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Science-fiction
Leandrath : Chronique des Colonies Galactiques - Loyauté
 Publié le 24/07/09  -  6 commentaires  -  34641 caractères  -  62 lectures    Autres textes du même auteur

La seconde aventure de cet univers de Space opera met en scène un personnage à la fois typique et mystérieux...


Chronique des Colonies Galactiques - Loyauté


An 1641 de la Nouvelle Ère Galactique - Lune de Méjacqart, Colonie pénitentiaire du Royaume de Stratoval.


Rien ne paraissait bouger sur l’horizon pourpre de ce désert de roche et de poussière, percé de cratères météoriques. Sous l’atmosphère de méthane où la lumière dessinait des arabesques chamarrées, la petite lune semblait entièrement vide. Malgré les subtiles variations des couleurs hypnotiques du ciel, malgré la puissance évocatrice des rochers sculptés par les vents permanents, personne ne semblait s’intéresser à elle.


Pourtant, si un observateur s’était tenu suffisamment haut sur les falaises de Nighaard, pour autant que les souffles toxiques n’aient pas rongé ses poumons, et que l’air saturé de mercure n’ait pas fait fondre ses globes oculaires, il aurait pu apercevoir un vague nuage qui s’élevait lentement au milieu de la plaine des Mille Chutes. En s’approchant, il aurait peut-être distingué la silhouette d’un énorme transporteur à chenilles. Néanmoins, il n’aurait pu espérer avancer davantage, car le boucanier, le marchand de chair qui se tenait dans une tourelle au sommet de l’engin, l’aurait rapidement éliminé avec son redoutable fusil haute précision.


Au pied du transporteur, un groupe de silhouettes en tenues de protection filtrantes travaillaient, leurs outils de forage soulevant des masses de poussière. Sous la surveillance des esclavagistes, ils extrayaient, caillou après caillou, le précieux minerai météorique des cratères de cette lune inhospitalière, pour le compte du trône de Stratoval.


Le Royaume Galactique n’envoyait sur Méjacqart que ses condamnés aux plus lourdes peines. Ses deux bases n’étaient en fait que des prisons, dirigées par des mercenaires rétribués en fonction de la quantité de Métadiamant qui quittait la colonie en direction de la métropole. Les conditions de travail étaient particulièrement pénibles, même pour les Torandiens. Et de mémoire de boucanier, aucun détenu n’y était parvenu au terme de sa condamnation. Le taux de récidive était donc nul. De même que les possibilités de réinsertion. Les gens envoyés dans les mines à ciel ouvert du satellite naturel de Dubarry savaient qu’ils venaient y mourir. Ils ne pouvaient même pas profiter du spectacle perpétuel qui se déroulait au-dessus d’eux, la poussière encombrait leur champ de vision aussi sûrement que les filtres de leurs masques.


On ne rencontrait, sur cette lune, que la lie du Royaume et de ses Colonies : esclaves marron, meurtriers sanguinaires, ennemis personnels du Roi Louis LXIV, et pirates.


Ce jour-là, un navire en provenance de la planète se présenta aux contrôles d’approche de la Base Un, que ses occupants appelaient familièrement « le Tonneau », eu égard à sa forme de cylindre ventru. Dans ses cales était entravé un nouvel arrivage de criminels déclarés bons pour le service sur Méjacqart : Ils respiraient encore.


Dans la soute, une vibration se fit entendre, suivie de bruits métalliques, comme si l’on frappait contre la coque avec une gigantesque masse. L’accostage était en cours. La porte arrière s’ouvrit en grinçant, offrant ainsi une passerelle commode aux gardes de la station. Une poignée d’hommes armés de sabres et de fusils, aux tenues pratiques et sales, montèrent à bord, détachèrent les premiers prisonniers de chaque rangée et les tirèrent à l’extérieur. La chaîne qui reliait les forçats entre eux glissa dans son logement, et tous sortirent sous la surveillance des boucaniers.


La première chose qu’un prisonnier apercevait en arrivant était l’intérieur des docks de la base. Jugeant cette vision trop peu traumatisante, les responsables de l’institution avaient veillé à ce que l’on y dispose les corps de ceux qui avaient succombé aux multiples poisons de l’atmosphère extérieure. Pendues par des crochets à viande, ces dépouilles traitées pour se décomposer lentement sans émettre de bactérie dangereuse, constituaient un avertissement.


Quand son regard tomba sur elles, l’homme pâle, tremblant de peur et de manque, émit un sanglot et trébucha. Celui qui le suivait le rattrapa par le bras.


- Allons, mon vieux, lui souffla-t-il en le redressant, tu ne vas pas t’humilier devant ces ordures !


