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Réalisme/Historique
Pepito : Peut-on rire de tout ?
 Publié le 12/05/14  -  15 commentaires  -  7560 caractères  -  277 lectures    Autres textes du même auteur

Mais certainement, certainement… Il porta son majeur à sa bouche, pinça entre ses lèvres la dernière phalange et l’ongle arraché, les suçotant pour tenter d’en extraire la douleur. Ensuite il ouvrit les yeux… cela ne changea rien.


Peut-on rire de tout ?


Ils arrivent, étudiants braillards, se bousculant sur le trottoir de la rue Ferdinand Dreyfus. À leur tête, Pierrot Macquart, boute-en-train autoproclamé de la petite bande, perpétuellement à la recherche d’un pauvre bougre à moquer ou d’une situation comique à exploiter. Quoi qu’il décide, il sait que les autres le suivront sans discuter, autant pour le plaisir de rigoler un bon coup que par peur de devenir le dindon de la prochaine farce. Le petit gros s’appelle Lantier, le grand maigre Coupeau, celui à lunettes Rougeon.


Ils viennent de chaparder un carafon de rhum dans une épicerie et, depuis une demi-heure, se passent la bouteille de main en main en buvant directement au goulot. La finesse des plaisanteries échangées s’en trouve nettement améliorée.


Pierrot n’est pas vraiment un mauvais bougre, il manque juste d’un peu de confiance en lui et se sent constamment obligé d’en « faire plus » pour épater la galerie. Comme par exemple en buvant plus que de raison histoire de prouver sa résistance à l’alcool.


Il rêve d’un grand coup, de la blague qui le rendra célèbre, comme ses potes de la fac de science. Introduire trois cochons sur le campus est déjà un joli exploit, mais là où la blague frise la perfection, c’est dans l’idée de marquer sur chaque flanc des cochons un grand chiffre entouré d’un cercle. N°1 sur le premier cochon, N°2 sur le deuxième et N°4 sur le troisième. Quand la maréchaussée, appelée en renfort par le recteur, est intervenue, elle a mis deux bonnes heures à récupérer les trois bestiaux et tout le reste de la journée à chercher le cochon N°3.


Le groupe s’arrête un instant sous l’enseigne des Pompes Funèbres Leauza père et fils, sur un carton posé à l’intérieur de la vitrine, on peut lire :


Avis à la famille et aux proches de M. Albert Khelconk.

La veillée funèbre prendra fin ce jour à 15 h,

son corps sera ensuite inhumé au cimetière municipal.


Avisant un petit portail entrebâillé sur le côté du bâtiment, Pierrot le pousse avec son postérieur et, mimant un gendarme faisant la circulation, il invite toute la troupe à s’engouffrer dans l’ouverture. Les compères passent dans l’arrière-cour en rigolant et finissent par se poser à la queue leu leu sur le bord d’une fenêtre.


À l’intérieur, au milieu d’un décor de soieries suffisamment rococo pour convenir à toutes les religions, on aperçoit un cercueil posé sur une table funéraire. Pour pouvoir voir la tête d’enterrement du défunt, une petite section du couvercle est relevée.


Pierrot se redresse d’un coup, dodeline du chef deux secondes et se tourne vers ses compagnons.


– Les gars, j’ai une super idée…


***


Émile Leauza souffre d’une profonde inaptitude au métier qu’il exerce. Peut-être est-ce dû à sa nature légèrement… différente ou au fait qu’enfant, il soit entré un matin dans la chambre parentale sans y être invité.


