Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Science-fiction
Leverbal : PROCRATE
 Publié le 10/03/17  -  15 commentaires  -  10066 caractères  -  103 lectures    Autres textes du même auteur

Avez-vous connu le premier logiciel de réservation de la SNCF ? Il s'appelait SOCRATE.
Son descendant pas très naturel est un tout petit peu plus kafkaïen…


PROCRATE


Avec d’infinies précautions, Samantha, presque cassée en deux, ouvrit la porte des toilettes pour retenir quelques secondes encore sa vessie au bord de l’explosion. Il y avait des années qu’une telle situation ne lui était pas arrivée, et elle lui rappelait des souvenirs qu’elle aurait préféré oublier. Des histoires de bouchons enfumés aux abords de grosses villes respirant au rythme des week-ends de mai, de réunions interminables avec des clients aussi gratinés que leur portefeuille, de séjours pseudo-aventuriers dans des cambrousses peu enclines à laisser tranquille plus de dix secondes un bout de chair fraîche à découvert…


Quelques semaines plus tôt, il lui aurait semblé inimaginable de pouvoir se retrouver dans une position aussi grotesque, alors qu’elle avait pris un congé extraordinaire pour faire face plus sereinement à ces neuf mois de grossesse. Elle avait abordé cette phase de son existence avec une certaine anxiété, plus ou moins liée au fait qu’elle faisait partie de la dernière génération d’enfants naturels de son pays natal. Sa mère ne lui avait été d’aucune utilité pour l’accompagner dans les différentes étapes initiatiques de son nouveau rôle de génitrice sociale, et comme parmi ses amies proches n’existait pas encore de jeune mère, elle s’était retrouvée seule devant le manuel édité par le gouvernement, autant dire livrée à elle-même…


Alors qu’elle baptisait son nouveau trône, le relâchement nerveux changea son état psychologique du tout au tout, à la manière d’un apaisement post-coïtal.

“Quelle connerie !” soupira-t-elle.

La raison pour laquelle elle avait fini par se résoudre à se rendre aux WC lui apparaissait maintenant aussi pitoyable que ce pourquoi elle s’était mise à avoir peur. Bien sûr que les grossesses étaient suivies par l’administration, mais on n'allait pas lui intenter un procès ni lui envoyer un huissier parce qu’elle s’était permis un petit caprice ! Elle attribuait tout naturellement à son état physique ses quelques déviances psychologiques, cela la rassurait et en même temps la soulageait de toute forme de culpabilité. Il était à présent évident que si elle avait douté pendant quelques instants du bien-fondé du programme d’assistance du gouvernement aux femmes enceintes, c’était assurément à cause de sa condition actuelle, et non pas de la pertinence réelle du Plan.


“Bienvenue sur PROCRATE, le programme de télé-administration pour les futures mamans !”

Samantha était tellement soulagée qu’elle ne s’énerva même pas d’entendre une fois de plus le jingle qui annonçait le lancement du PROCRATE installé dans la porte, et la voix doucereuse de l’enregistrement disant “futures mamans !” avec ce ton enjoué qui sonnait tellement faux à ses oreilles.

“Madame Religieuse, votre débit urinaire est inhabituel. Pour nous permettre d’évaluer la situation, faites votre choix parmi les options proposées en indiquant le numéro correspondant.”


Samantha resta bouche bée. Elle n’avait encore jamais vu ça ! D’habitude, les commentaires du programme intervenaient une fois l’analyse effectuée, pas avant. D’habitude, on lui indiquait si son Plan était correct ou s’il fallait prendre telle ou telle pilule pour telle ou telle carence. Jamais elle n’avait entendu parler d’un contrôle du débit urinaire ! Qu’est-ce que ça signifiait ? Un changement du PROCRATE ou une farce de mauvais goût ? Mais non ! Ça ne pouvait pas être une blague, la voix avait clairement prononcé son nom ! C’est donc que les détecteurs sensoriels l’avaient parfaitement identifiée comme madame Religieuse, jeune femme enceinte de vingt-sept ans, à trois mois et demi de grossesse, et qu’ils avaient pris connaissance de son débit urinaire, surélevé par la pression soudaine exercée par ses muscles !


