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Humour/Détente
solidane : Doux retour à la vie
 Publié le 07/04/09  -  13 commentaires  -  3854 caractères  -  80 lectures    Autres textes du même auteur

Il suffit de si peu de chose pour enfin à nouveau... respirer


Doux retour à la vie


Ce fut d’abord comme un léger parfum, qu’humèrent quelques passants arrêtés devant les dernières affiches du cinéma Rex. Cela devint bien vite une odeur désagréable que détectèrent ceux qui, bien au-delà de la pizzeria, avaient l’odorat plus développé que les autres, ou moins atrophié par l’abus de nicotine.

Un client qui sortait de la librairie remarqua le premier cette vapeur qui envahissait le haut de la rue de la Constitution. Ils furent bientôt nombreux à se rendre à l’évidence : la Constitution fumait. Cela n’avait rien à voir avec une brume, cela eût pu être un incendie s’il n’y avait eu cette horrible odeur.


Léa venait d’emménager dans un grand appartement juste au-dessus de la pizzeria à la suite de la séparation avec son mari. Pour la première fois, elle se sentait enfin libre. Marc n’était en rien ce que l’on faisait de pire comme époux, comme compagnon, mais elle s’en était assez vite lassée. Trop « attentif », trop « là », enfin c’était du passé.

Il avait eu à nouveau cette irritante gentillesse quand il lui avait laissé emmener ce magnifique barbecue Weber dont ils venaient tout juste de faire l’acquisition. Elle l’avait tout d’abord refusé en arguant qu’en appartement il ne lui servirait pas. Mais après tout, c’était l’occasion de lui faire plaisir… une dernière fois.


Accoudée à une fenêtre, rêveuse, enfin épanouie, elle n’avait rien remarqué des regards qui convergeaient vers le haut de la Constitution. Pendant ce temps la fumée épaississait, se répandait inexorablement, toujours plus malodorante, jusqu’à atteindre les Nouvelles Galeries. Des mouvements de foule confus s’élaboraient. Qui, se précipitait dans le premier magasin venu, s’inventant un achat bien inutile ! Qui, sortait du bureau de tabac pour s’enfuir à toutes jambes vers la mairie ! La guerre en Irak ayant rendu nombre de citoyens prudents, des masques à gaz firent leur apparition. Une cohue s’organisait.


Légèrement penchée à la fenêtre maintenant, Léa prit conscience de ces mouvements désordonnés. Elle était enthousiasmée par cette animation soudaine. Voilà ce qu’elle avait désiré : du mouvement, de la vie, de la gaieté. La puanteur pourtant provoquait déjà quelques malaises, les premiers bruits de sirènes se firent entendre. Ceux qui pouvaient encore fuir cette infection se dispersaient dans les rues adjacentes, ou s’enfermaient dans leur voiture, certains tentant même le chemin désespéré des égouts, où l’air semblait plus respirable.

La rue était maintenant remplie de cette horreur grasse qui montait jusqu’à hauteur des premiers étages. Elle vit sur sa droite, à portée de main un homme accroché à une gouttière tentant de joindre le toit de l’immeuble. Ses doigts glissaient sur cette graisse qui recouvrait tout. Elle fut tentée de l’interroger sur ce qui se passait, mais déjà il entamait une longue descente, serrant inutilement le long tuyau qui le ramenait au plus profond de la marmite. Les services municipaux, la police et bien sûr les pompiers organisaient l’évacuation. On attendait une équipe scientifique qui aurait à déterminer l’origine de la catastrophe : phénomène naturel, agression chimique ? Nul ne le savait ! Abomination pestilentielle sûrement ! Le mot « attentat » avait été prononcé, ce qui n’avait fait qu’empirer le désordre.


Attentive cette fois, mais nullement soucieuse, Léa observait cet étrange phénomène, tout en surveillant la cuisson de ses sardines sur le magnifique barbecue qu’elle avait installé sur le balcon. Cela répandait une légère odeur caractéristique, un peu comme à San Sébastian un été en Espagne. La fumée bleue un peu grasse qui montait au-dessus de l’appareil, redescendait doucement, en volutes légères qui s’entassaient plus bas… dans le haut de la Constitution.


La foule et ses mouvements, des sardines qui grillent,… enfin le doux parfum de la vie.



 
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   Menvussa   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Au premier degré, c'est surréaliste.

