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Fantastique/Merveilleux
wancyrs : La récompense d'une bonne action
 Publié le 08/05/22  -  14 commentaires  -  8767 caractères  -  94 lectures    Autres textes du même auteur

Conte aux fragrances d'Afrique…


La récompense d'une bonne action


Un jeune homme qui un jour, passant par la forêt, revenait du village voisin où il était allé rendre visite à sa future épouse, trouva un grand crocodile perdu et épuisé, loin du fleuve. Celui-ci lui dit :


– Bonjour jeune homme, je te serai très reconnaissant si tu m’aides à retrouver mon chemin jusqu’au fleuve. Il y a quelques jours, à cause des crues, le lit du cours d’eau est sorti et j’ai été emporté par les courants jusqu’ici. Je suis épuisé. J’ai soif. Je ne pourrais même pas marcher jusqu’au fleuve.


Le jeune homme qui avait bon cœur réfléchit à comment transporter le crocodile jusqu’à la rivière. Il entra dans la forêt dense, brisa quelques branches d’arbres et avec des lianes il confectionna un brancard artisanal. Quand il eut fini sa besogne, il souleva le crocodile qu’il posa sur la civière de bois, puis le ficela pour qu’il tienne en place pendant le trajet. Et clopin-clopant il traîna le gros lézard jusqu’au bord du fleuve.

Arrivé à bon port, le jeune homme détacha le crocodile sur la berge qui d’un air mourant lui dit :


– Jeune homme, je suis si faible que si tu me laisses là je ne pourrai même pas me traîner jusque dans le fleuve ; s’il te plaît veux-tu rentrer dans l’eau jusqu’à tes genoux et m’y déposer ?


Le jeune homme se dit que ce serait un gâchis s’il abandonnait là maintenant le crocodile après tout le mal qu’il s’était donné. Alors il traîna le reptile dans l’eau jusqu’à ses genoux. Et lorsqu’il voulut s’en aller, celui-ci lui dit :


– Jeune homme, ici l’eau n’est pas assez profonde pour que je flotte. Veux-tu m’emmener encore plus loin, jusqu’à ce que l’eau t’atteigne les épaules ?

– Je ne sais pas nager, dit le jeune homme ; je pourrais me noyer.

– Non, tu ne te noieras pas, dit le crocodile. Quand je flotterai, si jamais tu perds pied, je te mettrai sur mon dos pour te porter où tu pourras toucher la terre ferme.


Le jeune homme, sans se méfier, emmena le gros lézard jusqu’à l’endroit où les eaux du fleuve lui atteignaient les épaules. Et là, pouvant enfin flotter et fort de l’avantage qu’il avait sur son bienfaiteur, le crocodile dit :


– Jeune homme, d’abord je te dis merci pour m’avoir amené jusqu’ici. Ensuite je te dis merci parce que tu es mon prochain repas. Ça fait plus d’une semaine que je n’ai ni mangé ni bu. Tu n’y verras donc pas d’inconvénient si je te dévore.

– Mais ce n’est pas juste, dit le jeune homme. J’ai fait une bonne action en t’amenant jusqu’ici et tu veux me récompenser par une mauvaise action ? Tu as pourtant promis, presque au bord des larmes, que si j’étais mal tu me viendrais en aide.


Le crocodile éclata d’un rire tonitruant.


– Ne me dis pas que tu as cru à ces conneries ! Ce sont des larmes de crocodile mon vieux ! C’est parce que ma vie est précieuse que tu m’as ramené jusqu’ici. Tu ne peux pas laisser ton action inachevée. Laisse-moi te manger afin de ne pas mourir de faim, alors ta bonne action sera complète.

– Non, ce n’est pas juste, dit le jeune homme. J’exige que justice soit faite.

– Que justice soit faite ?! s’écria le reptile. Mais tu te crois où là ! Ici c’est mon domaine. Ici je suis maître, juge et bourreau. Trêve de paroles, j’ai faim.


Le jeune homme, sentant qu’il était dans une impasse, supplia.


