Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Horreur/Épouvante
Sami : Chambre 18
 Publié le 09/01/15  -  10 commentaires  -  13524 caractères  -  436 lectures    Autres textes du même auteur

À l'occasion d'un déplacement professionnel un homme passe quelques nuits à l'hôtel. Son séjour sera troublé par des événements étranges dans la chambre voisine…


Chambre 18


Paco jeta un coup d'œil à travers le rideau jauni. Des enfants jouaient dans la rue étroite. Leur ballon heurtait parfois les voitures, et l'espace d'un instant il vécut de nouveau leur âge. Sa vie défila, jusqu'à ce soir, où tout cela n'avait plus aucune importance. Tous les flics de la ville étaient à ses trousses. Il ne pouvait qu'attendre, acculé dans cette foutue chambre comme un gibier dans son terrier.


Emmanuel détailla la façade crasseuse de l'hôtel. Quand il rentrerait il remercierait la secrétaire qui lui avait choisi ce palace. Ses déplacements professionnels lui avaient donné cette chance rare de devenir un expert qualité en services hôteliers. Plus précisément ils lui permettaient de souvent méditer sur le système des fameuses étoiles. Après de nombreuses déconvenues du genre de celle qui semblait l'attendre, il avait fini par s'imaginer le bureau où s'effectuait leur attribution. Dans cette angoissante vision un malade mental passait en revue une liste d’établissements. Il pointait chaque ligne de son ongle sale puis inscrivait à côté du nom le nombre d'étoiles décernées. Pour cela rien de plus simple : il était égal au nombre de fléchettes que son chimpanzé réussissait à planter dans la cible clouée sur sa porte.

Cet hôtel arborait deux étoiles. Il aurait pu les mériter grâce à un intérieur cossu et à un accueil irréprochable compensant l'aspect repoussant de la façade, mais il n'en fut rien. La décoration n'était que moquettes usées et papiers peints défraîchis, avec quelques plantes en plastique un peu moins poussiéreuses que le gérant assis derrière le comptoir de la réception, gardien miteux tout droit sorti d'un vieux film de la Hammer.

Le vieillard ne quitta pas des yeux sa grille de mots croisés pour accueillir son nouveau client. Les extrémités jaunies des doigts tenant le crayon et le cendrier débordant sur le comptoir expliquaient la délicieuse odeur de tabac froid.


– Oui ? marmonna-t-il.

– Une chambre doit m'être réservée, au nom de monsieur Charpentier.


Le vieil homme déplaça sa grille pour consulter un registre barbouillé de toute part. Après quelques secondes il se saisit d'une clé sur un tableau en bois derrière lui et la posa sur le comptoir.


– La 17, au premier. Bon séjour monsieur Charpentier.


En relevant la tête il gratifia Emmanuel d'un sourire chaleureux, mettant hors de cause le chimpanzé aux fléchettes. Cet hôtel avait en réalité obtenu une étoile par dent.

La découverte de la chambre ne fut pas la catastrophe attendue. Sans être digne du Ritz, elle n'était pas comme le laissait augurer la décrépitude ambiante. Les draps étaient propres, impeccablement arrangés. Dans la salle de bain les faïences étaient correctes et auraient même pu briller si elles n'avaient daté du siècle précédent. Le test de la cuvette des toilettes, sans conteste le plus important, était même passé avec brio.

Après avoir révisé quelques dossiers pour les conférences du lendemain, Emmanuel se mit au lit en espérant s'endormir devant la télévision. Il zappa sur quelques programmes sans intérêt avant d'opter pour un vieux film d'horreur. Dans ce navet des années 80, des extraterrestres à l'apparence de clowns grotesques emprisonnaient les humains dans des cocons de guimauve, avant de boire leur sang avec une paille. Tout un programme, qui aiderait sans doute Emmanuel à se reposer les neurones. Les quatre jours de colloque auxquels il allait assister ne l'enchantaient pas, mais sa direction ne lui avait pas laissé le choix. Il devait savoir plus pour avoir plus, c'était le leitmotiv du nouveau coach engagé par son patron. Un de ces gourous dont la méthode américaine poussait la civilisation un peu plus au bord du gouffre.

Une porte claqua dans la chambre voisine, faisant écho à une autre claquée par un alien au nez rouge. S'ensuivit un vacarme qui ne laissait aucun doute sur ce qui se passait à côté : on s'y battait en faisant valser le mobilier. Emmanuel leva la tête de son oreiller pour mieux entendre mais le boucan cessa. Il revint aux meurtres à la guimauve et s'endormit.


