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Policier/Noir/Thriller
Osm : Chut !
 Publié le 20/08/11  -  8 commentaires  -  14252 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur

- Ça doit être les plus longues secondes de ta vie !
- Ouais c'est clair, t'imagines tout ce qui peut bien se passer dans ta tête à ce moment-là !
- Tu dois trop avoir envie d'appuyer sur 'pause'.


Chut !


Je suis serein.


Mes bras s’étendent en croix tout naturellement, je gonfle ma poitrine de cet air vicié, me paraissant pourtant aussi pur qu’en montagne, en ce jour.

Le vent me pousse de face comme s’il voulait me retenir, rugit dans mes oreilles, comme pour m’invectiver, me gifle même, pour me faire revenir à la raison.

Mais la raison a depuis longtemps déserté cette âme corrompue.


Les larmes s’envolent de mes yeux, à peine nées, elles sont arrachées à leur berceau.

Est-ce le vent ?

Je ne sais pas.


Je sens mes lèvres s’étirer en un sourire qui doit sembler pathétique, mais qui penserait à en juger ? Il ne fend que la moitié de mon visage, l’autre partie tressaillant sous la torsion musculaire. Ce genre de sourire qui fait baisser la tête pour regarder en dessous des sourcils, comme pour tenter de dissimuler l’ignominie qui les a enfantés. Le sourire d’un petit garçon régulièrement humilié par ses camarades, sous l’indifférence de son instituteur, qui vient de comprendre que seule la vengeance pourra inverser les rôles.

Une vengeance terrible.


Mais ce sourire s’efface, ou plutôt se transforme, car l’autre moitié de mes lèvres est venue homogénéiser ce témoin de ma rancœur, laissant place à un autre, plein d’allégresse.


La vue semblerait belle pour quelqu'un dont la finalité serait de la contempler.

Je la trouve horrible. Comment a-t-on pu concevoir cet enchevêtrement d’immondices aux couleurs à peine nuancées dans le spectre de la crasse ? Tout est répugnant, les formes austères aux parois difformes, aussi lisses qu’une peau de femme rongée de croûtes infectées. S’il y a une chose qui aurait pu me retenir, c’est bien d’offrir mon corps à une telle mélasse de saletés conglomérées.


Peu importe, je ferme les yeux.

Mes larmes ne sont pas dues au vent, je le sais maintenant. Je ne pensais pas éprouver autant de saisissement. N’étant plus habitué à ressentir une émotion quelconque, je savoure celle-ci encore un peu.

Ce n’est pas une excuse.

Grand Dieu non ! Il est un stade où se justifier devient puéril.


Puissiez-vous ne jamais le franchir.


Ai-je poussé ? Ai-je été déséquilibré par une bourrasque de vent plus chaotique que les précédentes ? Ai-je crié ? Je m’en veux un peu de n’avoir savouré ce moment fatalement unique.


Évidemment à force de penser à toutes ces conneries, j’en ai encore oublié de « vivre l’instant présent », comme diraient ces jeunes décérébrés, selon la mode de brandir un slogan philosophique dictant leur vie et les définissant en tant qu’individu. « Carpe Diem ! » clament-ils, sans même connaître le contexte de son énonciation par ce pauvre Horace, ni même si elle fut rédigée en grec ou en latin.


Tout ça pour dire que je viens de rater le meilleur. Le bruit du vent est assourdissant, j’essaye d’ouvrir les yeux pour contempler mon Destin de béton, mais la brûlure m’arrache ma fierté. Respirer m’est difficile, tant pis, je retiens mon souffle, vu que l’asphyxie ne risque pas de m’inquiéter.


Combien de temps s’est-il écoulé ?

100 mètres ?

500 ?


Tel l’univers onirique, l’indice métrique ne suit plus du tout le rapport temporel qui me sépare de la réalité. J’ai perdu ces notions. Il me semble qu’une éternité me sépare du temps où mes pieds portaient mon corps, Il me semble que c’était il y a des années.

Il me semble que c’était il y a une vie.