L’homme se retourna vers celui qui avait été assis à côté de lui durant tout le voyage. Les cheveux noirs coupés à ras - comme eux tous - le menton volontaire et une lueur étrange dans ses yeux verts, il avait une légère cicatrice sur le cou. Il lui adressa un pauvre sourire.


- Oui… Dé… Désolé.

- Avancez, Raclures ! leur cria un garde, la voix amplifiée par son masque.


Ils obtempérèrent.


- Stop ! hurla un autre.


L’homme s’immobilisa, tremblant de plus belle, fixant le bout de ses pieds. Il avait entendu de nombreuses histoires sur la colonie pénitentiaire, et il se voyait déjà roué de coups jusqu’à en perdre conscience pour avoir manqué une marche. Il sentit plus qu’il ne vit s’approcher les deux esclavagistes et leurs lourdes matraques.


- Alors c’est toi ?


Il bafouilla quelque chose si bas que lui seul l’entendit. Son regard allait d’un coin à l’autre de la plaque de métal où il se tenait.


- On aime pas trop les gens comme toi, ici.


La panique s’empara de lui, qu’avait-il bien pu faire ? Il n’aurait même jamais dû se retrouver ici. Il n’était rien. Rien qu’un pauvre drogué qui avait voulu se faire un peu d’argent. Il avait cambriolé la demeure d’un noble, et surpris celui-ci dans une situation compromettante. Or, ce noble jouissait d’une certaine influence. Et maintenant, il allait pourrir dans cette geôle.


- Je suis désolé. Je ne ferai pas de vague, dit-il en tentant de contrôler ses mains.


Un garde lui saisit le visage.


- Mais qui t’a parlé, à toi ? lui siffla-t-il. Baisse la tête ! Immédiatement !


Il s’exécuta, envahi par un soulagement presque euphorique. Mais alors, qui était l’homme derrière lui, qui disait d’une voix calme :


- Je compte bien faire en sorte que vous oubliiez ma présence.


Les autres ricanèrent :


- Ne rêve pas, Mefer le Libérateur. Tu as tué bien trop des nôtres pour ça. Mais rassure-toi, on est pas rancunier. On veut que ton séjour ici soit le plus long possible.


Le boucanier souligna ses paroles d’un clin d’œil où brillait une anticipation malsaine, puis ordonna à la colonne de se remettre en marche.


Mefer le Libérateur, pensait celui qui marchait devant lui. Le Célèbre Pirate ! Comment avait-il été capturé ? Personne n’en avait parlé. Il n’était pas étonné de ne pas l’avoir reconnu, il n’existait aucune certitude quant à son apparence, les rumeurs étaient légions. Mais une chose était sûre : les boucaniers détestaient cet homme qui s’attaquait systématiquement à tous les vaisseaux négriers qu’il croisait. La couronne avait mis sa tête à prix une véritable fortune. S’il était ici désormais, il y avait au moins une personne heureuse dans l’univers : celle qui venait d’empocher la prime.

N’y tenant plus, il tourna un instant la tête et croisa l’étrange regard émeraude qui le fixait. Il revint aussitôt à ses pieds.

Comment un individu de cette trempe avait-il atterri sur Méjacqart ?


oooOOOooo


Système de Dendori, Champ d’astéroïdes de Mulhaven - Frégate Pirate « Le Vindicte » - Trois semaines plus tôt.


- Capitaine, on commence à s’ankyloser dans ce tas de gravats.


Troy, un artilleur courtaud et doté de bras longs et musclés, se tenait à son poste, sur la passerelle de l’élégant navire en forme de larme. La console devant lui affichait les projections de trajectoires des astéroïdes qui risquaient de percuter le Vindicte. Il était un des plus anciens membres d’équipage, et avait prouvé son talent à de nombreuses reprises. Il avait la sympathie du capitaine, et en profitait pour lui adresser des commentaires que d’autres auraient jugés déplacés.


- J’ai cru que tu allais dire quelque chose de moins poli, répondit Mefer avec un sourire en coin.

- C’est pas l’envie qui m’en manque.


Robhlan, chargé des communications, prit un air amusé. L’équipage s’entendait bien et c’était une chose rare, quelle que soit la flotte où l’on officiait.


Mefer, ses très longs cheveux noirs glissant librement dans son dos, sa veste longue singeant celle des officiers de marine - bien que les boutons en fussent remplacés par des crânes d’argent - son sabre à la ceinture, se leva du siège de commandement. Il se mit à arpenter la passerelle, sa cape voletant à chaque demi-tour.


- Patientons encore un peu. Cette information était fiable, j’en suis sûr.

- Si vous le dites, Capitaine.


Dans la lueur blafarde des lampes de veille et des écrans de contrôle, les étoiles derrière la vitre d’observation paraissaient d’autant plus brillantes. Le profil élégant du jeune capitaine occupait une partie du champ de vision de Troy quand il déclara :


- Navire dans le secteur dix-sept.


