Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Humour/Détente
melany : Une rencontre
 Publié le 08/06/10  -  18 commentaires  -  4579 caractères  -  125 lectures    Autres textes du même auteur

Un sarouel à paillettes. Un sarouel à paillettes qui se dandine sur la ligne treize, entre Plaisance et Invalides.

Des tongs à fleurs. Des tongs à fleurs qui sautillent en tête de train sur le quai de Notre-Dame-de-Lorette.


Une rencontre


Un sarouel à paillettes. Un sarouel à paillettes qui se dandine sur la ligne treize, entre Plaisance et Invalides.


Des tongs à fleurs. Des tongs à fleurs qui sautillent en tête de train sur le quai de Notre- Dame-de-Lorette.


C’est à Montparnasse que les fleurs vont lever les yeux vers les paillettes. Observer un séant dissimulé et scintillant. Soulever leur nez des mégots, des tickets usagés et du bitume patiné par les pas perdus.


C’est à Montparnasse que le sarouel va baisser la tête vers les tongs. Écarter ses plis pour voir apparaître les motifs hawaïens entre les orteils.


Des fesses trop bien cachées ou des orteils trop poilus, qui fera signe à l’autre ?


La sirène gémit. Les essieux couinent. Les portes grincent. Puis se referment implacablement. La rame s’ébranle tel un animal résigné.


Le sarouel tressaute. Les tongs s’éloignent l’une de l’autre. Les tuyaux défilent. Le tunnel crie. Les hurlements s’apaisent et deviennent réguliers.


La barre métallique est froide et lisse. Les mains s’agrippent et se croisent. Des mains fatiguées aux veines saillantes et aux bagues nombreuses. D’autres fermes, lisses et chaudes.

Entre Plaisance et Gaîté, quinze doigts. Entre Gaîté et Montparnasse, dix doigts. Entre Montparnasse et Duroc quarante-deux doigts. Des doigts qui glissent, des doigts qui s’évitent, des doigts qui se frôlent. Qui serrent et desserrent le métal, suivant les mouvements du wagon.


- Pardon !


C’est le sarouel maladroit qui s’adresse aux tongs.


- Ce n’est rien.


Ce sont les tongs piétinées qui rassurent le sarouel.


Joli sourire que celui des tongs. Charmant regard que celui du sarouel.


- Il y a du monde.

- Oui.

- Et il fait chaud.

- Très.

- Vous descendez bientôt ?

- À la prochaine.

- Ah ? Moi aussi.


Le tunnel disparaît.

Le wagon crisse, sursaute, ralentit, rebondit puis s’arrête.

Dix doigts s’accrochent puis se détachent de concert de la barre métallique. Le sarouel emboîte le pas aux tongs. Les fleurs et les paillettes cheminent côte à côte. Sagement rangés l’un derrière les autres sur l’escalier mécanique, les fleurs et les paillettes s’effleurent.


- Pardon ! dit le sourire des tongs.


- Ce n’est rien, répond le regard du sarouel.


Le sarouel et les tongs s’élancent : ils quittent la dernière marche du dernier escalier.


Le rugissement des trains dans la station se fait plus fréquent. Les couloirs s’emplissent de pas pressés. Des pieds s’agitent pour descendre du train. Des bras se fraient un passage pour monter dans le train. La sirène retentit. Et retentit encore.


Puis les couloirs se vident. Le silence se fait, laissant un peu d’espace à quelques éclats de voix égarées. La sirène se laisse désirer de longues minutes. Puis ne revient plus.


Au petit matin, les tongs reviennent seules. Encore un peu endormies, elles dévalent précipitamment les escaliers. Arpentent rapidement les couloirs. Ne se retournent pas. S’arrêtent devant un panneau indiquant les directions.

Elles manquent de glisser en arrivant sur le quai. Manquent leur train qu’elles n’ont pas vu arriver. Manquent d’un sarouel à paillettes à leurs côtés.


Ils entrent dans la station au même moment. Le train suivant et le sarouel à paillettes. Le premier pesamment, paisiblement. Le second violemment, enfilé à la hâte sur un corps plein de sommeil et de colère.


Les tongs détournent le regard et grimpent dans la rame.

Le sarouel fouille des yeux le quai, puis chacun des wagons.


La sirène résonne. Le sarouel s’élance vers les derniers wagons. Aperçoit enfin les tongs et se fige.


