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Sentimental/Romanesque
jaimme : Dieu et la rentrée des classes (4)
 Publié le 16/09/09  -  17 commentaires  -  19057 caractères  -  284 lectures    Autres textes du même auteur

Où l'on apprend qu'un doudou a parfois du mal à s'endormir.


Dieu et la rentrée des classes (4)


Dieu et la rentrée des classes

10. Florian


Enfin, les gamins se rangent, jetant moult regards courroucés vers leur mère.

« Mais non, je n’ai pas de mère, ni de père ! Je les ai abandonnés cet été sur un parking. Depuis je vis dans un loft ! Tiens, femme inconnue, prends les clefs de ma Cayenne, va la garer et attends-moi ! (Dis, M’an, qu’est-ce que t’as mis dans mon goûter ?) »


La file de mes sixièmes abandonne la théorie du chaos et se fractalise.

On va bientôt pouvoir monter et expérimenter la tribologie puisque les couloirs ont été conçus comme les hippodromes antiques : il est impossible de passer dans les virages sans bousculer tous ceux qui sont sur la même ligne. Constatation effectuée par huissier et sans cartable sur le dos. Ces couloirs ont-ils été pensés par un architecte fou adepte de la sélection naturelle (mal comprise) ? Ai-je droit à un pourcentage de jeunes piétinés dès le premier jour ?


Et les autres classes ?


Regardant les processions les plus proches, je tombe par hasard sur… Florian.


Oh oui, je connais Florian ! Depuis trois ans, dont un dans ma classe.

Il hante les couloirs du collège, et plus d’un enfant se pince le nez sur son passage. Ostensiblement.

Il fait partie du groupe des SEGPA, ceux qu’on appelait encore les SES il y a quelques d’années. Naufragés scolaires avant même le premier passage de la fée des dents.

Ceux que d’autres enfants appellent les « mongoliens », les « débiles », « les tarés ». « SEGPA » est devenu une insulte. Surtout pour les élèves aux mauvais résultats qui veulent s’en démarquer.

On leur fait passer des tests de QI.

Vous savez ces tests qui mesurent ce que personne n’est capable de définir : l’intelligence. Alors on étalonne par rapport à une norme. Sociale, culturelle.

Quel est l’éloignement de Florian par rapport à cette « norme » essentiellement scolaire ?


Sociabilisé ? Florian l’est, en classe. Il est très sage. Toujours souriant. Fait le travail demandé.

Bien des enfants sont plus difficiles.

Mais personne ne s’assoit à côté de lui. C’est insoutenable. Il est toujours placé près de la fenêtre. Il ne se lave pas et n’utilise pas les toilettes.

Sociabilisé ?

Il est toujours seul.

N’oublie jamais de dire « bonjour » avec un sourire timide quand on le croise. La tête en proskynèse. Son regard fuit les miroirs apitoyés. Si je le vois dix fois dans la même journée, il me dira dix fois « bonjour monsieur» et au moins six fois « Y’a des devoirs à faire pour demain ? » Avec espoir. Même si c’est un rituel. Même si le lendemain est un samedi.

Et que je ne donne jamais de devoirs en SEGPA.

Personne ne l’embête, car il peut être très violent. Mais surtout avec lui-même.


Il est triste. Son regard.

Est un voyage.

Sur un océan d’huile de roche.

Érinyes, pourquoi lui ? Pourquoi même… quelqu’un ?


NON !


Trop tard.

Je sais.


Il y a bien des années j’ai vu aux infos un homme tué par la foule, à coups de marteau. Ce n’était pas une fiction. J’évite encore d’y penser.

Je me rappelle aussi cette fin de séance lors de la projection d’Elephant Man. Tout le monde est resté assis. Tout le générique. Et au-delà. Je ne peux plus voir ce film.

Chair froide sous un soleil moite. Rwandabomination. Je referme leurs yeux. Et les miens.

Statue de charbon, assise en tailleur et qui était un moine.

Fleur coupée qui tombe sur une boîte en bois. Six pieds. Bruit blanc.

Nacht und Nebel. N.N. Haine Haine.


Regard de haine, en place et lieu d’un regard d’amour. Supplique.


Alors c’est ça l’indicible ?


Je… dois. Penser.

À mes élèves. Je suis un Professionnel. Je dois les faire monter.

Ne rien laisser transparaître. Arrêter de transpirer. Et transmettre, du savoir.


La vie de Florian est une transe. Un samâdhi.

Survivre, pour lui, est absence de soi.


Dieu s’ébroue


[Non, dieu n’est pas un cheval ! Sors-moi ton carnet ! Oh, pardon, c’est toi !... J’avais oublié. Laisse, laisse. J’ai un peu de mal, là.]


Florian ne fait pas partie de mes classes cette année. Il va avoir de très bons enseignants.

