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Policier/Noir/Thriller
poupoune : Lulu
 Publié le 04/08/09  -  12 commentaires  -  13813 caractères  -  128 lectures    Autres textes du même auteur

Le privé amoureux.


Lulu


Le crime payait pas lourd, ces derniers temps ! Même pas un mari volage à espionner, rien. Alors je me mettais à téter sérieusement la bouteille, faut bien le dire, et même Gégé, derrière son bar, commençait à trouver que j’y allais un peu fort.

Les soirs où je me tenais à peu près bien - ceux où je finissais pas en cellule de dégrisement - j’allais finir la nuit dans mon bureau. Pour tout dire, un genre de cagibi poussiéreux, pompeusement signalé d’une plaque dorée : John Mac Dermott & associés, détectives privés.

Évidemment, des associés, y en avait pas… pas plus que de John Mac Dermott d’ailleurs… Je trouvais que ça faisait plus classe que Jean-Marc de la Motte, mais au final ça rapportait pas beaucoup plus.

Bref, ce dimanche-là, j’étais assez clair pour retrouver le chemin du bureau alors j’y suis allé, histoire d’être sûr que si un boulot se présentait au petit matin, je risquais pas de le louper… Et c’est là que je l’ai vue. Devant la porte, auréolée de la lumière crue de l’ampoule du couloir qui se reflétait dans ma plaque dorée derrière elle, presque irréelle, une apparition, un ange… Une femme… Non : LA femme. Sublime, parfaite.

Moi j’étais à deux doigts du coma éthylique alors j’en jurerais pas, mais je suis presque sûr qu’elle avait un bocal avec un poisson rouge dedans.

Et puis là, le trou noir. J’ai pris un coup derrière la tête et je me suis réveillé avec un mal de crâne carabiné. Aucune idée de comment j’étais arrivé là ! J’avais été abandonné sous la cage d’escalier, au sous-sol de l’immeuble, avec pour seul souvenir de la veille une pure gueule de bois. Je me suis relevé. En secouant ma veste pour la décrasser un peu, j’en ai fait tomber un crucifix qui ne m’appartenait évidemment pas et quelques débris de verre...

Moi qui attendais désespérément l’enquête qui mettrait un peu de beurre dans les épinards, voilà qu’il m’en tombait une sur le coin de la gueule mais pas un client derrière pour payer… Bien ma veine.

Je décidai de retourner au bureau histoire d’essayer de tirer tout ça au clair… À la place de ma prétentieuse plaque dorée y avait une lettre punaisée : « Lâche l’affaire où c’est la môme qu’on plantera là morceau par morceau ». En guise de signature, un poisson rouge planté d’un clou au bas de la feuille… Un maître chanteur. Ça se corsait. Qui pouvait bien croire que je me collerais dans le pétrin pour une inconnue, si belle fût-elle ? Mais bon, vrai, je pouvais pas ignorer le risque qu’elle finisse pour de bon en rondelles, inconnue ou pas…

J’avais un seul indice, maigre, mais il fallait bien commencer par quelque chose, alors j’ai cherché d’où venait le crucifix. De la belle camelote, d’ailleurs… Facile à pister, du coup : on était loin du vœu de pauvreté, c’était de la joaillerie princière, du sur-mesure et j’ai logé le proprio en deux coups de fil et quelques biftons…

C’est comme ça que je me suis retrouvé dans une abbaye à causer à un prêtre pour la première fois de ma vie. J’avais d’évidence pas affaire à mon assassin de poiscaille : le gonze avait au moins 150 ans, il était vif comme un baquet d’huîtres pas fraîches, avec ça, indépendamment de son titre, le vieux respirait la bonté à plein nez. Et je suis pas du genre à me laisser emberlificoter par le premier cureton venu, c’est moi qui vous le dis ! Non, vraiment, l’avait la gentillesse qui lui transpirait par tous les pores, ce gars-là. Alors je l’ai pas trop secoué, juste de quoi lui faire cracher le nom de celui à qui il avait refilé son petit Jésus à paillettes…

L’a pas eu l’air trop surpris et devinez un peu où il m’a envoyé direct en sortant de son presbytère ? Au bordel. Comme je vous le dis. Chez la Rolande, le claque le mieux surveillé de la ville : tous les policiers de la région venaient s’y offrir un peu de gaudriole entre deux descentes dans les tripots du coin.

