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Science-fiction
Jean-Claude : Question de survie [Sélection GL]
 Publié le 22/08/17  -  23 commentaires  -  7013 caractères  -  135 lectures    Autres textes du même auteur

Après la grande catastrophe, la survie a ses contraintes, surtout quand on est un peu différent.


Question de survie [Sélection GL]


Mon Smartphone s’est éteint. Dommage. Il faut dire qu’il ne me sert à rien hormis pour regarder les photos de mes parents dont quelques-unes où je les avais rejoints pour des selfies familiaux. Et je ne suis pas près de le recharger. Tout ça à cause de Lewis qui a bousillé sa dynamo dans une stupide et inutile rébellion. Mais je préfère voir le bon côté des choses. L’ambiance se dégradait. Il me fallait un exemple. Lewis ne cassera plus rien. Les autres ne mouftent plus. C’est tout bénef.


Oui, mais une dynamo en moins, c’est du courant en moins. Je crains de devoir renoncer à mon Smartphone, certes superflu puisqu'il n’y a plus aucun réseau. C’est triste. J’ai quand même du mal à me séparer de ce dernier lien avec un passé heureux.


L’électricité est devenue une denrée rare depuis la catastrophe, un luxe, et notre capacité de production est limitée, trop limitée. C’est pourquoi je suis venu jusqu'à cet ancien supermarché de bricolage, ou ce qu’il en reste.


Le centre commercial, son fantôme plutôt, est à soixante kilomètres de la ferme. J’ai planqué mon vélo. Il ne faudrait pas qu’on me le pique. Il n’y a plus d’essence dans les environs et ça fait longtemps que je n’ai pas vu de véhicule à moteur en état de marche, ce qui n’empêche pas les rencontres indésirables.


Justement ! Deux gus sont en train de s’invectiver. Ils ne me voient pas. Le premier tient une boîte de métal ronde. Le second gesticule et agite un bâton. Sans crier gare, il frappe le premier qui s’écroule telle une poupée de chiffon. Il ramasse la boîte et s’enfuit avec. Le con ! Il a dû croire que l’autre avait une boîte de conserve. Dans un magasin de bricolage ? Sûrement un pot de peinture ou de lasure.


Je hausse les épaules. Je scrute les alentours. Personne, apparemment. Je reste discret. Maman et Papa attachaient beaucoup d’importance à la discrétion. Parce que je suis un peu différent. Les gens n’aiment pas la différence, surtout en ce moment. Elle ne se voit pas vraiment. Les manches longues et les gants masquent mon épiderme. Je porte un chapeau à large bord. Je suis plus costaud que la moyenne, ce qui me permet de gérer les moments difficiles où l’on me remarque un peu trop. À part ça, je me fonds parfaitement dans la masse. Enfin, si l’on peut dire, parce que, par les temps qui courent, ça se dépeuple.


J’entre dans le supermarché. Je ne passe pas par le rayon électricité car il a forcément été vidé de toutes ses piles et batteries. Je furète pour m’assurer que je suis bien seul. J’arrive au rayon qui m’intéresse : les équipements et pièces de rechanges pour bicyclettes. Il ne reste presque rien mais les pillards ont, par chance, dédaigné deux dynamos. Je les enfourne dans les poches de mon blouson puis je continue mon shopping. J’ai un sac à dos que je souhaite remplir de matériel. Cependant, avec toutes ces étagères vides, cet objectif me semble présomptueux.


Quelques minutes plus tard, je sors et récupère mon vélo. D'un coup d’œil, je remarque un petit groupe qui arrive depuis l’ouest. Il est temps de lever le camp. D'autant plus que j’ai encore du boulot. C’est que j’ai du monde à nourrir.


J’ai repéré, cinq ou six kilomètres avant la ville, un petit bois où les lapins pullulent. Tant mieux. J’ai beau être rapide, j’en ai un peu marre de cavaler après la bouffe. Le problème, c’est qu’on n’a pas de frigo. Normal. Il faut du courant. Et pas qu’un peu. Alors, il faut chasser ou cueillir tous les jours, surtout quand il fait chaud, comme cet été, s’il s’agit bien d’un été car il dure depuis plusieurs mois.