– Veux-tu au moins qu’on demande aux animaux qui viendront boire dans le fleuve si la récompense d’une bonne action est une autre bonne action ou bien une mauvaise action ? Et s’il arrive que tu aies trois réponses favorables, alors tu pourras me dévorer.

– D’accord, fait le crocodile. Je peux faire ça pour toi car tu as été gentil avec moi.


Le soir vint à pas de géant, ordonnant au soleil d’aller se coucher dans les eaux scintillantes au loin, là-bas à l’horizon. Et même si l’heure est à la poésie, dans le fleuve et ses rives se joue une tragédie. C’est d’abord le cheval qui se pointa cahin-caha, claudiquant d’une patte à l’autre, la crinière négligée, sale et visiblement très âgé. Le jeune homme le salua et entama :


– Cheval, ô bel étalon. Dis-moi ; selon toi, est-ce que la récompense d’une bonne action est une mauvaise action, ou plutôt une bonne action ?


Le cheval qui s’apprêtait à boire se redressa et dit :


– Quand j’étais jeune, mon maître me choyait. Très tôt le matin je l’accompagnais dans sa marche matinale. Ensemble on découvrait mille et un endroits, je le portais où il voulait. J’étais fidèle à lui. En retour il prenait soin de moi, me brossait la crinière chaque soir, me logeait dans une écurie où je pouvais manger et boire à ma guise. Maintenant que je suis vieux il ne s’occupe plus de moi. Je dois même venir jusqu’au fleuve boire de l’eau. Pour moi, la récompense d’une bonne action est une mauvaise action.


Après avoir fini de parler, le cheval but longuement et s’en alla. Le crocodile dit au jeune homme.


– Tu vois, c’est moi qui avais raison !

– Attends avant de jubiler, dit l’enfant.


Une heure plus tard, une vache vint boire. Et le jeune homme de crier :


– Oh vache, belle vache, peux-tu nous dire si la récompense pour une bonne action c’est une mauvaise action ou bien une bonne action ?


La vache qui était sur le point d’avaler sa première gorgée prit une belle inspiration et dit :


– Le monde est cruel ! le monde est ingrat ! l’être humain est méchant ! Quand j’étais une jeune vache, aucune autre vache ne produisait autant de lait que moi. J’aidais, à moi toute seule, à labourer plus de la moitié du champ de mon maître fermier. Il me gardait dans son étable, me nettoyait et s’assurait que j’aie les plus beaux mâles pour m’accoupler avec et lui faire des veaux. Aujourd’hui qu’il a tout un troupeau et que je suis vieille et sans force, il ne me donne plus du foin. Je dois aller brouter les herbes par moi-même et venir ici chercher mon eau. Nul doute qu’il récompense ma bonne action par une mauvaise action. Il me rejette.


Après avoir déversé sa bile, la vache but et s’en alla. Le crocodile exultait, et en même temps il était impatient parce qu’il avait faim. Alors arriva le lièvre, élancé et agile telle une gazelle, orgueilleux et fier comme un tigre. Le jeune homme l’interpella :


– Oh lièvre, toi qui es si agile et si intelligent, peux-tu nous dire si la récompense d’une bonne action c’est une mauvaise action ?


Quand le lièvre vit que le crocodile était impliqué dans l’affaire, il comprit que ça sentait le coup fourré. Alors il rétorqua :


– Je ne vous entends pas bien. Pouvez-vous venir jusqu’ici sur la rive me dire ce qui ne va pas ?


Le crocodile qui avait hâte d’en finir, car il avait de plus en plus faim, acquiesça. Arrivés sur la berge, le jeune homme posa à nouveau la question :


– Oh lièvre, toi qui es si agile et si intelligent, peux-tu nous dire si la récompense d’une bonne action c’est une mauvaise action ?


Le lièvre se gratta la tête. Il n’aimait pas donner son avis lorsqu’il ne connaissait pas tous les tenants et les aboutissants. Il demanda :


– Ça dépend du contexte, dit-il. Racontez-moi l’histoire derrière cette question et peut-être je serai plus éclairé pour mon verdict.


