Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Policier/Noir/Thriller
marogne : Trois minutes
 Publié le 15/10/08  -  15 commentaires  -  11214 caractères  -  36 lectures    Autres textes du même auteur

Une grande et belle fête de famille, un ipod !


Trois minutes


Les deux jeunes filles sortirent de l’école en riant, sous le grand soleil printanier. Pas loin de quatorze ans, mignonnes plutôt que jolies, on devinait sur leur visage les bouleversements que leur corps vivait. Elles allaient fêter le lendemain la grande cérémonie de passage à l’âge adulte.


- Est-ce que ta famille de là-bas est venue ?

- Non, ils n’ont pas assez d’argent pour le voyage, mais il y aura quand même cinquante personnes. Et toi ?

- Normalement on sera cent. Mes parents ont invité la famille de Paris, mais aussi les voisins. Ce sera trop !

- T’as pas un peu peur, toi, de tout ce monde ? Il va falloir saluer tout le temps, et puis dans nos robes, il va faire chaud.

- Et puis il va falloir manger, et danser… Non ! J’attends cette fête depuis si longtemps que je n’en ai pas peur. Tu verras, tout se passera bien. Tu sais quel cadeau tu auras ?

- Non, ma mère n’a pas voulu me le dire, « ce doit être une surprise »… elle a dit à mon père… Enfin, je le verrai demain.

- Moi non plus, mais comme je rentre un peu avant ma mère aujourd’hui, je vais essayer de regarder dans la maison si je ne vois pas de quoi il peut s’agir.


Elzra laissa son amie au croisement et emprunta le chemin d’entrée de sa résidence. Ses parents avaient acheté un petit pavillon qui était devenu leur fierté. Il avait été repeint récemment de couleurs vives, pour rappeler le pays, et pour que tout soit parfait pour sa fête.


---


La journée avait été longue pour Samia. Sa patronne lui avait demandé de faire le repassage, et cela lui avait pris toute la matinée ; on a du mal à imaginer tous les vêtements que les riches peuvent salir. Il avait fallu ensuite, comme tous les vendredis, faire les carreaux de toutes les fenêtres, ainsi que le salon et la salle à manger. Ils recevaient le week-end, et il fallait que tout soit parfait.


Elle n’avait pas cessé de penser aux détails du lendemain, essayant de trouver ce qu’elle aurait bien pu oublier. Le gazon avait été tondu, elle avait emprunté les tables qu’il lui manquait pour recevoir autant de monde. Elle avait travaillé à la cuisine, avec sa tante, la veille, et préparé tous les apéritifs et hors-d'œuvre qui feraient de l’événement une réussite gastronomique. Le poulet et l’agneau avaient été mis en marinade dans un cocktail d’épices, secret de sa mère. Il faudrait simplement le lendemain matin préparer le riz. Et Sabine, la voisine, avait offert de préparer le dessert, une belle salade de fruits.


Oui tout était prêt, sauf la couronne qu’elle devait aller acheter ce soir en sortant du travail. Il faudrait sans doute qu’elle se dépêche pour ne pas rater le train de cinq heures. Pour ça il lui faudrait partir un petit peu avant quatre heures pour avoir le temps de passer au magasin. Il fallait qu’elle fasse vite.


---


- C’est donc demain la cérémonie de ta fille ! Tu n’as pas un peu de peine de la voir grandir si vite ?

- Je me rappelle encore quand je la portais, bébé, sur mon avant-bras, pour qu’elle s’arrête de pleurer. Maintenant elle est presque aussi grande que moi. Chez nous elle serait déjà fiancée. Oui, je redoute le moment où elle partira de la maison.

- La roue tourne.

- Est-ce que tu pourras venir ?

- Oui, je me suis libéré. Et c’est avec grand plaisir que je viendrai. Je n’ai jamais assisté à une telle fête, et il y a longtemps que je n’ai pas vu ta fille.

- Bon, et bien il faut que j’y aille. Je dois terminer mon rapport ce soir car je n’aurai pas le temps d’y travailler ce week-end. Ça m’embête un peu car je vais rentrer assez tard, mais au moins j’aurai l’esprit tranquille.

- Ok ! Bon, alors bon travail, et à demain !


---


- Ouais, c’est un riche je te dis !

- Comment tu le sais ?

- Tu verrais comment il se sape ! Et puis j’ai travaillé chez eux.

- Qu’est-ce que t’as fait ?

- La peinture… la façade et dedans. Il ne les comptait pas, les sous.