Je pourrais cuisiner à mes hôtes un ragoût de cet imbécile de Lewis. Je suis sûr qu’ils ne s’en apercevraient pas. Trop tard, maintenant. Avec cette canicule, il doit déjà pourrir. Je reluque le mec du pot de peinture qui ne s’est toujours pas relevé. Trop lourd à trimbaler. Ils mangeront du lapin.


Maman et Papa me manquent. J’ai tant de questions à leur poser auxquelles ils ne pourront plus répondre, des questions que je ne me posais pas quand ils vivaient. Par exemple, je ne me souviens ni de mon enfance ni de mon adolescence. Pourquoi ? Alors que je me rappelle leur infinie patience quand ils m’ont appris à lire ! J’ai aussi de merveilleux souvenirs de l’apprentissage des mathématiques et de l’informatique. Il faut dire que mes parents étaient des cracks. Ils ont même su anticiper la catastrophe. Ils ont préparé une ferme isolée et, le moment venu, nous nous y sommes réfugiés.


Pour moi, ça n’a pas changé grand-chose. Je ne fréquentais personne, je n’avais aucun ami. J’y ai même trouvé un mieux par rapport à ma situation antérieure puisque je voyais mes parents plus souvent qu’auparavant. Et ils ont continué à m’apprendre des choses, plus pratiques, moins théoriques. Il y avait un groupe électrogène, unique source d’électricité. La réserve d’essence s’est épuisée et j’ai commencé à sortir pour siphonner les voitures abandonnées.


Une nuit, je suis rentré et j’ai découvert mes parents morts. Le sang collait encore. J’ai relevé des traces. J’ai compté six hommes. Je les ai traqués. Ça m’a pris quelques heures mais j’ai nettoyé le monde de cette engeance. Quand je suis revenu à la ferme, j’ai constaté qu’ils avaient démoli le groupe électrogène. Je ne comprends toujours pas comment ils ont réussi à tant l'abîmer. Par contre, j’ai très bien compris ce qui motivait le double meurtre et l’acte de vandalisme : « Mort au monstre » était écrit sur le mur avec le sang de mes parents. Comment m’avaient-ils repéré ? Le mystère reste entier.


J’ai cherché des pièces de rechange ou un groupe électrogène à désosser, en vain. J’ai démonté plusieurs moteurs de voitures à l’abandon, inutilement parce qu’il m’aurait fallu de l’énergie pour ré-usiner les pièces inadaptées. Et, de toute façon, le carburant se raréfiait. J’en ai parcouru des kilomètres mais, finalement, il a fallu que j’imagine une autre solution. La ferme était à l’écart. J’en ai fait un refuge pour ceux qui fuyaient la violence des pillards, des personnes auxquelles je venais en aide alors qu’elles se croyaient perdues.


Mes parents me manquent mais je ne dois pas me laisser endormir par la nostalgie. Le groupe se rapproche. Ils me verront bientôt si je ne bouge pas. Je dois partir. Je suis responsable de vingt personnes. Dix-neuf, désormais. Et elles sont importantes, très importantes. Malheureusement, et je les comprends, mes hôtes n’apprécient pas d’être enfermés, ni d’être enchaînés. Je suis désolé pour eux mais je ne peux pas les relâcher. Question de survie.


Après tout, ils ne sont pas à plaindre. C’est gagnant gagnant. Ils sont logés, nourris, blanchis, sans compter la protection que je leur offre. En échange, je ne leur demande pas grand-chose, juste de pédaler, et seulement quand je suis à la ferme.


J’ai bricolé une douzaine de vélos soudés sur de solides supports. Ils font tourner chacun une dynamo. J’ai raccordé tout ça. L’électricité produite arrive à une prise USB.


Il faut bien que je me recharge.