Baignée par la lumière doucereuse de la lampe de chevet, déshabillée d’une nuisette largement échancrée, sa mère était étendue sur le lit dans une position langoureuse. Intimidé par les grands yeux qu’elle fixait sur lui, il s’approcha lentement. Trouvant sa position curieuse et étant, à huit ans, peu au fait des choses de la vie, il la toucha d’abord du bout des doigts, puis du plat de la main, de plus en plus fort, jusqu’à se rendre compte que sa maman chérie ne voulait absolument pas bouger. Étant seul à la maison, il s’assit sur une chaise à côté du lit et attendit le reste de la journée que son père revienne du travail. Il n’a rien fait d’autre, ce jour-là, que de jouer machinalement avec un tube de somnifères vide, sous la fixe surveillance du regard maternel. De cette expérience, il a gardé un grand respect pour les dépouilles mortelles et la totale impossibilité de regarder le visage d’un cadavre en face.


Avec le temps il a développé une grande habileté pour cacher ce problème. Surtout depuis qu’il a hérité du commerce paternel. Ses yeux vont, viennent, virevoltent mais jamais ne se posent sur la figure d’un de ses clients. Et personne ne remarque jamais rien.


Émile Leauza vient juste de prendre son service d’après-midi, quand il entend un bruit provenant du funérarium. Intrigué, il en ouvre la porte et n’en croit pas ses yeux. Plusieurs jeunes gens, visiblement éméchés, se sont introduits dans la pièce par la porte de la cour et se préparent à commettre quelques plaisanteries de mauvais goût. Un petit gros à l’air hébété tient déjà dans ses mains la couronne de chrysanthèmes posée sur le cercueil, tandis qu’un grand échalas a la main sur la poignée de porte de la réserve. L’instant de surprise passé, c’est la débandade. Lâchant la couronne, le petit gros veut partir en courant. Il ne réussit qu’à s’étaler de tout son long, semant la panique dans l’arrangement délicat des draperies de fausse soie. Il se relève en vitesse, aidé par un binoclard à gros carreaux et en deux secondes toute la bande s’échappe en courant. On n’entend bientôt plus que quelques rires gras s’éparpiller dans toutes les directions.


Encore abasourdi, Émile Leauza remet la salle en ordre, tout en jetant de temps à autre un coup d’œil circonspect vers le cercueil. Dans ce métier les clients protestent rarement, mais de là à ce qu’ils se lèvent pour vous donner un coup de main…


Revenu dans la salle de réception, il attend jusqu’à quinze heures d’hypothétiques visiteurs du défunt. Ne voyant personne arriver, il retourne refermer et visser le couvercle du cercueil. Pour s’excuser des odeurs d’alcool traînant encore dans la pièce, il s’acquitte de cette tâche avec encore plus de délicatesse que d’habitude.


***


Albert Khelconk a eu ce que l’on appelle communément une vie tranquille. Il a tour à tour été élève sans histoire, employé sans histoire, mari sans histoire, retraité sans histoire, puis veuf sans histoire. Enfant, il voulait faire le tour de la Terre et vivre de grandes aventures. Heureusement, la nature humaine est bien faite et très rapidement, il oublia ses rêves de gamin. Si bien que le moment venu, égal à lui-même, il s’est allégé sans drame de ses 21 grammes d’âme.


L’inconvénient d’une vie aussi plate est qu’elle ne passionne pas les foules. C’est donc sans la moindre escorte que son cercueil est déposé dans sa dernière demeure. Une tombe, commandée longtemps avant qu’elle ne soit nécessaire, avec une stèle à l’image de sa vie. Un nom, un prénom et deux dates. Pas même une de ces petites phrases permettant de faire quelques ricochets post-mortem dans l’esprit des passants.


***


Mais les rêves d’enfant finissent parfois par se réaliser. Deux jours après son enterrement dans le cimetière municipal, Albert Khelconk connut sa première aventure. Exactement au moment où Émile Leauza, intrigué par l’odeur provenant de la réserve du funérarium, découvrit son corps tassé derrière de vieux cercueils invendus.


Quand on déterra délicatement la bière d’Albert pour le reloger sans trop faire de mousse, la surprise concoctée par Pierrot Macquart fonctionna à merveille et la nouvelle fit le tour de la ville en un clin d’œil.