Il est suivi par un psychanalyste, un psychologue, le médecin scolaire, l’assistante sociale du collège. Par un juge de cœur. Et surtout par une famille d’accueil formidable.

Il va de mieux en mieux. Et de plus en plus mal, selon les jours.


Cette année, un jour comme un autre, je vais m’asseoir à côté de lui. Sur le banc, près de l’infirmerie.

On parlera peu. Mais on me verra à côté de lui.

D’autres après moi, adultes puis enfants, braveront leur haut-le-cœur.

Baiser au lépreux pour certains.

Et poser ma main sur la sienne.


On lui trouvera un travail tranquille. Il ne fondera jamais de famille.


Il a tant de travail à rester debout.


Florian est très grand, près de deux mètres cette année.

Quand on est si grand c’est difficile de sortir du placard.



- J’ai rien compris. Il a quoi ce gamin géant ?

- Mais il vient juste de le dire ! Faut suivre au lieu de te goinfrer de Nutella !


- Mmhh… Dis, un psy ? C’est pas pour les fous ?

- …


Dieu et la rentrée des classes

11. Élodie


Mais non ce n’est pas la même ! Pas la pie logorrhémington.

C’est courant d’avoir deux prénoms identiques dans une classe.

Oui, c’est vrai, je n’ai jamais eu deux Radegonde. Ni même une, depuis Childéric III, le dernier Mérovingien.


- Moi je m’appelle André et nous étions trois André dans ma classe.

- MERCI ANDRÉ !


Merci André.


Cette Élodie a l’air très inquiète. Son cartable est mieux surveillé qu’un dépôt d’essence libyen sous la dictature Benito-duce-haine.

Mais… c’est sa mère dans le rang à côté d’elle ! Je m’approche.


« Bonjour Madame, vous devez être la maman d’Élodie. Enchanté de faire votre connaissance. Mais, vous savez, il va falloir laisser votre fille. Elle va monter seule en classe. Vous voyez, tous les parents attendent derrière la grille. Oui, vous devriez y aller maintenant. Non, elle ne peut pas laisser son portable allumé. Encore moins en mode conversation ! Vous voulez un kleenex ?... Je vous raccompagne. Bougez pas les enfants je fais vingt mètres pour aller au portail, je vous regarde, restez calmes. Vous savez, tout va bien se passer. Non, on n’a pas le temps de vérifier une dernière fois son cartable. D’accord, je vais lui donner ce stylo encre. Comme ça elle en aura… quatre. Oui c’est suffisant. Bon je vous laisse, il faut que… Oui, vous pouvez l’attendre ici, personne ne peut vous l’interdire. Bon là il faut que… »


Je commence à perdre patience, cherche des yeux un surveillant pour qu’on ferme très vite ce portail et vais rejoindre la file des sixièmes qui en a profité pour expérimenter une formation en hippocampe.


Quelqu’un devrait s’inquiéter de cette femme. Moi je pense surtout à la petite Élodie. À ses ongles en barbelés. À son doudou qu’elle essaie vainement d’endormir dans sa poche.


Go !


Depuis plusieurs mois sa mère est angoissée. Maman Janine n’est jamais allée jusqu’en sixième. Malgré la loi.

Elle fait partie des Rroms. Les gens du voyage. Les gitans. Maintenant elle est sédentaire, parce c’est trop dur.

Parce qu’elle ne croit plus à la bonté humaine, surtout après sa confiance qu’en un elle a mise en trop et, dès lors, sa confiance qu’en tous elle a misanthrope.

Elle est bien allée à l’école. Quelques semaines, des fois quelques mois. Parfois dans des classes réservées, avec les enfants des mariniers. Mais ces structures sont rares.

On la mettait au fond. Pourquoi se fatiguer pour une enfant scolarisée trois mois par an et de façon perlée ? À l’âge de treize ans les directeurs d’école la casaient avec les petits de CM2. Près de la porte, toujours au fond, avec son frère qui avait huit ans et subissait les mêmes heures de plomb.

À trente-deux ans maman Janine sait compter. Et déchiffrer les lettres. Mais elle doit demander à sa voisine pour les courriers administratifs. Elle cache les enveloppes dans son sac, parfois dans sa culotte, et porte des biscuits à Eugénie, sa complice de palier. C’est leur beau secret.

Son mari a eu plus de chance : il a un peu appris. Mais il est manœuvre et n’utilise plus la lecture depuis plus de quinze ans. Il est devenu, comme elle, illettré.

Janine a tenté de lire tous les livres de sa fille, juste avant elle, en cachette. La petite ne s’est rendu compte de rien.

Mais maintenant ? Cette année qu’elle ne peut même pas imaginer ?