Mes mains jouent avec le vent avec autant de désinvolture que si elles tapotaient sur un bureau, pour combler le silence stressant de l’attente de découvrir un interlocuteur important.


Quelle merveilleuse entité que les mains, véritables excroissances physiques essentielles du cerveau.

Mon pauvre corps, voilà comment je te remercie de tes années de loyaux services. Dire que j’ai longuement hésité à prendre ma carte de donneur d’organes par respect pour ton intégrité.

Bravo !

Très réussi...

Comble de l’ironie, elle n’était pas dans mon portefeuille quand je l’ai balancée dans la rue, et il me semble l’entendre claquer au vent dans ma poche intérieure. Je la serre dans mon poing, cela décrochera peut-être un sourire aux dévots qui viendront s’occuper une dernière fois de toi, chère demeure d’apathie.


J'avais une appréhension quant à la manière de procéder. La durée séparant mon choix de moyen de celui du but tendait la main aux vains remords.

Il n’en est rien.

Mon imagination leur a permis de s’exprimer précocement, et mes ultimes réflexions leur font dorénavant obstacle.


J’ai dû cligner des yeux. Alors que mon menton reste collé à mon torse, une fugace image aux contours déformés par la vitesse s’imprime sur l’écran noir de mes paupières.

Une silhouette d’adolescent, la main encerclée d’un bracelet portant le nom de Timothée, posée sur le carreau de la fenêtre, braque sur moi un regard interdit.

Étrange et fugitif face à face.

La surprise n’a pas encore effacé l’air morose avec lequel il contemplait ses rêves prendre peu à peu l'aspect déprimant qui s’exposait sans pudeur derrière sa vitre entrouverte.

Celle-ci m’offre d’ailleurs le temps de reconnaître quelques accords distordus d’une version exclusive de « Rape me » de Nirvana.


Notre entrevue semble s’être figée quelque temps, sa cigarette lui tombera bientôt des lèvres, comme un mauvais film, au moment où il réalisera. Je me plais à l’imaginer, juste avant ma prompte apparition, pressant Dieu, comme tant d’entre nous, qu’un signe lui tombe du ciel.


Je serai ton Cygne, Timothée. Blanc de la couleur de ton innocence.


Concentrant davantage mon esprit sur ce visage m’inspirant un Picasso inédit, j’y décèle une terreur primaire, physiologique, telle une sécrétion corporelle d’un anticorps de ce poison de l’âme.

Comme si avant même que ses neurones n’aient identifié l'événement, son être tout entier l’eût reconnu comme une mortelle bactérie, potentiellement contagieuse.


Mais je perçois également dans ses yeux la même lueur qui fut ma perte, celle par laquelle tout a commencé. Celle qui se formait inexorablement dans mon esprit alors que se dressait devant moi le tableau de ces pieds qui ne touchaient plus le sol, légèrement enflés, et animés d’un balancement sinistre.


Celle qui habita mes yeux alors qu’ils fixaient ma sœur.


J'ai dû paraître ce jour-là, aussi stupide que tu l'es maintenant. Les yeux écarquillés sur ce que ton conscient refuse d'assimiler, alors que cette lueur sombre s'insinue dans ton cerveau comme dans tes viscères. Je ne vois qu’un mot pouvant décrire ce cancer lumineux :


« Pourquoi ? »


Si cette interrogation est le symbole de l’humain éveillé, elle peut devenir celui du condamné. Ma sœur me l'a offerte quand je l'ai vue, je te la transmets tandis que tu me vois.

Peut-être devrais-je me sentir coupable. Non, car comme moi, il suivra des yeux la trajectoire inflexible, et déjà, fixera mon aboutissement avec un air dubitatif.

Et puis, sans moi, il aurait probablement vécu avec ce conflit subconscient, d’un esprit curieux et d’un corps prêt à tout pour éviter la question. Conscient d’un malaise constant mais insaisissable, ce cancer de la vie n’aurait eu que peu d’issues : celle sur laquelle je viens d’influer, ou une existence morne, fatiguée de la bataille perpétuelle interne d’une interrogation forçant les défenses immunitaires.