- Tu sais où se trouvent les choses ?

- Ouais, ils m’ont laissé seul plusieurs jours. La mère, elle fait des ménages à Paris. Ils n’ont pas de fils, rien qu’une fille ; et la fille, elle va à l’école.

- Et le père ?

- Oh, lui il travaille encore plus tard. Je ne l’ai vu que les samedis, quand il me disait ce qu’il fallait faire, et quand il fallait me payer.

- Hé ! t’as vu la meuf là-bas ?

- Sacré morceau ! Mais on n’a pas le temps. Viens, on y va.

- Ok, j’arrive, mais mollo quand même.


---


Elzra courut à sa chambre pour poser ses affaires d’école, après avoir laissé dans l’entrée sa veste et ses chaussures. Elle ne voulait pas perdre de temps, excitée qu’elle était à trouver quelle pourrait être sa surprise. Il était déjà quatre heures et demie, sa mère serait là dans une heure.


Malgré ce qu’elle avait dit à son amie, elle appréhendait la fête du lendemain. Elle vivait dans deux mondes qui se juxtaposaient et qui parfois butaient l’un contre l’autre. Elle se sentait complètement intégrée à la société dans laquelle elle vivait, elle allait à l’école, s’habillait à l’occidentale, avait les mêmes rêves et les mêmes plaisirs banals que ses copines. Mais elle faisait partie aussi de sa communauté d’immigrés. Ses parents, qui à force de travail acharné, avaient su devenir une famille moyenne, n’avaient pas voulu abandonner leurs racines, et avaient décidé de vivre dans une zone où plusieurs de leurs compatriotes habitaient déjà. C’était presque une petite colonie que ce quartier. Ils entretenaient les usages, et respectaient les contraintes des cérémonies traditionnelles, plus peut-être par fidélité à leurs parents que par réelle adhésion.


Elzra n’avait pas de frère ou de sœur. Cela n’aurait pas été raisonnable, il fallait avoir les moyens de lui payer les études qui lui feraient gravir une autre marche dans la hiérarchie sociale. Ils avaient été critiqués au départ. Ne pas avoir d’enfant mâle était vu par certains comme une faillite, ou un refus de la tradition. Pouvait-on vraiment se satisfaire de n’avoir qu’une fille ?


Elle avait bien conscience de la chance qu’elle avait eue, et de la confiance que ses parents avaient en elle, elle ne voulait pas les décevoir. Mais aujourd’hui, la curiosité était la plus forte, elle devait savoir ce qu’on lui offrirait le lendemain. Ça la rassurerait pour affronter la meute des invités. On célébrerait demain son passage du monde de l’enfance à celui où elle serait bonne à marier.


Se marier à quatorze ans !


Quelle folie !


Ce n’était pas concevable, elle ne se sentait d’aucune manière prête.


Mais cela n’arriverait pas, demain ce serait seulement le prétexte à une grande fête, à une célébration de sa beauté.


Elle pénétra donc dans la chambre de ses parents.


---


- Samia ! est-ce que vous pourriez, s’il vous plaît, préparer la chambre d’amis. Nous en aurons besoin demain.


Samia ne pouvait pas faire autrement, elle tenait à sa place. Il était déjà plus de quatre heures, le temps de faire la chambre, et de partir, elle ne pourrait certainement pas avoir son train de cinq heures.


Ce n’était pas grave après tout, elle prendrait le suivant et serait à la maison vers six heures.


Elle avait repéré cette petite boutique de verroterie à côté de la gare Saint-Lazare une semaine auparavant. La vitrine proposait tout un choix de colliers et de bracelets kitsch, mariant des couleurs pastel dans des entrelacs de métal argenté. Au milieu, comme une décoration, avait été posée une couronne faite d’un mélange de fils verts et marron, et toute décorée de fleurs de cerisiers en soie. C’était exactement ce qu’il fallait pour orner sa fille, pour rendre hommage à sa jeunesse, et pour lui souhaiter tout le bonheur auquel elle pouvait prétendre. Elle n’était pas très chère, et elle avait décidé d’en faire aussi la surprise à son mari.


---


Elzra n’avait trouvé aucun indice au rez-de-chaussée du pavillon, et descendit à la cave. En passant devant la cuisine, elle vit l’heure. Sa mère ne devrait pas tarder. Il fallait se dépêcher.


