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Sentimental/Romanesque
JulieV : L'idole
 Publié le 26/04/13  -  5 commentaires  -  14359 caractères  -  141 lectures    Autres textes du même auteur

Une rencontre troublante, au genre imprécis…


L'idole


« Il ne faut pas toucher aux idoles : la dorure en reste aux mains. »

Gustave Flaubert, Madame Bovary


Un bar de bord de mer, le même verre à demi vide depuis une heure. Un lieu banal et kitsch, comme le sont habituellement ces endroits. Des hommes surtout, attablés seuls ou en groupe, discrets et attentifs au spectacle alentour, ou extravertis et assumant bruyamment le rôle vedette. J'ai supporté déjà quelques-uns de ces regards appuyés qui semblent vous déshabiller avec application. Je n'ai pas sourcillé. Tentatives de rapprochement souvent vaines, mais qui en valent bien d'autres (et me dérangent bien moins que celles impliquant un début de conversation). Moi aussi je regarde parfois, je lève un œil de l'article qui m'absorbe, qui devrait m'absorber en tous les cas, croise des mines défaites ou enjouées, des jeunes, des vieux, des entre deux le plus souvent.


Je m'ennuie un peu, mais sereinement pour une fois. Je n'attends rien aujourd'hui. Et pourquoi pas justement… « Tu ne l'attends plus, il est là », chantait Carmen dans l'opéra de Bizet.


Je m'attarde sur cette idée. Pas vraiment du genre à attendre, plutôt d'un genre offensif à vrai dire. J'aime regarder et choisir, j'aime déclencher les événements et les mener le plus loin possible selon ma volonté. Bien sûr, dans les moments de désœuvrement, imaginer le scénario de la rencontre fatale, scellée par les liens du destin… C'est beau et rassurant, c'est le chemin balisé des romans et des films de notre adolescence, la règle du jeu que nous sommes parfois tentés de suivre avec plus ou moins de bonheur. Tellement convenu à la fois. Mais personne n'échappe vraiment au formatage généralisé de la passion amoureuse j'imagine… Peu m'importe, j'aime les hommes et leur beauté brutalement virile, qui a immédiatement trait au sexe. Encore que… Carmen est une femme, bien que personnage sans visage, à qui je concéderais volontiers ce genre de beauté…


Reprenons. Le texte danse devant mes yeux, je rejoins rapidement la dernière ligne lue, merde, au milieu d'une phrase, il faut reprendre plus haut. Plus haut… Et malencontreusement, mon regard déborde du journal pour aller traîner le long de la jetée, au-delà des lettres.


L'éclipse totale. Le type est repassé deux ou trois fois devant la baie vitrée du bar avant de se décider. La mer derrière, le sable, le ciel, la lumière, etc., tout ce bleu azur dégoulinant, une toile de fond pour l'idole.


Il est entré. Il faut le voir pour y croire, tant de perfection, et les mots qui se précipitent dans ma tête en litanie ininterrompue. Il est beau, beau, beau. Le mec de ma vie. On sent même à distance la douceur de ses cheveux blond cendré. Sourcils arqués, tendus sur des yeux bleu-gris, de cette improbable couleur, presque poudreuse, qui me bouleverse à chaque fois tant elle semble sur le point de s'éteindre. Les traits sont ciselés, de la dentelle presque, un nez étroit, des pommettes conquérantes dominant un contour parfait. La barbe taillée en un fin liseré qui souligne l'ovale du visage. Juste une ligne de poils qui relie des lèvres ourlées au menton. Une beauté universelle et marmoréenne, qui ne peut que recueillir l'assentiment général. Je sais qu'avec mon teint de Moreno et mes yeux noirs, j'ai toujours éprouvé une attirance forte pour ce genre de physique, mais là c'est autre chose, une autre classe. Mon émotion est plus esthétique que sexuelle… Toute couleur de ce visage divin, lumineuse, touche à sa fin, comme un soleil dardant inlassablement son dernier rayon. L'idole a emprisonné cet instant. Il incarne à lui seul la seconde fragile où la beauté à son apogée s'apprête à se dissoudre. La passion de Carmen et de Don José avant le coup de poignard.


Ces considérations qui m'assaillent m'apparaissent soudain presque burlesques, sous leur vrai jour, totalement paradoxales quant à mon mode d'être habituel. Reprenons-nous. L'impression est forte, inhabituelle certes, mais je peux la dominer. J'aurai cet homme.


