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Réalisme/Historique
Tiramisu : Un poing sait tout
 Publié le 13/12/21  -  11 commentaires  -  21817 caractères  -  94 lectures    Autres textes du même auteur

Passer des poings aux mots.


Un poing sait tout


C’est ma seconde cigarette, j’attends devant les portes fermées de cet organisme de formation miteux. Arrivé en avance, j’espérais que le stage débuterait le plus tôt possible pour en finir au plus vite. C’est idiot, je sais. J’écrase ma cigarette à peine consumée en voyant arriver deux femmes, l’une, la plus âgée a les cheveux noirs aux racines blanchies, vêtue d’un manteau large sur un pantalon ample pour masquer un corps rondelet, l’autre, blonde, queue-de-cheval, la quarantaine décontractée, blouson, jean serré et baskets. Sans doute les formatrices mentionnées dans ma convocation, on va faire dans le genre psy, tout ce que je déteste. Je baisse les yeux pour masquer mes pensées. J’ai décidé de me conduire dans cette formation comme dans le stage de conduite pour récupérer des points, position basse et politesse. Mon but est d’obtenir du tribunal l’autorisation de réintégrer mon domicile familial.


La plus âgée, le sourire las, me demande :


– Bonjour, vous venez pour le groupe de parole ?

– Oui, bonjour, je suis Olivier Baron.

– Bonjour Olivier, Martine, et voici Aurélie, nous sommes vos animatrices. Nous commençons dans une demi-heure. Profitez d’un café dans le hall, nous viendrons vous chercher.


Je hoche la tête, et je rentre à leur suite après le déverrouillage des portes. Je vais me servir un café long. C’est une véritable lavasse qui a pour seule vertu de me réchauffer les mains. Il fait un froid de canard ce matin, je m’en aperçois seulement maintenant. Je tourne en rond dans le hall en regardant sans les lire quelques affiches. Puis, je ressors pour fumer une nouvelle cigarette. Des hommes arrivent un à un, ils me saluent à peine et rentrent à l’intérieur, tous se dirigent vers la machine à café, lieu de ralliement implicite. Ils sont ensemble dans quelques mètres carrés mais ne se parlent pas. Un homme, plus âgé, s’approche le cheveu rare et grisonnant, l’œil bleu très clair, il me sourit et me tend la main.


– Bonjour, je m’appelle Bernard, et toi ?


Je retiens un mouvement de recul, ce n’est pas parce que l’on est censé déballer son linge sale ensemble que l’on doit déjà se tutoyer. Mes résolutions se rappellent à moi. Va pour la camaraderie et je lui serre la main.


– Bonjour Bernard, Olivier.

– T’as pas froid ? On se les gèle ce matin !


Sans répondre, je montre ma cigarette. Il acquiesce avec un petit sourire et pousse la porte.


– Je vais me prendre un café.


Derrière la vitre, je vois le nouveau venu saluer les autres, il engage la conversation. Les visages s’ouvrent, les épaules se détendent, on a trouvé notre leader. Cela me met en rogne, je ne sais pas pourquoi. La blonde s’approche du groupe, elle leur parle et me fait signe de les rejoindre. J’écrase ma cigarette et j’obéis, nous sommes de bons moutons qui vont à l’abattoir. Quelques minutes plus tard, nous rentrons dans une salle où les sièges sont installés en rond. Je n’y crois pas on va nous faire le coup des alcooliques anonymes : je m’appelle Olivier, et ils vont répondre en chœur : bonjour Olivier. Si c’est ça je me casse.

Après avoir accroché mon parka au portemanteau, je m’assois à côté de Bernard, il me jette un coup d’œil amical. Nous sommes cinq, sept avec les animatrices. En face de moi, il y a un Maghrébin, il a les yeux baissés, les traits tirés. La vieille commence en regardant chacun.


– Bonjour à tous, nous allons passer plusieurs jours ensemble, je vous propose de vous présenter. Qui veut commencer ?


Silence de mort, les têtes sont baissées, je me jette à l’eau, avec cette idée absurde qui ne me lâche pas, plus vite commencé, plus vite fini.


– Je m’appelle Olivier Baron, je suis responsable de rayon dans un hyper bien connu, vous êtes tous venus chez moi !


J’ai fait un clin d’œil complice au groupe, plaisanter me détend. Martine continue à me regarder, pour moi, c’est bon, je me suis présenté.


– Là, vous nous parlez de votre vie professionnelle, Olivier, que pouvez-vous nous dire d’autre ?


Mon ventre se serre, que raconter d’autre ?


– Je suis marié, j’ai deux enfants.


