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Réalisme/Historique
kass : Tu vas te taire, oui ?
 Publié le 09/04/18  -  5 commentaires  -  13721 caractères  -  97 lectures    Autres textes du même auteur

Un homme, une femme et la nuit... aussi simple que ça.


Tu vas te taire, oui ?


Aadjou pleurait.

Au loin, l’étendue des roches semblait geindre en écho sous la vaste étendue de neige qui couvrait la montagne. Tout près, au-dessus du toit en bois de la hutte, un vent à faire émietter les corps soufflait dans l’immense vide sombre, et se mêlait aux larmes qui coulaient en cascade dans la vallée escarpée qui sommeillait profondément.

Assou, son mari, regardait le petit couteau ensanglanté, hébété. Un soupir sortit de sa bouche, suivi juste après d’un long cri, qui ébranla tout son corps. Il s’affaissa lentement sur le sol, rampa quelques mètres, et se recroquevilla dans un coin entre le poêle et le mur.

Des flammes brillantes se reflétèrent sur son visage noirci par la saleté accumulée par un long oubli. Un visage qu’une rage mal contenue creusait. Il jeta un regard à sa femme effondrée dont le sang avait arrosé le sol. Il s’en détourna aussitôt, effrayé. Des hommes habillés de bleu et portant des ceintures noires d’où pendaient des matraques lui apparurent dans le brouillard qui voilait ses yeux arrondis de peur. Des hommes d’un autre monde. Il les voyait avancer vers lui d’un pas alerte, l’agripper par la capuche de sa djellaba et lui lancer au visage des mots qu’il ne comprenait pas, ponctués par une série de gifles violentes.

Assou était un homme courageux et téméraire de la famille des bergers des hautes cimes, un nomade endurci en compagnie de son troupeau de chèvres. Il avait la solidité du granite, ressemblait à un bloc consistant d’argile cuite, vif et piquant comme une feuille de xérophyte épineuse des montagnes. Un homme heureux dans les hauteurs solitaires qui l’avaient apprivoisé. Le monde pouvait venir jusqu’à lui si ça lui chantait, cela ne changerait rien dans le cours des choses. Son univers se résumait à sa femme, à son mulet, à ses chèvres et à l’immense étendue qui l’entourait de partout.

« Non, je ne supporterai pas de les voir débouler chez moi », se dit-il. D’un bond il se mit debout et, par la seule force de son bras droit, il souleva la femme et la mit sur son épaule telle une chevrette. Il s’attarda un bref moment tendant l’oreille. Car cette fois-ci, ce sont les habitants du douar au pied de la montagne qui lui apparurent chuchotants, cachés par les arbres ombragés près des sentiers étroits. Il entendit presque leurs rires et leurs propos moqueurs pleuvoir sur lui : «Tu portes ta compagne sur ton dos, maintenant ! Quelle honte ! Oh ! Mais qu’est-ce que tu lui as fait ? ». « Et les autres sont sûrement en route à l’heure qu’il est ! » supposa-t-il. « Rien ne leur échappe. Ils ne sont pas venus l’hiver dernier quand les loups affamés ont dévoré mon troupeau ! Là, ils ne se gêneront pas. » Mais rien ne survint. Il secoua sa tête pour faire disparaître un début de vertige. Puis il donna un solide coup de pied dans la porte qui s’étala carrément à l’extérieur. Il l’enjamba.

Il n’y avait personne sur le chemin. Un orage nocturne tonnait, cette éternelle fête hivernale de montagne semblait le contrarier. « Arriverai-je à temps ? » se demandait-il tout en écoutant des gémissements entrecoupés de petits silences derrière son épaule. Il descendit un monticule abrupt, glissa sur des roches lisses dressées comme de petites murailles, piétina les pierrailles sur les chemins obscurs. Les gémissements se faisaient entendre lors de chaque montée, s’estompaient après chaque descente. Il transpirait. Lui, qui n’avait jamais sué de sa vie, le voilà mouillé à cause de ces questions qui tourbillonnaient dans sa tête et bouleversaient sa quiétude. Il lui semblait que sa marge de liberté diminuait de plus en plus, qu’il se rapetissait à mesure qu’il s’approchait du centre du chef-lieu.