Les deux dernières années étaient déjà si difficiles…

Et même avec l’aide d’Eugénie, comment être une maman ?


Janine ne dort plus.


Élodie, raconte-moi


Pfff, j’en peux plus. Maman arrête pas de me dire depuis des jours et des jours: « Fais bien attention à ce que les professeurs vont te dire. Note tout sur ton cahier de textes. Tu vois ce sera mercredi. Tu mets tout ce qu’ils disent et si tu n’as pas assez de place tu mets à samedi, et sinon au mois de juillet ! Tu m’écoutes ma chérie ? Tu notes tout ! »


Tout ???


Aujourd’hui dix professeurs vont défiler devant Élodie. Pas besoin de pouvoir divin.

Je connais. Sur le bout des doigts.

Et toi aussi.


« Je veux un cahier de 140 pages avec gros carreaux et sans spirale. Au début du cahier on mettra l’Histoire et à la fin la Géo. En prenant le cahier à l’envers. Vous prendrez en plus un petit cahier de 96 pages pour l’Éducation civique, bien sûr en plus du cahier de travaux dirigés. Vous mettrez les titres sur la page de gauche en six carreaux de hauteur. En vert. Et soulignés deux fois. Et les têtes de chapitre sur la page de droite. En bleu. Enfin le texte, car les sous-titres seront en noir, soulignés une fois. Les corrections en rouge, bien sûr, et les essais de résumé au crayon. Les interrogations seront le mardi en deuxième heure et je ramasse le cahier tous les derniers vendredis du mois, en fin d’heure. Vous avez intérêt à les avoir. Ah, n’oubliez pas que je ramasse les carnets de correspondance à chaque cours. Vous les posez sur mon bureau en entrant et celui qui oublie c’est deux heures de retenue… »

Extrait de l’allocution de leur professeur d’histoire-géographie, le 2 septembre 2009, 9 h 22 à 9 h 24


Élodie a eu le temps de noter : « Je veu un cahier de 140 page ».


Mais je suis plus sûre que c’est 140 d’ailleurs !

Et ma voisine a rien noté !


Élodie a commencé à pleurer à 9 h 23.


Et maman Janine à partir de 22 h 45 quand Élodie s’est enfin endormie.


Là on doit pouvoir faire quelque chose !


Janine va réussir son année de sixième.

Élodie aussi car elle a l’essentiel : l’amour de ses parents. Elle va venir à l’aide aux devoirs.

Marie, qui est une bonne élève (quand elle ne fait pas tourner la tête aux garçons) va lui scanner la page du cahier de texte tous les soirs et l’envoyer par mail, puis lui donner quelques explications par téléphone. Janine va vite renoncer à appeler l’autre Élodie, qui la tient toujours une heure et lui coûte trop cher en dolipranes !


- Et après ? Est-ce qu’elle va réussir ses études ? Obtenir un diplôme ? Un bon emploi ?

- Mais tu le laisses finir, oui ?

- Toi tu me lâches ! T’étais un bon élève bien sage, c’est ça ? Alors laisse-moi lever le doigt. Euh, je veux dire : laisse-moi lui demander.


Laisse. Au moins elle s’intéresse à cette enfant.

Tu veux vraiment savoir ? Si Janine va garder cet indéfectible amour ? Donner toutes ses forces à sa fille ?

Si Élodie va continuer à se ronger les ongles ? Si elle va…

Je regarde…


Alors ?


Je… Élodie ne va jamais décrocher de diplôme.

… un chantier c’est dangereux. Et l’amour donné s’étaie sur l’amour reçu.



- Et allez ! Nous y voilà, c’est du Zola ton histoire. C’est carrément ridicule !

- Quoi, qu’est-ce qui est ridicule ?

- Tout va bien, malgré les difficultés de la vie. Et bang ! Pleurez chaumières !

- Tu ne connais personne autour de toi qui a connu un grand drame ? Dont la vie a été brisée ? Et toi ? Rien ?

- …

- Les enfants sont des éponges d’amour. Mais elles dessèchent très vite.

- … nous aussi d’ailleurs.

- Ah, tu vois. Allez viens, on l’écoute. Oui, tu peux t’asseoir là. Mais, enfin, pousse ce pot de Nutella !


Dieu et la rentrée des classes

12. Nati et Virginie


Ils ne sont pas éloignés l’un de l’autre, dans la file. Nati est le grand frère. Un an et demi de plus que la petite rousse, près d’Élodie qui maintient intact le cordon ombilical avec sa mère derrière la grille. Oui, oui, vingt bons mètres.

Virginie est donc dans la même classe que son frère. À la demande des parents. J’ai vu le dossier. Toujours ces mêmes dossiers qui nous tirent une langue noirâtre du haut de leur gibet…

Immédiatement j’ai pensé à l’aberration.


