffisant pour que le prince puisse se venger, donc... autant pour moi :)

   Pouet   
29/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

J'ai accroché tout de suite grâce à ces deux premières phrases très ... accrochantes.

Le texte est à la fois poétique, acerbe, doux, décalé, mélancolique, résigné. Quelques adjectifs qui me viennent, sans garantie aucune.

En tout cas moi j'ai beaucoup aimé.

J'ai pas forcément envie d'aller chercher la morale qui me parlerait peut-être de ce qu'on fait de la Liberté, non, je préfère rester sur cette impression flottante et de ce rat de marais qui trotte, qui trotte, qui trotte...

   papipoete   
29/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour hersen
allons faire un petit tour du côté des nouvelles ; rien que le titre semble nous dire " approchez mesdames et messieurs, le spectacle va commencer ! " Chanteur de zoizeaux dans un palais, des mille et une nuits que la danse du ventre ne suffit plus à amuser son Seigneur !
Et l'on sourit, puis fait grise mine quand les petits prisonniers des cages, s'arrachent les plumes... sauf celles des ailles !
NB et l'on zézaie avec le nouvel embauché, et l'on s'effraie devant cette frénésie déplumatoire, et l'on a les bottes et le coeur qui collent à cette marée noire... alors que le capitaine de " l'énorme rafiot noir " lance de loin sur la mer son rire démoniaque.
Sur la plage souillée, on nettoie les oiseaux qui ne chantent plus.
Un conte pour grands, qui pourraient avec des crayons de couleur, le raconter aux petits...

   Luz   
29/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir hersen,

Ton texte ne me paraît pas avoir été beaucoup modifié depuis le défi "changer de métier", pourtant il me semble encore plus beau ; la relecture peut-être.
Je ne vais donc pas adapter ce que j'en disais, alors :
Je n’aime pas trop les contes, j’en lis très peu d’ailleurs. C’est peut-être un tort, parce que là, j’ai vraiment été emporté par cette histoire très poétique et remarquablement écrite. Quelle belle imagination ! Même le titre m’enchante.
Je situais l’action vers le moyen-âge, mais avec la marée noire, je ne sais plus… Un conte du futur peut-être…
Voilà, je ne sais pas trop bien commenter les nouvelles, je voulais juste dire que j'aimais beaucoup, beaucoup.
Re-bravo et re-merci !

Luz

   cherbiacuespe   
30/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Hersen,

J'avais lu ta nouvelle en EL. Pas de commentaire parce que j'avais eu du mal à cerner le message. D'ailleurs je ne suis toujours pas persuadé de l'avoir mieux cerné maintenant. Ton écriture, chère amie, est parfois déroutante.

Un maître-chanteur. Doit-on comprendre par là qu'il exerce une sorte chantage sur les zoizeaux en les encourageant à chanter pour leur prince ? Prince qui est également le maître du maître chanteur. Ce dernier se faisant donc complice d'un tyran. Le raisonnement tient debout !

Il faudrait donc se débarrasser des privilèges octroyés ( un leurre, puisqu'on voit plus tard que ces privilèges ne sont pas, en réalité, acquis définitivement ), afin d'exercer un acte juste. J'y vois un parallèle avec Spartacus qui avait ( il me semble, mais ma mémoire me fait peut-être défaut ) obtenu une sorte de statu privilégié parmi les gladiateurs avant de choisir le risque de la liberté avec une soixantaine de ses comparses. Il en a payé le prix.

La fin n'est pas très optimiste puisque le tyran se venge méchamment et, en plus, remettra le couvert.

Ta petite histoire va mettre mon cerveau en ébullition... C'est bien !

   Anonyme   
1/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On nous dit que c'est un conte. Prenons-le donc pour un conte puisque le ton y est.

Qui plus est, avec un conteur zézayeur maître-chanteur pour zoizeaux.
La logique loufoque se tient.

Seulement voilà, comme dans tout bon conte depuis que les contes existent, une sempiternelle morale se pose en point final de cette histoire de plumes joyeuses et multicolores bientôt déplumées par la faute d'un prince au rafiot noir.

Ce prince, rendu égoïste par son trop d'argent, pollue à tout-va, et asservit le monde pour son bon plaisir. Cela le rend tellement méchant, qu'il en devient bête, croyant qu'il peut tout acheter, même le chant des zoizeaux.

Voui, bon, le fond ne me réjouis pas outre mesure. Pas besoin – quoi que ? - de nous infantiliser davantage pour nous raconter l'histoire du monde qui tourne à l'envers, et qui continuera à tourner ainsi tant que nos sociétés d'écervelés créeront des despotes à la pelle (ou à la faucille et au marteau :))

Par contre, même si parfois la leçon de morale pointe un peu fort le bout de son nez réaliste, la forme, teintée d'un brin d'humour satirique, est jouissive, le ton naïf bien maîtrisé.

Au final, un ensemble que j'aime bien, grâce à ta façon de tenir la plume, Hersen.

Merci.
Et courage, pour le cambouis ! ^^

   hersen   
2/5/2022

   wancyrs   
2/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut hersen,

J'ai trouvé ce conte bien triste ; sauver des oiseaux d'une cage pour découvrir plus tard que leur liberté leur a coûté la vie. Pour moi, ce conte, loin d'être une légende, doit être une allégorie d'un monde bien réel. Chacun peut y voir ce qu'il veut, car le propos prête à interprétation... Moi j'ai vu tous ces immigrants que nous ici de ce coté du monde finançons le voyage, fuyant les régimes misérables soutenus par les maîtres d'outre-mer, pour aller périr dans leurs barques de fortune, ou tout simplement réussir la traversée mais dépérir dans les conditions de vie dans ces paradis illusoires. Puis il faut encore les sauver de leur nouvel état... à se demander s'il ne fallait pas les laisser dans leurs cages...
Pour être positifs, on peut dire qu'ils périssent au moins libre, même si un héro mort ne vaut pas plus qu'un lâche vivant...

Ce n'est pas ton intention d'écriture, mais voilà ce que j'ai vu...

Merci pour le partage !

Wan


Oniris Copyright © 2007-2023