J’ai regardé le sol et serré les poings. Après un petit silence, Bernard embraye et suit mon modèle, il précise qu’il est à la retraite et qu’il a trois enfants et quatre petits-enfants. Trop crispé pour écouter les autres, je capte vaguement qu’ils sont tous en couple et ont des enfants sauf Ahmed. Martine et Aurélie se présentent à leur tour. Le stage commence enfin. Martine rappelle l’objectif, ce groupe de parole va nous permettre d’avoir une réduction de peine et obtenir un avis favorable pour réintégrer le domicile conjugal. Depuis deux mois, je vis à l’hôtel avec interdiction d’approcher de ma maison, je vois mes enfants chez mes beaux-parents. Je suis ravagé. On m’a envoyé au coin comme un sale gosse. Tout ça parce que j’ai pété un câble, une fois, une seule fois, une malheureuse fois. Soudain, j’entends un sanglot. Incrédule, je lève les yeux vers Ahmed qui chiale à gros bouillons. Ça y est les vannes sont ouvertes, attention au déluge. Pas ça, je ne vais pas tenir cinq jours si on se retrouve dans une halte-garderie avec des marmots qui pleurent. Entre deux sanglots, Ahmed crie :


– Je ne veux pas perdre Amina !


D’une voix douce et chaleureuse, Martine lui demande :


– Veux-tu prendre la parole, Ahmed ? Ou préfères-tu le faire plus tard ?


Pendant ce temps-là, Aurélie lui passe la boîte familiale de Kleenex. Elles sont super organisées, tout le matériel nécessaire est prévu. Ahmed se mouche bruyamment.


– Maintenant…


Et Ahmed, entre deux mouchages, nous raconte son histoire avec une voix embuée. Il a rencontré Amina à une fête familiale, ils sont tous les deux d’origine algérienne. Ahmed est issu d’une famille pratiquante alors qu’Amina pas du tout. C’est pas une question de voile, il s’en fiche de ça, Ahmed, mais Amina a des copines, elle aime les retrouver sans lui et les accompagner en boîte. Il ne supporte pas que des hommes la regardent se déhancher. Et dans l’avenir, il voudrait qu’elle arrête de travailler pour s’occuper de leurs futurs enfants, il est informaticien et gagne bien sa vie, il compte bien faire vivre toute sa tribu. Amina ne veut pas, elle lui parle d’indépendance.


Martine est penchée en avant, très attentive, une lueur de compassion dans le regard, elle lui demande :


– Vous ne voulez pas qu’elle soit indépendante, Amina ?


Agacé, il lève les deux bras et les laisse retomber.


– Ça veut dire quoi être indépendant pour elle ? Sortir en boîte, s’amuser, rencontrer des hommes ?

– C’est ce qu’elle fait ?

– Elle sort en boîte, oui. Et en boîte, il y a plein de mecs qui draguent.

– Vous n’avez pas confiance dans ses sentiments ? Vous craignez qu’elle vous trompe ?


Ahmed respire à fond, et finit par lâcher un « oui » dans un souffle.


– Vous a-t-elle trompé, Ahmed ?

– Elle me dit que non.

– Vous ne la croyez pas ?

– Je ne sais pas.


Il a l’air tout piteux sur son siège, le nez rouge, les yeux larmoyants, les bras encerclant sa taille, trois mouchoirs usagés à ses pieds. Si Martine s’attend à ce que cela soit la même chose pour tout le monde, elle s’illusionne la mémère. Je glisse un œil vers l’armoire à glace sur ma droite, Guillaume fixe tour à tour notre animatrice d’un air mauvais, et Ahmed d’un air dégoûté.


– Pourquoi Amina a-t-elle porté plainte, Ahmed ?


À ma grande surprise, c’est Aurélie, la passeuse de mouchoirs, qui a pris la parole. Je la croyais l’assistante de Martine, en stage pour apprendre le métier. Mais non, elle parle, et elle y va direct. Une intuition me vient, ces animatrices auraient-elles chacune un rôle défini comme les flics : le gentil compatissant et le méchant qui secoue. Ahmed s’est raidi sur sa chaise.


– Je ne voulais plus qu’elle sorte sans moi avec ses copines. Elle le savait. Et elle est sortie quand même. Elle est rentrée à 2 heures du matin. J’étais furieux, je l’ai engueulée, et elle m’a tenu tête, elle m’a dit que je n’avais aucun droit sur elle, elle a recommencé avec sa fichue indépendance, et que si c’était comme ça, elle allait me tromper pour de bon, je l’ai frappée, j’étais hors de moi, je ne pouvais plus m’arrêter.

– Ce n’était pas la première fois, n’est-ce pas, Ahmed ?

– Non, mais cette fois, c’était plus grave.


Il se remet à sangloter, le visage dans les mains. Je suis de plus en plus mal à l’aise. Je ne supporte pas de voir un mec pleurer. Et je ne suis pas le seul, cela bouge sur les chaises tout autour de moi.


