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Fantastique/Merveilleux
Lariviere : Image en miroir
 Publié le 23/10/20  -  16 commentaires  -  6190 caractères  -  162 lectures    Autres textes du même auteur

“Tyger Tyger, burning bright, 
In the forests of the night ; 
What immortal hand or eye, 
Could (frame retiré) thy fearful symmetry?”


“The Tyger” W.Blake.


Image en miroir


Au début, je jouais… j’étais une astronaute dans le jardin, il y avait des coccinelles et je me suis envolée dans la fusée et je regardais les petites fleurs qui devenaient minuscules, elles étaient de toutes les couleurs, mais j’avais oublié de prendre la carte du ciel à la maison, et je ne pouvais pas partir dans les étoiles sans la carte, parce qu’après c’est difficile de revenir de tout là-haut et puis de retrouver la maison, alors je suis revenue sur la Terre ; il y avait des abeilles qui butinaient les fleurs et qui faisaient des dessins et des ronds tout autour des fleurs, il y avait aussi les petites bêtes, tu sais les petites bêtes vertes qui brillent dans la nuit et qui sont comme des petits vers, et il y avait des papillons, mais ils étaient bizarres, parce qu’ils étaient électriques et ils étaient géants, même plus gros que celui qui était rentré dans la bibliothèque l’autre jour quand il faisait chaud et qu’on avait laissé la fenêtre ouverte et qui a fait peur à maman et ensuite ils se sont envolés, avec leurs grandes ailes, ils étaient tout bleus et ils faisaient comme des étincelles dans le ciel et au début il y en avait juste deux ou trois, mais après ils ont commencé à venir de partout, et ils sortaient de dessous la terre, et puis il y en avait des milliers, des milliards, et ils volaient tout autour de ma tête, alors, j’ai eu peur moi aussi, et c’est là que le tigre il est arrivé, il était énorme et tout blanc, avec de gros yeux rouges et des pattes géantes comme celles des araignées dans le grenier et il avait des dents qui brillaient comme celui du cirque à la télévision, sauf que là, le tigre il était vraiment méchant et il voulait me manger, et moi je courais, mais il m’a rattrapée ; il m’a sauté dessus alors j’ai essayé de le taper pour me défendre, mais il était trop gros ; il a ouvert une grosse bouche, et dedans sa bouche on ne pouvait pas voir parce que c’était tout noir, comme dans le puits de tonton, et il y avait juste ses dents et sa grosse langue pour me manger alors je me suis défendue et j’ai réussi à m’échapper, je courais vite, mais lui il était plus rapide et il a bondi pour me sauter dessus avec ses griffes, et puis il m’a mordue et ça saignait parce qu’après il m’a attrapée et il essayait de me manger tout le bras, jusqu'à l’épaule, et il voulait m’amener avec lui et alors j’ai pleuré, parce que j’avais très peur, et c’est à ce moment que la fée est arrivée ; c’était une fée mais elle n’avait pas sa baguette magique, elle avait de longs cheveux bleus qui bougeaient dans le vent comme les vagues de la mer et une robe verte qui brillait comme les écailles des poissons, et aussi elle avait de longues oreilles avec des pointes au bout comme dans le livre de Celia avec les choses magiques de la forêt, alors quand elle a vu que je pleurais et que j’avais mal, elle est venue m’aider et elle a donné des coups de poing au tigre, elle l’a tapé et elle lui a cassé ses grosses dents pointues et il m’a lâchée et je me suis mise à courir, très vite, avec les papillons qui étaient revenus et qui volaient partout en clignotant comme sur les voitures de pompiers qui sont venus pour chercher maman, et au bout d’un couloir il y avait une porte toute noire et au moment où le tigre allait me rattraper, j’ai ouvert la porte et je la lui ai refermée sur son museau, il essayait d’entrer en donnant des coups de griffes dans la porte, et je l’entendais de l’autre côté et moi je forçais pour pas qu’il arrive à ouvrir et après j’ai regardé ma main et je me suis réveillée…


