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Fantastique/Merveilleux
Menvussa : Le monde de Petit Pierre
 Publié le 07/04/09  -  20 commentaires  -  2835 caractères  -  109 lectures    Autres textes du même auteur

L'envolée d'une étincelle de vie.


Le monde de Petit Pierre


Il fait très froid, ce vingt-quatre février. Le lourd manteau de neige n’apporte aucune chaleur. La nuit est tombée, un silence glacial a pris possession des rues de la ville. Tableau figé, balayé par la bise. La pâle lueur d’un réverbère éclaire, dans un renfoncement, un carton, agité parfois de soubresauts. Il y a quelque chose là-dessous. Quelque chose ou quelqu’un.


Petit Pierre serre contre lui Proserpine qui grelotte. Elle a les lèvres bleues. Elle le regarde, l’écoute et le froid se fait moins mordant.


- Vois-tu Proserpine, dans mon monde à moi le soleil brille et rayonne d’une douce chaleur. Le ciel est bleu, d’un bleu profond et les nuages blancs ne font que passer sans déranger.

Le paysage est vallonné, l’herbe est d’un beau vert tendre et ravit les moutons qui paissent de-ci de-là. La forêt est accueillante, elle déroule, rien que pour nous, son tapis de feuilles. Nous avançons guidés par le chant des oiseaux, sous le regard amusé des écureuils. Vois ! une maman chevreuil et ses petits. Rien n’est effrayant en ce monde qui est mien, il y fait bon, l’air y est chargé de senteurs d’humus et d’herbe fraîche. Entends-tu cette source invisible ? Elle jaillit, au détour d’un chemin.

Regarde Proserpine ! Regarde au loin cette montagne, et dessus ces murs qui scintillent ; c’est mon château, ton palais, nous y serons bientôt. Si tu es fatiguée, je te porterai sur mes épaules. En ce monde, Proserpine, je suis fort.


Petit Pierre essaye de bouger un peu. Ses membres engourdis par le froid ne lui répondent que faiblement, son souffle est rauque et laborieux. Il voudrait la serrer plus fort et lui transmettre le peu de la chaleur qui l’anime encore. Il cherche à remonter ce qui leur sert de couverture sur ses frêles épaules, mais le journal humide se déchire. Le carton qui les abrite laisse filtrer un air glacial.


Proserpine ne tremble plus. Petit Pierre continue son histoire, lui décrit les murs de marbre et les tours de cristal.


Proserpine sourit, son regard s’est perdu dans les yeux de Petit Pierre. Il sourit lui aussi, il s’endort contre celle qu’il aime, qui n’a plus froid maintenant, et qu’il emporte avec lui.


Le vieux Rusty, petit, malingre, misérable, s’approche un tesson à la main. Ses pas font craquer la croûte glacée. Il lui faut les chaussures du garçon, qu’il sait allongé sous ce carton. Il y mettra du journal pour protéger ses pieds gelés.

Il s’avance, presque menaçant, il est maigre à faire peur.


Les chaussures sont là, des guenilles détrempées jonchent le sol. Il émane de l’endroit une faible chaleur, comme la trace d’une vie passée.


Rusty effrayé recule. Il a cru entendre un rire cristallin et voir deux petites lueurs tournoyer pour disparaître, là-haut.


Il a pris les chaussures d’un geste mal assuré et, la neige s’est remise à tomber.


 
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   Anonyme   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Poétique, triste et beau comme un conte d'Andersen.
En plus le héros a super prénom.
Bien joué Menvussa.

   Anonyme   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un récit (conte? J'ai pensé aussi à Andersen) qui fait froid dans le dos. Est-ce que les personnages n'auraient pas gagné à être plus décrits, pour prendre un peu d'épaisseur?

   solidane   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Même impression, j'ai tout de suite pensé à la petite marchande d'allumettes. Même atmosphère joliement décrite. Et la FIN...