Il se parlait à lui-même dans cet océan d’obscurité, de neige, de vent, de froid, de pierres et d’épines. « Peu m’importe si tu meurs ! Tu as toujours été sotte et faible. Comment vais-je me débrouiller maintenant, hein, dis ? »

« Ah ! les femmes, il y en a tant au grand marché annuel, jeunes et vierges, je n’aurai que l’embarras du choix. Tout le temps malade, à peine si tu tenais debout deux jours de suite. Regarde la femme de mon frère ! Solide comme un roc, elle fait tout : elle amène l’eau de l’oued et le bois de la forêt, toujours sur le dos ; elle conduit les chèvres aux pâturages ; en plus, sa croupe est aussi grosse que celle d’une mule ! »

« Assez ! Arrête de gémir ? Ne te suffit-il pas de m’avoir ruiné. Tfouu… et cette satanée neige qui ne facilite rien ! Tu m’as fait perdre la tête… J’ai oublié mon burnous et ma torche… Si tu n’arrêtes pas, je te jetterai dans l’oued. »

Il prit peur subitement. La vision des hommes en tenue bleue refit surface devant ses yeux. « Ils vont sûrement me jeter en prison ! Ils auront leur revanche. J’ai refusé de contribuer à la reconstruction de la route construite par mon défunt père et les gens du bled, le dos plié sous les cravaches des colons français ! Qu’est-ce qu’ils font, eux ? Empocher l’argent alloué au budget communal, c’est connu ! Merde, qu’est-ce que je dis là ! Mais arrête de gémir bon sang !!! »

La sueur coulait abondamment sur tout son corps et le vent froid le fouettait de plus belle. Il sentit la charge noire sur son épaule toute frigorifiée contre sa djellaba. La femme portait sa souffrance froide en silence.

« Qu’as-tu fait Assou ? Tu as oublié que c’est cette même fille qui t’a offert ses petites pommes arrondies d’adolescente gaie et joyeuse dans la forêt lointaine ! Tu as oublié les vers d’Ahidous que tu lui chantais louant la beauté de ses yeux pendant les jours printaniers sous les peupliers, près des sources luisantes ! Elle, qui a brodé avec du fil argenté cette ceinture qui orne ton sac ! Tu as la mémoire bien courte !!! »

Le temps devint soudain plus tempétueux, et une impérieuse colère le prit à la gorge. Il injuria la nuit profonde nichée dans le creux des vallées cachées et étalée sur les sommets fuyants. Il donna des coups de pied à gauche et à droite tout en se dirigeant à grands pas vers la place du marché. Mais il lui fallait traverser le fleuve bruyant qui charriait des pierres et du bois. Il s’arrêta et parut réfléchir. « Oh ! il ne manquait plus que ça ! » se dit-il. Il releva le bas de sa djellaba, la retroussa jusqu’aux genoux, puis affronta le flux d’eau et entreprit de marcher en zigzaguant. L’eau lui arrivait jusqu’au torse. À un moment, il trembla, chancela et la charge lui tomba de l’épaule, plongea dans l’eau qui la cacha un instant. Aadjou se réveilla soudainement et commença à battre des bras et des jambes, luttant contre l’eau. « Ah ! tu n’es pas encore morte. » Il se précipita et saisit ses bras fermement. Elle ressemblait à un sac trempé. Ancrant solidement ses jambes dans le lit du fleuve, il la contempla quelques secondes. Elle ne bougeait plus. « Te voilà morte de nouveau ! » cria-t-il. Il la souleva et la cala contre son cou. Elle geignit de plus belle. En deux grands pas, il atteignit la berge. Ils arrivèrent enfin près de la porte extérieure du marché.

