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toutou : Le paradoxe
 Publié le 12/03/09  -  10 commentaires  -  14247 caractères  -  109 lectures    Autres textes du même auteur

« Le paradoxe de la haine c’est d’être comme l’amour : une limite extrême des sentiments humains à partir de laquelle il n’y a plus de mot pour en décrire la force. »
Jean-Michel Wyl


Le paradoxe


Courts extraits des carnets de Clémence, jeune pensionnaire à l’asile psychiatrique de Fond-Bois.


« Les dimanches à Fond-Bois sont mortels ! Un seul suffit à vous faire tout oublier. Ici, le temps prend des allures d’éternité. La douceur d’un rêve s’efface contre l’austérité des murs et de ses occupants. Quand je ne peux plus supporter les cris, le bruit des chariots et des plateaux, l’écœurante odeur de mauvaise soupe, je tente de m’abstraire et me retrouve, face à mon carnet, mon journal, témoin de ma solitude et de mes états d’âme…

C’est assez horrible de n’avoir à écouter que ses propres pensées, j’ai l’impression d’avoir dans la tête, un dernier atome en révolution qui se débat et se cogne perpétuellement contre les parois de ma boîte crânienne, j’étouffe en dedans. L’aliénation rend toute espèce de formulation impossible. L’expression de soi, sous quelque forme qu’elle se conçoive, limite et finalement, détruit car l’écriture ne me soulage plus. »


« Ma source vitale s’est tarie, je l’ai laissée quelque part, derrière moi, perdue… tout est sec, mes pensées, mon corps… mon âme est vide… vide de tout, sauf de ma haine ! Je la rumine inlassablement, en silence. Ici, ils ne soupçonnent pas l’horreur qu’ils m’ont inspirée, ils nourrissent aveuglément le monstre que je suis devenue.

Ce rôle de victime, je ne l’ai pas choisi, on me l’a imposé ! Je n’en connais pas d’autre… malgré moi, l’obscurité m’attire et n’ai de cesse de reproduire ce qui jadis, était mon quotidien.

Le ressentiment est puissant chez celui qui souffre ou qui a souffert et tant pis pour ceux qui en font les frais, ce sont des coupables idéaux posés aux bons endroits mais au mauvais moment, toujours trop tard… : ils encaissent pour tous les autres… Je veux crier ma rage et tout détruire, leur violence, leur injustice, leur mépris ! Je n’ai rien oublié. »


« Tous, ils m’ont menti ! Quand je pense à ce rat qui disait : « Quand tu auras trouvé un logement… » Tandis que dans l’autre hôpital… ils disaient qu’il fallait que je comprenne ce qui m’avait rendue malade… Il s’agissait en réalité d’une manœuvre hypocrite pour me faire parler… mieux me soumettre !

Ils m’ont envoyée dans d’innombrables salles, pompé le sang, radiographié les organes, ont installé dans mon bras un cathéter, d’où ils sortaient à loisir le sang qu’ils désiraient me prendre. Je n’avais pas besoin de savoir pourquoi, mes questions incongrues demeuraient sans réponse. »


« Après avoir visité mon extérieur, il leur fallait exploiter mon « intérieur », mon intimité pour assouvir leurs fantasmes. L’ennui, c’est que je ne trouvais rien à leur dire. Alors, inlassablement ils m’ont posé des questions, d’un air condescendant, supérieur. Leurs faces glaciales n’étaient que patience exaspérante, attente silencieuse et tenace. Ils continuaient de m’interroger encore et encore. Parfois, je les sentais gênés, peut-être humiliés par mon indifférence, interprétant mon attitude comme une provocation, un défi. Voyant qu’ils n’arrivaient à rien, ils ont usé d’une arme dont je ne soupçonnais pas alors la virulence : la prévenance.

Elle s’insinue tel un poison dans les méandres de vos chimères. Ils ont introduit dans ma chambre un stagiaire qui a eu l’intelligence de ne pas s’adresser à moi comme à une folle, il me disait bonjour avec amabilité, m’interrogeait avec respect, admirant parfois la perspicacité de mes analyses ou de mes jugements… et je l’ai laissé ouvrir mes carnets, sans résistance, dans l’espoir imbécile de dissiper « le malentendu »…