La première journée du colloque n'avait pas été très riche en surprises. Chaque communication avait égrené les poncifs, et un maçon aurait pu colmater toutes les brèches d'une petite maison grâce à l'assiette de purée servie à la cantine du centre de conférence. Pour oublier ce drame culinaire, Emmanuel était même passé à un fast-food avant de rentrer à l'hôtel. Un mal contre un autre, mais au final une bien maigre consolation. Sans compter qu'il devrait patienter encore trois nuits dans cette petite chambre avant de retrouver sa femme et sa fille.

Il ralentit devant la chambre 18. Intrigué par la lutte de la nuit précédente il essaya d'écouter à l'intérieur. Sa tentative fut vaine, les occupants étant sans doute déjà partis.

Il engloutit ses frites et ses hamburgers puis téléphona à Laure. Anxieuse de nature, il ne lui évoqua que la simplicité et le charme de son hôtel sans entrer dans les détails pour ne pas l'inquiéter, en prenant soin d'insister sur ses deux étoiles et la qualité qu'elles induisaient.

S'ensuivit une douche revigorante puis il s'installa sur son lit avec ses notes prises dans la journée. Il n'en lirait ni n'en recopierait aucune, mais il aimait se donner bonne conscience. Ce genre d'exercice lui rappelait l'école et il n'y mettait pas plus d'entrain qu'à l'époque. Il préféra se détendre, comme la veille, devant un programme décérébrant avant de s'endormir.

Cette fois, pas de clowns tueurs venus d'ailleurs, mais une comédie à base d'évadés réfugiés dans un couvent et déguisés en nonnes. Un chef-d’œuvre, si bien que les neurones d'Emmanuel s'éteignirent les uns après les autres.

Jusqu'à la répétition de la scène de la veille.

Il bondit hors du lit pour coller son oreille contre le papier peint – très kitsch – de la mince paroi. Ainsi posté, il réussit à capter le son de deux hommes en pleine empoignade, ponctuée de brefs échanges.


– Tu es qui toi ? Tu veux quoi ?

– C'est une erreur, je…

– T'es flic ? C'est le Turc qui t'envoie ?

– Oh mon Dieu…


Puis le silence.

Estomaqué par la soudaineté et la brutalité de la scène, Emmanuel s'interrogea surtout sur son dénouement. Qu'était-il arrivé aux deux hommes pour que le silence conclût ainsi leur accrochage ? La querelle de la veille opposait-elle les mêmes inconnus, et si oui pourquoi avaient-ils récidivé ? Autant de questions sans réponses, qui hantèrent sa longue nuit sans sommeil.


Le soir suivant il revint exténué, au point de ne même pas manger. Il s'endormit dans le silence, gardant dans un coin de sa tête l'histoire des soirs précédents. Bien qu'il ne pût croire à un troisième tapage pour son avant-dernière nuit la porte d'à côté claqua, pourtant, cette fois encore, le réveillant dans un sursaut. Sans la télévision il n'eut pas besoin de quitter son lit pour entendre. Il aurait pu s'habituer à cette malheureuse routine pour apprendre à l'ignorer si le dialogue n'avait été pas, à la virgule près, le même que la veille. Les mêmes voix, sur les mêmes intonations. Emmanuel crut rêver. Il soupçonna son inconscient de ruminer sa précédente soirée dans un demi-sommeil mais il n'en était rien, c'était bien réel. Et de nouveau tout s'acheva dans le silence.

Le sommeil emporta Emmanuel après quelques minutes, malgré sa ferme intention de parler au gérant le lendemain.


Avant de monter pour la quatrième et dernière fois dans sa chambre Emmanuel s'accouda au comptoir.

Cette fois les mots croisés de l'ancêtre avaient cédé leur place à des grilles de sudoku.


– Que puis-je faire pour vous ? lâcha le vieux sans un regard.

– Je voulais vous faire part d'un petit problème.

– Un problème ? s'inquiéta l'édenté avec des yeux ronds.

– Disons que mes voisins de la chambre 18 sont un peu bruyants. Je ne parle même pas de la teneur de leurs échanges.


L'étonnement du vieillard se mua en inquiétude.


– La chambre 18 ? Vous êtes sûr de ça ?

– Tout à fait certain, oui.

– Vous devez parler de la 16, de l'autre côté. La 18 est inoccupée depuis deux semaines.

– Je ne confonds pas, assura Emmanuel qui perdait son calme. Cela fait trois nuits que j'entends les mêmes bruits en provenance de cette chambre. On dirait que des hommes se battent à l'intérieur.