« Assez ! On est arrivés. »

Assou pénétra et s’arrêta au milieu de la place où régnaient le silence et le vide pour reprendre ses forces. Le marché ressemblait à un trou sombre entouré de sommets telles d’infinies parois. Un seul poteau de lumière diffusait une lueur tremblante et faible à tel point que l’on n’y voyait presque rien. Les petites portes des boutiques fermées avaient l’air de grands yeux couverts par une pénombre poudreuse. Les arbres, nombreux mais nus, ressemblaient à des fantômes. Il avança d’un pas lent et lourd sentant tout à coup des frissons le gagner tout entier. La neige ne facilita pas sa démarche. Il fut traversé par cette peur qui le saisit les rares fois où il se trouvait contraint à venir ici. Il scruta silencieusement la cabine du mokhazni endormi s’appuyant sur son fusil. Il lui jeta un regard hostile et se hâta de le dépasser. Il marcha à grandes enjambées, ses chaussures en plastique cassant légèrement le silence mortuaire de la place. Puis il entendit Aadjou gémir, se réveillant de sa mort momentanée. « Tais-toi imbécile, tu vas réveiller tout le monde ! » Il attira sa tête vers lui et plaqua son visage contre lui lui fermant la bouche. Il sentit un liquide couler entre sa djellaba et sa peau. « Du sang ou de la sueur ? » se demanda-t-il. Il haussa les épaules et courut vers le dispensaire. C’était un bâtiment blanc au toit en tuiles rouges que les colons français avaient construit jadis. Il frappa à la porte plusieurs fois sans réponse. Il se mit à cogner de plus en plus fort. Une petite lampe extérieure s’alluma enfin. Assour poussa la porte d’un coup de hanche. Elle s’ouvrit. Il jeta Aadjou sur le plancher tout en criant :


– Faites vite, s’il vous plaît !

– Qu’est-ce qui se passe ? dit une infirmière en chemise de nuit en se frottant les yeux des deux mains.


Soudain, elle recula.


– Qu’est-ce qu’elle a ?

– Elle est blessée, faites quelque chose, sauvez-la, je vous en prie !

– Quoi ? Vous êtes fou !

– S’il vous plaît, pendant qu’il fait encore nuit. Je ne veux pas que l’on nous voie, cria-t-il apeuré.

– Ça ne va pas là ! Il faut l’emmener à l’hôpital !

– Vous croyez que j’ai un 4×4 ou quoi ? On est à une demi-journée de la ville, et vous savez aussi bien que moi que la route est en terre battue !!! En plus, il neige et pas de camion en vue !


Il déversa ce flot de paroles d’un coup. Juste après, il sentit une immense fatigue parcourir ses jambes, s’appuya contre la porte et se tut. Il prit de la chtoukia dans une poche au fond de sa djellaba et l’enroula dans un papier qui sert à envelopper les pains de sucre. Il prépara une minuscule cigarette qu’il alluma.

L’infirmière les regarda tour à tour.


– Mais je n’ai pas ce qu’il faut pour ces cas-là ! dit-elle presque furieuse.

– Et pourquoi vous êtes ici alors ! lui répondit-il.


Elle ne répondit pas. Elle se pencha sur Aadjou qui gémit faiblement et examina son cou. Elle constata qu’elle ne le faisait que lorsque sa tête se trouvait penchée sur sa poitrine, elle criait alors : « Inghayi, inghayi » (Il m’a tuée, il m’a tuée).


– Que dois-je faire, quoi ? se dit la jeune femme se parlant à elle-même.


Puis se tournant vers Assou :


– C’est un crime que vous avez commis là ! Il faut prévenir le caïdat (l’autorité locale) !


Assou sursauta, avança honteux et supplia :


– C’est nécessaire ?

– Bien sûr, elle est presque morte !


Assou avala le bout de sa cigarette éteinte depuis longtemps. Il le recracha, écœuré.


– Faites quelque chose s’il vous plaît ! Je vous en supplie ! implora-t-il humblement.


Elle le regarda pendant un moment, puis scruta l’extérieur. Tout était blanc de neige. Elle haussa les épaules, disparut dans un petit réduit au fond et revint avec une aiguille, du fil, du coton et de l’alcool. Elle fit stériliser l’aiguille sur le feu de la cheminée. Elle retroussa ses lèvres en disant : « Vous êtes tous des imbéciles et des vauriens ! »


Elle injuria le monde entier. Puis elle commença à coudre la blessure dans le sac jeté devant elle en grelottant de froid. Les deux femmes tremblotèrent. Aadjou hurla de plus belle. À la fin, elle cria de vive voix : « Inghayi, il m’a tuééééée ! »

L’infirmière se tourna vers Assou assis le dos collé au mur.