Et les choix qu’on lui proposait semblaient irréels :

1 - Effort physique trop intense

2 - Surexcitation

3 - Hydratation anormale

4 - Rétention prolongée

5 - Autres


Elle commença à s’énerver. Elle n’avait aucune envie de répondre à ce type d’interrogatoire et pourtant elle était OBLIGÉE de le faire ! Sinon le verrou de la porte ne s’ouvrirait pas lorsqu’elle voudrait sortir, et l’agence administrative la plus proche serait mise au courant de son manque de coopération, entraînant des complications à n’en plus finir. Il fallait qu’elle prenne sur elle, qu’elle se résigne à l’humiliation de ce questionnaire intimiste. Intérieurement, elle se jura d’écrire au gouvernement dès sa sortie de ce confessionnal pas très catholique. Elle hésitait entre la 4 et la 5, mais elle imaginait que derrière Autres pouvaient se cacher des choix comme 1 - Luxure, 2 - Gourmandise, 3 - Paresse ou 1 - Alcoolémie, 2 - Ingestion de substances illicites, 3 - Mutation génétique. Elle préféra donc dire “4”.


Le temps de traiter sa réponse, la machine reprit :

“Merci de préciser parmi les options proposées celle qui correspond à votre cas.”

Sur l’écran plat incrusté dans l’épaisseur de la paroi s’affichait le texte suivant :

Quelle est la raison principale de votre rétention urinaire ?

1 - Problème matériel d’accès aux commodités

2 - Fatigue physique

3 - Cause psychologique

4 - Autres


Samantha se mit à se poser des questions. Où voulaient-ils en venir ? Si elle répondait “1” par exemple, et en considérant qu’ils ne demanderaient pas plus de détails, quelle serait la conclusion de l’enquête ? Un conseil crétin, un extrait de statistiques sur l’accès aux commodités ? Elle était pratiquement convaincue que, même en faisant une fausse déclaration, elle pourrait en finir immédiatement en sélectionnant cette option. L’idée des statistiques lui plaisait, cela lui donnait une explication à peu près rationnelle à tout ce déballage. C’est pourquoi elle se dit qu’elle n’avait pas grand-chose à risquer de jouer le jeu et de répondre honnêtement à ce questionnaire. Elle prononça “3”. L’écran suivant apparut, en même temps que la phrase, identique à la précédente, “Merci de préciser parmi les options proposées celle qui correspond à votre cas.”

On pouvait y lire le texte suivant :

Quelle cause psychologique est-elle prioritairement liée à votre problème ?

1 - Angoisse

2 - Anxiété

3 - Dépression

4 - Autres


Samantha se demandait où finirait ce petit jeu des devinettes qu’elle regardait d’un mauvais œil. Même si elle s’avouait que son appréhension ridicule était déplacée, elle n’était pas disposée à le faire savoir d’une façon ou d’une autre à l’administration par l’intermédiaire d’un dossier qu’elle ne contrôlait pas. Pourtant, c’était cette idée qui l’avait embarquée dans une telle galère ! Pourquoi s’imaginait-elle que le gouvernement pouvait se préoccuper de ses états d’âme devant son bien-fondé ? Et même si c’était le cas, il y aurait sûrement des moyens plus efficaces ou plus subtils de le faire à son insu. Elle se demanda si elle n’était pas un peu trop influencée par toute la littérature qu’elle avait lue sur les régimes totalitaires et les romans d’anticipation… Après tout, si ce système avait été mis au point, c’était d’abord pour le bien-être des enfants et des parents du pays. Il y avait des enjeux économiques importants qui justifiaient cette organisation. En effectuant un programme d’assistance auprès des femmes enceintes, le gouvernement agissait préventivement pour réduire certains coûts de santé publique. Ainsi, le bénéfice était double : l’État dépensait moins, et les bébés avaient moins de problèmes.