Le jour se lève, péniblement… La lumière commence à peine à filtrer, doucement, faiblement, par la grande baie vitrée du salon. Sur la table s’étalent quelques feutres. La plupart n’ont plus de bouchons… Ma fille lève son visage en ma direction ; elle sort la tête du dessin qu’elle était en train de faire, tout en me racontant sans s’en rendre vraiment compte son cauchemar… Dans un crissement des barreaux de bois, elle descend de la chaise, maladroitement, mais rapidement, comme le font les enfants, en se laissant glisser un petit peu, car les enfants de son âge n’ont pas assez de mains pour attraper le monde, les deux qu’ils possèdent sont toujours trop chargées, toujours trop petites pour saisir les choses et les appréhender vraiment… Dans les siennes : un doudou, plusieurs feutres, une feuille de papier dessinée. Dehors, c’est encore l’hiver… la gelée s’accroche mais s’efface doucement… Les premiers rayons de soleil percent timidement le ciel chargé d’une brume qui hésite à se dissiper… Je regarde ma fille. Je lis sur son visage la joie qui éclaire ses yeux et son sourire quand elle veut me montrer quelque chose dont elle est fière… Je lui souris, à mon tour, pour répondre à son sourire et pour l’encourager… Elle s’avance…


– Regarde papa, le dessin que j’ai fait !…

– Ah oui !… Il est très beau… Mais c’est quoi ?…

– C’est un gros cœur…

– Un gros cœur !… C’est pour moi ?…

– Non… C’est pour maman !…

– Eh bien, elle va être très contente !…

– Oui… Et c’est quand qu’elle rentre à la maison déjà ?…

– Je crois que tu me le demandes toutes les minutes depuis hier : elle sort de l’hôpital demain matin… Comme ça tu pourras lui donner ton dessin toi-même !…

– Papa ?…

– Oui, mon cœur ?…

– Comment ça se fait que quand on se fait mal dans le cœur, ça fait mal dans le bras ?…

– C’est comme ça… C’est la circulation sanguine !

– La circulation sanguine, c’est comme l’orange ?…

– Comme l’orange ?…

– Oui, comme l’orange… Tu sais, l’orange qui pique ?

– Ah oui !… Tu veux dire… comme l’orange sanguine ?…

– Oui…

– Un petit peu… Mais c’est surtout pour que le sang passe dans le corps et ça, c’est grâce au cœur qui est comme une pompe…

– Comme la pompe de la piscine ?

– Oui, comme la pompe de la piscine…

– Oui, en fait je sais, parce que la maîtresse elle nous a expliqué à l’école… Dis, papa ?…

– Oui ?…

– Mais maman, elle est guérie maintenant ?…

– Oui, maintenant, elle est guérie, mon cœur !…


........................................

“Frowning, frowning night,

O’er this desart bright

Let thy moon arise

While I close my eyes.”


“The little girl lost” W. Blake.


 
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   Anonyme   
20/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve vraiment réussie la partie cauchemardesque et ai tendance à considérer la suite comme du bavardage ; pas déplaisant mais très en dessous, comme impact, du début. À mon avis, pour faire comprendre la situation sans délayer par trop le texte, vous auriez tout intérêt à sérieusement resserrer le dialogue entre le père et sa fille, dialogue qui, tel quel, affaiblit beaucoup le texte selon moi en penchant vers la mièvrerie. Mon avis, hein !

   IsaD   
20/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce texte me laisse perplexe.

J’ai beaucoup aimé la première partie, lorsque la petite raconte son rêve. Les phrases qui ne s’arrêtent pas et la manière dont vous les avez posées traduisent vraiment bien, je trouve, l’esprit d’un enfant.

C’est après que (pour moi), tout se gâte. La première chose qui m’a interpellée, c’est que la petite est dans une chaise à barreau. Il me semble surprenant qu’elle soit encore dans ce type de chaises qui sont normalement prévues pour des enfants en bas âge. En effet, au vu de son expression verbale, je la vois suffisamment plus âgée. C’est peut-être un détail mais c’est la première chose qui m’a gênée.