Il aurait erré, tel un orphelin à qui l’on cache la vraie nature, incapable de savoir ce qu’il cherche, inexorablement lié à ces vaines recherches.


Je serai ton Cygne, Timothée. Noir de tes desseins.


Oh, il aurait sans doute cherché à se délier, c’est certain, autant que Phèdre tentant d’échapper aux injonctions des méandres fatalistes de ses divins parents. Se convainquant d’un prétexte quelconque pour justifier ses états d’âme, fier de brandir la flèche d’Apollon extirpée de son Talon. Pensant pouvoir donner un coup de celui-ci pour remonter à la surface.


Mais la flèche ne transperçait pas son Talon, et le fond, putride amas de conditionnements méticuleusement accumulés depuis des années, telle la vase, amènerait chaque effort vers un inéluctable enlisement.


Pas de remède miracle. Espère juste que ceux que tu aimes ne t’aideront pas longtemps, la souffrance de leur impuissance n’est pas agréable à contempler. Elle te sera cependant éphémèrement salvatrice, et insufflera l’illusion de l’once de motivation nécessaire à la rédemption.


Et tu brandiras à nouveau l’une de ces flèches placebos de ton Talon, jeune con. Tu clameras ta délivrance, pour mieux t’en convaincre, te réconforteras du soulagement dans leurs yeux, et prendras du recul quand tu l’évoqueras, parce qu’en parler, c’est bien.


Je continue mon vol et te laisse là, Timothée, va transmettre mon vil bacille à d’autres damnés de la déesse Insouciance, et accomplis ton destin, le mien par extension.


Je serai ton Cygne, Timothée. Rouge de notre destin.


Je m’inquiète tout de même de ne rien regretter. Ces mornes pensées seront donc mes ultimes élucubrations ? Pas le moindre doute quant au bien-fondé de mes décisions, pas plus qu’une tentative de petit bilan de leurs conséquences. Allez, pour la forme un petit :


« Mais qu’ai-je donc laissé derrière moi ? »


Incontournable question, au crépuscule d’une vie qui s’éternise, que cette futilité à l’état pur ! Que peut-on bien avoir à foutre de ce que l’on laisse derrière soi, quand l’on n’a su soi-même aspirer à un quelconque futur, ni même vivre durant son propre présent ?


L’instinct de marquer sa trace, de laisser son empreinte pour perdurer par-delà son passage. Relent nauséeux des gènes mammifères. On laissera une trace comme on pisserait sur un lampadaire. Peu soucieux de savoir si le lampadaire n’aurait pas souhaité demeurer vierge de notre noble estampille. Qui d’ailleurs finira inévitablement par être purgée par les affres du temps.

Chaque ondée est pour l’urine ce que des dizaines d’années sont pour notre si chère pérennité.


J’y étais presque ! Alors que je redouble d’efforts pour éprouver regrets et remords, seuls de cathartiques crachats s’écoulent des limbes de mon esprit.


Je vous prends à témoin de ma bonne foi !

Bien qu’il me vienne encore cette redondante pensée qui anima chacune de mes pseudo-sincères remises en questions. « N’est-ce pas plutôt pour mieux m’en convaincre ? »

Mais le fait même d’avoir ce raisonnement, n’est-ce pas la preuve d’un franc désir de transparence ?

Mais cette dernière interrogation, n’a-t-elle pas elle aussi pour hypocrite but de me satisfaire dans ma confortable illusion ?


Voilà, dans cette constante spirale d’un serpent particulièrement affamé de son appendice caudal, je me morfondais inlassablement. La seule issue étant finalement de trancher ce pauvre reptile, pour qu’il finisse enfin son repas égophage.


Non, je n’ai rien laissé derrière moi, rien qui ne me retienne, et étrangement, rien qui ne m’ait poussé.

À ce « Pourquoi ? » qui sera sans doute invoqué par mes proches pendant de courtes semaines, quelques mois tout au plus, je n’ai ni réponse, ni raison.


