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Réalisme/Historique
Tiramisu : Effet domino
 Publié le 18/07/20  -  14 commentaires  -  19298 caractères  -  81 lectures    Autres textes du même auteur

Enchaînement d'évènements...


Effet domino


Son boss l’a appelé, Julien a enfin la consolidation des chiffres de son secteur, c’est une chute vertigineuse. Il se doutait que la crise aurait des retentissements terribles sur ses ventes, dans ses pires cauchemars, il ne s’attendait pas à cette dégringolade. Ce qui le mine c’est que Pierre, l’autre responsable commercial, s’en tire beaucoup mieux que lui. Son patron n’a pas manqué de le lui faire remarquer. Ses chiffres baissent mais nettement moins que les siens.


Il est vingt et une heures, Julien engage sa voiture dans l’entrée de son garage, il se penche en avant, et s’accroche des deux mains sur son volant. Il a une boule au ventre. C’est la première fois qu’il échoue. Jusque-là, il a connu une progression professionnelle fulgurante, autodidacte, de simple vendeur, il est passé commercial, puis responsable commercial en moins de dix ans. Il n’arrive pas à comprendre cette différence de résultat entre Pierre et lui. Il doute, il ne peut pas le croire, Pierre doit maquiller ses chiffres. Ce dernier a fait une école de commerce, il a les concepts, il sait communiquer bien mieux que lui. Julien le revoit en salle de réunion présenter sa stratégie commerciale, il allie la clarté des explications avec l’habilité de mettre en avant ce qui lui est favorable, et le propulse comme le meilleur. Julien se crispe, ses épaules se raidissent, il serre les poings, il déteste ce mec. Convaincant, il a fait entendre aux uns et aux autres que Pierre est surtout bon orateur mais c’est au résultat final qu’on le jugera. Et voilà, on y est. Les faits sont là. Julien s’est fait dépasser, c’est la première fois que cela lui arrive. Il a toujours été le meilleur dans les équipes auxquelles il appartenait. C’est un point d’honneur pour lui : être le premier. Un besoin impérieux de réparer sa scolarité calamiteuse. Il travaille dur pour réussir. Cet échec est un sacré choc. Aurait-il atteint ce fameux seuil d’incompétence dont il a entendu parler ? Il a pourtant toujours été convaincu que ce n’était pas pour lui. On peut tout obtenir à force d’opiniâtreté. Il refuse la réalité, il sait que Pierre a triché, il ne peut en être autrement.


Pourtant, un doute insidieux s’infiltre en lui, ce seuil d’incompétence l’interpelle. Julien fonctionne à l’intuition, il sent les gens, il a été un excellent vendeur et commercial, car en contact direct avec le client, il sait parfaitement dans l’instant ce qu’il doit dire ou faire pour remporter une vente. Maintenant, il est loin du terrain, il a perdu son flair, il hésite souvent sur des options à prendre, ce qui ne lui arrivait jamais dans son poste précèdent. Il bat l’air avec sa main pour chasser cette idée, et abat son poing brutalement sur le volant, il refuse de s’avouer vaincu, il va trouver une solution, il en est certain. Il se masse les muscles des avant-bras, un réflexe qui lui vient quand il est nerveux. Il finit par actionner la télécommande et la porte du garage s’ouvre devant lui.


C’est morose qu’il rentre dans sa belle maison dont les traites conséquentes continuent de courir pour longtemps. Ce n’est pas avec un salaire de simple commercial qu’il pourrait payer son crédit. Il est hors de question qu’il perde son poste. Maxime, son fils de 6 ans, court vers lui :


– Papa, papa, viens voir ma dernière console ! Tu fais une partie avec moi ?

– En quel honneur tu as eu ce cadeau ? Ce n’est ni Noël ni ton anniversaire que je sache !


La joie disparaît immédiatement du visage de l’enfant sous le regard dur de son père. Perdu, Maxime ne dit plus un mot. Julien se force à sourire.


– Bon, si tu l’as eu c’est que tu le méritais, n’est-ce pas ? demande-t-il d’une voix radoucie.


Marine sort de la cuisine avec un torchon à la main. Son regard va de l’enfant à son père.


– Oui oui Maxime le méritait, il a eu des compliments de son institutrice, il est beaucoup plus calme en classe.