 
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   Anonyme   
23/8/2017
On ne sait rien de la catastrophe, mais ce n'est sans doute pas indispensable. Je me suis tout de même demandé si elle est étendue géographiquement, voire mondiale. Si elle n'était que locale, je suppose qu'il y aurait eu migration plutôt que tentative de subsister sur place.
Je suppose que le "monstre" est le héros narrateur, mais là-dessus, non plus, je ne sais rien, à part que des vêtements peuvent cacher ce qu'il y aurait à voir. Il me semble que ceci est plus important que la nature de la catastrophe elle-même.
La piste "Lewis" également, dont on ne sait rien, est laissée en friche.
J'ai donc l'impression d'une nouvelle qui aurait aimé explorer différents chemins, mais qui n'en emprunte presque aucun.
Mais peut-être ai-je manqué quelque chose ?

J'ai trouvé l'écriture correcte, sans plus.

Je ne peux pas dire que je me sois réellement ennuyé, mais je n'ai pas non plus été captivé, et trop de pistes abandonnées me laissent frustré.

Stony

   Donaldo75   
27/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
(Lu et commenté en EL)

Bonjour,

Il reste dans ce récit un goût d'inachevé, pour le lecteur que je suis, parce que de nombreuses pistes sont ouvertes, des indices posés ça et là, et que tout s'arrête d'un coup.

Et c'est plutôt bon signe, celui que la narration a capté ledit lecteur, l'a emballé au point d'en demander plus, tel le spectateur des jeux du cirque au moment de la mise à mort du dernier gladiateur, savoir ce qui est arrivé à cette civilisation, de quelle tare souffre le narrateur, qui étaient ses parents, j'en passe et des plus compliquées.La chute ne comble pas ce vide, certes, même si elle est habile et bien amenée, avec une forme avancée d'humour noir. Elle permet juste de ne pas sortir frustré de cette courte lecture. C'est là aussi le signe d'un sens aigu de la narration, préserver le lecteur.

Le style est au niveau de la narration, ni trop alambiqué, ce qui l'aurait rendu artificiel, ni trop sobre, ce qui l'aurait rendu photographique, presque statique. Il laisse de la place au regard cinématographique, celui qui consiste à visualiser la scène en mouvement.

Ce fut un bon moment de lecture, merci.

   Marite   
28/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
La chute de cette histoire m'a fait sourire ... L'ensemble se parcourt sans problème mais j'aurais aimé avoir plus de détails sur le physique de celui qui a été appelé "monstre" par quelques survivants, s'agissait-il d'un mutant ? L'idée qu'il a eu pour continuer à avoir de l'électricité est intéressante mais elle arrivera à son terme un jour, c'est certain ... Cela m'amène à penser que "vivre" ou plutôt "survivre" dans la nature n'est pas évident pour la génération habituée à ce que toutes les formes d'énergie lui soit servies sur un plateau : simplement appuyer sur un bouton et même encore plus simple ...

   Anonyme   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien la manière dont l'histoire est construite, dont vous distillez peu à peu les révélations. Je regrette en revanche de ne pas en savoir plus sur le narrateur-"monstre". Il a une peau bizarre, OK ; ses parents ont eu du mal à lui apprendre à lire, il a une affinité pour les maths et l'informatique, bon. Il s'alimente d'électricité ? Là, je renâcle, parce qu'il me semble que sa singularité change de registre : je n'arrive pas à m'imaginer l'être en question, à la fois humanoïde et ordinateuroïde.

Sinon, donc, cet instantané sinistre m'a intéressée, surtout par sa construction. L'ambiance post-apocalyptique me semble bien posée, très classique ; trop peut-être à mon goût. Je ne vois pas trop ce qu'apporte la "monstruosité" du narrateur : selon moi, un être humain "quelconque" aurait tout aussi bien pu décider d'avoir l'électricité à sa ferme, simplement pour le confort et le goût du pouvoir sur les autres, ou le besoin nostalgique de regarder de vieilles photos. Pas besoin de faire appel à une particularité physique exotique, la situation permet toutes les aberrations chez un individu...

EDIT : J'ai la solution grâce aux commentateurs suivants ; un robot, bon Dieu mais c'est bien sûr ! Il est tellement "humain" que je n'y ai pas pensé une seconde...

