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Horreur/Épouvante
Une_ame_malade : Monstres
 Publié le 09/06/08  -  7 commentaires  -  29225 caractères  -  58 lectures    Autres textes du même auteur

Une guerre entre deux camps. Deux adversaires, l'un animé par sa cause, l'autre par une juste vengeance ; l'un est une aberration, l'autre un homme normal. Mais... la machine à tuer est-elle dénuée de sentiments ? L'homme honorable mérite-il réellement ce qualificatif ?


Monstres


La radio grésille. La voix rauque du supérieur, déjà irritante à l'accoutumée, est rendue plus insupportable encore par l'énervement. Comme prévu, ça se passe mal. J'écoute plus ou moins distraitement ce que cet imbécile a à me dire :


- Ils ont toute la ville, je répète : toute la ville. Ils ont détruit ou neutralisé la douzaine de tanks stationnée non loin...

- La division de votre p'tit chouchou, hein ? J'parie qu'il fait dans son froc et qu'il est en train de vendre sa mère pour qu'on lui laisse la vie sauve, le chien.

- Ferme ta gueule connard. T'es là pour buter ces enfoirés, rien d'autre, et si jamais tu l'oubliais, je viendrais te le rappeler à coup de neuf millimètres. (Pour sûr, je tremble comme une feuille en entendant ces paroles annonciatrices d'une ire incontrôlable et apocalyptique.) On vous envoie donc, les assoiffés de sang complètement cons, pour les exterminer. Les ordres sont simples : butez tous ces connards et reprenez la ville, à n'importe quel prix. Je l'ai déjà dit mais je me répète (Normal t'es sénile) : vos vies ne valent rien. Si vous devez tous crever pour sauver mon chien, vous le ferez. Je me suis bien fait comprendre ?

- Oui chef ! On va trouer la peau de ces couillons, et on viendra vous rapporter un manteau...

- Bien, j'aime quand les outils sont obéissants.

- ... en peau de chien.


Je coupe la radio, un immense sourire sur les lèvres. Y a pas trente-six mille moyens de s'amuser à la guerre, surtout quand on est affecté aux missions sales. Mais j'vais pas me plaindre : on est grassement payé, et si je survis jusqu'à mes quarante ans, j'aurai la belle vie. Maison au soleil (ça me changera de ces villes sans cesse prises dans un brouillard éternel, on croirait le tableau d'un artiste ayant voulu dépeindre le désespoir) avec piscine, tout le dernier luxe high-tech (peut-être même la télé si j'ai des médailles), l'archétype du bonheur éternel. Nan ça vaut le coup je trouve. Puis ma femme en profite dès maintenant, et rien que ça, ça me fait plaisir.


Je vérifie tout mon matériel : deux pistolets-mitrailleurs et de nombreux chargeurs devraient suffire. Je regarde Dan, un coéquipier un peu con mais avec des bras plus gros que les cuisses de la plupart des gens. Lui, il est à la grosse mitrailleuse : l'est le seul à pouvoir maintenir cet engin en place pendant qu'il crache la mort. Tout le monde est prêt, commençons la fête :


- Envoyez-moi quelques roquettes là-dedans pour commencer, et balancez des fumigènes les gars. On peut compter sur personne, alors vaut mieux pas se faire tirer comme des lapins avant d'être entrés dans le périmètre.



* * *



Le sifflement m'avertit une seconde trop tard. Pourtant cette non-vie m'a aiguisé les sens, mais pas assez il faut croire. Dans un mouvement désespéré et sans y croire, je me jette à terre en hurlant à mes camarades d'en faire autant. La seconde nécessaire à leur cerveau pour enregistrer le message ne leur sera pas accordée : un déluge de flammes s'abat sur nous, et une fumée noire commence à envahir la zone. On étouffe, mais on n'entend rien. Pourtant, je les vois : ils ont été atteints de plein fouet et sont devenus des torches humaines. Du napalm. Le dernier jouet fétiche du commandant en charge de nous exterminer. Ces enfoirés utilisent du napalm dans leur propre ville !


On n’entend pas de cris pour une raison simple : aucun de nous n'est vivant ici. Pour le bien de nos enfants, pour mettre fin à cette barbarie, nous avons perdu toute vie, toute sensation. Nos corps sans vie se battront jusqu'à la destruction complète. Je me souviendrai toujours de ma première mission : à la suite d'une explosion de grenade, notre officier a perdu les deux avant-bras. Il les a plantés dans la gorge de l'homme qui se trouvait en face de lui en souriant. L'expression d'horreur qui s'est alors peinte sur son visage restera toujours gravée dans ma mémoire. Cette terreur, je veux que tous la ressentent en nous voyant, je veux qu'elle leur renvoie l'image de leurs actes. Car nous sommes le fruit de leurs atrocités, et je ne mourrai pas en paix si je ne sais pas qu'ils s'en sont rendu compte.