J’y avais plus mis les pieds depuis qu’une sombre histoire de magistrate perverse et de mari jaloux m’avait collé dans de sales draps, dont je garde pourtant le souvenir ému d’y avoir, pour la première fois, honoré la Lulu… Bon, l’idylle avait tourné court quand on s’était tous retrouvés en cellule sur un malentendu… J’avais pas voulu risquer ma licence, même pour les beaux yeux de la jolie Lulu. Elle a plus jamais voulu me revoir après ça. Même quand je voulais payer. Je peux pas vraiment lui en vouloir. J’avais fini par lui lâcher la grappe et ne plus fréquenter son claque, mais là il allait donc falloir que j’y retourne…

Le gusse en soutane m’avait raconté l’histoire d’une donzelle en cloque qu’il avait retrouvée, paumée et hagarde, sous le porche de sa bicoque à bondieuseries par une froide soirée d’hiver presque trente ans plus tôt…

Évidemment, bon homme, il l’avait recueillie… Elle était pas bavarde mais il avait quand même compris qu’elle était une des gagneuses de la Rolande… Alors il s’est mis en tête de la sortir de l’enfer du sexe et de l’argent facile… Faut bien être curé pour trouver que c’est de l’argent facile !

Bref : l’avait aussi compris que le paternel du mioche que la petite attendait devait pas trop vouloir que ça se sache… Quant à la Rolande, une de ses gagneuses dans cet état, bien sûr elle en voulait pas ! Du coup l’était vraiment pas en bonne posture la môme, que le curé lui, avait vraiment pitié…

Quand la petite s’est trouvée sur le point d’accoucher, il l’a envoyée à l’hôpital avec de l’argent pour sa chambre et le crucifix pour son âme… Bien sûr elle a essayé de la vendre, la breloque… et c’est là qu’elle s’est fait pincer : ni une ni deux, les flics lui ont collé une inculpation pour vol et racolage. Le cureton a eu beau expliquer que c’était un cadeau, rien à faire. Les cognes ont rien voulu entendre… La petite en est morte de chagrin en prison et le prêtre a jamais réussi à savoir ce qu’était devenu l’enfant… Quant au crucifix, on lui a jamais rendu.

Une sale affaire… M’est avis que la môme devait l’avoir déjà souvent croisé au boxon, le condé qui l’avait serrée pour le prétendu vol et que c’est lui qu’avait dû faire en sorte de la réduire au silence…

J’avais plus le choix, fallait que j’aille cuisiner la Rolande et les plus anciennes de ses filles pour élucider tout ça.


Je décidai de passer par mon bureau d’abord, pour me rafraîchir un peu et changer de chemise… Pas que je l’avais encore dans la peau, la Lulu, mais si jamais je devais tomber sur elle, j’aimais autant essayer de lui faire bonne impression, des fois qu’elle m’aurait pardonné, avec le temps… J’en étais à me demander si je devais me parfumer où si c’était trop quand je suis tombé nez à nez avec elle en ouvrant la porte de l’ascenseur…

Elle avait pas changé, ma Lulu : toujours aussi exagérément belle, éclatante et fière comme un brin de muguet dans le poing d’un communiste au 1er mai, la poitrine arrogante et la croupe féline… J’étais là, à la regarder, paralysé, incapable de penser à autre chose que ses lèvres chaudes sur les miennes et tout ce qui pourrait s’ensuivre… Elle a coupé court à ma rêverie :


- Qu’est-ce t’as fait de la Jeanne ? qu’elle m’a balancé.

- Quelle Jeanne ?

- Jeanne, ma copine, comme ma sœur… Je te l’ai envoyée avec Bubulle, elle est pas revenue…

- Bubulle ?

- Mon poisson rouge.

- Ah ! Ce Bubulle… Et la Jeanne c’est un genre de beauté mystique ?

- T’étais bourré à quel point quand tu l’as vue ?

- Limite point de non-retour.