L’artilleur n’avait pas son pareil pour interpréter les données des capteurs longue distance. Le responsable de détection se mit à pianoter sur sa propre console :


- Classe Cachalot, pavillon de Stratoval, bâtiment marchand le « Télémaque », armement léger.

- C’est lui. Messieurs, préparez-vous. Branle-bas de combat. Transpondeur sur une identité du Royaume Galactique.

- À vos ordres.


Une alarme silencieuse se déclencha.


- Comment nous appelons-nous, aujourd’hui ? demanda Mefer à l’officier com.

- D’après l’ordinateur nous sommes « L’Arrogant ».


Ce qui déclencha une vague d’hilarité sur la passerelle.

Cependant elle laissa rapidement place à la tension précédant la bataille. La frégate se dégagea du champ d’astéroïdes et fila en direction du cargo, sur une trajectoire d’accompagnement.


- Signal Com.

- Allez-y, sortez-leur notre petit baratin.

- Bien, Capitaine.


Pendant que Robhlan se lançait dans une explication des plus étudiées sur leur présence dans ce secteur et justifiait leur approche, Mefer s’approcha de la console de contrôle tactique. Les diagrammes de leur proie s’affichaient les uns après les autres. Pour une raison connue de lui seul, les navires esclavagistes étaient ses cibles privilégiées et ce, depuis de longues années. C’est d’ailleurs en luttant contre des boucaniers qu’il avait acquis une certaine réputation, libéré des hommes qui lui étaient désormais fidèles et partageaient ses idéaux, constitué un équipage. Le Vindicte lui-même était le fruit de ces années de piraterie.


Le problème était que la plupart des gouvernements recouraient abondamment à l’esclavage. Les deux sources principales de main-d’œuvre gratuite pour les colonies étaient les condamnations de leurs criminels, qu’ils soient issus du Noyau ou de la Bordure Intérieure, et l’engagement forcé des Torandiens.


Cette race extra-humaine occupait une énorme planète découverte par les explorateurs des premières nations spatiales, des siècles auparavant. L’Empire Mérildien, le Conglomérat Androsien et le Royaume de Lakaris se disputaient encore la possession de ce monde, actuellement placé sous leur administration conjointe. Personne ne voulait voir se tarir cette manne presque intarissable qui approvisionnait les colonies en travailleurs solides et dociles.


Les Torandiens avaient un aspect vaguement humanoïde. Digitigrades, leurs genoux articulés au niveau de la partie inférieure du fémur et de la partie supérieure des os longs à l’arrière des membres postérieurs leur donnaient une démarche pataude, pourtant démentie par leur surprenante agilité. Pour assurer leur équilibre, leur colonne vertébrale s’inclinait vers l’avant, comme s’ils avaient du mal à supporter le poids de leurs quatre robustes bras. Ils étaient couverts de fourrure et dotés d’une longue queue mobile. Leur visage étroit présentait des yeux particulièrement expressifs et un long museau, qui évoquait celui d’un tamanoir, mais ils disposaient d’une véritable mâchoire aux crocs intimidants. Forts et endurants, ils s’attelaient aux tâches les plus pénibles sans rechigner, sans même demander la moindre compensation.


Les grandes nations les exploitaient sans vergogne, mais leurs schémas mentaux ne paraissaient pas intégrer de capacité à la critique, et encore moins à la révolte. C’était surtout cela qui les rendait déroutants. Pourtant leur civilisation, comme l’avait montré l’étude de leur planète d’origine, avait connu des âges de guerre et même des développements artistiques. Mais tout ce peuple se comportait comme s’il n’avait attendu que l’arrivée des explorateurs humains pour commencer à exister, à leur service. En tant qu’individus, certes ils ne brillaient pas par leur intelligence et tendaient à se montrer extrêmement effacés, mais ils communiquaient et il était établi qu’ils étaient capables de réflexion et de ressenti. Ils ne semblaient tout simplement pas capables d’éprouver une gamme d’émotions complète.


Ces pensées traversèrent l’esprit de Mefer comme il ordonnait le déclenchement de la séquence d’attaque. Il n’en conçut nul trouble. Les esclavagistes étaient ses ennemis, point.


- Trajectoire confirmée, lança Troy. Canonniers à leurs pièces.

- À votre commandement, répondit le capitaine, revenant au vouvoiement dans ces circonstances.


L’artilleur poussa un soupir aux accents satisfaits et appuya à plusieurs reprises sur un écran tactile. Bientôt la vibration familière se transmit à tout le vaisseau. Les accumulateurs quantiques s’étaient mis en route. Puis la vibration se mua en son étouffé quand les canons à neutrons crachèrent leurs rayons bleutés sur les flancs du Télémaque.