Je me relève sans effort, et je jette un œil à mon corps : il est couvert de cendres et quelques zones sont brûlées. Globalement, je suis plutôt chanceux. Un bref regard porté aux alentours m'apprend que je suis le seul survivant : cette ville retombera entre leurs mains, c'est sûr. Mais plus nous leur infligerons de pertes, mieux ce sera. D'autres sont déjà prêts à prendre la relève.


Je me dirige vers Fred, le seul camarade avec qui je m'entendais vraiment bien. Il repose en paix, le corps calciné et le regard figé dans une expression d'intense surprise. La seconde cruciale, comme toujours. Je m'agenouille avec respect et prends délicatement le fusil sniper qu'il tenait dans ses mains.


- Tu ne seras pas mort en vain, camarade. Je promets que je prendrai au moins une vie pour chacune des vôtres.


J'aimerais bien pleurer, mais mon corps ne doit plus en être capable. Pas grave. Mon esprit a déjà oublié cette scène pour se concentrer sur la suivante : où vais-je me cacher ? Nous étions déjà proches de l'entrée, mais j'aperçois une maison miraculeusement épargnée par le déluge de l'Enfer. Je ne vois pas grand-chose à cause des fumigènes qu'ils ont lancés, mais je ne pense pas qu'ils soient assez proches. Je commence à courir. Cent mètres. Cinquante. Vingt-cinq. Dix. Cinq, quatre, trois, deux, un... je défonce la porte d'un coup de pied et me jette à l'intérieur, le fusil pointé droit devant moi.



* * *



C'est mon moment préféré, ou plutôt le second. Quand on court à toute vitesse vers la ville et que le vent nous amène l'odeur de leurs cadavres flambés. Cuits à point, j'en boufferais bien un. L'adrénaline commence à monter. La radio grésille encore. Maudit soit cet enfoiré, couper le plaisir d'un tel moment de bonheur, c'est... honteux, ignoble. Mais je suis forcé de l'écouter :


- Désolé de vous interrompre en pleine boucherie les sauvages, mais c'est pour vous informer que vos petits copains ont, pour la plupart, été vaincus. Il ne reste plus que votre groupe et celui d'Ian Le Sanguinaire à être entiers. Va falloir assurer si vous voulez vos médailles...


Je coupe brutalement. Fils de pute. En train de se balancer dans son fauteuil, sa secrétaire à ses pieds, tandis que nous on trime contre les abominations qui nous servent d'ennemis. Ouais, abomination, c'est le mot qui convient. J'en ai vu un une fois : il saignait de partout, à certains endroits sa chair pendait dans le vide mais il se battait toujours. Un véritable démon qui ne connaît pas la douleur, et probablement ni la peur ni la pitié. Si tu tombes entre leurs mains, t'as plus qu'à prier pour trouver du cyanure et crever vite fait.


Un jour, on a fait l'erreur d'en relâcher un après l'avoir torturé - il s'était pris des quantités inhumaines de douleur et n'avait même pas bronché - parce qu'on pensait qu'il pourrait pas survivre. La nuit du lendemain au surlendemain, ils ont débarqué à quelques-uns dans le campement. Ils nous ont massacrés, et le cadavre qu'on avait relâché a désigné Louis, un bon pote. Comme on avait un peu amoché sa langue, c'était pas très reconnaissable ce qu'il racontait, ça donnait quelque chose comme « Rui ! Rrrrui ! » On aurait dit une truie en colère. Et ça, en colère, il l'était. Il a fait à Louis tout ce qu'on lui avait fait. Sans rien lui demander bien évidemment, juste pour le plaisir de la torture. On était tétanisés. Plusieurs ont tenté de s'enfuir comme des abrutis. Ils étaient rapides, alors ils ont mis quelques secondes à se faire rattraper, donc j'en ai profité pour prendre la poudre d'escampette. J'ai une femme, moi, pas Louis. Louis n'avait personne. C'était un brave gars, mais il avait tout raté dans la vie. J'pense qu'il était content de crever, mais pas comme ça. C'est indigne des combattants que nous sommes. Ouais, indigne.


Et là, pour lui, je vais massacrer ces chiens. Je vais répandre leurs entrailles sur le sol, et je me délecterai de leur mort. Même s'ils ne souffrent pas physiquement, ils doivent avoir peur de la mort. Ça fait deux semaines (depuis la mort de Louis) que je me dis ça, et je l'ai jamais fait, parce qu'on est toujours forcés de les tuer à distance, sinon ils nous enfoncent leurs os brisés dans le corps.


Mais aujourd'hui, je sens que ça va être différent, ouais. Aujourd'hui, on va massacrer ces monstres, au nom de notre patrie, au nom de notre Président. Plus que quelques centaines de mètres avant l'entrée dans la ville. Les fumigènes commencent à se disperser, mais ce sera probablement suffisant pour nous couvrir jusqu'à l'entrée.