– Mais puisque je vous dis qu'elle est vide. Regardez la clé, elle est sur le tableau avec celles des chambres disponibles ! Celle avec le porte-clés en forme de petit triangle dans un rond, vous la voyez ? Elle n'a pas bougé depuis deux semaines.


Emmanuel n'arriverait à rien avec le vieux fou. Il se résigna à monter les escaliers pour se rendre à sa chambre mais s'arrêta devant le 18. Il considéra la porte quelques secondes avant d'y coller son oreille. Aucun bruit. Il s'agenouilla sur la moquette usée pour tenter d'y déceler une quelconque activité par-dessous la porte mais, là encore, en vain. Pourtant impossible de se résoudre à l'explication du vieux. Les faits dont il avait été témoin n'étaient pas le fruit de son imagination. En désespoir de cause, il prit une énorme inspiration avant de se saisir de la poignée de la porte. Il s'empêcha d'imaginer ce qui pourrait se passer s'il avait raison et tenta sa chance : effectivement, c'était verrouillé. Affligé, il se réfugia dans sa chambre, toujours persuadé que le vieil homme mentait. Quelque chose se jouait chaque soir, à heure fixe, dans la chambre qui jouxtait la sienne. Telle était l'évidence. Décidé à se prouver qu'il était dans le vrai, Emmanuel décida de la surveiller le soir même.

Un peu avant l'heure fatidique, il s'accroupit dans un coin du couloir de façon à voir sans être vu. Espérant que personne ne le surprendrait dans cette posture délicate, il affûta tous ses sens et patienta. Après quelques longues minutes, toujours rien. Il jeta un œil vers le couloir sombre pour enfin, à sa grande surprise, apercevoir de la lumière filtrer sous la porte. Rongé par la curiosité il sortit de sa cachette, se fantasmant agent secret en mission. Malgré tous ses efforts pour être discret, le parquet dissimulé sous la moquette miteuse craquait à chaque pas. Pendant un instant il hésita à appeler le gérant pour le confronter à la réalité mais, n'y tenant plus, il plaqua finalement son oreille contre la porte. Peut-être découvrirait-il ainsi ce qui se tramait ?

Comme à cause de ce bref contact, la porte s'évanouit. La lumière apparut et l'attira à l'intérieur de la chambre, aidée par une main ferme empoignant sa nuque. Tous ses repères s'effondrèrent. En roulant sur le sol il entendit la porte claquer. Avant qu'il n'eût le temps de réagir, une main le saisit par les cheveux et une autre par la ceinture pour le projeter contre l'armoire. Sa tête percuta le bois, et en retombant il sentit le sang de sa lèvre inférieure couler dans sa bouche. Son assaillant ne lui laissa pas le temps de souffler. Il le plaqua contre le mur en enserrant sa gorge d'une main.


– Tu es qui toi ? Tu veux quoi ?

– Mais c'est une erreur, je…

– Tu es flic ? C'est le Turc qui t'envoie ?


Comprenant enfin ce qu'il avait écouté les nuits précédentes, la vue et les pensées d'Emmanuel se brouillèrent. Mais peut-être était-ce la main autour de son cou qui empêchait l'irrigation de son cerveau. Il essaya de s'en dégager, sans succès. Son agresseur, aux traits hispaniques, n'était pas particulièrement massif mais son bras tatoué déployait une force sèche et implacable. Emmanuel repensa aux nuits précédentes, aux voix et aux mots qui l'avaient hanté.


– Oh mon Dieu, lâcha-t-il, désespéré par ce cauchemar.


L'inconnu poursuivit son châtiment. Il souleva Emmanuel et l'envoya se briser les côtes contre le bureau. Le meuble s'écroula sous la violence de l'impact.

À bout de force, éreinté par ces sévices, Emmanuel ne put lutter quand l'homme le releva pour le projeter sur le lit. Un oreiller se posa sur son visage. Après quelques tentatives pour s'en dégager il s'abandonna. Le bouillonnement d'images – sa maison, sa femme, sa fille – vira au néant.


À neuf heures du matin, on frappa à la porte.


– Ouvre, c'est moi.


En ouvrant, Paco lut l'inquiétude sur le visage du vieux. Il le fit entrer.


– Je ne sais pas ce que tu fous Paco, mais hier le type de la chambre d'à côté s'est plaint du bruit que tu as fait ces derniers soirs. Si tu continues tu vas nous attirer de sérieux ennuis, à tous les deux.

– Le bruit ? Je suis resté cloîtré toute la semaine dans un silence de mort. Par contre on a un autre problème.

– Que veux-tu dire ?


Paco invita l'octogénaire à le suivre dans la salle de bain.