Les enfants, tous les jours d’école, sont sanglés dans un manège unique. Une montagne russe. Une seule montée, une seule descente, strictement identiques.

Quelques élèves en bas, ceux pour qui le moteur a des ratés et à l’opposé ceux, peu nombreux, qui ont camouflé un turbo. Tout le reste en course.

Et si par malheur il y a trop de monde dans les wagons de la descente, le prof se remet en cause : « Oh, non, je suis un sale démagogue ! »


Démagogue, déf. : (du grec demos « le peuple » et ago « conduire ») professeur qui… NON ! Salaud qui fait des sourires aux élèves pour s’attirer leur sympathie !


« Mais que vont dire les collègues en conseil de classe ? La prochaine interro sera plus dure. De toutes les façons je suis le maître ultime des notes et je trouverai bien un moyen pour ajuster. Des cahiers mal tenus peut-être… »

Le prof qui met des notes dures est un bon prof, surtout pour les parents. « Mon fils a 9 sur 20 avec Mlle Grobouton, ça vaut un 15 chez les autres, qu’est-ce que je suis contente ! »

Mouais, en tout cas il y a un 9 sur le carnet. Pas un 15.

Il est bien connu qu’un enfant de onze ans est très motivé par une mauvaise note.


Expérience scientifique : faisons-le monter sur un vélo. Seul. Lançons-lui un « t’es vraiment trop bidon ! » à chaque fois qu’il trébuche. Quelle est la probabilité pour en faire un champion à maillot multicolore ?

Réponse : cent pour cent si le voyage à Lourdes est fructueux !

Mais je pense qu’il vaut mieux y aller en vélo. Avec lui. Et souvent. En partant d’Espagne.


Maintenant, cher lecteur, mettons un sac à dos rempli de pierres sur le dos de l’enfant…


Allons voir ce qu’il y a dans le sac de Nati


« Nati ! T’as rangé ta chambre ? Non, bien sûr ! Regarde, ta sœur au moins c’est fait ! »

« Nati ! T’as encore eu zéro en dictée ! Et Virginie a eu douze, elle ! T’es vraiment con ! »

« Nati ! Arrête d’embêter ta sœur, elle travaille, elle ! »

« NATI ! J’en peux plus ! Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? J’aurais pas pu avoir deux Virginie ! »

« Bonjour monsieur, je viens parce que vous m’avez convoquée. C’est pour Nati. Évidemment. Pour Virginie on ne me convoque jamais. Nati, tu écoutes ? »


Et il arrive encore à pédaler avec tous ces kilos sur le dos ?

Elle en a de la chance Virginie.


Ah oui ?


Virginie a un autre sac sur le dos. Un sac qui n’est pas à sa taille. Qui devrait contenir de douces peluches. Qui lui laisserait le droit imprescriptible d’être une enfant. De connaître l’insouciance. Ce baume qui aura bien le temps de s’étioler, ensuite.


Tous les soirs sa mère, Janny, vient s’asseoir sur son lit.

Virginie entonne alors, dans sa tête : « Bruder Jakob, Bruder Jakob, Schläfst du noch? Schläfst du noch ?... » qu’elle a appris au centre aéré.

Très fort, le plus fort possible. Mais les mots. Elle hurle, mais les mots entrent quand même.

Elle se balance, assise, et sa mère se rassure de cet acquiescement trompeur.

De ce sourire au frère Jacques. Qui lui au moins peut dormir.


Car Virginie sait tout.


Que son père bande mou.

Que sa mère voudrait être prise, là, dans les escaliers. Par deux hommes à la fois. Ou plus.

Elle connaît le nom de tous ses amants successifs. Et même la description de ceux qui n’ont pas de nom. Leurs performances. Leur odeur. Le nombre de fois. Les positions. Tout.

Elle sait surtout le mépris. Le dégoût.


À l’encontre du père de son frère.


Alors Virginie arrive péniblement au sommet de la montagne russe, sans connaître les devers grisants.

Et Nati attend toujours le réparateur, à côté de son wagon. Sa maman.

Le frère et sa presque sœur sont dans le même manège, et chacun regarde l’autre. De loin.


Panorama


Nati va s’accoquiner avec Soni. Puisqu’ils sont « nuls » tous les deux !

À deux, quelle que soit la configuration, on crée de la chaleur.

Fraternelle, frictionnelle, corrosive, mais de la chaleur.


Oh, non, je ne vais pas les laisser faire !


À eux deux ils vont prendre la moitié du temps que je peux consacrer à ces sixièmes. Je vais les rencontrer toutes les semaines. Regarder leur cahier de texte, leurs notes. Juste les regarder. Les gronder, les encourager. Et encore les regarder.

Limiter leur destruction programmée.