---


C’est tout essoufflée par sa course que Samia arriva sur le quai, trop tard. Elle avait cru y arriver, mais c’était trop tard de trois minutes, et pour une fois le train était à l’heure. Tant pis, elle ne serait chez elle qu’à dix-huit heures. Elle regarda avec envie les autres voyageurs qui attendaient tout en téléphonant sur leur portable ; il faudra sans doute qu’ils en achètent un pour leur fille, mais ça pouvait encore attendre.


---


Un Ipod !


Un Ipod nano !


C’était ça la surprise qu’elle aurait demain !


Elle en avait tellement rêvé. Toutes ses copines avaient un lecteur MP3, et elle avait un peu honte de ne pas en posséder un.


Mais alors là, en plus, ce serait un Ipod !


Elle entendit sonner la pendule de la cuisine, cinq heures et demie. Il fallait qu’elle remonte vite.


---


La porte de la cave s’ouvrit brusquement, poussée par la jeune fille, et fit sursauter les deux hommes qui étaient en train de transporter dans un sac ce qu’ils avaient pu trouver d’intéressant dans le salon. Il leur fallut quelques secondes pour réaliser qu’Elzra ne constituait pas vraiment un danger, mais qu’il fallait néanmoins s’en occuper.


Le plus grand s’en empara, la forçant au silence en lui plaquant fortement la main sur sa bouche.


- Qu’est-ce que l’on va en faire ?

- Elle nous a vus, mais elle ne va rien dire ! On n’a qu’à l’attacher quelque part. Ce n’est qu’une fille.

- Ouais, mais elle est pas mal ! Aussi bien que la meuf de cette après-midi. Tu te rappelles ?

- Ouais, mais on n’a pas trop le temps de traîner là.

- Dépêche-toi toi, on va dans sa chambre, je m’en occupe, toi tu la tiendras. De toute façon elle me connaît, et elle te reconnaîtra, un peu plus un peu moins…


---


Une douleur intense secoua le corps d’Elzra quand le plus petit des agresseurs se pencha sur elle, elle sentit le sang couler entre ses cuisses. Malgré tous ses efforts elle ne pouvait pas crier, seulement pleurer, tellement les mains de l’autre enserraient fortement sa gorge.


Petit à petit, elle perdit le sens de la réalité, la douleur était toujours là, mais elle s’éloignait, comme dans une brume.


Elle entendait les soupirs de celui qui était sur elle, et le souffle de l’homme qui l’étranglait.


Elle ne voyait plus qu’un voile rouge, rouge de sang, noir, de plus en plus noir.


---


- Tiens-la encore un peu, que l’on soit sûr. Je vais en profiter pour regarder ce qu’il y a dans la chambre des parents. Il y a certainement des choses à prendre – dit le plus petit tout en réajustant son pantalon.

- Dépêche-toi quand même, ou on va se faire prendre, si la mère revient maintenant.

- Oui, cinq minutes encore.


---


Les voisins entendirent les cris de Samia entre dix-huit heures cinq et dix-huit heures dix d’après ce qu’ils déclarèrent à la police. Certains avaient entendu une voiture démarrer sur les chapeaux de roues dix à quinze minutes auparavant, mais cela était fréquent dans le quartier.



Le 19 et le 24 octobre 2008

Avion Paris - Francfort


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   studyvox   
15/10/2008
Je ne comprends pas la fin de la nouvelle!
Elle semble avoir été écourtée, à moins que ce ne soit voulu par l'auteur.
Dans ce cas, on reste sur sa faim.

   Anonyme   
15/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Du travail de pro!

   xuanvincent   
15/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Le fantastique est absent de cette nouvelle, aussi sans doute ai-je moins accroché à cette histoire. Toutefois, elle m'a paru bien racontée et sa structure, avec les changements de points de vue, m'a intéressée.

Les passages (tels "Se marier à quatorze ans !", "Quelle folie !"), sans doute pensés et non dits à voix haute, ou alors paroles rapportées d'autres personnes, ont retenu mon attention.

Pendant un moment, je me suis demandé en quoi il pouvait s'agir d'une nouvelle policière. En effet, comme souvent, marogne m'a paru prendre son temps pour développer son récit.

. Détail : « Orner sa fille » : "orner" me paraît utilisé plutôt pour parler d'objets, j'aurais employé un terme comme « parer (sa fille) »
. le terme "indice" m'a un peu gênée dans le contexte de la phrase "Elzra n’avait trouvé aucun indice au rez-de-chaussée du pavillon".