Le visage du vieux se décomposa. Il devint presque aussi blanc que le cadavre qui gisait dans la baignoire.


– Tu connais ce type ? demanda Paco. Hier il rôdait dans le couloir et écoutait à ma porte. Il a même essayé d'entrer en début de soirée.


Le vieux, chancelant, s'assit sur le clapet de la cuvette des toilettes pour reprendre son souffle.


– C'est le type de la 17. Celui dont je t'ai parlé.

– Nom de Dieu…

– Là tu me mets dans la merde Paco. Il faut qu'on vide sa chambre, qu'on dégage ses affaires. Je ne pense pas que ce soit un flic, et heureusement.

– Si c'était un flic on serait déjà derrière les barreaux. Il faut qu'on nettoie ce bordel. Je connais des types qui me doivent bien ça. Ils ne laisseront aucune trace et en cas de problème tu diras qu'il est sorti ce matin avec ses affaires.

– Tu fais chier, lâcha le vieux après un instant de réflexion.


Paco décrocha son téléphone et composa un numéro.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
24/12/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'avoue que je n'avais pas du tout vu venir ce coup ; simple mais efficace, à mon avis. En revanche, je trouve l'argument un peu mince pour soutenir la nouvelle sur toute sa longueur. Comme lectrice, j'ai l'impression que l'histoire se tiendrait mieux si vous diminuiez encore les éléments accessoires : par exemple, le fait qu'Emmanuel aille au fast-food parce que la purée de la cantine était mauvaise, je ne vois pas l'intérêt ; de même, le dialogue de toute fin me paraît un poil long, il gagnerait je pense à être resserré.

Mais j'ai bien aimé l'idée, et j'ai trouvé l'écriture alerte.

"il gratifia Emmanuel d'un sourire chaleureux, mettant hors de cause le chimpanzé aux fléchettes. Cet hôtel avait en réalité obtenu une étoile par dent." : j'ai pas compris immédiatement mais j'ai trouvé ça marrant ! (En revanche, l'explication du chimpanzé quelques paragraphes auparavant se traîne trop, selon moi, pour que la blague soit percutante.)

   Anonyme   
9/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je trouve cette nouvelle vraiment bien. L'histoire est percutante, et nous laisse en suspens même dans les toutes dernières lignes. J'avoue que le n'on s'attend pas du tout à ce que Paco le tue, et arriver à nous surprendre ainsi est fort.
L'écriture est aussi géniale, emplie de vocabulaire et les répétitions n'apparaissent pas. Franchement, génial.

   Alice   
9/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La trame de cette histoire est originale, je craignais au départ que le contexte de l'hôtel mystérieux ne rabâche trop. Mais le dénouement est suffisamment surprenant. Je ne sais trop ce que je pense du début: il ne vole certes pas l'intrigue mais il nous met, tout comme la fin, dans un monde bien réel où ce qu'entend le personnage principal n'a pas vraiment sa place. Pourquoi ne pas avoir étendu l'horreur et l'inexplicable un peu plus? En ne le faisant pas on sauvait un peu d'ironie pour la fin mais on perdait quelques émotions fortes.
L'écriture est intéressante, efficace et maîtrisée. J'ai aimé la mise en place du personnage du vieux.

Bravo et à une prochaine fois,

Alice

   Nine   
10/1/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Je suis mitigée sur cette nouvelle. Rien à redire sur le style, je me suis laissée emportée sans aucune difficulté par les personnages comme par l'atmosphère de l'hôtel. D'ailleurs j'étais aussi dans la surprise avec cette chambre impeccable. Bref tout y est, même les odeurs ! "Les extrémités jaunies des doigts tenant le crayon et le cendrier débordant sur le comptoir expliquaient la délicieuse odeur de tabac froid."
Là où je suis perplexe, c'est sur ce qui se passe dans cette chambre. Je m'attendais perso à ce qu'Emmanuel meurt et finalement j'espérais être surprise. Le "Le bruit ? Je suis resté cloîtré toute la semaine dans un silence de mort.", qui fait apparaître le tapage nocturne comme finalement un espère de prémonition, est certes intéressant, mais bon, voilà. J'aurai voulu rester sur une fin qui nous laisse plus dans l'incertitude avec le sourire du vieux, ses deux belles dents et un petit cigare entre ses doigts jaunis.