* * *



Une femme. Première impression : elle est belle. Forcément, elle ne doit pas vivre dans des caves ou des souterrains miteux, elle... j'ai envie de cracher de dégoût, mais je me retiens. Parce que ses vêtements ne sont pas du genre pompeux que les salauds se plaisent à porter sous notre nez lorsqu'ils nous torturent pour nous montrer leur supériorité. Non, elle est habillée assez simplement pour une riche : une robe dorée (mais sans or dessus, alors qu'elle pourrait sûrement l'avoir) et elle ne porte pas d'ostensibles bijoux ornés de diamants. Je le sais, parce que le diamant, ça attire l'œil chez nous.


Et puis y a une chose, surtout, qui m'empêche d'appuyer frénétiquement sur la gâchette pour transformer son corps en gruyère. Ce sont ses yeux. De beaux yeux verts qui ne reflètent ni la haine, ni le mépris, ni la terreur. Pourtant, avec mes nombreuses cicatrices, avec les cendres qui me recouvrent et mon fusil braqué instinctivement entre ses deux yeux, je devrais inspirer au moins un, voire plus probablement tous ces sentiments. Tout au plus un peu de surprise. Sans lâcher la théière qu'elle tient (quoi de plus normal que de se servir du thé dans une ville assiégée ?), elle me demande :


- Vous ne tirez pas ?


Sa voix est douce et calme, presque cynique. Je souris malgré moi :


- Je devrais ?

- D'après mon mari, oui. D'après les journaux, oui. D'après tout le monde, oui. Parce que vous êtes un monstre.


Mon sourire s'élargit, je baisse le fusil.


- Désolé de vous décevoir, mais chez nous on ne tue personne sans raison. Je suis sûrement un monstre, mais un gentil monstre.


Là, elle est enfin surprise. Peut-être que son calme apparent n'était dû qu'à une volonté de mourir sans devoir le faire elle-même. Et en plus, ça aurait conforté les idées avec lesquelles elle vit depuis maintenant trois mois.


- Vous n'allez vraiment pas me tuer ? Pourquoi vous êtes entré ici alors ?

- Pour tuer ceux qui vont venir me buter. Vous n'avez qu'à rester ici en oubliant l'existence de l'étage supérieur, dis-je en désignant du doigt le splendide escalier en bois qui mène audit étage.


Je monte rapidement les marches, admirant rapidement l'ordre de la maison. Ça me change vraiment des caves dont j'ai l'habitude, et je me dis que si je survis à tout ça, je vivrai dans une maison comme celle-ci. Au soleil, de préférence.


Je m'installe derrière une fenêtre que je brise rapidement, et je me rends compte que mon sourire a disparu. La pensée de mon inéluctable mort a refait surface, tuant dans l'œuf les pensées de joie qui avaient commencé à germer dans mon esprit. Abruti. Je suis une machine, je ne dois pas penser à autre chose qu'à ma mission lors d'un moment crucial. Je secoue la tête et me place en position. Ils arrivent ; il y a encore des fumigènes mais je les distingue. J'attends encore quelques secondes, histoire d'être sûr de mon coup. Ils sont à trois cents mètres du bâtiment.


Un coup. L'ombre s'arrête, puis s'écroule. Premier mort.



* * *



Un coup de feu, merde ! Jean est mort, merde ! Comment il fait ce connard, pour voir à travers nos fumigènes ? Qu'il soit un monstre sorti de l'Enfer je veux bien le croire, mais comment ce bâtard fait-il pour voir à travers quelque chose qui a justement pour fonction de l'empêcher de nous voir ?! Un deuxième coup retentit, un deuxième corps s'écroule. On a fait trente mètres entre les deux tirs. On s'en sortira jamais à ce rythme.


- Sortez les boucliers, bordel ! Allez vite les mecs, on va tous se faire trouer le crâne si ça continue comme ça ! Magnez vos culs bande de cons !


Cet enfoiré va le payer.


Troisième tir, troisième mort. Le prochain est pour moi, je le sens. Mes mains tremblent, mais j'arrive à planter le grand rectangle de plexiglas devant moi. Les autres ont réussi à faire pareil, heureusement. Nous sommes désormais douze. Douze contre un. Un nouveau de l'escouade - un jeune con qui n'a pas encore compris qu'il peut mourir d'une balle bien placée - tente de tirer en plaçant son arme sur le côté gauche de son bouclier.


- Arrête ça, couillon !


Il ne m'écoute pas. Comme au ralenti, je le vois lâcher sa protection, pensant qu'elle tiendra.


Un coup : le bouclier commence à osciller dangereusement.


Second coup : le bouclier oscille encore plus tandis que l'abruti tire comme un forcené dans le vide.


Troisième coup : la balle a profité d'une ouverture et lui a tranché la gorge.