- Alors oui, ça doit être elle…


On est allé dans mon bureau et on a causé… J’aurais pu l’écouter parler pendant des heures, la Lulu… Elle m’a apporté quelques-unes des pièces manquant au drôle de puzzle que j’essayais de reconstituer…

La Jeanne, Lulu me l’avait envoyée pour me confier un boulot de sa part. Discrètement. S’agissait de retrouver un genre d’ordure sans nom qu’aurait gâché sa vie et laminé sa famille. L’en avait gros sur le cœur, ma Lulu. Mais même comme ça je me serais coupé une main juste pour pouvoir la caresser de l’autre…

Son paternel venait de mourir… Lulu avait jamais su qu’elle en avait un avant de se trouver couchée sur son testament - la tronche des légitimes, soit dit en passant… Elle se découvrait donc un père notable et toute une tripotée de frangins en polo et de frangines en kilt. L’avait vite senti qu’ils allaient pas l’inviter à Noël. Alors elle a juste pris ce que son géniteur lui donnait, une boîte, et s’en était retournée fissa chez la Rolande. Là, Lulu avait découvert son trésor : une lettre et un crucifix.

La lettre était une longue pleurnicherie où le paternel, entre contrition et jérémiades, lui avouait qu’il avait été un régulier de sa mère du temps qu’elle œuvrait chez la Rolande et qu’il avait voulu l’aider quand elle était tombée enceinte, mais que sa famille, son statut… les trucs classiques, quoi. Il avait pas remué non plus le petit doigt quand il avait compris que ça tournait vraiment au vinaigre… Par contre il se vantait d’avoir veillé personnellement à ce que sa bâtarde soit confiée aux bons soins de la Rolande, à qui il payait des sommes dérisoires pour subvenir aux besoins de sa progéniture…

Ça va à la messe tous les dimanches avec bobonne et ça confie sa descendance à une vieille pute dans un bordel… Mon père ce héros…

Le crucifix en revanche était beaucoup plus intéressant.

Sitôt qu’il l’avait vu chez elle, le vieux l’avait racheté à la Rolande. Il savait bien que l’objet avait causé la perte de sa dulcinée de mauvaise vie. Mais plus encore, il trouvait légitime qu’il revienne à sa fille.

C’est pour ça que Lulu m’avait envoyé la Jeanne : elle devait me raconter l’histoire et me demander d’enquêter sur le joyau. Et comme Lulu craignait d’être surveillée, elle avait planqué le crucifix au fond du bocal de son poisson rouge avant de le confier à la Jeanne.

Manque de pot, elle était vraiment surveillée : la Jeanne avait disparu sur le pas de ma porte, le bocal du poisson m’avait accompagné dans ma chute au sous-sol, quant à ce pauvre Bubulle… Pas vernie ma Lulu : l’avait perdu coup sur coup son père et son poisson rouge… Alors je mettais un point d’honneur à retrouver sa copine.

Pour commencer fallait trouver comment la Rolande s’était procuré le crucifix… Mais quand j’étais gosse on l’appelait déjà la vieille rombière, alors elle devait être vraiment très vieille maintenant et côté mémoire, c’était peut-être pas ça… et puis surtout, elle avait pas vraiment la réputation d’être une bavarde, la Rolande - d'aucuns diraient heureusement, vu son métier, sa clientèle…

Avec la Lulu pleine d’espoir accrochée à mon bras, je décidai donc d’aller plutôt fureter du côté de mes copains de beuveries, mes vieux piliers de bar de chez Gégé qui se vantaient de tout savoir sur tout le monde depuis des générations et qui me raconteraient tout ce que je voudrais savoir en échange d’une mousse ou d’un ballon… Si je payais le dijo, y en aurait bien au moins un ou deux qui se souviendraient même d’y être allés aussi, chez la Rolande, et d’y avoir croisé du monde…

Je démordais pas de l’idée que le cave que je cherchais avait réduit au silence la mère de Lulu et volé le crucifix trente ans plus tôt, qu’il était resté dans les parages tout ce temps pour surveiller et s’assurer que son trouble passé resterait secret et qu’aujourd’hui il retenait la Jeanne dans l’espoir que ça annihilerait toutes velléités de le percer à jour…

Alors j’orientai mes questions dans le bon sens avec mes poivrots et ça a pas manqué : ils ont bavassé comme des ménagères à une réunion Tupperware... En ressortant j’avais le nom de trois flics qu’avaient le profil, qu’étaient pas encore morts et qui traînaient toujours dans le secteur. Tous les trois assez vieux pour pas nécessiter qu’on appelle des renforts avant d’aller leur faire une visite de courtoisie.

