Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Policier/Noir/Thriller
TITEFEE : Le village aux sept péchés - suite 8
 Publié le 28/08/07  -  2 commentaires  -  6040 caractères  -  17 lectures    Autres textes du même auteur

L'interrogatoire..


Le village aux sept péchés - suite 8


La vieille Valentine, vexée par les réflexions de l’épicière, repose les fruits, maugrée quelques instants en faisant des messes basses et se retourne soudain en persiflant.


- Sont pas bien beaux vos fruits, et c’est pas moi qui les « boustique » le plus… et en plus ils sont bien chers… bien plus chers qu’à Saussignac. Mon fils m’a ramené pas plus tard que la semaine dernière, des mirabelles moitié prix que chez vous !

- Hé bé, allez donc à Saussignac faire vos courses, ça ne me fâchera pas vous savez ! Les fruits qu’on m’apporte je les vends presque à prix coûtant, souvent… Vos pommes et vos cerises vous voyez très bien que je gagne une misère dessus, et quand elles sont pourries, c’est pour ma pomme après !

- Oh vous savez c’est que pour dire. Bon ce n’est pas le tout, mais j’ai un gratin au four. Portez-vous bien !


Valentine sort de la boutique et traverse la rue en se dépêchant car elle a aperçu trois de ses vieilles amies en train de jacasser sous les arcades du perron de l’église. Françoise, la femme du mécanicien tient à la main le journal du coin et toutes trois sont en train de commenter la page régionale.


- Vous avez vu Valentine, vous avez lu le journal ?

- Non j’ai même oublié de l’acheter à M’ame Rico… qu’est-ce qu’il y a ?

- Ils ont trouvé un témoin qui est entendu chez les gendarmes depuis hier au soir. Paraît qu’il aurait été vu marchant derrière la petite qui poussait sa bicyclette, dans la montée de l’Ubac, vers 14 heures le jour de la disparition, et que… et que le métayer de la ferme du bois béni se souvient les avoir aperçus. Ils ajoutent, dans le journal que l’enfant avait un sac à dos, et…

- Et c’est qui ce témoin que les gendarmes ont « arrêté » ?

- L’ont pas arrêté, ils l’interrogent simplement comme un témoin !

- Et c’est qui alors ?

- C’est le commis des Gaucher ; le François ! Vous savez celui qui a marié la Maryse, enceinte jusqu’aux yeux de Charles Marinier…

- M’a toujours paru un peu « bizarre » ce François. Vous vous souvenez comme il nous embêtait, même pendant le temps de la retraite de notre communion solennelle ? Il voulait toujours nous soulever les jupes et même qu’il se tripotait sous le bureau en classe.

- Oui, mais il était pas le seul dans son genre, tu sais bien Valentine, même ton grand Roger ! Ça avait fait scandale dans le temps ! L’était souvent à attendre le retour de l’école pour nous montrer sa « bébête ». Mon père un jour lui a fichu une fourre de coups et il n’a plus recommencé. Avec toi il se tient à carreaux on dirait.

- Bof ! Tous des cochons vous savez bien. Mais j’y ai dit comme ça que si jamais j’apprenais quelqu’chose, moi j’y coupais !! dit Valentine en joignant le geste à la parole.

- En tous les cas, reprend Françoise, pour en revenir à l’histoire, moi je trouve drôle que les Gaucher ne viennent plus au village depuis « l’affaire ». Sont bien secrets ces deux-là… Ils en savent plus qu’ils n’en disent, à mon avis.

- Hier mon Roger m’a dit que le Gilles Gaucher creusait derrière la ferme car il l’a vu passer avec la pelleteuse et il a creusé toute la matinée. Roger le voyait faire un grand trou près de la barrière qui le sépare de la « tranchée » des Roubault… Paraît même que c’est la guéguerre pour l’eau du pré des Roubault. Depuis que Gilles a clôturé ses terres, le fils Roubault a détourné le ru, et le fait passer dans la tranchée des Bertrand. Gilles ne peut plus abreuver ses bêtes sur le pré des Roubault… il est obligé de les conduire à la fontaine de la place et le maire lui a déjà dit qu’il entravait la circulation et qu’ils feraient bien de s’entendre entre voisins sinon il prendrait les mesures qui s’imposent !!!

- Il doit alors essayer de creuser un puits, le Gilles… La nappe n’est pas loin ; la source ressort à quelques mètres de là mais évidemment chez le fils Roubault qui ne veut rien entendre ! L’a encore en travers l’abandon de Marguerite pour épouser le parigot !


*

* *


Depuis ce matin, après qu’elle ait lu le journal, Marguerite n’arrive plus à se concentrer sur son travail et guette avec angoisse toutes ces longues heures. Elle espère et s’angoisse, tout à la fois pour le moindre coup de téléphone.


La première journée, elle et Gilles avaient pensé que Coraline avait mis son projet à exécution mais qu’elle leur donnerait de ses nouvelles et allait bientôt revenir.


En effet, Coraline leur avait confié qu’elle recherchait, depuis quelques mois sur l’ordinateur de la maison, la trace de sa mère.


Cette dernière devait certainement avoir la même couleur de peau qu’elle et si elle ne s’était pas mariée, toutes deux devaient encore porter le même nom.


Coraline en effet avait été confiée à la DDASS dans sa troisième année, et n’avait jamais fait l’objet d’une adoption, mais seulement de placements dans différentes familles d’accueil.


Elle s’appelait donc toujours Coraline Dupuy.


Elle avait recherché dans tout le département des Dupuy et avait coché soigneusement les prénoms féminins. Sa recherche jusqu’à présent n’avait pas été bien fructueuse car les Dupuy étaient fort nombreux et cela même dans la seule ville de Châteauroux, mais elle ne désespérait pas d’y arriver.


Son travail était méthodique et Marguerite l’avait quelquefois aidée à mettre de l’ordre dans ses notes en craignant fort que cela n’aboutirait pas car la DDASS jamais ne donnerait les renseignements nécessaires à la réussite de ce projet.


Par une sorte de pacte avec Coraline, Gilles et Marguerite ne s’étaient pas encore ouverts aux gendarmes de cette éventualité, mais les jours étant suivis d’un mortel silence, ils sentaient maintenant installée en eux une réelle peur et ne voulaient pas qu’il soit arrivé quelque chose de dramatique à la jeune adolescente et que leur silence ait été alors une négligence fatale...


Ils décidèrent donc d’aller voir les gendarmes et leur dire ce qu’ils pensaient de la « disparition supposée » de Coraline en amenant avec eux le double des listes d’investigation de la petite.



 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Maëlle   
11/12/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Les petites discussions sont toujours aussi savoureuse. Un petit côté Manon des Sources (forcément). La dernière partie à l'air plate, comparé au reste.

   xuanvincent   
25/9/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Les commérages se poursuivent... Les dialogues m'ont plu.

Deux nouvelles pistes arrivent : François, le commis des Gaucher, serait-il coupable ? A moins que, tout simplement, la fillette disparue ne soit partie à la recherche de sa mère biologique ?


Oniris Copyright © 2007-2023