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Humour/Détente
Olifant : Une conséquence imprévue
 Publié le 28/02/08  -  9 commentaires  -  3080 caractères  -  32 lectures    Autres textes du même auteur

Le texte destiné à évaluer la compétence des candidats correcteurs eut une étrange conséquence.


Une conséquence imprévue


Profil bas. Comme les sondages. Les conseillers du prince, sévèrement tancés depuis quelques semaines, erraient tristement dans le palais désert. Car le monarque était absent, toujours entre deux inhumations, entre deux avions, entre deux mauvaises nouvelles, entre deux échecs. Il ne s'amusait plus. Son visage avait pris une gravité qu'on ne lui avait jamais connue. Certains pensaient déjà que la fin de règne durerait quatre interminables années. Il ne parlait plus guère, sauf pour rectifier les sottises sans nombre proférées par son entourage.


Tétanisé, celui-ci se taisait et vivait dans l'oisiveté, la mère de tous les vices. Certains conseillers, pour tromper leur ennui, butinaient parfois sur la toile, les uns cherchant des jeux, d'autres des idées, et quelques rares... de la littérature !


Sur un site belge, on demandait des bénévoles pour corriger les œuvres de certains plumitifs amateurs. Une jeune femme fut intéressée. Il lui fallait prouver ses compétences en corrigeant un texte bourré de fautes - peut-être en partie volontaires, pensa-t-elle. Elle fut atterrée, non par la forme mais par le fond. Quel irrespect ! Surtout, que le monarque n'en sache rien ! Mais elle était femme, et ne pouvait conserver un secret. Elle s'en ouvrit donc à ses collègues, qui se connectèrent aussitôt. Le prince les surprit.


Ses armées envahirent la Belgique. Les Wallons n'y virent guère malice mais les Bataves vinrent à la rescousse des Flamands. S'en mêlèrent d'autres Puissances, comme on dit lorsque les soudards commencent à s'activer. L'Europe retrouva le bruit des bottes, un temps oublié. Les diplomates prétendirent tout arranger et ne firent que rendre la situation inextricable, comme d'ordinaire. Au Conseil de Sécurité des Nations Unies insultes et horions remplacèrent palabres et cocktails. Dans le monde entier se réveillèrent les inimitiés héréditaires. Dieu, que le monarque révérait très ostensiblement, s'en mêla, soutenant les uns et les autres - ils le crurent, du moins, car il n'avait pas déclaré sa neutralité, comme le firent très vite les Helvètes, coutumiers du fait.


Des alliances incongrues firent sourire. De nouvelles nations, de plus en plus étriquées, naquirent en quelques heures. Partout on immobilisa les aéronefs et on mobilisa les troupes. La Perse retrouva brièvement la paix, chacun étant retourné chez soi en toute hâte pour mieux aller chez les autres quand l'ordre en serait donné.


On défila dans les grandes avenues des capitales. Les populations, encouragées en cela par leurs chefs, se rappelèrent que leurs voisins étaient sales, bêtes et méchants. Quelques banques furent pillées et l'on s'aperçut à cette occasion que leur prospérité était fictive. L'or devint donc très cher, autant que le cassoulet en conserve. Quelques bombes explosèrent çà et là, sur les marchés, dans les boutiques, devant les écoles.


De leur capsule, un beau matin, cinq astronautes virent la planète bleue se couvrir de blancs champignons. Ils comprirent alors qu'il venait d'être mis fin au règne du roi des Belges.



 
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   Anonyme   
29/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
C'est très bien écrit. Un plaisir de lecture. Dommage que cela soit si court. A lire.

   strega   
29/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'avais lu je reviens commenter.

Bravo, effectivement c'est un peu court, un poil confus aussi par moment. J'arrête les reproches.

Sinon, quel ton, une puissante dérision pour ne pas dire pire. Le thème est assez simple mais vraiment bien tourné.

Tout le monde a pensé à la même personne en lisant ce texte au fait...? Allez, suffit de politique.

Bravo et merci.

   marogne   
29/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un plaisir à lire. Un crescendo très bien mené, et une fin au quatrième niveau...

Espérons qu'au palais on se promène sur la toile beige (non, belge)!

   Pat   
3/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
« Mais elle était femme, et ne pouvait conserver un secret. ». Bon, Olifant, tu sais ce qu’elle te dit, la femme ? Comme tu nous as rendus service, on ne t’en veut pas.

En tout cas, ce texte, dont j’ai la chance de connaître l’origine ou du moins, ce qui en a permis le déclic, est vraiment bien écrit. Sobre mais efficace. J’aime bien cette manière de raconter, tout en suggestions qui en disent long (« L'Europe retrouva le bruit des bottes, un temps oublié.»), avec un rythme assez soutenu dans le fil narratif. Et cet humour qui affleure…
J’aime, en particulier, les énumérations avec ces décalages de registres comme ici « L'or devint donc très cher, autant que le cassoulet en conserve. » et : « toujours entre deux inhumations, entre deux avions, entre deux mauvaises nouvelles, entre deux échecs. ».

Tu reviendras dis ?

   widjet   
3/3/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bon ben cela doit être moi qui suis un brin limité ou pas très réveillé ce matin !...J'avoue ne pas avoir comprit l'origine de "cette conséquence imprévue". Y a t-il un autre niveau de lecture qui m'aurait échappé ?
De l'humour, de la provocation un peu (cliché sur les femmes) et quelques jolies formulations...Mais encore une fois, je reste sceptique sur cette histoire assez loufoque et dont le sens m'échappe un peu. Je la relirai encore.

Widjet

   james   
3/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
C'est bien écrit. Monter une affaire en épingle jusqu' à provoquer un confit planétaire, on veut bien mais mettre fin au règne du Roi des Belges à coups de bombes atomiques c'est pousser le bouchon un peu loin dans cette affaire de même que les bombes sur les marchés. Vu le début du texte on aurait pu s'attendre à une fin plus en ligne. La femme bavarde, l'auteur croit toujours aux vieilles légendes.

   aldenor   
4/3/2008
Je serai plus radical que widjet : Je n’ai rien compris du tout a l’enchainement des idées. Ce qui me chagrine, parce qu’en prenant les paragraphes séparément, ca a l’air de devoir être amusant.

   David   
13/3/2008
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Bonjour Olifant,

Enfin une occasion de mauvaise note sur une nouvelle, je me suis sentis exclu en tant que lecteur, ça sent le clin d'oeil particulier à plein nez, un effet de patchwork qui ne m'a pas convaincu, de langage codé réservé à des connaissances, un essai, un mot d'amitié, enfin autre chose que ce que j'attend d'une nouvelle.

   Pattie   
17/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cool ! J'avais raté ce texte à sa sortie, je viens juste d'apprendre qu'il existe !
Olifant, c'est le premier auteur que les candidats-correcteurs lisent (chut les candidats, hein...). C'est vrai que sans le début, c'est moins savoureux. Mais il reste le style, cette capacité à compiler les idées dans une même phrase par des associations étonnantes.
(Désolée, Widjet ! Si tu avais accepté de te laisser enchaîner à la Centrale, tu saurais quelle est la cause de cette conséquence ! :-)


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