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Horreur/Épouvante
janus : Monsieur Daby
 Publié le 16/07/07  -  4 commentaires  -  8761 caractères  -  48 lectures    Autres textes du même auteur


Monsieur Daby


- Aujourd'hui, j'ai fait du calcul, j'ai écrit une rédaction et puis, j'ai joué dehors avec les autres. On a joué à Pac-Man : tu te mets sur un point et puis tu suis les lignes ; tu dois éviter que les autres t'attrapent, raconta Nicolas.


Nicolas venait d'avoir tout juste 8 ans, des cheveux blonds bouclés, des yeux bleus, il était le petit garçon gentil que tout le monde adorait...


- Tu as donc passé une bonne journée ? demanda Monsieur Daby.


- Oui, je me suis bien amusé, répondit Nicolas.


Nicolas aimait bien passer chez Monsieur Daby, il n'habitait pas loin de chez lui et il lui racontait souvent des histoires. Il pouvait toujours lui rapporter ce qu'il avait fait à l'école durant la journée et venir se faire consoler quand sa mère ou son père le disputaient.


- J'aimerais que tu fasses quelque chose pour moi, dit Monsieur Daby.


Voilà, en passant près de chez toi ce matin, j'ai remarqué que la trappe d'aération n’était pas fermée dans la salle de bains. J'ai pu le constater parce que la fenêtre était ouverte. Alors, voilà, si tu pouvais aller la fermer, ça me rendrait service. Sinon, ton papa va encore disputer ta maman, parce qu'elle a oublié de verrouiller cette trappe. Et je ne pourrais pas regarder le journal télévisé à mon aise. Tu veux bien faire cela, pour moi, mon grand ?


Nicolas répondit par l'affirmative, il dit à Monsieur Daby qu'il allait le faire tout de suite pour ne pas l'oublier. Il lui dit au revoir, rentra chez lui et fit comme Monsieur Daby lui avait demandé.


Ensuite, il alluma le poste de télévision, s'assit et regarda les dessins animés en dévorant des chips au fromage, ceux qu'il adorait.


- Nicolas, arrête de manger des chips, tu ne sauras plus souper ! D'ailleurs, tu peux venir ! C'est prêt ! lui dit sa mère.


Nicolas referma le paquet, alla le ranger dans l'armoire et se mit à table. Puis, il enfila directement son pyjama, car il avait déjà pris une douche en revenant du foot. Il alla dire bonsoir à ses parents et à sa grand-mère, puis partit se coucher.


Lorsque la grand-mère de Nicolas alla prendre son bain, elle ne sentit pas le gaz qui se trouvait dans la pièce. Son petit-fils ne savait probablement pas qu'en refermant la trappe, il interdisait toute circulation d'air...


Ce n'est qu'au bout d'une heure et demie que les parents de Nicolas se décidèrent à enfoncer la porte... En effet, ceux-ci n'entendaient plus aucun bruit et n'avaient aucune réponse de la part de grand-mère... Celle-ci était morte, asphyxiée par le gaz.


On l'enterra quelques jours plus tard, mais le père se demandait bien comment cette trappe avait pu se refermer... Nicolas était triste, mais pas trop. Quand il avait été plus petit, il avait accompagné sa grand-mère au centre commercial. Par manque d'attention, la vieille dame l'avait perdu dans le magasin...


Nicolas était affolé et courait partout pour essayer de la retrouver... Il arpentait encore les rayons quand une dame vint à sa rencontre.


Tout en lui prenant la main, elle l'entraîna vers l'accueil. La jeune femme lui expliqua qu'on essayait de le trouver dans le magasin, car sa grand-mère le cherchait...


Finalement, il avait retrouvé sa mamy et tout était rentré dans l'ordre. Cependant, Nicolas n'avait jamais oublié ce moment pénible et ses relations avec sa grand-mère étaient changées. Lorsqu'il alla voir Monsieur Daby, il dit à celui-ci qu'il n'était pas trop triste que sa grand-mère fût morte. Monsieur Daby lui répondit qu'il ne fallait pas qu'il s'inquiète de cela... Il ajouta que c'était tout à fait normal, surtout après ce qu'elle lui avait fait.


Nicolas raconta à Monsieur Daby comment s'était passée sa journée à l'école, combien il s'était amusé... Bref, toutes ces choses qui faisaient sa vie de petit garçon...


Il expliqua à Monsieur Daby que sa maman était très peinée par la mort de sa grand-mère. Le docteur était venu et avait dit à son papa qu'elle souffrait d'une dépression nerveuse. Nicolas n'avait pas très bien compris ce que voulaient dire ces mots, alors il avait demandé à sa maîtresse. Celle-ci lui avait expliqué que lorsqu'on parlait de dépression nerveuse, on voulait dire que la personne n'allait pas bien...


- J'aimerais que tu fasses quelque chose pour moi, demanda Monsieur Daby. Voilà, je crois que ton papa est occupé à nettoyer la citerne afin de la remplir ensuite avec l'eau de la ville. Seulement, si quelqu'un n'ouvre pas la vanne maintenant, ton papa risque de découvrir mes pelures d'orange. Je sais, c'est une mauvaise manie : chaque fois que je mange une orange, je jette les pelures par-dessus la haie et 9 fois sur 10, tu peux être certain qu'elle vont atterrir à la sortie de la gouttière et passer dans la citerne dès qu'il se mettra à pleuvoir. Alors voilà, si tu pouvais ouvrir la vanne, l'eau qui débordera hors de la citerne entraînera les pelures d'orange et je ne risquerai pas de me faire mal voir par ton papa. Mais attention, il faut que tu refermes la trappe de la citerne, sinon, ça ne marchera pas ! Tu veux bien ?