Évidemment, Samantha n’aimait pas trop le côté paternaliste (ou maternant ?) de ce système, mais au fond, il avait plus d’avantages que d’inconvénients. Et s’il avait été prouvé que certains troubles psychiques d’une mère devaient avoir une incidence sur le développement de son embryon, ce n’était pas à elle de mettre en doute la justesse de ces études ! En poussant le raisonnement plus loin, il était possible que le programme ait également envisagé que certaines mères pourraient développer un sentiment de culpabilité vis-à-vis du PROCRATE. Il n’y avait donc pas de souci à se faire. Samantha prit donc la résolution de se montrer aussi coopérative que possible pour le bien de sa progéniture. Elle prononça un “4” parfaitement audible.


Presque instantanément, la machine répondit : “PROCRATE va rechercher dans sa base le cas se rapprochant le plus du vôtre à partir d’un mot-clé. Indiquez par un mot ou une expression la cause de votre problème.”

Samantha ne s’étonna même pas de la nouvelle prouesse de la machine et du tac au tac indiqua le mot “Peur”.

En quelques millisecondes, la base renvoya sa réponse : “PROCRATE va rechercher dans sa base le cas se rapprochant le plus du vôtre à partir d’un mot-clé. Indiquez par un mot ou une expression la cause matérielle ou immatérielle de votre peur.”


Samantha eut un moment de doute. La formulation du PROCRATE prêtait à confusion. Quelle cause devait-elle privilégier entre la factuelle et la psychologique ? Il lui sembla plus simple de se ramener à une cause matérielle, qui serait sûrement plus simple à traiter par la base. Elle employa donc le terme “Grignotage”, en espérant que celui-ci ne poserait pas trop de problèmes d’interprétation à l’ordinateur.

En un temps à peine plus long que le précédent, le PROCRATE fournit une nouvelle instruction : “Merci de préciser parmi les options proposées celle qui correspond à votre cas.”

On pouvait y lire le texte suivant :

Quel type d’aliment correspond à votre grignotage ?

1 - Fruit

2 - Légume

3 - Poisson

4 - Viande

5 - Autres


Sans se poser de question, Samantha donna “4” comme réponse.


Le PROCRATE semblait intarissable, et demanda : “Pour en connaître la valeur nutritive, veuillez indiquer le type de viande correspondant à votre grignotage.”


“Humaine”, répondit Samantha Religieuse.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   plumette   
14/2/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
je termine cette nouvelle en restant sur ma faim!

un démarrage un peu fastidieux avec cette histoire de vessie pleine, puis mon intérêt s'éveille grâce à l'intervention du logiciel procrate et au cheminement mental de Samantha avant de donner ses réponses.
j'avance dans l'histoire avec curiosité, n'ayant pas la moindre idée de là où veut me mener le narrateur.

Et puis voilà un arrêt brutal de l'histoire qui se clôt sur une réponse qui ne peut, à mon sens, se passer d'autres développements.

Samantha aurait donc "grignoté"de la viande humaine? Dans quelles circonstances et pourquoi ce grignotage lui fait peur par rapport à sa grossesse? Que vient faire le cannibalisme dans cette histoire?

je suis déçue à la hauteur de ce que le texte semblait promettre.

l'écriture est au service de l'histoire, elle se laisse oublier, ce qui est plutôt bien car il y a un aspect assez technique avec les diverses déclinaisons de ce questionnaire.

Plumette

Nb: Samantha Religieuse, c'est un peu lourd à mon goût!

   Donaldo75   
19/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai bien aimé cette histoire futuriste, avec l'interaction entre l'être humain et le programme.

Les (+):
* Une sorte de délire dans la froideur des options proposées par PROCRATE
* Les questions que se pose Samantha Religieuse
* La chute

Les (-):
* Des phrases parfois très longues, pas toujours adroites comparées au rythme imprimé par le dialogue entre l'être humain et le programme
* Le contexte social est assez confus; la précision n'amènerait rien mais on ne sait pas sous quel angle est écrite la nouvelle

C'est cependant très agréable à lire.