Je dois tenter quelque chose au plus vite. Quelqu'un d'autre va le voir, c'est sûr, je jette autour de moi des regards anxieux, m'apprêtant à détourner l'attention de quiconque chercherait à me damer le pion, à me précipiter au besoin, à affronter n'importe quel ridicule pour ne pas laisser la proie merveilleuse m'échapper. La proie… La proie c'est moi. Consentante.


L'atmosphère a changé depuis qu'il est entré. Cette chaleur moite, qui bat à rythme régulier autour de mon corps… Pas une goutte de sueur au front du barman, je les sens qui coulent dans mon dos entre le tissu fin et ma peau. Il n'est pas gay le barman, d'accord, mais il me semble qu'aucune question d'orientation sexuelle ne peut tenir une seconde face à la puissance érotique qui se dégage de cet être. Et d'ailleurs… Si, bien sûr, d'autres l'ont vu. Ces autres sont des hommes, ces autres sont les rares femmes présentes. Ces autres savent, ils ont senti comme moi le caractère exceptionnel de l'apparition.


Je n'ose pas encore, mais personne n'ose visiblement.


L'air de l'Habanera est encore dans ma tête : « Tu crois l’éviter, il te tient. » Les paroles s'imposent à mon esprit dans un ordre étrange, au gré des impressions de mon regard captivé. « Il n'a rien dit, mais il me plaît. »


Je sais, vous me direz, je suis de ces types qui peuvent rencontrer « le mec de leur vie » (à prononcer avec une voix de tapette un peu snob) quinze fois par jour. Tout est relatif et les excès de langage ne sont pas pour me déplaire. C'est vrai. « Et si je t'aime prends garde à toi. »


J'attends encore un peu, je l'observe, il regarde autour de lui, un peu perdu, où va-t-il s’asseoir, à quelle distance de ma table, pire, a-t-il déjà rendez-vous avec un autre ?! Il se dirige vers le fond du bar, pose sa veste sur le dossier d'une chaise (ah, ce geste lascif pour ôter un vêtement !), et, dommage, s'assied dos à moi et face à la fenêtre. À croire que la mer et le ciel valent mieux que mon désir fou. Ne pas réfléchir, il faut y aller. Il est sublime et la voix de tapette n'est ici même plus nécessaire.


Une chance pour moi ? Le ciel qui se couvrait à peine prend des teintes gris foncé avant même que j'atteigne sa table. Je plaque sur mon visage Le Sourire qui palliera l'absence de rayons jaunes et je m'installe en face de lui. Sans rien dire. Aucun effet calculé de ma part, c'est juste que… je suis véritablement subjugué. Sans rien dire car rien ne vient. Aucune de mes approches habituelles ne me semble possible, je les ai d'ailleurs parfaitement oubliées.


Je ne sais plus comment je m'appelle. Peu importe, il s'appelle Gabriel. J'ai dû marmonner quelque chose. Il a compris, il sourit. Je n'ai pas envie de traîner d'une banalité à l'autre, j'expédie très vite les présentations d'usage, qui, où, et quoi, qu'est-ce que je fais dans la vie, etc. Ce que je fais de mieux dans la vie c'est regarder les gens, et heureusement sans quoi je l'aurais manqué, lui, l'idole. De moi, je n'ai rien à dire, de lui tout m'intéresse, son intériorité ne peut être que parfaite, ses pensées pures, intelligentes et belles. Je veux qu'il me parle, sa voix même me maintient en état d'adoration. Il est mon extase, peu importe sa durée, il justifie chacun de mes faits et gestes jusqu'à présent si j'ai pu me trouver là, à cet endroit, par le même hasard que lui.


Je commande à boire. Un whisky, deux. J'oublie l'alcool. J'ai réussi à le convaincre peut-être que nous étions hors du monde, qu'il s'agissait là du nectar des dieux, il a l'air surpris, amusé, par cet enthousiasme que je ne cherche pas à refréner. Ma timidité initiale a fait place à une logorrhée sans fin, que je voudrais musicale pour lui, je parle, je parle, de tout ce que je connais de la beauté, la littérature, la poésie, les arts, je mélange tout, je convoque mes connaissances les plus intimes comme les plus lointaines, je tisse les fils autour du seul sujet véritable, le Beau, lui.


Je veux traiter l'idole comme la princesse au petit pois du conte.


Le jour tombe, j'ai manqué le soleil dans l'eau, lui aussi si le ciel est resté couvert, je n'ai pas vérifié. Il irradie, peu importe la grisaille dehors. L'ivresse monte, elle donne du charme encore à ce visage, des rougeurs sur la peau et des éclats miroitant dans l’œil, des sourires impénétrables. Il est tard, j'ai l'impression qu'on a éclairé le bar de bougies, je veux rester encore, ne pas connaître la suite.