Et passer le relais à d’autres profs attentifs.

Nati et Soni vont réussir leur brevet dans quatre ans, parce que cinq ou six enseignants leur dessineront un habit à leurs vraies mensurations.


Puis Nati va partir avec son père et commencer une scolarité réussie.

Virginie avec sa mère. Et elle va s’éteindre.


Interscalaire


Une démarche multiscalaire a pour but de comprendre l'organisation d'un espace humain en l'étudiant à différentes échelles.


Échelles possibles :


Un doudou dans une poche.

Une main au cul.

Une tête en agenouillement.

Une note sur le carnet.

Une lettre à l’onctueux parfum de la culotte de Janine.

Deux mains qui trouvent leur alliage.

Deux autres arrachées à leur banc de nage.

Une file d’enfants qui passe du double-décimètre au cheval des mers, et nage à la verticale.

Une courbe de Gauss.

Des Ben-Hur de couloirs.

Des avions qui s’écrasent avant de décoller.

Une mère qui touche son crucifix en voyant sa fille qui n’embrasse pas la religion.

Mes yeux hiboux.

Des doigts d’elfes.

Une fossette.


Résultat : une classe.

Mais une classe est loin d’être seulement un paquet de 24 bulletins trimestriels !

Pourtant. L’année suivante, qu’en restera-t-il ?


Ah oui, une photo aussi !

Avec Lucas, radieux parce qu’il a trouvé la photo du tricératops.

Et Nati qui est sorti trop vite des toilettes, la braguette ouverte.

Marlène, la senestre ouverte happant le vide.

Soni, qui fait des cornes à Nati.

Élodie qui parle à Élodie.

Barbara sans fossette.

Et tous les autres qui exultent d’un « fromage » en anglais.


Bonus du jour : Interprétasse


Une année tellement lointaine qu’il y a prescription, dans une académie aussi lointaine, on a demandé aux élèves qui passaient le brevet de donner des exemples de noms qui finissent en… –asse.

Je jure sur ma tortue Jasmine que c’est vrai !



(to be continued, perhaps)


 
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   Anonyme   
16/9/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
Heureusement qu'il y a ce pot de Nutella pour souffler, relâcher la pression de l'émotion. Heureusement qu'il est là pour me faire sourire sans quoi la beauté de ces petits portraits deviendraient étouffante.

Bravo jaimme pour cet équilibre parfait entre émotion et humour. Bravo pour ses vérités que tu assènes d'une phrase, d'un mot et dont on ne peut que reconnaître la justesse. Un exemple ?

"Il est bien connu qu’un enfant de onze ans est très motivé par une mauvaise note." bien oui, enfin il adore ça, c'est l'évidence. Vous ne saviez pas ?

Merci donc pour ces moments d'infinies délicatesses.

   Lapsus   
16/9/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Misères et vicissitudes de l'enseignement, quelle plongée décalée dans cette galerie de portraits !
On y lit de l'humour, indulgent ou corrosif.
Il faut y lire de la tendresse sans quoi l'observation crue ne serait pas aussi bien rendue.
Comme quoi la rentrée des classes peut être une très bonne nouvelle. ;)

   Anonyme   
16/9/2009
Bon, Jaimme, il faut que je te dise, le Nutella, c'est dégueulinfâmasse. La régression ultime, celle qui fait supporter la lecture du vrai, c'est le chamallow, enfin, trois chamalows d'un coup, on insalive, on malaxe, et zou, avalé, le bibendum chamallow, suffit de replonger la main dans le sachet et de recommencer, miam, et ouf.
Pour une fois, je ne vais pas noter, parce que je noterais comme d'habitude. Je reviendrai plus tard pour l'appréciation. Et puis comme ça, j'aurai l'impression de pouvoir me permettre une réaction de lectrice épidermique, la boule dans la gorge, parce que ce que je lis me ramène à des images très nettes de mon enfance : les enfants de mariniers, qui intégraient le fin fond de la classe pour une ou deux semaines, noirs du charbon que la péniche amenait vers les hauts-fourneaux, puants aussi, paumés surtout. Les SES, ovnis dans la cour, dont je me méfiais parce que certains avaient la tendresse démonstrative, et puis les autres que j'ai croisés sans savoir et que je vais croiser, bientôt.
Et il y a les trouvailles d'écriture : de mieux en mieux. La tirade du misanthrope, la logorrhémington, l'analyse architecturale du bâtiment, c'est bieeeen...
Encore !

   florilange   
17/9/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'avais bien entendu jamais vu la rentrée des classes sous cet angle. Faut dire que la mienne est tellement loin. Autres temps, autres moeurs... Dans 1 petit village de montagne, où tout le monde se connaissait, c'était sans doute différent. Elle est où, votre école, jaimme?