Merci pour le partage,

Donaldo

   Solal   
10/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
Un texte sympathique qui questionne le rapport entre intimité et "sécurité sanitaire". (un terme délicieusement technocratique, non ;)
La science-fiction d'anticipation nous permet justement d'interroger les perspectives d'évolution d'une société.
Vous imaginez une disparition de rapports humains. Eh oui, déballer ses petits soucis à un médecin, ce n'est pas comme les dévoiler à une machine. Sans compter le spectre de "big brother".
J'ai abordé votre texte sous cet angle car, et voilà le souci principal, j'ai pas compris la chute. Peut être une réponse induite par l'agacement ? Enfin je reste perplexe. Peut être qu'avec une pointe d'ironie supplémentaire...

Une écriture simple et claire, tout juste relevée par un champ lexical technico-administratif (programme d'assistance du gouvernement, statistiques sur l'accès aux commodités ...) qui alimente bien l'imagination.

Un agréable moment donc.

Solal

   Anonyme   
10/3/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
C'était bien parti avec cette histoire de progiciel pénible à souhait et je me suis laissé porter par le flot de cette histoire bien que le nom de l'héroïne...franchement là c'est nul de chez nul ; je n'insiste pas là-dessus mais tout de même...

Quant au contexte : dans la littérature, une femme est généralement appelée mante religieuse lorsque c'est une prédatrice qui "consomme" les hommes (les ruine ) mais cela ne désigne en rien un goût pour l'anthropophagie.
Ceci étant, pourquoi pas, on est dans une fiction n'est-ce pas et le romancier Philip José Farmer dans "Les amants étrangers" avait bien imaginé un personnage ayant l'apparence et la séduction d'une femme mais était en réalité un insecte; bref si ça t'intéresse tu liras ça.

De ce fait il y a quelque chose de bancal dans cette histoire. Par exemple il existe une autre histoire, mais je ne sais plus de qui, dans lequel une femme, enceinte d'un loup-garou se met à dévorer de la viande crue pour nourrir l'enfant qu'elle attend etc.

Bref, qu'elle mange de la chair humaine, why not, mais au moins contextualise un peu mieux si je puis me permettre.

Bon allez c'est pas grave...c'est juste de la littérature n'est-ce pas ?

   Tadiou   
10/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Ca se déroule comme un terrifiant, inhumain et inexorable algorithme décrit avec une froideur mécanique et impitoyable grâce à une écriture précise, minimaliste, quasiment mathématique.

En arrière-plan un totalitarisme tel "1984" ou "Le meilleur des mondes".

Je n'ai pas saisi le rapport avec la SNCF.

En revanche, il y aurait un lien entre Socrate, Procrate et Prostate, que cela ne m'étonnerait pas.

La fin ouvre une nouvelle piste avec la justification du nom "Religieuse" et la suggestion de la "mante religieuse" dévoreuse de son mâle.

Dommage que cette piste s'arrête là. Du coup ça se termine un peu en queue de poisson.

Alors pourquoi s'appelle-t-elle Samantha? Pourquoi Religieuse?
Pourquoi mange-t-elle, d'après ses dires, de la chair humaine???
Y aura-t-il une suite??? donnant quelques clés à ce texte intéressant mais en partie bien hermétique.

   vendularge   
11/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Cette historie est marante ou flippante c'est selon,..les toilettes qui testent vos urines existent déjà au Japon (moyennant quelques milliers d'euros) bon, elle ne vous parlent pas encore, mais il est possible grâce à un brassard, de se prendre également la tension, bientôt nos montres connectées nous parleront de nous mieux que nous même..

Un peu d'humour, le paronyme ne m'emballe pas vraiment..c'est bien écrit. Un peu court peut-être

Une lecture agréable

vendularge

   PierrickBatello   
13/3/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Marier science-fiction (disons plutôt anticipation dans ce cas) et humour est un exercice délicat; aucun exemple réussi ne me revient en tête.