Julien lui lance un regard froid. Son épouse ne travaille pas et s’occupe de leurs trois enfants, elle gère la maison et le budget familial. Lorsqu’il l’a connue, elle était vendeuse comme lui. À l’arrivée des enfants, ils ont convenu ensemble qu’il valait mieux qu’elle s’arrêtât de travailler. Leurs horaires dans la distribution étaient incompatibles avec une tribu en bas âge, il était préférable qu’un des deux soit pleinement disponible. Trois ans après Maxime, les jumelles sont nées. Comme leur revenu a suivi la progression professionnelle de Julien, ils ont une certaine aisance financière. Mais Julien considère que Marine ne gère pas vraiment un budget, elle dépense sans compter. Lui-même est assez généreux, et veut profiter de la vie, il prend peu de vacances, quand il en prend, il ne lésine pas sur la dépense. Ils partent sur des îles paradisiaques dans des hôtels de luxe. Julien n’apprécie pas qu’elle gâte autant leurs enfants, il ne veut pas en faire des personnes indolentes, si tout est donné sans effort, c’est le risque. Lui-même est parti d’un milieu pauvre, et a fait son chemin tout seul. C’est ça la vie !

Maxime est reparti en courant vers sa console, tandis que Julien suit sa femme dans la cuisine.


– Tu ne crois pas que c’est un peu trop, une console, tout ça pour un comportement normal au fond. Cela sera quoi s’il a de bons résultats scolaires ?

– Oh ! Cela lui faisait tellement plaisir !

– Tu risques de le rendre blasé, voilà ce que j’en pense !

– On a les moyens ! Pourquoi nos enfants n’en bénéficieraient pas ?


Julien reçoit un coup de poing dans le ventre, les moyens, pour combien de temps ? Il serre la mâchoire. Marine finit de dresser le couvert.


– Les filles dorment, j’ai gardé Maxime plus longtemps afin qu’il te voie, il devrait être au lit à cette heure-ci, il a école demain.

– Je vais aller le coucher.


Julien a du mal à détacher son fils de sa console. Il n’aime pas ces jeux qui fascinent l’attention et risquent de le rendre complètement dépendant. L’éducation de ses enfants lui échappe, cela lui déplaît. Ces dernières années, il s’est complètement éloigné de sa famille. En même temps, il ne se voit pas en bon père présent avec des horaires de fonctionnaire. Il a fait un choix.


Après avoir lu une histoire à son fils, il passe se servir un double whisky dans le salon, et rejoint Marine dans la cuisine avec son verre. Il s’attable devant le couvert dressé et se sert du gratin encore fumant.


– Je crois qu’il faut que l’on discute davantage de l’éducation des enfants. Je ne suis pas d’accord pour cette console, dit-il fermement.

– Pour discuter, il faudrait que tu sois là, aussi…


Marine adossée au placard, les bras croisés sur la poitrine, lui a répondu sèchement. Il lève la main en signe de paix.


– Pas de scène ce soir !

– Comment ça ? Tu ne t’occupes de rien dans cette maison, et tu es à peine rentré, tu me reproches ce que je fais. Tu as vu un peu tes horaires ? Même les week-ends tu les passes sur ton ordinateur. Tu crois que c’est marrant pour moi ?


Julien regarde Marine. Il cherche ce qui lui a plu en elle. C’est vrai qu’elle le décharge de toute préoccupation logistique familiale. Il peut se consacrer totalement à sa vie professionnelle. Elle s’est transformée en maîtresse de maison, en mère de trois enfants, où est passée cette jeune femme pétillante, rieuse, rencontrée dix ans auparavant prête à toutes les folies. Ses folies aujourd’hui se concentrent dans des dépenses inconsidérées.


– Et tu crois que ma vie professionnelle est un long fleuve tranquille ? Tu crois que je m’amuse toute la journée ? Tu sais vraiment ce que je vis ?

– Bah dis-moi, tu n’en parles jamais ! On ne partage rien.


Il boit une gorgée d’alcool, le liquide doré coule dans sa gorge, lui réchauffe les entrailles, le détend. Sa boule au ventre se désagrège sous le flux brûlant. Il avait bien besoin de ça. Il reprend confiance en lui. Il refuse de se confier. Dire ce qu’il vit en ce moment, c’est donner vie à cet échec cuisant, le matérialiser, hors de question de se présenter comme un loser. C’est un mauvais moment. Il s’en sortira. Du bout de sa fourchette, il picore dans l’assiette des morceaux de gratin alors que son estomac reste contracté. Pour l’instant, il est juste au fond du trou, cela ne va pas durer. Il veut juguler ses émotions qui obscurcissent sa réflexion. Devant son silence, Marine décide d’enfoncer le clou.


– Et moi, tu crois que je m’amuse toute la journée à m’occuper des enfants, faire le ménage, les courses ? J’ai renoncé à ma carrière pour m’occuper de notre famille pendant que toi, tu caracoles en tête !