Ses camarades, comprenant enfin où il s’était caché pendant deux jours, furent tous unanimes. Même si le dénouement arrivait plus tard que prévu, c’était de loin son meilleur gag.


Heureusement, il semble que lui-même se soit réveillé assez tôt pour en apprécier la réussite, les traces de griffure rayant l’intérieur du cercueil en sont la preuve.


 
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   Anonyme   
5/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très jolie chute, cruelle à souhait ! J'ai adoré la dernière phrase. Cela dit, je trouve peu vraisemblable que les copains de Pierrot, une fois dessoûlés, n'aient pas fait le rapprochement entre leur expédition et la disparition de leur meneur.
En fait, l'histoire me paraîtrait plus logique si ce n'était pas le meneur qui finissait enterré vivant mais le falot du groupe, peureux, qui se serait jeté n'importe où à l'arrivée du croque-mort.

Le ton est un peu inégal à mon goût, se laisse parfois aller à des facilités dans l'ironie me semble-t-il (la description de Pierrot au début, par exemple, le nom du défunt) j'eusse aimé un humour super glacé et distancié à l'image de la dernière phrase, de bout en bout. Je reconnais que c'est pas évident...

"Introduire trois cochons sur le campus (...) le reste de la journée à chercher le cochon N°3." : c'est vrai que cette blague est excellente ! Personnellement, je l'ai lue sur DansTonChat. Vous aussi ?

   placebo   
12/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
(je rebondis juste sur le commentaire de Socque, dont je savais déjà qu'elle allait sur DTC, je n'avais pas lu cette blague, j'étais resté à l'histoire du lama question animaux ^^).

J'aime beaucoup la construction : l'histoire avance à chaque fois centrée sur un des personnages, puis ils se retrouvent tous ensembles pour la chute.

Je ne suis pas certain à 100% que Pierrot soit mort, même si c'est probable, la tournure des dernières phrases laisse cette possibilité.

Bien aimé le style également. La partie "Émile ne regarde pas le visage des défunts" est un peu forcée je trouve (explication/justification dans le ton) mais elle passe, et puis on sait pourquoi on lit l'histoire, alors pourquoi pas.

Bonne continuation,
placebo

   chVlu   
12/5/2014
Le croisement de deux univers, avec dans chacun d'eux des "cailloux dans les chaussures", est bien conduit et agréable à lire. Je suis un peu dérouté par la blague des cochons, le gag en lui-même, que je ne connaissais pas, je le trouve hilarant. Mais le départ m'a laissé penser qu'il s'agit d'une idée en maturation, la fin de ce chapitre qu'il a été réalisé et du coup je me suis perdu dans ce qui pour mon esprit est une faille spatio-temporelle où le passage à l'acte a disparu.

La chute, même si elle m'est pas forcément une surprise stupéfiante, m'a ravi par le cynisme de la réponse ambiguë et ouverte qu'elle offre au questionnement d'ouverture. J'y ai lu un "oui si tout comprend à ses propres dépends quoi qu'il arrive". Et ce sentiment que peut que oui est renforcé par le relecture de l’incipit post lecture...... qui ne révèle pas de drame larmoyant.
Voilà une fois de plus habilement démontré que le schimiliblick des débats est têtu et a une fâcheuse tendance à pas avancer, y compris sur oniris ;)......

   Eclisse   
12/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Pepito!

La lecture est fluide et parsemée de jeu de mots. Je ne sais pas si on peut rire de tout, mais cette nouvelle m'a amusée sans aucun doute.

Bémol : j'ai vu la chute arriver à mi-parcours, quand on découvre le traumatisme qui fit assommoir à la psyché d'Emile Leauza et l'empêche de regarder la mort en face.

J'aime le parallèle qu'il y a entre la farce des cochons n°1, n°2 et n°4 puis le n°3 qu'on cherche partout et la disparition d'un des quatre compères copains comme cochons.
Je suis troublée néanmoins que Lantier, Coupeau et Rougeon n'aient pas eu l'intuition de ce qui était arrivé à Macquart, d'autant que la fin du texte parle d'une planque de 2 jours.