Aucune bougie pourtant. Les lieux se vident, se sont vidés depuis longtemps peut-être. Le barman n'est plus le barman, il a revêtu sa tenue de ville, il attend. Et le désir revient car je sais le contact des peaux imminent.


Curieusement, et contrairement à ce qu'une rencontre provoque habituellement chez moi, je n'ai encore eu aucun flash pornographique, de ceux qui s'imposent brutalement à l'esprit, impliquant Gabriel.


Le bar a fermé. Je ne sais plus quelle heure il est, nous sommes là, tous les deux et seuls sur le trottoir. Le ciel est d'un gris de plomb qui ne laisse rien deviner. Seul le bruit des vagues au roulement incessant nous situe encore dans une réalité géographique approximative.


J'effleure sa main, rapidement. Je sais sentir à ce simple contact si la soirée s'arrête là, si l'autre me suivra ou me laissera le suivre. C'est drôle, pour une fois, le tressaillement, la chaleur ténue, pourtant ça ne me dit rien, je ne sais pas. Que veut l'idole, que va-t-il faire de moi ?


Il fait si sombre, les dernières lueurs se sont éteintes dans la vitrine derrière nous. L'idole est une ombre de cendre, j'ai froid. Il fait demi-tour, il m'a souri je crois. Un sourire aveugle, je dois… J'ai crié. L'ombre s'est arrêtée. Ma bouche a saisi la sienne et je sens maintenant le sourire invisible.


Le tissu se tend aussitôt à mon entrejambe, mon désir pour l'idole n'a rien de pur. Mes mains commencent à s'affoler, l'une d'elles a saisi sa nuque, l'autre descend le long de la colonne vertébrale, elle est sur ses fesses, je les serre brutalement, mes doigts s'enfoncent presque dans la chair, les images m'assaillent, celles d'une verge tendue à la peau translucide, d'un gland luisant de désir dont le rose évanescent tiendrait les promesses du corps, et…


Il m'a repoussé, violemment, j'ai presque failli tomber. Il me retient par le bras, ses yeux sont glacés, ils sont le froid qui m'assaille depuis que mon corps a quitté le sien. Sa bouche sourit toujours. « Pas ici… », ai-je entendu dans un souffle.


Alors nous marchons. Je n'ose plus toucher autre chose que le bout de ses doigts. L'idole me tient à distance. Bien sûr il n'est pas question de poser la triviale question. On ira où il veut, il décide. Je suis ivre, ivre d'alcool et d'admiration incontinente.


Nous rejoignons le bitume et les réverbères. Les rues de la ville s'étirent autour de nous, labyrinthe dessiné au graphite dans lequel je ne cherche pas à m'orienter. Cette nuit est hors du temps. Gabriel me mène de son pas léger. Il s'arrête devant la porte vitrée d'un immeuble, tape rapidement un code. Il ne sourit plus. Tous ses traits sont figés, la lueur grisâtre des éclairages artificiels n'y est pour rien. Je tends simplement mon visage vers le sien, mon corps est loin. Et soudain… oui, contre toute attente, c'est sa main qui a saisi ma verge dressée à travers le tissu, ma surprise est telle que je mets brutalement un terme au baiser. Il sourit ? Non, c'est plutôt une sorte de rictus étrange qui a traversé les lignes de sa bouche…


Il a poussé la porte, nous montons. Il est passé devant. En pareille occasion, mes yeux traînent lubriquement sur les fesses de l'objet convoité.


Gabriel n'est pas un objet.


Troisième étage. Whisky encore, meilleur que celui du bar évidemment. Je ne cherche plus à compter les paliers de l'ivresse. L'idole est debout, le regard fixe. Est-ce qu'il me voit ? Je ne sais que dire, m'approche à pas lents. Il va bien falloir entrer dans le vif du sujet, je suis moi-même étonné du temps que nous avons déjà mutuellement consacré à cette conquête, ce n'est pas l'usage, pas le mien en tous les cas…


Gabriel me domine de son visage à la perfection brute. La distance est toujours là, que lui seul est autorisé à franchir. Il défait les boutons de ma chemise, muet toujours, caresse les poils du torse, lentement, entortille, palpe la chair, lèche la sueur, sent. L'excitation monte, il ne se passe presque rien. De ses doigts d'expert, il se débarrasse rapidement de la ceinture, entoure mon cul qu'il pétrit doucement, son regard ne quitte pas le mien, il écarte mes bras pour empêcher mes mains de fouiller son corps. J'obéis. Presque rien. La tension seulement, il effleure mon sexe gonflé, un spasme contracte mes entrailles quand je sens son doigt me pénétrer. Jamais mon désir n'a été aussi violent. Sa bouche est sur ma verge soudain. La chaude humidité m'enserre. Je jouis sans contrôle.


