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Sentimental/Romanesque
Parmerion : Et toi mon cœur
 Publié le 18/11/08  -  6 commentaires  -  17013 caractères  -  28 lectures    Autres textes du même auteur

« L'amour, après tout, n'est qu'une curiosité supérieure, un appétit de l'inconnu qui vous pousse dans l'orage, poitrine ouverte et tête en avant. » Flaubert


Et toi mon cœur


« L'amour, après tout, n'est qu'une curiosité supérieure, un appétit de l'inconnu qui vous pousse dans l'orage, poitrine ouverte et tête en avant. » Flaubert.


J'allume une cigarette sur le retour, manière de repenser à cette journée, il fait déjà nuit. Je me remémore tous les détails, le souvenir m’intrigue. C’était un peu plus loin sur le bord du canal. Il y avait le vieux bonhomme sur le ponton avec son chapeau en feutre et son épagneul breton. Ce n’était pas la première fois qu’il venait là, mais nous ne nous étions jamais parlé. Elle, je ne savais pas ce qu’elle était venue faire ici. En tout cas, elle s’était arrêtée devant moi. On était dans la même classe, mais pas vraiment dans le même monde. Elle s’est assise de l’autre côté du banc. Je lui ai demandé si elle voulait que je la laisse. Il y a plein de bancs par ici. Elle m’a dit qu’elle était bien assez seule... Je n’ai pas très bien compris, alors je suis resté. On a gardé nos yeux accrochés à l’autre rive jusqu’au soir, de peur sans doute d’accrocher nos regards. C’était étrange, presque comique. Ses lèvres ont fini par effleurer ma joue, un peu de son parfum. Elle est partie. Le vieux m’a souri quand il est passé devant moi. Enfin voilà ce qui s’est passé.


La fumée devient jaune dans la lumière du réverbère, l’imagination fait le reste et réinvente tes cheveux… Quelle stupide obsession. J’écrase ma cigarette, je suis arrivé devant chez moi, tout ça me semble assez vain. Elle est si jolie, et les sirènes n’aiment pas les sourds. Je suis sûr que cela ne voulait rien dire, mais tout de même, le sentiment du possible est enivrant. Il y a toujours cette légère montée d’adrénaline, ce frisson qui parcourt l’échine et nous tire un rictus coupable. La tête dans l’oreiller, je ne peux m’empêcher d’y penser.

Les réveils sont trop semblables ; le café la douche, la douche ou le café et il est déjà 8 h. Ça sonne à l’interphone, personne n’ouvre. C’est Juju qui m’attend en bas. Dans l’ascenseur ça sent la pisse, dans le hall une bouteille de Label 5 vide. Julien se tient derrière la grande porte vitrée, un clope au bec et la tête encore enfarinée. La cigarette du matin coupe la faim, éteint les restes du sommeil qui traînent encore dans la tête, la dernière latte est un peu râpeuse. Dans le couloir du lycée, tout le monde est adossé au mur, à attendre un prof qui ne se décide pas. C’est assez lugubre. Il y a bien de petites vitres, mais elles ne sont pas à hauteur d’homme. Il est impossible d’y apercevoir un bout de ciel. Je me demande ce que je fais vraiment là. Étudier par devoir, bien sûr mais après ? J’ai toujours admiré ces gens qui savent ce qu’ils veulent devenir. Mais l’angoisse de ne pas réaliser son rêve vaut bien pour moi, celle de ne pas en avoir. Son rire perce au fond du couloir. J’essaie de ne pas trop la regarder. Je lui ai souri quand elle est passée devant moi : inébranlable, sèche et sans grâce. Le mur s’est appuyé un instant sur mon épaule. Le glas sonne. Quand je tourne les talons, elle est déjà assise dans la salle. L’espoir est traître quand on le place n’importe où. À vrai dire, je ne pensais pas que cela me toucherait autant. Je voulais ce sourire, le même que celui qui se déroba hier, quand tu es partie.