Les tongs, regard en dedans, aimeraient expliquer :


- J’ai eu un coup de cœur pour toi.

Je ne peux pas rester.

Je suis trop lâche pour te dire que tu ne me plais pas plus que ça.


Mais elles ne trouvent ni les mots ni le courage pour le dire.


Alors elles articulent :


- Pardon.


Le sarouel voudrait crier, frapper, hurler :


- Tu t’en vas comme ça ? Sans rien dire ?

En fait, ce n’était même pas ton arrêt !

Tu m’as raconté n’importe quoi depuis le début !


Mais le train qui s’ébranle et le regard apitoyé qui lui fait face derrière la vitre lui disent la vanité de cette colère.

Alors il répond :


- Ce n’est rien.


Ce soir-là, dans une autre station, une tong à fleurs gît, abandonnée et déchirée.

Un jeune homme furieux est rentré chez lui en boitillant après une vilaine chute.

On aurait dit qu’une jeune femme maladroite avait décalé son pied au mauvais moment, précipitant sa chute.

Deux ou trois paillettes scintillent autour de la chaussure abandonnée.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   placebo   
31/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
''Manquent d’un sarouel à paillettes à leurs côtés.
Ils entrent dans la station au même moment. Le train suivant et le sarouel à paillettes. Le premier pesamment, paisiblement. Le second violement, enfilé à la hâte sur un corps plein de sommeil et de colère. ''

j'ai eu un peu de mal à comprendre, des phrases tarabiscotées :)

au début, j'ai cru que les tongs et le saouel restaient dans les couloirs, genre SDF, je n'avais pas lu qu'ils étaient dans le métro. et puis comme la fin m'a plu, j'ai relu le tout et j'ai compris.

il y a des trous (stylistiques et narratifs) que le lecteur doit combler, mais ça ne m'a pas dérangé. beaucoup aimé, un joli moment de détente.

aucun conseil à donner, si ce n'est peut être relire en pensant davantage au lecteur pour la compréhension de certains passages.

c'est suffisamment rare pour que je le remarque : 5000 caractères suffisent, bravo.

bonne continuation

   Anonyme   
1/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est beau une rencontre entre des tongs et un sarouel. Je n'ai pas compté le nombre de doigts, ni les stations, ni mon plaisir à lire ce texte dont le phrasé est en parfaite adéquation avec l'histoire.

   florilange   
1/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai bien aimé cette façon légère de raconter une histoire aussi simple que banale mais qui ne finit pas bien. L'histoire d'un coup de coeur qui n'était qu'une erreur.
Un seul détail me chiffonne car je suis très terre-à-terre. Comment a-t-elle pu lui faire un croche-pied en étant derrière la vitre dans une autre station?
Le style convient bien au mode de récit.

   Maëlle   
5/6/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
trés trés chouette. Le parti pris de ne pas décrire les protagonistes donne au texte un côté joueur, mais même sans cela je gage que le texte serait de bonne tenue.

   Mellipheme   
8/6/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette peinture par petites touches d'un incident minuscule de la vie urbaine est tout à fait délicieuse. Les personnages, dénotés à travers deux détails vestimentaires, ont la fugacité des silhouettes croisées sur les trottoirs de la ville.
La langue est simple mais travaillée.
Bravo et merci pour ce bref instant de belle lecture.

   Selenim   
8/6/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Ça commence mal, dès la première phrase.
Une sorte d'entame qui prend des airs de définition de dictionnaire.

Le procédé qui distille les réactions humaines par le biais des accessoires vestimentaires est original, la désincarnation aurait pu fonctionner si l'écriture avait suivi.

Le rythmique tient plus du télégraphe que de la prosodie. les phrases courtes s'enchainent, sujet-verbe-complément, basiques et sans grande saveur.
S'il y a une intention poétique de la part de l'auteure, et il y en a surement une car j'ai relevé 2-3 allitérations sympas,
je ne l'ai pas captée.

Les dialogues sont plutôt consternants, d'une banalité sans superlatif.


La rame s’ébranle tel un animal résigné.
J'ai du mal à voir la chose.


Au final, je pense être passé à côté de quelque chose pour rentrer dans ce texte. Vu la brièveté du récit,
je me suis permis plusieurs lectures, toutes infructueuses.
Malgré l'angle narratif original, tout le reste n'est pas à la hauteur de cette ambition.

