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Humour/Détente
Mills : Les baskets rouges et blanches [Sélection GL]
 Publié le 02/09/17  -  13 commentaires  -  5620 caractères  -  119 lectures    Autres textes du même auteur

Elle s’empêtra un long moment dans les draps avant – enfin – de trouver l’interrupteur. 7 h 01, et cette journée l’agaçait déjà…


Les baskets rouges et blanches [Sélection GL]


Elle s’empêtra un long moment dans les draps avant – enfin – de trouver l’interrupteur. 7 h 01, et cette journée l’agaçait déjà. Enfin « déjà »… Marinette avait passé une bonne partie du week-end à jouer le match de ce lundi funeste. Elle déambula vers la cuisine, mit accidentellement un coup de pied à son chat, raccrocha la poignée de la porte des toilettes – jura – et arriva enfin devant la cafetière. Un grand et bien fort, pensa-t-elle, en se frottant le coude endolori.

Elle actionna la machine et se posa sur son tabouret. Le minuteur la réveilla. Elle s’essuya une main à présent pleine de bave, sans classe, sur son T-shirt. L’odeur du liquide noir lui fit penser à l’haleine – et la couleur des dents – de monsieur Durand, son premier client (un vrai pot à tabac qui lui parfumerait son bureau pour une bonne semaine), puis à celle de son responsable régional qui venait faire sa visite mensuelle du « vous êtes toujours mauvais ». Marinette trouva tout de même le peu de motivation nécessaire pour ouvrir les volets et remplir sa tasse à ras bord. Les premières gorgées furent brûlantes (comme elle les aime), et humectèrent des yeux encore gonflés.

Elle retrouva sa vue quotidienne du toit d’en face : Velux, antenne, paraboles… mais animée ce matin par un drôle d’intrus. Marinette se frotta les yeux pour mieux observer cette paire de baskets rouge à semelle blanche, attachée par les lacets, qui se balançait juste devant sa fenêtre sur la ligne électrique. Leur couleur vive de gaîté semblait irréelle dans ce décor grisâtre et morose. Y vit-elle un paradoxe parallèle à sa vie ? Pas encore.

En se rapprochant du carreau, elle reconnut rapidement le modèle : Converse All-Star. Symbole d’une génération qui lui revint comme un boomerang : le lycée, Nirvana, les joints à la pause de dix, puis de seize heures ; partir avec un sac (avec pin’s Che Guevara) pour des week-ends enivrés, faits de folie et de n’importe quoi. Soudainement mordue par ces souvenirs si lointains, elle prit conscience que cette paire de chaussures (qu’elle avait jadis chaussée jusqu’à usure) avait continué – sans elle – d’amener de nouvelles jeunesses vers l’ivresse de la vie (et a priori le lancer de basket nocturne…). J’en suis plutôt à la gueule de bois du lendemain… s’introspecta-t-elle, en voyant en ses baskets l’effet d’un bon Doliprane.

Alors que le soleil n’allait pas tarder à montrer ses premiers rayons au-dessus des tuiles, Marinette fila au salon en esquissant un sourire pour la première fois depuis… trop longtemps. Quelques tiroirs s’ouvrirent, se refermèrent – claquèrent, parfois – avant qu’elle ne retrouve son Reflex. Elle y ajouta l’objectif grand angle, réfléchit brièvement, le retira, et regagna la cuisine. Marinette revint cependant sur ces pas pour gagner l’enceinte hi-fi, le temps d’y insérer l’album Nevermind. Magnifique. Les premiers riffs énervés de Kurt la plongèrent dans une euphorie d’un autre temps, où seules ses envies la guidaient.

L’horizon lumineux se dessina tout juste quand Marinette glissa son œil à travers l’appareil, elle cadra, puis commença sans plus tarder son shooting. Une dizaine de clics résonnèrent sous le regard interloqué de son chat. Elle changea de fenêtre, pour mieux capter le rouge vif des Converse, quand soudain elle décolla son visage pour être sûre de ce qu’elle voyait. Les baskets s’étaient mises à osciller, l’une après l’autre, comme chaussées par un spectre soucieux de reprendre un chemin. Oui, mais lequel ? Marinette en souffla d’étonnement, puis se remit à photographier afin d’en saisir le mouvement complet.