– Pourquoi vous lui avez fait ça ? lui dit-elle.

– …

– Pourquoi ?

– …

– Parlez connard ! lui intima-t-elle en flanquant un coup de pied assourdissant dans ses chaussures en plastique.

– Je ne voulais pas, je vous jure. J’ai perdu le contrôle, répliqua-t-il en regardant sa femme de biais voyant que ses paupières bougeaient faiblement.

– Qu’est-ce qu’elle vous a fait ?

– Elle a tué le mulet.

– Quoi ???

– Je vous jure que je ne voulais pas lui faire du mal. J’avais le couteau dans la main, je coupais des feuilles de tabac quand elle m’a informé que le mulet était mort. Elle l’a tué à coups de pierres dans le cou. Je l’ai lancé comme ça et il l’a blessée au cou. Je vous jure que c’est la vérité même si elle n’est qu’une…

– Qu’une quoi ???


Il ne finit pas sa phrase. Pour la première fois depuis qu’il était entré dans le bâtiment blanc, il fut ébahi de la voir debout devant lui avec son corps impressionnant de femme dodue, habillée d’une légère chemise de nuit qui ne cachait que légèrement ses charmes intimes. Une femme solitaire dans un lointain dispensaire de montagne. Un corps plantureux, un beau visage, des yeux endormis mais expressifs qui dénotaient une forte personnalité et du défi. « Un beau morceau de femelle. » Il reprit ses esprits et dit d’une voix tremblante :


– Non rien.


La fatigue le gagna de nouveau. Il eut l’air triste. L’infirmière le regarda attentivement, affaissé sur le sol, minable, le dos courbé. Elle se tourna vers la femme enveloppée de noir qui commençait à respirer calmement dans cette nuit froide.


– Emmenez-la et allez-vous-en tant qu’il fait encore nuit !


Ses yeux s’arrondirent d’étonnement et la gratitude éclaira son visage. Sans attendre une seconde, il se mit debout et se précipita pour agripper sa femme et la porter comme avant. « C’est incroyable », se dit-il.


– Merci, merci beaucoup ! Je vous apporterai du bois de chauffage pendant tout l’hiver…

– Bien sûr ! Et par quel moyen imbécile ?


Il la regarda durant de longues secondes. Il la sentit plus proche, si chaleureuse en ce temps de froid. Il se secoua ne comprenant pas bien ce qu’il lui était arrivé en cette nuit inhabituelle.

Enfin, il caressa doucement le visage de sa femme enfoui au creux de son épaule, devenu paisible et rasséréné, et il partit en silence.



Douar : une sorte de petit village.

Mokhazni : vigile des forces auxiliaires.

Chtoukia : tabac local.



 
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   vb   
13/3/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai trouvé ce texte intéressant. La relation homme-femme me semble bien traitée. Je ne sais pas où les choses se passent mais j'imagine dans un désert de l'Atlas un peu comme dans la première scène de Babel d'Inaritu avec Brad Pitt. J'ai surtout bien aimé comme le mari traite sa femme. Ce n'est en fait pas très différent de la manière dont traitaient mes grands-pères mes grands-mères respectives. J'ai apprécié l'absence de jugement de la part de l'auteur bien que l'attittude de l'infirmière soit révélatrice de son opinion. L'absence de "happy end" m'a aussi beaucoup plu.

Par contre j'ai trouvé l'écriture très maladroite. À mon goût trop d'adjectifs (petit, abrupt, lisse, obscur...) et de mots superflus ("par une série", "consistant", "des montagnes", "de partout").
Des images un peu lourdes qui s'entrechoquent et qui, à mon avis, ne sont pas apropriées (p.ex.: "faire émietter les corps", "saleté accumulée par un long oubli", "un pas alerte", "arbres ombragés" - la nuit? -, "pleuvoir sur lui", "mouillé à causes des questions" - n'est-ce pas plutôt à cause de l'effort ou de la neige? -, "océan d'obscurité", "souffrance froide en silence", "poteau de lumière")

Certaines scènes sont aussi difficile à imaginer :
"J'ai refusé ... francais" me semble un peu long et trop structuré pour le monologue interne d'un berger en cavale.
"il la contempla quelques secondes" Comment peut-il la contempler dans ce torrent glacial?"
"la neige ne falicita pas sa démarche" Au milieu du village alors qu'il vient de dévaler de la montagne avec une femme sur le dos.