Martine a proposé une pause. Sans manteau, je me suis échappé de la pièce le premier en avalant une goulée d’air comme si je sortais d’une apnée. J’ai pris un café et je suis allé à l’extérieur m’en griller une. Bernard m’a rejoint avec son gobelet.


– Ça commence fort, hein ?


Il a un sourire malicieux aux lèvres.


– Ça pas l’air de te gêner ?

– Moi je redouble, c’est pour ça !


Et il se marre.


– Comment ça ?


Bernard me raconte qu’il a récidivé. Il est marié avec Nicole depuis quarante ans, et depuis toujours il la frappe, pas fort mais ça part tout seul. Pendant longtemps, elle n’a rien dit et avec les vagues « mee too », « balance ton porc », toutes les féministes déchaînées ont fini par la convaincre, que non ce n’est pas normal de se faire frapper, dorénavant, elle porte plainte à la moindre gifle. Elle ne lui passe plus rien.


– Tu ne peux pas t’empêcher de la frapper ?

– Non, c’est difficile, tu sais, c’est mon éducation, mon père frappait tout le monde à la maison, il ne parlait qu’avec ses poings. Bah, j’ai fait pareil. Et toi, ton enfance ?


Il a dû plus d’une fois raconter son explication tellement elle semble rodée. Mon enfance, que dire ? À part qu’elle a été très ennuyeuse. Je n’ai pas assisté à de la violence familiale pour la simple et bonne raison que ma mère s’est tirée quand j’avais six ans, et je ne l’ai jamais revue. Mon père, peu bavard, m’a dit qu’elle était partie avec un autre homme, je n’ai jamais pu en savoir plus. Il y a peu de choses à dire, j’en fais un résumé à Bernard, pensif, il me répond :


– Bah, tu ne sais pas ce qui s’est passé avant tes six ans !

– Non, aucun souvenir. Et ça m’intéresse pas. Et toi, tu as progressé après ton premier stage ?


Je n’ai pas trop envie que l’on s’appesantisse sur mon cas. D’autant que je soupçonne Bernard d’avoir suivi une thérapie. Hors de question qu’il joue au psy avec moi.


– Je me suis beaucoup amélioré. C’est drôle d’ailleurs, c’est maintenant que je frappe à peine que je me retrouve au commissariat.


Le midi, je pars tout seul, je n’ai pas envie de ressasser tout ça avec les autres. Je me sens comme une cocotte-minute, il me faut une soupape.


L’après-midi se passe plus calmement, on doit choisir trois photos qui représentent notre couple, et à partir d’elles, le présenter. J’ai choisi au hasard, et j’ai raconté mon couple à la mode Walt Disney, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Mes photos représentaient une fête foraine, des enfants qui jouent en riant, et un homme et une femme qui s’embrassent. Cela n’a pas loupé, la blonde m’a demandé avec un petit sourire :


– Dans ce portrait heureux, quand est-ce que ça a dérapé ?

– J’ai pété un câble, voilà ! Le stress professionnel.


Je suis bien conscient que mon ton est agressif. Elle m’énerve aussi cette tueuse toujours prompte à lancer son fouet. Heureusement, on arrivait à la fin de la journée, Martine nous a souhaité une bonne soirée et nous sommes partis. Je me suis marré tout seul dans la voiture en repensant aux photos de certains, le jardinage et la pêche pour Bernard, la famille et des ordinateurs pour Ahmed, je me demande s’ils pensaient à leur couple ou bien à eux-mêmes.

Rire me fait du bien, je sens mon ventre se décontracter. Et surtout, je peux rayer une journée sur le calendrier.


Les deux jours suivants se sont faits sur le même modèle. Je commence à me détendre car je vois arriver la fin de la semaine, je n’ai pas beaucoup parlé, et c’est bien ainsi. Je n’ai pas le même problème que les autres, moi, c’est arrivé une fois et cela n’arrivera plus.

Celui qui m’intrigue le plus c’est Damien, contrôleur de gestion dans une grosse boîte, tous les jours en costume cravate, serré dans ses vêtements ajustés. Poli et courtois, il a l’habileté de ne jamais s’énerver malgré les piques de la blonde. Mais elle a fini par l’avoir.


– Si je comprends bien, tout va très bien pour vous, et pourtant vous êtes ici, pourquoi ? Que s’est-il passé ?


Damien rougit. Ses lèvres se pincent. J’ai cru qu’il n’allait rien dire. Tout le monde attend, le silence est absolu comme si on avait cessé de respirer.


– Ma femme n’est pas organisée, elle ne range rien, je ne supporte plus ça…


Martine, de sa voix douce, lui demande :


– Vous pouvez nous raconter la dernière fois où vous vous êtes énervé ?