   Anonyme   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'adore.
C'est léger, ça se lit comme on déguste un dessert parfaitement dosé et la fin est d'un cynisme parfait. Je penchais pour une f(a)in cannibale mais c'est encore plus jouissif comme ça.
J'aime bien l'écriture qui dit tout sans y toucher. Pas de prise de tête, que du jus, et des watts pour ce petit robot qui sait tirer partie des situations les plus difficiles.

   Louison   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai bien aimé l'écriture et la liberté laissée au lecteur d'imaginer cette catastrophe passée. Je pensais à un être malade plus qu'à un robot. Un robot est-il nostalgique et ses "parents" peuvent-ils lui manquer? mais c'est le choix de l'écrivain et pourquoi pas.
Je me suis laissée embarquée dans l'histoire avec plaisir.

   hersen   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Dans mes bras Jean-Claude !

Voilà une nouvelle qui se promène tranquille comme tout entre un robot doté de sentiments et des hommes asservis à la machine.

ta nouvelle est toute guillerette, le ton de ce "personnage" sympathique, criminel et esclavagiste, favorise l'adhésion de la lectrice que je suis.

Bon, ça c'est pour le fun.

Parce que ça va loin, l'histoire; des parents qui créent leur enfant avec leurs cerveaux, qui ont prévu les événements et qui, finalement, ont créé un site autonome. Sauf que...faut du monde pour pédaler...pour nourrir le robot en électricité.
Non, franchement, c'est excellent.
le robot va même jusqu'à éliminer celui qui se rebelle. Les autres se tiennent donc à carreau, la rébellion est étouffée dans l'oeuf. Donc l'homme s'écrase devant la machine, il lui est asservi.

La question, bien sûr, cynique à souhait, que soulève le texte me ravit. Peut-on mieux exprimer notre addiction aux machines qui littéralement nous bouffent ?

Une nouvelle philosophique, voilà ce que j'ai lu.

Un excellent texte !

   vb   
22/8/2017
Bonjour Jean-Claude,
J'ai aimé un peu et vraiment pas plus. L'idée de ces cyclistes enchaînés pour faire de l'électricité est amusante, mais m'a fait un effet de déjà vu. J'ai pensé aux Triplettes de Belleville, mais suis sûr qu'il doit y avoir d'autres références. Le ton monocorde ne m'a pas plu. Je n'ai pas non plus ressenti de suspense ni d'empathie pour le narrateur.
À bientôt,
Vb
EDIT: J'ai changé ma notation de "un peu" à "vide". À lire les commentaires des autres lecteurs je remarque que je n'ai pas l'imagination qu'il faut pour lire de la SF. Je n'avais rien compris. Je n'arrive pas à imaginer un robot qui a des sentiments.

   Anonyme   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis loin d'être un fan de SF, mais j'ai quand même voulu me pencher sur cette nouvelle.
Je dois avouer que la première lecture m'a laissé plus que perplexe.

Alors j'ai lu les commentaires et l'éclairage (sans allusion hihi) est survenu.

Ma deuxième lecture m'a permis de beaucoup mieux suivre ce texte et les pérégrinations de ce robot très soucieux de sa " survie ".
Avec, en filigrane, l'asservissement inéluctable de l'homme à la machine.

   Acratopege   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien aimé ce récit post-apocalyptique narré dans un style neutre et aseptisé de tout pathos, ce qui lui donne plus de relief. Le narrateur est crédible comme le petit monde dans lequel il survit. J'ai bien apprécié tout le "hors champ": on ne sait rien de la catastrophe qui a eu lieu, rien de la monstruosité du narrateur ni de l'endroit où se passe le récit. Un seul point m'a dérangé, c'est l'absence de tout souvenir d'enfance alors qu'il se rappelle comment ses parents lui ont appris à lire, etc. Faut-il croire qu'il a été adopté par eux à l'âge adulte?
Quant à la chute, bravo. Elle est si prosaïque qu'elle apporte paradoxalement une touche finale de fantaisie à l'histoire.
Merci pour ce bon moment de lecture.