Si la chute n'est pas de l'humour, elle est hors sujet puisqu'elle ne vient pas éclairer la nouvelle d'une lumière nouvelle; elle est totalement détachée du contexte (zéro élément annonciateur).

Si c'est de l'humour, je n'ai malheureusement pas souri.

Néanmoins, j'ai apprécié l'idée de base mais mal développée à mon goût.

Bref, vous l'aurez compris, la chute est pour moi complètement ratée, ce qui est assez rédhibitoire pour une nouvelle. Dommage. Et que vient faire la SNCF dans l'incipit? Aucun rapport.

   Mare   
13/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai trouvé la nouvelle généralement bien écrite. Certaines phrases pourraient cependant gagner en clarté pour faciliter la compréhension, comme celle-ci, par exemple "de séjours pseudo-aventuriers dans des cambrousses peu enclines à laisser tranquille plus de dix secondes un bout de chair fraîche à découvert"... pas très joli.

Concernant l'histoire, je trouve que le récit assez bien ficelé, tout en ayant l'impression de ne pas savoir exactement sur quel pied danser. Si l'objectif est de se moquer des caprices alimentaires des femmes enceintes et/ou des toilettes publiques, à mon sens, il aurait fallu aller encore plus loin dans l'absurde. Si l'objectif était plus sérieux, cela manquait peut-être un petit peu de background.

J'adore la science-fiction absurde, il n'y en a pas assez. Sans doute parce que l'équilibre est extrêmement difficile à trouver. Mais quand ce sont des réussites, ces textes-là sont de vrais chefs d’œuvres. H2G2 est un des plus beaux exemples.

Merci pour cette lecture !

   silvieta   
13/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Je me suis immédiatement remémoré cette histoire drôle qui nous narre qu'un type voulant tester les capacités d'un robot analyste d'urine en le ridiculisant mélange en douce l'urine de sa femme et de son chien et reçoit en retour une analyse on ne peut plus exacte mais des plus angoissantes. Je me disais que l'idée qui avait présidé à l'élaboration de la nouvelle Procrate n'était pas tellement originale.

Sauf que Procrate, c'est une autre histoire. L'effet de sidération vient du patronyme de la protagoniste, pour lequel on avait à peine tiqué, sans jamais l'associer à son prénom.

Le texte se lit bien. L'ensemble est vivant, si j'ose dire.

   Bartik   
13/3/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé : l''histoire est bien menée et la chute produit son petit effet: bon appétit!

   hersen   
15/3/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
j'arrive un peu tard pour un commentaire, maintenant que tant de choses ont été dites sur ce texte.

Ma première impression, que je livre malgré tout, est que l'auteur souligne l'inhumain du logiciel "dame pipi" contrebalancé par la fin cannibale.

En effet, dans une société devenant de plus en plus technologique où l'humain n'a plus grand-chose à penser, matérialisée par des appareils de plus en plus sophistiqués, l'humain devient donc inhumain. Le cannibalisme, en ce sens, est bien trouvé car c'est sans doute ce qui choque le plus dans le comportement d'un homme.

Et il y a bien chute et elle est excellente.

Pardon Leverbal, mais Samantha Religieuse, je trouve que ça ne cadre pas du tout. Cela fait même l'effet inverse si je m'en tiens à ma version, car cela donne l'illusion que c'est un comportement copié sur la nature alors que ce ne serait qu'une évolution dans un monde technologique où la conscience n'a plus sa place.

Mais pour en arriver à cette réflexion, j'ai dû relire la nouvelle, elle est assez déstabilisante. Ce qui d'ailleurs n'est pas un défaut, c'est bien quelquefois qu'un texte ne se livre pas au lecteur au premier essai.

Je vois bien que je suis à côté de ce qui s'est dit sur le fil, mais ce fut néanmoins ma lecture.

Merci de cette lecture,

hersen

   Anonyme   
16/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Brr… c’est tellement plausible, cet avenir gouverné par les machines !