On attend encore un long moment, puis, Damien nous raconte. Un soir, il rentre chez lui plus tôt que prévu, l’appartement était en désordre total. Vaisselle pas faite, les jouets de leurs enfants en bas âge traînaient partout. Furieux, il a reproché à sa femme de ne rien faire de la journée, et il lui a dit d’autres choses dont il ne se souvient plus. Elle s’est mise en colère, et il n’a pas supporté, il l’a frappée, et l’a prise par le bras, lui a montré chaque pièce en bazar, comme on montre à un chien sa déjection, si elle essayait de se dégager de son emprise, il la frappait à nouveau. J’imagine mal cet homme si propre sur lui, si aimable, se mettre à cogner une femme. Quel bordel absolu cela doit être chez lui !


Aux pauses, je discutais pas mal avec Bernard et Ahmed, Damien aussi, même si celui-ci était assez réservé et hochait la tête à nos propos sans en rajouter. Lors d’un déjeuner tous les quatre, Ahmed, Damien et moi, nous étions assez d’accord sur le fait que nos femmes nous poussaient à bout. Bien sûr, c’est nous qui frappions, mais jamais la justice ne prenait en compte leurs responsabilités à elles, ce qu’elles faisaient pour nous faire sortir de nos gonds. Bernard, le redoublant, nous rappelait à l’ordre en nous disant que rien ne justifiait la violence, il y a plein d’autres moyens de se faire entendre. On se moquait de lui en le traitant d’endoctriné. Bref, je me détendais de plus en plus.


Le mystère c’était Guillaume. Il parlait peu, et avait la plupart du temps un air renfrogné, il ne venait pas déjeuner avec nous. C’est jeudi matin, qu’il s’est fait coincer par la tueuse. Il a eu le malheur de dire que sa femme le frappait, et qu’il n’avait fait que se défendre. Quand on voit sa carrure et la largeur de ses poings, on ne peut pas s’empêcher de sourire.


– Votre femme a votre force physique ? demande ingénument la blonde.

– Non, mais ça lui donne le droit de me frapper ?

– Vous avez porté plainte ?

– Non.

– Pourquoi ?

– Vous me voyez, moi, porter plainte au commissariat ?


Il nous montre sa corpulence musculaire qui dépasse de sa chaise. Devant, nos sourires, il rajoute :


– Regardez leur tête, ils se marrent tous ! Comme les flics, si j’allais me plaindre.

– Donc, votre solution c’est de rendre coup pour coup, même si vos coups sont bien plus puissants ?


D’un air buté, il répète :


– Elle n’avait pas à me frapper.

– Pourquoi l’a-t-elle fait ?

– Car je ne parle pas, ça l’énerve. Je ne suis pas causeur, j’y peux rien. C’est comme ça.

– Vous ne croyez pas que parler permet de s’expliquer, de se comprendre ? demande Martine.


Guillaume lui lance un regard mauvais. Les paupières plissées, Aurélie le fixe et lui demande :


– Racontez-nous, Guillaume, la dernière fois que vous l’avez frappée.


L’ambiance est lourde, je regarde à l’extérieur, le ciel s’est assombri. Soudain un coup de tonnerre nous fait tous sursauter dans la tension présente. Bernard à côté de moi baragouine à mon oreille que l’orage en hiver il n’a jamais vu ça dans sa jeunesse. Je ne peux m’empêcher de sourire de ce propos décalé, et je croise le regard agressif de Guillaume à ce moment-là.


– Ça te fait rire, toi ? Si t’es là, c’est qu’on est dans le même camp, non ?

– Je…


La tueuse vient à mon secours. Je ne suis pas sa proie pour l’instant.


– Guillaume, répondez à ma demande, racontez-nous ce qui s’est passé.


Et Guillaume raconte. Ses phrases sont hachées, ses mots tombent comme des pierres, on attend longtemps la suivante. Aurélie reformule plusieurs fois pour l’aider à avancer, c’est laborieux comme un accouchement difficile. Mes pensées dérivent à chaque silence, je pense à la naissance de ma fille qui a été très compliquée. Guillaume finit par nous délivrer l’histoire de cette dernière soirée. Il était sorti avec des potes, ils ont pas mal bu, les retrouver c’est son oxygène, il en a besoin. Il est rentré tard, un peu ivre. Sa femme l’attendait, elle était furieuse. Aux forceps, Aurélie a réussi à lui faire dire qu’il n’avait pas prévenu sa femme, que c’était une soirée improvisée, qu’il n’a pas vu l’heure, de verre en verre, ses potes ont fini par le ramener à la maison fin saoul. Sa femme lui aurait hurlé dessus, et comme il ne répondait rien, elle l’aurait frappé, et là, il s’est déchaîné sur elle. Aurélie, finaude, lui a demandé s’il était déjà rentré ivre. Après une énième réponse agressive, il s’est affaissé sur sa chaise, s’est dégonflé comme un ballon de baudruche en lâchant un oui dans un sifflement, oui, il sortait souvent avec les copains, se laissait entraîner à boire, oui, il ne prévenait pas sa femme, et oui, il la frappait quand il était saoul. Il a avoué qu’il a le vin mauvais, comme si c’était une excuse, comme s’il n’y pouvait rien.