Il observe sa femme de haut en bas, elle est habillée d’un vieux jogging et d’un tee-shirt délavé, le seul charme est cette épaule ronde qui apparaît à une encolure trop lâche. Ses cheveux longs tombent sans grâce et cachent en partie un visage trop pâle. Il fixe ses lèvres molles, il ne voit plus que ça, il ne les aime pas. À ses lèvres, son seul vrai défaut physique, s’est rajouté un ventre distendu qui n’a pas repris sa forme plate d’avant l’accouchement des jumelles. Elle se laisse aller, il ne supporte pas ça. Lui-même soigne son apparence, s’habille avec des costumes coûteux parfaitement coupés, il va à la salle de sport pour entretenir sa musculature aussitôt qu’il le peut, ce qui lui permet aussi de se détendre. Ce soir, il la voit vraiment, il ne ressent plus de désir pour elle, il en est certain. Il voulait laisser passer cette maternité encombrante et pensait que la scolarisation des jumelles allait lui rendre sa féminité, mais non. Il repousse son assiette et c’est avec un regard méprisant qu’il rajoute :


– Toi, faire carrière ??? Il faut de la volonté, de l’endurance pour ça. Tu aimes trop les plaisirs faciles !

– Ah d’accord, c’est ce que tu penses de moi ? Qu’est-ce que tu connais de moi ? Je me suis retrouvée mère de famille plus vite que prévu ! Tu n’as aucune idée du temps que ça prend de s’occuper SEULE de trois enfants, dont deux en bas âge !


À ce moment précis, le mobile de Julien annonce un SMS, il le sort de la poche arrière de son pantalon, il jette un œil sur l’écran, c’est son chef qui veut le voir à la première heure demain matin. Le message est sec, sans salut, sans souhait de bonne soirée. Il le connaît, il ne fait pas dans la dentelle. T’es bon, tu as droit à toute sa considération, t’es mauvais, tu dégages. S’il est viré, il ne perd pas que son poste, il perd la possibilité de retrouver un poste similaire dans son secteur. Un responsable commercial est recruté sur sa progression de chiffres d’affaires. Son échec le suivra à la trace, il sera persona non grata. Il reprend une lampée du liquide doré qui lui procure à nouveau ce bien-être intérieur. Le whisky a deux effets simultanés, la détente et la libération de sa rage.


– T’es là ? Tu réponds quand je te parle ?

– On en parlera ce week-end ! J’ai d’autres soucis là.

– Lesquels ? Ta maîtresse t’en donne peut-être ? C’est elle qui vient de te passer un SMS, non ? C’est ça ?

– Tu dis n’importe quoi !


Julien n’a pas envie de soulever cette vieille histoire qui date de plus d’un an. Une nuit de sexe et d’ivresse avec une collègue lors d’un séminaire à Biarritz. Cette femme était terriblement excitante, il était détendu, ils avaient bien bu, il a fini la nuit dans sa chambre. Quelle nuit ! Cela n’avait rien de sentimental, juste un désir partagé, des corps qui en voulaient, qui se voulaient. Le sexe avec Marine avait perdu beaucoup de son charme surtout depuis la naissance des jumelles. Quand il était revenu du séminaire, il n’avait pas fait gaffe à ses affaires, son épouse avait vidé sa valise et mis le linge sale dans la machine à laver, elle était tombée sur sa chemise et son col taché de rouge à lèvres. Et à partir de là, telle une lionne en chasse, elle avait flairé tous ses vêtements, avait senti le parfum, trouvé un long long cheveu blond… Quelle scène ! Il avait avoué. Cela avait si peu d’importance pour lui. C’était la première fois, pas la dernière.


– C’est mon patron ! Il veut me voir demain à l’aube, finit-il par répondre d’un air sombre.

– Je ne te crois pas !


Furieux, il se lève, il l’attrape par la nuque comme un chien à qui on veut montrer sa déjection, et lui met l’écran du portable sous le nez.


– Tu veux lire, eh bien, lis !


Il a hurlé. Il ne se contrôle plus. Un barrage a cédé en lui. Furieuse, Marine le repousse.


– Tu vois comment tu me traites ? Ça ne va pas, non !


Elle se masse la nuque. Il lit dans son regard un mélange de désarroi, de peur et de colère.


– Tu ne comprends rien ! Tu es vraiment trop conne !


Il quitte la pièce en claquant la porte.