Selenim

   Anonyme   
8/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
L'idée de base est sympathique, le traitement original, cependant, certaines choses m'ont agacée. Ne serait-ce que les innombrables répétitions (ok pour tongs et sarouel, mais il y en a d'autres ; train, sirène, regard, sourire ...).

C'est lassant dans un texte aussi court.

Je n'ai pas aimé le style beaucoup trop scénarisé de l'ensemble, trop distant, presque froid, à peine ébauché.

Cependant, quelques passages m'ont paru bien meilleurs, d'une plus grande force narrative :

"La barre métallique est froide et lisse. Les mains s’agrippent et se croisent. Des mains fatiguées aux veines saillantes et aux bagues nombreuses. D’autres fermes, lisses et chaudes.

Entre Plaisance et Gaîté, quinze doigts. Entre Gaîté et Montparnasse, dix doigts. Entre Montparnasse et Duroc quarante-deux doigts. Des doigts qui glissent, des doigts qui s’évitent, des doigts qui se frôlent. Qui serrent et desserrent le métal, suivant les mouvements du wagon."

"Le tunnel disparaît.

Le wagon crisse, sursaute, ralentit, rebondit puis s’arrête.

Dix doigts s’accrochent puis se détachent de concert de la barre métallique. Le sarouel emboîte le pas aux tongs. Les fleurs et les paillettes cheminent côte à côte. Sagement rangés l’un derrière les autres sur l’escalier mécanique, les fleurs et les paillettes s’effleurent."


Pour le reste, le ton oscillant entre humour, suspense et tristesse m'a laissé de glace : l'intrigue n'est pas suffisamment développée à mon goût, c'est lapidaire.

J'ai l'impression que la seconde partie (celle du deuxième jour), est bâclée. Elle me convainc beaucoup moins que la première, la narration est hâtive, les 'dialogues' médiocres.

Volonté de finir au plus vite ?

Bref, toujours est-il que, si cette nouvelle ne m'a pas transportée, j'ai pu déceler des signes très encourageants dans l'écriture.

Bonne continuation donc, et au plaisir.

   Chiffon   
8/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Il y a non seulement nos deux protagonistes-vêtements mais aussi tous les autres êtres évoluant dans cette nouvelle qui sont réduit à des excroissances sans visages. L'exercice de style est génial, on s'immerge dans cette masse inhumaine, dans cet anonymat des villes.
Mais l'intelligibilité de l'intrigue en prend un coup, on ne se représente pas toujours distinctement le lieu où l'action est rendue et ce qu'il se passe exactement.
Bref, il faut absolument garder cette idée, mais la description du reste de l'espace et du temps peut être améliorée.
Plusieurs lectures sont en effet nécessaire pour bien tout comprendre, or cela empêcherait la possibilité d'édition "en l'état".
Merci pour cette touche de génie , encore à canaliser en partie.
Chiffon

   caillouq   
8/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Une lecture agréable pour une histoire simple, que le lecteur est invité à recréer pour l'essentiel, le charme du texte résidant dans le point de vue ... heu ... pédestre. Un rapport plaisir / temps de lecture assez satisfaisant, même si le moment ne laissera pas beaucoup de traces (syndrome dit de la tong ?). Dommage: la répétition du mot « chute » dans les pénultième et antépénultième phrases.
Ah oui, et j'ai eu du mal, pendant tout le texte, à me rappeler que la tong à fleurs était masculine, puisque orteils velus, et paillettes sur sarouel donc féminin ce dernier. Tong oui, mais à fleurs, ça repartait tout de suite XX au lieu de XY. Comme quoi on a quand même des schémas bien implantés ... Libérons le motif floral du gynécée.

   Anonyme   
8/6/2010
Très bien écrit avec un certain raffinement. C'est élégant, stylé, léger mais ça raconte une rencontre belle, pas forcée, impromptue, imaginée, magique. Beaucoup de poésie et de lumière et de couleurs.

Mélany ? Merci.