Il y a de bien jolies phrases par contre, telle que : «mais rapidement, comme le font les enfants, en se laissant glisser peu à peu, car les enfants de cet âge n’ont pas assez de mains pour attraper le monde.. » Je trouve cela poétique et très beau.

La suite m’a complètement perdue. Je m’attendais, par rapport à la qualité du début, à quelque chose de beaucoup plus profond, même si le sujet abordé dans le dialogue, l’est. J’ai l’impression que vous vous êtes arrêté(e) en cours de chemin. Ce n’était sans doute certainement pas votre intention mais c’est ainsi que je l’ai ressenti.

Dommage car le début m’avait embarquée.

   Alfin   
26/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un instantané bien rendu. La lecture du cauchemar est un peu fastidieuse, avec sa succession de "et". C'est pourtant l'expression du langage enfantin, c'est vrai.

On n'apprend pas grand-chose de la situation, mais c'est charmant.

L'écriture est fine et subtile, j'aime beaucoup le passage "les enfants de son âge n’ont pas assez de mains pour attraper le monde, les deux qu’ils possèdent sont toujours trop chargées, toujours trop petites pour saisir les choses et les appréhender vraiment"

Merci pour le partage !

Alfin en EL

   Donaldo75   
28/9/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Excellent, l’exergue tiré d’un fameux poème de William Blake. Avec une telle introduction à la lecture, cette dernière semble prometteuse et surtout sortir des sentiers battus. Est-ce le cas ?

Le premier paragraphe, très peu ponctué, m’a fait l’impression du chapitre « Vardaman » du roman de William Faulkner « Tandis que j’agonise ». Cette déferlante de mots et d’impressions que seul un enfant peut ressentir s’inscrit à la lecture et lui apporte une profondeur, une dimension qui rend le texte poétique et incarné à la fois. Ce n’est pas facile de réussir une telle prouesse.

Le second paragraphe fait redescendre le lecteur sur Terre et ce n’est pas plus mal parce que les cauchemars ça fait mal aux neurones même pour les adultes. Il exprime bien la vision d’un père pour son enfant. Je me dis qu’il n’a pas eu vent du cauchemar de sa fille mais ce n’est pas plus mal. Le dialogue est réaliste, calme, mignon. Mon taux d’adrénaline est descendu à des niveaux acceptables et je peux de nouveau réfléchir.

La clôture sur un autre poème de William Blake est bien vue car elle permet de garder la tonalité du récit, de son introduction et du cauchemar de la petite fille.

A ma question, la réponse est oui, la promesse est tenue au-delà même de mes espérances. C’est même un des meilleurs textes que j’ai eu l’occasion de lire en catégorie « Nouvelles » depuis longtemps, du moins sur Oniris. Je ne peux qu’en féliciter l’auteur.

   Anonyme   
23/10/2020
Bonjour Larivière,

Je me suis d’abord dit : oh non, encore une histoire de rêve dont on se réveillera !

Et puis, j’ai trouvé intéressante la manière dont le cerveau de la petite fille transforme les éléments de son réel (les araignées du grenier, le cirque à la télévision, le puits de tonton, les voitures de pompiers qui sont venus pour chercher maman).
Je vois ceci comme un exercice de style rendant le processus d’écriture, celui-ci consistant à sélectionner les quelques éléments les plus adaptés pour rendre une atmosphère, des émotions et, tout de même, en suivant une trame de narration, au besoin en transposant ces éléments pour les rendre, non pas factices, mais de nature à marquer mieux l’esprit du lecteur, au plus proche de la réalité émotionnelle initiale quel que soit son support. Ici, le prétexte du rêve permet à la transposition de s’affranchir totalement du réalisme et le caractère naïf du narrateur autorise une trame de narration plus relâchée, représentant mieux le bousculement des émotions.