Toujours fier comme un paon, ma rayonnante Lulu à mon côté, je suis allé sonner aux portes de mes vieux policiers fatigués… Le premier regardait Des chiffres et Des lettres à la télé avec sa femme quand on est arrivé. Faut pas juger sans connaître, mais y a quand même des signes qui ne trompent pas. Le deuxième était mort l’avant-veille d’une mauvaise grippe. Je croisais les doigts pour que le troisième soit pas parti en cure thermale, d’autant que je sentais mes chances de reconquérir la Lulu s’amenuiser à mesure que déclinait son espoir de mettre la main sur le responsable de tous ses maux.

Arrivé devant chez le dernier gusse, je retenais ma respiration avant de frapper quand la porte s’ouvrit brusquement. Un jeune képi me regarda l’air ahuri et se mit à crier : « Ah ! Commissaire ! Y a… »

Je lui ai collé un bourre-pif avant que ne lui vienne un réflexe un peu plus utile que de crier. J’ai pénétré dans l’appartement obscur où je savais que j’avais retrouvé mon bonhomme : la Jeanne gisait saucissonnée sur le canapé, dans les vapes, près d’un vieux à l’air mauvais qui brandissait une canne en maugréant…

Le vieux bouc avait le geste alerte mais la force d’un spaghetti trop cuit. Je l’ai maîtrisé d’une pichenette et je l’ai laissé aux bons soins de ma Lulu, tandis que je faisais prendre l’air à la Jeanne dans le couloir.


Elle est ressortie au bout de dix minutes. Je suis retourné dans l’appartement et le vieux pleurait comme un bébé en appelant sa mère. Il avait fait sous lui. Je l’ai laissé là et on est parti, moi, la Jeanne étourdie et ma Lulu triomphante… Je lui ai demandé ce que lui avait dit le vieux salopard…


- Ce porc s’est vanté de s’être payé une fille chez Rolande avec le crucifix. Il a dit que la fille c’était moi et que j’étais au moins aussi bonne que ma mère.

L’éclair de rage pure qui brillait dans l’œil de ma Lulu m’a empêché de lui demander ce qu’elle lui avait fait.


Et je lui ai toujours pas demandé depuis.


 
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   ANIMAL   
4/8/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un petit bijou de polar, de la première à la dernière ligne... ou presque.

Pas un loupé dans le style, l'histoire est prenante.

La chute, par contre, me laisse sur ma faim par rapport à la qualité du tout. Les cinq dernières lignes ne sont pas assez explicites. Pour moi, il manque quelque chose.

Mais j'ai dégusté avec plaisir et j'en redemande.

   widjet   
4/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien
L’auteur a du regarder quelques épisodes de « Mike Hammer » !
Ca commence plutôt pas mal, le ton, l’ambiance, l’humour (le curé qui connait le bordel !)….Et puis les ingrédients inhérents au genre sont là (le privé, l’alcool, la beauté fatale)

Ensuite, ça se gâte, mais pas tant que ça. On perd un peu le fil, c’est pas toujours très clair, mais on suit avec intérêt malgré tout l’aventure de Jean Marc.

Je pense que l’auteur aurait pu étirer son récit et ajouter d’autres rebondissements et d’autres personnages, mais peut-être voulait il quelque chose de plus simple et de plus court.

Le final est un poil trop expédié et j’ai fini le gosier un peu sec.

Néanmoins, la balade est plutôt sympa et comme j’affectionne le genre, je remercie l’auteur de s’être aventuré dans ses contrées polardeuses.

W

   Anonyme   
4/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Comme dans un bon vieux san antonio on se fout un peu de l'histoire. Seuls l'atmosphère et le style "décontracté du gland" importent. C'est bien écrit. J'ai aimé, j'ai souri. Donc merci.

   colibam   
4/8/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Le grand point fort de cette nouvelle réside dans le ton employé, noir et caustique avec un humour au vitriol omniprésent.

Une belle maîtrise du genre pour un texte qui m'a bien fait poiler.

Pour ce qui est de l'histoire, elle demeure simple, sans vrai suspens ce qui, à dire vrai, colle tout à fait à la forme que vous avez voulu donner à votre nouvelle, qui décrit davantage le caractère bourru et acariâtre du vieil enquêteur à qui on ne l'a fait pas qu'un drame psychologique tordu à la Thomas Harris.