Quand bien même le temps s’arrêterait maintenant, à quelques mètres de mon tapis d’accueil, râpeux et terne pour l’occasion, quand bien même vous prendriez le temps de m’écouter, une ultime fois, je ne saurais vous contenter. Jamais je n’ai évoqué telle intention, jamais, je ne me suis autorisé à y penser.

Sans doute mû par un inconscient protectionniste, celui que tu viens de découvrir, Timothée.


Et un beau jour, il n’est plus de doutes, plus de questions, tout est limpide. Aucunes raisons ne deviennent nécessaires, aucunes questions ne peuvent légitimement obtenir de réponses, juste une poignante certitude, la Foi.


La Foi de savoir au plus profond de soi-même, ce qu’il convient de faire, ce qu’il convient d’être.

Enfin se trouve stoppé l’épuisant combat d’une âme torturée et d’un corps répondant aux règles élémentaires de l’instinct de survie.

Stoppés les incessants bruits de mes tourmentantes réflexions. Une vérité, un but.


Je suis un Cygne, Bleu de limpidité.


Sortez de l’eau celui qui dans son sang gît, veines et dignité tranchées, retenez celui qui contemple sa vie et le sol du haut d’un pont, accourez pour celui qui au bout d’une corde essaie d’en alléger l’étreinte. Ils vous attendaient, jamais vous n’auriez pu les aider si cette Foi les habitait, la chance ou l’erreur n’y sont pour rien.

Mais ne pleurez pas celui qui a enfin su pourquoi il s’était levé le matin, ne vous lamentez pas pour celui qui a découvert le doux silence cérébral de la certitude, oubliez l’homme serein et réfléchi qu’il paraissait.


Nul ne pourrait vous convaincre de cesser vos interrogations, mais vous êtes trop effrayés pour réellement désirer la compréhension. Ces constants ressassements expectatifs vous tiendront à distance salutaire de la fatale certitude. Ils vous seront paradoxalement futiles et vitaux.


Je ne peux me gargariser d’avoir tout essayé – et qui le pourrait ? – pour contribuer à une certaine évolution vers un idéal. Il est vrai. Mais comment…


Attends...


J’ouvre les yeux. Le temps s’est figé, Le sol continue d’avancer avec une lenteur presque tendre, pour m’offrir la caresse du trépas.


Attends !


Je vois quelques pauvres spectateurs que je traumatiserai de mon horrible décision. « Mais qu’est-ce qu’il a fait ! » Ils regrettent pour moi ! De toute la force que je n’ai pas eue, sans savoir qui je suis. Sans savoir pourquoi je suis, tête en bas, soudainement sans ma Foi pour me protéger du doute.


Attends ! Timothée ! Regarde-moi ! C’est ainsi que tu aurais dû me voir, c’est ainsi que j’aurais dû comprendre ma sœur ! Je ressens maintenant ce mystérieux regard qui m’a tant passionné. Il a animé exactement ce qu’il redoutait de me voir embrasser ! Et je t’ai tué, Timothée.


Attends ! Pardon… Vis ! Avec plus de ferveur que je n’en aurai jamais pour mourir ! N'écoute pas ton prophète damné par sa seule volonté. Ne regarde pas ton oiseau de malheur enlisé dans sa propre décadence, celle dont il se disait étranger et même l'observateur.


Je ne suis pas ton Cygne, Timothée ! Et je bats de mes ailes couleur de ridicule. Je ne suis pas serein, et je bats des ailes frénétiquement à la recherche de la couleur de la seconde chance.


Attends !