J’ai cru qu’il comprendrait l’impasse dans laquelle je me trouvais, il aurait tout expliqué à ses collègues et ils m’auraient laissée tranquille. Ensemble, ils auraient trouvé la solution qui arrange tout ! Enfin, j’ai fini par lui confier exactement ce qu’il était venu chercher. J’ai vu une lueur suspecte traverser son regard, l’air victorieux de celui qui vient de franchir un obstacle… Son travail était terminé ! Il s’est incliné devant ses supérieurs puis il a disparu. Je me suis alors retrouvée ridicule et trahie, toute entière livrée à la découverte. »


« Ils m’ont soudain droguée, assommée de médicaments, comme s’ils avaient décidé de me faire taire… Ils disaient « vouloir m’aider », et parlaient entre eux comme si je n’existais pas, évoquaient « la suite du traitement », « les différents remèdes ». Ma tension artérielle était tombée si bas que je ne pouvais plus quitter le lit, je n’avais plus de salive… je prenais des douches froides, parfois même tout habillée, pour lutter contre l’abrutissement.

Ils ont fini par se débarrasser de moi et m’ont transférée à Fond-Bois, à des centaines de kilomètres de chez moi ! Ils m’avaient parlé d’un « hôpital », mieux adapté à « mon cas ». Naïvement, je me suis imaginé une clinique claire et spacieuse dans un cadre de rêve, je croyais rejoindre un centre de revalidation pour personne de mon âge, avec des malades psychologiques, mais normaux… Au lieu de quoi, j’ai atterri dans ce cauchemar qui m’a finalement amenée à réfléchir sur la véritable folie des gens ordinaires. »


« Quel crime ais-je commis ? Comment admettre que j’ai ma place dans une maison de fous ? J’observe aujourd’hui sans pudeur les difformités et les grimaces de ceux que je croise car ils m’effrayent, comme si je craignais que leur folie soit contagieuse…

Avant, je me figurais qu’un fou était une erreur de la nature, quelqu’un de dangereux, sans véritable conscience… Comment supporter une telle humiliation ? Jamais je ne trouverai de mots assez forts pour décrire l’intensité de ce sentiment… d’insignifiance ! »


« Bien sûr, je manque d’appétit… mais me nourrir serait aussi admettre la façon de vivre de ceux qui me répugnent. Je suis consciente que la colère m’aveugle au point que très vite, ma soif de vengeance se retourne contre moi. Vidée de toute énergie, angoissée, révoltée, je deviens alors la proie de crise de larmes irrépressibles et maigris à vue d’œil…

Or, les patients qui se révoltent restent enfermés indéfiniment tandis que ceux qui s’obstinent et maintiennent leur position dépérissent immanquablement… Si la solitude revêt un manteau de tristesse et d’abandon, elle a aussi ses avantages, elle vous révèle vos murs intérieurs, c’est simple : ils sont là où ça fait mal ! Le paradoxe de l’isolement, c’est de définir l’espace dont vous disposez encore.

J’y ai puisé les éléments de mon plan. J’ai tout élaboré comme pour un crime. Je ne pensais pas qu’il serait si facile de s’enfoncer de la sorte dans le refus. Ça m’a soulagée de sentir à quel point l’énergie peut se mobiliser quand on en a besoin. Qu’elle soit motivée par l’orgueil ou la vanité ça m’est bien égal ! Je dispose sans scrupule de ce dont je dispose. »


« Les toubibs estiment qu’ils ont gagné, que je marche dans leur « programme » : je fais ce qu’ils attendent de moi… mais ils ne savent pas à quel point je les manipule… Quand je serai médecin, j’aurai ma revanche sur cet établissement, sur sa structure et ce qui m’y a conduit. Ils me croient suicidaire ces idiots et bien tant mieux ! Ici je me ressource, je me structure, j’ai du temps plus qu’il n’en faut ! Bientôt, je serai crédible face à ceux qui m’ont mutilée. La morale, la critique, les jugements que l’on porte sur votre vie jetée au diable, cela ne m’atteint plus. Je ne suis pas responsable, ils récolteront ce qu’ils ont semé ! »


« Depuis que je ne parle plus, je les embarrasse, on m’a accordé des faveurs inhabituelles, parfois critiquées par des infirmiers toujours suspicieux mais par nature « obéissants ». Ils se montrent volontiers maladroits, nerveux en ma présence. Le toubib qui m’a fait mettre en cellule ne soutient plus mon regard, il longe les murs et m’évite dans les couloirs. Ce sont eux qui m’ont amenée à en arriver là, dès lors, ils me doivent tout !