Alors, forcément, lorsqu’on sort du cauchemar, le texte devient beaucoup plus directement factuel, plus plat, presque ennuyeux, bien qu’il contienne quelques belles formulations comme celle-ci : « les enfants de son âge n’ont pas assez de mains pour attraper le monde ».

   Pouet   
23/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Slt,

pour moi la réussite de ce texte tient pricipalement à la narration du "cauchemar", le langage enfantin se révèlant crédible ce qui n'est pas simple à réaliser.

J'aime bien aussi le petit paragraphe du dessous, notamment ce passage:

"Dans un crissement des barreaux de bois, elle descend de la chaise, maladroitement, mais rapidement, comme le font les enfants, en se laissant glisser un petit peu, car les enfants de son âge n’ont pas assez de mains pour attraper le monde, les deux qu’ils possèdent sont toujours trop chargées, toujours trop petites pour saisir les choses et les appréhender vraiment…"

C'est d'une grande justesse et d'une belle sensibilité.

(la chaise à barreaux de bois laisse à penser une tranche d'âge plus basse que ne laisse supposer la narration du cauchemar, enfin un détail - ma fille de trois ans est toujours sur une chaise haute, mais pas sûr qu'elle raconte aussi bien ses angoisses... :)

Je suis un peu moins convaincu par la partie dialoguée, peut-être un peu "délayée", même si j'ai bien aimé "l'orange sanguine" :)

Au final j'ai passé un bon moment,c'est bien là le principal non?

   Charivari   
23/10/2020
Salut, content de retrouver ta plume.
On sent l'expérience de quelqu'un qui a écrit beaucoup de poésie... Parce qu'il y en a beacuoup, surtout dans la première partie, un mélange "petit Nicolas" (le paragraphe fait une seule phrase? J'ail l'impression) et "petit prince". Par contre, je trouve le ton du narrateur, par la suite, pas assez mis en relief, même si la réflexion sur les mains des enfants trop petites pour tenir le monde très poétique, et le dialogue final pourrait peut-être être écourté, pour"tomber" un peu plus comme un couperet. Un petit ton "guimauve" de trop, peut-être. Mais c'est une quesdtion de goût, donc ton texte, s'il te plait comme ça, ne change rien surtout.
À la revoyure.

   hersen   
23/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Le premier § est un vrai travail d'orfèvre, tant dans le rythme, le vocabulaire, la "densité" qu'il laisse à l'esprit.

J'aime l'ensemble, avec le répondant au premier § de la petite inquiète pour sa mère, dans un contexte qu'elle définit mal, mais je suis un peu plus critique sur la forme.

le § "le jour se lève péniblement..." aurait peut-être gagné à être mixé avec le dialogue, cela aurait permis d'"habiller" le dialogue. D'ailleurs, je pense que ce serait ici un cas parfait pour un dialogue intégré.
Ceci dit, le texte fonctionne bien ainsi, mais je pense que le dialogue est trop sec, trop brutal tout à coup dans sa forme, alors que c'est le moment où l'enfant échange avec son père, ou elle a besoin qu'il soit là pour répondre, mais pas seulement pour répondre.

Une belle idée !

   plumette   
23/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien
3 parties dans ce texte:
- le récit du cauchemar: on y entre d'emblée, les images se succèdent très rapidement, ça foisonne au point que pour comprendre j'ai relu calmement une seconde fois. Je me suis dit en lisant que lorsqu'un petit raconte son monde, ce n'est pas si simple de l'écouter vraiment, de se mettre à son niveau, comme ici en première lecture! Mais je trouve que le récit est presque trop cohérent, l'enfant, au fil du récit apportant beaucoup beaucoup d'explications sans reprendre son souffle et sans un mot d'hésitation.
- le narrateur qu'on découvre être le père de l'enfant nous "brosse" la scène en quelques mots. C'est bienvenu, surtout grâce à cette très jolie observation sur " pas assez de mains pour attraper le monde"
- le dialogue : permet de boucler la boucle puisqu'il éclaire le cauchemar.
3 formes différentes dans un texte court, le lecteur ne s'ennuie pas! Mais le risque c'est trop de contrastes: ici je trouve que récit du cauchemar et dialogue ne sont pas vraiment en phase.je me suis posée la question de l'âge de l'enfant. Au vu du dialogue, je dirai 5 ou 6 ans, au vu du paragraphe intermédiaire, je dirai 3 ans, au vu du récit du cauchemar, j'opte à nouveau pour un bon 6 ans pour le niveau de vocabulaire et l'élaboration du récit avec toutes ses justifications.
Dans le dialogue, l' attention de l'enfant au langage m'a touchée car je perçois bien cette attention chez certains petits de mon entourage ( c'est comme...) mais dans un texte court comme cela, je trouve que c'est presque trop à la fois.