Attends…


 
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   Anonyme   
18/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une tentative vraiment intéressante de cerner les dernières pensées d'un suicidé. Le renversement de la fin est prenant, et l'ensemble du texte me paraît bien vu. Quelques expressions tordues, peu claires à mon sens, atténuent me semble-t-il la force du texte.
Par exemple, je trouve alambiqué et pas clair du tout
"une terreur primaire, physiologique, telle une sécrétion corporelle d’un anticorps de ce poison de l’âme".

   oxoyoz   
28/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
La lecture me laisse sur un malaise, si bien que je ne peux dire que j'ai aimé, cependant, je trouve ça beau. L'écriture est plaisante avec un vocabulaire riche et soigné, les tournures sont belles, soutenues, quoi que plusieurs m'ont demandé une relecture pour vraiment en saisir le sens. La progression narrative est bien gérée, on avance a l'aveuglette puis on comprend se qu'il se passe et on reste là pour regarder comment ça se passe. Et sans être toujours d'accord avec le narrateur je trouve les thèmes abordés et leurs traitements très intéressants.

Et je ferais quelques remarques :
- il est écrit "N’étant plus habitué à ressentir une émotion quelconque, je savoure celle-ci encore un peu" puis "
Je m’en veux un peu de n’avoir savouré ce moment fatalement unique" ; il manque quelques mots pour que ça soit cohérent.
- "pour combler le silence stressant de l’attente de découvrir un interlocuteur important" ; je trouve le passage trop consonant en "de" et "te".

   monlokiana   
11/8/2011
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Je ne commenterai que le début de ce texte car je n’ai pas eu…la force de continuer. Oui, la force, car je me suis vraiment ennuyée.
Donc, cela se lit facilement, mais je trouve le début trop long. Et je n’ai pas trop compris qui parlait.
« Le sourire d’un petit garçon régulièrement humilié par ses camarades, sous l’indifférence de son instituteur, qui vient de comprendre que seule la vengeance pourra inverser les rôles. » Est-ce un petit garçon qui parle ? Alors je trouve le langage bien trop mature pour un petit garçon.
En fait je n’ai pas trop bien compris ce que l’auteur à voulu dire. Ce texte tire un peu vers la poésie peut-être. Le style est…sombre je veux dire qu’il y a trop de zones d’ombres, insaisissables pour moi. Un peu de simplicité dans l’écriture aurait peut-être facilité la compréhension.

   Anonyme   
22/8/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je pense que je reste un peu perturbée par ma lecture, et c'est pas mal, ça m'arrive rarement.

Il y a un malaise vraiment constant à la lecture, qui s'installe, décourage, et puis force à continuer. Je peux pas expliquer autrement que l'attraction morbide. On sait qu'on a un suicidaire en face aux premières lignes, on veut lire jusqu'au bout.

J'aime assez le ton, moins le style, mais le ton me plait vraiment, désabusé et pourtant... on sent plein de choses passer par la tête du narrateur (avant son cerveau s'entend) et j'apprécie fortement la manière dont la narration se construit déconstruit.

Le rythme me semble par contre pouvoir être amélioré, la mise en page aussi. De ce point de vue le texte parait plus inabordable qu'il n'est, il gagnerait à être mis en valeur avec quelques italiques, gras ou paragraphes plus marqués. Ceci parce que l'écriture est dense, et qu'il est peut-être plus facile de ne pas perdre de lecteurs en usant d'artifices... je sais pas...

Cependant je reste agréablement étonnée de ma lecture.

   Anonyme   
29/8/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Malgré plusieurs phrases alambiquées presques incompréhensibles

"La durée séparant mon choix de moyen de celui du but tendait la main aux vains remords. "
"...telle une sécrétion corporelle d’un anticorps de ce poison de l’âme"
"...insufflera l’illusion de l’once de motivation nécessaire à la rédemption."

j'ai plutôt bien apprécié les dernières pensées de ce voltigeur de la mort. Par contre je ne comprends pas du tout les allusions à la soeur : "Celle qui habita mes yeux alors qu’ils fixaient ma sœur".

Quant à Timothée, je le vois comme un faire-valoir, un miroir qui permet au narrateur d'expliquer plus précisément les raisons de son acte : "une existence morne, fatiguée de la bataille perpétuelle".

J'en déduis que son choix est dicté par la vacuité de l'existence, à laquelle se rajoute une lassitude face aux questions vaines, sans réponse.

Mais finalement pourquoi chercher à expliquer, à comprendre, comme s'il fallait toujours donner une cause à l'irréparable, pour se rassurer ?