***


Le lendemain matin, il passe un long moment sous la douche, le jet chaud dilue ses pensées embrouillées. Il n’a pratiquement pas dormi. Après avoir quitté Marine, il s’est allongé sur le canapé du salon, il a allumé la télé et zappé de chaîne en chaîne sans se concentrer sur aucun programme. Sa femme est montée se coucher sans un mot. Lorsqu’il a voulu rejoindre leur chambre une heure plus tard, celle-ci était fermée à clef. Il a soupiré et est retourné se coucher sur le canapé. La nuit durant, il a recensé toutes les hypothèses. Il est arrivé à la conclusion que soit son patron allait le virer, soit il allait lui fixer un objectif à court terme intenable, et finir par le licencier. Reculer pour mieux sauter. Mais dans cette dernière hypothèse, il reste une fenêtre de tir et aussi ténue soit-elle, il compte bien s’y engouffrer avec un argumentaire solide. Il ne veut pas penser à sa vie de couple, il sent bien qu’elle ne peut pas continuer comme avant. Jusque-là tellement concentré sur son travail, il se montrait conciliant, évitait toutes discussions qui fâchent, mais hier il s’est lâché. Marine qui s’interrogeait a été servie, il lui a montré clairement qu’il ne l’aimait plus. Ce matin, il ne sait plus, sa motivation est tout simplement ailleurs, Marine ne fait pas partie du sel de sa vie. Elle ou une autre femme, cela ne changerait rien, il regrette de l’avoir maltraitée hier soir. Il est sûr d’une chose, il tient à sa famille. Il aime ses enfants, il ne veut pas en être éloigné, mais pas plus de devoir s’en occuper à temps plein une semaine sur deux dans le cas d’une séparation. Pas question de ça. Il se frictionne fortement avec sa serviette et passe dans le dressing pour s’habiller avec soin. Soigner son apparence est nécessaire, se sentir bien dans ses vêtements lui permet de se sentir bien dans sa peau. Puis, il descend dans la cuisine prendre un petit déjeuner léger avec un café très fort. Quand il prend ses clefs de voiture sur le meuble de l’entrée, il entend du bruit à l’étage, il s’enfuit avant de rencontrer femme et enfants.


Son patron est derrière son bureau, les yeux rivés sur l’écran de son ordinateur. Julien n’a rencontré personne dans les locaux à cette heure matinale. De ses doigts repliés, il cogne sur la porte ouverte afin d’attirer l’attention de son chef. Celui-ci lève son regard vers lui, le salue et lui désigne la table ronde. Pour Julien, malgré l’air sombre de son patron, c’est un bon signe. S’il voulait lui annoncer qu’il était viré, il serait resté retranché derrière son bureau, comme un guerrier derrière son bouclier. Julien reprend confiance en lui, il s’aperçoit qu’il était en apnée, il se force à respirer. Il sent qu’il y a un espace de négociation. Ses idées s’éclaircissent, et il construit mentalement un argumentaire qui tient la route. L’arrivée de Pierre avec des dossiers sous le bras le pétrifie.


– Ah Pierre, bonjour, asseyez-vous !


C’est d’une voix enjouée et d’un air soulagé que son supérieur hiérarchique accueille le nouveau venu. Julien vit mal cette différence de traitement, il se sent rabaissé. La présence de Pierre le déstabilise et lui fait perdre la confiance qu’il venait de retrouver. Pourquoi cet entretien à trois ? Il plaque un sourire avenant et ouvert sur son visage comme le lui a appris son métier face à un client pénible. Il calme une rage qui gronde en lui, il est hors de question qu’il subisse des remontrances devant son rival. Une scène lui revient en mémoire, il est dans le bureau du proviseur avec un professeur mécontent de lui et le premier de la classe à qui il avait envoyé un coup de poing dans la figure car il se moquait de ses notes déplorables. Après s’être installé à la table, son chef prend la parole aussitôt, comme s’il souhaitait se libérer d’une tâche ardue.


– Bien, il est nécessaire que nous mettions les choses à plat.


Montrant sa bonne volonté, Julien hoche la tête, et veut absolument reprendre la main.


– Oui, je sais mes chiffres ne sont pas bons. J’ai déjà des idées pour corriger le tir…

– Je n’en doute pas. Ceci dit, j’ai pris une décision, car on n’a pas de temps à perdre. J’ai été trop rapide à te nommer à ce poste de responsable commercial. Tu es un excellent commercial. Mais être responsable commercial demande d’autres compétences. Tu as besoin d’apprendre. Tu vas rejoindre l’équipe de Pierre et être son adjoint, lui va cumuler la responsabilité des deux secteurs, le sien et le tien. Tu gardes ton salaire actuel et ton variable sera déterminé en discussion directement avec Pierre.


Pierre a la tête baissée sur ses dossiers, évitant de croiser le regard de l’un et de l’autre. Julien se doute qu’ils ont eu tous les deux une conversation ensemble pour décider de son cas. Il n’aime pas l’idée de cette connivence derrière son dos, encore moins avec son propre rival qu’il soupçonne radieux face à la tournure que prennent les évènements. Pierre voit doublé son champ de responsabilité, c’est énorme. Julien est d’abord sidéré par la proposition. Il a passé toute la nuit à élaborer tous les scénarios possibles. Pas celui-ci. Il se sent humilié et en même temps soulagé, il n’arrive pas à démêler ses émotions contradictoires. Soulagé, car les conséquences dramatiques d’un licenciement s’éloignent de lui. Il tente de gagner du temps.