(Après lecture des autres commentaires, je dois avouer que je n'ai pas imaginé une seconde que le narrateur soit un robot. Si c'est vrai, cela donne encore plus de piment au texte...)

   Solal   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,
Quelques difficultés dans l'appréhension de votre texte. Ma lecture m'a semblé parasité par des éléments incongrus.
- Pourquoi un robot aurait' il des parents ?
- Qui est ce donc ce Lewis ???
Dommage, la chute est suffisamment surprenante pour renverser l'image du narrateur en apportant un second degré aigre doux.
La prochaine fois, je souhaiterai quelques clés de lecture supplémentaires.

   Anonyme   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Jean-Claude,

Sans doute une histoire de robot, dont quelques petits cailloux sont éparpillés le long du texte, et même de gros parpaings :

« Maman et Papa me manquent. J’ai tant de questions à leur poser auxquelles ils ne pourront plus répondre, des questions que je ne me posais pas quand ils vivaient. Par exemple, je ne me souviens ni de mon enfance ni de mon adolescence. Pourquoi ? Alors que je me rappelle leur infinie patience quand ils m’ont appris à lire ! J’ai aussi de merveilleux souvenirs de l’apprentissage des mathématiques et de l’informatique. Il faut dire que mes parents étaient des cracks. Ils ont même su anticiper la catastrophe. Ils ont préparé une ferme isolée et, le moment venu, nous nous y sommes réfugiés. »

Sans parler de la quête des pièces de rechange dont on comprend vite qu’elle serviront à alimenter autre chose qu’un frigo ou une ampoule…

D’une manière générale je ne suis pas porté sur les nouvelles dont l’intérêt ne repose que sur la question de la chute : « qui est le monstre ? », surtout quand on croit l’avoir deviné en cours de route et qu’on ne s’est pas trompé. Il me faut un peu plus de matière narrative, mais surtout du style. Et là je suis tout de même un peu en manque. Pas question d’y trouver des défauts de langue, mais plutôt des défauts de densité. Le genre de texte dont on dit : ouais c’était sympa. Je me dis toujours que je préférerais comparer des auteurs devant tous utiliser la même rigoureuse intrigue imposée. C’est-à-dire se distinguant essentiellement par le style, la narration et les dialogues. C’est ce qui me fait dire que je ne suis pas tout à fait convaincu par ce texte.

A part ça, on devine une expérience de l’écriture chez vous, et probablement de beaux succès populaires, tant vous semblez avoir bien balisé le chemin. Une sorte de bête à concours du Net, en quelque sorte. N’y voyez là qu’un compliment, tant il est sans doute difficile d’en choisir l’habillage de cérémonie.

Connaissez-vous la série Real Humans que diffusa Arte ? Moi qui déteste la SF, j’avais été accroché. Votre texte m’y a fait un peu penser par la quête de la recharge des batteries.

Ludi
qui vient d’accepter un robot en mariage. Cent chemises à l’heure et un coït seulement par an pour l’entretien. Un cadeau de mon épouse.

   Bidis   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'aimerais pas avoir à rencontrer le héros (aussi effarant que sympathique) de cette histoire assez amusante en fin de compte, si on aime l'humour noir. Ce qui est mon cas.
La chute est bien trouvée. Je l'attendais plus "gore", elle est bien plus subtile.
L'écriture est vivante et agréable. Un bon petit moment de lecture en quelque sorte.

   Alexan   
22/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Je suis partagé. A la suite d’une première lecture, j’ai dû m’avouer complètement perdu. Je n’ai rien pigé :
Lewis… rébellion… catastrophe… parents… diffèrent…
Bon, il faut bien dire que je ne suis pas un habitué de la SF, et j’ai souvent du mal à saisir les termes techniques. Ce facteur m’a certainement dérouté et tenu à l’écart du fil conducteur.
Mais au moins, cela a eu l’avantage de m’intriguer drôlement !