- Toutes les batteries ont fait feu. Bouclier tribord désactivé, dommages mineurs sur la coque égrena Troy en voyant défiler devant lui les rapports de dommages infligés à leur adversaire.

- Riposte ! cria l’homme responsable des boucliers du Vindicte.


L’agitation propre au combat gagnait la passerelle.

Les champs de force si efficaces pour protéger les combattants contre les tirs équipaient bien évidemment la plupart des navires croisant dans le Noyau et les Colonies. Cependant sous le feu nourri de batteries à neutrons, ils se montraient beaucoup moins résistants. La technologique du bouclier avait atteint ses limites dans le cadre des combats spatiaux. Elle restait toutefois indispensable, car la puissance des canons n’opérait de manière satisfaisante qu’à très courte portée. Dans les autres cas, la vitesse relative des navires engagés provoquait une trop forte dispersion de l’énergie. L’approche sournoise était donc une tactique essentielle, dont les pirates de toutes sortes raffolaient.


Ils subirent le feu du navire des boucaniers, puis leur seconde salve pulvérisa ses tourelles tribord. Un dernier tir endommagea gravement les moteurs.


- Abordage, lâcha Mefer d’un ton calme.


Les flancs des deux navires se touchaient presque, et les sas mobiles du Vindicte vinrent se souder à la coque du Télémaque les uns après les autres. Les hommes entamèrent le blindage à l’aide de lourdes torches à plasma. Ce procédé prenait du temps et constituait l’étape la plus risquée de l’assaut. Si le navire abordé échappait à l’attraction du navire pirate, il pouvait accélérer brusquement et emporter avec lui les sas, causant de graves dommages à la structure de son adversaire.


Tout se passa sans encombre et les combats commencèrent dans les coursives du Cargo. Les esclavagistes qui gardaient leur marchandise vivante se défendaient pied à pied contre les groupes d’attaque de Mefer. Lui-même quitta la passerelle et prit la tête d’une poignée de pirates ravis d’en découdre.


À bord du Télémaque, une sorte de guérilla avait remplacé les échanges directs. Les boucaniers se cachaient et tentaient d’empêcher l’accès aux cales par des escarmouches ou des pièges improvisés. Mefer avait déjà perdu plusieurs hommes, mais les corps des esclavagistes jonchaient les corridors. Son sabre, un long braquemart au fort de la lame dentelé, et à la pointe menaçante, couleur de nuit, avait goûté le sang aujourd’hui.


Son communicateur crépita. Il le porta à sa bouche :


- Qu’y a-t-il ?

- Multiples échos sur le radar longue distance, en approche rapide, dit une voix rendue méconnaissable par les interférences.


Malgré leur coût exorbitant, ces petits appareils ne permettaient pas de s’entendre à plus d’un kilomètre. De plus, leur signal ne pouvait être crypté, la miniaturisation rendant le décodage impossible par le récepteur. Ils étaient donc peu usités. Néanmoins, ils se révélaient parfois bien pratiques.


- Que toutes les équipes regagnent le Vindicte en emportant ce qu’ils peuvent et se préparent à quitter le secteur, ordonna Mefer. Vous autres, suivez-moi. Nous allons terminer le travail.


Une fois les esclaves libérés, il les conduirait à son bord et ils abandonneraient le Télémaque dans l’espace.


- Contact estimé dans dix-sept minutes, reprit la voix nasillarde au bout d’un moment.


Ils atteignirent la porte des soutes avec une étonnante facilité. Les boucaniers s’attendaient-ils à cette arrivée de renforts ? Sans doute les avaient-ils détectés eux aussi.


Sa cape et sa longue chevelure flottant derrière lui, il courut vers le commutateur et déclencha l’ouverture des salles. Les mots d’encouragement qu’il aurait pu prononcer moururent dans sa gorge. Au lieu d’esclaves, le cargo transportait un bataillon d’élite de la Force Royale, reconnaissable à leurs vestes bleues brodées d’or et à boutonnières ivoire. Tous étaient en joue ; un véritable peloton d’exécution.


- Troy, fuyez avec le Vindicte. C’est un piège, dit-il simplement dans le communicateur.


La dernière chose qu’il entendit avant que la crosse d’un fusil à impulsions ne l’assomme, fut le grincement des sas mobiles qui s’arrachaient de la coque du Télémaque.


oooOOOooo


Lune de Méjacqart, Colonie pénitentiaire du Royaume de Stratoval - Base Un, Quartier des détenus.


Une chaleur étouffante régnait dans les cellules ; quatre niveaux reliés par des passerelles métalliques, autour d’un hall surplombé d’une verrière blindée dont le filtre opacifiant baignait l’ensemble dans une lumière sanguine. Sur chaque traverse, se tenait un garde armé d’un simple fusil à projectiles, bien suffisant pour impressionner des prisonniers ne portant pas de bouclier. Ceux-ci avaient reçu leur ration d’eau pour la journée à leur retour de quart.


