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Humour/Détente
macada : Réponses à "la lettre à dieu"
 Publié le 02/09/07  -  4 commentaires  -  4977 caractères  -  19 lectures    Autres textes du même auteur

Réponses à la missive de Cyberalx qui interroge Dieu. Deux employés de l'au-delà tentent de l'éclairer, à leur façon bien particulière.


Réponses à "la lettre à dieu"


Un jour, peu importe lequel, une missive est envoyée à un prénommé Monsieur Dieu, par un certain Cyberalx. Grâce à un moyen de communication que l’Homme croit maîtriser, qui lui permet de s’adresser aux autres membres de son espèce, par-delà les mers et les océans, les montagnes et les marais, au-delà des frontières et des guerres, outil de communication devenu populaire, qui se rencontre à chaque coin de rue : le pigeon. Cette missive est, on ne saura jamais comment, cela fait partie des mystères du monde, interceptée par un Démon. Il l’ouvre et la lit et, comme il est joueur, la rend à son porteur qui l’achemine jusqu’à l’Ange préposé au courrier des pêcheurs. Malgré l’odeur nauséabonde qu’il met sur le compte du long voyage du volatile, l’Ange n’y voit que du feu et se dépêche d’écrire. Dans le même temps, le Démon, coquin farceur, écrit sa dépêche. En voici les contenus :


Mon cher Cyberalx,


Tes questions sont tout à fait légitimes et voici quelques réponses qui te feront, j’espère patienter, avant que nous nous rencontrions pour en parler de morte voix :


Pourquoi grandit-on dans ce sens ?


Le Démon : pour voir plus haut. Comme ça, tu pourras voir arriver le Temps, celui où il te faudras t’allonger éternellement. En plus, en voyant plus haut, tu vois plus loin. Tu découvres ainsi l’immensité qui t’entoure mais que jamais tu ne pourras rencontrer, ni embrasser ni connaître. Tu grandis en restant ignorant ; tu grandis dans le sens de la conscience de ton impuissance.


L’Ange : tu grandis vers le haut, vers Lui, tel que Lui, puisqu’Il t’a créé à sa glorieuse image. Tu t’élèves vers Lui car c’est le meilleur sens que tu puisses donner à ta vie. Ainsi l’a-t-Il voulu, ainsi participes-tu à son œuvre.


Pourquoi l’Homme arrivé au sommet de sa sagesse et de son intelligence se voit tout à coup privé de sa force, de sa vigueur et de sa mémoire ?


A : aucune autre force ne surpasse celle de la sagesse. Souviens-toi de cela, mon enfant.


D : Qu’appelles-tu sagesse ? Est sage le vieux car il prend le temps de réfléchir avant d’agir ? Tu parles, ah ! ah ! ah ! Il prend son temps avant car il ne l’aura bientôt plus, et il le sait. Et puis il n’a plus toutes ses facultés, les stimuli mettent du temps à parcourir les circuits usés de ses neurones, les connexions ne sont plus aussi fiables dans son cerveau, sans parler des réactions ! La biochimie de ses hormones a perdu de sa magie. Le geste en est plus lent, on croit qu’il est posé et calme, en réalité il est paumé, il va se poser en atterrissage forcé, sans savoir où. C’est ainsi qu’il surprend son monde et passe pour rusé et expérimenté…

Quant à l’intelligence, regarde-toi ! Te crois-tu intelligent ? Regarde mieux : si tu l’étais, tu n’aurais besoin ni de force ni de vigueur. Seul guerroie l’imbécile. Et je ne connais pas un seul Homme qui ne soit pas excité par le fracas de larmes.


Pourquoi l’enfant qui vient de naître, alors qu’il ne connaît rien, bénéficie-t-il de tous ces atouts qui finissent par manquer à l’Homme abouti ?

C’est injuste, c’est illogique.

Pourquoi ça ne se passe pas dans l’autre sens ?

On devrait commencer dans la vie sans force physique, sans vigueur, à deux doigts de la mort et mériter peu à peu de vivre.


A : Ne néglige pas la vie qu’Il t’a offerte, fais-en bon usage, la vieillesse et le temps qui t’use sont des épreuves qui t’ouvriront Nos portes ; aucune n’est injuste.