C'est une histoire classique de gens paumés qui caracolent de tripots malfamés en maisons de passe dans un univers qui sent la pisse et la vinasse tiède.

Le dénouement n'a rien d'extraordinaire mais la dernière phrase ponctue avec une justesse maîtrisée votre histoire.

Encore un grand bravo pour le ton employé, qui frise l'excellence.

   florilange   
4/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien
C'est vraiment le style, la façon de raconter à la manière des vieux polars classiques que j'aime car pour le reste, l'histoire est simple & la fin 1 peu bâclée. Bravo pour l'atmosphère créée.
Florilange.

   Anonyme   
5/8/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Poupoune. J'ai aimé le style des vieux polars, mais je trouve le récit un peu "plat" sans vous offenser. Il manque de rebondissements. L'histoire est trop simple à mon avis. J'aurais aimé que ça bouge un peu plus, la bagarre, les dialogues...

   leon   
5/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien
C'est très bien, une histoire noire traîtée à l'américaine... j'ai beaucoup aimé, même si je ne vois pas de quoi faire un discours. je laisse les discours à d'autres.

   Anonyme   
19/8/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je reprends un peu mes esprits. J'ai été emporté dans cette nouvelle. Même si l'intrigue est plutôt basique, ce sont les personnages qui font le point fort de cette enquête.
Une histoire qui sent le bourbon et la poussière, un style très bien maitrisé et une ligne de conduite un peu cliché.

Par contre, la chute est un peu courte. On reprendait bien un autre verre...

   Selenim   
7/9/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Y'a d'la gouaille, du sirop et des pépés. Que d'mander d'plus.

Tout ça fleure bon le noir bien serré. Le ton est léger, le sourire se courbe sans effort, les battements de paupières tiennent la distance sans tétaniser. Même si le style emprunte à tout ce qui se fait dans ce genre de littérature, je n'ai buté sur aucun écueil.

Dommage que ce soit si court, j'aurai bien suivi ce bon prêtre lors d'un vagabondage nocturne.

Selenim

   calouet   
15/9/2009
 a aimé ce texte 
Bien
On est ien dans les canons du genre, tant au niveau du rythme, du ton ou des personnages. Et il se trouve que j'aime bien ça!

L'idée du changement de nom sur la plaque m'a fait penser à un des plus vieux trucs des inconnus un film où un gars s'appelle Marcel Bichon, et se fait appeler Marc Elbichon...

Pour ce qui est de la forme, j'ai trouvé parfois que ça allait un tout petit peu vite, mais rien de grave, et j'ai relevé deux ou trois choses qui me semblent bizarres :

- "(...)ceux où je finissais pas en cellule de dégrisement - j’allais finir la nuit dans mon bureau." : deux fois "finir" en 5-6 mots,c'est pas terrible.

- Drôle de contradiction entre "Bref, ce dimanche-là, j’étais assez clair pour retrouver le chemin du bureau " et plus bas "Moi j’étais à deux doigts du coma éthylique"

- "(...) j’ai logé le proprio en deux coups de fil et quelques biftons…"... Bizarre, peut-être une correction trop zelée, mais il me semble que "logé" est plutôt "logué" non?

A bientôt, merci pour cette lecture!

   NICOLE   
27/9/2009
Une prostituée qui meurt de chagrin en prison pour avoir été inculpée à tort de vol de crucifix, puis ensuite une histoire embrouillée à laquelle je ne comprends pas grand chose, et pour finir, une absence de chute préjudiciable, surtout pour une histoire policiére. J'avoue que c'est trop pour moi, et pourtant...
J'ai ri à chaque ligne. C'est jubilatoire comme un San Antonio sur une plage en été. Je me suis régalée, et tant pis si l'intrigue policiére part en quenouille.
J'ai relevé : "Bavassé comme des ménagéres à une réunion Tupperware", et "L'avait vite senti qu'ils allaient pas l'inviter à Noël", mais il y a beaucoup d'autres expressions colorées qui m'ont fait franchement sourire, et comme disait mon grand-père : "Un bon rire, ça vaut un steak !".
Merci, et bonne continuation.