Après dix heures passées dans des tenues de protections primitives, exposés à l’atmosphère toxique de la lune, la fournaise du bloc carcéral leur paraissait presque douce.

Presque toute l’équipe était revenue, un seul accident d’extracteur avait coûté la vie à un homme. Ils disposaient maintenant de huit heures de repos. Et Mefer comptait bien en profiter. Il était là depuis trois jours, les esclavagistes en étaient toujours à le jauger, mais il savait qu’ils ne tarderaient pas à lui causer des problèmes.


Allongé sur la couchette du haut, les bras croisés derrière la tête, il semblait perdu dans la contemplation du plafond.


- Psst !


Mefer soupira. Jeckt était arrivé en même temps que lui, et ils faisaient partie du même groupe de travail. Depuis qu’il l’avait aidé à se relever dans le hangar, le junkie maigrelet pensait qu’ils étaient amis.


- Je peux te poser une question ?


Quelle que soit sa réponse, il savait que ça ne changerait rien à la suite de la conversation, aussi se contenta-t-il d’émettre un son inarticulé.


- Les autres racontent que tout ton équipage a été exécuté et que toi tu as été envoyé ici, c’est vrai ?

- Si on le dit.

- Ça… ça a dû t’en mettre… un coup, pas vrai ?


Il était encore en sevrage. Ses yeux allaient d’une direction à l’autre, parfois pas en même temps. Et il avait l’air encore plus malade qu’à leur arrivée.


- C’est sûr.

- Et pourquoi t’as pas… été… été exécuté toi aussi ?

- Tu avais parlé d’une seule question, pas d’un interrogatoire complet. J’ai déjà donné pour ça.


Il évita soigneusement de songer au traitement dont il avait bénéficié dans les geôles de Dubarry.


En réalité, les hommes arrêtés avec lui avaient été condamnés à l’esclavage à perpétuité et disséminés dans les colonies de Stratoval. Les exécutions étaient rares. Un cadavre ne rapportait rien. C’était ce qui rendait les négriers si prospères.


- Ils… Ils disent aussi que tu ne vas pas rester ici très longtemps.


Mefer tourna la tête vers son compagnon de cellule.


- Ils pensent que je vais mourir ?

- Ils pensent que tu vas te faire la belle, corrigea Jeckt.


Le pirate ricana :


- Alors ça, j’aimerais bien savoir comment.


L’autre recula, un air de déception sur ses traits nerveux.

Puis un ordre résonna dans le hall et la lumière s’éteignit progressivement. Un boucanier passa devant la cellule :


- Couvre-feu, cracha-t-il avant de poursuivre son chemin.


Jeckt s’enfouit dans sa pauvre couverture de toile.


Les jours passèrent lentement entre le travail pénible à l’extérieur, les cycles de repos, et les quarts réservés à l’entretien de la station. Mefer faisait partie de l’équipe Sept. Et c’était la seconde fois que son groupe était chargé de cette partie du travail. Malheureusement, pendant ce quart, un garde lui collait aux basques perpétuellement. Il avait également remarqué que sa cellule donnait directement sur une passerelle. Quelqu’un avait veillé à ce qu’il ne soit pas sous-estimé. Cela ne l’avait pas empêché de se familiariser avec les lieux, mais impliquait qu’il serait délicat de tenter quoi que ce soit. Pourtant il le devait.


Ils descendirent nettoyer des conduites proches du hangar des transporteurs de surface.

Une idée naquit et se précisa lentement dans son esprit, comme s’il contemplait intérieurement un paysage de Glavius VII se libérant peu à peu de la brume matinale.


Soudain, il sentit qu’on le poussait dans le dos et perdit l’équilibre. Il atterrit dans le liquide chargé de produits antiseptiques et anticorrosion dont ils arrosaient chaque section de tuyau. Et ce, au plus grand amusement des hommes qui l’entouraient. Le boucanier qui l’avait poussé lui lança :


- Et alors, pirate ? On ne tient plus debout ? On est déjà fatigué ?


Les autres riaient sans se cacher. Il se releva sans hâte. Les brimades avaient commencé comme il l’avait supposé une petite semaine après son arrivée. On oubliait son repas, l’aidait à trébucher et s’il tardait à se remettre sur ses pieds, il était frappé. Il soupçonnait même ses geôliers d’avoir poussé un groupe de prisonniers à s’en prendre à lui quelques jours plus tôt, pour avoir le plaisir pervers de lui infliger un châtiment. Tout cela relevait d’un petit jeu particulièrement hypocrite ; les boucaniers avaient droit de vie et de mort sur eux, personne ne les blâmait quand un détenu y restait. Mais ils se divertissaient comme ils le pouvaient. Les occasions étaient plutôt rares sur ce caillou empoisonné.