Malgré les efforts, la journée passa plus grise et plus longue que jamais. Tu restais impitoyable. Alors, il n’y avait plus qu’à paraître désinvolte. Six heures moins dix, la dernière sonnerie. Tout le monde s’agitait, se pressait pour sortir. Et moi j’allais comme un con, rejoindre mon banc près du canal. Les grands marronniers y étaient presque nus. Tu portais ce grand manteau noir qui s’évasait vers tes genoux. Il faisait un de ces froids et il y avait du vent, tu rentrais ton menton et tes lèvres dans ton écharpe. Je vis pour la première fois mon reflet dans tes yeux, vivant et vrai.

À cette époque je croyais que l’amour était une chose claire, qui s’affirmait ou qui se niait. Une émotion distincte des autres, qui naissait entre deux personnes et dont la rencontre suffisait à créer un empire. Une caricature bancale, un panaché de sentiment prémâchés, qu’on nous refile à la télé et qui tiennent aujourd’hui valeur d’éducation sentimentale. Aussi, nous étions ensemble d’un accord tacite. Sûrement pas de je t’aime, c’était bien trop sérieux pour nous. On se voyait d’abord le soir au bord du canal, sur notre banc. Puis je t’ai montré les autres endroits, ceux que d’habitude je gardais pour moi. On était presque gênés. Je te demandais la permission de t’embrasser. À tour de rôle on roulait un joint pour un peu de vertige, on se regardait dans les yeux, un peu de défiance, un petit éclat de rire.

Quand il nous voyait débarquer le vieux, ça avait l’air de le faire marrer, mais sa présence me rassurait. Ce lieu avait forcément quelque chose de mystique pour retenir ainsi un homme. "Et toi mon cœur". C’était écrit en lettres capitales noires parmi les graffiti sur le banc. J’étais persuadé que c’était lui qui l’avait écrit, avec sa dégaine de romantique usé, et son air de ne pas y toucher. L’ennui, ça laisse toujours des traces, surtout quand on cherche à l’apprivoiser. Il suffit de regarder les tables dans les écoles pour s’en persuader. Moi-même j’ai bien dû en laisser quelques-unes.

Deux mois s’étaient écoulés. Nous n’avions pas couché ensemble. Ce n’était pas faute de nous désirer, mais tu étais capricieuse et j’étais revanchard… C’était chez toi, dans tes draps de femme - enfant, je ne sais même plus quel jour, mais peu importe, car c’était beau… On fumait et on faisait l’amour, pour fuir comme tu disais. Pour ne plus penser au monde, ne serait-ce que quelques heures. On était moins seuls, on n’était plus que tous les deux. On partageait cette amertume, le même goût de tabac de nos baisers, la musique trop forte et un peu d’alcool. Il n’y avait que ça qui importait. Je ne sais plus vraiment ce que l’on a fait de tout ce temps. C’est passé tellement vite. Aujourd’hui quand il me prend le goût du souvenir, je ne vois pas des images, mais me reviennent notre tendresse et notre folie.


Et puis un jour tu ne m’as plus aimé. Comment aurais-je pu y songer : quand on s’abandonne à l’autre, l’existence n’est plus un problème et alors on ne se pose plus de questions. L’amour prend toute la place. Dans le fond tu étais restée inaccessible. Les mailles qui nous retenaient se sont usées. Et comme un con, sur mon banc, je regardais le reflet de l’horizon, se confondre avec la couleur de tes pupilles. Quelle foutue histoire ! Elle n’a rien dit alors ; je lui ai demandé, je lui ai tiré des larmes. Mais devais-je lui en vouloir ? En avais-je les bonnes raisons ? C’est humain de faire croire et c’était sans doute mes illusions. Je crois qu’au fond j’avais besoin de savoir qu’elle aussi souffrait un peu.