Peut-être était-il né pour mourir ainsi , d'aucuns diraient que c'était son destin ...

   widjet   
9/9/2011
Désolé, mais j'ai trouvé ça... gonflant, saoulant quoi.

Mais le titre (plein d'autodérision) m'a fait rire car c'est exactement ce que j'aurai envie de dire au narrateur (mais de façon disons plus familière)

Dans le genre, j'en fais des tonnes et en rajoute des louches, histoire de complexifier à outrance, c’est un peu trop pour moi (je plaide l’infirmité intellectuel).

Alors, ok pour « cérébraliser » le propos, les phrases alambiquées, va pour les envolées lyriques, mais il faudrait quand même rendre tout ceci digeste et surtout fluide (le passage "Je sens mes lèvres s’étirer ..." jusqu'à "inverser les rôles" est un summum de disgrâce : on ne compte pas moins de 5 "qui" et 2 "que" le tout sur 6 lignes ! Mes oreilles et mes yeux en ont saigné !).

Relire une ou deux fois certaines phrases pour s'assurer qu'on a pigé, ok, le faire en permanence, ça m'a fatigué à la longue et je me suis dit « il ne sait pas causer normalement de temps à autre, le gars des fois ? Ne peut-il pas dire les choses de façon plus simple ? ».

Je n’ai pas pu aller au-delà de la moitié.

W

(auteur migraineux)

   brabant   
10/9/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonsoir Osm,

J'ai d'abord eu l'impression de lire du Lautréamont, puis de lire la Bible, puis le Grand Albert et enfin Sainte Thérèse d'Avila en passant par la Complainte de Sainte Eulalie et Chrétien de Troyes. C'est dire si c'est riche d'une culture qu'il aurait peut-être fallu digérer, donc c'est dire aussi si c'est confus.

D'autant plus que je m'attendais à un policier/noir/thriller.

L'expression ? Je parle du héros hein, ne nous méprenons pas. Tiens, ! Huysmans me vient à l'esprit ("Là-bas") Eh bien, c'est de l'expressionnisme avec retour sur soi pour extriper des éléments d'auto-apitoiement justificatifs/explicatifs torturés cheminant vers une projection sur grand écran (non, pas "noir de mes nuits blanches", mais presque -lol-) cinéma de plein air, avec la nuit qui s'avance.
Pardon ! C'est l'effet que ça m'a fait.

Bien, vous ne manquez pas de souffle, ni très certainement de culture. Je crois cependant que l'ensemble - souvent hermétique - gagnerait à être émondé de ses excroissances ignominieuses. Vous êtes très probablement en mesure de le faire.


Merci de m'avoir rappelé le nom du groupe Nirvana que j'avais sur le bout de la langue mais dont je n'arrivais pas à me souvenir, et que je comptais utiliser dans une nouvelle. J'avais renoncé. curieuse coïncidence, hein ! Bon, votre goût est sûr.

Une question pour terminer : De quelle période le Picasso ? (lol)


Je retiendrais de ce texte ses envolées obscures. Gothique !

   jeanmarcel   
14/2/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Les dix premières lignes sont magnifiques et résument le texte que je trouve trop long. Les pensées sont alambiquées et forment une sorte de testament littéraire alors que je m'attendais à des phrases en rafale, le souffle coupé par la vitesse et le vertige de la chute. Je trouve que l'idée et le traitement de cette idée ne vont pas ensemble, le récit ressemble plus à un suicide médicamenteux, long, qu'à un acte de désespoir rapide. La notion de temps, de vitesse, n'est pas prise en compte, dans un corps qui tombe à deux cent kilomètres heure les réflexions doivent être, selon moi, plus abruptes, moins écrites. L'auteur à le mérite de se lancer dans un exercice périlleux, décrire un suicide de l'intérieur n'est pas chose facile. Un travail de réécriture pour le rendre plus concis le rendrait plus efficace, mais ce n'est que mon avis.

   Anonyme   
27/3/2012
Commentaire modéré


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