« Il faut bien que je me recharge. »
Cette ultime phrase m’a mise sur la voie. Mais pas assez pour pouvoir rassembler toutes les pièces du puzzle. Il m’a donc fallu l’aide des autres lecteurs pour m’éclairer enfin.
Alors j’ai relu le texte en possessions des élément importants, et là, j’ai trouvé cela assez génial.
Cela dit, un peu plus d’explications permettraient d’aiguiller les « retardataires » comme moi. Car je trouve que ce serait dommage de passer à côté de tel dénouement.

   Anonyme   
23/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
pas trop habitué des fictions, je suis passé complètement à coté en première lecture, et une fois la clef donnée par les commentaires des lecteurs, aaaaaaaaah oui. Tout prend forme et du coup je trouve cela assez génialement bien fait.

un robot qui a du caractère (qui en a un), ou une logique de pensée est une bonne idée pour m'amener sur un chemin de la réflexion: l'homme et ses machines (les robots); et voir à quelle vitesse nous en devenons dépendant (là j'exprime ma pensée, pas une vérité universellement reconnue);

dommage que le vengeur métallique ai buté un homme pour un smart phone... dans un excess de colère ?

:-)

   GillesP   
23/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Cette nouvelle m'a fait penser à un texte de Frédéric Brown qui s'appelle En sentinelle: le narrateur y raconte une guerre contre un ennemi qu'il décrit comme absolument hideux. On se rend compte à la fin que cet ennemi est un être humain et que le narrateur est un extra-terrestre.
Il me semble que vous adoptez un peu le même procédé dans votre nouvelle. Dans l'ensemble, ça se tient tout à fait, même si la référence à ses "parents" n'est pas tout à fait crédible, selon moi: le robot ne se souvient pas de son enfance, mais il se rappelle que ses parents lui ont appris à lire?
Par ailleurs, je n'ai pas compris qui étaient les deux êtres qui se disputaient une boîte de métal: la phrase "le premier tient une boîte de métal ronde" me fait penser que ce sont d'autres robots. Mais la fin du paragraphe ("Il a dû croire que l’autre avait une boîte de conserve. Dans un magasin de bricolage ? Sûrement un pot de peinture ou de lasure") me fait opter pour des êtres humains. Mais dans ce cas, ils ne sont pas très malins: comment imaginer qu'ils espèrent trouver une boîte de conserve contenant de la nourriture dans un magasin de bricolage? Bref, je n'ai rien compris, je crois, à ce passage.
Au plaisir de vous relire.
GillesP

   plumette   
23/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Voilà un texte efficace, qui fonctionne bien car il donne au lecteur l'envie de poursuivre sa lecture.

C'est après que viennent les éventuelles questions comme celle que je me suis posée à propos de cette inscription " mort au Monstre" qui ne colle pas trop avec le fait que le narrateur est un robot.Et pourquoi cette haine contre les "parents" ( à moins qu'ils aient une part de responsabilité dans la catastrophe?)

j'aime assez cet être hybride, robot et qui éprouve aussi des sentiments.

J'aime bien que de manière sous-jacente ce texte pose la question de notre dépendance à la technologie.

A vous relire sûrement

Plumette

   Cristale   
23/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
S'il n'en reste qu'un ce sera celui-là.

Doté d'une intelligence qui a dépassé le stade de l'artificiel, le personnage principal obtient sa survie de la même façon que ses créateurs obtenaient la sienne en l'asservissant.

Je le trouve sympa ce montre, très matérialiste comme il se doit vu son patrimoine génétique..."se sauve, qui peut" ; il a pu, malgré sa sensibilité et ses remords imprimés sur sa carte-mère que son coeur à disque dur a étouffé au profit de sa propre survie.

Voilà, Jean-Claude, ce que je peux dire de votre nouvelle, étant non-nouvelliste, je fais de mon mieux car il est plus facile pour moi de lire que d'écrire un commentaire dans cette catégorie, cependant, votre écriture me convient parfaitement ainsi que la longueur raisonnable de votre texte.

Merci pour cette histoire fantastique où j'aperçois une morale humaine : attention à ne pas dépasser les limites du génie génétique sous peine de ne plus rien pouvoir contrôler.