Je t’ai écrit une lettre, une mauvaise lettre, puisqu’au fond, il n’y avait plus grand-chose à dire. On ne s’était jamais dit « je t’aime », alors ton « je ne t’aime plus », il m’a envoyé valdinguer. Tu étais liée à mes nerfs et à mesure que tu t’éloignais, ça tirait dessus. Je découvris l’humeur noire, que l’on sent presque liquide vous remplir l’estomac et le cœur, au moindre signe que nous adresse la mémoire. Il ne me restait que l’attente, la tienne. J’étais toujours en avance et tu étais toujours en retard. Dans ces petits instants, je ne pensais qu’à toi. Et maintenant ? Maintenant ta place restait vide. Tu n’arriverais plus jamais. C’est là que l’absence sonne et touche directement au cœur. J’avais du mal à contenir mes émotions, j’étais en colère, en colère contre moi. Doit-on apprendre à souffrir et se taire ? Doit-on s’éloigner de tout ce qui nous fit ? Notre amour, je le crains, était une misère, un écrin à pacotilles.


Sous le pont de l’autoroute, Juju m’avait dit que ça prenait un an voire deux pour la douleur, et qu’au fond, il n’en était même pas sûr. Il m’a dit ça sans me regarder, en jetant un caillou dans le canal. Il me dit aussi de ne pas prendre ça comme une castration. Je n’avais pas vraiment compris pourquoi.

Schopenhauer disait : « Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, pousse les hommes les uns vers les autres ». C’était donc ça ! Deux heures de philo de huit à dix, je n’ai pas dormi cette nuit, les draps sont trop chauds. Je n’avais pas d’envie au lever. Qu’un peu de sueur sur mon torse et sur le miroir des cernes comme gravés. La sonnerie va retentir dans 12 minutes. Il règne une atmosphère pesante. La classe entière copie religieusement la litanie métaphysique du professeur. Elle a la tête penchée du côté de la fenêtre. Moi je contemple mes pieds ou le plafond. Je suis irritable, désagréable, vulgairement tragique. Quand la pionne entre, je sais que c’est pour moi, je ne vais plus beaucoup en cours.

Je me retrouve devant une Conseillère d’Éducation, le Sous-directeur et son bureau Ikea noir avec une photo de son chien. Il avait une manière très lente de s’adresser à moi. Je mettais ça sur le compte de l’âge. Pour moi, ses cheveux avaient toujours été blancs. Il avait dû en voir des gamins se succéder, apeurés sur la banquette de moleskine verte, devant son bureau. Il avait un nom-portrait effrayant : Mr Bagne.

Cela ne s’est pas bien passé, les discours furent convenus ennuyants. Ils parlèrent de chagrin d’amour, je l’imaginais Elle sous d’autres corps. En retournant en cours, je me suis rempli de tristesse. La prof ma secoué, Elle m’a regardé je suis parti. Le mode de l’action prime sur la réflexion, j’avance c’est déjà ça, même si je ne vais nulle part. C’est bien plus supportable de fuir, que de se retourner sans cesse sur le passé quand il pourrit à vue d’œil. Pour fuir plus vite, je prends un train. Les paysages qui défilent déroulent les pensées. Cet inventaire n’a rien de rassurant. Je passe la journée dans une ville presque étrangère. Je promène mes yeux et mon esprit ailleurs, loin des lieux du souvenir. Sur un toit, un chat guette une chouette, ils ne bougeront pas, tous les deux sont sculptés dans un bois noir, je trouve ça beau. Le mercure est à zéro, je me saoule, je fais une sieste dans une église. Le poète a raison, il n’y a qu’elles qui soient restées toutes neuves, elles ne se soucient guère du temps. Je passe la nuit chez un ami. Peu à peu les nerfs se calment. J’emprunte 20€ pour un billet de train et un livre (L’égoïste romantique, le titre fut décisif). Deux heures plus tard, je suis chez moi. Au fond, partir ne sert à rien, ce n’est pas ailleurs qu’on trouve des réponses ou des consolations, ce n’est qu’en soi qu’il faut chercher. Rien ne bouge si on est absent. Ça sonne comme un rappel de la raison. Cela ne rend pas heureux pour autant. J’ai l’impression d’être borné, comme un gamin qui essaierait de faire rentrer un pavé dans un orifice rond, un problème de quadrature du cercle...