   Louison   
22/3/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Une histoire qui se lit bien, mais une fin un peu précipitée, qui manque de crédibilité. La presque morte s'en tire plutôt pas mal malgré le froid, le fleuve, la blessure ... Elle n'est pas rancunière, mais ça c'est l'histoire, donc pourquoi pas.

Malgré cela, j'ai passé un bon moment de lecture.

   hersen   
26/3/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte d'une humanité extraordinaire, la vie d'un couple (peut-être au Maghreb ? ). La narration, qui quelquefois peut paraître un peu maladroite, est de la vérité de ceux qui ne s'embarrassent pas d'artifices pour raconter ce qu'est la vie. La vraie vie, de lui, d'elle, d'eux, de ces gens dont on ne parle jamais ; le décor, l'envers du décor pour beaucoup, de ce que l'on ne soupçonne pas, est fort bien planté, je n'ai aucun mal à suivre cet homme qui porte sa femme sur son dos pour la sauver, après lui avoir mis un coup de couteau ; Pour un mulet. Mais qui peut juger, qui sait vraiment ce que représente un mulet ? Même si l'homme, comme il le dit, pourrait aller au marché racheter une femme si celle-ci mourrait, il fait ce qu'il peut pour la sauver. Il n'est ni bon ni mauvais, il mène sa vie de bon bougre comme on la lui a enseignée.

« Lui, qui n’avait jamais sué de sa vie, le voilà mouillé à cause de ces questions qui tourbillonnaient dans sa tête et bouleversaient sa quiétude »

Des phrases comme celles-ci sont un éclairage. Il se pose lui aussi des questions ; Il n'a pas toutes les réponses, lui non plus.

Je prends ce texte comme un témoignage de ce qu'est la vie ailleurs, que nous nous gardons bien de soupçonner car c'est dérangeant, selon nos critères.

En lisant ce texte, et c'est sans doute pour cela que je l'aime autant, je me retrouve devant des situations qui m'ont laissée sans voix, lors de mes voyages de bourlingueuse. Des choses insoupçonnées pour une occidentale éduquée aux principes de la démocratie et de l'égalité pour tous.

Un texte qui m'émeut beaucoup par son humanité.

   Anonyme   
9/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Bof ! est le premier mot qui m'est venu après avoir lu cette courte nouvelle.
D'abord, il m' a fallu lire et relire plusieurs fois le début bien confus
pour comprendre qui avait planté qui.
Une fois qu'on a compris, le récit s'améliore nettement et les sombres pensées du mari, comme les détails de l'environnement sont bien décrits.
Des pratiques d'un autre âge sont évoquées dans cette nouvelle.
La réaction de l'homme devant la mort de son mulet montre
parfaitement l'importance de la bête dans ces villages pauvres
et éloignés.

   Eva-Naissante   
14/4/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Le rapport entre l'immensité de l'espace dans lequel se déroule cette histoire et l'intimité des sujets qui demeurent, presque tout du long, collés l'un contre l'autre, est mis en lumière par une description détaillée des paysages - une description de l'espace permettant de mieux comprendre cette histoire.

S'agissant du temps, la course effrénée d'Assou pour sauver cette femme qu'il aime finalement à sa manière, est touchante, poignante parfois lorsqu'elle manque de lui faire perdre la raison. Le rythme fait sens.

La perspective utilisée permet tout à la fois de voir cette histoire se dérouler et de la comprendre, le narrateur, omniscient, nous ouvre la porte des pensées d'Assou.

Certaines phrases pourraient, mais c'est un avis très personnel, être formulées différemment sans pour autant perdre de leur intensité, celle-ci par exemple : "Tout près, au-dessus du toit en bois de la hutte, un vent à faire émietter les corps soufflait dans l’immense vide sombre, et se mêlait aux larmes qui coulaient en cascade dans la vallée escarpée qui sommeillait profondément." qui est très belle mais contient beaucoup de choses...

Votre texte m'a touché, j'ai dû le relire deux ou trois fois, mais il m'a plu.

Au plaisir de vous relire,

Eva-N.


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