Bref. Je m'en vais de ce pas, lire d'autres textes de vous.

   Bidis   
12/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je me demande si Zola aurait souri à la lecture de cet petit texte sans prétention qui personnellement m'a procuré quelques instants fort distrayants. Car je trouve l'idée bonne et la forme plaisante. Le titre m'avait alléchée pour des raisons plutôt philosophiques, mais finalement j'ai été plus surprise que déçue...
La phrase d'exergue fait froid dans le dos rétrospectivement, mais je ne comprends pas le "Mais certainement, certainement..."

   Anonyme   
12/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ACCUSE

J’accuse Pepito de dévoyer la jeunesse, de la détourner de nos illustres écrivains du passé et de les ringardiser.
J’accuse Pepito de corrompre mes idéaux littéraires.
J’accuse Pepito de se foutre de la gueule du monde.
J’accuse Pepito de me faire marrer, alors que toute contorsion m’est interdite.

Non mais franchement, Emile Leauza !! T’as pas honte ?
Rue Dreyfus !!!
Rougeon et Macquart ???? Tu peux pas te poser deux minutes, faut que tu déconnes sans arrêt…
Lantier, Coupeau… T’as pas eu idée de mettre une Nana ?

Maintenant je le sais, l’auteur s’appelle Pepito, et le narrateur aussi : « Quand on déterra délicatement la bière d’Albert pour le reloger sans trop faire de mousse ».
Ça vaut largement l'enseigne de l’Assommoir devant le cimetière : « Chez moi la bière est meilleure qu’en face ».
Ç’aurait vraiment été dommage de se priver d’Albert Khelconk.

Bon, tout ça respire la farce burlesque, la pantalonnade macabre d’un type couillu (je parle de Pierrot, pas de toi…). Le parallèle « 4 cochons / 4 potes » est bien trouvé. Le séjour dans le cercueil, façon Kill Bill, aussi.
Ça tient la route grâce à l’humour Pepito, grâce au style dépouillé de scories inutiles, qu’on peut lire en tongs au bord de l’eau, les pieds en pétales de violette. Bref, du bon.

Pour finir, et parce que je sais que t’aimes bien relever les failles d’écriture :

« Étant seul à la maison, il s’assit sur une chaise à côté du lit et attendit le reste de la journée que son père revienne du travail. Il n’a rien fait d’autre, ce jour-là, que de jouer machinalement avec un tube de somnifères vide… »

D’une manière générale le passé simple s’accommode très mal du voisinage du passé composé lorsqu’on évoque la même unité de temps. Soit tu conjugues « il s’assit… il attendit… il ne fit rien d’autre ce jour-là », soit tu conjugues « il s’est assis… il a attendu… il n’a rien fait d’autre ce jour-là ».
Par contre, la passage au passé composé de la phrase suivante est correct : « De cette expérience, il a gardé un grand respect pour les dépouilles mortelles » puisque le narrateur exprime une idée qui continue d’être vraie.

Cela dit, vu la déconnade ambiante, on n’est pas à ça près.

Du bon Pepito, mais moins que celui des « Quatre saisons » ou d’Antigone.

Ludi
croque-mort sans cadavre

   Anonyme   
13/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'ai jamais lu Zola ni DansTonChat (ce qui, d'ailleurs, m'a permis d'apprécier à sa très juste valeur le trio des quatre cochons), mais j'ai quand même de modestes références permettant de dénicher ça et là quelques odieux pompages, comme les vingt-et-un grammes d'âme des contraintes contrastes et, surtout, ce qui fait la chute et donc la nouvelle : ce court métrage d'Alfred Hitchkock (Final Escape - http://www.youtube.com/watch?v=GQVG0-OXKXI)

Pompages or not pompages, c'est le résultat qui compte et le résultat est bon.