Mince je ne note plus mais évidemment c'est très très bien...

   widjet   
8/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Une bonne idée que d’avoir utilisé les objets (tong versus sarouel, mais aussi des bras, des doigts...) pour identifier les personnages, mais peut-être aurait-il fallu personnifier davantage ces objets (et y donner plus de couleurs, plus de mouvement) pour renforcer l’humanité de leurs propriétaires (à moins que l'objectif était justement de faire refléter le caractère anonyme/impersonnel ou universel de ce genre de rencontre)

Attention, trop de phrases courtes finissent (parfois) par agacer et par hacher le récit trop durement (enfin selon moi qui en fais aussi les frais). La disposition des dialogues notamment sur le « je ne peux pas rester », « je suis trop lâche… » ou « ce n’était pas ton arrêt »… m’a perturbé car en l’absence de tiret, je ne savais plus qui parlait.

Je ne pige pas la fin. La fille se venge et fait un croche pied au type ? Pas assez clair, je trouve.

Bref, ça se lit sans encombre, mais c’est une tranche de vie qui parle à tous (qui n'a jamais été attiré par qqun dans les transports ?) que la forme hélas ne transcende pas du fait de son absence d’originalité (et d'humour).

W

   brabant   
9/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour MELANY,

J'ai bien aimé ce texte frais, aéré, baba cool avec le sarouel à paillettes et les tongs à fleurs, free love.
La compréhension n'a pas été immédiate, mais plus je lisais, plus j'aimais. Tiens ! il y a ça, et puis ça, et encore ça. Oui ! vraiment ! c'est bien fait !
Quand on a cerné qui est qui, et qui dit quoi, ça fonctionne à merveille.

Un air de vacances dans un Paris bitumeux, un couple exception dans une foule anonyme.
Et c'est le sarouel qui s'adresse aux tongs, cool ! Le sarouel a des yeux et les tongs ont un sourire. C'est une riche idée que de vous en tenir à cela jusqu'à la fin du texte. C'est ce qui en fait le charme et évite tout pathos. Le ton est donné. La fin ne peut pas être tragique.

Une amourette s'engage. Sensualité des non-dits. Contacts- préludes.

La rencontre ratée du petit matin va faire capoter la romance. Les yeux se dessillent au lever du jour; à moins que les tongs n'aient pas eu leur Ricoré. Pas cool !
Le train, lui, reste indifférent; il brasse les aventures et débarrasse: "Deux ou trois paillettes scintillent autour de la chaussure abandonnée."


Le train est resté un train, le sarouel a perdu quelques paillettes sans laisser trop de plumes et la tong est devenue citrouille.("chaussure").

Pas très élégante, cette tong; elle a bien mérité son halloween.

   MissGavroche   
9/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Le postulat de départ, l'originalité du point de vue est très interressant, malheureusement la réalisation n'est pas à la hauteur à mon avis.
Le début est assez confus, il faut se reprendre à plusieurs fois pour bien imaginer la scène.
Concernant les dialogues, ils sont trop "neutres" pas assez porteur de sentiments à mon sens.

   Anonyme   
10/6/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La rencontre d'un Sarouel à paillettes et de Tongs à fleurs...

J'ai trouvé cela délicieux et rafraîchissant.
Même si j'ai du relire certains passages plusieurs fois pour bien les comprendre, cela ne m'a pas dérangé.

J'ai également beaucoup apprécié "la vie" donnée aux différents objets.

Les phrases courtes et les dialogues simples servent bien la cause de cette rencontre furtive...

   Anonyme   
15/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Je retiendrai une seule chose "ne pas prendre le métro en tongs" ^^
Non mais sinon, c'est amusant, sans plus quoi, une petite histoire rigolote à lire dans le métro justement.
Je mets "bien" parce-que pour moi l'intention de l'auteur me semble être juste légère et sans prétention... et un peu de légèreté et de "pas prétention" des fois, ça fait du bien ^^

   marogne   
21/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Je n'ai pas bien compris la fin... mais ce n'est pas grave. Une lecture amusante pour la fin d'une longue journée, légère et apportant quelques touches de couleurs bien sympathiques dans les tunnels.

Ah oui, les barres... je les trouve toujours chaudes! Mais ça doit être un de mes toc (comme Monk sans doute).

Bonne continuation.

   Flupke   
22/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Une histoire bien narrée et un point de vue intéressant. Romantique mais réaliste.
Et efficace car j’ignorais le mot sarouel.
L’exercice est plutôt réussi.

   leon   
8/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
L'histoire d'une rencontre sans lendemain, c'est plutôt banal.
Mais en mettant en scène les tongs et le sarrouel, ça le devient un peu moins.
Pas mal, donc, mais pas transcendant non plus.


Oniris Copyright © 2007-2023