– Voilà qui fera un triptyque merveilleux, Croquette !


Elle savait que ce nom n’était pas très original pour un félin, mais elle l’avait récupéré ainsi nommé, et comme beaucoup de choses dans sa vie depuis deux ans, Marinette n’avait pas pris le temps d’en changer. Cependant à cet instant tout était différent : ces All-Star semblaient l’inviter, à l’instar de leur propriétaire, à tout envoyer en l’air. Elle n’était pas sûre de ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle, mais l’image d’un feu d’artifice qui allumait son être lui vint. Oh la belle rouge, cria-t-elle !

Ce matin la ville l’appelait, son âme de photographe également, Marinette faisait défiler ses prises sur l’écran numérique avec un fier enthousiasme qui dissipait les derniers nuages sous son crâne. Elle jeta sa tasse aux trois quarts remplie dans l’évier et fila dans sa chambre. Le bazar qu’elle y trouva ne la dérangea pas (plus rien ne semblait la déranger à présent), et elle en sortit des vêtements plus ou moins propres, mais le nouveau dessein de sa journée n’avait pas de tenue exigée. Vous êtes toujours mauvais ! fit la voix de son patron dans sa tête, va te faire foutre, lui répondit-elle ! Une pince vulgairement accrochée fit office de coiffure. Pas de brossage de dents, elle prendra un thé à Montmartre, avec du sucre, et un croissant. Cela faisait trop de temps qu’elle n’arrivait pas à finir son book sur le quartier des artistes, aujourd’hui, ça sera fait !

Marinette ouvrit son placard pour tomber sur une montagne de chaussures déprimante : talons, ballerines. Elle choisit le balai. Juchée sur son tabouret, en équilibre entre l’intérieur et l’extérieur, elle attrapa les All-Star en occultant les quatre ou cinq étages qui la séparaient du sol. Pointure 38, un peu grande. Tant pis !


– Adieu à ton nom pourri aussi, d’ailleurs tu t’appelleras Converse dorénavant. Ça claque non ?


Le chat se lécha les babines dans une incompréhension totale alors que Marinette, en route vers sa vie, claquait la porte d’entrée.


 
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   Anonyme   
3/9/2017
C'est sans nul doute bien écrit, mais je n'y ai pas trouvé mon compte, non que j'y cherchasse quelque chose de précis, mais j'espérais une surprise qui ne vint jamais.
Peut-être ai-je manqué quelque chose.

La vision fortuite d'un objet de sa jeunesse rend à une femme l'envie d'en retrouver un peu de l'enthousiasme. Ça reste malgré tout sympathique, même si le déclencheur du basculement est un peu léger et si l'on ignore les conséquences précises de ce basculement. Pour que mon plaisir soit réel, il faudrait sans doute étoffer un peu.

Pas mauvais, mais un sentiment d'incomplet.

Stony

   Tadiou   
16/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
(Lu et commenté en EL)

Petit récit agréable, écrit de façon primesautière sur un fond de vie pas si drôle que ça.

Saisir au vol ces baskets, c’est comme déguster la première gorgée de bière de Delerm.

Malheureusement pour le lecteur, c’est un instant suspendu entre deux terres inconnues, le passé et le futur, avec un tout petit minimum d’éléments.

On imaginera ce qui précède, ce qui suit, et on dégustera la poésie du rouge et du blanc.

Un petit instant sympa suspendu entre un avant et un après.

A vous relire.