D : Que connaît d’utile l’Homme plus que l’enfant ? Rien. Te crois-tu abouti ? Tu es bouffi d’orgueil, certainement, mais abouti, j’en doute. Quand tu me rencontreras, tu contempleras la créature parfaite et tu comprendras ta petitesse… Et crois-tu qu’un enfant qui vient de naître est plus vigoureux que toi ? Vous marchez pareil tous les deux : le nez vers le sol.


Pourquoi nous donner tout ça sans raison et nous le reprendre au moment où on commence à le mériter ?


A : Il t’a créé ainsi pour tester ton mérite à Le retrouver.


D : Pour te faire râler… et ça marche ! Faut bien qu’on s’amuse un peu…


Existe-t-il un âge à partir duquel l'Homme en sait trop ?


A : L’Homme n’en saura jamais trop, c’est pour cela qu’il cherche.


D : Peu importe l’âge ; si tu savais que tu ne sauras jamais rien, tu ne poserais pas la question. Si tu t’interroges, c’est donc que tu ne sais rien. Le trop est bien loin et il va te falloir galoper pour l’atteindre avant que la nuit ne te tombe dessus.


Je me serais au moins marré un peu tout seul avant d’aller parler aux pigeons…


A : Que les colombes t’apportent la paix, mon enfant. Au plaisir de te rencontrer. L’Ange.


D : À ton avis, c’est qui le pigeon ? Ciao, mon poulet, on se fera une friture dans quelques temps. Le Démon. Ps : pour mémé Thérésa, ça s’est pas super bien passé. Je t’expliquerai quand on se verra à ton barbecue.



Merci à Cyberalx pour l’inspiration ; tu m’as tendu la plume et je n’ai pas résisté.



 
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   Cyberalx   
2/9/2007
Je suis vraiment flatté d'avoir une réponse, même si au fond : je m'aperçois que même si l'on s'adresse au bon Dieu plutôt qu'à ses saints, ce sont toujours les mêmes qui bossent...

J'avais beaucoup aimé "la joute" et j'ai l'impression de retrouver ces deux personnages, ça me fait vraiment plaisir.

Je suis heureux de t'avoir inspirée, et je suis heureux que les coups d'épées dans l'eau de mon petit vieux pas si fictif que ça aient au moins pu toucher les subalternes du Directeur.

Merci.
(je ne met pas de note, ça me touche de trop prés pour que je sois objectif)

EDIT : Ceci dit, c'est pas malin, tout le monde va me prendre pour un vieillard maintenant...

   Bidis   
2/9/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est drôle mais bien sûr, en un premier temps, je n'ai pas trout compris. Mes neurones aussi ont leurs rhumatismes...
Je mets une petite note qui ne veut pas dire grand chose et viendrai relire ceci un jour prochain.

   Faige   
20/8/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
C'est bizarre, j'ai l'impression que les réponses de L'Ange sont beaucoup plus attendues (et donc moins recherchées) que celle du Diable. Le tandem est inégal, du coup c'est amusant, mais il y aurait pu y avoir encore plus de piment. Moi aussi vous m'inspirez Cyb et Macada - beaucoup...

   Anonyme   
21/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Entre Private joke et Joute Bien/Mal, avec une touche de tentative d'explication de ...

Bref, c'est sympa dans le style, j'aime beaucoup cette idée de fourberie démoniaque qui commence l'histoire.
Ah le Démon... j'aime particulièrement sa réponse à la quatrième question, je le reconnais bien là...
L'Ange, comme le souligne Faige, semble bien plat à coté de ce Démon plein de caractère, d'humour et de démonnerie lol
Mais n'est-ce pas là toute la question de la religion, l'Ange croit... ses réponses sont donc simples, concises, guidées par son aveugle certitude... Alors que le Démon attise la réaction, démontre son envie de troubler, de tenter, de casser, j'adore!

J'aurais voulu plus long.
J'aurais aimé plus étoffé, plus de questions, ou des réponses plus longues, mais c'est le choix de l'auteur...

Merci en tout cas, comme le dit Faige (une fois de plus) ça inspire.


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