Quel con. On s'organise rapidement : Dan commence à planter la mitrailleuse lourde dans le sol et à la charger. Le pistolet-mitrailleur sert à rien contre un type barricadé, mais il va pas résister à la sauce qu'on va lui envoyer.


Ça y est, Dan a fini. Il commence à lever le canon, puis nous fait son signe annonciateur de victoire : le V des deux doigts. J'acquiesce et beugle :


- Abaissez ce putain de bouclier, mais pas trop bande de cons !


Quelque chose me dit que je devrais le faire moi-même, mais non, tout se passe bien : Dan commence à tirer, le sol tremble, mais plus aucun signe d'activité chez le bâtard. Je commence à rigoler. Bien fait pour toi, fils de chienne ! Tu vas payer pour tout ce que vous nous avez fait ! Allez mec, envoie la sauce sur ce connard ! On va lui trouer la peau !


Puis, tous nos yeux se rétrécissent. Ça, c'est l'effet de la terreur. La terreur, parce qu'on entend tous le même sifflement caractéristique des fusées.


- À terre bordel !


Trop tard. Le projectile explose, réduisant en bouillie nos boucliers et la mitrailleuse. L'équipe est décimée. Les hommes hurlent en brûlant, et je regarde mes mains se couvrir de cloques à cause de la chaleur dégagée par l'explosion. Bordel ! Putain de bordel de merde ! Cet enfoiré avait gardé une fusée ! Depuis quand ces larves ont-elles des fusils de ce genre ? ! D'accord, tu veux faire le connard ? Je vais faire le connard.


Je prends tous les fumigènes qu'il me reste, à savoir trois, et je les lance tous en même temps. Je commence à courir, radio en main. Mes poumons sont en feu, mais je m'en fiche. D'ici une minute, je serai en sûreté.


Ça y est. J'ai survécu. Mes blessures ne sont finalement que superficielles, je survivrai. J'enclenche la radio et appelle, avec un énorme pincement au cœur, le chef.


- Chef ?

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Le fils de pute avait une fusée. L'équipe est décimée.

- Bande d'incapables ! Vous servez vraiment à rien. Bon, tu peux te casser de là, on va envoyer l'artillerie.

- Merci chef, mais je vais regarder le spectacle plutôt, héhé...



* * *



Elle a accouru lorsque les projectiles ont commencé à frapper la maison. Je peux pas vraiment lui en vouloir en même temps : sa maison est en train de trembler sous les assauts, et c'est pas à cause d'un tremblement de terre. Nan, c'est parce que j'y suis. Je comprendrais qu'elle m'en veuille, mais je n'y peux rien : ma cause dépasse la valeur de sa maison. Lorsqu'elle parle, ce n'est pas avec la voix paniquée et stéréotypée qu'on (je, en particulier) pourrait attendre. Enfin bien sûr, elle ne parle pas très calmement, mais je sens que c'est différent de la réaction que l'on pourrait qualifier de « normale ».


- Qu'est-ce que c'est ? Vous n'avez rien ?


La première question est logique : c'est pas donné à tout le monde de savoir quel modèle de mitrailleuse lourde est en train de vous trouer la peau. Moi-même je le sais pas, d'ailleurs. Probablement un truc bricolé par le mec de l'équipe pour mieux convenir à ses goûts.


La deuxième par contre, a de quoi surprendre même le plus endurci des guerriers, même le plus cynique des politiciens qui n'est surpris de rien. Parce qu'on ne voit pas tous les jours un ennemi s'inquiéter de notre santé. Je lui jette un œil, pensant à une vieille blague et l'imaginant un couteau à la main. Quoique non, pour être honnête, je ne peux pas l'imaginer un couteau à la main. Encore moins un couteau rougi par le sang.


- 'ais, c'sont des amateurs, est la seule réplique que je trouve. 'va bientôt être fini, vous en faites pas.


Disant cela, je prépare tranquillement la fusée explosive. La baraque a beau trembler, je sais qu'elle tiendra bon : ce n'est pas comme si j'étais en train de me battre dans les bidonvilles miteux des banlieues. Je suis dans le cœur de la ville là, les maisons riches conçues pour résister à tout et n'importe quoi. Y a peut-être même un abri anti-atomique au sous-sol.


Fred avait un très bon fusil, piqué aux militaires. En plus du canon classique, il dispose d'un lanceur de fusée. Une fusée, en gros, c'est un missile calibré pour un petit canon. Mais avec les progrès de l'humanité, on arrive à les rendre quasiment plus puissants que les vieilles roquettes énormes. Je vous laisse imaginer la puissance des grosses roquettes actuelles. Cette fusée peut détruire à peu près n'importe quoi, et notamment ces gros pavés qu'ils tiennent devant eux pour se protéger. La mitrailleuse ne pouvant tirer à travers, ils ont été forcés de l'abaisser devant elle, ce qui me fait une cible parfaite.