L’année s’est achevée. J’ai un peu moins le cœur en l’air depuis que je ne la vois plus. Les pensées passent et pansent l’ennui. Mais lorsque je retourne sur mon banc, j’ai de l’effroi et de l’espoir, un cocktail des deux, qui n’est pas très agréable à avaler. Pourquoi ai-je tant d’empressement, de besoin, de vide de l’esprit, à rejoindre ces lieux où règne sa présence ? Le vieux m’emmerde. Il vient pourrir ma déprime à lancer des bâtons à son chien. On n’est jamais assez seul. Je dis seul pour ne pas dire con, ces mots ces temps-ci me semblaient synonymes.


Juju m’avait invité à passer le week-end dans l’appartement de son père alors inoccupé. Un bon prétexte pour se divertir de cette angoisse qui n’a même plus d’objet. Il n’y avait pas de condescendance chez lui. Il savait être là et il savait se taire. Le vendredi, il y avait une foire du livre, je me souviens, dans la rue pavée qui jouxte les halles. Il y avait là de quoi calmer ma boulimie de roman. Je voulais des histoires tristes, pour mettre mes douleurs en perspective. Ce n’est pas très dur, on trouve beaucoup de romans qui commencent par un suicide. La mort c’est vachement fertile. Il y avait cette fille derrière un grand bac vert. Ses mains étaient posées sur une pile de ces vieux bouquins à la couverture flashy des années soixante-dix. On aurait dit qu’elle trouvait le temps long. Sa tenue était faussement négligée. Elle devait être un peu plus âgée que moi et elle avait trop de noir autour des yeux. Quand je me suis approché, j’avais perdu tous mes grands airs et je devais faire mélancolique dans mon duvet de souvenir. Elle m’a mis Les fleurs bleues dans la main « À deux euros le tome, ça ne fait pas cher du mot, et puis même s’il a pris du grain, il n’en est que plus agréable à feuilleter. » La regardant j’ouvris le livre. « Découvrir au détour d’une page une phrase qu’un autre a soulignée, c’est excitant. Prends celui-là, il rend heureux à la fin, tu verras. » J’en fus quitte.

Ces deux jours, ce fut la fête. Je n’avais jamais vu autant de monde dans un appartement. Il y avait déjà de la viande saoule à dix heures du soir, ça commençait bien... Je quittai un moment l’atmosphère étouffante du salon, où se mêlaient les fumées, les haleines, et les parfums. Le père de Julien a une belle bibliothèque, le seul endroit qui est resté calme. Elles doivent avoir quelque chose qui tient à distance les jeunes, je ne sais pas trop. Un syndrome du silence de la salle de livres. Je n’étais pas d’humeur à entamer son roman, juste un peu curieux. La lumière de la pièce était trop vive. Les dorures des titres brillaient sur les reliures en cuir, j’avais du mal à les distinguer. Je cueillis au hasard.


« Ton souvenir riant de nous

S'enfuir l'entends-tu qui nous raille

Et je retombe à tes genoux… »


Je le fermai aussitôt, ces vers m’ont donné très soif. Je suis retourné me perdre avec les autres. J’ai bu et j’ai eu l’ivresse triste de ces soirées interminables, où les verres et la vue tremblent sans que la raison ne vacille. Il faut drôlement boire pour s’endormir. Pour ne plus y penser. Mais la cuvette des toilettes est parfois une très bonne thérapeute, cela rend humble. Le deuxième soir, j’ai moins bu. La fille des vieux livres était là. Julien l’avait invitée, il nous avait vus parler ensemble, et apparemment ma tête d’imbécile heureux devant elle lui avait plu. Elle s’appelait Mathilde et n’était pas d’ici.