   Anonyme   
13/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Belle maîtrise que dans camper cette nouvelle en courts tableaux, tous bien "éclairés" psychologiquement.

Je suis personnellement moins joyeusement sensible à la blague des cochons...

Petite rajoute sur le style : cette fin de phrase avec le verbe avoir m'a un tout petit peu heurté, il y avait plus musical à écrire.
"tandis qu’un grand échalas a la main sur la poignée de porte de la réserve".

Mais je chipote, cette nouvelle est vraiment bien écrite et je le répète, ces trois brefs "tableaux" (comme des séquences disparates d'un film que l'on sait se rassembler plus tard en une histoire) sont très bien "joué".

   AhmedElMarsao   
13/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Des personnages bien vivants, bien typés. Les portraits des quatre larrons sont tellement bien brossés qu’on les reconnaîtrait facilement si jamais on a la malchance de tomber sur leur bande au détour d’une rue. A ses risques et périls bien sûr. La première farce (celle des trois cochons) est bien trouvée : elle est inénarrable. Par contre, la dernière dépasse le cadre de la farce pour tomber à pieds joints dans celui de la tragédie puisque l'auteur (de la farce s'entend) y laisse la peau. Par ailleurs, elle pose un problème de crédibilité : si j’ai bien compris, le cercueil a été transféré juste après 15h à la maison familiale du défunt, Pierrot le farceur a dû griffer la paroi, crier sans doute, appeler au secours… pourquoi ne l’a-t-on pas entendu dans la famille « Quelconque »?
Le choix des noms dans la nouvelle est-il porteur de sens ? Pourquoi Dreyfus (le nom de la rue)? Pourquoi Emile Zola (Emile Leauza)? Et Pierrot le chef de la bande qui porte un patronyme tiré de l’œuvre de Zola… Et le type à lunettes (Roug-e-on) lui aussi malgré le « e » trompeur, quel rapport avec le Rougon Macquart ? Et Lantier ? Y a-t-il un rapport du thème de la nouvelle avec l’œuvre de Zola que ma cécité n’arrive pas à voir ? A moins que tout cela ne soit de l’humour "gratuit"… Ce qui me contraint de donner une réponse négative à l’interrogation du titre : cette nouvelle burlesque, même bien écrite ne m’a point donné envie de rire, à aucun moment. Et justement à propos du titre, je pense qu’il est en porte à faux par rapport à la nouvelle. Il sonne comme un sujet de dissertation qui inhibe toute velléité d’en rire.
Pour toutes ces raisons-là, vraiment moi je sèche…
P S : En étant emporté par ces remarques sur le fond, j’ai oublié de signaler les qualités du « style Pepito » : toujours agréable à lire, fluide, plein de trouvailles et de tournures originales… Là encore une fois, je ne recule pas devant les redites et je dis encore une fois: Bravo !

   fergas   
14/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah, Zola, toute ma jeunesse…

Ici on est dans la farce de carabin(*), ce qui n’était pas le genre du bon Émile. Mais qu’importe, on se laisse prendre aux jeux de mots et à la « déconnade » des quatre hurluberlus.

L’écriture est enlevée, et le rythme tient bien jusqu’à la fin.

J’aime bien aussi le coup des trois cochons, même s’il est apocryphe (un commentateur dixit), car faire la nique à la maréchaussée est un plaisir divin (ça, c’est ma tendance anar).

Merci Pepito de ce bon moment

(*) dans le domaine des blagues de carabins, j’en ai un certain nombre en stock. Ça me donne des velléités d’écrire quelque chose sur le sujet.

   Anonyme   
19/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Pepito,

Je l'avais lu au moment de sa publication mais je viens de m'apercevoir que j'avais oublié de la commenter.