J'utilise ma lunette coudée (ça aussi, c'est un gadget typique de Fred) pour tirer sans m'exposer. Trois... deux... un... feu !


La fusée part dans ce sifflement si particulier. Comme si la Mort venait hurler dans les tympans des condamnés pour leur infliger une dernière souffrance mentale, une sorte de félicitation cynique pour avoir supporté de vivre jusqu'ici, dans ce monde absurde. Mes mains se crispent soudainement, sans que je ne réussisse à comprendre pourquoi. Aurais-je une sorte de remords ? Impossible. Je ne vis que pour tuer ces gens, j'ai abandonné toute humanité pour le faire. Si je perds de vue cet objectif, je serai bon pour la casse. Alors quoi ? D'où vient ce nœud qui m'assèche la gorge et la rend comparable au Sahara ? Mon inconscient aurait-il vu un futur qui ne mérite pas d'être vu ? Je ne crois pas à ces trucs. En tout cas, je me dis que j'aurais mieux fait de me faire laver l'âme lors de mon engagement, je ne me poserais pas toutes ces questions. J'ai toujours eu trop de morale, et voilà où ça m'a mené... à douter lors d'un moment où je suis le seul à pouvoir décider de mon destin. De toute façon, ce qui est fait est fait. La fusée a explosé, embrasant la zone où ils se trouvaient. Il n'en reste probablement pas plus d'un. Je souris à nouveau, pour la deuxième fois dans la même journée.


- C'est fini ?

- Y a des chances. Je vivrai une nuit de plus que prévu on dirait.

- Dites-moi... pourquoi avez-vous tué ces hommes ?

- Parce qu'ils ont tué mes camarades. Ceci, lâché-je en montrant le sniper, appartenait à Fred. Un brave gars. Toute son enfance, il a refusé de croire aux idées reçues, comme quoi les riches nous méprisaient. Il me disait souvent « Je serai pas comme mes parents, moi. Je détesterai personne, et je serai le plus juste possible. Quand je serai grand, y aura plus de pauvres comme nous ! Oui, je ferai un monde juste ! »


Des larmes commencent à perler à mes yeux, mais je continue. Si je meurs ce soir, ce sera en tant qu'humain finalement.


- Et puis, à douze ans, un soir, les flics ont débarqué chez lui. J'étais dans l'immeuble en face, donc je les ai bien vus. Y a eu quelques coups de feu : ils ont neutralisé son père. Ensuite ils lui ont arraché tous les ongles avec un appareil digne du Moyen Âge. On entendait ses cris dans tout le quartier. Nul n'a dormi cette nuit-là. Quand ils en ont eu fini avec ses ongles, ils l'ont forcé à avaler ses dents. Ensuite ils l'ont électrocuté plusieurs fois d'affilée. Ensuite ils lui ont coupé les cils, pour le forcer à voir ce qui allait suivre. Ils sont passés à sa femme. Je me rappellerai toujours de cette voix rauque criant « À genoux salope ! » et de la voix suppliante de sa mère. Sa mère qui n'avait jamais vraiment été heureuse, qui se demandait chaque jour quel était le sens de sa vie, avait finalement eu sa réponse ce jour-là : elle vivait pour satisfaire les instincts de ceux qui, de nos jours, dominent le monde. Alors Fred, qui s'était caché mais avait tout vu, a abandonné ses idéaux. Il a séché ses larmes, brûlé sa justice et décidé que ce genre d'hommes ne devait pas exister. Je le connaissais depuis sa plus tendre enfance, si tant est que l'on puisse lui appliquer ce mot. Lentement, j'ai vu ce monde, ce monde auquel vous participez, le transformer en créature sanguinaire. Il était devenu ce qu'il haïssait le plus, et je suis heureux qu'il soit mort avant d'être devenu pire encore. Voilà pourquoi je me bats. Je me bats pour que vos enfants, si vous en avez, puissent voir un monde meilleur que celui que j'ai connu. Qu'ils ne soient pas forcés de voler à cinq ans pour survivre. Qu'ils ne commettent pas leur premier meurtre à sept.


Elle semble attristée. On ne voit pas un monstre parler tous les jours. Si elle était normale, elle me jetterait par la fenêtre en me demandant, hystérique, comment je fais pour oser inventer pareil mensonge. Pourtant, son visage s'est juste assombri. Elle ne semble visiblement pas savoir quoi dire, et embraye sur un autre sujet :


- J'avais préparé un gâteau aujourd'hui, parce que mon fils aurait huit ans aujourd'hui. Vous en voulez ?