A te relire

   Anonyme   
8/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Si l’on se réfère aux deux extraits de poèmes cités, il faudrait sans doute aller chercher des références de compréhension chez William Blake et son recueil Songs of Innocence and of Experience : la petite fille de sept ans qui disparaît dans la forêt, ailleurs le tigre, etc… Je ne connaissais pas. C’est parait-il un chef-d’œuvre de la poésie anglaise à laquelle je ne suis pas très sensible, question de langue sans doute.

Si le très contesté Freud était encore vivant, il pourrait à propos de votre texte nous régaler de quelques divagations. Sans doute y a-t-il du sexe dans votre récit, peut-être peut-on y ajouter la même analyse que fait un critique du poème de Blake :
« Le monde « narcissique » de l’innocence se complique par l’entrée dans le monde « œdipien » de la condition sociale, de l’existence humaine. La simple (?) réalité se complexifie jusqu’à dévoiler la cruelle inadéquation du langage humain face au mystère divin, la vaine apparence sous la certitude... Le « tigre » du Destin bondit et « l’agneau » Christique doit affronter la déchirure que le réel impose à toute symbolisation. »

J’ai toujours été totalement démuni face à la psychanalyse, me laissant plus facilement convaincre par les thèses de Michel Onfray dans le Crépuscule d’une idole. En même temps, ce mystère du va-et-vient entre l’innocence et l’expérience est un thème existentiel sans limites.

Pour en revenir à votre texte, l’idée du rêve en continu me paraît excellente. De la même manière qu’un rêve ne s’interrompt pas, enfin il me semble, le récit de la forêt se déroule dans un continuum narratif, se condense en une seule phrase. Vous auriez même pu pousser le modèle jusqu’à ne pas ponctuer…

Par contre, ce qui ne me plaît pas du tout, c’est la phase du réveil, toute la seconde partie. D’abord je veux croire qu’il s’agit d’une paresse d’auteur. Je veux parler de cette idée de se débarrasser du décor et des pensées du narrateur, le père, pour terminer par la cascade de dialogues. Je pense l’avoir déjà dit ici à propos d’un autre texte, mais pour moi tout dialogue ininterrompu qui dépasse, disons dix répliques, fait basculer le mode narratif du roman dans celui du théâtre. Je n’aime pas, même si c'est le fond de commerce de certains auteurs à succès au style précisément cursif. Pour moi, décor et dialogues doivent cohabiter dans l’action, sinon je zappe, comme le font parait-il beaucoup de lecteurs de romans. D’autant qu’ici, la cascade de dialogues, dans son innocence, n’est pas à la hauteur de l’expérience vécue par la gamine dans son rêve.

Désolé, Larivière, je ne suis sans doute pas assez fantastique/merveilleux pour apprécier votre texte, mais au moins ai-je essayé de comprendre l’intention.
Bellini

   tatanlongi   
24/10/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
j'ai plutôt aimé la description du rêve. mais je suis largement resté sur ma faim. que raconte vraiment cette histoire, quel en est le propos ? je suis au final resté perplexe.