Elle s’était presque endormie, la tête posée sur mes cuisses, le visage tourné vers moi. Elle était saoule. J’ai fait passer ses cheveux derrière ses oreilles, j’ai effleuré son visage. J'ai essayé de lover dans mes yeux sa beauté tout entière, mais rien à faire, ça ne tenait pas. Julien a souri en me voyant. Je l’ai portée dans une chambre. On a dormi dans le même lit, mais pas vraiment ensemble. Je l’ai regardée un peu, je l’ai désirée beaucoup.

Son téléphone sonna à 10 h. Elle sauta du lit. Elle avait encore son jeans et moi aussi. Ce fut la première chose qu’elle vérifia. Elle me sourit, satisfaite il sembla, et a ouvert les volets en grand. Un café, une cigarette entre les restes de la soirée. Ses yeux étaient encore vagues mais n’hésitaient pas à se poser sur moi, à me dévisager. À m’envisager ? Les miens n’étaient pas si prompts. Je l’ai accompagnée à la gare pour porter son sac. Elle a accepté cette excuse ridicule en faisant mine de rien. Dans le bus, côte à côte, dos à la route, je regardais la ville transparaître derrière la vitre, dans cette lumière si particulière qu’ont les matins d’été après une nuit d’averse. Cela donnait une atmosphère étrange, je sentis son épaule se presser contre moi.


La vieille locomotive ne mit pas longtemps avant d’entrer en gare. Le long crissement de ses freins nous assourdissait et fit trembler une flaque en reflets mordorés. Quand la machine s’arrêta enfin, l’onde s’évanouit peu à peu et l’eau redevint plane, fragile, de nouveau prête à se briser. Sur le quai, planté comme un poteau, j’ai relevé la tête. J’ai regardé sa bouche, ses lèvres rouges entrebâillées, je crois que je voulais un baiser. Devais-je lui prendre, lui demander, lui voler ? Je n’ai rien fait. Elle non plus. Juste un signe de la main avant de monter, hésitante. Si les mots nous rapprochent, ils ne savent rien du désir et de la connivence que l’on peut éprouver. Ils étaient inutiles. Elle le savait et rien n’était triste. Quand elle s’est mise à grimper les marches, je suis parti. J’ai passé la porte du quai et finalement j’ai fait demi-tour. Ça ne changerait rien, mais quand même, je suis revenu me planter devant sa fenêtre. Elle ne m’a pas vu tout de suite. Puis elle a embrassé sa main et l’a collée contre la vitre. Je ne l’ai jamais revue.


« Et toi mon cœur, pourquoi bats-tu ? »


J’ai achevé le vers sur le banc en lettres capitales noires. J’ai trouvé la fin dans le bouquin du père de Julien. Lorsque le vieux l’a lu, il s’est assis à côté de moi. Il avait l’air plus vieux que jamais. Je lui ai dit « C’est vous qui aviez écrit le début. » Ça l’a beaucoup fait rire, Mr Bagne.


 
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   Filipo   
18/11/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Peut-être suis-je passé à côté d'une révélation (j'avoue que, vers le milieu du texte, je suis passé en mode "lecture rapide"), mais comment ça se fait que le narrateur s'adresse à son flirt tantôt de façon directe (par "Tu"), tantôt la désigne par "Elle" ? J'ai du louper un truc...

Je ne dois pas avoir la fibre assez romantique, car j'ai vraiment eu du mal à accrocher sur ce texte. Désolé, c'est assez bien écrit mais on a vraiment beaucoup de mal à rentrer dedans AMHA... on ne se sent pas concerné par l'histoire, qui se déroule en dehors du lecteur, simple spectateur des souvenirs (?) persos de l'auteur.

   xuanvincent   
18/11/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Cette nouvelle (que j'ai lue assez vite) m'a paru dans l'ensemble assez bien écrite.