« Non », ai-je envie de répondre, parce que si j'accepte, je redeviendrai complètement humain. Mais mon estomac me trahit. Je ne ressens plus de douleur, je ne ressens même pas la faim, mais mon estomac m'en fait quand même part. Il faut dire qu'avec mes os rachitiques et ma très fine couche de peau par-dessus, on se demande comment je fais pour survivre. Peut-être que je suis déjà mort, d'ailleurs, et que ceci n'est qu'un Enfer personnalisé. Un sourire se dessine sur ses fines lèvres tandis qu'elle redescend, et je me dis que j'ai peut-être été un peu stupide de rejeter mon humanité.


Elle remonte, en ayant toujours ce sourire sur son visage sans défaut. Elle m'offre une part de sa tarte, que je m'empresse d'amener à ma bouche. Cela ravive de nombreux souvenirs en moi : j'ai en effet demandé à ce qu'on ne me retire pas les nerfs du goût, contrairement à la plupart de mes camarades. Cela fait si plaisir de manger autre chose que des boîtes périmées.


- Dites... que ferez-vous si vous gagnez ?

- J'irai m'acheter une maison, au soleil. Oui, une maison au soleil et je regarderai mes enfants jouer dans la piscine. Y aura pas de fumée noire dans le ciel, juste des fumées de feux de joie. Les seuls tirs seront ceux des feux d'artifice, et je n'aurai pas besoin d'un gilet pare-balles pour sortir. Et vous ?

- Je serai dans la maison d'en face, et mes enfants joueront avec les vôtres.


Nous sourions en même temps. Je sais que rien de cela n'arrivera, mais ça me fait plaisir d'en parler comme si.


Et puis finalement, la réalité nous rattrape. Une longue plainte se fait entendre, déchirant mes tympans et effaçant l'humanité qui avait commencé à refaire surface en moi. La femme me regarde avec des yeux sincèrement perdus cette fois :


- C'est la sirène. Ils vont bombarder la ville. Si vous avez une voiture, vous feriez mieux de quitter cet endroit : il n'y a aucune chance de survie.

- Et vous ?

- Il y a des contrôles stricts, je ne pourrais pas passer et je n'en ai pas envie. Je vais mourir ici, en tant qu'être humain luttant pour sa liberté.

- Alors je vous suivrai.


Non, par pitié. Ne fais pas ça, ou je risque d'éclater en sanglots pour de bon. Tu mérites de vivre, toi, tu n'es pas cette machine à tuer que je suis.


- Pourquoi ? Vous pouvez encore vivre, vous. Moi je suis mort depuis des années, je n'ai jamais été réellement vivant.


Elle sourit timidement.


- Je ne l'ai jamais été avant aujourd'hui, je m'en rends compte désormais. Je veux mourir avec l'homme qui m'a montré l'espoir qui résiste au fond des abysses.


Elle sort un bout de papier et commence à griffonner frénétiquement.


- Qu'est-ce ? ne puis-je m'empêcher de demander.

- Mon témoignage. J'espère que celui qui découvrira mon corps sera capable de le comprendre et, qui sait, peut-être que nos deux morts serviront alors à quelque chose.


Ça y est, les larmes coulent pour de vrai. En une journée, une femme inconnue, et du camp adverse, m'a fait comprendre mes erreurs. On n'est pas mauvais parce qu'on est riche et qu'on a eu une enfance heureuse, tout comme le malheur ne rend pas les gens bons. Mais je sais aussi que j'ai eu raison de me battre, pour qu'à l'avenir seules des personnes comme elles peuplent le pays. Des personnes capables de faire triompher le faible bon côté de l'être humain.


Le sol commence à trembler : le bombardement a commencé. Les murs s'effritent, le plafond se détache et tombe à gros morceaux. Je me blottis contre elle, tentant vainement de la protéger. Nous nous regardons dans les yeux, et nous nous comprenons.


« Merci » est la pensée au nous avons au même moment, et « Adieu » est celle qui nous traverse l'esprit au moment où l'invention de mort touche le bâtiment et tranche les minces filins qui nous maintenaient dans ce monde noir.



* * *



Hahaha. Magnifique. Voilà ce que l'on gagne à affronter les êtres supérieurs, sale bâtard de terroriste. Vois cette ville brûler, vois tes efforts réduits à néant. Vois la vie te quitter brutalement, vois les portes de l'Enfer qui se rapprochent de toi. C'est cela, mon moment préféré : voir tous ces enfoirés crever dans ces magnifiques flammes qui les emmènent dans la seule demeure qui leur est naturelle : le Royaume de Satan. C'est là qu'est leur place, et nulle part ailleurs.


Et toi, mon fils, observe la vengeance de ton père. Observe la défaite absolue de ces mauvaises personnes qui ont osé te faire tant de mal. Oui, et ce n'est pas fini : nous les aurons tous, toi et moi ! Ensemble nous allons vaincre ces monstres.


Soudain, animé d'une étrange envie, je décide d'aller voir le cadavre de cet enfoiré qui a buté mon équipe. Il n'y a plus aucun danger maintenant.