Nicolas était d'accord. Il aimait bien Monsieur Daby. Plusieurs fois, en voyant une étoile filante passer dans le ciel, il avait souhaité que Monsieur Daby soit son papa. Si sa maman pouvait ne fût-ce qu'aller le voir, il serait déjà content ! Mais à chaque fois, bien que celle-ci lui promette d'aller voir Monsieur Daby, elle trouvait toujours un prétexte pour ne pas y aller : tantôt, elle devait faire la vaisselle, tantôt elle devait faire des courses... Bref, il y avait toujours quelque chose...


Nicolas prit congé de Monsieur Daby et, une fois rentré chez lui, il se dirigea vers la citerne et ferma la trappe. Alors qu'il verrouillait celle-ci, il n'aperçut pas l'échelle qui se trouvait juste en dessous, posée contre le mur, ni son père qui était en train de nettoyer les parois. Il se dirigea ensuite vers la cave et ouvrit la vanne qui envoyait l'eau vers la citerne...


Lorsque l'eau arriva dans la citerne, le père de Nicolas comprit que la trappe ne s'était pas refermée par hasard. Il espérait que quelqu'un de l'extérieur l'entende crier, qu'il vienne ouvrir la trappe avant que l'eau ne remplisse entièrement la citerne.


Cependant, personne ne vint. L'eau montait, inexorablement. Bientôt, elle aurait atteint la limite de la contenance de la citerne. Le père de Nicolas essaya de pousser la trappe, mais en vain. L'eau continua de monter et commença à passer par le trop-plein...


Ce fut la mère de Nicolas qui découvrit le cadavre de son mari, au fond de la citerne. L'affaire fut classée, car on avait conclu à un accident. De nombreuses personnes furent présentes à l'enterrement, car le père de Nicolas avait énormément d'amis et de relations. Cependant, Nicolas n'était pas triste.


En effet, son père, lorsque son fils avait commis une bêtise, avait pour coutume de le corriger en lui donnant des coups de ceinture...


La mère de Nicolas n'allait pas bien : sa dépression s'était aggravée et elle ne se sentait pas en état de poursuivre sa tâche de mère. C'est pourquoi elle décida de s'adresser à un centre psychosocial afin de trouver une solution. L'assistante sociale lui demanda s'il n'y avait pas possibilité de placer temporairement son fils chez un parent. La jeune femme répondit que ses beaux-parents étaient décédés, et que son mari défunt et elle étaient tous les deux "enfant unique"...


L'assistante sociale lui proposa alors de placer son fils, pour un moment, dans une institution pour jeunes, pendant qu'elle se ferait soigner. La mère accepta et décida d'en parler à son fils.


- Tu comprends, il me faudra un certain temps pour guérir. En attendant, il faut que tu ailles dans cet établissement. Tu verras, on s'occupera bien de toi.


Tout fut vite réglé, les affaires de Nicolas et de sa mère furent envoyées dans leurs institutions respectives, et la maison fut louée. Le jour du grand départ, Nicolas demanda à sa mère s'il pouvait aller dire au revoir à Monsieur Daby. Sa mère accepta, mais lui dit de se dépêcher.


- Voilà, je dois partir. Mais j'espère que tu ne me laisseras pas tomber ! dit Nicolas.


- Ne t'inquiète pas, je viendrai souvent te rendre visite, répondit Monsieur Daby.


Pendant qu'il parlait ainsi, l'assistante sociale s'approcha de la mère de Nicolas et lui demanda : Mais à qui parle-t-il ? Il n'y a personne avec lui !


La mère de Nicolas hésita, puis finalement, répondit : Ne vous inquiétez surtout pas ! Mon fils est souvent seul, alors il s'est inventé un personnage imaginaire...


Nicolas sortit de la cabane située derrière la haie et grimpa dans la voiture de l'assistante sociale.


- De toute façon, si jamais quelqu'un essayait de lui faire du mal, il irait le dire à Monsieur Daby ! pensa-t-il...


 
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   fatou95   
18/7/2007
Il s'agit d'une très bonne histoire; plaisante à lire!! La fin est inattendue. [Au début je pensais que monsieur Daby était un vieux fou qui voulait se débarrasser de l'entourage du garçon pour l'avoir pour lui tout seul!] lol.
De plus, cette nouvelle donne à réfléchir: la solitude amène t-il à la folie ? L'enfant est il aussi innocent qu'on le pense ? (bien qu'il n'ait pas conscience de faire du mal, il n'éprouve aucun état d'âme, aucun remord)...
J'ajouterais que tu as un bon style, on comprend parfaitement ce que tu veux dire, tu vas à l'essentiel sans tourner autour du pot.

   sebrac   
25/7/2007
bonne nouvelle, écriture plaisante. je me suis un peu douté de la fin (monsieur Daby connaissait trop de détails) , mais cela m'a plu quand même.

   Maëlle   
23/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je m'y suis laissée prendre. C'est plaisant à lire, même si le style est parfois un peu trop enfantin et certains détails peu vraisemblable.
La chute fait foird dans le dos.

   cherbiacuespe   
21/4/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Les personnages imaginaires sont un bienfait pour les histoires... imaginaires.

C'est une assez bonne histoire, convenablement construite, écrite sans fignolages inutiles, efficace. Mais elle ne m'a pas complétement transporté car je me suis douté assez tôt que monsieur Daby n'était un monsieur "normal". Un peu trop rapide pour être complétement emporté.


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