L'adresse au lecteur à la jeune femme qu'il aime, par l'emploi du "tu", a retenu mon attention. Curieusement, comme l'a souligné Filipo, plus loin dans le texte, le narrateur ne s'adresse plus directement à cette personne et parle d'elle à la troisième personne du singulier (j'ai pensé qu'il se détachait ainsi en quelque sorte d'elle).

Cette histoire d'amour déçue m'a semblé osciller entre une histoire qui m'a touchée et des passages plus banals.

   Anonyme   
18/11/2008
 a aimé ce texte 
Pas ↓
C'est long, très long, trop long!

On ne fini pas de se perdre dans des détails inutiles. Si vous avez voulu montrer l'ennui c'est réussi!

Une histoire d'amour qui se termine mal quoi de plus banal? Une année scolaire ratée idem! Ce n'est pas la peine de citer Schopenhauer pour donner du corps.

Bref, c'est ennuyeux.

Et pourtant vous avez ue belle plume pour le rendu des situations. Ce serait dommage qu'elle se perde.

   Anonyme   
20/11/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Or donc je ne m'accorderai pas à propos de ce texte aux autres commentateurs. J'ai trouvé ici une écriture intrigante, ciselée, un foisonnement sentimental sans voyeurisme. C'est un texte fragile car il relate avec sensibilité des souvenirs adolescents. C'est vrai qu'on est au bord du trop et c'est périlleux. Trop de sentiments, trop de tourbillons dans le phrasé. En même temps cela peut avoir son charme. Il ne manquerait pas grand chose pour relever la sauce, peut-être un peu de distance, qui sait, dans le regard de l'auteur. Un auteur que j'encourage à poursuivre son chemin d'écriture.

   marogne   
30/11/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
Cigarettes, drogue, alcool, un cocktail qui ne me rendais pas vraiment sympathique le héros de l’histoire, et ce même avant d’avoir lu la fin qui montre à quel point ce qu’il a raconté, ou fait vivre au autres, était faux et sans substance. En tout cas un portrait réussi.

La narration lente, les détails, les scènes évoquées, tout participe à faire dégager un monumental ennui qui doit être celui du lecteur – ça aussi c’est bien réussi.

Mais au-delà de ces notes d’ambiance, je n’ai pas trouvé l’histoire très accrocheuse, et même si on peut mettre beaucoup de chose sur l’adolescence, un peu trop caricaturale…

Les alternances des « tu » et « elle » voire « Elle « ne m’ont pas paru relever de manière suffisantes le texte pour être justifiées.

Des détails au passage :
• allumer une … SUR le retour » fait un peu bizarre, « AU » ?
• je trouve que l’expression « le souvenir m’intrigue » ne vas pas avec ce qui la précède,.
• Convenus ennuyants ?

   monlokiana   
6/8/2011
 a aimé ce texte 
Pas ↓
C’est une belle histoire, bien écrite, bien rythmé, fluide, touchante mais…Oh mon dieu, quel ennui !
Je trouve qu’il y a trop de scénarios et qu’à la longue, on se perd, on s’endort.
Trop de personnage. Au début, c’est très flou. Je n’ai pas su s’il sortait ou plus avec la fille. Je n’ai pas aimé ses souvenirs sur la première fille. Et le narrateur, moi je ne me l’imagine pas. Il se drogue, il boit, il couche. Je ne sais pas, je ne le vois pas comme cela et ensuite l’imaginer en savoir autant sur la littérature. D’habitude, les drogués ne s’intéressent qu’à leur drogue et encore moins au livre. (Je ne sais pas si je me fais comprendre…).
Je pense que l’auteur aurait pu abréger son texte en ne parlant que de la première fille ou uniquement de la deuxième fille. C’est une belle histoire mais trop longue. Le romantique, quand c’est long, ça devient ennuyeux.
Bref, j’ai aimé, j’ai détesté.


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