Alors l’enfant commença. Je revenais du village voisin où je suis allé rendre visite à ma fiancée lorsque j’ai trouvé le crocodile à moitié mort sur le chemin. Je l’ai transporté jusqu’ici au fleuve afin qu’il se retrouve chez lui, mais voilà que pour me récompenser il veut me dévorer parce qu’il a faim. Ça fait une semaine qu’il n'a rien à se mettre sous la dent.


– Est-ce que cette histoire rocambolesque est vraie ? dit le lièvre en s’adressant au crocodile.

– Oui !

– Je ne vous crois pas ! dit le lièvre. Comment toi, jeune homme, as-tu pu réaliser cet exploit de traîner le crocodile si lourd de la forêt à ici ?

– C’est pourtant vrai, je l’ai fait !

– Je ne le croirai que si je le vois de mes propres yeux. Peux-tu te prêter au jeu ?


Le crocodile impatient d’en finir dandine sur une patte puis sur l’autre et dit :


– OK ! faites vite parce que j’ai faim !


S’adressant au jeune homme, le lièvre lui demande de reconstruire le scénario inverse qui les a menés jusqu’au fleuve. Alors celui-ci soulève le crocodile et le place sur le brancard artisanal, le ficelle comme il l’avait fait quelques heures plus tôt. Quand le crocodile fut bien ficelé, le lièvre s’assura que les liens étaient solides puis dit au jeune homme :


– Ton père n’est-il pas cordonnier ?

– Oui il l’est, rétorqua le jeune homme.

– Alors qu’attends-tu pour ramener ta prise à tes parents ? Ta mère fera de sa chair un bon ragoût de crocodile, ton père fera de sa peau des souliers, et toi tu pourras accrocher son crâne dans ta case en guise de trophée. Tu n’y vois pas d’inconvénient, hein croco ?! C’est bien ta logique non, récompenser une bonne action par une mauvaise action ?


 
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   IsaD   
14/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Une nouvelle en forme de fable qui ne m'a pas vraiment convaincue.

Déjà, je n'ai pas bien compris l'histoire de "la récompense d'une bonne action si c'est une mauvaise action", c'est flou

Ensuite, beaucoup d'incohérence (à mon goût)

On part d'un jeune homme qui devient un enfant qui aurait une fiancée ?

Ensuite, si le héros de l'histoire est capable de soulever le crocodile (ce qui semble un peu fort quand même mais admettons) pour le déposer sur un brancard (un radeau j'imagine..), pourquoi ne va-t'il pas tout simplement le mettre à l'eau ?

La narration me semble faible, je pense qu'il faudrait la revoir pour proposer quelque chose de beaucoup plus construit, plus abouti

   David   
24/4/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

En fait pour une visée morale, ça ne me plait pas trop, je m'explique : le lièvre aurait pu sauver le jeune homme et laisser le croco a son sort.

La morale qui me semblerait la meilleure dans ce cadre, serait une qui préviendrait de modérer sa générosité, par exemple simplement en laissant le héros se faire dévorer et ainsi réaliser la leçon dans cette histoire.

La fin heureuse met en lumière une vengeance, ce n'est pas ce qui s'appelle un "bon sentiment".

   Donaldo75   
24/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette nouvelle m'a bien fait marrer, je l'avoue. La fin est savoureuse et même un tantinet rock'n roll, ce qui ajoute une touche décalée à cet ensemble. La tonalité du conte, le décorum africain, la narration basée sur des dialogues, tout concourt à rendre la lecture agréable et jamais je ne me suis ennuyé ou demandé où l'auteur voulait en arriver. Je me suis laissé conduire et c'est tant mieux au vu de la tournure du récit.

   Robot   
8/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Wancyrs,
J'ai adoré ce conte que j'ai dévoré avec une hâte d'en connaître la conclusion. Puis je l'ai relu pour m'imprégner de ces subtilités et détails qui mènent le "suspense"
L'écriture simple (ce n'est pas une critique) apporte une légèreté de ton et une facilité de lecture plaisante.
L'ensemble m'a rappelé certains contes africains que j'ai lu dans ma jeunesse, avec cette fraicheur naturelle du récit.
Même si j'ai deviné que l'enfant s'en sortirait, j'ai apprécié l'entourloupe du lièvre pour tromper le croco.
J'ajoute que le choix des interlocuteurs animaux apporte de la couleur à l'histoire.
Je ne sais pas s'il faut absolument en tirer une morale, reste un plaisir de lecture agréable pour débuter ce dimanche.