   Anonyme   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Salut Menvu... Un petit conte bien tristounet mais j'aurais quand même mis une majuscule à Février ! Comment "vieux pinailleur" ? Amicalement . Alexandre

   Anonyme   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ton conte m'est allé droit au coeur.
Tu as fait court, mais je ne vois pas ce que tu aurais pu ajouter d'autre.
Il ne manque qu'une illustration.
Jolie cette dernière image, très beau ce Petit Pierre.
Très triste et très doux.

   Selenim   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Je reste sur ma faim.

Bien trop court pour s'attacher au personnages. La brièveté du récit oblige l'auteur à utiliser des stratagèmes pour émouvoir le lecteur: des enfants, ils sont gelés, ils vont, mourir, ils sont sans toit, probablement orphelins.

Je suis déçu, car l'écriture est subtile, ce qui n'est pas évident pour ce genre littéraire. Malheureusement, on sait trop peu de choses sur tout ce petit monde pour ressentir vraiment des émotions.

Un texte ni bon, ni mauvais, à l'image de la vie de ces deux enfants: désespérément court.

Je prends rendez-vous pour la version 15.000 signes de l'histoire.

Selenim

   xuanvincent   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai trouvé cette histoire touchante, également assez bien écrite.

Dommage qu'elle finisse si vite !

Un point m'a un peu gênée, le prénom "Petit Pierre" m'a fait penser à un enfant. Or, si le monde qu'il décrit peut correspondre à celui du merveilleux de l'enfance (j'ai apprécié ces passages), la manière dont il s'exprime m'a fait penser plutôt à une mère s'adressant à son enfant. Il me semble donc (avis personnel et subjectif) que le récit aurait gagné en force soit en rendant plus simples, plus enfantines les paroles de "Petit Pierre" (s'il s'agit bien d'un enfant), soit en attribuant ces paroles au personnage féminin (en faisant alors comprendre au lecteur par exemple qu'il s'agirait de la mère de l'enfant).

Cette nouvelle étant placée en "Fantastique/merveilleux"*, j'ai cherché ce et ai fini par, il me semble, le trouver Fantastique/merveilleux, après un moment d'hésitation, à la fin de l'histoire.
* le début de l'histoire m'a fait penser au conte de "La petite fille aux allumettes" et j'ai espéré qu'un élément merveilleux viendrait dans le récit, sauver ces deux malheureux transis de froid.

. "Le lourd manteau de neige n’apporte aucune chaleur." : cette image m'a intriguée, un humour un peu particulier dans cette phrase ?

En bref, je retiens le côté émouvant, joliment raconté de cette nouvelle.

   Anonyme   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
"Le lourd manteau de neige", j'ai eu peur... Halte là... Ho... Qu'es-ce que c'est que... Nom dé... Mais c'est récupéré par le jeu froid/chaud de "n'apporte aucune chaleur"...Ouf.
Sinon, l'écriture a un style, je n' y adhère pas forcément, mais ca se laisse lire. Si référence il y a à un conte existant je ne l'ai pas saisi, tant pis pour moi.
Je regrette, le ton un brin misérabiliste.
Pas franchement convaincu.
Simple avis subjectif.

   estelane   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Décrire ce pauvre être dans un décor où la beauté s'attarde n'était pas chose évidente.
Un texte court où l'auteur va à l'essentiel pour en faire une histoire éveillant les consciences.

Merci Menvussa

   Flupke   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bon, avertissement : je connais le mythe de Proserpine par cœur, poèmes, peintures, opéras le concernant et tout le tintouin. De plus j'ai pas mal lu Andersen au point de me l'offrir dans la Pléïade.
DONC point de vue très subjectif.

Bon que Proserpine meure, c'est normal LOL.
Ce microconte m'a bien plu. En plus il est assez intemporel. OK tesson et journal, mais il peut s'étendre sur plusieurs lustres. Rien en trop, très concis, il y a une belle unité, homogénéité dans tout le texte.