On est allés manger tous ensemble, Guillaume demande une bière d’entrée de jeu. Il est sonné. Je suis écœuré de me retrouver dans le même groupe que lui, son histoire n’a rien à voir avec la mienne. Je n’ai même rien à voir avec Bernard qui frappe sa femme depuis toujours, avec Damien complètement obsessionnel de l’ordre et de la propreté, avec Ahmed qui a un problème culturel. Ce que j’ai fait est un accident ponctuel, jamais je ne recommencerai. Je n’ai pas eu le droit à l’erreur. Une fois, une seule fois, et je me retrouve dans ce groupe d’hommes violents, étiqueté de la même manière.


Vendredi, en début d’après-midi, je suis soulagé, c’est bientôt terminé, je me dis que l’on va conclure et on se va se dire au revoir pour toujours. Je n’ai aucune envie de garder contact avec ces mecs. Nous ne sommes pas du même monde.


Mais c’était sans compter avec la tueuse. Aurélie me fixe, et me lance :


– Comment ça va, Olivier ? Avant de nous quitter, vous n’auriez pas quelque chose à nous raconter ?


Tous les regards convergent vers moi. Je me redresse. Mon ventre se serre. Ce que j’ai craint toute la semaine tombe au moment où je ne l’attends plus, où je me sens tiré d’affaire. Je regarde Aurélie comme un lapin pris dans les phares d’une voiture. Je n’ai pas l’intention de me faire avoir comme les autres, d’abord, je n’ai pas leur problème. Ma présence ici est une erreur. Je cale bien mes pieds à plat sur le sol, et pose mes mains sur mes cuisses.


– Me concernant, ce qui est arrivé est un accident, rien de plus.


Je n’aurais pas dû rajouter le « rien de plus ». J’aurais dû continuer à faire profil bas, et ne pas me désolidariser trop vite du groupe. J’étais déjà parti, j’ai levé ma garde beaucoup trop tôt.


– Un accident ? Un accident qui a valu 30 jours d’arrêt de travail à votre épouse. Un traumatisme crânien, des côtes fêlées, un bras cassé, et un visage ravagé.

– J’ai pété un câble, j’étais à bout, j’ai un chef odieux qui me harcèle sans arrêt, j’ai peur de me faire virer.

– Et votre femme est votre punching-ball pour faire descendre votre stress, c’est ça ?

– Cela n’arrivera plus.

– Pourquoi ? Votre chef est parti ? La situation a changé ?

– Non, mais j’ai compris la leçon.


Je suis conscient de tous les regards posés sur moi. Je suis fait comme un rat, elle ne me lâchera pas. En finir au plus vite, je me rappelle de mon seul but : pouvoir rentrer chez moi, reprendre ma vie normale auprès de ma femme et mes enfants. Cette scène que je refuse de voir me passe devant les yeux. C’est mon garçon de douze ans qui a appelé les pompiers, ma femme était couchée par terre et gémissait. Moi, j’étais sous le choc de ce que j’avais fait, assis dans le canapé la tête dans les mains, comme maintenant, sans m’en rendre compte j’ai pris la même position. Les pompiers sont arrivés et ont emmené ma femme inanimée. Je n’arrêtais pas de répéter : « Qu’ai-je fait ? »


– Pourquoi ce soir-là ? Quel a été l’élément déclencheur ?

– Elle m’a dit qu’elle n’en pouvait plus de notre vie et qu’elle voulait me quitter.

– Vous en avez discuté ?

– Impossible de discuter, elle avait tout décidé dans mon dos, pas de préavis, c’était fini, point barre.

– Elle vous a dit ce qui n’allait pas ?

– Tout. Je me comportais comme un zombie, il n’y avait que le travail qui comptait, que quand j’étais là, je n’étais pas là, que je ne m’occupais pas des enfants, de rien dans la maison. Tout y est passé.

– Pour vous, elle avait totalement tort ?

– Non, pas totalement, mais elle savait que c’était dur au boulot. Elle aurait pu me soutenir, m’aider, mais non, elle m’a jeté.


Je suis furieux, la colère de ce soir-là m’envahit à nouveau, ma femme décide de me plaquer au moment où j’ai le plus besoin d’aide. Mes poings se serrent. J’ai mal, qu’est-ce que j’ai mal ! Les larmes me montent aux yeux. N’importe quoi, je ne vais pas pleurer. C’est là que la tueuse a porté l’estocade. Doucement, trop doucement, d’une voix infiniment tendre, Aurélie me dit :


– Vous vous êtes senti abandonné, c’est ça ?