– Mais Pierre a moins d’ancienneté que moi, et je vais dépendre de lui ?

– L’ancienneté n’a rien à voir à l’affaire, ce sont les résultats qui comptent, tu le sais. Pierre a de bonnes stratégies. Tu as à apprendre dans ce domaine, tout ne se fait pas à l’instinct, aussi bon soit-il !


Julien regarde Pierre, il croit lire de la condescendance dans son regard, ou tout simplement une lueur de triomphe. Mais il a appris à faire de tout obstacle une opportunité. Travailler avec Pierre va lui permettre d’apprendre les secrets de sa réussite.


– Oui sans doute, si j’ai des choses à apprendre, je souhaite les apprendre.


Tous les deux semblent soulagés, ils se lèvent, et Julien leur serre la main avec enthousiasme.


Son visage change lorsqu’il quitte le bureau. Il serre les dents. Il trouvera des solutions pour tirer avantage de cette situation. Il analysera de près les tactiques de Pierre et découvrira ses forces et ses faiblesses, surtout ses faiblesses. On verra qui gagnera au bout de ce partenariat. La guerre ne fait que commencer, il va se battre. Il a perdu une bataille, pas la guerre. Loin de là. Son portable vibre, il lit un message de Marine : « Je demande le divorce ». Un défi de plus, cela ne lui fait pas peur, au contraire cela le catalyse, il gagnera sur tous les fronts. Il le sait.


 
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   plumette   
25/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
A la fin de ma lecture, je sens à quel point je n'aime pas le monde qui y est décrit !

Impitoyable univers commercial, piège pour ceux qui y ont adhéré. ils sont entrés dans un engrenage qui anéantit peu à peu les plaisirs simples de la vie et les place dans une logique guerrière.

Ah quand le burn out de Julien?

l'histoire se lit d'une traite grâce à une écriture très fluide, une alternance de réflexions internes et de dialogues.

Le désamour dans ce couple est inévitable, Julien tient à sa famille, mais de loin, pas au point de s'y engager vraiment.
l'histoire montre bien comment, dans la répartition des rôles très clivés, le couple d'aujourd'hui ne résiste pas à la différence de rythme et d'ambition.

C'est triste! et bien vu.

Plumette

   ANIMAL   
28/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un texte terriblement réaliste, qui montre à la fois l’incommunicabilité et la lente érosion d’un couple qui se noie dans les soucis quotidiens. Lui, qui a tout misé sur sa carrière, se sent honteux d’avoir été dépassé, a peur d’être licencié et ne veut pas en parler, elle, qui a sacrifié son travail pour élever les enfants, ne se sent pas valorisée aux yeux de son mari. Ils ne se comprennent plus, tout est prêt pour le drame.

Pourquoi les hommes ne sont-ils pas capables de communiquer en cas de problème ? C’est la question que doivent se poser bien des femmes. Pourquoi les femmes veulent elles toujours des explications sur tout ? C’est celle que doivent se poser bien des hommes.
Egoïsme et orgueil de Monsieur, relâchement par épuisement de Madame, les chemins de vie s’éloignent et cela finira par un divorce. Tant pis pour les enfants.

Après la lecture de cette nouvelle prenante, qui démonte pièce par pièce le mécanisme de la détérioration au sein d’un couple qui avait tout pour être heureux, on a envie de dire bravo à ceux qui parviennent à surmonter tous les écueils pour durer.

Rien à redire sur la forme, ce texte est très réussi.

en EL

   placebo   
18/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un peu perturbé au début par ces phrases et leur virgules qui nous emmènent de propos en propos, et puis j'ai bien aimé.
"Dans ses pires cauchemars" : manque un "s'il se doutait" ou un "mais" ?
"mais pas plus" : à l'écrit, je trouve que ce n'est pas très clair

L'histoire m'a intéressé. La personnalité de Julien est cohérente tout le long. Il y a un vrai enjeu.

Bonne continuation,
placebo

   maria   
18/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Tiramisu,

Un sans faute pour le réalisme.
Les personnages sont crédibles, préoccupés par la satisfaction immédiate de leurs besoins matériels inhérents à leur vie urbaine de bourgeois moyens.
Je comprends que la succession de clichés était nécessaire à la cohérence de l'ensemble et au rendu de cette vie sans relief, mais quel ennui.

Je suis désolée Tiramisu mais c'est uniquement ton style qui m'a fait aller jusqu'à la fin (heureuse, pour moi)

(Au début, j'ai buté sur la répétition de "ce seuil d’incompétence")

Merci du partage et à bientôt.

   IsaD   
18/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Tiramisu

Je ne commente pas la forme car votre écriture est fluide et se lit bien.