J’ai pris place parmi leurs erreurs, les malentendus dans un monde incohérent où l’on se force de ne penser à rien d’autre qu’à ce qui vous semble légitime. Il est bon d’être méchant, égoïste, revanchard quand on sait que le mal n’est pas en vous. »


« Je sortirai de cet enfer triomphante ! Mais je dois prendre mon temps, être dure, abusive, intransigeante, sans quoi je n’arriverai à rien. J’ai choisi les études les plus longues, les plus folles qui puissent se concevoir dans un asile. Je les ai surpris, ils avaient imaginé pour moi une formation courte dans un secteur professionnel mais ils ont fini par céder... »


« De plus, je tiens ma famille à ma merci, l’oblige à payer pour ce qu’ils m’ont fait ! J’ai appris à admettre que je ne serai jamais capable de lui faire comprendre… elle vit retranchée dans la mauvaise foi. Pour eux, il n’y pas de justice qui tienne en ce monde.

Mes chers parents… je supporte à leurs places la charge de leurs vies ratées. Ils ont échoué leurs existences sur un sinistre rivage et m’ont accablée du poids de leur défaite. J’ai eu le temps de grandir tandis qu’eux n’en finissent pas de s’enliser dans le mensonge. Mais eux au moins, ont la possibilité de se protéger, leur crédibilité ne fait aucun doute, tandis que moi…

Je reconnais qu’ils me manquent abominablement, mais je ne veux plus jamais les revoir. Je voudrais être capable de nier qu’ils aient pu suivre, sans aucun obstacle, leur projet dévastateur mais aujourd’hui, cela n’est plus possible... Leur amour égoïste s’articulait autour des besoins les plus vils. Ils se sont soulagés sur moi. Ils ne me croyaient pas capable de rébellion, tellement égocentriques qu’ils se croyaient invulnérables. Je devais admettre leur intelligence, leur supériorité, sans résister… Aujourd’hui, tout est en ordre de ce côté, ce que j’éprouve envers eux ne me touche plus ; je contrôle tout. »


« La subtile conception de mon plan suffit à meubler tout mon temps. Le jour, je ne pense qu’à ça, à la liberté jubilatoire que je me suis soigneusement inventée. Le soir hélas, surviennent des périodes de doute et de désespoir. Le brouillard se répand, aggravé par une lassitude envahissante contre laquelle je ne peux rien. L’indifférence que je me suis construite, s’étiole, au profit de vagues sentiments qui me plongent dans le désarroi le plus total… Pourtant, je dois pouvoir y arriver, tout casser, tout reconstruire et atteindre enfin la complète responsabilité de moi-même. »


« C’est curieux de constater comme en grandissant, les éléments qui vous semblaient familiers deviennent soudain inacceptables, on ne se sent plus à sa place où que l’on aille. Le monde extérieur prend des allures si dérisoires qu’on est plus du tout certain de vouloir en faire partie. L’anorexie témoigne d’un temps particulier que l’on s’accorde pour rechercher au plus profond, ce que l’on est et ce qui vous motive…

J’ai compris à mes dépens que le doute était interdit ! Je dois me plier à des règles strictes, je n’ai pas le choix. Lorsqu’on s’arrête, que l’on hésite, quand on est plus capable de s’exprimer avec logique et des mots aimables, quand la langueur vous absorbe, on vous enferme ! »


« Mes yeux se promènent sur des rangées de lits blancs, les murs des dortoirs couverts de dessins de fous, j’entends quelquefois les cris inhumains de diablesses que l’on force à se laver ou de longs sanglots désespérés. Il nous est défendu de nous allonger durant la journée, de sorte que je me tiens assise sur la couverture marquée du sceau de Fond-Bois. D’ici je peux voir le jardin… sinistre désert de feuilles mortes. »


« Lily a son lit posé juste à côté du mien, elle est la seule qui ne cherche pas à me faire oublier mais au contraire, à me souvenir pour mieux exorciser la douleur. Elle s’applique à cet exercice avec sérénité et une maturité qui me déconcerte… elle me rassure un peu sur mon propre sort. Toutes deux sommes inscrites sur la mauvaise liste des damnés, des victimes qui n’ont pas trouvé de place et que l’on s’efforce d’oublier.