Au plaisir,
Cristale

   papipoete   
25/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Jean-Claude,
Je ne suis pas familier des nouvelles, leur longueur me rebute souvent ; la vôtre à la taille raisonnable a retenu mon regard qui s'est promené à travers vos lignes avec plaisir .
NB le " survivant " hérita des bons enseignements que lui prodiguèrent ses parents, telle la charité, l'altruisme envers les autres ! Il a même recueilli 20 personnes sous son toit, à qui il offre gîte et couvert ! Quelle générosité ! Mais quelques lignes plus loin ...le dénouement du récit nous révèle qu'à ses hôtes, le généreux homme ne leur demande " que de pédaler " pour fournir l'électricité !
C'est terrible et en même temps si hilarant ! Le narrateur nous mène en bateau, l'air de rien, avec habileté !
Des moments " croustillants " aussi, quand il songe à " cuisiner un ragout de cet imbécile de Lewis " !

   Anonyme   
27/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Jean-Claude,

Tu nous as concocté, sur le mode ironique et si pragmatique, ma foi, l’histoire qui nous pend au nez. Celle du jour où les machines prendront le pas sur l’homme, parce que nous ne savons déjà plus nous passer d’elles. Et en touches légères, tu attires l’attention sur cette détestable réalité, qu’il ne fait pas bon être différent de nos jours.

J’ai aimé suivre ton héros, robot à la tête si bien faite. Il semble si aimable. Certainement à cause de l’empathie dont il fait preuve (cela le rend triste en pensant à son smartphone, lien avec son passé heureux, papa et maman qui lui manquent… ). Pourtant cela ne l’empêche pas de tuer Lewis pour l’exemple et d’atteler une vingtaines de « bêtes humaines » à la tâche. C’est imparable, puisque il a hérité de l’instinct de survie et que nous savons tous où cela peut nous mener.

Finalement, j’aime la SF lorsque elle prend ses quartiers dans la vie de tous les jours pour inspirer, avec une belle dose d'humour, des réflexions à portée de notre conscience.

Le tout, avec une écriture agréable, qui coule de source...

Merci pour le partage.
A te relire avec plaisir

Cat

   widjet   
27/8/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Je suis incapable de dire si l'histoire m'a intéressé tant la narration a plombé le tout et notamment mon implication. J'ai trouvé le déroulé soporifique alors que le contenu ne manque à priori pas de mystère.

Un robot qui cause familier et exploite les humains. Pourquoi pas, je suis pas contre (même si les histories de robot, je suis pas le meilleur client) qu'on me refourgue du déjà lu. Mais encore une fois, si le style ne pimente pas le sujet, je me fais chier. Ici, j'ai le sentiment que l'auteur se satisfaisait de son scénario sans se forcer à mettre du nerf dans sa façon de conter comme si c'était bien assez, que le sujet en soi suffisait.

Perso, ça me suffit pas. Ou plus.

W

   SQUEEN   
1/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire votre texte. L’histoire est bien construite et le ton est juste, avec ce qu’il faut de détachement et de sens pratique pour nous amener à la révélation finale, jubilatoire.
Quelque chose m’a un peu gêné ici, peut-être le caractère trop évidemment explicatif : « L’électricité est devenue une denrée rare depuis la catastrophe, un luxe, et notre capacité de production est limitée, trop limitée. C’est pourquoi je suis venu jusqu'à cet ancien supermarché de bricolage, ou ce qu’il en reste. » Ici aussi : « Je hausse les épaules. » m'a semblé un peu incongrus. A part ces détails, cette histoire se lit très agréablement. Je vous relirai sans aucun doute.

   Pistache   
17/9/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Excellent!
Une vraie nouvelle et non comme trop souvent une tentative de roman condensé.
Très belle construction, fluide et élaborée en même temps pour conserver un peu de mystère, là où finalement la vérité universelle de l'homme se fait jour.
L'humour estompe l'émotion avec habileté.
Style faussement décontracté, pour se mettre à hauteur du personnage.
Un très bon travail. Bravo !


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