   molitec   
10/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien
J’ai aimé cette nouvelle, la contenance de l’histoire, l’écriture, la cohérence des personnages dans les descriptions et les dialogues, la tournure qu’a pris l’histoire, (en fin de compte s’était une sorte de prémonition surnaturelle, au lieu d’une chambre hantée, comme dans un certain film avec un titre presque similaire), vraiment rien à dire, j’ai aimé tout ça, et pour vous dire à quel point j’ai adhéré, je parvenais à voir des images si claires dans ma tête, des différentes scènes, s’était comme regarder en me temps que lire, ou presque.
Juste deux petits détails qui ont un tout petit peu retenu mon attention pendant ma lecture, tout d’abord la phrase :
« Un de ces gourous dont la méthode américaine poussait la civilisation un peu plus au bord du gouffre. «
Je ne sais pas pourquoi, et peut être que je me trompe car ce n’est que subjectif, je l’ai ressenti comme une idée ayant plus de force qu’elle ne devrait avoir, dans un paragraphe qui n’est pas le sien ; pourtant il est évident que cette phrase n’est sensée être qu’un détail.
Peut être que je trouve cette image pas si évidente que ça à voir, et qu’elle est pourtant présentée comme un détail évident dans une description.
Si s’était écrit de telle sorte qu’on puisse comprendre que s’était la réflexion du moment d’Emmanuel en étant dans son lit, et non la description du narrateur, ça aurait été moins prononcé peut être.
Ensuite, il y’a le deuxième « Emmanuel » dans un même paragraphe, dans la phrase « …, qui aiderait sans doute Emmanuel à se reposer les neurones », m’a semblé comme très proche d’une répétition, peut être qu’il a une utilité qui m’a échappé, mais sinon je crois préférer le « il » remplaçant Emmanuel pour plus de fluidité.
Merci pour cette lecture.
Au plaisir de vous relire.

   Anonyme   
19/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonne nouvelle, agréable de ne pas avoir un fantôme de plus dans un hôtel. La prémonition d'Emmanuel est un peu l'inverse de la malédiction de Cassandre, on voit plus ce genre de combine scénaristique dans de la SF avec voyage dans le temps donc dans une histoire d'horreur c'est sympa.

Au début de l'histoire on se demande un peu ce que vient faire le paragraphe de Paco, sans perturber ça fait forcément se poser des questions et peut révéler trop de choses trop tôt mais ça passe.

Au niveau de la psychologie je trouve étrange le paradoxe entre la sympathie que l'on peut avoir pour lui à cause de l'évocation de l'enfance au début et la violence lors du meurtre à la fin. L'enchaînement de la porte qui s'ouvre, de la question dont la réponse n'a aucune importance apparemment et du meurtre m'a paru artificiel et pas une très bonne stratégie pour un homme en fuite. Ça m'a un peu fait décrocher du coup, dommage car l'ambiance et l'écriture sont bonnes mais j'ai eu l'impression que la cohérence de la psychologie de Paco était sacrifiée au profit de la résolution de l'intrigue.

   Hecbulls   
15/3/2015
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Je n'aime pas la façon dont se termine l'histoire, c'est un peu vide, et peu de dénoument se créé au fil de l'histoire. Par contre le point positif, et que c'est très bien écrit avec des mots très bien recherchés et une accroche particulière à chaque personnage.

   Sylvaine   
21/4/2015
 a aimé ce texte 
Bien
La nouvelle est assez prenante. L'atmosphère de ce petit hôtel pas très engageant est bien rendue et le suspens fonctionne, avec la répétition mystérieuse de la même scène qui trouve son explication à la fin - explication qui relève du fantastique, c'est pourquoi le texte me semble relever de cette catégorie plus que de celle de l'épouvante. J'ai bien aimé aussi le contrepoint apporté par la mention des films d'horreur, où se décèle une pointe d'humour noir.

   MissNeko   
20/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L histoire et simple mais d une grande efficacité. Je ne pensais pas du tout que cela allait se terminer ainsi. J aime énormément être surprise et vous avez réussi.
Merci pour cette lecture

   aphel   
20/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve ça bien écrit, avec du rythme et du style. je suis entré dedans de suite. La fin m'a surpris et ne pas y trouver de fantôme fut une bénédiction.
Par contre, deux choses m'ont un peu gêné. La première, c'est l'absence quasi totale d'instinct de survie chez Emmanuel. Qu'il se résigne sur le début de l'échange... admettons! Mais dans ses prémonitions tout s’arrêtait brusquement avant le dénouement, du coup je le trouve assez peu combatif. L'oreiller se pose sur son visage et.... fin.
Et puisqu’on parle de la fin (la fin d'après la fin, je veux dire) elle me parait finalement assez inutile et fait retomber la pression, gâchant l'effet choc de la révélation. plus courte, cela permettrai de conserver plus de pèche à la nouvelle.


Oniris Copyright © 2007-2023