Pour l’heure, Mefer conservait un profil bas et endurait les humiliations en silence. La pire d’entre elles était d’être coincé sur Méjacqart avec des esclavagistes.


Ils travaillèrent encore un long moment après que la nuit soit tombée sur la Base Un. Puis ils furent reconduits sous escorte à leurs cellules. La mâchoire serrée, l’ancien capitaine attendit que les lumières s’éteignent dans le bloc. Il laissa passer quelques minutes avant d’appeler à voix basse :


- Jeckt !

- Hein ? Qu… quoi ? répondit l’intéressé qui avait commencé à sombrer dans le sommeil agité qui lui était familier.

- Écoute et tais-toi. Je peux nous faire sortir d’ici.

- Comment ?!


Sous le coup de la surprise, il n’avait pas maîtrisé le volume de sa voix.


- Silence, j’ai dit. Pour y arriver, j’ai besoin d’aide. Il faut que tu me fasses confiance.

- Et p… pourquoi je ferais ça ?

- La ferme !


Ils restèrent un moment sans rien dire. Puis Mefer reprit :


- J’ai déjà remis ma vie entre tes mains en te parlant de ça. Tu as deux possibilités ; me vendre en espérant en retirer un avantage quelconque et au final mourir ici comme tous les autres ; ou accepter mon plan, et avoir une chance de te tirer. Si j’échoue, le résultat ne sera pas différent. Mais si je réussis, tu seras libre.


Jeckt s’étonnait. C’était la plus longue phrase que lui adressait son illustre codétenu depuis le début de leur incarcération. Ce qui le surprenait n’était pas que le pirate ait échafaudé un plan d’évasion ; non, sa surprise venait du fait qu’il lui en parle. Il n’était qu’un simple voleur, pas particulièrement courageux et souffrant de plusieurs dépendances. Il s’apprêtait à répondre mais se souvint de l’injonction. Il ne savait pas pourquoi, mais il eut l’impression que Mefer en était satisfait quand il reprit :

- Si tu es d’accord, frappe une fois le montant de ta couchette.


Il n’hésita qu’un instant avant de cogner les phalanges repliées de sa main droite contre le métal.


- C’est bien. Voici ce que tu auras à faire…


Le lendemain, à l’extérieur, le groupe de forçats travaillait sur un site dangereux. Le sol y était friable et des poches de gaz provoquaient des explosions quand les foreuses à plasma les atteignaient. Il y avait déjà eu deux incidents de ce genre ce jour-là. Ils n’avaient pas causé de dégâts, les poches étaient petites. Néanmoins, le mercenaire qui surveillait les hommes sursauta quand une nouvelle explosion se fit entendre. Retrouvant sa contenance, il ordonna :


- Reprenez le travail !


Les boucaniers ne prenaient pas la peine d’établir un relevé immédiat des éventuels blessés. De toutes façons, la colonie n’avait pas de véritable infirmerie. Et seuls les gardes pouvaient bénéficier de soins.


Il jeta un œil distrait à son chrono. Le cycle touchait à sa fin. Ça tombait plutôt bien, depuis une heure le vent toxique avait sensiblement forci et soulevait désormais des nuages denses de poussière pourpre. Il avait peine à distinguer les hommes en combinaisons intégrales qui se tenaient à quelques pas de lui. Et il fut le premier soulagé quand vint le moment de donner le signal du départ. Les outils se turent et le tapis roulant escamotable qui reliait la carrière au transporteur se replia. D’une démarche rendue lourde par l’épuisement, les prisonniers en rang regagnèrent l’abri du véhicule.


Une fois à l’intérieur, ils s’installèrent sur les banquettes et des anneaux d’acier se refermèrent sur leurs chevilles. Ils devaient garder leurs tenues et leurs masques jusqu'au passage en décontamination. Le garde passa parmi eux et releva les numéros qu’ils portaient sur la poitrine alors que l’engin s’ébranlait. Il arriva au fond du compartiment et recompta. Les détenus échangèrent des regards derrière leurs visières filtrantes. Ils savaient tous ce que ça voulait dire : il manquait quelqu’un.


- Jeckt Gellihenz, matricule C-207/B, droit commun.

- C’est le seul ? demanda le commandant de la base d’un ton morne.

- Oui, tous les autres sont en décontamination, répondit le garde alors que son supérieur consultait le fichier.

- Il faut assigner un autre prisonnier dans la cellule de cette racaille de pirate. Je ne veux pas prendre le risque de le laisser sans surveillance.