Par contre, sur le fond, j'avoue que je n'ai pas été sensible à l'histoire de cet homme pour qui, semble-t-il, n'existe que l'excitation de la compétition. Je n'accroche pas avec ce qui valorise la performance et le besoin d'être premier(e) à tout prix.

Dans ce récit, j'ai trouvé Julien lâche, d'une part parce qu'il fuit le dialogue avec sa femme, d'autre part parce qu'il préfère se coucher (pour mieux manipuler par la suite) devant sa direction qui lui impose un travail en équipe avec l'homme qu'il déteste secrètement, celui-ci étant visiblement meilleur que lui. De plus, il attribue l'excellence de son collègue au fait que celui-ci serait fourbe et malhonnête, sans réellement se remettre lui-même en question. Après tout peut-être n'est-il pas aussi bon que lui, tout simplement.

Justifier d'une enfance difficile pour s'élever dans la société au détriment d'autrui ne m'a pas convaincue. Je n'ai vu en Julien qu'un homme prêt à tout pour "réussir" coûte que coûte (si tant est que réussir, c'est être plus fort que les autres...).

Désolée mais je n'ai pu m'empêcher de ressentir une réelle antipathie pour cet homme.

La dernière phrase m'a particulièrement gênée :

"Son portable vibre, il lit un message de Marine : « Je demande le divorce ». Un défi de plus, cela ne lui fait pas peur, au contraire cela le catalyse, il gagnera sur tous les fronts. Il le sait."

Le désir de gagner de Julien est si fort que, même dans sa relation avec sa femme, il ne voit qu'un "défi" de plus... je pense qu'il gagnerait au contraire tout, en lâchant prise sur ses "défis" et en envisageant son couple différemment. Pas sûre que sa ferveur du combat retienne Marine pour de bon...

Mais tout ceci reste mon propre ressenti. D'autres verront ce texte différemment. Ce que je trouve intéressant sur ce site, c'est de voir comment un même texte peut être perçu.

Isa

PS : En lisant votre nouvelle, je me suis également demandée quel message vous aviez voulu faire passer (si message il y a).

Au plaisir de vous lire

   Anonyme   
19/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Je ne sais ce qu'il convient de noter ici ; l'écriture en elle-même ou le thème choisi par l'auteur·trice.
L'écriture est fluide et il n'y a vraiment rien à reprocher selon moi. En revanche ce thème est tellement rebattu à longueur de comédies "drame romantique" (oui oui j'invente des catégories ) qu'il n'apporte hélas aucune surprise au lecteur.
Lorsque je résume en parlant de "drame romantique" c'est pour éviter de lister tous les éditeurs de littérature populaire qui surfent sur ces pseudo-drames familiaux sans beaucoup de discernement.

Les personnages sont à ce point stéréotypés que je n'ai même pas envie de leur apporter la moindre sympathie tant ils ne dégagent rien. Après, il s'agit peut-être d'un parti-pris de votre part mais si c'est le cas je ne pense pas que ce soit judicieux pour aguicher le lecteur.

Voilà, ça se laisse lire sans appétit et n'apporte rien de bien neuf en matière de nouvelle. J'ai vu, j'ai lu, suis déçu ! :)

Je note tout de même l'écriture qui n'est pas laide soyons juste !

   ours   
23/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Tiramisu

Dans cette nouvelle, tu t’intéresses à nouveau au monde du travail, à la compétition mais surtout à l'aliénation dans sa forme la plus vicieuse, lorsque les répercutions s'invitent à la maison. C'est comme cela que je lis ton titre en tout cas. Mais à la fin c'est Julien qui se redressera (en tout cas il semble déterminer) pour déclencher ensuite une nouvelle avalanche… D’ailleurs en écrivant cela, je me rend compte de cette ultime manipulation qui consiste à créer cette situation d’opposition pour le supérieure hiérarchique, opposition qui apportera sans nul doute encore plus de chiffre à terme, peu importe qu’il s’agisse de Julien ou de Pierre, d’une ressource diplômée ou qui s'est faite “sur le tas”, et peu importe les conséquences sur l’individu !

Je ne connais pas le monde des commerciaux mais je connais bien cet exercice imposé du bilan et la progression de carrière, les axes d’amélioration, les évaluations... entretien pendant lequel dire : “Je veux continuer à faire mon métier et du mieux que je le peux car j’aime tout simplement ce que je fais” est incompris à défaut d’être mépriser. Exercice qui amène souvent les collaborateurs dans cette ornière qu’est “le seuil d’incompétence”. Et cela, tu le décris avec brio, c’est très réel, même la réaction de Julien à la fin, tellement de sentiments contradictoires qui nous font oublier à terme qui nous sommes.