Tranquillement, j'avance. Je reconnais nos boucliers déformés par l'explosion et les cadavres de mes abrutis de subordonnés.


J'arrive devant la maison d'où ce connard nous canardait. J'entre. Je vois les restes de ce qui était sûrement un bel escalier en bois. Ce gueux a osé se cacher dans une maison à nous ! Je pousse la porte et... non ! Non ! NON ! Ce n'est pas possible ! Les larmes montent à mes yeux sans que je cherche à les retenir. Il y a deux cadavres ici. Et je reconnais parfaitement celui de la magnifique femme en belle robe qui se tient à côté de l'homme affreux. Je la reconnais, parce que c'est ma femme. La seule personne encore en ce monde pour laquelle je me bats est ici ! Mais bon Dieu, qu'est-ce que tu foutais là ?! Je t'avais demandé de rester dans les villes fortifiées ! Non... non, tu ne peux pas mourir ainsi, et pas à côté d'un tel homme ! Pourquoi n'as-tu pas fui ?


Je me précipite vers elle, l'espoir n'étant pas complètement parti. Je la secoue :


- Réveille-toi ! Allez, réveille-toi ! Par pitié, réveille-toi !


Un papier tombe de sa main. Je le déplie.


À celui qui lira cette lettre. Je t'en prie, essaie d'arrêter cette guerre stupide qui ravage notre pays. L'homme à côté de moi est un insurgé, quelqu'un qui n'a connu que le malheur durant toute sa vie et qui pourtant n'éprouve aucune haine envers moi, qui fais pourtant partie de la catégorie à l'origine de son malheur. Pour bien vivre, j'ai volé tout ce qu'il pouvait avoir, ne le laissant qu'avec les déchets dont personne ne veut. Et malgré cela, il ne m'a pas tuée, il m'a même parlé plus honnêtement que quiconque. Je le sais, car il n'a pas ravalé ses larmes. Et un homme ayant sacrifié son humanité pour que d'autres puissent vivre correctement ne peut pas simuler des pleurs.


Aussi, toi, que je ne connais probablement pas, je te demande de tout faire en sorte pour arrêter ce massacre inutile. Les deux camps sont humains, et peu importe qui tu es, je t'en conjure, admets-le. Ainsi, ma mort aura servi à quelque chose, à défaut de ma vie.


Ce n'est pas possible... je... je ne peux pas... je ne peux pas avoir tué la dernière personne qu'il me restait ! Non... non ! Et pourtant... pourtant je me suis régalé de ce spectacle. Tandis que ma femme utilisait ses dernières énergies pour laisser un testament, pour le bonheur de ceux qu'elle ne connaîtra pas, je me régalais de mort.


...


Qui c'est le monstre, maintenant ?



 
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   Anonyme   
25/6/2008
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↓
(Début de commentaire modéré)

Je pense que le style littéraire que vous mettez en avant appartient plus à la catégorie "gore" ou bien "blood bath" "horreur" "épouvante" qu'il faudrait peut-être ( ou pas) créer sur le site...En attendant je laisse la notation au public averti qui aime ce style et aux éxegètes du genre...Pour moi le champ lexical relève de l'horreur, du sang, du meurtre, de l'apocalyspe, de la guerre...donc je dis c'est pas mon genre car cela ne me plaît pas, tout en reconnaissant dans le traitement de la nouvelle des qualités littéraires certaines appelées à mûrir.

   strega   
9/6/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
C'est dingue ! Et ce n'est pas positif pour moi désolée. Ca crie, ça hurle même, ça saigne de tous les côtés, ça insulte à tout va, ça crie encore.

Pour le fond de l'histoire, c'est un peu malheureusement du déjà-vu, dans le sens où on comprend bien que dès le début, il n'y a pas les gentils et les méchants. En revanche l'idée est assez originale avec la femme, mais c'est vraiment confus aussi, enfin pour moi.

Ce n'est pas une histoire gore, le gore est bien plus drôle et "série z" que ça.

Bref, pas convaincue du tout par ces "Monstres" là, enfin surtout en ce qui concerne la forme en fait.

Mais sans le moindre doute, je lirai les futurs écrits.

P.S : j'ai relu vite fait en écoutant du Wumpscut, c'est plus un texte à mettre en scène j'ai l'impression, ça a un peu mieux fonctionné en musique.