Je mets quelques secondes à reprendre mes esprits. Je suis à genoux au milieu du salon, à moitié dénudé, tout a été si vite, si vite… C'est la honte peut-être qui devrait m'étourdir, mais je sens, je crois que j'ai, à mon insu, répondu aux attentes de l'idole. Maîtrise totale. Parfaite. Mais il m'a échappé aussi sûrement que je lui ai appartenu. Je le veux encore.


Il est devant moi, assis sur un canapé, se ressert un verre en souriant. Sourire impénétrable toujours. Qui m'excède immédiatement. Sa beauté n'aura rien d'impénétrable. On ne peut pas en rester là.


– Attends, attends, pas si vite…

Je veux te voir, te voir nu, jouir de ton corps tout entier !


Gabriel s'est dressé devant moi, brusquement. Il ne dit rien, recule lentement vers le centre du salon. Je l'observe, interloqué. La veste en toile est déjà sur le sol, ses doigts défont un à un les boutons de la chemise. Son torse est tel que je le voulais, sa peau, le fin duvet mordoré sur des formes viriles parfaites. Il ne jette pas ses vêtements, les laisse tomber simplement, ne cherche visiblement à mettre aucune grâce dans ce strip-tease étrange. Le pantalon, les chaussures, les chaussettes. Il se déshabille comme s'il était seul, sans pudeur, sans érotisme aucun. Le slip enfin.


Je tends la main vers mon verre. L'alcool est fort, retient mon émotion dans ma gorge. Gabriel est nu et son sexe est celui d'une femme.


« L'oiseau que tu croyais surprendre »…


 
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   Anonyme   
12/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Deux effets de surprise dans ce texte. le premier quand on se rend compte que le narrateur n'est pas une femme mais un homme, gay qui plus est. Le second avec "l'idole" qui se révèle au final une sorte d'androgyne.

Le premier effet est bien réussi, juste, et l'on mesure l'attirance du narrateur pour la gente masculine. J'ai d'ailleurs été bluffé, persuadé au début que c'était une femme qui parlait tant son désir me semblait évocateur.
Par contre la pirouette de la fin ne me plaît pas, m'apparait excessive et inutile.

La rencontre était finement décrite, intéressante, pourquoi la faire sombrer dans la surenchêre ? On dirait que vous avez eu peur de la banalité, que vous avez cherché à provoquer le lecteur avec un artifice de scénario.

A mon avis c'est une erreur car vous êtes allé trop loin et on n'y croit plus. D'autant qu'il est possible de se tromper sur le genre d'un transsexuel dans le sens homme/femme, mais l'inverse permettez-moi d'en douter ! Surtout quand la femme (Gabriel) a "la barbe taillée en un fin liseré qui souligne l'ovale du visage".

Le style est propre, soigné, et agréable à parcourir.

   JulieV   
27/4/2013
Commentaire modéré

   Lariviere   
26/4/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour JulieV,

Au début, j'étais déçu de ne pas être le prototype exact (car en effet, je ne le suis pas...) du personnage principal et puis, par la suite, je dois avouer que ca m'a beaucoup moins gêné...

Sérieusement, c'est vrai que l'intrigue sur l'ambiguïté des sexes n'est pas très originale en ce moment sur oniris : c'est le deuxième texte en peu de temps que je lis sur le sujet...

Sur ce texte, on reste encore malheureusement en surface des choses, bien que l'insertion de "Carmen" en espèce de "Gimmick" psychologique soit une bonne chose de l'auteur pour mettre un peu de densité dans les désirs et le moi-agissant de son personnage. En revanche, je ne pense pas que l'idée de l'auteur de monter cette double intrigue sur le même élément de son récit, soit une bonne idée, surtout sur un format aussi court qu'une nouvelle... !

Par contre, si l'auteur tient à cette intrigue un peu rocambolesque, je peux me permettre de suggérer une piste de ré-écriture : Au début du récit, le personnage principal est assis à la terrasse d'un café en train de lire... Pourquoi ne pas superposer un personnage qui vit en tant qu'auteur dans une histoire où il est lui même un personnage aussi ( Vous me suivez ?...)... Je pense que ça peut être une piste à explorer pour améliorer la percussion de l'intrigue et la rendre acceptable en la présentant elle même comme un élément fictif, sorti de l'imagination d'un écrivain, lui même contrarié par ce genre de pulsions refoulés (par exemple...)... Oui, je sais, je vais loin... Ensuite, c'est à l'auteur de voir !...