   Anonyme   
8/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Quand j'ai lu ceci :
– Jeune homme, je suis si faible que si tu me laisses là je ne pourrai même pas me traîner jusque dans le fleuve ; s’il te plaît veux-tu rentrer dans l’eau jusqu’à tes genoux et m’y déposer ?
je me suis dit que le jeune homme allait passer un mauvais quart d'heure… Comme il s'agit d'un conte je supposais que tout serait bien qui finirait bien. L'astuce du lièvre est sympa, à mes yeux l'histoire remplit le contrat du conte et j'ai passé un agréable moment de lecture.

   Anonyme   
8/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Coucou Wan,

Bon, j'ai trouvé ton conte/fable moins abouti que le précédent, moins dense de sens, (celle avec les énigmes) mais ça se lit très bien et dans ce genre d'exercice, on veut toujours savoir la fin.

Je ne me prononcerai pas sur les visées moralistes de l'histoire, elles m'échappent, mais moi qui ait toujours rêvé d'avoir un sac à main en croco, la fin me plaît bien X_X

À bientôt !

La Petite

   papipoete   
8/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour cousin
Moins de 30000 caractères, j'y vais et m'enfonce dans la jungle, où nous attend une aventure peu banale ! Ce crocodile qui tel un pacha, demande, exige de l'homme une aide qui tourne au cauchemar !
Maintenant que tu m'as obéi pauvre imbécile d'humain, je vais te manger ! La suite du récit qui se retourne contre l'ogre d'eau douce, est jubilatoire !
NB je vois bien notre ami wan tenir ces propos, en chaire dans un sermon qui ferait réfléchir ses ouailles !
Bien que le destin de l'homme du récit, risque de finir entres des crocs affamés, on se doute que l'histoire ne peut finir aussi tragiquement !
Et c'est l'arroseur arrosé, un croco ficelé à dîner, et un crâne trophée, sans parler de Vuitton qui en fera sacs et articles de grand luxe !
J'ai beaucoup aimé cette histoire, en forme de fable ( le tout petit lièvre inoffensif qui roule dans la farine le terrifiant lézard d'eau ! )
la fin est particulièrement bien troussée !

   Ingles   
8/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour wancyrs,

Un conte, ou une fable intéressante, qui mélange les références, mais il y a des flous sur le contexte : est-on en Afrique comme le suggère le crocodile et la case - ou ailleurs : le cheval, la vache et le lièvre fleurent bon La Fontaine. En même temps le mélange est surprenant.
Je n'en rajoute pas sur l'âge du personnage qui est ambigu.
Moins de surprise à la fin : maman fait à manger et papa travaille.

Ingles

   Angieblue   
8/5/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Salut Wan,
C'est joliment écrit, et ça m'a fait penser à la fable "Le scorpion et la grenouille" sauf que ta fin est plus optimiste.
En effet, le crocodile agit en fonction de son instinct et de sa nature, tout comme le jeune homme qui est bon et innocent. Il aurait pu finir dans le ventre du crocodile mais ce qui le sauve c'est sa soif de justice qui va le faire rechercher des témoins et des juges. Je pense, ici, à Rousseau et au "contrat social".
De plus, le crocodile tombe sur plus habile que lui, le lièvre qui n'est pas né de la dernière pluie.
Je trouve que c'est très riche psychologiquement, et il y a aussi une réflexion sur les personnes âgées que l'on néglige une fois qu'elles ne sont plus productives.
Mais doit-on agir comme le lièvre qui conseille en quelque sorte le "œil pour œil, dent pour dent"?
La fin de la fable reste ouverte car on ne sait pas si le garçon va appliquer la logique du lièvre ou laisser libre le crocodile...
Doit-on se faire justice soi-même? Ici, ça n'est pas le cas car la sentence du crocodile est prononcée par un tiers.
J'en reviens à Rousseau et au fait qu'il faille des lois pour vivre en société car sinon les personnes s'entretueraient
En somme, j'ai beaucoup aimé cette fable qui donne à réfléchir sur les relations humaines et sur la notion de justice.
Bravo Wan!