   Anonyme   
26/10/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Mais qu'est-ce que je glandais, moi, depuis trois mois ?
Cet auteur qui traîne ici depuis quelques plombes, et moi qui vois que dalle !
Je dois avoir la berlue. Dites-moi pas que c'est pas une plaisanterie, que tout ça a pas été publié d'un coup aujourd'hui, que je me sente pas pris d'une envie subite de me traîner à confesse chez le premier cureton.

Je vais confesser que dalle ! Je vais seulement implorer l'auteur d'accepter mes essecusses, et pas plus tard que tout de suite encore, que je soye passé à côté de sa plume tout ce temps.
Et moi qui sors tout juste du métro, "Valsez, pouffiasses" en poigne, offert par une amie, laquelle souhaitait m'affranchir de ce Dard qu'on me prétendait pomper récemment, et que je connaissais pourtant ni d'Eve ni de son Adam. !
Mais faut se bricoler un positif de tout. Je préfère croire que c'était qu'aujourd'hui que je pouvais le découvrir, ce texte.

Oh, la belle découverte que c'est !
Une plume alerte, guillerette, qu'on sent se faire plaisir.


Au rayon "friandises", je reprends au hasard quelques tournures à l'efficacité capable de rendre jaloux un auteur pas bien disposé :

"- T'étais bourré à quel point quand tu l'as revue ?
- Limite point de non-retour
- Alors oui, ça doit être elle..."

"L'avait vite senti qu'ils allaient pas l'inviter à Noël"

"Mais même comme ça je me serais coupé une main pour pouvoir la caresser de l'autre..."

"Tous les trois assez vieux pour pas nécessiter qu'on appelle des renforts avant d'aller leur faire une visite de courtoisie."

"Faut pas juger sans connaître, mais y a quand même des signes qui ne trompent pas."


Au rayon "pinaillages", je propose ceci :

"Bref, ce dimanche là, j'étais assez clair pour retrouver le chemin du bureau [...]"
... et quelques phrases plus loin, dans la même scène :
"Moi j'étais à deux doigts du coma éthylique"
L'écart me parait tout de même un peu trop grand... et c'est gênant.

Dans le même genre :
"C'est comme ça que je me suis retrouvé dans une abbaye à causer à un prêtre pour la première fois de ma vie."
... et deux phrases plus loin :
"Et je suis pas du genre à me laisser emberlificoter par le premier cureton venu [...]".
S'il sait pouvoir ne pas se laisser emberlificoter, c'est qu'il a dû y causer quelques fois, à des curetons. Une fois de plus, ça me gêne un peu (je sais, je suis chiant).

"Du coup l'était vraiment pas en bonne posture la môme, que le curé lui, avait vraiment pitié..."
Ou alors j'ai pas pigé la phrase, ou alors elle est bancale (je parle pas des libertés sur la grammaire, hein !... ça, c'est parfait... mais plutôt d'une erreur de logique linguistique).
On pourrait rectifier par : "Du coup l'était vraiment pas en bonne posture la môme. Aussi, le curé lui, avait vraiment pitié..."
.. ou alors :
"Du coup l'était tellement pas en bonne posture la môme, que le curé lui, avait vraiment pitié..."
... mais la présence du mot "lui" n'est alors plus justifié par la répétition du mot "vraiment". J'aime assez votre idée de départ, mais dans la formulation, y a un truc qui va pas (vraiment !).


Dites-moi !... que je compte un peu... elle doit pas être très fraîche à l'heure qu'il est, la Rolande ?

"Valsez, pouffiasses" (de Dard), que je viens d'entamer, et "Pulp" (de Bukowski), que j'ai lu il y a un petit moment, étaient les seuls exemplaires du genre que j'avais lus à ce jour.
Franchement, je trouve que votre exemplaire le fait tout autant. C'est une réussite.

Je vois pas trop ce que je pourrais ajouter. A part deux ou trois bricoles, je crois que c'est parfait, dans ce que le genre permet. Tout ça me semble extrêmement bien maîtrisé.

Je vois d'ici l'auteur se bidonner en écrivant et se relisant et, sérieux, ça me met en joie. Merci pour ce frais moment.

Je m'en vais vous lire dans vos autres bafouilles, et m'impatienter de Sam et de son couillon.


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