Du chipotage: le lourd manteau de neige, assez proche des clichés de mon enfance du style "la montagne a revêtu son blanc manteau de neige" reproduction interdite pour tous pays y compris l'URSS. :-) Un peu trop près du cliché à mon humble avis.

Autrement j'apprécie l'exploit de transmettre une petite émotion dans un texte aussi court (mais touchant).

Amicalement,

Flupke

   Marite   
9/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un conte n’est pas un simple récit imaginaire et peu vraisemblable. De tout temps et dans toutes les traditions de par le monde, le conte a été et est utilisé pour transmettre des enseignements ou plutôt des « leçons de vie ». En Occident nous avons peut-être oublié, un peu… beaucoup… cet aspect. Aussi, n’est pas conteur qui veut et je trouve que Menvussa a un talent de conteur. Chacun peut trouver dans « le Monde de Petit Pierre » un enseignement. Pour ma part je retiens que le passage obligé de fin de vie sur terre, peut se faire sans peur et sans crainte si l’on a à côté de soi un vrai cœur pour nous aider à changer d’état. Et Petit Pierre lui, après avoir tout donné à Proserpine au travers de son monde, a le privilège de s’en aller dans son sommeil. Merci Menvussa pour ce conte du 21ème siècle.

   widjet   
10/4/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Déjà, je ne connais pas ce conte, mais le fait de le moderniser est une initiative tout à fait intéressante et bienvenue.

Mais le texte est plutôt bon, attendrissant avec ce qu’il faut de recul et de pudeur dans le verbe, pour éviter la mièvrerie et la sensiblerie à outrance.

Le court te va plutot bien Men !

Le final m’a semblé un peu confus. Quel est ce rire ? Ces deux lueurs ?

W

   Faolan   
11/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte tout en retenue. Les personnages sont peu approfondis mais il se dégage néanmoins de l'émotion.
Un agréable moment de lecture. Merci.

   Bidis   
14/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Une jolie écriture pour un joli conte triste. Mais avec quelques clichés, déjà relevés par d'autres commentateurs, et un peu de confusion pour qui n'est pas, comme Flupke, dans les secrets de cette courte histoire.
La récupération des chaussures est réaliste, amère et rassurante : la vie continue...

   Anonyme   
15/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'avoue ne pas connaitre le conte original s'il y en a un. Mais j'ai aimé ce texte parce qu'il est simple, direct, bien écrit avec un style fluide.

Certes il est un peu court, un peu bref, mais finalement le dialogue sur le palais laisse rêveur avant la chute terrible.

J'ai vraiment apprécié.

Un détail: Rusty ça ne sonne pas vraiment bien pour un "méchant", ça fait un peu trop série TV, mais c'est vraiment un détail!

   liryc   
16/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Oui, comme "la petite fille aux allumettes", une belle histoire dite simplement avec des descriptions bien fouillées qui soulève l'émotion.
Bravo

   Anonyme   
28/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je vais répéter ce que d'autres ont dit avant moi, cette histoire ou plutôt ce petit conte m'a aussitôt fait penser à "La petite marchande d'allumette", une magnifique histoire, je trouve, tout comme celle-ci. Dommage que ce ne soit pas plus long... une description des personnages et du lieu nous aurait bercé dans un univers magique afin de nous laisser le temps de mieux nous épanouir. En revanche je reste sous le charme!

   horizons   
4/5/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
"La petite fille aux allumettes" revisité...C'est peut-être parce que je n'ai jamais aimé ce conte trop triste que je n'adhère pas.

   Anonyme   
15/5/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour - moi j'ai pensé à Pierre et le loup, revisité - c'est un joli conte, j'ai beaucoup aimé. Cependant, trop court à mon goût. J'aurais aimé connaître la suite. J'aime bien le style.

   embellie   
18/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup de poésie dans ce conte d'hiver glacial. Petit Pierre et Proserpine sont des personnages attachants, on aurait aimé mieux les connaître, mais la concision va parfaitement au sujet traité.
On est "saisi" par le propos et c'est très bien.
Merci pour cette agréable lecture.


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