   chVlu   
9/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Tel est pris qui croyait prendre ! Dans le genre de La Fontaine cette fable se lit d'une traite et contient ce qu'il faut d'incertitude sur l'épilogue pour donner envie d'arriver au bout. Le titre ne m'avait pas emballé dans la liste des nouvelles a lire et je reste avec un avis réservé après la lecture. Un petit accro dans le déroulé : ce crocodile qui se dit perdu puis sans transition finalement trop faible pour aller jusqu'au fleuve. A mon sens sur ce cas là trop faible eut suffit pour emmener la suite. Mais bon un détail dans la lecture.
Bien vu l'idée du lièvre qui a envie d'aider le jeune homme a se tirer des griffes du crocodile et que j'ai imaginé ne pas vouloir être complice.
une bonne lecture!

   Malitorne   
9/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Pour une fois que vous ne vous perdez pas dans des louanges au Créateur Wancyrs j’étais obligé de voir ce que ça donnait. D’emblée votre histoire me fait penser aux « Histoires comme ça » de Rudyard Kipling, recueil de contes africains qui m’avait beaucoup marqué quand j’étais enfant. On y découvre pourquoi les éléphants ont une grande trompe, les hyènes cette posture si particulière, les rhinocéros la peau fripée, etc. Un peu le même esprit avec un style évidemment différent dans votre récit, où au final tel est pris qui croyait prendre. Je ne dirais pas que ça m’a passionné car c'est quand même léger mais ça se laisse lire.

   Anonyme   
9/5/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Le terrain était très balisé. Il n'y a rien à dire sur la structure maintes fois utilisée, à commencer par la fable du serpent de La Fontaine. A un moment donné, le jeune homme est appelé "enfant" pour éviter une répétition. Il pourrait avoir une particularité physique. Le soir ordonne au soleil : pourquoi pas mais alors pourquoi vient-il à pas de géant ? Il est intéressant que le dernier animal soit un lapin et non pas un renard, mais on ne connaît pas les motivations du lapin ; peut-être faudrait-il préciser que le crocodile est son ennemi. Le mot de cordonnier est assez drôle mais il arrive trop tard et il est isolé, on ne retient que l'histoire déjà racontée plusieurs fois, et contient elle aussi beaucoup de redites, quand ce serait la loi du genre.

   Polza   
9/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Je n’ai jusqu’ici jamais commenté de nouvelle, par manque de temps et par inexpérience à le faire également. Mais étant un amateur de contes en tous genres et ayant lu le vôtre, je fais une exception qui ne s’arrêtera peut-être pas là, puisqu’il m’a semblé voir passer d’autres contes sur Oniris… que je lirai avec plaisir et commenterai si je le peux.

Je connaissais déjà la trame de ce conte pour l’avoir lu dans le recueil « Il n’y a pas de petite querelle, Nouveaux contes de la savane » d’Amadou Hampâté Bâ.
La nouvelle s’intitule « L’homme au crocodile ou Le bienfait gâté ».

Mais je n’ai pas été gêné par cela. Premièrement parce qu’on dit qu’il faut savoir s’approprier un conte, ce que vous avez fait en le racontant et deuxièmement, parce que les Africains disent de quelqu’un qui sait une histoire qu’il se doit de la raconter ; s’il ne le fait pas elle le punit, s’il le fait mal elle le punit aussi. J’imagine que vous n’aviez surtout pas envie d’être puni et que cela vous a quelque peu motivé pour nous la raconter ici.

Si j’ai bien aimé votre version dans son ensemble, elle se retrouve néanmoins tronquée de sa partie la plus intéressante et surtout de sa morale dans son intégralité.
J’y reviendrai plus tard.