Lily circule et papillonne entre les murs comme s’ils n’existaient pas. Elle a garni son lit avec des fleurs en plastique et des guirlandes de Noël. De temps en temps, le soir, elle fait brûler de l’encens et prend ainsi un malin plaisir à tourmenter les infirmières. Elle trouve « ses petits bonheurs » dans les sacs en plastique qui nous parviennent de la paroisse, remplis de « vêtements pour les pauvres » et dont certainement « les pauvres » n’ont pas voulu, puisqu’ils arrivent chez nous ; toujours assez bons pour les fous ! Sa gaieté est telle qu’elle parvient à considérer les autres pensionnaires comme de simples voisins.

Tandis que moi, je fais des efforts incroyables pour maintenir le cap, répondre en tout point au projet que j’ai élaboré et partiellement mis en place. Je mange juste ce qu’il faut pour conserver mon statut car ici, tout s’achète et s’obtient en termes d’échanges. Les médecins ne voient finalement que ce qu’ils ont envie de voir, ils se fient à une courbe de croissance, à des constats notés sur du papier et se rassurent en prescrivant des médicaments…

S’ils prenaient le temps de m’observer pour ce que je suis réellement, ils verraient une fille maigre au regard vide, le dos courbé. Ils n’ont même pas remarqué que je perdais mes cheveux ! Ces derniers temps, mon écriture a perdu de son assurance, ma mémoire s’effiloche et depuis hier, une douleur sourde dans l’épaule gauche ne me quitte plus… Le feu qui brûle en moi me dévore un peu chaque jour mais je me bats pour une cause juste : ma seule véritable propriété ! »


« Ici, je fais semblant de vivre car je garde profondément inscrite l’angoisse de l’emprisonnement. Les hommes ne se perdent pas dans le détail, ils arrivent avec leurs grosses mains et vous soumettent à leurs règles, c’est plus efficace que la parole et tellement plus facile ! Une partie de moi est restée au « cabanon », j’en garde des souvenirs très précis, au point que même dehors, des analogies surviennent : une odeur, un mur sale, une étoffe, un front qui saigne… »


« Voilà, les heures ont fini par passer… je vois le soir qui tombe. Je m’acharne encore à vouloir écrire et me demande pourquoi ? À tous les coups, je me retrouve triste et morose dans l’exiguïté de mon monde de solitude. Bientôt, on m’apportera mes somnifères, au moins, je pourrai dormir… »


 
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   Anonyme   
12/3/2009
Bonjour toutou,

J'ai un peu de mal avec cette phrase : "L’aliénation rend toute espèce de formulation impossible" ; ce qui me dérange, c'est ce "toute espèce" qui semble mettre tous les fous dans le même panier, or, de mon point de vue, s'il y a bien une chose que la folie autorise sans limite, c'est bien la "formulation" au moins dans l'écrit, la peinture, le dessin, la musique peut-être aussi.

Cependant je comprends bien cette "impossiblité de formulation" dans le contexte de cette nouvelle : elle dit assez la souffrance de Clémence, qui justement est enfermée entre ses propres murs.

Mais quand même c'est plus de l'impossibilité de communiquer et d'être écoutée, comprise, soutenue que de la "formulation".
(avis ignorant et très personnel.)

J'ai conscience de m'attacher plus à la formulation (ici) du texte, qu'à son contenu, qui est poignant, difficile, angoissant, extrêmement clair, détaillé et me met mal à l'aise car il pointe cruellement les défaillances d'un système médical qui pourtant devrait me rassurer et me sécuriser si d'aventure je (ou l'un de mes proches) devait se retrouver enfermé dans un HP.

Je suis contente, à la lecture et relecture de cette nouvelle, que Clémence sache écrire et le fasse si bien. C'est sans doute cette écriture, thérapeutique, qui la sortira de cet enfer personnel contre lequel, nous, qui ne le traversons pas et ne le subissons que par personne interposée, nous trouvons totalement démunis.

Et pour en revenir à cette haine éprouvée par Clémence j'aimerais pouvoir lui dire que c'est précisément parce que nous sommes démunis - et j'imagine que les médecins le sont aussi - qu'involontairement, nous la faisons naître.
Et que peut-être ( je dis bien peut-être) du fait de son intensité, elle est le levier qui permettra à Clémence de continuer à lutter et de concrétiser le projet qu'elle a de faire médecine.

Je pense à tous les parents d'enfants anorexiques qui tous, se trouvent, face à cette maladie, contraints et forcés de faire des choix dont forcément, ils ne peuvent qu'avoir honte et qui par conséquent attisent ce sentiment de haine, de frustration, de colère de leurs enfants envers eux.