Que dire d'autres par rapport aux autres commentaires si ce n'est que je me suis régalé.
L'écriture est un exemple selon moi. Digne d'une nouvelle comme elle devrait l'être. Pas trop longue, pas trop courte ; pas trop de détails ; écriture concise et phrases travaillées ; très bon choix dans le vocabulaire ; belle chute. Et puis, le petit clin d'oeil au monde de Zola (je ne sais pour quelle raison d'ailleurs) ne pouvait que me séduire puisque l'un de mes livres favoris reste "L'assommoir". Il ne manquait que la brave Gervaise...
Bien que très bien amenée, la fin m'a cependant laissé perplexe. J'ai du mal à y croire.

En revanche la dernière phrase m'a vraiment faite frissonner.
Depuis petit, je souhaite être incinéré de peur de me réveiller...

Merci pour ce bon moment !
Olivier

   Pepito   
19/5/2014

   Anonyme   
23/5/2014
Bonjour Pepito

Je me suis promis de les commenter toutes, les lire c'est déjà fait.
Sur le texte, rien que le texte : assez décevant.
La première blague qui n'est pas de vous est excellente, elle me fait rire rien que d'y penser, la seconde qui est de vous est tristounette. C'est pas de rire de la mort qui me dérange, c'est que j'ai l'impression de remplissage et de ce que je lis partout ailleurs, votre humour vaut bien plus que ça.
Décevant donc.
Je vous lis et vous me faites penser à quelqu'un qui aurait des choses à dire - sinon pourquoi écrire ? - et qui ne les dit pas comme il rêverait de les écrire.
Avis tout personnel : je suis curieux, j'observe et j'aime beaucoup vos interventions en forum qui sont pour la plupart bien plus marrantes, bien plus fines, bien plus sagaces que ce que je lis ici.
Je me mêle de ce qui ne me regarde pas, j'en ai conscience et je vous prie de m'excuser, simplement, j'attends le texte qui vous arrachera les tripes et vous fera suer sang et eau. Peut-être n'est-ce pas là votre objectif, sans doute me plantai-je complètement, n'empêche, je vous lis et je ne sais pas pourquoi, j'attends.
L'écriture est là, la prolixité, la verve, la finesse, le regard, et la culture ! Y'a tout, manque juste le vrai travail.
Le texte :
L'alinéa qui commence par Emile Leauza est lourd, trop descriptif pas assez dans le feu de l'action.
L'abus d'adverbes nuit gravement à ma santé : Perpétuellement, directement, constamment, lentement,
absolument, machinalement, arrangement, communément, rarement, rapidement, exactement, délicatement, dénouement, heureusement.
Je passe sur l'emploi du passé simple, désolé j'allergise en ce moment.
Sans drame de ses 21 grammes d'âme : excellentissime.
La bière qui mousse, c'est pas mal non plus.

   widjet   
14/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien
C'est vraiment le ton et le style de l'auteur (pince sans rire) qui font tout le sel de ce récit et du dernier canular (somme toute assez banal, en revanche le coup des cochons est excellent). C'est si bien raconté qu'on ne cherche pas vraiment la crédibilité du truc (alors qu'à bien y regarder, c'est un peu gros tout ça...).

Une nouvelle très fluide (grande qualité de Pepito) qui se lit comme du petit lait, grâce à un style qui, je le pressens, pourrait nous faire avaler n'importe quoi sans rechigner.

Cette "fausse" facilité (dans le sens où le travail fourni ne se voit pas alors qu'il est bien présent) entérine l'auteur dans la catégorie des bons conteurs...et ils ne sont pas légions ici.

W

   carbona   
2/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Pépito,

Je suis passée à côté de toutes les références sur Zola, oups...
Heureusement les commentaires sont là pour m'expliquer un peu.

Et je suis aussi passée à côté de la chute que j'ai dû relire trois fois, mais à la fin j'ai compris toute seule quand-même, hein.

Une écriture super agréable à lire, donc un bon moment même si j'ai été longue à la détente...

J'ai juste tiqué sur : "pouvoir voir" et " s'alléger sans drame de 21 grammes d'âme"


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