Même si comme je l’ai souligné, il faut s’approprier le conte, je pense que votre version pourrait être améliorée en supprimant quelques incohérences. Par exemple, dans la plupart des fables ou contes, chaque animal a sa ou ses vertus, et celles du crocodile sont loin d’être les plus pacifistes. Aussi, sans rien changer au fait que le jeune homme viendra en aide au reptile, peut-être aurait-il dû un peu plus s’en méfier au début. Dans la version que je connais par exemple, l’homme s’inquiète qu’un bienfait soit souvent mal récompensé, mais le crocodile lui rétorque qu’il ne pourrait gâter le bienfait d’un homme qui va lui sauver la vie ! Si vous voulez, vous pourriez intégrer cela à votre conte à votre sauce, mais ce n’est qu’une suggestion.

Pour le reste, je ne vais pas vous reprendre point par point sur la version que je connais, puisque la vôtre est telle que vous le souhaitiez, j’imagine.
Par contre, je peux vous proposer une autre fin que vous ne connaissez peut-être pas ou alors, que vous avez peut-être volontairement occultée et dans ce cas je n’y retrouve rien à redire.

À la suite de votre histoire, l’homme voulut présenter le lièvre à toute sa famille afin de raconter ce que ce dernier avait fait pour lui.
Tous deux arrivés à la maison de l’homme, celui-ci lui dit de rentrer, mais le lièvre lui indique que cela n’est pas d’usage. Si une personne a quitté une maison et qu’elle y revient accompagnée, il est plus convenable de d’abord s’assurer de l’état de sa demeure dit le lièvre.

L’homme rentre donc chez lui, traverse la cour et rentre dans sa case où il trouve tous les gens de la maisonnée réunis autour de son fils préféré qui gît dans un lit.
Il transpire et gémit. Un guérisseur auquel on a déjà fait appel jette des coquillages au sol afin que ces derniers lui indiquent le meilleur remède à prendre.

Et le remède n’est autre qu’une potion à base de sang de crocodile et de cervelle de lapin. Si ces deux éléments sont cuits ensemble et que l’enfant en mange, il guérira.
L’homme dit au guérisseur de ne pas parler si fort, car justement, il est venu avec un lièvre qui attend dehors et qu’en plus du lièvre, il dispose déjà du sang de crocodile.

Il dit qu’il va le chercher et que dès qu’il sera rentré il faudra le frapper bien fort et lui casser la tête. Mais le lièvre qui était entré dans la cour et s’était silencieusement approché de la porte avait tout entendu. D’un bon, il sortit à l’extérieur et détala sans rien demander son reste.

L’homme appela le lièvre et lui dit de revenir, mais le lièvre lui répondit d’aller chercher un autre lièvre en lui précisant que ce ne serait pas sa cervelle qui servirait à guérir son fils. Et il ajouta je cite : « Homme tu avais bien raison : chaque fois que l’on entend une discussion ou une querelle, c’est qu’un bienfait a été payé en mal. Mais chaque fois que cela arrive, c’est que l’auteur du bienfait ne s’est pas mis suffisamment en garde ! » « Et le lièvre, le plus malin des animaux, regagna à bonds puissants les herbes de la haute brousse, où bientôt l’on ne vit même pas dépasser la pointe de ses longues oreilles… »

Voilà, je vous laisse avec tout ça, faites-en ce que bon vous semble. Vous pouvez soit essayer de l’intégrer à votre conte, soit l’ignorer et laisser votre histoire telle quelle, la balle est dans votre camp. Quant à moi justement, c’est avec plaisir que je relirai l’une de vos histoires ou l’un de vos contes.

   Vilmon   
18/5/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,
J’ai lu, ça se lit bien.
Je veux bien croire que c’est un conte et qu’il y a une morale, mais tout au long du récit je me suis dis que c’est une suite de mauvais choix et de mauvais jugements du héros. Pourquoi le croco laisse autant de chances alors qu’il a faim ? Pourquoi attendre un 3e avis alors que 2 sur 3 donne la victoire au croco.
Je ne sais pas trop, je n’ai pas trop suivi.
Désolé.
Vilmon


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