Pour la fin, je rejoins l'avis de studyvox : cette histoire ne m'a pas semblé finie.
Cette fin m'a laissée sur une impression de malaise, sur l'indifférence des gens face à un drame qui s'est joué à leur porte. PS : Il m'a semblé que l'on quitte de nouveau le registre du policier, et cette fin, après relecture, me plaît assez.

   ed2line   
15/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sa me donne envi de choper les espèces de salopards qui on fait ça...
Je ne vois pas comment on peut lire sa sans en avoir envi.
Ton texte est bien écrit.

   strega   
15/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Effectivement, c'est très étrange de ne pas lire de fantastique, mais je continue évidemment à apprécier. Le style est toujours à la limite de... De plusieurs choses en fait, le parlé, le pensé, le vécu, le ressenti...

Non seulement l'histoire en elle-même m'a accrochée, mais la façon de la raconter aussi. La fin quant à elle et au contraire je trouve, juste ce qu'il faut. On est frustré au début, puis on comprend effectivement que ce n'est pas un hasard...

Un poil trop court peut-être...? Mais bon...
Bravo.

   Filipo   
15/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L'ambiance est réussi, la fin est à mon avis juste suffisante (tout en "impressions", on n'a pas besoins de développements poiur comprendre).

Evidemment, c'est tragique... et il n'y a pas de Deux Ex Machina, qui aurait enlevé l'intérêt de l'histoire.

Un regret, cependant. Je trouve que les dialogues sont très plats. Peut-être est-ce exprès, pour marquer la "banalité de la vie de tous les jours" ? Mais, dans une nouvelle, ça manque juste un peu de relief.

Belle écriture et bon scénario. Bien emmené. Bravo !

   victhis0   
15/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Moi j'aime bien la contrainte que s'est imposé marogne de faire des dialogues : le texte en devient plus vivant, plus vécu et place le lecteur comme un témoin physiquement très proche de l'action ce qui en l'occurrence est justifié : j'ai partagé les instants présents de chaque protagoniste ; c'est intelligent d'avoir choisi une action poignante, presque régulée par un chronomètre, pour y placer des dialogues. L'inéluctable s'annonce presque un peu trop tôt (j'ai vu venir l'horreur dès l'intervention des gars).
Un bon texte, suffisamment différent de la production de marogne pour être saluée comme elle se mérite!

   widjet   
16/10/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
C'est toujours une bonne chose lorsqu'un auteur cherche à se renouveler, à tenter de nouvelles expériences, même si je ne crois pas que ce soit la première tentative de l'auteur dans ce registre.

Néanmoins, je suis déçu.

En dépit de ses qualités (fluidité, personnages divers), je trouve le texte...sans force. Les dialogues ne sonnent pas toujours justes, la tension est absente (le manque de détails y est pour quelque chose), le dénouement totalement expédié.
Conséquence, en dépit de l'atrocité de l'acte sur la jeune fille (qui tient en 3 lignes comme si l'auteur lui même était embarassé ou effrayé par la scène qu'il voulait la conclure au plus vite) , j'y suis resté insensible.

Marogne a abandonné le fantastique pour une histoire volontairement plus ordinaire (rien de péjoratif à ce mot), plus "fait divers" (avec un petit message social sous jacent sur l'intégration) mais il y manque dans les mots, les descriptions, l'ambiance, une vraie violence, une cruauté sourde, un réalisme qui nous ferait croire à cette tragédie si injuste.

La perception que j'en ai est que Marogne, n'était pas à l'aise avec le fond cette histoire...

Widjet

   AnaiS   
17/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je rejoins les avis par rapport à la fin de la nouvelle, écourtée ainsi que sur les dialogues que j'ai trouvés un peu plats ...
La mise en place de plusieurs "scènettes" m'a plue mais les détails manquent quelque peu pour réussir à tout comprendre.

C'est le premier texte de Marogne que je lis, je ne connais donc pas ses histoires fantastiques. Celle-ci m'a bien plue du point de vue du scénario, mais je n'ai pas été emballée dès les premières lignes, et je trouve dommage qu'il faille plusieurs "scènettes" pour véritablement accrocher.

   Anonyme   
19/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Difficile à lire cette succession de scénette. Mais au final assez agréable. Je n'aime pas la fin, trop téléguidé je trouve, mais l'ensemble se laisse lire sans soucis si on se force un peu.

J'aime.