On a l'air de se répéter mais oui, on aime!
Florilange.

   Anonyme   
17/9/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
C'est mon préféré. Presque envie d'enlever les exceptionnels des autres textes pour les rassembler tous les trois et les mettre ici, sur ce texte là.
C'en est fini de la légèreté, du sain recul : place à l'âpreté.
Mêlée de douceur. Mais que ce soit pour Florian ou pour Virginie, c'est âpre.
Heureusement qu'il y a l'humour de l'auteur et ces petits apartés diablotins pour remonter à la surface.
L'apnée elle est ici.
Quand le professeur ou dieu, je sais pas, se sent à l'étroit et tout petit et il me semble, débordé parce que ça fuit de tous les côtés et qu'il en a marre d'écoper. Pas marre, ça suffit, j'arrête, tant pis mais marre quand même, parce qu'on ne s'en sort pas, qu'il y en aura toujours, et encore et encore après.
Oui, je comprends le "perhaps" mais d'un autre côté, quand on commence un truc pareil, un travail aussi titanesque, on n'a plus trop le choix, il faut continuer. Mais continuer comment puisque ça n'a pas de fin ?
Et si on partait en classe verte ? ou de neige ?
Je suis sûre que parfois, dieu prend ses jambes à son cou et va skier sur les pistes.
Avant de recommencer.
Bonne continuation et longue route !

   Lylah   
19/9/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
4ème volet de la saga d'une rentrée... ordinaire ! Chaque portrait est un morceau d'anthologie... L'ambiance, les lieux, les personnages, tout y est, avec ce petit quelque chose en plus : un regard, autre, présent, chaleureux et ce style entre humour et amour, fulgurant !

"La file de mes sixièmes abandonne la théorie du chaos et se fractalise."
(Le groupe des SEGPA) " Naufragés scolaires avant même le premier passage de la fée des dents."

"La vie de Florian est une transe. Un samâdhi.
Survivre, pour lui, est absence de soi."

"Quelqu’un devrait s’inquiéter de cette femme. Moi je pense surtout à la petite Élodie. À ses ongles en barbelés. À son doudou qu’elle essaie vainement d’endormir dans sa poche. "

"Les enfants sont des éponges d’amour. Mais elles dessèchent très vite."
Entre autres...
Voilà, je suis conquise, une fois de plus.

Merci, Monsieur le Professeur.

   Garance   
19/9/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une observation toujours aussi juste.

Ces mots me parlent TANT à plusieurs niveaux :
- J'imagine l'enseignant surveillant ses rangs, tout en répondant aux parents - un regard qui embrasse et contient tout ce petit monde-
- Je me revois élève et l'angoisse de mes parents-j'ai vécu en caravane jusqu'à mon entrée en 6ème, mes parents voulaient que je "réussisse"... il a fallu que je passe un examen pour qu'on juge de mes aptitudes (à 9 ans, j'en étais malade)-
- Je me revois dans mon rôle de parent d'élève
- Je pense aussi aux élèves qui ont croisé ma route.

Le cas des SEGPA, m'a toujours particulièrement touchée.
Quand mes fils aînés étaient au collège il y avait une ligne de démarcation dans la cour, les segpa ne devaient pas la franchir, ils étaient considérés comme des pestiférés...alors au lieu d'être déléguée parent dans les classes de mes fils, je suis devenue déléguée en segpa, pour représenter ces enfants et tenter de valoriser ce qu'ils faisaient avec leurs enseignants. Il y a eu de gros progrès au niveau de l'intégration de ces élèves.
De plus chaque année ma classe de GS de maternelle et une classe de segpa travaillaient sur un projet commun très enrichissant pour tous les élèves.
Des petites choses...
Je ne vais pas donner plus de détails...personnellement je ne saurais écrire sur ce vécu mais tu le fais si bien que je suis tentée de mettre un exceptionnel.

   mousange   
21/9/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
ma note remercie jaimme pour l'ensemble des quatre textes puisqu'il semble que ce soit une fin ("perhaps"), que j'espère provisoire. On trouve ici une unité (la photo de classe, les bulletins), mais il faudrait que la suite nous montrera les interactions entre ces enfants.
Texte absolument magnifique, que dire de plus. Parler de la sensibilité, de la tendresse, les commentateurs précédents l'ont déjà fait.
Merci jaimme.

   calouet   
21/9/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les portraits m'ont plus touchés que les précédents, je ne saurais dire pourquoi. Il me semble qu'ils sont plus finement ciselés, que tu tombes plus "juste" que dans les parties précédentes, juste entre le non dit et l'explication. La trame narrative me parait aussi plus équilibrée, dans cet audacieux (mais jouissif, pour l'auteur j'imagine) mélange de "c'est comme ça / voilà ce que ça va donner"...
Pas mal de jolies trouvailles narratives aussi, même si parfois j'ai un peu frisé l'indigestion devant certains jeux de mots qui ressemblent presque à des private jokes. Tu te regardes un peu écrire, quoi, mais tu écris bien.