Le boucanier opina du chef et sortit. Resté seul dans son petit bureau éclairé par des lampes vacillantes intégrées aux parois, le commandant encoda l’information dans son ordinateur puis passa à autre chose. Le prochain arrivage n’était pas pour tout de suite. Finalement, il éteignit son appareil et quitta la pièce à son tour, ignorant qu’une paire d’yeux verts l’observaient depuis une grille d’aération. Après son départ, celle-ci bascula sans un bruit et Mefer se glissa dans la pièce. Il accorda un regard à la pendule numérique. Le processus de décontamination durait environ une heure, ce qui lui laissait près de trente minutes pour rendre sa tenue à son véritable propriétaire. Il n’avait pas une seconde à perdre.


Jeckt n’avait jamais été aussi heureux de porter ce masque respiratoire. Il sentait qu’il n’aurait jamais pu jouer son rôle à visage découvert. Il était bien trop terrorisé, quiconque aurait croisé son regard s’en serait immédiatement rendu compte. Il avançait en traînant le pas, attendant son tour pour passer à travers les salles de nettoyage. Son compagnon de cellule avait été très clair, il fallait qu’il soit le plus lent possible. Mais il était pressé d’en finir avec ce calvaire. Il ne savait pas s’il devait s’en réjouir ou non, mais le temps paraissait passer à une vitesse affolante. Il traversa les trois antichambres avant d’aboutir dans le vestiaire. Là, il n’avait plus le choix. Tremblant, il se dirigea vers son vestiaire. Il l’ouvrit et constata que sa combinaison y était déjà accrochée. Il faillit s’effondrer de soulagement. Il rangea celle de Mefer à sa place puis se dirigea vers la cantine comme tous les autres. Il avait à peine franchi la porte qui séparait les deux salles qu’une voix murmura à son oreille :


- Bien joué.


Il vit Mefer s’éloigner. Mais le plus dur restait à faire. Ils devaient convaincre les gardiens qu’ils avaient fait une erreur.


Pour le pirate, l’affaire était entendue. La phase ardue avait été de se tenir accroché sous le transporteur pendant le trajet de retour. Personne ne recomptait les détenus à l’arrivée, et personne ne surveillait la décontamination. L’installation était sommaire et ne disposait pas d’analyseurs, pas plus que de capteurs de surveillance. Si elle avait été construite ailleurs que sur cette lune déserte et mortelle, la prison aurait été un vrai gruyère. Les boucaniers ne tenaient pas à rogner sur leurs bénéfices pour investir dans la sécurité. Autre gros point faible, l’atmosphère de Méjacqart brouillait les signaux satellites.


Quand ils regagnèrent les cellules, un garde vint s’occuper du transfert ordonné par le commandant. Il constata la présence de Jeckt. Bien qu’il eût préféré lui infliger bien pire, Mefer se satisfit de la confusion qu’il lisait dans l’attitude de l’esclavagiste. Rapidement, Jeckt fut convoqué par le commandant. Encadré par deux hommes armés, il se retrouva face au responsable de la station.


- Je… je ne comprends pas, Monsieur.


L’autre lui lança un regard dur :


- Comment expliquez-vous d’avoir échappé au compte ? Vous disposez peut-être du pouvoir de vous rendre invisible ?


Il le désirait parfois, au propre ou au figuré comme en l’occurrence. Il secoua piteusement la tête.


- Je ne me… me sentais pas au mieux en re… gagnant le transp… porteur. J’étais allongé en arrière pendant t-t-tout le trajet. Je… me manifesterai dorénavant, Monsieur. Je… Je suis d-d-désolé.

- Tu me fais perdre un temps précieux, pauvre minable, éructa le commandant en projetant des postillons sur Jeckt.


Il se mit à frotter machinalement sa barbe noire. Le détenu continua soigneusement à fixer le sol, craignant que le chef des boucaniers ne subodore quelque chose.


- Ton changement de cellule est effectif dès maintenant. Et tu consacreras ton temps de repos à l’entretien des bassins de recyclage.


Jeckt prit un air aussi dégoûté que possible. Puis il fut congédié.

Resté seul, le commandant décida par prudence d’envoyer dans la cellule de Mefer un homme à leur solde. Son instinct lui soufflait qu’il se tramait des événements louches, mais il ne parvenait pas à identifier le problème.


Les jours suivants lui donnèrent tort. Aucun incident impliquant une de ces deux nouvelles bêtes noires ne se produisit. Deux semaines plus tard, il avait presque fini par les oublier.


Le lendemain les sirènes d’alarme retentirent dans toute la Base Un. Dehors une tempête faisait rage, et une explosion terrible se produisit dans le hangar des transporteurs. L’air mortel de Méjacqart pénétra dans la station, mettant les recycleurs à rude épreuve. Tous les boucaniers coururent vers les postes d’urgence pour se procurer des masques. À travers la fumée et le sable, des silhouettes se dessinèrent dans les débris. Tout un commando se répandit dans la prison. Équipés d’armures de protection et de boucliers, ils eurent tôt fait d’éliminer les mercenaires pris au dépourvu qu’ils rencontraient. Ils atteignirent le bloc carcéral en un rien de temps. Les gardes qui s’y trouvaient tentèrent de se défendre, mais les détenus couraient en tous sens à la recherche d’un abri.