J’ai beaucoup apprécié le travail sur la personnalité de Julien très nuancée, il semble avoir des valeurs, l’envie de se battre, et c’est un travailleur ! Sans excuser son comportement évidemment et ce geste de maltraitance “ordinaire” j’ai parfois eu le sentiment que son comportement est d’abord l’écho de sa mise en échec plus qu’une réelle volonté de faire du mal. Il n’est pas sympathique pour autant, c’est un pion pathétique. On pourrait regretter qu’à la fin ce soit des énergies négatives qui l’animent plutôt qu’une prise de conscience, ou même un doute qu’il y a d’autres choses de plus important à sauver que sa carrière, mais c’est le choix de l’auteure qui confirme selon moi la thématique abordée ici : avant le drame familial qui est aussi une triste réalité, ce sont les effets de la compétition au travail sur l’individu, le pouvoir et la manipulation dans le monde de l’entreprise, oui ça existe !

Sur la forme, je n’ai pas grand chose à dire, c’est fluide et on rentre très facilement dans le récit, à part quelques bricoles :

L’estomac de Julien qui passe d’un état détendu après la première gorgée à “reste contracté” quand il mange une bouchée du gratin
Le “long long cheveux blond” : je ne sais pas si la répétition est volontaire
J’ai trouvé le “Cela sera quoi s’il a de bons résultats scolaires ?” pas très naturel un “J’imagine même pas ce que ce sera …” me semblerait plus spontané

A la fin de ma lecture, je me suis dit c’est bien franchement, après l’écriture du commentaire qui oblige à reconsidérer le récit, je me suis dit que j’aimais finalement beaucoup, tant il y a dire sur ce sujet, et à quel point il n’est pas simple de le romancer

   Donaldo75   
20/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Salut Tiramisu,

Encore une histoire tirée de l'entreprise, ai-je envie de dire. Contrairement à la précédente, celle-ci m'a moins plu, peut-être parce qu'elle véhicule un fonds moins louable que celle où la cadre RH se soucie des autres employés de la société. Ici, c'est plus la réaction d'un gars qui a atteint son plafond de verre. L'entreprise est cruelle, certes, mais régie par des règles assez simples à prévoir. Julien est à la ramasse, autant dans sa vie embourgeoisée que dans son métier. Il a peur de tout perdre, il est matérialiste et tire de ses propres valeurs sa manière de gérer les situations exceptionnelles.

Je pense que cette nouvelle va plaire à pas mal de lecteurs parce qu'elle leur parle de ce qu'ils connaissent, de près ou de loin. Moi, elle ne m'a pas fait vibrer mais je la trouve bien écrite mais pas forcément bien racontée. Elle ne pète pas assez. J'aurai voulu plus d'explosion, de caractère, de tempête.

Une autre fois sur un autre sujet.

   Tiramisu   
20/7/2020

   hersen   
20/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Tira,

Le problème principal que je trouve à ta nouvelle est qu'il n'y a aucun personnage méritant l'empathie du lecteur. car qui voudrait se mettre à la place, s'identifier, auprès de l'un d'eux ?
Julien est l'archétype du mec aux dents longues qui sera prêt à sacrifier tout sur l'autel de la "réussite". Il n'a pas d'aitres valeurs.
Sa femme a les mêmes, mais c'est une refoulée, amère de devoir rester à la maison.
J'ai été, par exemple, frappée que le coucher de l'enfant soit évoqué, mais que le lecteur n'en ait aucun écho. Qu'a dit ce fils à son père ? qu'a dit ce père à son fils ? C'est comme si on passait rapidement sur tout ce qui est fondamental, tout ce qui nous construit, pour ne rester que dans le monde de l'argent.
J'aime bien que julien reproche à sa femme de trop dépenser dès lors que sa carrière est en péril ! :) et l'on voit que sa femme est du même monde (bonjour le divorce, ça va être houleux !) puisqu'elle n'a comme valeur que d'offrir un cadeau coûteux à son fils pour "aoir été plus calme en classe".
Donc, d'un bout à l'autre, des valeurs négatives, de celles dont on sait qu'elles ne font pas le bonheur.
mais julien n'aura de cesse d'écraser son supérieur et sa femme de demander une somme astronomique lors du divorce.

Alors je regrette qu'il n'y ait pas d'échappatoire, pour aucun des personnages. Je comprends ton point de vue. mais il aurait été renforcé par un détail, une attitude différente. (qui pourrait venir du fil, par exemple, comme un espoir que cette chaîne de la course au fric se brise un jour - on pourrait découvrir qu'un copain lui montre d'autres valeurs - c'est juste un exemple, histoire de dire)

Ton point de vue rend l'histoire très froide, trop réelle. Et c'est ainsi qu'en fin de lecture, je n'éprouve pas d'envol vers autre chose, mais reste plombée à ce commercial comme on en voit tant, dans le cadre de leur métier. Mais quelle est leur vie, à tous ? Comme ici, pas d'espoir ?