   Anonyme   
22/9/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Génial.
Le concept de départ, qui m'avait semblé s'essoufler un peu dans l'épisode précédent, reprend ici toute sa valeur.
Ce texte est une preuve indéniable que la comédie et la tragédie doivent faire chemin ensemble.
Une émotion et une imagination aussi intenses sont incroyables !

   widjet   
24/9/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cet opus là (final si j'en crois les dernière lignes qui réprennent quelques personnages des épisodes précédents ?) m'a beaucoup plu. Il y a un paquet de trouvailles pour la plupart savoureuses, des phrases qui claquent et qui marquent la rétine. J'en cite quelques unes :

"Quand on est si grand c’est difficile de sortir du placard"
"Rwandabomination"
"Les enfants sont des éponges d’amour. Mais elles dessèchent très vite"
"Il va de mieux en mieux. Et de plus en plus mal, selon les jours"

Parfois, je suis un peu perdu dans ce tourbillon de mot au point de ne plus savoir qui parle (Dieu ? Un prof ?), mais le rythme haletant, volontairement chaotique (comme toutes ces vies) emporte tout cette fois. J'ai plongé avec tous ces gosses (grâce encore à l'auteur qui par son phrasé hachuré, ses phrases "chocs" maintient son lecteur en apnée) dont l'humanité, les fêlures sont particulièrement réalistes. Ca pique les yeux et la peau. L'humour, intelligent et un peu désespéré par moment, est utilisé à bon escient. J'aime beaucoup l'interscalaire, les phrases "cut" qui alternent poésie et légéreté (j'adore le "Des Ben-Hur de couloirs").
Je peux me tromper, mais on dirait que cet épisode forme un tout. Et je pense qu'il faudrait maintenant tout relire depuis le début, sans s'arrêter, cela donnerait une vue d'ensemble et une plus grande homogéneité à l'intégral de cette oeuvre.

Bref, j'ai vraiment aimé. C'est plus riche, plus dense, plus émouvant (oui, cette fois ci l'émotion est davantage présente).

En un mot : réussi

W

   Coline-Dé   
1/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Dieu

Dieueu

DIEU ???

DIEU, BON SANG !!!
Ah, t'es là ! Tu voudrais pas rallonger la vie de Jaimme d'une petite centaine d'années ?
Non, je te demande ça, c'est exceptionnel : juste parce que je voudrais qu'il continue. T'as vu le boulot qu'il fait ?
Non ?
Ben tu devrais. Tu pourrais en prendre de la graine !

   Meleagre   
8/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Avant de lire ce dernier épisode, j'avais beaucoup d'attentes : j'avais beaucoup aimé les trois premiers opus, j'avais vu des commentaires très élogieux, et je me demandais avec impatience comment réunir ces quelques histoires éparses d'enfants très différents en une seule et même histoire, comment mettre un terme à une galerie de portraits hauts en couleurs.
Oui, j'ai bien vu une trame qui se dessinait : un professeur qui voit ses élèves dans la cour, essaie de percer leur histoire, et les fait monter en classe.

Mais ce dernier épisode me semble écrit de façon beaucoup plus décousue que les précédents. Là où j'attendais une sorte de fil conducteur pour unir les différentes histoires en seul récit, j'ai lu un récit qui juxtapose d'autres histoires, et rajoute de nouveaux modes d'intervention du narrateur, qui, à mon avis, diluent l'attention. Avant, le lecteur intervenait en s'adressant au narrateur, de façon assez pertinente et constructive. Ici, il y a plusieurs lecteurs qui se prennent à parti les uns les autres ; on ne sait parfois plus qui parle, et pourquoi. La définition de "démagogue", ainsi que les commentaires qu'elle suscite : on ne sait parfois plus qui parle. L'interscalaire tente un résumé, mais je trouve dommage de retomber dans une "liste" un peu réductrice, après l'étonnant effort pour individualiser les élèves, et de cerner au plus près leur personne, leur histoire.