Sur l'écriture, je dirais quand même que j'ai trouvé ça pas plutôt pas mal... En tous cas suffisamment lisible pour accrocher jusqu'au bout de l'histoire. L'allusion à Carmen en parallèle, comme un guide ligne psychologique du personnage pour le récit me convient bien. Il y a de bonnes articulations, c'est suffisamment fluide et le style plutôt sobre est assez puissant et fouillé pour véhiculer des images et un certain intérêt à la lecture.

Le seul bémol sur l'écriture, mais c'est peut être juste un ressenti personnel, c'est d'avoir eu l'impression que le fonctionnement psychique et les aspirations du personnage sont plutôt de type féminin... Alors, c'est peut être voulu, mais je ne crois pas. Pourtant, une personnalité féminine est largement différente dans sa construction d'une personnalité "efféminé" ou homosexuelle, dans ses désirs sexuels et donc aussi dans sa psyché... Etant donné que le lecteur est en contact permanent avec ce moi intérieur du personnage (construction narrative en monologue intérieur : ce qu'on appellerait en langage ciné : tourner en caméra subjective...), j'aurais aimé voir "l'intérieur" du personnage construit de façon plus subtile, peut être plus ambigu aussi...

Pour résumer, je dirais qu'il y a mieux à faire avec ce texte : soit en simplifiant l'intrigue trop compliqué pour un format aussi court, soit en "compléxifiant" la structure, avec une histoire dans l'histoire, par exemple... Mais ça, ce n'est qu'une piste très subjective...

Je souhaite bonne continuation à l'auteur !

   Acratopege   
26/4/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Cette nouvelle ne m'a pas subjugué. En la lisant, je me suis trouvé à la limite de l'ennui. Je crois que c'est une question de rythme, trop contourné pour une rencontre-éclair. Un peu comme un coup de foudre dont on décrirait longuement toutes les lueurs en perdant de vue le choc, la soudaineté. Et puis je n'ai pas trouvé excitantes les allusions érotiques. Tristes, plutôt, sans joie, faites d'excitation sans amour. Mais si c'est ce que vous vouliez évoquer, l'attirance sans amour, l'excitation sans connaître l'autre, la banalité du désir, alors votre texte est réussi.
Quant à l'ambiguité sexuelle des protagonistes, elle me semble compliquer inutilement le tableau. Dans Carmen, qui se déroule à l'arrière-plan, tout est clair, même si le héros masculin paraît un peu efféminé.

   brabant   
26/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour JulieV,


Bon je n'ai pas lu, volontairement, votre intervention ci-après, pour ne pas fausser ma lecture, mon jugement (ou au contraire fausser tout cela) Je m'en vais la lire maintenant que j'ai terminé la nouvelle et composé mon com.

Il me semble avoir déjà lu et commenté ce texte que vous avez sans doute remanié, je ne vais donc pas en faire une analyse détaillée.

- c'est une bonne idée que de le ponctuer par des citations de "Carmen".
Bien sûr à cause de son ambiguïté il n'atteint pas à l'emphase d'un opéra. L'opéra ne s'embarrasse ni ne s'encombre de nuances.
- 'Il va bien falloir entrer dans le vif du sujet" me semble d'un satané humour involontaire :)

Une femme pour... ne pas conclure ; dans l'autre texte on concluait sur des amours parallèles (à moins, et c'est le plus probable, que je n'affabule)

Les deux histoires, s'il y en a deux, me plairaient également ; mais je crois que j'avais occulté votre fin. Je suis inquiet quant à ce que cela pourrait impliquer quant à ma propre personnalité. Nooon !


Edition :
Je suis allé lire votre intervention. Ah oui, c'est compliqué. Une trans pas totalement aboutie ; ça en fait des directions et des problématiques ça ! Dans l'état je préfère m'en tenir à mon com :) et ça reste TB.

   Palimpseste   
29/4/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'avais commenté ce texte lors d'un premier passage en EL, si mes souvenirs sont bons. Ma première impression n'était pas très positive, la seconde sera meilleure mais quand même réservée.

C'est d'autant plus dommage qu'on a eu droit à un texte de la même trame il y a peu avec une stagiaire. Utiliser les ambiguités sexuelles dans un texte est non seulement difficile d'un point de vue qualité, mais également presqu'impossible pour faire "original"...

Côté écriture, c'est plutôt bien. Bon rythme et phrases bien amenée. Les personnages sont bien placés. De ce côté, c'est un bon boulot.

Bonne continuation.


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