Appuyée par votre écriture qui se laisse lire comme du petit lait, l’histoire est d’un parfait réalisme.

Pourtant, c’est dommage, la chute me laisse sur une grosse faim. C’est comme si vous nous aviez servi une entrée croustillante à souhait, qui laisse présager des agapes inoubliables, et, couic… c’est la panne d’électricité et la fin du film qui m’échappe à tout jamais.

Apprendre qu’elle a mangé de la chair humaine n’est que le début de l’histoire, pour moi.

Après le questionnaire en règle, je m’attendais à des retombées fracassantes pour Samantha.

J’ose espérer qu’il y aura une suite à cette mise en bouche ?

A vous relire

Cat

   Anonyme   
17/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Leverbal,

Normalement, le sigle SF me donne des coups de soleil. Mais comme j’ai vu par hasard mon pseudo sur votre commentaire à Widjet (La Lose), vous préoccupant de l’état de mes souvenirs, j’ai pété mon thermomètre de sympathie.

Bon alors, Leverbal, on finit pas ses histoires ? On n’a pas fait tout ça juste pour un calembour, si ? Parce que moi, je la trouvais super chouette cette dystopie de l’amante religieuse. Je sais pas, moi, en ressortant elle pourrait pas tomber sur une carmélite qui vend des crickets dans le couloir ? Bien sûr, ce seraient tous des enfants morts-nés :)

Mais comme c’est parti, je suppose que la Samantha elle trouvera jamais la combinaison des toilettes (même avec des dons de sorcière bien aimée), que son gamin en sortant aura le babillage de Gemini (vous me direz, « une jeune femme enceinte de vingt-sept ans », il était temps qu’elle pose son cricket).

Vous poussez l’absurde déjà bien installé dans notre quotidien connecté, jusqu’à une métaphore de l’enfermement physique. Bien vu, même si à bien y réfléchir il n’y a rien de visionnaire à moyen terme, je suis bien resté coincé trois heures dans une pissotière des Champs-Elysées...

J’ai été vite embarqué par votre style limpide qui se prête bien à une sorte d’évidence de notre futur. En plus j’adore les questionnaires (en fait je comprends pourquoi vous répondiez si bien et si vite à ceux de Cat).
Ce qui m’énerve c’est que ma femme vient de m’informer que sa gynéco allait lui tester un nouveau programme. Vous pensez que ça pourrait être Procrate ? Parce que ma femme adore les questionnaires, et la conclusion catégorielle est toujours la même : « vous êtes classée dans les victimes ». Il me plaît bien, ce Procrate, même pas besoin de tuer sa femme soi-même.

Je déteste la SF petits bonshommes à antennes et doigts lumineux, mais j’aime bien les dystopies genre 1984, Fahrenheit 451, ou le plus récent « Auprès de moi toujours/Never let me go », dont j’ai surtout apprécié le côté flippant de la dystopie.
Peut-être qu’en creusant votre idée, on pourrait imaginer un serial-killer qui va draguer en boîte pour tuer ses copines blondes d’un soir, juste en perçant ses capotes.

Ludi
actionnaire de Procrate

   Alcirion   
19/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien
J'arrive un peu après la bataille sur ce texte (et sa chute) qui m'a bien plu. L'écriture est plaisante, il y a de bonnes idées (notamment le logiciel et ses QCM).

La fin n'est pas facile à saisir, je n'avais pas prété attention au jeu de mot, et j'ai pensé comme un autre commentateur que l'héroïne s'insurgeait comme la bétise de l'interrogatoire en lâchant sa réplique.

Me reste une impression agréable.

   Thimul   
26/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Une nouvelle originale mais dont la fin m'a laissé sur ma faim.
Le style est bon et colle bien à l'histoire.
On pourrait presque penser au premier chapitre d'une histoire plus longue tant cette fin pose de questions.
Mais c'est peut être un parti pris de l'auteur.


Oniris Copyright © 2007-2023