   Bidis   
9/6/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce genre d’histoire n’est vraiment pas ma tasse de thé, mais je trouve qu’elle est bien écrite, imagée, vivante. Je me suis sentie entraînée dans ce texte même si son sujet ne m’intéressait pas outre mesure.
- « - Dites... que ferez-vous si vous gagnez ? » : on ne parle pas de loterie ! Il faudrait au moins expliciter : « si vous gagnez la guerre » ? Ou encore mieux : « si vous êtes victorieux ? »
- « cet enfoiré qui a buté mon équipe. » : même remarque. Il s'agit de la guerre et j’aurais préféré au mot « équipe » qui m'évoque le sport, les mots « camarades » ou "groupe".
Ces deux remarques renvoient d’ailleurs au côté un peu grandiloquent et idéaliste de ce texte, côté très rassurant d’ailleurs puisque l’auteur est fort jeune (d’après son profil) et que le contraire (sur un pareil thème) eût été un peu étrange.
Je pense que si cet auteur trouvait un thème moins tragique mais qui demande autant d'action, il aurait beaucoup plus de succès.
En résumé : mauvais choix de thème mais bonne écriture.

   widjet   
9/6/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Ca commence pas mal. Dans les cris, le feu, le sang, la morve. Bref, ce n'est pas l'immersion totale mais la guerre est relativement bien rendue. Et puis, misère, plus la lecture avance, l'intêret décline de plus en plus au point que cette histoire s'achève un peu dans la miévrerie. La relation avec la personnage féminin est peu crédible (servie il est vrai par des dialogues pas très convaincants).

Voilà un premier essai somme toute prometteur auquel il manque un meilleur contrôle du rythme (la longueur se fait cruellement sentir) et un style plus percutant.

W

   Pattie   
9/6/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai trouvé plein de choses intéressantes dans ce texte. D'autant plus intéressantes que l'auteur semble jeune et motivé par l'écriture, ce qui laisse augurer un beau travail et de bonnes lectures !

L’histoire est bien, avec parfois un rythme au service du sens : rapide d'un côté (l'assiégeant), plus lent de l'autre (l'assiégé).

J'ai trouvé la fin un peu mélo - un peu plaquée, du coup, puisqu’à la base, ce n’est pas un texte de style mélo.

Pour moi, les souvenirs étaient inutiles (et gores. Je n'aime pas le gore, je trouve que dans l'écriture d'horreur, c’est le côté faible). Ici, il est distillé, mais pas meilleur pour autant - question de goût). J'aurais préféré tirer mes conclusions toute seule : il est "programmé" pour tuer et il accepte l'accueil de la femme ennemie. Ça suffit pour comprendre qu'il est plus complexe qu'un robot tueur. J'aurais préféré lui imaginer un passé plutôt qu’on me l’impose. Par exemple qu’ils parlent avec les yeux, qu’ils se comprennent sans exposer leur vie.

J’aurais aimé aussi ne pas prendre le mari pour une brute sans cœur. Que ce qui soit mis en avant ne soit pas sa sauvagerie revancharde mais son amour pour sa femme, sa raison de se battre. La fin y aurait trouvé sa force autonome, sans qu’il soit besoin de guider le lecteur en lui expliquant que c’est monstrueux de tuer sa femme.

Et le message-testament est de trop. Trop trop trop mélo. Ce qui peut remplacer la fin mélo, c’est la force du moment où le mari reconnaît sa femme. Où on imagine qu’il se dit que c’est vraiment idiot, les bagarres à cette échelle.

Le personnage de femme qui s’esquisse pourrait aussi être plus fort, moins stéréotypée. Le message-testament lui ôte son mystère en la présentant comme une « desperate housewife », ce qui est faible et cliché à côté de son rôle dans l’histoire. Avant le message, je la voyais plutôt « Simone Signoret », pas trop « Eva Longoria au grand cœur ».

Mais peut-être que l’auteur n’a pas du tout la même vision que moi sur son texte. Quoiqu’il en soit, mon conseil sur les ellipses sont quand même valables : compter sur ce que le lecteur peut conclure de lui-même, et ne pas lui imposer des explications inutiles, qui parasitent son imaginaire. Laisser le lecteur faire une partie du chemin.

   Maëlle   
17/6/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai un peu la même réaction que Pattie. J'ai bien aimé le début, l'immersion dans cette guerre insensée. J'ai bien aimé découvrir petit à petit que les zombie n'en était pas. Un peu la même impression qu'en jouant à Fallout: découvrir les règles au fur et à mesure.

Mais justement la fin ne joue pas ce jeu: le personnage de la femme est vraiment trop glamour pour être crédible, et c'est vraiment trop mélo. D'une certaine manière, il y avait moyen de faire bien pire, en suggérant les choses.

   Azurelle   
4/9/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
Une ambiance de guerre a coupé le souffle, je dois reconnaître même si ce n'est pas ma tasse de thé, c'était bien joué côté de l'ambiance. Je vais peut-être sembler vieux jeu mais l'accumulation d'insultes m'a un peu gêné. J'ai bien aimé l'idée du message et l'idée de retrouver son humanité à travers des gestes simples. Donc et ben j'ai trouvé ce texte entrainant accrochant mais... je crois que c'est parce que je ne suis pas ttrop attiré par ce style d'où ma note peut etre sévère. Je sens qu'il y a du travail, on sent que l'auteur aimeb écrire mais... je n'arrive pas à mettre plus...


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