   Menvussa   
25/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est bien ficelé en ce sens que tu soigne le détail, et que cela rend la scène très présente. Mais je reste sur ma faim. Tu as classé ce récit dans la catégorie policier/noir/thriller. C'est un fait divers que tu racontes, fort bien au demeurant mais il n'y a pas d'enquête, pas de réel suspense. C'est une "tranche de vie" un drame quotidien qui peut servir de base à débat, c'est presque un prétexte à réflexion.

Alors le texte m'a plu, le sujet est grave et bien traité mais ce n'est pas à mon sens du policier, ou alors, il faut une suite.

   Jedediah   
26/10/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je rejoins les quelques commentaires précédents qui reprochent à ce texte la platitude de ses dialogues, ainsi que l'absence de tension.
Je pense que le style aurait gagné à être amélioré.
Néanmoins, la fin, brutale et inattendue, ne m'a pas laissé de marbre, mais est peut-être trop expédiée.
Peut-être le fait que ce texte fut écrit lors d'un voyage en avion n'y est pas pour rien là-dedans...

   David   
10/11/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Marogne,

Je suis un peu mal à l'aise avec le thème, des symboles un peu fort, le viol d'une vierge... mais j'en ai apprécié le developpement, une certaine platitude, de la simplicité à bon escient plutôt pour atténuer un peu, éviter une tension trop forte comme aurait pu le faire par exemple d'insister plus sur les qualités, l'innocence et les relations de la jeune fille, trop en faire une icône. Là c'est la froideur du réel. C'est comme ça que je prends la fin très peu théatral, mais qui fait son boulot pour moi.

Les "trois minutes", c'est le temps perdu qui aurait permis à la mère de surprendre ou décourager les voleurs, ou de prévenir l'héroine qui remontait de la cave de ce qui se passait. Le drame a lieu pendant un temps très court aussi. Il manque quelque chose là dessus, sur ces temps très brefs, l'un qui aurait pu être anodin et l'autre atroce, qui aurait pu être plus marqué.

   Flupke   
19/12/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bon, je ne sais pas de qui je tiens cette idée de lire des nouvelles dans un avion, mais c’est pas évident de se concentrer. De plus, ayant un cerveau d’un volume pratiquement identique à celui de Georges W. Bush, j’ai eu besoin de 3 lectures avant de me rendre compte que les deuxièmes dialogues concernaient le père de la victime et un de ses collègues (libéré é et rapport m’ont mis sur la voie).
Le paragraphe sur le télescopage des 2 cultures et de ses effets sur la deuxième génération était très intéressant. Mais suffisant. Un peu plus et on avait 2 nouvelles en une. Par contre, de la part d’un grand voyageur comme Marogne, cela serait sûrement intéressant de voir sa broderie sur une nouvelle dédiée à ce thème.
Aux premières lectures, j’avais pensé à une fin ouverte indécidée, juste viol ou bien viol et meurtre mais à la troisième j’ai fini par m’orienter vers un trépas probable (elle te reconnaitra, un peu plus, un peu moins, voile rouge de plus en plus noir). Donc pas mal de boulot de la part du lectorat pour tout comprendre. Ce qui est OK dans un avion quand on a le temps, mais certains ont du être perdus s’ils se sont contentés d’une seule lecture. Je trouve qu’il y a moins d’homogénéité que dans ces petits bijoux que sont « Londres » et « Lettres à HP ». Mais même si je n’ai pas été propulsé dans des hauteurs stratosphériques, je ne boude pas mon plaisir et j’ai bien aimé le réalisme glauque.
Du chipotage : normalement on sera cent. Normalement suggère davantage un chiffre ovale que rond. J’aurais préféré, normalement on sera une centaine ou bien c’est sûr à 100% on sera exactement 100.
Amicalement, Flupke

   Milwokee   
18/1/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Ce qui me dérange dans cette nouvelle, c'est que la mise en place de l'histoire est plus longue que l'histoire elle-même. J'entends par là que les événements sont expédiés en quelques phrases, on ne s'attarde pas plus que ça sur le viol de la demoiselle, alors qu'on a bien pris le temps de monter le décor. Du coup, je ne vois pas à quoi servent tous ces paragraphes d'introduction tout ça pour une vingtaine de lignes seulement consacrées au sujet de la nouvelle. Trop de "brodage" dans la présentation, et l'action est pliée en 5 minutes. J'irai jeter un œil à tes nouvelles fantastiques (dont tout le monde parle !), mais celle-ci est décevante.


Oniris Copyright © 2007-2023