   Anonyme   
26/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai lu, lu encore et relu. J'ai même pris connaissance des commentaires avant de poser le mien – une fois n'est pas coutume – pourtant je ne suis pas arrivée à mettre la main sur le pourquoi de ces deux parties diamétralement opposées : la narration du mauvais rêve, qui nous emporte dans son envolée poétique et fantasmagorique, puis le dialogue, genre anodin, un peu comme le calme viendrait après la tempête.

Je sens bien que le titre possède la clé, je l'ai au bout de la langue. Mais l'effet miroir me paume en cours de route. Qu'elle est donc cette image reflétée ?

Serait-ce la mise en scène d'un jeu d'optique entre l'image imprimée par des yeux d'enfant à l'imaginaire fantastique, et celle plus pragmatique renvoyée par le miroir ?

Tu l'auras compris Lari, j'attends ton retour plein de lumière avec grande impatience.

De la même manière que j'aime beaucoup la musique des poèmes de William Blake, avec son romantisme qui frémit de sorte qu'il n'est pas nécessaire d'en manier la langue à la perfection pour capter toute son essence, j'aime l'ambiance que tu as su imprimer à ton texte.

Je trouve magnifique de poésie, et tellement juste, ce passage : « [...], car les enfants de son âge n’ont pas assez de mains pour attraper le monde, les deux qu’ils possèdent sont toujours trop chargées, toujours trop petites pour saisir les choses et les appréhender vraiment… »

Merci, et à te lire encore


Cadeau pour toi : ^^

"To see a world in a grain of sand,
And a heaven in a wild flower,
Hold infinity in the palm of your hand,
And eternity in an hour. "


( William Blake - Auguries Of Innocence )


Cat

   SaulBerenson   
26/10/2020
Fin du cauchemar. Le fearful tyger a été vaincu par la gentille fée.
La petite fille dessine un gros cœur pour sa maman qui, elle, a vaincu un infarctus (douleur au bras ? )
Bon.
Ok.

   MARIAJO   
21/11/2020
Bonjour,
J'ai bien apprécié le dialogue entre le papa et la fillette. Par contre, la narration de la fillette de son cauchemars... Je ne le trouve pas crédible. C'est trop bien dit pour un enfant dont l'âge reste incertain.
J'aime tout de même: "les papillons qui étaient revenus et qui volaient partout en clignotant comme sur les voitures de pompiers qui sont venus pour chercher maman". Ca a permit de faire un lien entre le cauchemars et l'absence de la maman qui certainement angoisse la petite.
Au plaisir

   marogne   
20/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai été un peu gêné par l'écart qui semble exister entre l'âge de la petite fille sur sa chaise à barreau et celle qui sait décrire son cauchemar avec de tels mots, de telles phrases. Aussi par l'heure à laquelle cela se passe, comme si la petite n'avait pas dormi de la nuit.

Mais j'ai in fine bien aimé.

Marogne

ps: ça pique une orange sanguine? Je les trouve assez souvent au contraire bien douces....

   Anonyme   
31/3/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Larivière !

Cette logorrhée enfantine de la première partie est très crédible avec tous ces « il y avait » et ces phrases interminables à la Marcel Prout en barbotteuse où l'on vraiment l'impression d'entendre un bout de chou bavard comme ils savent l'être; et pour savoir que tu es un môssieur, faire parler une petite fille est toujours une gageure. Réussie. Saut de puce, jusqu’au papa. Fais attention aux points de suspension, je ne sais plus qui disait que « s’ils pouvaient parler, ils en diraient des choses. » Mais dans ton texte, ils ne sont pas toujours utiles, surtout dans le dialogue qui suit où tu en mets partout comme un incontinent de la ponctuation. Anyway, c’est un détail, une manière d’esthétisme dont je ne suis pas fana. Comme d’habitude, avec toi, l’écriture est sans faille et carrément brillante par moments et je resterai sur ce remarquable « les enfants de son âge n’ont pas assez de mains pour attraper le monde »

Et moi pas assez de mots pour dire comment cette nouvelle est parfaite

Ton abonnée

Anna


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