Merci de la lecture !

   Alfin   
20/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Tiramisu !
Personnellement, je suis client de cette nouvelle. Le sentiment d’incompétence chez les personnes qui ne sont pas BAC+X au minimum est source de stress. Ce stress est très bien rendu dans cette nouvelle. De plus, n’ayant pas envie de tout perdre, Julien préfère accepter toutes les propositions pour autant que cela ne signifie pas la fin de son monde si fragile. S’il n’est pas « aimable », Julien a le mérite d’être optimiste, il sait qu’il va y arriver, qu’il va trouver des moyens retors de conserver les choses au moins en l’état. C’est pathétique et mets en lumière l’abîme qui se trouve juste devant lui.
Pour la forme, c’est très fluide comme toujours, quelques imperfections dans le phrasé, qui ne dérangent pas la lecture.
Pour avoir lu 4 nouvelles dans la liste de tes parutions sur Oniris, je trouve que ton approche des portraits est très poussée, juste et bien équilibrée. Il y a toujours des rebondissements dans la façon de présenter le personnage. Le tout avec beaucoup de nuance et de justesse.
Bravo donc, c’est un vrai plaisir de te lire !

   Lulu   
27/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Tiramisu,

J'ai été attirée par le titre de cette nouvelle et, curieusement, je l'ai totalement oubliée durant ma lecture. Je n'ai effectivement pas ressenti d'effet domino vraiment, mais bien perçu "l'enchaînement d'événements" exprimé dans les mots mis en exergue.

J'ai trouvé l'écriture de qualité, et très fluide. Elle facilite l'entrée dans le récit jusqu'à se demander ce qui peut bien arriver à ce personnage et à son entourage.

Les actions ne manquent pas, même si tout y est quasiment "psychologique". Le portrait de Julien m'a semblé intéressant du fait de son ancrage dans le temps court et le temps long (sa situation actuelle avec sa famille et son travail, puis celle de son passé scolaire).

J'ai pensé, s'il n'y avait pas de dialogues dans le couple que le personnage de Julien forme avec sa femme, quel dialogue lorsque tous deux expriment leur désaccord ! Comme entame, à ce moment du récit, le dialogue m'a paru être un des échos recherchés de ces événements qui peuvent interpeller le lecteur. Dans un second temps, l'échange que Julien a avec son supérieur et son collègue pourrait être vu comme un miroir de ce qui se trame dans l'esprit du personnage et que la narration montre bien. Sa nervosité ou l'apparente maîtrise de cette dernière.

La demande du divorce m'a étonnée à cet endroit du récit. Je l'aurais mieux vue plus tôt, peut-être dans le flux de la dispute entre les époux. Mais j'ai trouvé la dernière phrase de la chute très efficace. Sa brièveté pour rendre compte d'une belle forme de certitude.

   Robertus   
18/8/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une nouvelle que je n'aurai certainement pas envie de relire pour le plaisir tellement les personnages sont frustrants dans leur incapacité à communiquer. Raaah ! Et la fin qui nous empêche de goûter à cette confrontation verbale tant attendue en terminant trop tôt.

Dans la forme il y a une conjugaison qui m'a fait un peu tiqué : " À l’arrivée des enfants, ils ont convenu ensemble qu’il valait mieux qu’elle s’arrêtât de travailler. " Je trouve que le présent passe mieux pour " arrêta ". ( qui n'a pas de " â " ni de " t " en passant ^^. )

Pour ma part, de la frustration donc. En cela c'est très bien réussi. Des mentalités et une philosophie de travail que je n'affectionne pas du tout.

Une chose qui me plait par contre, c'est la recherche d'honnêteté par rapport à la réalité. Bon nombre d'hommes et de femmes vivent cette situation. Pour ma par j'en ai tiré quelques leçons. Des comportements à ne pas imiter. Des problèmes à désamorcer, surtout dans le couple, passé un certain stade de vie commune.

   SaulBerenson   
18/10/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Tout ce stress en col blanc cravaté me rappelle les BD de Lauzier des années 70.
L'ex belle épouse qui ne l'est plus, frustrée d'une carrière sacrifiée et déformée par des enfants arrivés trop tôt, le patron sûrement chauve avec double menton, le concurrent parfait qui fait de vous un loser, la maîtresse d'un soir de séminaire, font de cette nouvelle une caricature dépassée.
Les Julien d'aujourd'hui télétravaillent et donc plus souvent à la maison. Leurs femmes font moins d'enfants. Ils sont moins stressés car finalement éjectable à tout moment et quoiqu'en soit leur performance.
Nous sommes arrivés au bout du système libéral.
Plaignons Julien et passons à autre chose.


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