Il ne fallait pas qu’elle dise ça, surtout pas. Les larmes coulent à flots sur mon visage, la boîte de Kleenex arrive derrière un mur d’eau.


 
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   Cyrill   
13/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Tira.

Le titre m’a plu, rétrospectivement et indiscutablement.
Dès les premières lignes, après la présentation des protagonistes, je vois vers quoi on va m’emmener.
Le gars qui reste sur son quant à soi va voir son écorce craqueler. C’est un peu ce que je reproche à ton texte à l’écriture tout à fait honnête : il n’y a pas de surprise, on ne sort pas des clous. Les personnages sont des stéréotypes.
J’aurais aimé mettre un bon coup de balai, à défaut de poing, dans ce récit trop sage. Voir ce gars se murer jusqu’au bout dans son déni, par exemple. Lire que c’est l’autre formatrice qui le bouscule, celle qui n’a pas la quarantaine décontractée. Et dans votre histoire ça fait mouche à chaque fois. Je me demande si dans le réel les mots des formateurs sont toujours autant couronnés de succès.
Il y a quelque chose d’un peu trop didactique dans ce texte. Cela dit, je l’ai lu tout de même avec plaisir, conforté dans ce que j’espère d’un tel stage.
L’atmosphère est bien rendue, les préventions du narrateur envers ce stage prêtent à sourire parfois. C’est bien du réalisme, et je me trompe peut-être en réclamant un bon souffle d’inventivité.
Edit : Bien à toi.

   cherbiacuespe   
20/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il m'a fallu quelques jours pour mûrir mon appréciation !

Je vais dépasser le style, l'écrit, les choix de dialogues, la construction, etc... c'est certes important, mais en l'état, je ne vois pas ce que je pourrais reprocher dans ce domaine précis.On peut toujours se dire "j'aurais fait autrement", la vérité est que rien dans ce récit ne me choque.

Venons-en au fond. A mon avis le sujet qui emporte toute autre considération. A chaud, je ne trouvais rien à dire et rien de séduisant. Et puis les jours sont passés.

L'intérêt de ce texte finalement, est de jeter une lumière en particulier sur le prisme qui enferme chacune des personnalités décrites.

Olivier pense être victime d'un "accident" qui ne se renouvellera pas (trop sûr de lui pour être honnête en vérité. Il n'est sûr de rien) et qu'il n'a rien de commun avec les autres participants. Mais, d'une part, il est seul responsable de son nombrilisme en ne considérant, dans la balance de ses malheurs, que son point de vue. En ignorant l'autre auquel il est étroitement lié, et son ressenti, il la réduit à un objet d'ajustement de son seul environnement. Et, d'autre part, en se persuadant ne rien avoir de commun avec les membres du groupe, il nie, occulte sciemment son geste et sa responsabilité. Il ne veut pas assumer !

Or ce prisme se retrouve, c'est à mes yeux le message principal de ce texte, dans chacun des personnages décrits.

Les victimes ? Elles ne sont pas absentes et apparaissent même comme le support, comme le décors principal et obsédant puisqu'on assiste à l'effacement pur et simple de leur propre problématique.

A cause de cette perspective, je trouve cette nouvelle, sorte de reportage sur le vif, excellente. Un texte utile.

Cherbi Acuéspè
En EL

   plumette   
21/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
une histoire prenante fortement teintée de réel.

Le contexte est bien posé, on sent d'entrée qu'Olivier résiste, qu'il ne veut pas qu'on le considère comme les autres.

le démarrage est peut-être un peu lent mais c'était sans doute nécessaire lors de l'écriture d'entrer doucement dans le propos.

il annonce la couleur au lecteur, sa présence dans ce stage est accidentelle et purement fonctionnelle tout comme est accidentelle cette violence qu'il a exercé une seule fois sur sa femme.

Olivier n'est pas né de la dernière pluie, il sait analyser les "techniques" d'animation de groupe et n'a pas l'intention de se laisser "piéger"

les différents profils évoqués sont intéressants et l'intérêt du lecteur est maintenu par le désir de savoir ce qu'il en est pour chacun d'eux.

Une bonne écriture, efficace, de bons dialogues et une progression qui conduit vers un dénouement qui a quelque chose d'émouvant. Bien que la violence soit sans excuse, c'est la détresse d'Olivier qui clôt le texte , et qui, pour moi en tous cas, fait naître une certaine compassion.