Tadiou

   plumette   
17/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
lire cette petite nouvelle de bon matin est de bon augure pour la journée. on dit que le diable est dans les détails, mais le le bonheur aussi sans doute! Grâce à cette paire de converse qui se balance sous ses yeux Marinette re-contacte sa joie de vivre et une forme de confiance qui va lui permettre de faire du ménage dans sa vie.
J'ai vraiment aimé le ton de cette nouvelle qui donne la pêche mais parce que je suis exigeante, je l'aurais aimé parfaite;
Or j'ai été chiffonnée par 2 ou 3 trucs comme ce prénom de Marinette sorti des contes du chat perché de Marcel Aymé et qui est un peu "daté". il ne colle pas avec les Converse et Nirvana et le pin's Che Guevara.
Quand à l'odeur du café qui lui rappelle l'haleine d'un pot à tabac? Par association d'odeurs peut-être?
A la fin du deuxième paragraphe, le surlignage de la phrase "Y vit-elle un paradoxe parallèle à sa vie ? Pas encore." casse l'effet du paragraphe dans lequel on découvre les baskets et c'est vraiment dommage.
"J’en suis plutôt à la gueule de bois du lendemain… s’introspecta-t-elle, en voyant en ses baskets l’effet d’un bon Doliprane." cette phrase aussi vient rompre le rythme de la narration.

Voilà, j'arrête là car j'aime vraiment l'énergie qui se dégage de ce texte.

Plumette

   Anonyme   
2/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime le style, il m'accroche dès les premiers mots; il me convient bien et m'incite à continuer

j'ai lu d'une traite sans pause ni relecture d'un passage qui me semblait m'échapper (peut-être est ce le cas)

l'histoire me parle beaucoup car j'ai le sentiment d'avoir l'âge de l"héroïne et les images envoyées me parlent. bien qu'à l'époque les converse ne s'appelaient pas converse dans mon quartier mais des tennis. quel ringard je fais aujourd'hui...

je reste sur ma fin à la fin
je comprend la démarche de Marinette
et il me semble que cela n'est que le prétexte à débuter une histoire, que va être cette journée qui démarre.

bien aimé

   Anonyme   
2/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Il aura fallu simplement une paire de Converse All-Star pour que Marinette prenne conscience de sa vie terne.
Le récit est bien conduit et l'idée plaisante.

J'espérais une surprise, mais elle ne vînt pas. Ce n'est pas très important. Ma lecture fut agréable.

   Louison   
2/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il a suffi d'une paire de Converse pour que Marinette tourne une page de sa vie, qu'elle se reprenne en mains en ressortant ce symbole d'une jeunesse passée.

J'attendais une chute qui claque davantage, mais j'ai pris plaisir à la lecture de cette nouvelle, et c'est ce qui compte.

   carbona   
3/9/2017
 a aimé ce texte 
Pas ↑
L'écriture me rebute, je trébuche sur chaque phrase. Je les trouve beaucoup trop longues remplies de virgules, de parenthèses de tirets d'incise. Pour moi ce n'est pas fluide. Alors que le langage est vraiment bon.

Je suis assez hermétique à l'histoire, elle ne me parle pas.
Le récit est plus une jolie photographie.

lui fit penser à l’haleine – et la couleur des dents – < on ne dirait pas "et à la couleur des dents" ?

Elle changea de fenêtre, pour mieux capter le rouge vif des Converse, < la première virgule m'interroge

Merci pour la lecture.

   Donaldo75   
5/9/2017
Bonjour Mills,

Je reconnais que ce texte est très bien écrit. Cependant, je n'ai pas réussi à rentrer réellement dedans, peut-être parce qu'il est trop référentiel. Si les chaussures avaient été des Doc Martens, le chat prénommé Sid et le personnage principal caissière à Mammouth, j'aurais trouvé la référence plus parlante mais pas plus intéressante pour autant.

Il ne se passe pas grand chose dans cette histoire, ce qui limite les effets narratifs, les démonstrations de style qui auraient pu le rendre plus rock - ou grunge, si c'est la référence - et donc plus coloré.