Merci toutou pour ce texte. J'espère ne pas avoir dit trop de bêtises. Il ne s'agit, une fois de plus que d'un ressenti personnel et de réactions consécutives à la lecture de ce texte.

   Selenim   
12/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Quand la rage et la haine nourrissent la patience et l'espoir.

Un texte étrange, on ne sait pas si le narrateur est lucide ou s'il phantasme à causes des médicaments.

L'univers des établissements psychiatriques trimballe tellement d'idées reçues qu'il est bien difficile de ne pas en trainer quelques uns.

Malgré ces écueils, j'ai trouvé cette histoire touchante bien que trop écrite pour une résidente d'un hôpital psychiatrique.

L'ombre de "Vol au dessus d'un nid de coucou" se rappelle malheureusement toujours à mon souvenir quand je lis ce genre de texte.

   xuanvincent   
12/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Mon commentaire a disparu au moment de l'envoi (problème de connexion !)...

Voici brièvement mes impressions :

J'ai apprécié lire ce nouveau volet des "Carnets de Clémence".

Le texte m'a paru de nouveau dans l'ensemble assez bien écrit.

La forme en revanche, on se trouve ici face à un long monologue (tel l'extrait d'un journal intime), m'a paru assez différente du précédent volet. D'où un épisode qui m'a semblé moins vivant que le précédent.
Il n'en reste pas moins que cette nouvelle m'a paru forte, et émouvant, le cri de révolte de cette jeune femme enfermée dans cet asile psychiatrique.

   Menvussa   
14/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'avais bien aimé "Damnée" L'arrivée dans un hôpital psychiatrique, la découverte d'un monde fermé, la descente aux enfers.

Là, j'ai l'impression qu'on s'enlise un peu.

J'ai trouvé le texte bien écrit. Mais j'ai l'impression de tourner en rond, de ne rien apprendre de plus.
Je comprends que cet internement génère une monotonie mais il faut tout de même, pour intéresser le lecteur, créer une intrigue. C'est ce qui manque à mon avis.

   jensairien   
16/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
belle écriture Toutou, comme d'habitude. Par contre pour cette nouvelle je pencherai plutôt du côté de Menvussa. C'est un peu étouffant car il ne s'y passe rien. Le long monologue de la narratrice ne donne pas grand chose au lecteur à se mettre sous la dent.
On a alors hâte que quelqu'un arrive, lui parle, l'aborde, qu'il y ait confrontation, action. Mais là, rien.

   Manuel   
25/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien
La lecture de cette nouvelle m'a laissée une impréssion indéfinissable de mal- être; c'est dire si la narration est proche du vécu, et les douleurs psychologiques du malade palpables et transmissibles à un lecteur qui s'estimait sain d'esprit.

   leon   
8/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Oui, bien pour ce texte qui dit la misère de l'HP, avec cette Clémence qui sent lui échapper toutes choses, à part ce drôle de projet.

Les phrases qui décrivent le parc sont très belles aussi et on ressent la souffrance de Clémence...

   florilange   
22/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Il ne se passe rien, au sens d'action où nous l'entendons. En fait, quelque chose d'important se passe, puisque Clémence a cessé de résister à tout & décidé de prendre son destin en main, de sortir de là.
Le monologue est 1 peu long, normal, les journées sont longues à travailler à se motiver, à lutter contre l'angoisse.
Dans ce texte assez bien écrit, il me manque des négations :
"...qu'on (n')est plus du tout certain..."
"...quand on (n')est plus capable de s'exprimer..."
Sinon, 1 lecture très intéressante. Florilange.

   shanne   
21/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour à vous,

J'ai aimé la description du système médical qui peut paraitre violent
Le paradoxe est là: nous y entrons parce que nous n'avons plus le choix: besoin d'être porté, d'être entouré et nous nous trouvons confrontés à ce contraire, personne ne semble là en apparence... mais nous pouvons touchés le fond, les murs ont des petites mains, ils ne vous permettrons pas de ne pas remonter à la surface et tout doucement, nous pouvons bénéficier d'un apprentissage"celui d'apprendre à nager"

Merci

   Eric-Paul   
7/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Ce monologue façon confession de journal intime me touche.
Une patiente déconnectée. Un corps médical aveugle et désarmé. Une voisine en décalage parfait, 4 murs et une camisole chimique.

Anorexie et tendances suicidaires en toile de fond pour flirter dangereusement avec les les limites de systèmes médicaux.

Que de vérités ... et que de souffrances !!!


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