Merci pour le partage

Plumette

   Marite   
24/11/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
A travers les interventions de chacun des personnages, en stage pour une formation destinée surtout à les préparer à passer devant un tribunal, nous comprenons comment les failles, faiblesses et maladresses, souvent partagées dans les couples, peuvent aboutir à de la violence. La chute est inattendue pour moi, je m'attendais plutôt à une explosion de violence. Comme quoi, il y a peut-être toujours un moyen de trouver un chemin vers la sensibilité. Récit bien équilibré entre les dialogues et le ressenti du narrateur avec une écriture fluide et naturelle, sans recherche excessive de complexité dans l'expression.

   Lariviere   
13/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Tiramisu,

J'ai bien aimé le ton de cette nouvelle... Un texte "coup de poing" sur les violences conjugales narré du point de vue des "bourreaux", avec leurs raisons personnelle qui les pousse à être violent de façon ordinaire, c'est une excellente idée... Les profils sont convaincants et interpellent. Un petit bémol, j'aurais aimé que la fin se termine sur plus de noirceur au sujet du personnage principal, là il y a une sorte de dédouanement, mais au final c'est assez subtil...

Bonne continuation et merci pour la lecture

   Anonyme   
13/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Tira.

Même sans avoir lu le texte en EL, le titre parle de lui même, le style d'auteur, ton style, reste le même.

On comprend rapidement qu'Olivier est un dur (mais aussi un colosse aux pieds d'argile, en ce sens la fin sonne très juste, comme un retour à la réalité, à la normalité, un juste châtiment), à partir de là la galerie de personnages prend vie, aux psychologies respectives fouillées : Guillaume le taiseux, Damien le plus psychorigide de la bande, Ahmed le jaloux et Bernard, lui, pour moi, mais pour moi seul, c'est mon paternel qui a envoyé ma mère sept fois à l'hosto avant que j'arrète de compter, à les yeux bleus et s'appelle aussi Bernard...

Je ne me suis pas intéressé aux animatrices, ton texte sonne comme un avertissement destiné â certains mâles, les personnages féminins font partie du décor, du moins je l'ai ressenti comme cela, surtout qu'une question (je ne suis pas le genre à frapper qui que ce soit, je n'en ai eu que rarement besoin, ma carrure est suffisamment dissuasive) m'interpelle plus profondément, de façon plus personnelle, et parasite l'analyse que j'aurai dû/pu faire de ton texte :

J'ai la phobie d'être abandonné, moi aussi.
Bref, un texte 'coup de poing dans les dents'.

Aïe.

   Donaldo75   
13/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Tiramisu,

Ce récit a été prenant de bout en bout; la narration est bien menée, à travers ce personnage d'Olivier Baron dont on n'apprend qu'à la fin la raison de sa présence dans ce groupe, ce qu'il à fait subir à sa femme et surtout la manière dont il essaie de ne pas comprendre - ou peut-être justement est-il sincère et ne comprend pas la gravité des faits tellement il se cherche des excuses - pourquoi c'est grave. Les autres personnages sont bien utilisés pour mettre en exergue ce fait de société - lamentable, historique, culturel - dont la presse parle beaucoup plus ces dernières années - enfin, dirais-je, il était temps - suite aux différents mouvements qui ont permis à la parole de se libérer. Les dialogues sont acérés, les personnages affutés et justes, les exemples qu'ils symbolisent parlent au lecteur. Et le fait qu'Olivier compare les animatrices à des policiers lors d'un interrogatoire renforce la brutalité de ce qui oppose le point de vue du justiciable et celui de l'institution sensée lui permettre de ne plus jamais recommencer en prenant la mesure de son acte.

Une réussite.
Bravo !

   Corto   
14/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bravo pour le titre: il m'a interpellé et je me suis fait capter par le texte.
L'ambiance de ce groupe de parole est fort bien décrite. Les interventions des animatrices bien calculées.
La difficulté de chaque membre à exprimer ce qui relève de l'intimité du couple est palpable, quelle que soit la personnalité de chacun.
On pénètre même plus avant l'engrenage de la violence conjugale avec un échantillonnage intéressant. Tout semble crédible.
Ce texte sent le vécu. Il est presque didactique.

Bravo.

   Anonyme   
18/12/2021
Sur la forme proprement dite, je n’ai rien de particulier à dire. Je l’ai trouvée un peu meilleure que celle des deux ou trois textes que j’ai déjà lus de votre plume.