   Jean-Claude   
6/9/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Mills,

Si le ton est agréable, j'ai cherché l'histoire.
Il y a bien la fin où "elle" est reboostée, mais le focus est mis sur ces baskets (tombées du ciel ?) et une séquence nostalgie. D'ailleurs, pourquoi les baskets ?
Quelques instants figés en quelques clichés (justement).

Certains, ici, sont plus pointus que moi et pourront préciser, mais, dans "pour mieux observer cette paire de baskets rouge à semelle blanche, attachée par les lacets, qui se balançait juste devant sa fenêtre sur la ligne électrique.", j'aurais usé du pluriel.
Ce sont les baskets qui sont rouges, qui sont accrochées et qui se balancent.

Au plaisir de vous (re)lire

   vb   
10/9/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Mills,
Merci pour cette nouvelle somme toute amusante, mais qui, malheureusement, m'a laissé sur ma faim. J'aurais aimé savoir ce vers quoi Marinette allait à la fin de la nouvelle, "sa vie" me semblant un concept assez vague. Je trouve d'ailleurs que la découvertes de baskets suspendus est un déclencheur un peu faible pour une véritable révolution de Saul à Paul. Donc je me demandais s'il ne s'agissait pas d'un simple feu de brindille et si Marinette n'allait pas très vite se faire rattraper par la réalité. La fin ouverte du récit m'est donc apparue un peu abrupte.
Au niveau technique, je pense que le mot Marinette aurait pu souvent être remplacé par un pronom. Ah oui, j'oubliais : je pense que l'on dit des baskets rouge et blanc (comme on dit des films noir et blanc).
À bientôt,
Vb

   guanaco   
14/9/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Texte qui rappelle "la chaussure sur le toit" de Delecroix.
Il m'en faudrait davantage pour accrocher, plus d'anecdotes ou de rebondissements avec ces chaussures.

Merci pour ce texte

   GillesP   
2/11/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Je suis désolé, mais je n'ai rien aimé dans ce texte:
Tout d'abord, l'histoire est inexistante. Je comprends que vous avez voulu raconter une petite tranche de vie, un petit détail qui vient rappeler à votre personnage sa jeunesse perdue, mais je m'attendais à ce qu'il se passe quelque chose. Et il ne se passe rien.
Ensuite, le style ne m'a pas convaincu. Je suis conscient qu'il y a du travail pour "faire littéraire", mais justement, il me semble que cela se voit trop. En lisant, j'ai l'impression de voir l'auteur en train de se dire "tiens, je vais écrire comme cela, je vais employer telle expression, cela va faire littéraire". Cela m'a gêné, peut-être parce que j'y ai repéré aussi ma manière de faire, lorsque j'écris en me disant "du style, du style". Quelques exemples, en rac:
"enfin déjà" au début, qui vient reprendre le "enfin" de la première phrase et le "déjà" de la seconde. Mais qu'est-ce qu'apporte de plus ce "enfin déjà"? Que voulez-vous dire exactement? A la limite, j'aurais compris s'il y avait une virgule entre "enfin" et "déjà". Mais en l'espèce, sans virgule, pour moi, cela ne veut rien dire.
"alors que le soleil n'allait pas tarder à montrer ses premiers rayons": cela fait "littéraire", mais je trouve l'expression rebattue, parce que, justement, bien des gens écrivent comme cela quand ils veulent faire "littéraire", moi le premier.
"ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle-même": même chose, pour moi, c'est le genre d'expression à éviter, parce que cela a été écrit des dizaines et des dizaines de fois.
"juchée sur son tabouret": le mot "juché" sent la recherche un peu gratuite.
"en route vers sa vie": l'expression fait cliché, pour moi.
Etc.

Au plaisir de vous relire, néanmoins. Je vais lire d'autres textes de vous, pour ne pas en rester à cette mauvaise impression.

   Papillon26   
17/12/2017
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonjour,
Trois "enfin" dans les trois premières lignes m'ont stoppée net. Je n'ai pas eu envie d'aller plus loin.
Désolée.


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