Cela dit, les portraits de ces nouveaux élèves sont touchants : Florian le laissé-pour-compte, Elodie la Rrom dépassée par l'école, Nati et Virginie, frère et soeur si différents. Quelques aspects de l'institution scolaire sont traités avec beaucopu d'intérêt : les SEGPA, les couloirs dignes des hippodromes, la caricature du discours d'entrée du prof d'HG, le cordon ombilical difficile à couper, le culte du bulletin trimestriel, la trace que laissent les élèves par la photo de classe... Certaines belles expressions attirent l'attention. A propos de Florian : "Il est triste. Son regard. / Est un voyage. / Sur un océan d’huile de roche. /Érinyes, pourquoi lui ? Pourquoi même… quelqu’un ?" A propos de Nati et Virginie : "Toujours ces mêmes dossiers qui nous tirent une langue noirâtre du haut de leur gibet…", "Virginie a un autre sac sur le dos. Un sac qui n’est pas à sa taille. Qui devrait contenir de douces peluches. Qui lui laisserait le droit imprescriptible d’être une enfant. De connaître l’insouciance. Ce baume qui aura bien le temps de s’étioler, ensuite."

Mais je trouve que ces portraits n'atteignent pas l'intensité de certaines histoires du 3e épisode (comme la sourde-muette), et que l'attention se disperse parfois sur des éléments qui ont moins de rapport : l'histoire des montagnes russes, Elephant man et Nacht und Nebel, le démagogue...

Bref, content d'avoir lu la fin de cette histoire, et d'avoir vu de nouveaux portraits aussi hauts en couleur que les autres ; mais je regrette une certaine dispersion de l'intérêt et un brouillage des différentes voix.
Merci Jaimme pour ce regard très personnel et clairvoyant sur ces différents élèves.

   nyqueldan   
27/10/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Jaimme
Un jour il faudra tout relire. Se les réapproprier, prénom par prénom, les mettre bout à bout -- ou bien en rangs par deux encore, et les recompter. Mais j'avais bien aimé aussi le désordre et l'alchimie-ballet de la récréation. Se refaire la photo de classe, quoi! Avoir la vue d'ensemble (cf Widjet)
De tous ces prototypes d'humanité. De chacune de ces PERSONNES.
J'ai beaucoup aimé l'idée d'interscalaire. Un intercalaire de plus dans l'album du Dieu-Prof-Narrateur. Et la photo comme trace qui compte, au bout de l'année. Et cette fin en général, pour ce texte en tout cas, ce paquet d'instantanés-jalons de ma mémoire de lecteur, dont chaque ligne pèse une histoire ou une problématique.
Toutes ces trouvailles, encore, ces images... Pour en ajouter une seule, ce sera celle de la file qui passe du double-décimètre au cheval de mer, et nage à la verticale.
"A eux deux, ils vont me prendre la moitié du temps que je peux consacrer à ces sixièmes"... Ben non, alors! Et les autres? Le don d'ubiquité, c'est un minimum, pour Dieu!
Très sérieusement, ton texte m'a touché, m'a interpellé-m'interpelle-m'interpellera encore, ou chez moi le prof trop peu attentif, conscient des limites de sa modeste humanité. Exceptionnel pour l'ensemble!

   Anonyme   
11/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ouaich, pareil. Mieux, niveau larmoiement on a un net progrès... on a aussi de la diversité dans les horreurs.
Mais ça reste toujours un peu facile... malgré les bons mots et le nutella (qui décidément tombe bien à chaque fois...)

Donc pas plus convaincue par cet opus que par les autres, mais au moins, je suis toujours là (Sel, d'ailleurs, tu me dois un truc je crois...) et je peux passer à la salle des profs.

Ah... moi je me demande à la lecture ce qu'il est advenu de nos écoles...? Nan pasque bon...
Dans mes classes on avait des cas. Mais y avait des gosses plus ou moins normaux aussi.
Juste des enfants de divorcés ou des qui avaient enterré leur chat tout ça.

Du coup c'est au final quand même un rien manichéen et je suis pas fan quand je me rends compte qu'on essaie de me tirer les larmeuhs...

Voilà.

Merci et puis a plus!

   NICOLE   
15/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On est davantage dans l'intime que dans les autres parties, moins de légéreté, moins d'envie de provoquer le rire, ou alors vraiment grinçant. Il arriverait donc à Dieu d'être fatigué ?
Je me dis que je n'ai pas croisé de prof qui ait eu également des activités divines, où alors que je n'ai pas su m'en rendre compte. Cet opus me touche davantage que les autres, moins d'effets je crois.
La dernière partie m'a fait pensé à un inventaire à la Prévert, en plus noir soit, mais j'ai bien aimé le traitement.
M'agace moi, cette série sur l'école, qui ne m'évoque rien de bon,...et à laquelle je ne peux pas m'empécher de revenir !

   Flupke   
11/11/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Encore une fois très bien, le dernier volet de cette trilogie en quatre parties. De l'audace, beaucoup d'audace, l'artiste travaille sans filet, sûr de lui, de sa prose maîtrisée. Un style intéressant, novateur, un point de vue psychologique raffiné, presque documentaire, informatif.

Une bien belle journée de tempête pluvieuse passée à lire ces 4 textes. Vraiment, un sain régal. Merci.

Amicalement,

Flupke


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