Quant au fond, je me suis demandé si vous vous étiez renseignée sur la manière avec laquelle ce genre de séances se déroule ou si vous vous étiez simplement laissée guider par l’imagination, voire même si ce genre de séances existe, du moins sous cette forme. Je n’en ai pas moi-même la moindre idée et ne prétends donc pas du tout que vous vous soyez trompée. Je me dis simplement que si c’est ainsi que cela se passe, on n’est pas sorti de l’auberge.
Pour plusieurs raisons.
La première concerne l’aspect collectif. Si ces hommes ont des problèmes avec leur masculinité, je ne pense pas que ce soit en présence d’autres hommes qu’ils seront encouragés à la franchise et à l’abandon, en particulier si ces autres hommes ont eux-mêmes des problèmes avec leur masculinité. Sans compter le fait, comme vous l’envisagez d’ailleurs vous-même dans le texte, qu’ils peuvent comprendre dans quel sens doivent aller leurs réactions. Bien sûr, les animatrices pourraient avoir pour mission de les déstabiliser afin de leur faire quitter une stratégie prévue, mais les interventions de ces animatrices, dans le texte, me paraissent trop minces et trop attendues, sauf éventuellement dans le cas d’Olivier, pour laquelle la dernière question posée me parait un tout petit peu plus subtile.
La seconde concerne la notion de culpabilité. Je pense que la première chose à faire est de considérer une personne dans son statut de victime. Si ces hommes se trouvent là, dans un contexte judiciaire, c’est que leurs épouses ou compagnes ont été considérées dans un statut de victime, ce qui est déjà un progrès, du moins pour celles-là qui peuvent bénéficier de ce statut. De plus, par voie judiciaire, ces hommes ont été éloignés, au moins temporairement, de leurs victimes, compagnes… et enfants ! J’insiste d’ailleurs sur le statut de victime des enfants, quand bien même ils n’auraient pas eux-mêmes été touchés directement, physiquement ou verbalement. Toucher une mère, c’est toucher semblablement ses enfants. C’était bien la première urgence. Mais au risque de vous choquer, je pense qu’il peut aussi être intéressant, voire essentiel, de considérer ces hommes dans un statut de victime. J’ignore s’il existe un profil type, mais je pense que ces hommes doivent avoir en commun d’être en souffrance. Il ne saurait être question de chercher chez leurs compagnes la raison de leur souffrance. Il ne s’agit évidemment pas du tout de cela. Cette souffrance est peut-être à rechercher très loin. Je suis convaincu que ces hommes, au moins pour une partie d’entre eux, ne peuvent pas réellement comprendre leur culpabilité avant de comprendre ce qu’est une victime. Et pour comprendre ce qu’est une victime, il faudrait d’abord qu’ils comprennent en quoi ils en sont eux-mêmes. Ils se sentent peut-être un peu victimes, mais ne savent pas pourquoi, en quoi, et ne s’imaginent peut-être même pas la légitimité de sentir comme tels. Je pense qu’il faut énormément d’intelligence et d’auto-analyse pour se comprendre comme coupable avant d’avoir été compris comme victime, et je pense que la majorité des gens n’ont ni l’une ni l’autre. Je pense d’ailleurs que le titre de votre nouvelle, s’il peut raisonner littérairement, est à l’opposé de cette réflexion. Je pense qu’un poing ne sait pas grand-chose.

   hersen   
18/12/2021
C'est peu dire que ce texte me met mal à l'aise.

je n'ose imaginer une victime le lisant. Elle aurait je pense l'impression de se retrouver dans un salon de thé des repentis, pas trop, ou pas encore, et faisant semblant d'être, repentis.
Et cette image qui me vient d'une femme ayant subi cela et spectatrice de cette scène, comme je viens de l'être par le biais de la lecture, m'est insoutenable.

Il faut se mettre ici du côté des agresseurs, hommes violents dans l'intimité de leur foyer, dans certains cas face à leurs propres enfants. Il faut le pouvoir, tant cette épisode semble feutré.
Si l'histoire focalise sur Olivier, pour l'amener à pleurer en fin de nouvelle, je pense qu'il n'y a pas assez de matière pour que l'on ressente un début de non-déni, les larmes ne disant jamais, ou trop, la vérité qu'on voudrait chacun y voir.

Je comprends la démarche du texte, d'amener ces hommes à ne plus nier, à ne plus se trouver d'excuse, et aussi qu'il n'y a pas de petite violence ou de grande violence, il y a la violence.

Mais au vu de l'ambition du sujet par lui-même, je trouve difficile d'adhérer à cet épisode, cette étape pour ces personnes.

j'ai aussi été étonnée que ce soit l'animatrice qui prononce le mot "abandonné", je trouve qu'elle mâche ici considérablement le travail d'Olivier sur lui-même.

je donne sans fard mes impressions sur ce texte, que je trouve vraiment difficile à commenter, mais qui, d'un autre côté, vaut tellement la peine d'être commenté.

Merci pour la lecture.

   brdtheoo   
1/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Avant toute chose, je vous félicite pour cette histoire qui bouleverse les codes.

L'écriture, les personnages et la trame sont très intéressants.

Serait-il possible de vous faire une requête en privé ? Mon e-mail est sur mon profil.

Encore bravo !


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