Troy pulvérisa un Torandien enragé qui fonçait sur lui, puis aligna l’esclavagiste qui se tenait sur la passerelle supérieure. Des rafales de plasma montaient des armes des pirates, tandis que de pauvres fusils à projectiles étaient la seule défense de leurs adversaires.


- Allez ! cria l’artilleur. Trouvez le Capitaine et foutons le camp d’ici.


Deux hommes gravirent les marches métalliques qui donnaient sur les cellules. Ils inspectaient sommairement chacune d’entre elles, en évitant les prisonniers en pleine panique. Tout à coup, l’un d’eux se trouva en face d’une cellule où un homme de haute taille attendait, immobile, un sourire en coin sur le visage.


- Capitaine Mefer ? demanda-t-il.


Le détenu répondit en criant pour se faire entendre malgré le tumulte.


- C’est maintenant que vous arrivez ?


Puis il prit le masque que lui tendait le pirate en armure et s’apprêtait à le suivre quand Jeckt, surgissant du couloir, l’attrapa par le bras.


- T’avais… promis !


Mefer releva un instant sa visière et lui adressa un clin d’œil. Il l’entraîna avec lui.

Ils rejoignirent Troy.


- Content de vous récupérer, dit-il simplement. Sympa votre nouveau style, ajouta-il avec un mouvement de tête en direction du crâne de son capitaine.

- Va te faire voir. Mais avant, donne un masque à ce type, répondit ce dernier en poussa Jeckt dans sa direction.

- À vos ordres, Monsieur. Avez-vous récupéré ce que vous étiez venu chercher ?

- Oui. Nous n’avons plus rien à faire ici. Filons avant qu’ils ne s’organisent. Tuez-en le plus possible.


En guise d’assentiment, Troy épaula son lourd canon à énergie et donna par communicateur l’ordre du repli.

Dehors, une navette du Vindicte les attendait. Une fois à bord, un médic examina les deux ex-prisonniers, malgré les protestations des hommes d’équipage qui voulaient tous congratuler leur capitaine.


Comme leur moyen de transport quittait l’atmosphère empoisonnée de la lune de Dubarry, le rescapé hasarda :

- Tu… Je veux dire, vous… vous êtes fait arrêter exprès ? M-m-mais, pourquoi ?

- Ça, mon ami, c’est mon affaire.


Jeckt le regarda comme s’il était le pire des cinglés qu’il ait jamais rencontré.


- Et toi, lui demanda Mefer avec un sourire mystérieux, jamais songé à devenir pirate ?


 
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   Anonyme   
24/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai trouvé ce texte vraiment bien, avec une histoire prenante et bien ecrite. J'aime bien l'univers dveloppé, entre piraterie a l'ancienne et nouvelle futuriste, c'est un univers vraiment interressant que j'avais jamais vu developper auparavant. bon bref t'aura remarqué, j'ai apprécié ton travail !
ah oui! le coupe du flashback est interressant et bien pensé (en clair il ne fait pas trop tache, comme trop souvent il le fait !) je vais lire la suite ...

   liryc   
24/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
plutôt long pour une nouvelle. Meme si la qualité de l'écriture est irréprochable la concision est de rigueur dans ce style littéraire.Je pense donc que tu te prives du commentaires de tous ceux qi font une pose d'un quart d'heure :-)
amicalement
Liryc

   Anonyme   
25/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Exploration avec Arvelt, Loyauté avec Mefer, ce second épisode m'a beaucoup plu. C'est de la SF pure, l'histoire est captivante, les scènes impressionnantes. L'auteur n'a pas usé de clichés que l'on reproche généralement à ce style mal jugé. Merci pour ce petit bout d'imagination fantastique. Bonne continuation !

   ANIMAL   
25/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Encore un texte qui se lit tout seul. De la vraie SF pure et dure, comme l'aiment les amateurs.

Un style agréable et des personnages intéressants.
Bravo.

   florilange   
28/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime autant ce texte que le précédent.
Toujours le même style précis avec ses descriptions pseudo techniques sonnant + vrai que vrai mais ne donnant pas mal à la tête. Toujours 1 aventure dont on veut savoir la fin. Toujours 1 héros séduisant comme on les aime. Mais que demande le peuple? 1 prochain épisode.
À bientôt donc,
Florilange.

   leon   
11/9/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Chapeau ! ça se lit comme on boit du petit lait...

Qualité pro, j'ajouterai.

Mais, est-ce que c'est un roman à épisodes ou quoi ?


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