Mais on peut aussi s'imaginer que seule, à son balcon, elle se laisse emporter par ses pensées, que tout ceci n'est que le fruit de son imagination. Alors on l'imagine, un peu perdue et cela devient vraiment agréable de se mêler à son rêve.

C'est très bien écrit, beaucoup de finesse, d'humour, ça m'a vraiment plu.

   Anonyme   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Que de désordre pour quelques malheureuses sardines...Enfin, je comprends: l'odeur des poissons grillés au barbecue est in-sup-por-table!

C'est une nouvelle qui à la relecture est très amusante, un brin surréaliste, mais avec un comique de situation qui fonctionne.

Deux remarques pour le détail:
- pourquoi avoir choisi ce nom bizarre de rue (rue de la Constitution)? Est-ce une spécialité belge?
- je trouve maladroite l'expression "des mouvements de foule s'élaboraient".

   solidane   
7/4/2009
Le nom de rue de la Constitution existe biend ans une petite ville française : Avranches. Meric pour le commentaire.

   Anonyme   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Une Constitution enfumée ? Tiens, tiens...Je ne vois qu'un nouveau Congrés à Versailles pour éclaircir la situation !

   Anonyme   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Merci pour ce moment d'humour. J'en ris encore en écrivant.
Le titre est plein d'humour aussi.
Très jolies images, et ce qui passe entre en haut et en bas est très drôle parce que très bien distillé.
C'est vraiment très bon.
Désolée de ne pas être plus constructive, mais ton histoire est vraiment plaisante et amusante. Un texte comme le tien fait du bien au moral.

   Anonyme   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien
C'est vraiment la sardine qui a bouché le port...

   xuanvincent   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Tout cela pour cela ?

Lors de la première lecture, je n'ai pas trouvé l'histoire spécialement amusante. A la seconde lecture au contraire, elle m'a amusée.

Cette nouvelle m'a paru dans l'ensemble assez bien écrite et l'odorat est, ce n'est pas fréquent dans les récits il me semble, bien présent dans l'histoire.

Sur la vraisemblance, je me suis demandé dans quel pays pouvait se situer l'histoire, pour que la population locale puisse ainsi s'émouvoir d'une simple grillade de sardines... Mais bon, ce n'est qu'un détail.

Détails :
. "quand il lui avait laissé emmener" : la formulation m'a paru peu élégante
. "s’il n’y avait eu cette horrible odeur" : "horrible" est-il le terme le plus approprié.

   nico84   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Plusieurs sentiments en effet repris par chaque commentateur, simple rêverie, grande exageration des passants, paranoia générale ?

En tout cas, c'est bien écrit, c'est frais, original, bravo.

   Selenim   
7/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Après un premier paragraphe difficile à digérer à cause d'un style alourdit, je me suis laissé embarquer dans cette histoire fumeuse.

J'ai surtout apprécié la part laissée à la charge de l'imagination du lecteur. Le texte peut s'interpréter de plusieurs façons et je trouve ça plutôt réjouissant.

La longueur est parfaitement adaptée; plus long, le récit m'aurait suffoqué.

Certaines phrases ne sont pas un modèle de fluidité:
"Ce fut d’abord comme un léger parfum, qu’humèrent ..."
"Des mouvements de foule confus s’élaboraient."

Après le bain de mousse de Manif, nous voilà plongés dans la fumée. Solidane aime submerger ses lecteur.

Selenim

   antares77   
8/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci pour ce petit moment de non-sérieux, frisant l'absurde, avec une pointe d'humour vraiment bien dosée
bravo pour le style

   Nicolas   
23/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je la "sens" bien cette histoire, j'y penserai au prochain barbecue.
J'aime ces histoires qui partent d'un fait anodin et se termine par un feu d'artifice d'absurdité.
L'idée est originale et me plait.
Merci Solidane !

   Perjoal   
7/5/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
A croire que seules des sardines peuvent provoquer une odeur étrange.... Je sais pas moi, une sardine au chocolat garnie de pistache et de sauce ketchup ? Avec un peu de compote de pomme... et bien sur ne pas oublier les épices : thyn, menthe, poivre et sel.

Pour moi, l'idée est bonne, mais la cause est trop simple

   NICOLE   
8/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pourquoi ne pas écrire au présent ? L'utilisation de ce temps donnerait davantage d'énergie à ce texte, déja trés agréable à lire...mais ça n'est que mon avis.


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